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L'ancienne église de Saint-Julien-de-Vouvantes |
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L'église actuelle remplace un édifice du XVème siècle. Lors de la reconstruction, il est décidé de "conserver dans le nouvel édifice : meneaux de fenêtres flamboyantes, figurines en bois de 0m 10 ou 15 cm, sculptées sur la lisière de la charpente". Les clefs de voûte renferment les armoiries des fondateurs et bienfaiteurs du XVème siècle. |
L'époque gallo-romaine n'a point laissé de trace sur le territoire de Saint-Julien-de-Vouvantes, tandis qu'autour de lui, Erbray au N.-0., le Petit-Auverné au S.-O., la Chapelle-Glain au S.-E., Saint-Michel à l'E., et au N. Carbay forment un cercle où les monuments d'une époque très ancienne, les châtelets, les armes de pierre et de bronze témoignent de leur première occupation.
Si, malgré la réunion de certains documents que nous avons pu découvrir, il ne nous est pas encore permis de déterminer d'une manière précise l'époque de la fondation d'une chapelle dans le pays désert de Voantes (in loco deserto Voantis) (Dom Martène : Charte de Marmoutier), du moins nous sommes autorisés à fixer la date du XIème siècle. Les Normands s'étaient rués de nouveau sur la Bretagne, « faisans tous les dégats et ruines qu'il est possible d'imaginer et toutes les cruaultez qu'on ne sçaurait estimer. De sorte que le peuple, principaux seigneurs, comtes et vicomtes, barons et mactiernes (Grands Seigneurs : Fils de Prince en vieux breton) et aultres, furent contraincts de vuider le païz, ce qui n'estait point advenu en nul temps ». (Bertrand d'Argentré).
Les populations, chassées et décimées, cherchèrent un refuge dans les forêts. Elles défrichèrent le sol dans les endroits où la nature leur offrait le plus de chance de se nourrir, et oubliant leur première patrie, fondèrent des groupes auxquels on donna le nom de bourgades. Pour obtenir les secours religieux, ces peuplades s'adressèrent aux couvents. Les moines par leur vie pauvre, régulière et édifiante, avaient su acquérir leur confiance, car aux secours de l'âme ils ajoutaient ceux du corps ; ils instruisaient la jeunesse et exerçaient la médecine.
Les Bénédictins de l'abbaye de Saint-Florent-de-Saumur donnèrent à Voantes ses recteurs primitifs. Ils édifièrent une chapelle sous le vocable de Saint Julien de Brioude, martyr, et obtinrent leur première confirmation de possession par Quiriac, évêque de Nantes en 1054. La seconde confirmation de possession est concédée par l'évêque Benoît à la date de 1104 en ces termes :
« Benoît, évêque de Nantes, voulons faire savoir que le vénérable abbé Guillaume nous a demandé avec instance que les églises de Saint-Florent qu'il avait dans notre juridiction épiscopale lui fussent confirmées par notre sceau. Je lui ai répondu que je le ferais volontiers, mais que je ne le pouvais faire sans l'assentiment de notre clergé. J'ai attendu l'occasion favorable que je fusse revenu à Nantes. Il m'a fait demander par le moine Maurice de lui donner la concession promise. Comme il était fatigué par de trop grands retards, et qu'il désespérait d'obtenir cette faveur, il fit venir en notre présence le comte Alain, et le supplia d'intercéder humblement pour lui près de nous ; ce que celui-ci a fait volontiers. De là, montant au dortoir des chanoines avec les archidiacres et le clergé que l'abbé avait mandés dans la réunion, ils me prièrent de confirmer ce qui suit : L'église de Saint-Herblon avec ses chapelles ; la chapelle de Saint-Clément de Arnay ; la chapelle de Ruffière ; la chapelle de Maumusson ; l'église de Saint-Julien-de-Concelles ; de Saint-Julien-de-Voantes. C'est pourquoi, ayant tenu conseil avec nos clercs, nous avons accordé l'église de Saint-Herblon et l'église de Concelles... Quant à l'église de Saint-Julien-de-Voantes, je dis que je ne la concéderais pas, à moins que de même que pour l'église de Concelles on ne donne par an pour elle un denier d'or du Mans. Cette concession a été faite à Nantes, aux calendes de mai 1104, sous Philippe, roi de France ; Radulphe, archevêque de Tours ; Alain, comte de Bretagne. Afin que ce traité fut bien observé nous avons voulu qu'il fut signé de notre sceau » (Cartulaire noir de Saint-Florent : Archives de Maine-et-Loire).
Dom Huynes, auteur au XVIIème siècle de l'histoire manuscrite do Saint-Florent-de-Saumur, parle de cette confirmation de la manière suivante : « On se rappelle la scène du dortoir des chanoines de Nantes et la façon dont l'abbé Guillaume, secondé par le comte Alain dont il dut invoquer l'appui pour en finir, y relança de grand matin l'évêque Benoît qui lui avait déjà glissé des mains et voulait encore lui échapper par de fréquents délais ».
Le premier acte constituant des revenus pour le prieuré de Vouvantes porte la date de 1125. C'est une fondation établie par un certain Mathias qui voulut se faire religieux « du bienheureux Florent de Saumur ». Sa volonté était bien d'abandonner la totalité de son avoir, mais ses neveux blâmaient cette disposition. Ces derniers consentirent toutefois à accorder à Saint-Florent la dîme que Mathias possédait à Vouvantes, de plus deux métairies et un emplacement pour construire une maison, et celui destiné à un moulin et à l'établissement d'un four dont la moitié de la population du bourg serait tenue de se servir. Le même Mathias fit encore don au B. Florent de sa propre demeure (Texte latin : Archives de Maine-et-Loire).
Des difficultés s'élevèrent plus tard pour l'installation curiale. Les deux évêques de Nantes, Bernard à la date de 1160 et Robert à celle de 1171, en réglementent le service : « Nous avons accordé, dit le premier, en perpétuelle possession et concession l'église de Voantes à l'abbé et aux religieux du B. Florent, en sanctionnant de toute l'autorité de notre sceau les faveurs qui comprennent : l'élection et la présentation du prêtre, le tiers des oblations ecclésiastiques, des dîmes et de tous les revenus de l'église et de la moitié des cierges des relevailles ; de telle sorte que le prêtre attaché à la même église ne se réserve que les seules messes des défunts, à l'exception toutefois de la messe solennelle des Morts, le lendemain de la Toussaint. En compensation de ces faveurs, l'abbé et ses religieux ont concédé au presbytère de la susdite église deux setiers de terre dont ses prêtres jouiront, dans la suite des temps, sans être inquiétés. Enfin, nous avons accordé que ceux des religieux qui seront résidents aient tout le nécessaire de cire et d'huile pour la célébration de l'office divin ». (Texte latin : Archives de Maine-et-Loire). L'évêque Robert ne fait que confirmer l'ordonnance de son prédécesseur.
