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L'EVEQUE SAINT BRIEUC

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L'évêque Saint Brieuc

Dieu prépare de loin ses élus

Saint Brieuc naquit au commencement du Vème siècle, dans le comté de Kerry, en Irlande (Note : Telle est du moins l'opinion du savant Bénédictin Dom Plaine, qui a publié en 1883 une vie inédite de saint Brieuc, presque contemporaine, d'après un manuscrit du XIème siècle, appartenant à la bibliothèque de Rouen. Le texte porte Coriticiana regio ; d'autres hagiographes veulent y voir le pays de Cardigan, en Grande-Bretagne). Son père, Cerpus, et sa mère, Eldrude, étaient nobles et riches, mais encore imbus des erreurs de l'idolâtrie. Dieu voulut sanctifier ce foyer avant d'y établir le berceau d'un grand saint.

Une nuit, l'ange du Seigneur se montra à Eldrude dans une vision : « Femme, lui dit-il, sors des ténèbres de l'idolâtrie, adore le Dieu du ciel, Créateur de toutes choses, et dans tes supplications, demande-lui de faire briller sur ton âme et celle de ton époux la lumière de la vérité ». A ces mots, Eldrude s'éveille, saisie de crainte. Mais l'ange la rassure, et lui annonce qu'elle sera mère d'un fils qui deviendra grand devant Dieu : « Tu l'appelleras Brieuc, c'est-à-dire béni du Seigneur. Va maintenant, et que ton époux brise ses vaines idoles pour adorer le vrai Dieu ».

Dès la pointe du jour, Eldrude, se levant, s'empressa de transmettre à son mari le message céleste. Mais Cerpus se mit à rire et ne tint aucun compte du salutaire avertissement qu'il traitait de fable et de rêverie. Trois jours se passèrent, et l'ange du Seigneur revint ; cette fois il apparut à Cerpus lui-même, et, après lui avoir sévèrement reproché son incrédulité, le menaça de la vengeance divine : « Lève-toi, ajouta-t-il, et que tes faux dieux te délivrent du châtiment, s'ils le peuvent ».

L'ange avait disparu. Cerpus, épouvanté et bien convaincu de la réalité des menaces divines, rassembla ses amis et leur raconta sa vision. Puis, sans tarder, il mit en pièces toutes ses idoles et distribua aux pauvres une partie de ses biens. Cependant, il n'abandonna pas encore toutes les pratiques du paganisme.

 

Départ pour la France

Le temps venu, selon la promesse de l'ange, Eldrude mit au monde un fils qu'elle appela Brieuc, nom prédestiné, dont toute sa vie il devait se montrer digne. L'enfant grandit en taille et en vertu. Son âme était pure et sereine comme un ciel de printemps. Au lieu d'imiter la légèreté et l'insouciance des enfants de son âge, il demeurait près de sa mère, s'exerçant à tracer de sa petite main sur des tablettes des lignes encore imparfaites. Cependant, le jeune enfant allait bientôt se séparer de sa famille. L'ange qui avait prédit ses glorieuses destinées avait en même temps recommandé à ses parents d'envoyer leur fils, dès qu'il serait en âge d'étudier, à saint Germain, évêque d'Auxerre (Note : D'autres font de saint Brieuc un disciple de saint Germain de Paris. Mais il est difficile de concilier cette opinion avec certains détails des actes de notre Saint). Ce grand Saint avait établi, près de son palais épiscopal, un monastère et à l'ombre du monastère, une école où on instruisait les enfants avec un merveilleux succès. « tant ès bonnes moeurs et religion chrestienne, dit une vieille chronique, qu'ès bonnes lettres et sciences ».

La mère de saint Brieuc voulait obéir à l'ordre de l'ange, mais Cerpus s'y opposa : « Non, dit-il, c'est notre unique enfant, qu'il demeure parmi nous ; il héritera de nos biens ». « Il avait peur, dit la même chronique, qu'il ne luy prist envie de se faire prestre ou moyne ».

Mais l'ange de Dieu veille toujours sur son petit protégé. De nouveau Cerpus le voit paraître menaçant devant ses yeux : « Qui te retient, lui dit-il, d'obéir aux ordres de Dieu? Hâte-toi d'envoyer cet enfant qui lui fut consacré dès son berceau à celui qu'il a choisi : sinon sa vengeance te poursuivra ». Le père, effrayé, n'osa plus résister ; et le lendemain l'enfant partit sous la garde de quelques serviteurs fidèles et s'en vint à travers les mers au beau pays de France.

