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LE TRESOR DE L'EGLISE DE SAINT-JEAN-DU-DOIGT |
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Trésor. — Le trésor, qui a conservé ses pièces les plus importantes, est le plus considérable de la Bretagne. Il comprend :
Trois reliquaires :
Une phalange d'un doigt de saint
Jean-Baptiste, qui a donné son nom au village, enchâssée dans un petit tube de
cristal et de vermeil, cité dans l'inventaire de 1569.
Un os du bras de saint Mandez, dans un curieux reliquaire d'argent repoussé, long de 0m50, en forme d'avant-bras, dont la manche este garnie d'un motif de petites fleurs en relief entre deux bordures perlées. Également cité en 1569.
Le crâne de saint Mériadec, dans un chef d'argent repoussé, haut de 0m20.
Divers objets, comme un ostensoir en vermeil du XVIIème siècle, deux crucifix d'ivoire, un calice en argent du XVIème siècle avec sa patène, sobre et intéressant. La bordure découpée du pied circulaire et les huit émaux du nœud, représentant des têtes d'apôtres, en constituent les seuls ornements.
Une pièce de premier ordre et justement célèbre: le grand calice de vermeil et sa patène [Note : Hauteur 0m344. — Diam, du pied 0m230, de la coupe 0m153, de la patêne 0m240] relevés en bosse.
La coupe, en forme de tulipe engaînée, et le pied s’ornent de dauphins affrontés, de figures ailées et de rinceaux. Le nœud est à huit pans creusés en niches surbaissés, sons un fronton en coquille, et flanquées de pinacles que renferment des statuettes de saint Jean-Baptiste avec l’agneau et des saints apôtres Jacques, Pierre, Paul, Barthélemy, Thomas, Philippe et André. Le pied s’étale en huit lobes.
La patène est concave comme un plat. Au centre, un petit émail de 0m052 de diamètre figure la Nativité. Au-dessus, un profil d’homme, où l’on a voulu reconnaître les cheveux et la barbe de François Ier, s'encadre dans un médaillon tenu par deux figurines nues, issant des amples rinceaux qui garnissent le fond.
A l'exception des bords guillochés de la patène, toute cette magnifique décoration est en relief. On ne s'entend ni sur sa date, ni sur sa provenance.
Sans retenir l'inévitable attribution à la reine Anne, plusieurs fois réfutée, on peut se demander à quelle période du XVIème siècle appartient ce calice. A cause du médaillon de la patène, on a parlé du règne de François Ier. Palustre inclinait plutôt à y voir l'œuvre « de deux orfèvres du nom de Mocam (Guillaume et François), qui vivaient à Quimper dans la seconde moitié du XVIème siècle, l'un et l'autre fils de Fr. Mocam, dont, le nom figure dans un compte de 1514 cité par Le Men (Voir Monographie de la cathédrale de Quimper). Ainsi se trouverait expliqué le poinçon imprimé sur le bord de la patène et qui porte les lettres G. F. M. ». M. de la Rogerie a contesté cette hypothèse, en se fondant, sur les comptes, qui ne mentionnent jamais d'acquisition dans le diocèse de Quimper.
Ce calice ressemble à celui de La Forêt-Fouesnant, moins beau, mais de même type et de dimensions analogues.
La croix processionnelle en vermeil est aussi fort belle. L'extrémité tréflée de chaque branche, ornée de rinceaux en relief, encadre dans un quatre-feuilles un petit médaillon représentant l'un des quatre évangélistes. A droite et à gauche du Divin Crucifié, deux branches contre-courbées se détachent du pied pour supporter les statuettes de la Vierge et de l'apôtre saint Jean. Le tout repose sur un fort renflement qui dissimule la douille destinée à recevoir un manche en bois et que décore une ceinture de petites rosaces en bosse.
Au revers de la croix, un motif central encadre Dieu le Père tenant son Fils mort sur ses genoux, suivant une conception née au commencement du XVème siècle et qu'il ne faut pas confondre avec les représentations antérieures de la Trinité. Plus bas, une niche renferme l'image de saint Jean-Baptiste.
Léon Palustre considérait cette belle croix comme sensiblement contemporaine de celle de Guengat, datée de 1584. Je la crois en tout cas postérieure à 1569, car il n'est pas question de croix en vermeil dans l'inventaire de cette année, et je serais porté à faire la même observation pour le calice, ce même document citant pêle-mêle « cinq calices d'argent... dont y a trois dorés », sans la mention spéciale que paraît réclamer une pièce aussi exceptionnelle et que les inventaires postérieurs lui ont toujours réservée.
(Par le Vte Alfred DE LA BARRE DE NANTEUIL).
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