Tous ces privilèges relatifs à l'abbaye de Saint-Florent sont encore sanctionnés au XIIème et au XIIIème siècle par l'autorité papale dans des bulles où l'église de Saint-Julien-de-Voantes est spécialement désignée. Citons les bulles de Calixte II en 1122, d'Innocent II en 1142, d'Eugène III en 1146, d'Adrien IV en 1156, d'Urbain IV en 1186, d'Alexandre III en 1263.
Nos fouilles ont mis à découvert les substructions de la primitive église de Saint-Julien. Son choeur rectangulaire mesurait en profondeur 7 m. 50 sur 5 m. 10 de largeur. A l'entrée du choeur et sur le côté de l'évangile existait une chapelle ayant 2 m. de largeur à son ouverture sur 2 m. 30 de profondeur. Les murs construits en pierre de petit appareil avaient une épaisseur d'un mètre dont il ne restait que 0,50 ou 0,60 de hauteur. Le sol de la chapelle était maçonné en entier.
Le manuscrit de dom Huynes dont il est parlé plus haut nous donne le serment d'investiture que l'on faisait prêter aux moines désignés pour les fonctions curiales. Le récipiendaire était conduit processionnellement dans le choeur de l'église où il se prosternait. Plaçant ses mains sur les Saints Evangiles, il répondait Amen aux questions que lui adressait le R. P. Abbé et promettait fidélité envers l'abbé et le couvent de Saint-Florent. L'abbé imposait les mains sur la tête du nouveau curé et, après avoir prononcé les prières d'usage, le relevait en lui donnant le baiser de paix.
Plusieurs donations furent faites au XIIème siècle à l'église de Saint-Florent. Nous citons celles qui ont rapport à Saint-Julien : (Cartulaire d'argent de Saint-Florent : Archives de Maine-et-Loire)
Alain de Saint-Michel donne à Saint-Florent la dîme qu'il possédait dans la paroisse de Voantes. En retour, les moines lui donnent un cheval de 10 livres. Ruellon d'Erbray offre le dixième de sa terre de Voantes ; les moines lui font la charité d'un cheval et de peaux de chats sauvages. Pierre d'Erbray devenu l'un des moines de Saint-Florent lui donne le dixième de sa possession du même bourg de Voantes. Nicolas de Fresnais la terre appelée Croneia (la Craonnaise) et le dixième de sa possession de Voantes.
En 1244 les collectes et la maison de Voantes sont données à un nommé Jacquet, clerc de l'église de Tours. Dans le cartulaire rouge de Saint-Florent nous trouvons la liste complète des moines des prieurés dépendant de la puissante abbaye. Le passage suivant est à citer : « Dans l'église de Saint-Julien-de-Voantes nous avons l'habitude d'avoir deux moines, et doit de ce fait à la mense abbatiale la somme de 10 livres ».
En l'année 1311 furent annexés au prieuré de Saint-Jouin de Moisdon, les prieurés de Saint-Julien de Voantes, de Saint-Pierre de Louisfert, de Saint-Etienne de Méleray et la cure de Maidon avec ses appartenances. A partir de cette époque, le prieur de Moisdon fut délégué par l'abbé de Saint-Florent pour exercer ses droits de visite et prérogatives sur les prieurés susnommés. Cette réunion fut désignée par la qualification de trèves de Moisdon. Ce prieur était un personnage important. Il représentait dans notre église le droit de patronage, recevait les offrandes et les donations. Les riches documents que nous possédons nous ont révélé deux noms des prieurs de Moisdon au XVème siècle, qui, par leur zèle et leur piété, donnèrent au pèlerinage de Vouvantes une grande prospérité. Ces deux prieurs, frère Pierre Corvin (ou Corbin) et Guy Gaudière, étaient nés à l'ombre du sanctuaire de Saint-Julien. Aussi, est-ce avec un légitime orgueil pour la petite ville que l'on nomme Vouvantes que nous citons ces noms.
Le territoire de Saint-Julien-de-Vouvantes était compris au XVème siècle dans la baronnie de Châteaubriant. Sa division seigneuriale se répartissait ainsi :
Le fief de la Rivière en Haut-Bois, ayant haute, moyenne et basse justice, possédait le fond sur lequel étaient bâtis l'église et le presbytère ou prieuré. Le juge de cette juridiction eut toujours en son pouvoir une clef de l'édifice et celles des coffres qui renfermaient les archives. Au commencement du XVème siècle, le seigneur de la Rivière en Haut-Bois était Jean de la Rivière, chevalier, conseiller, chambellan du Duc, et ensuite chancelier de Bretagne. Ses urines placées dans la grande fenêtre du choeur portaient : Fascées de gueules et d'argent herminé 4, 4, 3, de 6 pièces. Le recteur seul, à l'exclusion de tout décimateur, prélevait sur ce fief le treizième de toutes les dîmes.
Le grand fief de la Selle et de la Bryais dépendant de la juridiction de la Rivière appartenait en 1400 à Pierre de Brie. Il avait moyenne et basse justice. Le recteur prélevait sur ce fief toutes les dîmes.
Vouvantes, juridiction inférieure, était mouvante en partie de la Rivière et pour le reste dépendait de la Roche en Nort dont Jean de Laval était seigneur. Le recteur n'avait qu'un tiers des dîmes.
Le petit fief de la Selle relevait de la Chapelle-Glain. Le recteur percevait toutes les dîmes, sauf celles comprises dans le hameau de la Baudussais et de la Garenne, où il n'avait qu'un tiers, les deux autres appartenant aux moines de la Primaudière.
Le fief d'Ardennes, mouvance de la Chapelle-Glain. Le recteur n'avait qu'un tiers des dîmes,
Vioreau ou Viorel possédait des terres mouvantes en Saint-Julien dépendant de sa juridiction. Ce fief fut désigné plus tard sous le nom de fief de Châteaubriant. Le recteur prélevait un tiers des dîmes et les deux autres appartenaient au seigneur de Viorel qui les affectait à desservir la fondation de la chapellenie du château de Châteaubriant, La charte de cette fondation porte la date du 18 décembre 1373. Les revenus étaient donnés, assis et dotés sur les masures de Cimbré, des Mouffais, de la Champelière et de la Mottaye.
Les Herbetières, juridiction relevant de Viorel, avait pour seigneur en 1400 Julien Colin. Le recteur percevait toutes les dîmes.
La Bouessière, mouvance de la Garenne en Soudan. Le recteur prélevait un tiers des dîmes et le chapelain de la Garenne les deux autres.
