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SAINT-PERN |
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La commune de Saint-Pern ( Sant-Pern) fait partie du canton de Bécherel. Saint-Pern dépend de l'arrondissement de Rennes, du département d'Ille-et-Vilaine (Bretagne). |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE de SAINT-PERN
Saint-Pern vient, semble-t-il, de l'évêque de Vannes Saint-Patern (VIème siècle).
Saint-Pern est un démembrement de la paroisse primitive de Plouasne. En 1050, un dénommé Quimarhoc et Rotruce, son épouse, auraient donné à l'abbaye Saint-Nicolas d'Angers, l'église de Saint-Pern et une terre d'une contenance de 45 hectares. Cette abbaye y fonde un prieuré et l'érige en paroisse au XIIème siècle.
L'histoire des commencements du prieuré de Saint-Pern, membre de l'abbaye de Saint-Nicolas d'Angers, nous prouve bien l'existence de l'église de Saint-Pern dès l'an 1050, mais elle ne nous garantit pas que Saint-Pern fût déjà érigé en paroisse. Nous avons la preuve du contraire dans une charte du XIIème siècle. En effet, Donoald, évêque d'Aleth de 1120 à 1143, réglant un jour les droits des religieux de Marmoutiers en Plouasne, dit que cette grande paroisse comprenait alors les territoires de Bécherel, Longaulnay, Le Quiou et Saint-Pern, dont les églises n'étaient considérées que comme des chapelles dépendant de l'église-mère de Plouasne, et appartenant comme celle-ci à l'abbaye de Marmoutiers (Anciens évêchés de Bretagne, IV, 403). Cette charte semble d'abord en contradiction avec ce que nous avons dit de la donation de l'église de Saint-Pern, dès le milieu du XIème siècle, aux moines de Saint-Nicolas d'Angers ; mais il faut remarquer que Donoald émit cet acte pour répondre à certaines réclamations faites au sujet des chapelles dépendant de Plouasne. Nul doute donc qu'il ne s'agît ici des plaintes formulées par les moines de Marmoutiers contre ceux de Saint-Nicolas d'Angers, au sujet de leur établissement dans la chapelle de Saint-Pern sise en Plouasne. Pourquoi Donoald ne reconnut-il pas dès lors les droits de Saint-Nicolas à Saint-Pern, nous n'en savons rien ; mais il paraît bien que ses successeurs ne tardèrent pas à confirmer la fondation du prieuré de Saint-Pern malgré l'opposition de Marmoutiers, et même ce dut être la raison de l'érection de Saint-Pern en paroisse dans le courant du XIIème siècle. Dans une autre charte datée de 1187 il est, en effet, parlé de nouveau des chapelles de Plouasne à cette époque, mais ces chapelles n'étaient plus qu'au nombre de deux : Le Quiou et Longaulnay ; Bécherel et Saint-Pern étaient alors devenues paroisses, et cette dernière ne dépendait plus de Marmoutiers (Anciens évêchés de Bretagne, IV, 303). Si le prieuré de Saint-Pern remonte au milieu du XIème siècle, c'est donc seulement au milieu du XIIème siècle que fut érigée la paroisse de ce nom. Au commencement du XVIème siècle nous trouvons unis les deux bénéfices, la cure et le prieuré ; cette union subsista jusqu'à la Révolution. Quoique les abbés de Marmoutiers et de Saint-Nicolas d'Angers prétendissent originairement devoir présenter le prieur-recteur de Saint-Pern, ce droit était exercé au XVIIIème siècle par l'ordinaire. Le Pouillé ms. de Saint-Malo (1739-1767) nous dit aussi qu'à cette époque le bénéfice de Saint-Pern valait 1 800 livres de rente, que le prieur-recteur levait une partie de la dîme, mais qu'il y avait en outre quatre autres gros décimateurs tant ecclésiastiques que laïques ; que la fabrique avait elle-même un dîmereau et 95 livres de rente, etc. (Pouillé de Rennes).
La paroisse de Saint-Pern dépendait de l'ancien évêché de Saint-Malo. On trouvait jadis dans le bourg de Saint-Pern, les ceps et collier de la seigneurie de la Vieille Tour. Ce fief donnait encore en 1680 à son possesseur la supériorité en l'église de Saint-Pern.
On rencontre les appellations suivantes : Capella Sancti Paterni (au XIIème siècle), ecclesia de Sancto Pern (en 1516).
Note 1 : A partir de 1856, le vieux manoir de La Tour devient la maison mère des premières sœurs des pauvres. L'institut "Soeurs des Pauvres" est fondée par Jeanne Jugan (1792-1879) à Saint-Servan-sur-Mer (Ille-et-Vilaine).
Note 2 : En 1680, le prieur de Bécherel prétendait avoir le droit de nommer le maître d'école de Saint-Pern. Les seigneurs de Saint-Pern avaient aussi fondé une maîtresse d'école à laquelle ils payaient une rente de 30 livres (Archives Nationales, P. 1720 et Pouillé de Rennes).
Note 3 : Liste non exhaustive des recteurs de la paroisse de Saint-Pern : Jean Lefebvre, seigneur de Laubrière (en 1502). Philippe Quénouard (il rendit aveu au roi pour son prieuré-cure le 6 novembre 1512). Gilles de Beaumont (décédé vers 1574). François Suzanne (il prit possession le 14 mai 1574 et résigna peu après). Yves Nouvel (il prit possession en 1575 et 1577 ; il résigna lui-même bientôt). Tristan Leclerc (pourvu le 29 mars 1578, résigna également). Pierre Champalaune (fut pourvu le 28 avril 1579 ; décédé en 1597). Charles Durant (pourvu le 17 décembre 1597, résigna en 1611). Jean-Guillaume Vannier (il fut pourvu le 21 octobre 1611 ; décédé en 1665 et inhumé dans son église). Christophe de la Fosse (pourvu le 22 octobre 1665, débouta Pierre du Boisbaudry, que présentait l'abbé de Marmoutiers). Charles Collin (il succéda au précédent et résigna bientôt après). Raoul Nivet (pourvu le 3 février 1668, bâtit le presbytère actuel ; décédé en 1678, après avoir résigné). Jean Guesdon (il prit possession le 28 novembre 1677 et rendit aveu au roi pour son prieuré-cure le 12 janvier 1679 ; il résigna en faveur de son curé qui suit). Olivier Coeffe (pourvu en 1682, fit en 1698 enregistrer ses armoiries : d'or au pal de gueules, accosté de deux croisettes de même ; il résigna en faveur du suivant). Raoul Le Rousseau (il fut pourvu le 28 février 1699 ; décédé en 1731). Mathurin Nouel (recteur de La Chapelle-du-Lou, fut pourvu le 20 avril 1731 ; décédé en 1749). Jean Dahiot (il fut pourvu le 23 octobre 1749 ; décédé en 1761). Pierre Lejeune (né à Plélan-le-Petit, fut pourvu le 18 décembre 1761 ; décédé en 1787). Thomas-Mathurin Desbois (né à Saint-Léry, pourvu à la suite d'un concours le 10 mars 1787, demeura caché dans le pays pendant la Révolution ; il fut réinstallé en 1803 ; décédé âgé de soixante-deux ans, le 29 décembre 1817). Joseph Tostivint (1818, décédé en 1828). Mathurin Margues (1829, décédé en 1861). Pierre Tostivint (à partir de 1862), .....
