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L'ANCIENNE PAROISSE DE SAINT-CARADEC

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Le territoire de cette commune se divise en deux parties bien distinctes ; celle de l'Est qui s'abaisse vers les bords de l'Oust, rivière qui la côtoie sur une longueur de 11 kilomètres ; elle renferme des vergers, des coteaux bien plantés et de grandes prairies ; celle de l'Ouest, où l'on trouve des bois tailis, des landes et des terrains plats et humides, malgré les efforts de l'agriculture. Le sol est schisteux. La contenance totale est de 2,191 hectares. C'était une portion de cette région inculte, ou désert, appelée Poutrecoët ou Porhoet, dont parle M. Arthur de la Borderie, placée au centre de notre péninsule et interposée entre les petits royaumes bretons, connue plus tard sous le nom de vicomté de Rohan. Endon Ier comte de Porhoët, vers la fin du XIème siècle, la donna en apanage à Alain, son fils puîné.

Saint-Caradec est assis sur un coteau, sur les bords de l'Oust, ad Uldam, lit-on dans un vieux titre. Dans le XVIIème siècle et le XVIIIème siècles on écrivait dans les actes publics « la ville et bourg de Saint-Caradec » ; certaines maisons placées sur le chemin d'Hémonstoir portent encore le nom de Faux-Bourgs ou « Fors-bourgs ». Cette agglomération, siège de Haute-Justice et lieu d'exercice pour la juridiction de Kercado ou Carcado, avait une ferme du domaine ou un bureau pour la recette des impôts qui dépendait de la direction de Morlaix ; elle faisait partie de la subdélégation de Pontivy et relevait du présidial de Vannes. En 1790, elle devint chef-lieu de canton ; St-Thelo. Trévé et Hémonstoir formèrent ses dépendances. Elle perdit son prétoire vers 1800, comme elle avait déjà perdu sa cour et sa juridiction seigneuriale, dont le dernier sénéchal fut M. Guépin, d'Uzel. La salle d'audience et la prison furent démolies vers 1830. La position de Saint-Caradec sur les bords d'une rivière avait désigné ce lieu pour être chef-lieu de sous préfecture, de hautes influences ensevelirent ce projet. Saint-Caradec perdit encore son marché qui avait lieu le mardi ; il n'a pu conserver que quatre foires, qui se tiennent le dernier mardi des mois de mars, avril, mai et juin.

Aucun monument celtique n'attire l'attention des archéologues dans cette paroisse. Ceux de l'époque gallo-romaine y sont rares : on y retrouve cependant des vestiges de la voie romaine qui conduisait du pays des Rhédons vers Carhaix ; en quittant les paroisses de Loudéac et de Cadelac, elle traversait la rivière d'Oust au gué de Beau-Saut, (Bello-saltu), deux kilomètres du bourg, vers le sud, de là elle remontait vers l'ouest, laissant à droite le village de Calagan, et à gauche, celui de Kerdrein en se dirigeant vers Mûr [Note : M. Gaultier du Mottay, dans ses Recherches sur les voies romaines, page 69, pense que la voie de Carhaix traversait le bourg de Saint-Caradec, et se rendait à Loudéac, par la Ville-an-Fevre, la Ville-Léon.... selon nous, ce tracé eût allongé la voie en la faisant dévier trop à gauche].

A l'ouest du bourg, sur le plateau le plus élevé à quelques pas de la voie, un champ porte le nom de Fort du parc ar land ; il renfermait plusieurs vestiges de camp qui ont disparu sous le soc de la charrue. Ces redoutes formant divers angles, dominaient le pays à une grande distance et correspondaient avec d'autres enceintes placées dans Loudéac et dans Grâces-Uzel.

Des monnaies romaines de moyen module à l'effigie de Néron et de Faustine ont été recueillies dans cette paroisse, et, chose digne de remarque, une famille du nom de Tarquin s'est perpétuée jusqu'à nos jours dans le village de Kerdrein. Sans appartenir à la noblesse, elle a toujours tenu un rang distingué. Dans le XVIème siècle et le XVIIème siècle l'on vit plusieurs de ses membres remplir les fonctions de Fabricqueur ou de trésorier pour le général de la paroisse. Une croix plantée sur le bord de la route de Pontivy, à l'endroit où elle coupe l'ancienne voie romaine, conserve ce nom significatif.