Les affaires civiles et la gestion des revenus de l'église étaient traitées par une assemblée de douze membres qui s'appelait le Général de la paroisse et qui était renouvelée tous les ans, à l'élection, par les conseillers sortants. Cette assemblée nommait encore les fonctionnaires suivants : 1° Les collecteurs des fouages, chargés d'établir la taxe sur les biens fonds dont le recouvrement était fait par l'un d'entr'eux qui portait le titre de receveur ; 2° les égailleurs de capitation, c'est-à-dire les répartiteurs ayant l'office d'établir l'impôt personnel ; 3° les commissaires chargés de dresser les rôles de fouage et de capitation. Chaque année, le Général nommait deux marguilliers dont les fonctions consistaient à surveiller les revenus de l'église, à les recouvrer ainsi que ceux de la province et à en verser le montant aux receveurs généraux. Les marguilliers étaient donc le pouvoir exécutif du Général. Leurs fonctions toutes gratuites malgré leur responsabilité, donnaient droit à ceux qui les avaient loyalement exercées, de prendre rang parmi les notables et honorables de la paroisse.
J'ai dit plus haut que nous avions découvert les murs de la première église. Cette conservation de maçonnerie de 50 à 60 centimètres de hauteur que rien n'exigeait était cependant un titre pour les Fondateurs de l'église. Le droit en privilèges dit en effet : Que, si une église et chapelle qui avait été bastie a été entièrement ruinée et démolie, et soit réédifiée par un autre, le restaurateur sera le seul patron. — Je crois que ce droit est aussi le motif du manque de millésime de construction dans la seconde église. Pour arriver à fixer cette date, nous allons réclamer aux inscriptions des quatre angles du choeur, ainsi qu'aux armoiries de la grande fenêtre, l'époque où vivaient leurs possesseurs, seigneurs et patrons.
La première pierre gravée et placée à gauche au fond du choeur a été malheureusement effritée par l'humidité. La seconde à droite porte cette inscription : P. P. de Brie. La troisième, même côté, à l'entrée du choeur porte : C. Le Gentilhomme P. Sur la quatrième pierre, côté de l'évangile, à l'entrée du choeur, était gravé le nom suivant : G. Chesnel P. Nous avons ici les noms des principaux fondateurs et patrons qui, de leurs deniers, construisirent en majeure partie le choeur. Nous disons le choeur, car, suivant l'ancien droit breton : Le choeur des églises était la propriété du seigneur, mais la nef était la propriété du peuple (Voir d'Argentré). Voici les détails biographiques de deux de ces fondateurs : P. de Brie et G. Chesnel.
Pierre de Brie, seigneur du fief de la Grande-Selle et la Briais, était le neveu de Guillaume de Brie, évêque de Rennes, mort en 1390. Ses armes que nous avons découvertes sur une autre partie de l'édifice portent : d'or à trois merlettes de sable : 2 et 1. Il décéda en 1408 et fut enterré dans l'église de Saint-Julien-de-Vouvantes.
Georges Chesnel, seigneur de la Ballue, marié à Catherine de Rohan, figure à l'association des nobles de Bretagne pour soutenir le parti du Duc, le 25 avril 1379. En 1402, Georges Chesnel, chevalier, prête serment pour la garde du chastel de Saint-Aubin-du-Cormier. En 1403, le 3 janvier, il figure sur l'état de la maison de Jean V, dressé par le duc de Bourgogne. Le 19 juillet 1412, il signe au traité de mariage du duc Jean de Bourbon avec Anne de Bretagne, fille de Jean IV. Ses armes sont : d'or à trois channes (pots) d'argent : 2 et 1. Le 25 octobre 1415, date sanglante pour la noblesse bretonne, on retrouvait au milieu des morts tombés à Azincourt le corps mutilé de G. Chesnel.
Dans la nef existait la pierre tombale de Julien Colin, seigneur des Herbetières, portant la date de son décès 1401. Il avait fondé la chapellenie dédiée à sainte Catherine.
Si nous passons maintenant aux armoiries qui se trouvaient dans la grande fenêtre, nous y relevons celles de Charles de Dinan de Montafilant, baron de Châteaubriant : Ecartelées aux 1 et 4 de gueules à 4 fusées d'hermines en fasce et six besans de même, trois en chef et trois en pointe ; aux 2 et 3 de Châteaubriant, de gueules à trois fleurs de lys d'or. Le tout surmonté d'un lambel d'argent. Charles de Dinan mourut le 19 septembre 1418.
En résumant les dates de décès de : Julien Colin en 1401, de P. de Brie en 1408, de G. Chesnel en 1415, de Charles de Dinan en 1418, nous pouvons conclure que la construction de l'église était terminée au commencement du XVème siècle, et non vers la fin, comme il a été écrit.
Un écusson qui viendra corroborer notre dire, et prouvera que les travaux ont été entrepris à la fin du XIVème siècle, est celui que l'on voyait placé sur le porche de l'entrée de l'église, où, dans un même bloc de pierre, se trouvaient réunies trois armoiries : En tête les armes de Bretagne surmontées de la couronne ducale, ayant l'écu supporté par deux anges. A leur droite, par ordre de préséance, le baron de Jean de Montfort-Laval, seigneur de la Roche en Nort et du fief de Vouvantes, portant : D'or à la croix de gueules, chargée de cinq coquilles d'or, cantonnée de 16 alérions d'azur, 4 en chaque canton. A leur gauche, l'écu du fief de Voireau ayant : aux 1 et 4 les armes de Guy, XIIème du nom, baron de Laval, et aux 2 et 3 les armes de Châteaubriant, pour Louise de Châteaubriant, son épouse. Les terres du Désert et de Vioreau furent laissées à Guy de Laval, pour les tenir sa vie durant, par Louise de Châteaubriant, décédée le 27 novembre 1383.
Les armoiries que l'on voyait aux clefs de voûte du sanctuaire de Saint-Julien, nous offrent les particularités suivantes : A l'endroit où s'opère la réunion des traverses de la travée du fond, les armes de France avaient été sculptées, tandis que dans la seconde on avait mis celles de Bretagne. Cette marque de juridiction royale est expliquée ainsi par d'Argentré : « Bien que les églises demeurent sous la juridiction du seigneur où elles sont situées, cependant la possession de ces églises et leur propriété ne relève d'aucun, elles sont seulement sous la protection du roi ou du prince suprême par droit de supériorité ». Dans l'arceau de division de ces deux travées était sculpté un monogramme. Suivant la place occupée par les fidèles, on pouvait y lire un J. ou un F. placé au milieu de deux S. réunies. Ce qui peut s'interpréter : Saint-Julien, Saint-Florent. Ce signe était reproduit dans plusieurs parties de l'abside.
En étudiant l'ornementation de l'ancien sanctuaire de Vouvantes, nous retrouvons tous les caractères distinctifs du commencement du XVème siècle, tels que les formes prismatiques ou anguleuses dans les moulures et les sculptures en arêtes. La noble végétation des époques précédentes commence à disparaître pour faire place aux plantes vulgaires, telles que le chardon, le houx, la vigne et le chou frisé. Nous devons cependant remarquer qu'il y a plus de fini dans l'exécution, mais les moulures sont plus maigres et plus sèches.