Voir " Le cahier de doléances de Saint-Pern en 1789 ".
PATRIMOINE de SAINT-PERN
l'église Saint-Pern (XIV - fin XIXème siècle), récemment restaurée. Saint Paterne, évêque de Vannes, est le premier patron de cette église ; on y honore aussi spécialement la Sainte Vierge et saint Armel. Cet édifice, en forme de croix, n'a d'ancien qu'une partie de la nef et du transept septentrional ; la grande porte occidentale et la porte du Midi, dite porte Mortuaire, appartiennent au style flamboyant ; au-dessus de la dernière, deux lions tiennent un écusson mutilé. Le reste de l'église a été en grande partie relevé en 1770. Sur les murailles apparaissent encore cependant de nombreux blasons appartenant à la famille de Saint-Pern et à ses alliés ; ces écussons portent : d'azur à dix billettes percées d'argent, 4, 3, 2, 1, qui est de Saint-Pern ; de gueules à deux bandes de vair, qui est du Vergier de Kerolay ; d'azur à la croix d'argent frettée de gueules, qui est de Derval ; de sable à trois fleurs de lys d'argent, qui est de la Marzelière ; d'argent à l'aigle éployée de sable, membrée et becquée de gueules, à la cotice de même brochant, qui est Du Guesclin, etc. Enfin, tout autour du temple règne intérieurement une litre aux armes de Saint-Pern. Les sires de Saint-Pern étaient, en effet, considérés à l'origine comme seigneurs supérieurs, fondateurs et prééminenciers de cette église ; mais au siècle dernier ils virent leurs droits contestés, et il leur fallut soutenir un procès en 1739 contre le duc de Duras, qui se prétendait seigneur de Saint-Pern du chef de sa femme, Louise de Coëtquen. En même temps, le prieur-recteur réclama pour lui-même les droits honorifiques en son église, à cause de son prieuré. Par suite de ces contestations, personne ne jouissait des honneurs en l'église de Saint-Pern du temps de Mgr de la Bastie (Pouillé ms. de Saint-Malo 1739-1769). La famille de Saint-Pern n'en avait pas moins son enfeu dans le sanctuaire. Là furent inhumés Joseph de Saint-Pern, seigneur de Ligouyer, décédé vers 1693 ; — Pierre de Saint-Pern, également seigneur de Ligouyer, décédé à Rennes en 1725, dont le corps fut transféré à Saint-Pern, etc. Quant à René de Saint-Pern, seigneur de Ligouyer, décédé en 1656, il choisit sa sépulture à la porte de l'église, « voulant que celui qui pendant sa vie d'un moment avait pu fouler quelques-uns des habitans ses vassaux, fut longtemps foulé par eux, et qu'il ne fût pas possible d'entrer dans l'église de Saint-Pern sans poser le pied sur sa tombe, invitant ainsi ceux de ses descendants qui pourraient se laisser aller à l'orgueil ou à l'injustice, à penser à la brièveté de la vie, à l'égalité de la mort et à l'abaissement du tombeau » (Notes ms. de M. René de Saint-Pern. — Cette tombe se retrouve encore à la fin du XIXème siècle à l'entrée du cimetière entourant l'église ; elle porte un écusson et ces seuls mots : Cy gît un pécheur). Le seigneur de l'Etang, en Saint-Pern, avait aussi dans la nef de cette église un enfeu prohibitif où reposait Jeanne Loaisel, veuve de Pierre Fleuriot, seigneur de l'Etang. Cette dame avait fondé une chapellenie à l'autel voisin, au commencement du XVIIème siècle (Pouillé de Rennes). L'église comprend une nef à chevet droit sans fenêtre et un transept : ses fenêtres latérales sont en arc brisé et sans meneaux. La nef date du XVIIIème siècle : une partie de la nef et du croisillon nord date du XIVème et du XVIème siècles. Une grande partie de l'église a été relevée en 1770. Le clocher date du XIXème siècle. Le pignon du transept nord date du XIVème siècle. La porte date du XVIème siècle. Les fonts baptismaux datent du XVIème siècle. Le confessionnal date de l'époque Louis XV. Un bénitier rond est daté de 1788. On voit de nombreuses anciennes statues dont celle de saint Armel. Le choeur renfermait jadis l'enfeu de la famille de Saint-Pern : on y voit encore aujourd'hui le tombeau de Pierre-Mathurin Bertrand de Saint-Pern, comte de Ligouyer, mort en 1725. La nef contenait jadis l'enfeu des seigneurs de l'Estang (ou Etang). Le croisillon nord conserve une tombe-arcade en anse de panier surmontée d'une archivolte en accolade que décorent quatre choux frisés et un panache à trois lobes ; un écusson en pointe aux armes des de Saint-Pern se voit entre l'arcade et l'archivolte. Le cimetière renfermait jadis une chapelle (fondée de trois messes par semaine) mentionnée lors d'une visite épiscopale en 1764 et qui n'existe plus : on y trouvait aussi les ceps et collier des seigneurs de la Costardaye en Médréac ;
l'ancien prieuré Saint-Pern, aujourd'hui disparu, et jadis membre de l'abbaye de Saint-Nicolas d'Angers qui fut fondée vers l'an 1020 dans un faubourg d'Angers, par Foulques Nerra, comte d'Anjou. Vers l'an 1050, dit M. de la Borderie (Semaine Religieuse de Rennes, V, 231), un chevalier du nom de Guirmarhoc et sa femme, appelée Rotruce, donnèrent à l'abbaye de Saint-Nicolas d'Angers l'église de Saint-Pern, « ecclesiam Sancti Paterni », avec un terrain tout à l'entour clos par des fossés et qui, — bien qu'on ne lui en donne pas le nom explicitement, — devait être un de ces cimetières de grande étendue où, sous l'égide sacrée du droit d'asile, les vivants venaient souvent habiter et prendre un refuge contre les entreprises de la force. Guirmarhoc donna, en outre, à Saint-Nicolas une terre considérable, de la contenance de deux charruées et demie (soit au moins 43 à 45 hectares). Mais il stipula que si quelqu'un de ses vassaux allait s'établir sur la terre des moines et faisait de là quelque dommage à son seigneur, les moines appelleraient ce vassal devant leur juridiction et l'obligeraient à réparer ce dommage. Que s'ils n'étaient pas assez forts pour l'y contraindre, alors ils commenceraient par lui interdire d'habiter dans leur clos, c'est-à-dire dans le terrain clos de fossés attenant à l'église ; puis ils laisseraient le seigneur de Saint-Pern, c'est-à-dire Guirmarhoc, se faire justice lui-même. Quelque temps après cette donation, l'abbé de Saint-Nicolas d'Angers, appelé Arraud, vint en Bretagne et passa les fêtes de Noël à Saint-Pern. La présence de ce prélat fut un évènement pour le pays : Guirmarhoc, ses chevaliers, toute sa famille et la vicomtesse de Dol elle-même, mère de Riwallon, sire de Combourg, se rendirent à Saint-Pern pour assister aux offices célébrés solennellement par l'abbé. Les deux premiers jours de cette grande fête furent exclusivement donnés à la piété, mais, le troisième, Guirmarhoc vint rendre visite à l'abbé, logé au prieuré, et, séduit par son aménité, il ajouta à sa première donation un trait de dîme, une place à bâtir moulin dans une roseraie et la moitié du produit de ses propres pêcheries. Il déposa lui-même sur l'autel de Saint-Pern la charte qui contenait cette donation. C'est l'intervention d'Arraud qui nous permet d'assigner à tous ces faits une date approximative, sans que l'on connaisse exactement le commencement et la fin de son abbatiat ; on sait seulement qu'il était abbé de Saint-Nicolas en 1062, qu'en 1040 il ne l'était pas encore, et qu'il ne l'était plus en 1074. Il y a donc lieu de placer environ le milieu du XIème siècle cette fondation du prieuré de Saint-Pern, où se trouve aussi la plus ancienne mention de la paroisse. — Ce qui confirme cette date, c'est qu'on voit Joscelin de Dinan, qui vivait en 1040, abandonner au nouveau prieuré les dîmes qu'il possédait sur les terres données à cette maison : Riwallon, son frère, agit de la même façon envers les religieux de Saint-Pern (D. Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 426). Quelques années après, quand Guirmarhoc se sentit sur le point de mourir, il ordonna d'apporter après sa mort son corps à Saint-Pern, pour y être inhumé dans l'église dont il était le bienfaiteur, ce qui fut fait. Il laissait deux fils, Ginguenou et Brient, qui ne suivirent pas d'abord ses pieux exemples et molestèrent les moines au point de les contraindre à quitter le prieuré. Au bout de plusieurs années, ils finirent pourtant par reconnaître leurs torts, rappeler les moines et les rétablir dans tous leurs droits, en y ajoutant encore, et les assurant de leur spéciale protection. En effet, un bourg s'était construit autour de l'église du prieuré, et dans ce bourg logeaient, entre autres, des vassaux de Ginguenou et de Brient, qui parfois ne ménageaient pas les moines. Il fut arrêté que ceux-ci pourraient les traduire devant leur propre juridiction pour les forcer à réparer le tort qu'ils auraient fait ; mais si ces vassaux refusaient par arrogance d'obéir à la citation des moines, ceux-ci pourraient recourir au seigneur de Saint-Pern, qui contraindrait les récalcitrants à se présenter devant la justice du prieur et à y obéir. — Cette convention et ce rétablissement des moines dans le prieuré de Saint-Pern eurent lieu au temps d'Hamon, qui n'était pas encore abbé de Saint-Nicolas d'Angers en 1062, qui l'était en 1074 et en 1079 et ne l'était plus en 1080 ; on peut donc placer ces faits vers 1070. Sous l'abbé Noël, successeur d'Hamon, qui gouverna l'abbaye de 1080 à 1096, le prieuré de Saint-Pern acquit en cette paroisse un moulin dans des circonstances qui méritent d'être rapportées. Un chevalier, Guillaume Grannart, se trouvant à court d'argent, avait emprunté des moines une somme de 24 sols, leur donnant en gage les droits qu'il avait sur le revenu de ce moulin. Ce Guillaume avait un frère appelé Tébaud, qui, au moment où toute la France s'ébranlait pour aller délivrer le tombeau du Christ, se sentit gagné lui-même par ce mouvement, prit la croix et se prépara à partir pour la Terre-Sainte. Mais pour ce voyage il fallait de l'argent, et Tébaud n'en avait point. Mais, comme il avait des terres, il résolut ou de les céder à son frère, si celui-ci voulait lui donner de l'argent, ou, si son frère refusait, de les vendre au premier acheteur qui se présenterait. Guillaume Grannart tint à conserver l'héritage paternel, et pour fournir à son frère la somme qu'il demandait, il vendit aux moines le moulin dont on a déjà parlé, ou plutôt la portion qu'il possédait dans le revenu de ce moulin, car il n'en était pas seul propriétaire. Des 24 sols jadis empruntés par lui aux moines, il n'en devait plus que 21 ; les moines l'en tinrent quitte et lui donnèrent, en outre, 39 sols ; ainsi, cette portion du moulin leur coûta 60 sols. Quant à la date, puisqu'on était à la veille du départ de la première croisade, cela marque clairement l'année 1095 (M. de la Borderie, loco citato - Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 490). Ginguenou de Saint-Pern, dont nous avons parlé, épousa une femme nommée Piris, dont il eut, entre autres enfants, Guillaume, seigneur de Saint-Pern et de Plouasne, et Hingant, qui se fit moine et devint prieur de Saint-Pern. Au XVIème siècle, le prieuré de Saint-Pern avait perdu presque toute son importance et se trouvait uni à la cure du même nom. Nous voyons, en effet, en 1512, Philippe Quénouard rendre aveu au roi pour ces deux bénéfices, qu'il tenait en commende, et en 1575 Yves Nouvel, récemment nommé prieur-recteur, prendre possession de la cure et du prieuré (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine). Cet état de choses dura jusqu'à l'époque de la Révolution, et de là vient le nom de prieur donné encore de nos jours par le peuple au recteur de Saint-Pern. En 1679, Jean Guesdon, prieur-recteur de Saint-Pern, rendant aveu au roi pour son bénéfice, déclara posséder seulement ce qui suit : La maison priorale, sise proche l'église, avec cour, jardin et vergers ; — quelques prairies, dont l'une appelée le Pré-du-Prieur, formant un pourpris ; — toutes les dîmes novales de Saint-Pern et le tiers d'un trait de dîmes anciennes, avec le dîmereau de Louche ; — enfin, le fief du Prieuré, produisant chaque année 100 sols de rente et 70 boisseaux de froment (Archives départementales de la Loire-Inférieure). En 1730, le revenu net du bénéfice de Saint-Pern fut déclaré n'être que de 292 livres 4 sols, toutes charges déduites (abbé Guillotin de Corson) ;
la croix historiée, située au sud de l'église ;
le calvaire (1653) situé au lieu-dit Ligouyer ;
le calvaire (1845) ;
le calvaire (1904), situé au cimetière ;
le château de Ligouyer (XVI-XVIIème siècle), situé sur la route de Bécherel à Irodouër. Il est flanqué de quatre tours et possède des créneaux, des mâchicoulis, un pont-levis et des douves. On y trouve un portail construit en 1685-1686 par Lecompte (architecte de Rennes). Ligouyer est érigé en châtellenie sous le nom de Saint-Pern en 1653 : il possédait un droit de haute justice et des fourches patibulaires à quatre piliers. La chapelle Saint-Bonaventure de Ligouyer, avoisinant le manoir de même nom, avait été fondée de messes par les de Saint-Pern, seigneurs de Ligouyer. Ligouyer relevait de la baronnie de Bécherel et était juveignerie du Vauruffier. Propriété successive des familles Ruffier, Saint-Pern (au milieu du XIVème siècle et en 1789) et Desmiers. Propriété de Jehan de Saint-Pern en 1480 ;
le manoir des Ourmettes ou des Hourmettes (XV – XVII – XVIII - XIXème siècle). Propriété de Jean Callouël en 1513 ;
l'ancien manoir des Veaux (XVIème siècle), encore surnommé "Trehorel" au XVIème siècle. Propriété de Geoffroy Piedevache en 1480 ;
la maison de la Ville-Oger (XVIème siècle). Il s'agit d'une ancienne maison de tisserand ;
l'ancien manoir de la Villernoul (XVI-XIXème siècle), situé à la Ville-Arnoux. Il possédait jadis une chapelle mentionnée dès le début du XVIIème siècle. Propriété de Jehan de Beaumont en 1480. Propriété de la famille de Beaumont en 1500 et au XIXème siècle ;
l'ancien manoir de Louche (XVI-XXème siècle) ;