 

Etudes - le vase d'airain

Brieuc avait à peine dix ans, quand il franchissait le seuil du monastère de saint Germain. Celui-ci ne l'eut pas plus tôt aperçu de loin, qu'une lumière intérieure lui fit connaître son pays, sa famille, son nom et sa destinée.

« Voici, s'écria-t-il, un jeune enfant qui nous arrive d'Hibernie ». Au même moment, une blanche colombe, prenant son vol, vint se reposer sur la tête de Brieuc, ce qui fut considéré par tous les assistants comme un signe visible de la grâce qui embellissait son âme.

Doué par le Seigneur des plus belles qualités de l'intelligence, l'enfant fit de rapides progrès dans les études. Un jour lui suffit pour s'assimiler les éléments de la langue latine, et en cinq mois il apprit par coeur tout le psautier, afin de pouvoir chanter au choeur les louanges divines avec les religieux.

Sa charité pour les pauvres était inépuisable ; il leur donnait tout ce qu'il possédait et ne pouvait en rencontrer sans leur laisser quelque chose.

Un jour, saint Germain l'envoie puiser de l'eau à la fontaine ; l'enfant obéit ; mais, trouvant sur son chemin des lépreux qui lui demandent l'aumône, il leur laisse, faute de mieux, le vase qu'on lui a confié, et revient au monastère.

Un serviteur cependant a tout aperçu ; il en avertit l'évêque : « Brieuc, lui dit-il, dérobe les objets du monastère pour les donner au premier venu ». Saint Germain fait appeler aussitôt le coupable. Celui-ci, effrayé, craignant surtout de ne pouvoir plus à l'avenir satisfaire son amour de l'aumône, va se jeter aux pieds de Dieu. Sa prière achevée, quel n'est pas son étonnement de trouver à ses côtés un vase d'airain, artistement travaillé ! Joyeux, il se rend auprès de saint Germain, et, se précipitant à ses genoux, confesse humblement sa faute : « Tu agis comme un insensé, lui dit le Saint ; pourquoi as-tu donné à des lépreux un vase nécessaire aux religieux? Lève-toi et va le chercher sans retard ». L'enfant s'éloigne et revient bientôt, apportant avec lui le précieux vase d'airain : « Est-ce là, Seigneur, le vase que vous demandez? » dit-il en baissant les yeux. A la vue de l'objet d'art qu'on lui présente, le Saint a tout compris, et, levant les yeux au ciel, il ne peut contenir son admiration : « 0 enfant, s'écrie-t-il, ô enfant, que la grâce divine a déjà fait plus grand que nous !  — Non, Père, répond aussitôt Brieuc tout confus, je ne suis que cendre et poussière ......., mais j'ai lu dans l'Evangile : Heureux les miséricordieux, parce qu'il leur sera fait miséricorde ».

Ce miracle augmenta l'estime que tous les religieux avaient conçue pour leur jeune disciple ; mais d'autres merveilles vinrent encore manifester sa sainteté. Un jour, c'est un démon qu'il chasse du corps d'un malheureux possédé ; une autre fois, c'est un condisciple dont il guérit, au moyen de l'eau bénite, le pied qu'une épine avait transpercé.

 

Il est ordonné prêtre et retourne en sa patrie 

Mais cet éclat extérieur n'était qu'un pâle reflet des merveilles dont son âme était ornée. A l'âge de douze ans, il commença à mater sa chair par des jeûnes extraordinaires, car il demeurait parfois deux, et même trois jours sans prendre de nourriture. L'oraison était sa vie ; un jour même, poussé par le désir du recueillement et de la solitude, l'enfant conçut le projet de se retirer dans un désert, mais son supérieur, à qui il exposa ses intentions, ne voulut point le lui permettre, à cause de son jeune âge. Ne pouvant donc se séparer des créatures, Brieuc s'appliqua à en détacher de plus en plus son coeur : « Ne vous préoccupez point du lendemain », répétait-il souvent à l'exemple du divin Maître.

Toutes ces vertus, plus encore que sa science ; l'appelaient au sacerdoce : quand il eut atteint l'âge de vingt-quatre ans, cette grâce lui fut accordée. Or, tandis que saint Germain conférait à son disciple l'onction sacerdotale, on vit comme une colonne de feu descendre et se reposer sur la tête de Brieuc, répandant dans son coeur des ardeurs séraphiques, et tous les assistants jugèrent que Dieu ratifiait, par ce signe visible, l'ordination de son serviteur.

