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Renseignements ecclésiastiques. — Saint-Méloir-sous-Bourseul, cure de l'ancien évêché de Dol, dépendait avant la Révolution de la grande officialité de ce nom et du doyenné de Bobital. Sa cure était à l'alternative, c'est-à-dire que la présentation et la nomination du recteur appartenaient au pape et à l'évêque diocésain, chacun en leurs mois.

La plus ancienne mention de cette localité se trouve, croyons-nous, dans une bulle du pape Alexandre III à l'abbaye de Saint-Jacut, que nous a conservée D. Noël Mars, et dans laquelle le Souverain Pontife énumère, parmi les possessions de Saint-Jacut, « locum Meloci » immédiatement après l'église « Saint-Mauri » du Bas-Plancoët. (Cf. abbé Lemasson Histoire du Royal Mon. de Saint-Jacut, composée en 1649 par D. Noël Mars, in-8°, Saint-Brieuc, 1912, p. 26). Que si l'on nous chicane pour la traduction de Meloci en Méloir, nous nous contenterons de répondre que les paysans prononcent couramment « Saint-Mela » ou « Saint-Meleuc » le nom de la paroisse qui nous occupe, et, d'autre part, que le chemin qui part de la rue de l'abbaye de Plancoët pour conduire à Saint-Méloir porte le nom de chemin Saint Jacques, lequel nom fut souvent au haut moyen âge une corruption de celui de Jacut : « Jacutus vel Jacobus ». — C'est, à notre avis, une preuve péremptoire des liens qui existèrent jadis entre l'antique prieuré Saint-Maur des bénédictins de Saint-Jacut et le « locum Meloci » de la bulle de 1163.

L'ancienne église de Saint-Méloir mesurait 40 pieds de long. On la signale en mauvais état en 1796 et on commençait à la réparer en 1802. L'église actuelle est moderne. G. du Mottay y indique deux pierres tombales dont M. H. de la Messelière a relevé les écussons. On y conserve encore une statue de saint Méloir, en bois, en costume de gentilhomme du temps de Louis XIV et revêtu du manteau ducal, ainsi qu'une autre statue de saint Pierre, également en bois.

Saint-Méloir, comme beaucoup des enclaves doloises, ne possède presque aucune archive. Nous savons cependant que le 10 mars 1689, Louis Florent des Nos en Saint-Méloir et seigneur des Fossés en Plélan, abandonna, en sa qualité de gros décimateur en Saint-Méloir, la jouissance d'un trait de dîme, sis au terroir de Couessura, pour tenir lieu de portion congrue au recteur de cette paroisse. Du reste, ce qu'on lui attribuait était loin de valoir une véritable « congrue », car, d'après la déclaration du recteur de Saint-Méloir rédigée au mois de janvier de l'année 1791, son revenu pour l'année précédente n'avait été que 555 l. et, défalcation faite des frais, il ne lui était demeuré que 462 l., seulement. Nous avons trouvé également qu'à la suite du Concordat de 1801, le gouvernement consulaire restitua une rente de 6 l. à la fabrique de cette localité. Le presbytère de Saint-Méloir fut loué 55 l., à la Saint-Michel 1794, au citoyen Guillaume Mercier.

Le 24 août 1794, on inventoriait à Dinan, avant de les expédier à la Monnaie, les objets suivants provenant de l'église de Saint-Méloir : un ostensoir, le pied d'un calice et sa fausse coupe, la couverture d'un ciboire se montant sur le pied d'un calice, le tout pesant 5 marcs d'argent blanc ; une croix pesant 3 marcs 2 onces 1 gros d'argent blanc ; une coupe de calice, une patène, une coupe de ciboire et un croissant pesant 2 marcs 4 onces 1 gros d'argent doré.

La Révolution supprima Saint-Méloir comme paroisse et le rattacha à Plélan. Le Concordat de 1801, sanctionna cet état de choses.

(A. Lemasson).

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