le manoir de la Tour Saint-Joseph (XVIIème siècle). Il tire son nom d'une tour démolie en 1856, dernier vestige d'une forteresse ruinée au XVème siècle. La seigneurie de la Tour relevait de la baronnie de Bécherel. Le manoir possédait jadis une chapelle privée et une fuie. La chapelle de la Tour, dépendant de ce manoir, avait été fondée d'une messe chaque dimanche, en 1730, par François de Saint-Pern, seigneur de la Tour. Il avait un droit de haute justice. Propriété successive des familles de Saint-Pern, de la Tour, Callouël (avant le XVème siècle), le Bel seigneur de la Gavouyère (en 1513 et en 1623), de la Landelle (en 1656), de Saint-Pern (en 1658). Le portail date de 1720 à 1730. Le calvaire date du XIX-XXème siècle. Le manoir devient en 1856 la propriété des Petites Sœurs des Pauvres, suite à une donation de Mme Féburier, devenue Petite Soeur des Pauvres après le décès de son mari. La chapelle privative, oeuvre de l'architecte Mellet, date de 1869 : la première pierre est bénite le 20 octobre 1861 et la chapelle est consacrée le 5 septembre 1869. La crypte date de 1869 (elle abrite une plaque qui porte l'inscription suivante : "cette crypte et la chapelle furent construites en grande partie grâce à la générosité de M. et Mme Féburier - 1863") et contient les restes de Jeanne Jugan (soeur Marie de la Croix) qui y sont transférés le 5 mars 1936 (son tombeau porte l'inscription "1792 Jeanne Jugan 1879, béatifiée le 3 octobre 1982") ;
Nota : La Tour-Saint-Joseph. — La maison de Rennes ne pouvant plus renfermer le noviciat des Petites Soeurs et l'asile de leurs pauvres, — présentant dès 1856 une agglomération de cinq cents personnes, religieuses et vieillards, — on résolut de séparer complètement le noviciat des asiles et de créer une maison-mère isolée des pauvres. D'après les conseils de Mgr Saint-Marc, les fondateurs cherchèrent dans la campagne du diocèse de Rennes un lieu propre à la fondation qu'ils projetaient. Sur les confins du diocèse, dans la paroisse de Saint-Pern, à peu de distance de la petite ville de Bécherel, ils trouvèrent en vente une vaste propriété composée d'un vieux manoir et de bois, prairies et terres labourables, qui se nommait la Tour. Cette terre tire son nom d'une vieille tour en ruines couverte de lierre et bâtie sur le roc ; c'est le dernier vestige d'une antique forteresse ruinée, semble-t-il, dès avant 1513, et qui a pu être le berceau de la noble famille de Saint-Pern. Mais au commencement du XVIème siècle elle n'appartenait point à cette famille : en 1513, Eustache Le Bel possédait, du chef de Jeanne Callouel, sa femme, « le lieu et métairie de la Tour ô le moulin, noble et ancien » (Réformation de la Noblesse dans la paroisse de Saint-Pern). Toutefois les de Saint-Pern rentrèrent plus tard en possession de cette propriété ; ils firent alors bâtir un nouveau manoir et y joignirent une chapelle. En 1730, François de Saint-Pern, seigneur de la Tour, habitant le château de ce nom, fonda une messe chaque dimanche dans sa chapelle de la Tour. Gabriel de Saint-Pern, seigneur de Champalaune, possédait aussi la Tour en 1780, et au commencement de ce siècle sa famille y résidait encore. Dès que M. Le Pailleur eut visité la Tour : « C'est là le lieu, dit-il en se tournant vers la mère générale, c'est là le lieu que le bon Dieu nous destine ». « En effet, l'acquisition fut faite le 30 janvier 1856, au prix de 212 000 francs. Pour payer cette somme on avait 48 000 francs. Ce fut alors que le bon Dieu envoya à la famille des Petites Soeurs un jeune ecclésiastique qui s'y attacha et fournit de ses deniers la majeure partie de la somme due. Ce fut lui encore qui contribua à faire élever les constructions du noviciat, que l'on commença bientôt à bâtir. Nous avons nommé M. l'abbé Lelièvre ou le Père Ernest-Marie, à qui l'Angleterre, l'Ecosse et l'Irlande sont aussi redevables de leurs diverses maisons de Petites Soeurs. « Le 25 juillet de la même année, Mgr l'évêque de Rennes vint bénir la nouvelle maison et y présider à une cérémonie de vêture et de profession, qui se fit dans un bois de sapins remplacé par le noviciat actuel, édifice vaste et simple dont la première pierre fut posée par Mgr Maupoint, évêque nommé de Saint-Denis de la Réunion » (M. Ribeyre, Histoire des Petites Soeurs, 28). En donnant les plans des bâtiments, le bon Père avait marqué la place que devait occuper l'église, dont la construction était ajournée faute de ressources. Il y déposa une statuette de saint Joseph. Deux bienfaiteurs tout dévoués à l'oeuvre des Petites Soeurs, M. et Mme Féburier, se trouvaient en ce moment à la Tour ; la petite statue posée sur le gazon attira leurs regards ; elle semblait les inviter — eux qui n'ayant pas d'enfants jouissaient d'une grande fortune — à lui élever un monument. Répondant à cet appel intérieur fait à leur piété, aussi fervents que charitables, M. et Mme Féburier cédèrent volontiers à l'inspiration divine ; ils appelèrent aussitôt un architecte et lui firent dresser un plan fort grandiose. Grâce à leur pieuse générosité, un superbe édifice s'est élevé en l'honneur de saint Joseph, dont la statue domine toute la maison ; aussi celle-ci a-t-elle pris le nom de la Tour-Saint-Joseph. Nous n'entreprendrons point ici la description des vastes bâtiments de la Tour ; le plan général est un grand corps-de-logis flanqué de quatre ailes sur chaque façade ; au centre apparaît l'église, édifice de style pseudo-roman, oeuvre de M. Mellet, architecte. Cette église très-vaste se compose de trois nefs accompagnées de chapelles, d'un vaste transept où se trouve une crypte, et d'une abside pentagonale avec déambulatoire ; au-dessus des nefs collatérales règnent d'immenses tribunes. La tour carrée est flanquée de tourelles à ses angles et surmontée d'une flèche que termine la statue de saint Joseph. L'ensemble de ce monument, tout construit en beau granit, est imposant, d'un style sinon à l'abri de toute critique, du moins noble, sévère et religieux. Comme toutes les églises des Petites Soeurs des Pauvres, celle-ci est sous le vocable de l'Immaculée-Conception. Elle fut très-solennellement consacrée, le 5 septembre 1869, par Mgr Saint-Marc, alors archevêque de Rennes, assisté de Mgr Guynemer de la Hailandière, ancien évêque de Vincennes. Sous l'habile direction de M. l'abbé Le Pailleur, l'ancienne propriété de la Tour s'est améliorée ; le sol pierreux et inculte a été défriché ; des plantations nombreuses, d'immenses travaux de drainage y ont été faits ; le dessèchement de vastes étangs, en assainissant le terrain, l'a rendu fécond en récoltes ; de sorte que ce nouveau noviciat offre toutes les conditions désirables de commodité et d'hygiène pour le nombreux personnel qui l'habite en ce moment. « C'est là que, de différentes contrées de l'Europe et de l'Amérique, d'illustres personnages, des princes de l'Eglise, de grands bienfaiteurs sont venus s'édifier dans ce nouveau séminaire de la charité chrétienne » (abbé Guillotin de Corson).