 

- HISTOIRE -

L'origine de Saint-Caradec remonte au Vème siècle ou au VIème siècle.

Cette paroisse a pris son nom de son patron-titulaire, saint Caradec. A-t-il habité ce lieu ? on peut le croire. Un monastère bâti en son honneur a-t-il existé là ? on ne peut le nier. C'est à l'extrémité du diocèse de Cornouaille ou Quimper dans l'archidiaconé de Poher et Quintin, sur un petit promontoire, entre deux vallées qu'était bâti le monastère de saint Caradec : c'est la que fut le commencement de la paroisse de ce nom. Pour un grand nombre de paroisses, l'hermitage d'un cénobite, ou une chapelle élevée en son honneur, fut le motif et le commencement de l'agglomération. Tels Bourbriac, Lanvollon.... On ne peut mettre en doute l'existence d'un monastère placé dans ce lieu. Des actes authentiques, conservés par les Bénédictins, nous montrent cette paroisse portant encore à la fin du XIIème siècle le nom de Monastère de saint Caradec Monasterium Caradoci, et en breton, Mostoer-Caradec. Au premier volume des Preuves de Dom Morice, colonne 1069, on lit que : Olivier, dit Bodic, donne et cède spontanément à Josselin de Rohan et à ses héritiers, à perpétuité, la prévôté féodée qu'il avait dans les paroisses de Mûr et du monastère de Caradec (in parochiis de Mûr et de monasterii Caradoci), avec toutes et chacumes des appartenances de ladite prévôté. C'était en 1283.

Six ans plus tard, un autre acte daté du mois d'avril, le vendredi avant le dimanche des Rameaux, rappelle qu'Eudon Le Febvre (Eudo Faber) et Typhaine (Theophania), son épouse, ont poursuivi devant la cour et juridiction de Rohan, la vente de sept arpents de terre, situés dans le fief d'Hardouin, dans la paroisse de Mostoer Caradec, lesquels arpents avaient été saisis sur Julienne, veuve de Bernard de Kerdudaval. Ils en devinrent adjudicataires pour la somme de soixante-dix sous de monnaie courante, qui avaient été hypothéqués sur cette terre, à titre de gages par Eudon le Long et ladite Julienne. Comme il est contenu plus amplement dans des lettres signées et scellées par Allain de Trégarantec, alloué de la vicomté de Rohan, Josselin de Rohan fit valoir son droit de prémesse.

Plusieurs paroisses portant le nom de saint Caradec, peut-il y avoir doute et incertitude ? Nullement. Le nom de Kerdudaval est encore celui d'un village de Saint-Caradec sur Oust. Eudon le Fèvre, ou ses ancêtres, a donné, son nom à un village de Trévé, situé à 500 mètres de l'église ; c'est la Ville-au-Fèvre. Comme Hémonstoir n'est éloigné que de 5 kilomètres, on objectera peut-être que cette paroisse est elle-même le véritable monastère, ar mostoer ? S'il faut en juger par analogie, ce nom d'Hémonstoir n'infirme en rien l'opinion émise en faveur de Saint-Caradec. On voit aux environs de l'ancien monastère de Moréac ou Locminé plusieurs paroisses porter ce nom, ainsi : Moustoir-ac, Moustoir-Remungol.... Là, se trouvait-il un monastère ? on ne peut le croire. C'était une simple dépendance du monastère principal, c'étaient des Celles (Cellœ) comme on écrivait en France. Quelques personnes expliquent le mot Hémonstoir par ces deux mots de l'idiôme breton Hent ar Mostoer, le chemin du monastère. Ces deux paroisses n'en ont fait qu'une jusqu'au XIVème siècle. Elles ont dû être divisées plus tard, peut-être lors du mariage d'Eou le Sénéchal, avec Olive, dame de Kercado ou Carcado, haute-justice, située en Saint-Gonery, diocèse de Vannes. Elles avaient le même seigneur et le même fondateur. L'église d'Hémonstoir, vénère comme son patron titulaire saint Arnoul, évêque de Metz, indice certain de la priorité de Saint-Caradec, car le culte des saints étrangers à la Bretagne ne s'est introduit que très-tard : c'est une remarque de l'abbé Tresvaux, éditeur des vies des saints de Bretagne par Dom Lobineau.