L'autel de la sainte Vierge et de sainte Anne confirme par sa structure l'époque du XVème siècle. Il fut mis à jour par la démolition d'un rétable, auquel nous n'accordons que le seul mérite d'avoir protégé contre les injures les fines sculptures que le marteau des maçons avait bien voulu épargner. L'arc en accolade qui servait de niche à la statue avait dans son rampant deux pieds de vigne sculptés. Le cep, côté de l'épître, couvert de feuilles, dénotait par son symbolisme la parole des Prophètes, tandis que celui du côté de l'évangile, couvert de fruits, démontrait la parole et les promesses du Christ. Cette arcade était surmontée d'un fronton pyramidal dont les angles hérissés de feuilles grimpantes se terminaient par un bouquet de feuillage frisé. Les angles étaient ornés de deux clochetons ou aiguilles parés de crochets, finissant par des panaches en fer de lance ou fleurdelisés. La science du détail est finement traitée dans la partie sculpturale ; des morceaux d'arcatures trilobées et une partie d'angle à guirlande de feuilles déchiquetées trouvés dans le sol nous font regretter la destruction du massif de l'autel. Les parties planes couvertes de peintures en parties effacées laissaient distinguer vaguement des anges portant des phylactères. Enfoui dans le sol auprès de ce monument a été retrouvé le groupe très mutilé de sainte Anne et de la sainte Vierge. La sculpture est d'un travail sec, les draperies et la pose ont de la prétention. La décoration coloriée des vêtements subit encore l'influence du XIVème siècle.
Sur le mur en retour, côté de l'évangile, fut exhumé, sous plusieurs couches de chaux, un sujet complet dont voici la description : A la partie supérieure était représenté un ange tenant dans ses mains une banderolle sur laquelle se lisait : « C'est la représentation.... église de céans.... Saint Julli …. Au-dessous de cette inscription était un seigneur nimbé, en costume du XVème siècle, portant sur sa main gauche un faucon, tandis que sa droite repose sur son aumônière ; un chien est à son côté. Cette façon de représenter saint Julien fut très en usage au moyen âge. La chronique de Saint-Michel nous dit que les gens de qualité se distinguaient du peuple par les oiseaux de proie qu'ils portaient sur leur poing. Près de ce sujet on avait peint un motif qui nous paraît être un ex-voto. Il doit être attribué à une guérison obtenue, puisqu'il représente une personne étendue sur son lit. L'inscription malheureusement disparue nous aurait fourni une précieuse indication, les armes des de Brie étant placées à côté.
La fin du XIVème et le commencement du XVème siècle furent pour la Bretagne une époque d'épreuves, de misère et de fléaux. Le léopard anglais, ennemi séculaire, cherchait à assouvir sa convoitise sur un territoire qui jamais ne lui appartiendra. Les maladies contagieuses déciment les populations et la cupidité des grands pour s'emparer de la couronne ducale suscite des révoltes. Ces menaces et ces périls nous paraissent être un des principaux motifs de l'élan que nous constatons à cette époque vers les lieux de pèlerinage. Les petits comme les grands accourent dans les sanctuaires où sont honorés ceux qui, par leur valeur, leur supériorité morale et leur héroïsme sublime, ont su mourir sans murmurer et sans révolte pour affirmer leur foi. N'était-ce pas à ces héros de la souffrance que les prières des éprouvés devaient s'adresser, afin d'intercéder auprès de Dieu, le maître suprême ?
A ces raisons, nous devons ajouter le récit d'un évènement qui, par son importance et l'émotion qu'il produisit en France, devait ouvrir une ère de prospérité pour le pays de Vouvantes.
Il existait, dans une petite ville d'Auvergne, une antique chapelle où avaient été déposés dans un tombeau les restes de saint Julien le Martyr. Saint Grégoire de Tours, dans son « De gloria martyrum », a raconté les nombreux miracles qui s'y étaient opérés. La construction de l'oratoire « sacellum » vers l'an 383 était due à la reconnaissance d'une riche espagnole Fedamia, qui avait obtenu la délivrance de son mari, fait prisonnier à Trèves et condamné à mort par l'empereur Maxime.
L'année 1370 vit se produire un de ces actes miraculeux en faveur du dauphin, qui devait plus tard se nommer Charles VI. Je prends dans le bréviaire de Brioude le récit qui en est fait : « Le dauphin de France, fils du roi Charles V, était très malade. Il était atteint d'hydropisie, qui faisait de tels progrès tous les jours, qu'on désespérait de sa vie. La cour était dans le chagrin et le deuil, car c'était le seul enfant qu'avait le roi. Un chambellan, qui avait entendu parler de la puissance de saint Julien, raconta au roi quelques-uns des miracles obtenus par son intercession et le pria de vouer son fils à ce saint. A ce récit, l'espérance renaît dans le coeur du roi et il fit des voeux solennels pour obtenir la guérison de son fils. A l'instant même, l'enfant se trouva mieux. Il reprit les amusements qu'il avait depuis longtemps abandonnés. Ce ne furent dans le palais que des cris de reconnaissance, que chants de cantiques en l'honneur de Dieu et de saint Julien. Le public fut invité à prendre part à la joie de la famille royale ».
Les dons envoyés en reconnaissance par Charles V furent remis au chapitre de Brioude le 23 juillet 1370.
Nous constatons que c'est vers la fin du XIVème siècle que fut exécutée la reconstruction de l'église de Vouvantes et que furent faites dans les documents les premières mentions du pèlerinage.
Les dix années qui s'écoulent de 1420 à 1430 nous forcent à étendre le cadre de notre récit. Les évènements qui vont se dérouler dans le sanctuaire de Saint-Julien-de-Vouvantes sont liés moralement à l'histoire de Bretagne ; car c'est aux pieds de ses autels que le duc Jean V vint implorer des secours et des consolations en face des infortunes et des difficultés que cette époque lui suscita. En matière de religion le duc de Bretagne était d'une délicatesse qui allait jusqu'au scrupule. Il fut esclave de sa parole, et l'amour pour ses sujets lui faisait dire : « Dieu et mes sujets, moi n'est rien ». — « Dans les maux du corps comme dans les afflictions de l'esprit, le Duc avait recours à son remède ordinaire qui était de faire des vœux, des aumônes et promettre des pèlerinages » (Dom Lobineau : Histoire de Bretagne).