le puits (XVII-XXème siècle) ;
le lavoir (XIX-XXème siècle) ;
8 moulins dont les trois moulins à eau de la Tour, les deux moulins à eau de Ligouyer, le moulin à eau des Sivrettes et du Pont-au-Hac ;
A signaler aussi :
le presbytère (XVIIème siècle). Une croix à toit et armoriée est adossée à son mur ;
l'ancien manoir de Lifaut, situé route de Bécherel. Propriété de la famille le Sage en 1513 ;
l'ancien manoir de la Motte, situé sur la route de Bécherel à Irodouër. Propriété de la famille de la Motte en 1513 ;
l'ancien manoir du Bois-Travers, situé sur la route de Bécherel à Irodouër ;
l'ancien manoir de la Bésaudière, situé sur la route de Bécherel à Irodouër. Propriété de la famille de Pontelin en 1513 ;
l'ancien manoir du Breil-Harel, situé route de Landujan. Propriété de la famille Harel puis de la famille Tirecoq (en 1513) ;
l'ancien manoir de la Piglais, situé route de Landujan ;
l'ancien manoir de la Ville-Auvé, situé route de Landujan. Propriété de la famille de Garnedain en 1513 ;
l'ancien manoir de Maubusson, situé route de Médréac. Propriété de la famille Harel, puis de la famille Tirecoq (en 1513) ;
l'ancien manoir de la Piglais, situé route de Médréac. La Piguelais-Québriac était à la famille Gouyon en 1513. La Piguelais-Sauzon était à la famille de Garnédan en 1513 ;
l'ancien manoir de la Ville-Géloart, situé route de Médréac. Propriété de la famille de l'Espinay en 1513 ;
l'ancien manoir de la Noë-Giland, situé route de Plouasné. Propriété de la famille Couëssel en 1513 ;
l'ancien manoir de Launay-Bertrand, situé route de Plouasné. Propriété de la famille du Bois-le-Bon au XVIIIème siècle ;
l'ancien manoir de la Vieille Tour, situé route de Plouasné. Il était à l'origine dans l'enclos actuel des Petites Sœurs des Pauvres. On y avait fondé un prieuré de l'Abbaye de Beaulieu, en Mégrit (Côtes-d'Armor). Propriété successive des familles de Saint-Pern, du comte de Laval barons de Bécherel (au XVIIème siècle), Hay seigneurs de la Motte (en 1623), le Bel seigneurs de la Tour (en 1623), de Saint-Pern (en 1679) ;
l'ancien manoir de l'Estang, situé route de Plouasné. Propriété de la famille Couëssel (en 1513), puis de la famille Fleuriot (au début du XVIIème siècle) ;
ANCIENNE NOBLESSE de SAINT-PERN
La famille de Saint-Pern, l'une des plus distinguées de Haute-Bretagne, tire son origine et son nom de la paroisse de Saint-Pern. Elle remonte à Guirmarhoc, fondateur, avec sa femme Rotrouce, du prieuré de Saint-Pern, vers 1050. Hervé de Saint-Pern prit en 1248 part à la croisade du roi saint Louis. Plus tard Louis de Saint-Pern, fils de Philippe, épousa Havoise de Mauny et en eut Bertrand Ier de Saint-Pern, parrain en 1320 de Bertrand du Guesclin. Bertrand Ier s'illustra au siège de Rennes en 1356 et s'unit à Jeanne Ruffier, qui dut lui apporter en dot le manoir seigneurial de Ligouyer en Saint-Pern, juveignerie du Vauruffier. Jusqu'alors, semble-t-il, les seigneurs de Saint-Pern avaient habité les châteaux de la Vieille-Tour et de la Tour, berceaux de leurs ancêtres. Mais les ayant perdus ou aliénés, ils fixèrent vers cette époque leur résidence à Ligouyer. Du mariage de Bertrand Ier de Saint-Pern et de Jeanne Ruffier, seigneur et dame de Ligouyer, naquit Bertrand II, filleul de Bertrand du Guesclin et l'une des cautions de sa rançon en 1364. Bertrand II de Saint-Pern, seigneur de Ligouyer, épousa dès 1360 Catherine de Champalaune, dame dudit lieu en Pacé. Celle-ci mourut veuve le 28 septembre 1407, et au mois de janvier suivant ce fut sa bru Jeanne Milon, veuve elle-même de Geffroy de Saint-Pern qui, en qualité de tutrice de ses propres enfants, fournit le minu de Champalaune, que laissait à ceux-ci leur aïeule (Archives de Loire-Inférieure). Bertrand III, aîné de ces enfants, seigneur de Ligouyer, épousa : 1° Jeanne de la Houssaye ; 2° Jeanne Le Prévost, qu'il laissa veuve en 1445. Jean de Saint-Pern, son fils, lui succéda et s'unit, le 26 juillet 1473, à Isabeau de Lorgeril ; il mourut avant 1493. Simon de Saint-Pern, fils des précédents et seigneur de Ligouyer, épousa : 1° Gillette Thierry, fille du seigneur du Boisorcant ; 2° le 13 janvier 1513, Jeanne Le Roy, qui se trouvait en 1531 veuve de lui et tutrice de son fils Judes. Judes de Saint-Pern, seigneur de Ligouyer et chevalier de Saint-Michel en 1574, s'unit : 1° en 1543 à Renée de la Marzelière ; 2° en 1561 à Catherine de Châteaubriant, veuve de Jean de Coëtquen ; il mourut à Rennes le 17 mars 1595. Son fils René Ier de Saint-Pern, sire de Ligouyer, épousa en 1588 Gabrielle du Parc, fille du seigneur de Locmaria. Il était mort en 1602 lorsque sa veuve fit hommage au roi. Leur fils René II de Saint-Pern épousa en 1618 Mathurine de Saint-Gilles, fille du seigneur de Perronnay. Ce seigneur de Ligouyer décéda en 1656, après s'être dépouillé. de tous ses biens en faveur de son fils Gabriel, et voulut par humilité être inhumé à la porte de l'église de Saint-Pern, où l'on voit encore sa pierre tombale. Gabriel de Saint-Pern fit, le 4 septembre 1652, hommage au roi pour sa seigneurie de Ligouyer (Archives de Loire-Inférieure, B. 987). L'année suivante, il obtint l'érection de cette terre en châtellenie sous le nom de Saint-Pern. Il avait épousé, le 27 septembre 1651, Marie de Forsanz, fille du seigneur de Gadisseul. Leur fils Joseph-Hyacinthe de Saint-Pern, seigneur de Ligouyer et capitaine de la noblesse de l'évêché de Saint-Malo, épousa, le 27 février 1683, Julienne Botherel de Quintin et mourut le 11 septembre 1693. Il laissait sa seigneurie à son fils Pierre-Mathurin-Bertrand de Saint-Pern, qualifié comte de Ligouyer, reçu conseiller au Parlement de Bretagne en 1714 et marié le 3 octobre 1715 à Marie de Derval, dame de Couellan. Ce seigneur décéda à Rennes le 17 février 1725 et sa veuve mourut à Paris le 17 janvier 1731. Le corps du comte de Ligouyer fut inhumé au chanceau de l'église de Saint-Pern et l'on y voit encore son tombeau. René-Célestin-Bertrand, marquis de Saint-Pern, fils aîné des précédents, épousa en 1741 Marie Lolivier de Saint-Maur, mais il abandonna la seigneurie de Ligouyer à son frère Louis-Bonaventure de Saint-Pern, lieutenant-général des armées du roi, qui prit alors le titre de comte de Ligouyer. Celui-ci épousa, le 25 mai 1762, Reine du Vergier de Kerhorlay et n'en laissa que deux enfants, Bertrand-Marie-Hyacinthe de Saint-Pern, admis aux honneurs de la Cour en 1787, émigré et tué au