Saint Caradec a-t-il jeté les fondements de cette paroisse, en venant chercher un asile dans cette profonde solitude, et, en fuyant comme tant d'autres, la fureur des Saxons, tyrans de sa patrie ? ou bien quelques-uns de ses disciples ou compatriotes ont-ils fondé ce monastère en son honneur ? Questions difficiles à résoudre, qui, cependant, ne semblent pas insolubles.

Dom Lobineau paraît insinuer la première hypothèse. Voici ce qu'on lit dans la vie de saint Guenaël, édition in-folio, page 81. Ces paroles sont remarquables « Après ce long séjour dans les îles, Guenaël, moine de Landevenec et successeur de saint Guénolé, enrichi de plusieurs reliques et d'un grand nombre de livres, revint dans l'Armorique, suivi de cinquante religieux qui n'avaient pu se résoudre à le quitter. Ce fut, selon la légende manuscrite, dans la Cornouaille qu'il aborda, et non dans l'île de Groix, comme il est porté dans les lecons de l'ancien bréviaire de Léon, et il bâtit trois monastères. Quoiqu'il en soit, il se rendit à l’île de Groix, où il trouva un grand nombre de solitaires, avec lesquels il voulut passer le reste de ses jours. Allant un jour au monastère d'un solitaire nommé Caradec, situé, selon toutes les apparences, en terre ferme, il vit venir à lui, un cerf, poussé par les veneurs de Guerech II, comte du pays de Vannes, qualifié roi dans cette histoire, l'animal, vint, dit-on, se réfugier sous le manteau du saint ». Une distance de 16 à 18 lieues ne pouvait guère arrêter saint Guénaël dans sa visite au monastère de saint Caradec ; ce dernier était placé sur les limites du pays de Vannes, et, pour s'y rendre, le pieux voyageur devait nécessairement traverser le territoire de Guérech. Albert le Grand relate ce fait, mais sans parler de Caradec ni de son monastère.

Il est important de faire observer que deux chapelles sont élevées, en l'honneur de saint Guénaël, dans la paroisse de Caudan, diocèse de Vannes, sur la rive gauche du Scorff, et qu'une tradition, conservée jusqu'à ce jour, veut qu'il ait habité près de ces lieux, à Loc-Eguinel.

La paroisse de Saint-Caradec, près d'Hennebont, sur la rive droite du Blavet, vénère saint Caradec comme son patron titulaire, et fait l'office d'un saint abbé, confesseur non pontife, sans aucune légende particulière, le dimanche qui suit le 16 mai.

De temps immémorial, la fête de saint Caradec a été célébrée le 16 mai ; une procession solennelle avait lieu, autrefois, en son honneur, et l'on y chantait des litanies composées dans le XVIème siècle et conservées jusqu’à nos jours, le dernier manuscrit est de 1773. Parmi les diverses invocations qui lui attribuent toutes les vertus d'un parfait religieux, on remarque celle de pasteur très-vigilant, (Pastor vigilantissime). Les hagiographes bretons ne donnant point la vie de saint Caradec, ne pourrait-on pas admettre qu'il vint de la Grande-Bretagne, et se fixa dans ce lieu, comme saint Gildas à Rhuis, saint Brieuc sur les rives du Gouet, et saint Vollon, près du Leff, dans le lieu appelé aujourd'hui Lanvollon. S'il faut en croire une tradition répandue dans le pays, saint Gonéry, enterré à Plougrescant, et saint Connec, auraient été ses disciples, et ils auraient vainement tenté de prêcher la foi dans plusieurs endroits, les rares habitants des rives de l'Oust se seraient montrés plus dociles aux inspirations de la grâce.

