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LE CLERGE DE SAINT-MELOIR-SOUS-BOURSEUL

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JEAN HUBERT, recteur, naquit à la Courtasie en Languenan, le 17 août 1740, du mariage de Jean et de Gillette Briand. Après son ordination sacerdotale le 24 mars 1769, M. Hubert fut vicaire de 1771 à 1780 dans sa paroisse natale, puis, après le décès de M. Nogues, ancien chapelain de la Belloye en Saint-Jacques-de-la-Lande, qui avait obtenu Saint-Méloir par permutation avec M. Patard le 27 mai 1761, ce prêtre lui succéda dans ses fonctions rectorales, dont il prit possession le 23 octobre 1784.

Comme tel, bien qu'il eût été élu le premier maire de sa commune à l'établissement des municipalités, M. Hubert refusa constamment de s'assermenter. Le 7 juillet 1791, le district de Dinan se plaignait qu'il ne donnait point connaissance au public des décrets de l'Assemblée et invitait ses administrés à élire un autre maire à son lieu et place, vu son attitude par rapport au serment.

« Nous sommes instruits, écrit-on, que le sieur Hubert, curé et MAIRE de votre paroisse, s'empare de tous les décrets et autres papiers que l'Administration envoie à toutes les Municipalités et n'en donne aucune connaissance au public, soit en les publiant ou en les affichant. Une pareille conduite est infiniment repréhensible et votre devoir vous obligeait, Messieurs, de nous en prévenir, et même de vous y opposer, en vous faisant remettre tous ces papiers pour les faire lire et publier.

Le défaut de prestation de serment de la part de votre curé doit être pris comme une démission de sa place de MAIRE, puisqu'il est vrai qu'il ne peut remplir cette place sans avoir prêté ce serment, qui est absolument exigé de tous les fonctionnaires publics ; quoiqu'il ait dû le prêter lors de sa nomination à la place de maire, son refus de le répéter comme curé est une rétractation du premier et vous devez nommer un autre à sa place de maire » (Archives de la ville de Dinan, 1er registre de délibérations du District).

M. Hubert reçut pour la dernière fois son traitement de recteur pour le 1er trimestre de 1792. Après la loi du 26 août de cette année, il prit la route de l'exil et s'embarqua à Saint-Jacut le 17 septembre suivant. A son départ, son neveu Julien Rouault dût payer pour 90 livres de réparations à exécuter à son presbytère. Lefebvre d'Anneville et Gofvry signalent la présence de ce prêtre à Jersey, mais nous ignorons l'époque de son retour. En tout cas, l'église de Saint-Méloir, sur pétition individuelle des habitants, fut rendue momentanément au culte le 21 messidor an III (9 juillet 1795). Suivant la tradition locale dont se sont fait l'écho les auteurs du Diocèse de Saint-Brieuc, M. Hubert aurait passé dans sa paroisse la période révolutionnaire. L'enquête de Boullé le donne comme étant depuis 17 ans à Saint-Méloir et ajoute « qu'on peut l'y laisser comme sub-curé ». Cependant Saint-Méloir ayant été réuni à Plélan à la réorganisation du culte, on trouve encore M. Hubert vivant dans cette dernière localité en 1804. Il mourut à Languenan, son pays natal, âgé de 80 ans, le 10 mars 1820. Saint-Méloir ne fut à nouveau érigé en paroisse que le 17 mai 1826.

CLERGÉ CONSTITUTIONNEL. — La municipalité de cette commune ayant présenté comme curé provisoire le 10 août 1793, le nommé JEAN PIRROIS, ancien vicaire à Lanrelas, puis ensuite ancien chapelain de N.-D. de Recouvrance en Caulnes, afin de le faire agréer des autorités constituées ; le District de Dinan délibéra à la date du 9 septembre suivant « que suivant le projet de circonscription du district, la paroisse de Saint-Méloir ne devant être conservée, ni comme succursale, ni comme oratoire, il n'y avait pas lieu de délibérer sur cette présentation ».

L'ecclésiastique dont il est ici question était né au Vauruzé, en Trémeur, le 27 janvier 1741, de Urbain et de Françoise Geffros, On le notait au séminaire comme passant des examens médiocres, et bien qu'ayant fait, dit-on, « de grands progrès eu assiduité et en piété », il fut cependant retardé pour la prêtrise, qu'il ne reçut à Dol que le 16 septembre 1767.

L'abbé Pirrois ne prêta, croyons-nous, que le serment de Liberté-Egalité du 14 août 1792, à l'exemple de quatre autres prêtres du canton de Broons, et s'il s'en fût tenu là, son cas ne serait pas damnable, mais pour assurer sa tranquillité, il accepta de Jacob le 24 juillet 1793 des lettres de curé provisoire pour Saint-Méloir-sous-Bourseul, ce qui le classe dans la catégorie des prêtres constitutionnels.

Pirrois exerça-t-il quelques fonctions cultuelles à Saint-Méloir ? Nous serions tenté de le croire, car, le 26 frimaire an II (16 décembre 1793), le Directoire des C.-du-N. décida « qu'il serait payé 250 l. de traitement au citoyen Pirrois, lequel a reçu des lettres pour Saint-Méloir des mains de Jacob, le 24 juillet 1793, et a prêté serment en cette qualité le 10 août suivant ».

A son retour de Saint-Méloir, ce prêtre vécut à Trémeur ; il sut se dérober aux poursuites exercées, au printemps de 1794, contre le clergé constitutionnel par ordre de Ruamps et de Le Carpentier. Nous ignorons s'il s'était rétracté lorsqu'il trépassa au Vauruzé, son village natal, le 12 septembre 1798.

Avant d'aller à Lanvallay, cf. à cet article, le P. Escallot exerça quelques mois le culte à Saint-Méloir. Le clocher de cette paroisse était alors surmonté d'un bonnet de la liberté et d'une hache, symboles révolutionnaires.

(A. Lemasson).

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