siège de Saint-Jean-d'Acre en 1799, — et Anne-Marie de Saint-Pern, qui hérita de Ligouyer et laissa, en mourant religieuse en 1819, cette terre à la famille Desmiers de Chenon, qui la possède encore. Par ses lettres patentes d'avril 1653, Louis XIV érigea en faveur de Gabriel de Saint-Pern la seigneurie de Ligouyer en châtellenie. Sa Majesté autorisa ce seigneur « à édifier des fourches patibulaires à quatre piliers, et un chasteau décoré de douves, pontlevis, créneaux et machicoulis », à tenir deux foires par an près de la chapelle de la Villernoul en Saint-Pern, le 6 mai et le 4 novembre, fête de saint Hubert, à appeler « doresnavant et à toujours la chastellenie de Ligouyer du nom de Saint-Pern, marqué avantageusement dans l'histoire par les services que lui et ses prédécesseurs ont rendus à la Couronne », enfin à unir à l'ancienne juridiction de Saint-Pern la seigneurie de la Villernoul. La seigneurie de Ligouyer relevait de la baronnie de Bécherel en son fief de Saint-Pern. La châtellenie se composait en 1680 de sept fiefs avec haute justice. Au XVIIIème siècle, le seigneur du Vauruffier contestait à celui de Ligouyer le droit de fondation de l'église de Saint-Pern, mais le duc de Duras, seigneur du Vauruffier par sa femme Maclovie de Coëtquen, finit par vendre, par une sorte de transaction, ce droit et les prééminences de Saint-Pern à Louis-Bonaventure de Saint-Pern, qui en prit possession le 18 septembre 1760. Quant au domaine proche de Ligouyer, il se composait du manoir de ce nom avec sa chapelle, consacrée le 10 avril 1560, son colombier, son étang, son moulin et ses bois, — des métairies de la Porte, d'Enhaut, de la Vieille-Villernoul et des Piguelayes-Grénedan, — de quelques dîmes, etc. En 1731, on estimait la terre de Ligouyer valoir 120 000 livres de capital et 5 389 livres de rente. Mais quoique Ligouyer eût été érigé en châtellenie sous le nom de Saint-Pern, cette seigneurie était bien moins importante que ne devait être l'ancienne terre de Saint-Pern ; ne serait-il pas possible de se faire une idée de ce qu'était celle-ci. La seigneurie primitive de Saint-Pern devait comprendre les châteaux de la Vieille-Tour et de la Tour et le fief de Saint-Pern. Le château de la Tour appartenait au XVIIème siècle au comte de Laval, qui le donna en 1623 au sieur de la Motte-Hay, lequel le vendit aussitôt à Jean Le Bel, déjà seigneur de la Tour. Or, le comte de Laval était seigneur de Bécherel, et ce fut le même qui vendit l'année suivante la baronnie de Bécherel et le fief de Saint- Pern en faisant partie à Jean Glé, seigneur de la Costardaye (lequel fit unir le fief de Saint-Pern à sa seigneurie de la Costardaye en Médréac). A une époque antérieure au XVème siècle, le château de la Tour était passé, on ne sait comment, aux mains de la famille Callouel, qui le légua plus tard aux Le Bel. Pour nous, il semble bien qu'à une époque reculée les seigneurs de Saint-Pern ont vendu ou cédé aux barons de Bécherel non seulement leur château de la Vieille-Tour, mais encore le fief de Saint-Pern. Ils ont ensuite dans ce même fief construit le château de la Tour (relevant de Bécherel au XVIIème siècle) et ils l'ont aliéné lorsque Ligouyer est devenu leur résidence. Il faut bien remarquer que le château de la Vieille-Tour relevait directement du roi, aussi bien que le fief de Saint-Pern. Ce fief donnait encore en 1680 à son possesseur la supériorité en l'église de Saint-Pern et une haute justice exercée au bourg de Saint-Pern avec ceps et collier, « pour marque de supériorité sur tous les autres seigneurs qui ont fiefs et justices en ladite paroisse de Saint-Pern » (déclaration de la Costardaye en 1680). Mais perdue dans l'agglomération des vastes domaines du Bécherel primitif, privée de son fief vendu séparément, la seigneurie de la Vieille-Tour se trouva réduite à n'avoir lus pour domaine proche qu'un grand étang et un moulin ; encore se trouvaient-ils en Plouasne, paroisse dont avait été distraite au XIIème siècle celle de Saint-Pern. Quant à la seigneurie de la Tour, elle consistait en trois fiefs en Saint-Pern, parmi lesquels était le bailliage du Bourg : elle avait une haute justice exercée au même bourg de Saint-Pern en 1709, son domaine proche comprenait le manoir de la Tour avec sa chapelle et son colombier, deux moulins à eau, et les métairies de la Porte, de la Noë-Giffard et du Nouyer. Elle appartenait au commencement du XVème siècle à Olivier Callouel. Environ cent ans plus tard, Jeanne Callouel apporta la Tour à son mari Eustache Le Bel, seigneur de la Gavouyère. François Le Bel, fils cadet des précédents, forma la branche des seigneurs de la Tour. Un de ses descendants, Jean Le Bel, acheta en 1623 la Vieille-Tour, mais ne la conserva pas, et son fils, François Le Bel, vendit la seigneurie même de la Tour, vers 1659, à Jean de Saint-Pern, fils puîné de René II, seigneur do Ligouyer. Jean de Saint-Pern, seigneur de la Tour, épousa Marguerite Henry de la Chesnaye et en eut Gabriel de Saint-Pern, également seigneur de la Tour après lui. Celui-ci acheta en 1679 la Vieille-Tour, vendue judiciairement à la requête des créanciers de Sébastien de Rosmadec et unie définitivement à la Tour. Gabriel de Saint-Pern, mort en 1709, laissa, de son mariage avec Marguerite d'Andigné, François de Saint-Pern, seigneur de la Tour, marié en 1715 à Rodolphine Chereil de la Rivière et décédé en 1756. Le fils de ce dernier, Jean, comte de Saint-Pern, épousa en 1759 Marie-Eulalie de Derval, et fut le dernier seigneur de la Tour. Les héritiers de sa fille, Mme Quimberteau, vendirent en 1856 la terre de la Tour aux Petites-Soeurs des Pauvres, qui en ont fait le magnifique établissement religieux de la Tour Saint-Joseph. Quant au château de Ligouyer, c'est une vaste construction ancienne à tourelles, entourée de grands bois et habitée par ses propriétaires. L'église de Saint-Pern renferme encore un grand nombre d'écussons qui rappellent la puissance des anciens seigneurs du lieu. Ce sont d'abord les armoiries des sires de Saint-Pern : d'azur à dix billettes percées d'argent, posées 4, 3, 2, 1 ; puis celles des familles qui leur étaient alliées : de Derval, de la Marzelière, du Vergier, etc. ; on y voit même celles de du Guesclin, dont le nom glorieux est intimement lié à celui de Saint-Pern. Tout autour du temple règne intérieurement une litre aux armes de Saint-Pern (abbé Guillotin de Corson).