En l'année 1420, les Penthièvre, protégés par le Dauphin qui fut plus tard Charles VII, tramèrent la plus déloyale des trahisons. Pour des motifs de parenté, « d'alliances envers et contre tous », Olivier de Penthièvre entraîna le duc Jean V à venir à Chantoceaux. Le 13 février, il se saisit de lui au pont de la Touberde et le retint prisonnier jusqu'au 5 juillet. Les menaces de Penthièvre poursuivent le Duc partout. A Chantoceaux : « Il fist apporter des chaînes fort grosses et fort pesantes en notre chambre pour nous y mestre. A Saumur, à Vaudoynne, un carcan pour nous enferrer par le col ». Jean V, devant toutes ces menaces, fit plusieurs vœux pour sa délivrance en présence de son confesseur Jean Violet. Le voeu qu'il fit à Saint-Julien-de-Vouvantes se trouve ainsi constaté dans une ordonnance du 5 octobre 1420, signée dans la ville de Vannes : « Nous vous mandons (il s'adresse aux gens tenant ses comptes) et commandons que vous allouez à nostre bien-aimé et féal écuyer Jehan Peyron, notre trésorier et receveur général, les sommes ci-après déclarées... Item, à notre beau-père qu'il nous bailla à nostre main pour employer en nos volontés 40 escus d'or que nous donnasmes à Saint-Julien-de-Vouvantes ».
Le souvenir de ce voeu nous a été conservé par les plombs du pèlerinage et par un ex-voto d'un anneau découvert lors de nos fouilles. Les matrices qui servaient au coulage des médailles des pèlerins se composent de deux pierres schisteuses du pays. L'une est gravée sur ses deux faces, tandis que l'autre n'a qu'une seule gravure. Il existe sur les bords des sujets représentés, des crochets et des anneaux qui en facilitaient la fixation aux vêtements. L'une des faces représente dans sa partie centrale un chevalier armé de toutes pièces, portant une fleur de lys sur sa cuirasse, sa main droite retient une lance du haut de laquelle se déroule une banderolle où est inscrit : SAINT JULIEN, M. V. (Martyr, Vouvantes). A la droite de ce personnage sont représentés un poignard et un emblème que je ne puis définir : une tige avec des boules à ses extrémités. Sur sa gauche se voient des menottes et l'écusson de France. Le saint a les pieds posés sur une tête d'homme. La deuxième gravure faite au verso de cette même pierre ne diffère de la première que par l'absence du poignard. La seconde pierre ne me semble pas avoir été exécutée à la même époque. Le Chevalier est placé au centre d'un encadrement carré au bas duquel on lit : SAINT JULIEN. Il est aussi armé de toutes pièces et tient de sa main gauche la lance, tandis que la droite est appuyée sur le fourreau de son épée. Sur le côté, on retrouve encore les menottes. Ces deux pierres matrices ont été trouvées, il y a déjà plusieurs années, dans un trou du foyer d'une vieille maison en démolition, où le fondeur les avait sans doute délaissées.
Nos fouilles devaient amener également la découverte de l'ex-voto mentionné ci-dessus.
Sous l'arc tumulaire ou enfeu du choeur de l'église, était pratiquée dans le mur une cavité de 17 centimètres en carré. L'ouverture en était dissimulée par les peintures murales. Après avoir enlevé la pierre qui en obstruait l'entrée, nous y trouvâmes un anneau de fer muni d'un écrou lui servant de charnière et dont les deux branches sont rivées à froid à leur point de jonction. Une des branches aplatie dans une de ses parties est rompue à cet endroit, semblant témoigner par sa rupture violente la délivrance de celui qui offrit cet ex-voto. La personne qui avait caché cet anneau, en plaçant au milieu plusieurs coquillages percés près de leur partie d'attache a voulu montrer que cet objet était de la provenance d'un pèlerinage. Ces coquillages nommés sourdons remplaçaient ici la coquille Saint-Jacques ordinairement employée par les pèlerins. Il paraît donc incontestable que ce fer et ces coquillages étaient pour celui qui les offrait un précieux ex-voto.
En poursuivant nos recherches entre l'enfeu et le mur du fond du choeur de l'église nous devions compléter cette découverte. Nous trouvâmes en effet à 30 centimètres de profondeur une longue pierre sous laquelle on avait caché trois chaînons d'une grosse chaîne et plusieurs coquillages semblables en tout aux sourdons décrits ci-dessus. Ce qui nous porte à dire qu'ils sont de même provenance et ont été cachés à la même époque.
La date où furent ensevelis ces objets est pour nous un mystère, mais il ne serait pas téméraire de la faire remonter à l'époque des guerres de religion.
En 1424, fut nommé recteur de l'église de Saint-Julien-de-Vouvantes, Olivier Corvin (ou Corbin), né dans ce bourg, en la maison vulgairement appelée Philor Corvin. Ses deux frères, Guillaume et Pierre, étaient le premier seigneur du Plessis ; le second profès de l'abbaye de Saint-Florent devint prieur de Moisdon en 1426.
L'année 1428 fut pour Saint-Julien l'époque d'un grand pèlerinage. Jean V, ayant appris l'investissement complet de la ville d'Orléans par les Anglais, se décida au mois de novembre à venir implorer saint Julien dans le sanctuaire de Vouvantes. Parmi les personnages de sa suite, se trouvaient trois compagnons de sa captivité à Chantoceaux : Robert de l'Epinai, blessé en le défendant, de Beaumanoir et Geoffroy de Châteaugiron. En tête du cortège de ce pèlerinage marchait « l'évêque de Nantes, Jehan de Malestroit, accompagné de sa cour épiscopale ». Venaient ensuite : « Jean V et son frère Richard de Bretagne ; Messire Robert d'Epinai, sire de la Rivière, grand-maître de Bretagne, premier chambellan du Duc ; le sire de Beaumanoir, Robert de Dinan, baron de Châteaubriant et de Candé ; Geoffroy de Châteaugiron, sire de Combour et de Rougé ; Jean Augier, de la Mauve et Olivier de Meel qui commandaient chacun une compagnie d'hommes d'armes avec les archers » (Preuves de l'Histoire de Bretagne).
Le 8 mai 1429, Jeanne d'Arc faisait lever le siège d'Orléans et le Duc de Bretagne lui envoyait aussitôt son confesseur, frère Yves Milbeau, pour la complimenter de sa victoire.
Le souvenir de ce pieux pèlerinage du duc Jean V à Saint-Julien-de-Vouvantes est arrivé jusqu'à nous. Nous avons eu le rare bonheur de reconstruire un tableau complet de 1 mètre 14 de hauteur, en réunissant divers morceaux de verres coloriés qui se trouvaient épars dans la maîtresse vitre du chevet de l'église. La conservation des parties de ce sujet si intéressant pour nous doit être attribuée à la chaux qui le recouvrait. Le modelé fin et transparent des figures, les ornements et les broderies sont d'une grande délicatesse.
