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LA PAROISSE DE SAINT-GEORGES-DE-CHESNÉ |
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Chesneyum (1516).
Notes de
l'Annuaire de 1792 : Il y a de bonnes terres, d'excellentes prairies et quelques
landes ; produit : froment, seigle, sarrasin, avoine. Il est assez curieux de
comparer la note précédente avec celle qui suit, relevée sur le cahier des
doléances de la paroisse en 1789. L'esprit d'exagération des cahiers apparaît
manifestement : « La paroisse est peu étendue ; son fonds, ingrat, produisant pour
principale récolte blé noir et avoine, et peu d'autres grains. Elle contient
environ 600 habitants (inexact), 8 feux (exact). Les paroissiens sont en général
peu riches, journaliers, artisans et mendiants ; les fermes ou tenures sont
petites ; sans métairies considérables ».
Altitude : 98 mètres.
— Superficie : 1.162 hectares.
Population : en 1792, 800
habitants ; en 1801, 650 ; en 1841, 800 ; en 1911, 707 ; en 1921, 597.
Subdélégation : de Saint-Aubin, bien qu'appartenant à la baronnie
de Vitré. Impositions en 1789 : Capitation, 732 l. 17 s. ; vingtièmes, 870
livres ; fouages ordinaires et taillon, 136 l. 13 s. ; fouages extraordinaires,
200 l. 7 s.
Corvée : en 1738, se fit sur la route de Rennes à Fougères, de la
Mottais à Saint-Aubin, sur une longueur de 582 toises ; elle comportait : 194
corvoveurs et 12 harnois. — En 1788, elle se fit sur la même route, à une lieue
1/4 du clocher, sur une longueur de 636 toises.
La cure était à l'Ordinaire ; le recteur était seul décimateur ; ses dîmes, estimées 2.250 livres, ne produisirent en 1790 que 1.718 livres, net. Toutes charges déduites, le revenu était d'environ 1.700 livres.
M. Paul Clairay, recteur de Chesné, originaire de la Bouëxière, prêta le serment constitutionnel le 23 janvier 1791 et resta dans la paroisse jusqu'en 1794. Je ne trouve pas trace de sa renonciation au sacerdoce, selon la loi du 2 novembre 1793. Il était cependant présent, à Chesné, le 1er ou le 2 février 1794 (Arch. départ., 9 M, 70, 4ème liasse), lorsque les envoyés du District vinrent procéder à l'enlèvement de l'argenterie de l'église (LE BOUTEILLER, Révolution, feuilleton 158). Mais, en mai, il n'y était plus. Il fut en effet arrêté, je ne sais pour quel motif, par la gendarmerie de Châteaubourg et écroué le 16 mai 1794 à la Tour Le Bast ; d'où il ne fut libéré que le 3 juillet suivant (Abbé PIRON, manuscrit). M. Le Bouteiller nous apprend 147 qu'il vivait encore, en état de démence, en 1807.
Quant au vicaire, M. René Potin, il ne suivit pas l'exemple du recteur. Il demeura fidèle et se cacha, pendant toute la Révolution, dans la paroisse. On ne signale pas sa réapparition en 1795, mais il reparut en 1797. En 1803, il devint recteur de Saint-Georges-de-Chesné. Un autre prêtre, M. Blot, refusa également le serment ; il disparut avant juillet 1792. On ne sait ce qu'il devint. Le 1er février 1794, on descendit du clocher, pour les envoyer à la fonderie, deux cloches ; l'une pesait 1.437 livres, et l'autre, 1.500.
L'église, dédiée à saint Georges, martyr, est du XVIème siècle, pour sa plus grande partie. Il reste deux panneaux (classés) d'un vitrail de 1525, œuvre, croit-on, du peintre Guillaume Collin. L'un représente saint Georges et l'autre le Christ en croix. Sur le maître-autel, on remarque un intéressant reliquaire du XVIème siècle. Un ventail d'une porte de l'église porte des sculptures de la même époque ; il a conservé ses gonds d'origine. Le chapitreau est intéressant. On conserve dans la paroisse des registres de trésoriers du XVIème siècle. Le seigneur de Gazon, en Pocé, prétendait aux prééminences dans l'église.
Le 3 juin 1794, l'église de Saint-Georges-de-Chesné fut dévastée par « un détachement de la république ». Les soldats ayant « enfoncé » la porte de l'église, « brisèrent tout le tabernacle... cassèrent la statue de saint Jean-Baptiste et... celle de saint Georges à l'autel de la Vierge ; ils cassèrent la statue de sainte Anne, enfoncèrent la table d'autel, et jetèrent par terre la statue de la Vierge ; quoique c'est statue de bois (sic), ils en ont cassé une grande partie ; à l'autel du Saint-Esprit, ils ont cassé deux statues, qui sont celles de saint Pierre et saint Paul... ». Puis « notre garde nationale, en la nuit suivante, a brûlé tous ces effets, les regardant comme nuls et inutiles » [Note : Lettre de « l'ancienne municipalité de Chesné » au District. (Arch. départ., 9 M, 70, 4ème liasse)].
(Emile Pautrel).
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