Saint-Pern (de), sr. dudit lieu, de Ligouyer et de la Tour, paroisse de Saint-Pern, — de Champalaune, en Pacé, — de Brondineuf, en Sévignac, — de la Ville-Ernoul, — de Couëllan, en Guitté, — de Merdrignac, paroisse de ce nom, — châtelain du Lattay en 1647, en Guenroc, — de Cohan, en Saint-Gilles, — de la Bourgonnière, — de la Rivière, en Saint-Aubin d'Aubigné, — de Bovrel, en Saint-Guyomar, — de Lochrist, en Trébrivant. Ancienne extraction chevaleresque, 11 générations en 1668. — Réformes et montres de 1427 à 1513, en Saint-Pern et Guenroc, évêché de Saint-Malo, Pacé, Saint-Gilles et Saint-Aubin, évêché de Rennes. Blason : D'azur, à dix billettes percées d'argent 4, 3, 2, 1. Devise : Fortiter Paternus. La maison de Saint-Pern, reconnue d'ancienne noblesse et chevalerie par toutes les réformes depuis 1427 et notamment par celle de 1668 (mss. de la Bibliothèque de Nantes, t. III, fol. 2181-2184), apparaît dès le Vème siècle en la personne de saint Patern, premier évêque de Vannes. Une tradition mentionnée dans toutes les anciennes chartes de Bretagne où il est question des Saint-Pern rapporte que cette maison, originaire d'Irlande, s'appelait autrefois Saint-Patern, nom qu'elle imposa à la paroisse ou elle vint se fixer près de Bécherel, ancien évêché de Saint-Malo. D. Lobineau et D. Morice, dans leurs nombreuses citations, traduisent toujours Sanctus Paternus par Saint-Pern. Le premier auteur connu de la maison de Saint-Pern est Guirmaroc qui, du consentement de sa femme Rotrucie, fit don vers 1050 ou 1060 de l'église de Saint-Pern aux moines de l'abbaye de Saint-Nicolas d'Angers. (Bibl. nat., cartul. de Saint-Nic. d'Angers. — Recueil de D. Housseau, t. II, n° 596). Après lui on trouve Guenguenou, qui de sa femme, Piris, eut au moins cinq enfants (voir pour toute cette filiation les chartes inédites de Saint-Nicolas, celles des Blancs-Manteaux et aussi le Pouillé de l'archidiocèse de Rennes , par M. l'abbé de Corson, t. II, p. 580).
La filiation suivie de la famille, reposant sur des actes authentiques existant encore, tant à la Bibl. nat., section des manuscrits, qu'aux archives des châteaux de Couëllan, de Bourgonnière et la Combaudière, ne commence réellement qu'à Philippe de Saint-Pern, vivant en 1240, et demoiselle Bahaut. (Le nom n'a pu être lu en 1668, tous les actes étaient vieux et usés. La lacune qui existe entre Guillaume, petit-fils de Guirmaroc, et Philippe est comblée par : 1° Pierre et Rolland, frères, figurant en 1198 comme témoins d'un accord passé entre Juhel de Mayenne, sr. de Dinan, et les moines de Lehon (cartulaire de Marmoutiers, t. III, p. 192) ; 2° Jean, témoin, en 1218, d'un accord passé entre les moines du prieuré de Saint-Jacques de Bécherel et divers srs. au sujet de la dîme de Trogor (D. Morice. Pr. I, col. 859. — D. Lobineau. Pr. col. 144) ; 3° Gilles qui épousa, en 1220, Eve de la Moussaye (Archives de Guérin de la Grasserie) ; 4° Hervé, qui apposa son sceau à un acte de 1249, pour son passage et celui de Macé de Kerouartz, Guillaume de la Fontaine et Eudon Janvier ou Janvre, de Limisso à Damiette, en foi de quoi ses armes ont été placées à Versailles. La famille de Saint-Pern a fourni nombre de personnages remarquables.
I. Dans l'Eglise : Jeanne et Philipotte, abbesses de Saint-Georges de Rennes. — Gauthier, LXIème évêque de Vannes en 1347, mort en 1359 [Note : Sans compter saint Patern, fondateur du même siège vers 460, et dont il a été fait mention plus haut]. (Gall. Christ, t. XIV, col. 784-785 et 930). — Thérèse-René, docteur en Sorbonne, chanoine et vicaire-général de Chartres, avant-dernier abbé commendataire de Montbenoit (diocèse de Besançon), aumônier de la Reine Marie-Antoinette, mort vers 1790.