Le sujet représente au premier plan un fou tenant dans la main droite sa marotte, tandis que sa gauche est liée par une grosse corde. Un peu en arrière et à la gauche se trouve un personnage portant sur la tête une couronne ducale. Il est sans armure. Sa main droite désigne la statue de saint Julien qui était posée au milieu de la fenêtre et sa gauche repose sur le pommeau de son épée. Ce personnage qui paraît être le principal acteur de la scène nous est désigné par un J et un B entrelacés (Jean de Bretagne) que le peintre verrier a tracés dans les broderies du jupon. Au second plan sont placés deux archers. L'un est armé de la hache et l'autre du fauchard, arme terrible du XVème siècle. Dans le fond est tendue une tapisserie rouge pâle, damassée, d'une grande richesse.
L'étude de ce vitrail, si curieux avec les allégories que le peintre verrier y a mises, nous entraîne à les remarquer conformes à la situation dans laquelle se trouvait Jean V en 1428. Le fou, avec son poing lié, semble faire allusion au manque de perspicacité du duc de Bretagne dans les traités qui l'attachent. Jean V, sans armure, une main sur son épée et l'autre désignant la statue de saint Julien, nous enseigne que son courage est désarmé, que la prière seule lui reste. Les archers, avec leurs armes différentes, qui sont là pour obéir aux ordres du Duc, témoignent de la force que la Bretagne possède encore.
Les vitraux de la fenêtre du choeur, côté de l'épître, avaient aussi été donnés en ex-voto. Les armoiries seules du fondateur, répétées dans les arcatures, nous sont restées entourées de phylactères avec le nom du donateur, Saint-Aubin. Elles portent de gueules à trois croissants d'or. D'autres aux 1 et 4 de gueules aux trois croissants d'or, qui est de Saint-Aubin, et aux 2 et 3 de gueules à une bande d'argent accostée de six merlettes de sable 3 et 3 par alliance, qui est de Tréniel. Voici, l'historique de ce don :
Le siège était mis devant Pouancé, le 5 janvier 1431, par le duc de Bretagne. Le comte de Richemont voyant que Jean V poussait les choses à l'extrémité contre son neveu, le duc d'Alençon, manda auprès de lui un gentilhomme qu'il affectionnait beaucoup, Guillaume de Saint-Aubin. Il le chargea d'aller à la Guerche prévenir le gouverneur de cette place d'avoir à informer le duc d'Alençon, retiré à Châteaugontier, de la triste position des assiégés de Pouancé. La mission était périlleuse, aussi Guillaume de Saint-Aubin, avant de l'entreprendre, recommanda son âme et son corps « à Monsieur saint Julien, et fit voeulx de lui estre reconnaissant ». Les débris qui nous sont restés de la verrière nous prouvent que son entreprise s'accomplit heureusement, et que l'engagement pris envers notre saint patron fut tenu.
Gilles, troisième fils du duc Jean V, avait été envoyé en Angleterre pour traiter de la paix. Le duc de Bretagne, en cette occasion, eut encore recours à l'intervention de saint Julien. Nous trouvons, en effet, dans les comptes de son trésorier, à la date du 15 août 1433, le passage suivant : « Pour plusieurs dons et offérendes, que le duc avait faits pour la venue de Mgr Gilles, à la chapelle de Saint-Julien de Vouvantes : six livres quatorze sols ».
Pierre Corvin, prieur de Saint-Jouin de Moisdon, habitait Saint-Julien, où il célébrait dans notre église les messes que son prieuré était tenu d'y faire dire. Ses deux frères, Olivier, recteur de Saint-Julien, et Guillaume du Plessis résolurent, pour lui accorder une marque de leur affection, de lui donner la maison paternelle, qui fut dans la suite nommée le Prieuré de Vouvantes. L'acte de cette donation porte la date du 22 février 1452.
Le duc Pierre II de Bretagne hérita de la foi religieuse de son père envers saint Julien. Nous le voyons, au commencement de l'année 1454, envoyer des offrandes au sanctuaire de Vouvantes.
Au mois de juillet de l'année suivante, 1455, le duc Pierre résolut de se rendre auprès du roi Charles VII pour résoudre la question des droits et privilèges de son duché par rapport à la couronne de France. Il partit de Nantes et vint à Saint-Julien de Vouvantes pour accomplir ses dévotions. La suite du duc était composée « du comte de Laval, du sire de Derval, du sire du Gâvre, du sire de la Roche-Bernard, du maréchal de Malestroit, de l'amiral de Bretagne et d'un nombreux cortège de seigneurs, d'officiers et gens du conseil ». Devons-nous faire remonter à ce pèlerinage l'usage qui existait à Saint-Julien de Vouvantes d'avoir chaque année des luttes à l'époque des grandes réunions ? Quoiqu'il en soit, nous constatons que les lutteurs du duc Pierre qui l'accompagnaient étaient des personnages de marque. C'étaient « Olivier de Rostrenem, Guion de Kerguiris, Olivier de Kernechriou, Kergouet, Quenecquevillic et le Moël ». De Saint-Julien, le duc se rendit à Bourges, où était la Cour, par Candé, Angers et Tours (Dom Lobineau, Histoire de Bretagne).
Dans son testament, le duc se ressouvint du sanctuaire de Vouvantes et « très humblement recommande son âme au glorieux saint Monsieur saint Julien, le martyr ».
Le 23 mai 1470 mourut dans la maison du prieuré de Saint-Julien, Pierre Corvin, prieur et seigneur du fief de Moisdon. « Il demeurait à Vovantes, nous dit une enquête de 1470, et il fut ensépulturé dans le sanctuaire du pélerinage de St-Julien ». Dans le chœur de la vieille église était placée, sous un enfeu, une pierre tombale en schiste tégulaire, sur laquelle était représenté en relief un moine recouvert de sa coule, les mains jointes sur la poitrine et la tête posée sur un coussin. De chaque côté on avait gravé une croix et un calice. Le défunt était placé au milieu d'une arcade dont les montants supportaient deux écussons dont l'un portait gravé un J entre deux S accolées par leurs extrémités (St-Julien), tandis que l'autre en tout semblable portait un F (St-Florent). Personne n'avait mieux mérité que Pierre Corvin l'honneur de venir reposer au pied de l'autel de celui qu'il avait honoré et d'avoir un monument qui perpétua la foi, la vertu et la science du prieur de Moisdon, dans l'église soumise à sa juridiction. Les démolitions du vieux sanctuaire de Saint-Julien ont entraîné aussi celles de la maison du presbytère et du prieuré.
Olivier Corvin, recteur de Voantes, suivit de près son frère dans la tombe. Il fonda avant de mourir la chapelle de Saint-Jacques et institua pour la desservir la chapellenie de la Racoudelais, avec maison et biens-fonds. Les revenus devaient être employés à payer deux messes, dites chaque semaine à l'autel majeur. Il se réserva la présentation pour ses neveux et leurs successeurs. Les biens de cette pieuse fondation furent vendus pendant la révolution de 1789, et son dernier chapelain Martin-Joseph Chrestien de la Cour, âgé de 80 ans, fut assommé à coups de gaffe sur la prairie au Duc (Nantes) dans la nuit du 16 au 17 novembre 1793.
