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EGLISE NOTRE-DAME DE RUNAN |
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L'église Notre-Dame de Runan est mentionnée dès le XIIème siècle parmi les biens des templiers, elle échut ensuite, en 1312, aux hospitaliers de l'Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem. Les ducs de Bretagne y firent plusieurs fondations importantes, notamment Jean IV en 1381 [Note : en mars 1381, le duc Jean IV y fonda une chapellenie] et Jean V en 1414 et 1436. Ce dernier, également, créa, le 19 mai 1421, une nouvelle foire le jour de la Saint-Barnabé pour « l'augmentation de la dite chapelle et du service divin en icelle ». Pierre II, Anne de Bretagne et plus tard le roi de France Henri III attestèrent aussi leur piété envers Notre Dame de Runan en lui accordant de nombreux privilèges.
D'autre part, un acte du 15 août 1439, indique que la belle chapelle du midi avait été terminée l'année précédente et était due au commandeur Pierre de Keramborgne dont les armes ornent également le contrefort du porche voisin. Au XVème siècle (entre 1421 et 1423), l'édifice est augmenté d'un choeur de plan carré, et à l'Ouest d'un clocher. L'ossuaire est édifié également au XVème siècle. Au XVIème siècle, par accord avec le commandeur, l'église demeura aux habitants, moyennant un droit annuel de 100 sous payés à la commanderie. A noter qu'en 1617 " l'église de Runan ne comptait pas moins de sept autels et il s'y faisait un très beau service journellement ".
La chaire à prêcher, située au Sud-Ouest, date de la fin du XVème siècle. Le calvaire a été en grande partie détruit par les révolutionnaires de Pontrieux en 1793.
L'édifice actuel comprend une nef avec bas côtés de quatre travées, un transept et un choeur. Au sud, les deux travées adjacentes au transept s'élargissent pour former une large chapelle aux piliers très élégamment sculptés.
Sauf la longère nord et le bas côté adjacent reconstruits en 1895 et le clocher réédifié en 1822, tout l'édifice date de la première moitié du XVème siècle et est l'un des plus élégants des Côtes d'Armor. Les sablières et les sculptures sur pierre sont à remarquer.
La façade méridionale (Sud), blasonnée de plusieurs écussons et armoiries, est très richement décorée et percée de hautes baies flamboyantes. Parmi les armoiries se trouvent celles d'anciens commandeurs du XVème siècle, ceux des Kernech'riou, des Rostrenen de Brélidy, de Jean du Perrier, de Jean V (bienfaiteur de l'église).
La chapelle située au Nord, est dédiée à Notre-Dame de l'Agonie et conserve deux enfeux romans.
De nombreuses gargouilles.
Porche Sud : Le pignon de ce porche, édifié par Pierre de Keramborgne entre 1435 et 1438, porte un bas-relief représentant l'Annonciation et la Déploration du Christ. A noter les belles voussures du portail.
Porche Ouest (ou porche des initiés), édifié entre 1421 et 1423.
L'intérieur de l'église de Runan.
Mobilier : Malgré la disparition de la riche argenterie à la Révolution, le mobilier est encore fort important. Il comprend :
1° Une maîtresse-vitre du XVème siècle (classée). Cette maîtresse-vitre qui date de 1423 est composée de six panneaux, comportant de gauche à droite : Pierre, la Vierge, le Christ, Saint Jean l'évangéliste, Sainte Catherine et Sainte Hélène. A noter les blasons des familles Le Goales, Kernech'riou, Le Caourcin de Kérambellec, Le Saint, Lezversault, Kergrist et Plusquellec. Dans le tympan se trouve des écussons aux armes de Bretagne, du duc Jean V et de la duchesse Jeanne de France.
2° Un maître-autel du XVIIIème siècle, dû à Kereven Le Liffer (marché de 1720). Les niches abritent des statuettes dont celles des quatre évangélistes, de saint Pierre et de saint Paul.
3° Des autels latéraux du XVIIIème siècle, dus aux Corlay, père et fils (marché du 10 août 1721).
Autel de la chapelle du Rosaire.
Autel dédié à Notre-Dame de l'Agonie.
4° Un retable du XVème siècle (vers 1423) en granit [Note : il s'agit d'une pierre bleutée de Tournai, en Belgique], retrouvé en 1854 dans une chapelle du cimetière servant de débarras et aujourd'hui disparue ; c'est sans doute celui de l'ancien maître-autel. Il représente les scènes suivantes : l'Annonciation avec l'ange à genoux et la Sainte Vierge debout, l'Adoration des Mages, la Crucifixion, la Mise au Tombeau, le Couronnement de la Sainte Vierge.
5° Une chaire de 1726 (ou 1728). Elle comporte huit panneaux représentant les évangélistes et les docteurs de l'église latine.
6° Des fonts baptismaux du XVIème siècle (classés).
7° Un tombeau (XVème siècle) en bas de l'église avec statues tumulaires très martelées, probablement des du Parc, seigneurs de la Roche-Jagu. Il s'agit, semble-t-il, de Henri du Parc et Catherine de Kersaliou (ou Kersalliou) son épouse.
8° Un bénitier de 1769, portant une inscription précisant le donateur " présent fait par Yves Deriennic ".
9° Des statues anciennes ; Crucifix, Christ ressuscité, sainte Vierge, sainte Anne, saint Jean-Baptiste, saint Pierre, saint Tugdual, saint Joseph, saint Loup ; et parmi les statues modernes : saint Yves.
10° Les sablières, oeuvre du sculpteur Le Mérer, représentent une riche ornementation animale et les signes du zodiaques.
11° Le lambris de l'aile Sud (chapelle du Rosaire) est orné, sur un fond bleu, de lys, d'étoiles et d'angelots. A noter que jadis (vers 1705) la chapelle du Rosaire était dédiée à Notre-Dame de l'Agonie et desservie par la confrérie des Agonisants. Elle abrite une tombe datant de la fin du XVème siècle et appartenant à Olivier de Quélen, seigneur du Dresnay.
Lambris du plafond de l'église.
12° La chapelle de la Commanderie, édifiée entre 1435 et 1438 par Pierre de Kéramborgne. On y voit des piliers richement ouvragés (anges, écus représentant les armoiries de l'Ordre de Malte et des commandeurs des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
En 1728 avait été fait derrière le maître-autel un retable décorant aujourd'hui le maître-autel d'Hengoat.
Le procès-verbal de visite de 1735 indique une argenterie et des ornements d’une très grande richesse, entre autres : un ciboire en argent doré, 6 calices d’argent avec leurs patènes dont quatre dorés, un soleil d'argent ayant coûté 400 livres, un encensoir avec sa navette, un crémier d'argent, une croix d’argent, etc. (R. Couffon);
Vitraux :
Bannières :
Divers :
Sur l'ossuaire (XVIème siècle) attenant à l'église, on lit l'inscription suivante : CI FUST FET 1552 MORVAN ROLLAN. Au-dessus de l'inscription se voit un écusson écartelé aux armes des Kernech'riou de Lestrézec.
Nota : les photos réalisées par
Gilbert Frey sont la propriété du site infobretagne.com.
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