II. Dans les armes : Bertrand, 1er du nom, chevalier, sr. de Ligouyer, petit-fils de Philippe. Il fut parrain du connétable du Guesclin, dont il était cousin germain par les de Malesmoins et les de Mauny. En 1351, il fit partie de la célèbre ambassade envoyée en Angleterre pour y conduire les enfants de Charles de Blois, otages de leur père ; en 1354, il assista du Guesclin dans son combat singulier contre Guillaume Troussel ; en 1357, lors du siège de Rennes par Lancastre, il se jeta le premier, l'épée à la main, dans la mine de Saint-Sauveur, repoussa les Anglais par son courage, sauva la ville de Rennes. Bertrand, 2ème du nom, fils du précédent, filleul de du Guesclin, et commandant en deuxième de sa compagnie de 100 lances, — caution du connétable, avec les sires de Matignon et de Montbourcher, à Auray en 1365, fait qui lui valut, en 1371, le gouvernement de la Roche-Derrien (Histoire de du Guesclin, par Hay du Chastelet, pages 14, 15, 16,28, 349, 362, etc. D. Lobineau). — Jude, chevalier de l'Ordre du Roi en 1574. Connétable de Rennes, 1575. — René, chevalier, sr. de Ligouyer, comme le précédent, chevalier de Tordre, connétable de Rennes, après son père, en 1595. — Autre René, fils du précédent, chev. de l'ordre. — Jude-Vincent, marquis de Saint-Pern et de Champalaune, vicomte de la Gobetière, lieutenant général en 1748, commandeur de Saint-Louis en 1750, etc., mort, en 1761, à Francfort-sur-le-Mein ; il allait être créé maréchal de France. — Louis-Bonaventure, chevalier de Saint-Pern, commandant de la réserve à Saint-Cast, en 1758, chevalier de Saint-Louis depuis 1741, lieutenant général en 1780, etc., mort à Quimperlé en 1798. On trouve encore dans la famille sept autres chevaliers de Saint-Louis.
III. Dans l'ordre de Malte : Charles, reçu chevalier le 19 mai 1662 et qui, emmené esclave par les Turcs en la même année, fut racheté en considération de sa valeur, par les Etats de Bretagne.
IV. Dans la magistrature : trois conseillers au Parlement et un président des Enquêtes de 1679 à 1787, trois conseillers maîtres et un maître à la Chambre des Comptes de Bretagne, de 1640 à 1676.
V. Dans la carrière politique : Joseph-Christophe-Maric-Philippe Patern, comte de Saint-Pern, de Couellan, maire de Dinan, conseiller général des Côtes-du-Nord, et député en 1825.
VI. Honneurs de la Cour : Bertrand-Marie-Hyacinthe, admis dans les carrosses du Roi en 1787.
VII. Ecurie du Roi : On y compte quatre Saint-Pern, de 1704 à 1778.
VIII. Pages de la Reine : Joseph-Marie-Thérèse de Saint-Pern de la Tour, reçu en 1785.
IX. Maison royale de Saint-Cyr : Jeanne, Françoise de Saint-Pern de la Tour, reçue le 5 avril 1726.
X. Maison royale de l'Enfant-Jésus : Jeanne-Marie-Françoise de Saint-Pern de la Tour, admise le 5 septembre 1708.
La maison de Saint-Pern a payé un lourd et douloureux tribut à la Révolution :
1° Marquis de Saint-Pern (René-Célestin-Bertrand) mort à l'hôpital Monplain à Paris, le 3 vendémiaire an III (4 octobre 1795), des fatigues d'une longue détention.
2° Marquise de Saint-Pern, sa femme, née Marie-Philippe de l'Ollivier de Saint-Maur, exécutée, à l'âge de 70 ans, à Paris, le 2 messidor an II (20 juin 1794). — Le 1er thermidor an II (19 juillet 1793), 6 autres Saint-Pern montaient sur l'échafaud, savoir : Marie-Jeanne Magon de la Balue, marquise de Saint-Pern, âgée de 40 ans, — et son fils, âgé de 16 ans I/2, — sa fille, marquise de Cornulier, âgée de 20 ans, — son père, J.-B. Magon de la Balue, banquier de Louis XVI, âgé de 81 ans, — son oncle, Louis Magon de la Blinaye, âgé de 80 ans, — enfin son cousin germain, Prosper-Charles-Auguste Magon de la Lande, lieutenant des maréchaux de France, âgé de 45 ans. Tous furent exécutés, à l'exception de la marquise de Cornulier, qui ne dut la vie qu'à l'enfant qu'elle portait dans son sein.
La maison de Saint-Pern s'est alliée aux d'Andigné, — d'Avaugour, — de Becdelièvre, de Bellouan, — de Botherel-Quintin, — de la Bourdonnaye, — de Bourré (d'Anjou), — de Broc de la Tuvilière, — de Caradeuc de la Chalotais, — de Champalaune, — de Chateaubriand, — du Châtellier, — de Cornulier, — de Derval, — Espivent de la Villeboisnet, — des Forges, — de Forsans, — de France, — de Freslon, — Glé de la Villechérel, — de Gouvello, — du Han de Hinnisdal (de Champagne), — de la Houssaye, — Hue de Montaigu, — de Kersauson, — de la Lande de Calan, — de la Lande du Lou de Trégomain, — de Longvilliers de Poincy (île de France), — de Lorgeril, — Magon de la Marche, — de la Marzelière, — de Mauny, — Milon de la Villemorel, — de Monti, — de la Noue, — de l'Ollivier de Saint-Maur, — du Parc de Locmaria, — du Plessis de Grénédan, — Le Roux de Kerninou, — Ruffier-de-Saint-Gilles, — de Saint-Brieuc, — de la Tullaye, — du Vergier de Kerhorlay, — Le vicomte de la Houssaye.
Cette famille a formé plusieurs branches. - I). Branche aînée ou de Ligouyer, subdivisée en plusieurs rameaux : 1° première branche de Ligouyer, (encore existante) ; 2° de Brondineuf, (éteinte) ; 3° deuxième branche de Ligouyer (éteinte) ; 4° branche de Couëllan (éteinte) au moins dans sa postérité masculine. II). Branche du Lattay : éteinte à la fin du XVIIIème siècle. III). Branche de la Tour, divisée en deux rameaux, l'un établi à Nantes et en Anjou, le second à Paris. IV). Branche de Cohan, dont on ne connaît pas la jonction avec la branche aînée, et qui s'est éteinte à la fin du XVIIème siècle [Note : Tout ce qui concerne la maison de Saint-Pern nous a été très aimablement communiqué par M. le baron de Saint-Pern, ancien sous-directeur du Haras d'Hennebont].
Dans la liste des feudataires (teneurs de fief) des évêchés de Saint-Malo et Dol en 1480, on comptabilise la présence de 12 nobles de Saint-Pern :
Jehan BERTRAN de Launay, remplacé par Guillaume son fils (300 livres de revenu) : comparaît comme homme d'armes ;
les héritiers de Bertrand CALLOUEL (20 livres de revenu) : défaillants ;
Jehan CALLOUEL (10 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît en archer ;
la veuve Marcel CALLOUEL : défaillante ;
Jehan DE BEAUMONT de la Ville Esnoel (120 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une jusarme ;
Pierre DE LESPINAY de Villegelouar (240 livres de revenu) : comparaît comme d'homme d'armes ;
Eustache DE PONTHELAIN de Bréhaudière (7 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît en archer ;
Jehan DE SAINT-PERN de Lygouyer (300 livres de revenu) : excusé ;
Pierre HAREL de Breil-Harel (50 livres de revenu) : porteur d'une brigandine ;
Bertrand HAREL de Maubusson (20 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une jusarme ;
Geoffroy PIEDEVACHE des Vaulx (50 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une jusarme ;
Guillemette SANCZON de Piguelaye (30 livres de revenu) ;
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