Gilles ou Odet de la Rivière fut recteur de Vouvantes en 1472. Sa nomination est approuvée sur parchemin scellé de cire rouge par le duc François de Bretagne, daté de la ville de Nantes, le 20 décembre 1472. Ce recteur fut en 1474 élu abbé de Saint-Sauveur de Redon.
Il eut pour successeur Michel Guibé, chanoine de Nantes. C'est par erreur que plusieurs écrivains ont cité son frère Robert comme recteur de Saint-Julien-de-Vouvantes. Une longue procédure de l'année 1500 nous démontre que ce Robert ne remplit jamais cette fonction. Il ne put obtenir la résignation du prieuré de Moisdon ni de l'église de Saint-Julien-de-Vouvantes qu'il désirait posséder au lieu et place de frère Pierre Lambert.
Le 21 février 1475 fut passé entre Guy Gaudière, prieur de Moisdon, et Michel Guibé, recteur de Saint-Julien, un acte important qui règle les oblations ou offrandes faites au sanctuaire de notre église :
Le recteur, pour la partie totale, et le prieur, pour le tiers des oblations, affirment que les oblations dans les fêtes de la Nativité, de la Résurrection et de l'Ascension de N. S. Jésus-Christ, de la Pentecôte et de la fête de tous les Saints leur appartiendront respectivement. Pour éviter toute difficulté et suivant le conseil d'amis communs, avec l'assentiment de Mgr Amaury, évêque de Nantes, ils convinrent de l'accord suivant : Dans les fêtes de la Nativité, de la Pentecôte et de tous les Saints, toutes les oblations qui se feront à l'autel majeur, dans le choeur ou ailleurs, appartiendront au recteur et à ses successeurs recteurs. Dans ces fêtes, les reliques qui ont coutume d'être exposées seront placées sur l'autel majeur. Le recteur et ses successeurs recevront aussi les oblations faites le jour de la Commémoration des morts et le prieur et ses successeurs n'en recevront rien. Il en sera de même des oblations faites, le jour du Vendredi-Saint, à l'adoration de la Croix : « De même, continue l'acte qui nous occupe, dans la dite église il y a une solennelle confrérie instituée en l'honneur de Dieu et du bienheureux Julien martyr, dont les frères et les soeurs ont coutume de payer chacun un denier dans l'octave de la fête ; lequel denier le recteur avait coutume de percevoir ; à l'avenir il l'aura et percevra intégralement ». Pour d'autres oblations, le recteur devait recevoir les deux tiers et le prieur l'autre tiers, « toute fraude et toute ruse cessant ». L'acte fut fait au bourg de Saint-Julien-de-Vouvantes et signé de Rodolphe Giquellé de la Coubière, clerc du diocèse de St-Malo, par les autorités apostolique et impériale notaire public (Archives de Maine-et-Loire).
En 1476, l'abbé de Saint-Florent, dom Louis du Bellay, réclama de l'évêque de Nantes, Amaury d'Acigné, de « lui confirmer de nouveau les églises de son évêché appartenantes à son abbaye, à raison que le droit pouvait s'en perdre par oubliance... ». L'évêque acquiesça à cette demande le 27 septembre et nous voyons qu'après avoir soigneusement examiné les droits de l'abbé il reconnut de nouveau l'église de St-Julien-de-Voantes comme dépendant de Saint-Florent.
Michel Guibé, nommé évêque de Léon le 4 janvier 1477, conserva avec cette dignité le titre de recteur de Saint-Julien jusqu'à la date de son décès en 1502.
Guy Gaudière, prieur de Moisdon, le remplaça dans ses fonctions curiales, et nous constatons que les actes de son administration sont faits et octroyés au prieuré de Vouvantes. Frère Guy Gaudière était le neveu de Pierre Corvin et comme lui né dans le bourg. Il fut prieur de Bonnœuvre dont il conserva les fonctions après sa nomination au prieuré de Moisdon. Il s'appliqua à conserver tous les droits de son abbaye et à augmenter l'importance du prieuré de Vouvantes par des acquisitions faites et des donations reçues, notamment en 1493 et 1494. Ce fut dans une de ces circonstances que le bois de Girouy près de la fontaine du même nom fut « donné, ceddé, quitté et laissé par Pierre De Brie prêtre à vénérable orateur et honeste religieux frère Guy Gaudière... ». Cette donation porte la date du 28 juin 1493.
Michel Guibé voulant que l'église de Saint-Julien conservât le souvenir de son rectorat avait donné des ordres au prieur de Moisdon d'avoir à faire ouvrir une porte dans la nef du midi, de la construire magnifiquement et de la surmonter de ses armes. L'évêque (Note : Alors Michel Guibé était évêque de Rennes, 1495) aimait beaucoup les embellissement, et les travaux qu'il fit faire dans sa cathédrale prouvent, disent les chroniques du temps « sa magnificence et son zèle pour la décoration ». Le seigneur de la Rivière s'opposa à l'ouverture d'une nouvelle porte dans l'église. Pour obvier à cette résistance, Guy Gaudière, toujours par les ordres de Michel Guibé, fit construire contre le clocher, (alors élevé sur le transept de l'église) à la partie où était une des entrées de l'édifice, une chapelle sans style, sans voûte, n'ayant qu'une petite fenêtre à simples meneaux, qu'il fit dédier à saint Martin. Toutefois, la porte magnifique demandée par Michel Guibé fut construite, et elle est arrivée jusqu'à nous, nous montrant ses riches matériaux introduits dans les murs de l'église, qui, eux, n'étaient faits que de simples moëllons reliés entre eux par la terre glaise. Le sommet de cette porte s'élevait verticalement en forme de pédicule, et à la place du piédestal que l'on voit ordinairement supporter une statue, on avait gravé l'écusson des Guibé : d'argent à trois jumelles de gueules accompagnées de six coquilles d'azur 3-2-1, au chef d'or. L'écusson était surmonté d'une crosse tournée à droite. Cette construction, fort soignée, était une des parties les plus curieuses et les plus originales de la vieille église de Vouvantes.
Guy Gaudière mourut à Saint-Julien, dans son prieuré, le 15 septembre 1500. Nous avons retrouvé l'inventaire qui fut dressé à sa mort, sous ce titre : « Inventaire des biens meubles du frère Guy Gaudière, trouvés à son décès aux maisons dudit saint Julien et Girouy, le 24ème jour de septembre 1500 ». Tout, depuis « ses escuelles, plat, chandeliers, landiers, armoyres, coffres, lits, tables, mect, vieux tonneaulx vuides, pippes de vin fusté, seigle, avoine, orge, draps, estouppes, bancs, escabeaux, cherre, pois, chartées de bois, jusqu'à deux petits gorez meigres » s'y trouve minutieusement compté et estimé.