Si l'on aime mieux voir en saint Caradec celui dont les Bollandistes ont donné la vie, et dont il est fait mention dans les actes de Co'lgan, il faudra, du moins, convenir que le monastère élevé en son honneur, a été construit par quelques-uns de ses disciples, au milieu d'une tribu bretonne. Saint Caradec, d'après l'abbé Tresvaux, suivant en cela les Bollandistes, serait né dans la Bretagne insulaire, il aurait été disciple de saint Patrice, et l'aurait suivi en Irlande, où, après avoir enseigné et vécu longtemps, il serait mort vers 480. L'ancien bréviaire de Léon lui donne le titre d'abbé et un office de neuf leçons. Le calendrier de ce diocèse plaçait sa fête au 17 des calendes de juin, ou le 16 mai. Les traditions de Saint-Caradec sur Oust s'accordent en cela avec le bréviaire de Léon.

Albert le Grand, dans la vie de saint Tenenan, appelle saint Caradec un saint et docte personnage, sous la direction duquel Tenenan ou Tinidorus (car aux yeux du bon légendaire tous les saints devaient porter un nom à désinence latine) fit de tels progrès que, dès l'âge de treize ans, il devint un bon et parfait philosophe, mais encore meilleur chrétien, Caradocum sanctitate et doctrinâ puer audivit. Ce sont les expressions du bréviaire de Léon, composé par l'abbé le Cren, et cité par M. Miorcet de Kerdanet, dernier éditeur et annotateur d'Albert le Grand.

Les années de la jeunesse, comme les beaux jours du printemps, ont leurs orages. La légende raconte que Ténénan pour éviter les poursuites de la fille du comte d'Arundel, qui l'aimait éperduement, obtint d'être couvert d'une lèpre hideuse, et qu'il en dut la guérison à saint Caradec, son maître et son protecteur. Ténénan, devenu évêque de Léon, fonda une église en son honneur, aujourd'hui la paroisse de Carentec. Selon M. de Kerdanet, Karantec, Caradec, Caradoc seraient le même, personnage, et ces noms auraient pour racine, le verbe breton karet, aimer, comme amator le verbe amare.

An commencement du moyen-âge, le nom de Caradec fut très-célèbre, et son culte répandu. Plusieurs paroisses portent ce nom, et un grand nombre de lieux et de villages le rappellent dans diverses parties de la Bretagne, et surtout en Cornouaille.

La conservation de la langue bretonne, jusqu'à nos jours, dans plusieurs villages, la dénomination bretonne de toutes les habitations, presque toutes les églises et chapelles placées sous l'invocation de saints bretons, confirment l'opinion que le monastère de Saint-Caradec, s'il n'a pas été fondé par ce saint lui–même, a dû être élevé par quelques–uns de ses disciples.

A 6 kilomètres de Saint–Caradec, un autre solitaire vivait dans le VIème siècle, c'était saint Elouan ou Elocau ; une chapelle relevée durant les missions du célèbre père Maunoir en a ravivé le souvenir, et son tombeau, sorte d'auge de pierre, placé dans la muraille du sud, est un objet de vénération ; saint Gildas ou Gueltas, saint Gouvry, saint Maudan, saint Connec, saint Gonery, sainte Noyale, vulgairement sainte Maluéenne, [Note : A Vannes, le 6 juillet on faisait la fête de sainte Noyale, vierge et martyre] ne rappellent-ils pas quelques membres de l'émigration bretonne, au Vème siècle et au VIème siècle [Note : Près de Semanville, dans Hémonstoir, prés des limites de Croixanvec, existe une croix nommée la croix des sept chemins, parce que sept chemins aboutissent là. Une tradition populaire veut que sept saints bretons, dont elle conserve soigneusement les noms, savoir : Saint Gonéry, saint Merhé, saint Connec, saint Dardanaou, saint Quidic, saint Géran et saint Joret se soient réunis en ce lieu, et, qu'après s'être donné le baisé de paix, ils aient suivi chacun l'un de ces chemins, pour aller évangeliser les pays circonvoisins ; elle ajoute encore qu'ils avaient été nourris par une biche. Pour conserver ce souvenir, une chapelle a été élevée en l'honneur de saint Merhé, dans la paroisse de Kergrist-Neuilliac autrefois du diocèse de Cornouaille, aujourd'hui de celui de Vannes. Les vieillards racontent aux enfants que cette biche vient chaque année, la veille du pardon, se reposer sous le porche de la chapelle, et pour la recevoir, on étend de la paille fraîche. Cet usage existait encore au commencement du XIXème siècle]. A Saint–Thélo, paroisse limitrophe, c'est un saint breton, un évêque de Landaff, qui devient son patron et lui donne son nom. Personnne n'ignore qu'un grand nombre de monastères et de prieurés furent fondés à cette époque. Beaucoup d'églises furent construites dans les environs, des prêtres allaient les desservir et des moines cultivaient les terres qui leur étaient concédées.

