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Comme pour de nombreux autres Saint-Etienne, l'adjectif formé sur le nom de cette commune est stéphanois (Martine Baron, Saint-Etienne-du-Gué-de-l'Isle. Son histoire, 1975). Cet adjectif rappelle le nom latin du saint patron de la paroisse (Stephanus).

Eon de Rohan, frère d'Olivier II Vicomte de Rohan, épousa vers 1313 Aliette de Coëtlogon, dame du Gué-de-l'Isle. Il fit construire un château au Gué-de-l'Isle, alors sur la paroisse de Plumieux, et fut la souche d'une branche de la maison de Rohan qui garda le Gué-de-l'Isle jusqu'en 1554 puis se continua par les seigneurs de Poulduc éteints en 1797 (G. Martin, Histoire de Rohan, t. II, 1977, p. 181-188). Eon de Rohan portait pour armes De gueules à 9 macles d'or, d une bande d'argent brochant (Le P. Anselme, t. IV, 1728, p. 74), armes dont la commune pourrait s'inspirer.

Le village du Gué-de-l'Isle se développa autour du château. Sa chapelle Saint-Etienne fut érigée en église paroissiale, à la demande de Cyprienne de Rohan, épouse de François de la Feuillée et dame du Gué-del'Isle, par bulle du 4 février 1526, qui prit effet le 2 février 1527 (Couffon, Répertoire des églises et chapelles). Cette paroisse, étant prélevée sur celle de Plumieux, dut en être d'abord une succursale, mais dès 1619 elle avait un recteur et formait donc une paroisse indépendante.

Appelée le Gué-de-l'Isle ou Saint-Etienne-du-Gué-de-L'Isle, elle élut sa première municipalité au début de 1790 et forma ainsi la commune des Côtes-du-Nord dont le nom est le plus long, comprenant trente caractères. Cependant le nom fut réduit à Etienne-sur-Lié pendant l'an III et l'an IV.

Au début du XIXème siècle, le territoire de la commune comprenait deux fractions disjointes, l'une, autour du bourg, au nord et l'autre au sud. Ces deux fractions étaient séparées par les villages du Guindard et de Gas-de-Bois en Plumieux qui furent réunis à Saint-Etienne-du-Gué-de-l'Isle par l'ordonnance du 29 avril 1829. De cette façon le territoire de cette commune fut désormais d'un seul tenant.

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Les principaux monuments anciens de cette commune sont :

1) L'église Saint-Etienne (1528), dont la porte sud a été inscrite sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques le 6 février 1926 ;

2) La croix du nouveau cimetière, inscrite également le 20 octobre 1970 ;

3) Le château du Gué-de-l'Isle (XVème s.).

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L'histoire féodale du Gué-de-l'Isle comporte surtout les dates suivantes (H. du Halgouët, Le duché de Rohan, 1924, p. 181-183) :

1) En 1554, à la mort de Cyprienne de Rohan, la terre du Gué-de-l'Isle échut à sa fille Renée de la Feillée, femme de François de Rieux, sire d'Assérac ;

2) Par lettres patentes données à Lyon en septembre 1574, la terre d'Assérac (L-Atl.) fut érigée en marquisat en faveur de Jean de Rieux, fils François et de Renée de la Feillée, avec union de la seigneurie du Gué-de-l'Isle, qui forma un des membres du marquisat (Bibl. nat., ms. fr. 22 310) ;

3) Le 11 mai 1683 la terre du Gué-de-l'Isle, saisie sur Jean-Gustave de Rieux (petit-fils de Jean, qui précède), fut vendue judiciairement, puis passa par retrait lignager à Hyacinthe-Anne Le Sénéchal de Carcado. La famille de Carcado conserva la seigneurie du Gué-de-l'Isle jusqu'à la Révolution.

Jean de Rohan, seigneur du Gué-de-l'Isle, passe pour avoir eu le mérite de faire venir en Bretagne Robin Foucquet et Jean Cres, qui furent les premiers typographes ayant travaillé dans cette province. Ils imprimèrent en effet conjointement à Bréhan-Loudéac (Morb.) à partir de décembre 1484, puis Jean Cres seul, à Lantenac, à partir de 1488 (voir la notice de la Ferrière et La Borderie, L'imprimerie en Bretagne au XVème siècle, 1878, p. 5).

(Bulletin d'informations des maires).

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