Quelque temps après, il lui fut révélé par un ange que ses parents, encore païens, n'attendaient que sa venue pour recevoir la foi chrétienne. Brieuc fit part à saint Germain de cette révélation : « Va, mon fils, lui dit le Saint, et suis les avis du céleste messager ».

Le zélé missionnaire partit avec un compa­non de route. Arrivé sur les bords de l'Océan, il trouve un vaisseau prêt à mettre à la voile, mais le vent était contraire : « Ne craignez rien, dit l'apôtre aux nautoniers, demain Dieu vous donnera beau temps ». En effet, un vent favorable se lève durant la nuit, et dès l'aube on peut lever les ancres. Mais à peine le vaisseau est-il en pleine mer qu'une troupe de dauphins et d'autres monstres marins se précipitent sur lui et menacent de l'engloutir. Les matelots, effrayés, ont recours au Saint : toujours calme et confiant, il se met en prières et, à sa voix, les monstres disparaissent, tandis que la tranquillité renaît.

Le navire aborde enfin aux rivages désirés de la patrie, et Brieuc se dirige vers la maison paternelle.

 

Il baptise ses parents - Zèle du missionnaire

Cerpus et Eldrude, malgré les avertissements du ciel, avaient gardé les coutumes païennes, et, suivant l'usage, aux calendes de janvier, ils célébraient des jeux et des danses en l'honneur du faux dieu Janus. L'arrivée de leur fils les combla de joie, et ils l'invitèrent à prendre part aux réjouissances publiques, mais le Saint s'y refusa avec énergie. Or, il advint qu'au milieu des jeux un homme tomba si malheureusement qu'il se brisa la jambe. Saint Brieuc le guérit, et prit de là occasion de prêcher aux idolâtres la religion du seul vrai Dieu. Il rendit aussi à la santé un jeune homme atteint de la rage. La vue de ces merveilles toucha profondément ses parents et les autres païens. Dociles à sa parole, après un jeûne de sept jours, ils reçurent de sa main le saint baptême.

La petite chrétienté devint bientôt florissante. A la place des temples païens s'élevèrent des églises et des monastères, asiles de la prière et de la mortification, d'où la louange divine montait ardente vers le ciel. Saint Brieuc donna à ses religieux la règle qu'il avait lui-même pratiquée dès sa jeunesse.

Un jour, un des ouvriers qui travaillaient à la charpente d'une église se coupa le pouce ; le Saint se mit en prières, et, prenant ce doigt détaché et sanglant, il « le rejoignit à la main, fit le signe de la sainte Croix dessus, et guérit parfaitement ce charpentier, qui, tout sur-le-champ, s'en retourna à sa besogne ».

Une année de disette se fit sentir : de toutes parts on accourut aux pieds du saint missionnaire qui fit distribuer aux pauvres nécessiteux les ressources de son monastère. Mais, ô miracle ! elles se trouvèrent multipliées et suffirent amplement jusqu'à la prochaine moisson.

 

Saint Brieuc évangélise l'Armorique

Quinze ans et demi durant, le Saint travailla avec zèle à la conversion de ses compatriotes. « Si jamais, dit le P. Lobineau, il a été ordonné évêque, ce que ses actes n'expriment point, ce fut sans doute en cette occasion ; car on le représente faisant tout l'office de pasteur et d'évêque dans cette nouvelle église, dont il était l'apôtre ». (voir Nota)

Cependant, là ne devait pas se borner son ministère. Une nuit de la Pentecôte, il sommeillait légèrement dans la chapelle du couvent. Un ange vient le saluer : « Ta mission en ce pays, lui dit-il, est accomplie ; lève-toi, et va en Armorique porter à d'autres âmes la vraie religion et les exemples salutaires ».

Le Saint, sans différer, prend avec lui cent-soixante-huit religieux, et s'embarque pour la Bretagne.

Le vaisseau rencontra sur son chemin une île, peut-être l'île de Bute, près des Orcades, dont Brieuc convertit le chef Conan à la faveur d'un nouveau miracle. Enfin, la pieuse cohorte vint aborder, après une heureuse navigation, au port d'Ack, aujourd'hui le Conquet ou Plouguerneau, d'où elle s'avança ensuite par terre jusqu'à la rivière de Jaudy, dans le pays de Tréguier.