Une chapelle de Trévé porte le nom de saint Pierre d'Hémonstoir, indice remarquable d'une dépendance du monastère de saint Caradec. On voit encore, dans Saint–Thélo, un village nommé l'abbaye, les titres du XIIème et du XIIIème siècle, l'appellent : l'abbaye de Ounom ou Onom. La Motte d'Onom était un grand fief qui faisait partie de la sénéchallie feodée de Rohan, propriété des le Sénéchal, seigneurs de Saint-Caradec.

A quelle époque le monastère de saint Caradec a-t-il cessé d'exister? doit-il sa ruine aux incursions des Normands, comme le monastère de Moréac ou de Locminé, Lochmener, dirigé par l'abbé Taneth, et de saint Gildas de Rhuis conduit par Daïoc, ou bien est-il devenu le bénéfice d'un seigneur intrus. On ne peut le dire, saint Caradec n'ayant point eu son historien, n'a pu conserver le souvenir des luttes soutenues et des assauts repoussés. Ce qui peut être affirmé, sans craindre l'erreur, c'est que les hommes féroces du Nord ne furent pas les seuls raviseurs des biens de l'église au Xème siècle et au XIème siècle. Une paroisse du diocèse de Vannes, éloignée seulement de quelques lieues de Saint-Caradec, en offre la preuve. Vers l'an 865, Liosic, abbé de Saint-Sauveur de Rhedon (Redon), porta plainte contre Alfrit, véritable tyran du monastère de saint Ducocan, situé dans la paraisse de Clégeruc, (aujourd'hui Cléguérec) lequel avait été donné au Monastère de Saint-Sauveur par le prêtre Rhétoweret. Alfrit, convaincu de son injustice, remit le monastère entre les mains de Liosic, et Salomon, roi de Bretagne, détermina les limites de cette terre. Cette description est remarquable ; elle désigne les églises de Selefiac (Silfiac), du monastère de saint Serge, martyr, la vallée de Blavet, le château de Castel-cran dans la forêt de Quenécan et autres lieux. Est-ce une pareille cause qui a fait décheoir le monastère de saint Caradec ? aucun document ne le prouve. Cette église avait-elle été donnée à l'abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé, vers 1080, par Caradec, fils de Kendaman, se faisant religieux vers la fin de sa vie ? on l'ignore.

Au commencement du XIème siècle, une famille, celle des le Sénéchal, originaire du Bot, près le Bourg, commence à dominer dans ce coin de terre, son histoire devient, pour ainsi dire, celle de la paroisse. Aussi verra-t-on jusqu'à 1790, ses, divers membres s'immiscer dans l'administration ou les affaires intérieures. Ils ont toujours pris le titre de fondateurs de l'église, et pourtant le bénéfice était à l'alternative.

Eudon Ier, comte de Perhoët, ayant donné à Allain, son fils puîné, la terre de Rohan, ce dernier s'empressa de régler le partage entre les divers officiers de sa maison, soit à titre d'héritage, comme fiefs nobles, soit à titre de domaine congéable, comme fiefs roturiers, selon l'usement de Rohan qui n'était pas, en tout, conforme aux divers autres usements de Bretagne. Par là, il voulait récompenser ses officiers ou serviteurs, se réservant le haut domaine sur la plus grande partie des terres.

Le seigneur de Saint-Caradec prit son nom de la charge qui lui fut confiée, celle de sénéchal féodé héréditaire.

(M. L. Audo).

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