Ils furent très bien accueillis par les habitants de la contrée, qui aidèrent le Saint à bâtir un monastère à Landebaëron pour lui et ses religieux. Sur ces entrefaites, un messager venu du comté de Berry apporta une douloureuse nouvelle : une peste cruelle ravageait ce pays, et les Coriticiens, épouvantés, réclamaient à grands cris la présence et les prières de leur saint compatriote. Saint Brieuc fut ému de compassion, et, laissant à la tête du monastère son neveu, saint Tugdual, il se hâta d'aller lui-même les consoler : son intervention puissante auprès de Dieu obtint la cessation du fléau.

A son retour dans la Basse-Bretagne, sa seconde patrie, Brieuc trouva le monastère florissant sous la sage direction de Tugdual ; aussi résolut-il de ne rien changer à cet état de choses.

Choisissant donc 84 religieux, il prit congé de son neveu, et après avoir longé la côte jusqu'au havre de Cesson, débarqua à l'embouchure du Gouet. Il y avait là une forêt et une vallée arrosée par une abondante source qui existe encore aujourd'hui. Le maître et les disciples, s'étant assis au bord de l'eau pour s'y reposer, furent aperçus par un écuyer du Cte Riwall, prince de la Domnonée. Leur nombre, leur costume de couleur écarlate qui dénotait des étrangers, impressionna défavorablement cet homme : il les prit pour des espions, et s'en alla en toute hâte avertir le prince de leur arrivée dans le pays.

Riwall, ajoutant foi au récit de son écuyer, ordonna à une troupe de ses gens de monter à cheval et de chasser de la contrée ses nouveaux envahisseurs.

Mais à peine avait-il donné cet ordre qu'il fut saisi d'affreuses tortures. C'était le châtiment visible de sa légèreté et de sa cruauté. Riwall le reconnut et se hâta de révoquer sa barbare sentence. En même temps, il priait le Saint de venir le voir.

Brieuc s'avança donc avec son escorte de religieux. Il se trouva que le prince était de sa famille : venu d'outre-mer, il avait fondé un petit royaume dans l'Armorique. Après avoir remercié Dieu de cette heureuse rencontre, le Saint guérit le noble malade de son infirmité et, en reconnaissance de ce bienfait, Riwal lui céda pour en faire un monastère son manoir situé en un lieu qu'on appelait le Champ du Rouvre, avec toutes les propriétés qui en dépendaient. Ce fut l'origine de la ville de Saint-Brieuc.

 

Notre-Dame de la Fontaine - Saint Brieuc évêque

Au pied du monastère, dans la vallée silencieuse où coulait une claire fontaine, saint Brieuc fit bâtir un oratoire dédié à la Mère de Dieu, qu'il chérissait d'un tendre et filial amour. Ce petit sanctuaire fut par lui-même appelé « Notre-Dame de la Fontaine ». Lorsque, lassé par ses travaux et ses courses apostoliques, il revenait au milieu de ses Frères, jamais il n'oubliait d'aller saluer la bonne Vierge au sanctuaire de la vallée. Souvent il y venait passer de longues heures dans la prière et la méditation, et la Vierge le bénissait en tous ses travaux.

L'évêque Saint Brieuc

C'est peut-être à cette date qu'il faut placer l'élévation de saint Brieuc à l'épiscopat. La qualité d'évêque lui est en effet donnée par la tradition constante et une inscription trouvée dans sa châsse en 1210. Mais fut-il évêque de la ville qui porta son nom et qui le choisit pour son patron, ou simplement évêque régionnaire, c'est-à-dire n'ayant point de siège érigé en titre, comme beaucoup de moines missionnaires à cette époque, c'est une question difficile à trancher.

 

Sa précieuse mort

Nous connaissons peu de chose, du reste, des travaux du Saint en Armorique ; ses jours se passèrent dans l'humilité, mais ses actions sont inscrites au livre de vie.

Enfin Dieu, voulant couronner cette belle existence par une précieuse mort, lui fit savoir, par révélation, que le terme en était proche. Il se coucha donc sur son pauvre grabat, et ayant convoqué tous ses religieux, se recommanda à leurs prières et sollicita de leur charité un jeûne de six jours. Au bout de ce temps, la maladie s'aggrava. Le saint vieillard se munit des Sacrements de l'Eglise, et après avoir exhorté une dernière fois ses Frères à l'observance de la règle et de leur profession, s'endormit doucement dans le Seigneur en prononçant le nom de Jésus. Aussitôt un parfum des plus suaves remplit la chambre où il avait expiré.

Cette bienheureuse mort arriva, selon toute probabilité, en l'an 502.

Un de ses religieux, du nom de Marcan, vit son âme s'élever au ciel sous la figure d'une blanche colombe soutenue par quatre anges en forme d'aigles « si brillants qu'avec grand'peine les pouvait-il regarder ».

Un autre qui se trouvait outre-mer, le vit monter au Paradis sur une échelle éclatante de lumière, précédé et suivi d'un magnifique cortège d'esprits célestes.

Cette vision le réjouit, et sur l'instant il s'embarqua pour l'Armorique.

Il raconta que durant le parcours, le démon avait voulu le faire mourir, mais que la seule invocation du nom de saint Brieuc avait suffi pour mettre en fuite l'ennemi des âmes.

Le corps, inhumé dans l'église ou cathédrale qui prit le nom du Saint, fut transporté à l'abbaye de Saint-Serge, à Angers, lors de l'invasion des Normands. En 1210, Pierre, évêque de Saint-Brieuc, obtint pour son église une partie de ces reliques. On raconte que ces saints ossements tressaillirent de joie lorsqu'ils entrèrent dans la cathédrale qui leur était si chère. Aujourd'hui encore on peut les y vénérer.

« Saint Brieuc, dit Dom Piolin, est le patron de la cathédrale, de la ville et du diocèse auxquels il a donné son nom, ainsi que de Saint-Brieuc-de-Mauron, diocèse de Vannes, de Saint-Brieuc-des-Iffs, diocèse de Rennes, et des ouvriers qui font des bourses ou qui les vendent. De là vient son premier et ordinaire attribut qui est une bourse, mais on lui donne aussi une flamme ou une colonne de feu qui parut sur sa tête au moment où il fut ordonné prêtre, et un dragon, dont il délivra le pays comme le firent plusieurs saints bretons qui purent donner la mort à des monstres physiques, et qui, certainement, détruisirent le monstre de l'erreur et du péché ».

Nota : Guy Alexis Lobineau, dit Dom Lobineau, né en 1666 à Rennes, décédé en 1727 à Saint-Jacut-de-la-Mer, est un historien breton, moine bénédictin de la congrégation de Saint-Maur. Il fit profession dans l'abbaye de Saint-Melaine de Rennes, à l'âge de dix-sept ans : ses supérieurs, lui ayant reconnu de l'application au travail, l'engagèrent à terminer l'Histoire de Bretagne, commencée par dom Legallois, et il en publia 2 volumes en 1707. En 1707, après avoir complété les longues recherches de Jean Audren de Kerdrel, bénédictin érudit de Landunvez, et de ses collaborateurs, recherches financées par les Etats de Bretagne, il publie une Histoire de Bretagne. Il réussit à établir que les ducs de Bretagne, héritiers des anciens rois bretons, et leur pays la Bretagne, étaient indépendants de la France et de l'Angleterre : cette opinion fut réfutée, à tort, par l'abbé de Vertot et Claude Dumolinet, dans plusieurs écrits, où l'on voit la thèse fausse qui prétend que la Bretagne relevait de la couronne de France. Malgré la pression du pouvoir d'Etat français, dom Lobineau essaya de faire prévaloir le sentiment qu'il avait adopté ; mais dom Liron, ayant relevé l'erreur dans laquelle il était tombé au sujet de l'époque où la foi fut prêchée en Bretagne, il se contenta de supprimer le passage censuré, et soutint que dom Liron citait à faux. Il avait le projet de continuer son Histoire de Bretagne, et il publia même le prospectus de deux nouveaux volumes qui devaient contenir la généalogie des plus illustres maisons : mais il abandonna cette entreprise. Dom Lobineau se chargea de continuer l'Histoire de Paris, laissée imparfaite par dom Michel Félibien, et il la publia en 1725. Il revint ensuite en Bretagne et il séjourna à l'Abbaye bénédictine de Landouar en Saint-Jacut-de-la-Mer de décembre 1726 jusqu' à sa mort le 3 juin 1727. C'était un homme très laborieux, et versé dans la connaissance des langues et des usages de l'antiquité.  

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