Il ne nous reste plus, pour compléter cette étude, qu'à donner la description de quelques objets, dignes d'intérêt, que nos fouilles ont mis à découvert.
D'abord, les débris d'une statue qui nous parait être la statue du Patron de la paroisse : Le statuaire a fait reposer les pieds du saint sur le torse d'un homme, nous indiquant par cette allégorie la supériorité intellectuelle et morale foulant la décrépitude et la barbarie. Nous reportant à l'époque du martyre de saint Julien, nous trouvons que cette idée porte en elle-même un caractère de simplicité sublime. L'homme atterré nous dépeint cet Empire Romain, perdu de vices et de bassesses, ne possédant plus l'énergie ni la vertu qui font la force des nations, et dont l'âme esclave n'a plus le courage de lutter contre le despotisme et la fatalité. Tandis que celui qui nous est représenté, foulant aux pieds cet être abject, symbolise la force morale et la force spirituelle ; car ces deux aspirations sont l'attribut des héros et survivent toujours aux cataclysmes qui submergent les empires. Le graveur des matrices du plomb de pèlerinage décrit précédemment ne pouvait, dans son oeuvre, mieux faire que de reproduire identiquement la pose qu'avait la statue exposée aux regards des fidèles. C'est ce qu'il a fait en la complétant de la légende : Sanctus Julianus M. V. Nous n'avons pu retrouver que ces débris d'une statue si intéressante.
Une statue de saint Benoît paraît être, comme la précédente, attribuée au XVème siècle. Sa mutilation constate le passage des protestants dans cette paroisse. La défiguration a été méthodique : Le bras droit et le livre ont été brisés, la partie du visage seule enlevée et remplacée par un masque caricatural d'austérité, que nous avons retrouvé.
Aux pieds de l'autel du Rosaire, nous avons déterré, à 80 centimètres de profondeur, une très jolie statue, entièrement conservée. C'est peut-être saint René, évêque d'Angers. Le travail du sculpteur dénote une connaissance parfaite du corps humain, dont les formes et les poses se devinent, sous les vêtements qui recouvrent cette œuvre. La tête est fort belle d'impression et de finesse. Cette statue paraît avoir été sculptée à la fin du XVIIème siècle.
A la voûte de la même chapelle du Rosaire, nous avons recueilli un écusson sculpté sur bois, dont les armes sont de François de Vigré, seigneur de la Briais. Il porte : d'argent au pin de sinople, chargé de trois pommes au naturel, accompagné de trois merlettes de sable, 1 et 2 aux ailes d'argent. Il s'agissait, en 1694, de recouvrir la chapelle où était l'ancien clocher, démoli par un ouragan. Messire François de Vigré et dame Catherine Angot, son épouse, offrent pour cela la somme de quarante-trois livres tournois. En outre, deux chênes et deux poutres, huit cents de lattes et quatre milliers d'ardoises à prendre sur la terre seigneuriale de la Briais. De plus, ils donnent la somme de soixante-cinq livres pour le lambrissage de ladite chapelle. En reconnaissance, les armes des bienfaiteurs furent placées dans la « littre de ladite chapelle » ainsi que leur banc (Archives de la Briais).
Les sépultures dans le choeur de l'église de Saint-Julien furent très nombreuses jusqu'au XVIIème siècle. Deux seulement méritent d'être décrites : La sépulture faite sous l'enfeu n'avait jamais été remuée. A 1 mètre 60 du sol du sanctuaire furent mis à découvert les débris d'un cercueil mesurant 1 mètre 90 de longueur, 0, 60 de largeur à la tête, et 0, 40 aux pieds. Le squelette qu'il renfermait était bien conservé. Nous avons décrit plus haut l'arc tumulaire et la pierre tombale qui recouvraient la sépulture de Pierre Corvin, dont nous venions d'apercevoir les restes !
Sur le même côté, à deux mètres de distance de cette tombe, en redescendant, fut trouvé un autre cercueil entièrement entouré de cendres, de débris de poteries et de charbon. A l'intérieur, les os tombèrent en poussière au premier contact. Le corps avait été enseveli au milieu de plantes, parmi lesquelles se voyaient des débris d'ornements en fil de métal ; prés du corps, nous recueillîmes une bague en fer, avec plaque, portant une croix en relief, ayant les branches égales.
Les sépultures de la nef n'ont rien offert d'intéressant à signaler. Les travaux de démolition n'ont mis au jour que divers petits objets sans grande valeur.
Note : Objets provenant de l'ancienne église et que nous avons recueillis et déposés dans la Crypte de la nouvelle.
Le grand christ, sculpté sur chêne, ainsi que les statues de saint Julien et de saint Louis.
Dans la vitrine :
- Anneau et chaînons d'ex-voto, découverts le 29 mai 1886 avec les rigadeaux de pèlerinage.
- Bréviaire imprimé à Clermont, chez Nicolas Jacquard, 1644, apporté de Brioude par messire Alain Desprez, recteur de Saint-Julien, en souvenir de son pèlerinage du 6 juillet 1710. — On y lit, écrit de sa main, la note suivante dont voici la traduction du latin : « Que ce bréviaire romain, divisé en quatre parties, passe à la postérité ; que soit aussi conservé le souvenir du noble chapitre de Brioude, de notre pieux et lointain pèlerinage au tombeau de l'auguste martyr ; ainsi que la concession des reliques de notre très saint Patron, pour l'accroissement de l'antique vénération des peuples qui accourent de toutes parts à notre église ».
- Graduel donné par testament à l'église de Saint-Julien-de-Vouvantes par Mathurin Thomas, ancien fabriqueur, et Perrine Bourdel, son épouse, le 10 octobre 1759.
- Chandelier et tête d'ange aux ailes déployées, que l'on trouve inventoriés le 16 août 1610. « Ce petit angelot, disent d'autres inventaires, sert de chandelier aux saintes reliques de saint Julien lorsqu'elles sont sur l'autel ».
- Figure du Christ, sur bois, linge de sainte Véronique, provenant de l'ancien Calvaire démoli en 1829, pour le passage de la route de Châteaubriant à Angers.
- Quatre clefs provenant de l'ancien coffre des archives de la paroisse.
- Tableau sur lequel ont été réunis : Un Christ en bois, deux Chapelets, dont l'un par son filigrane et ses ave avec croix de Jérusalem offre un certain intérêt, Coins de livres et rigadeaux, un gros Grain bleu qui est d'une haute antiquité.
- Pièces de monnaies en cuivre des époques de Henri III, Henri IV, Louis XIII, Louis XIV.
- Deux os des phalanges ayant encore leurs bagues.
- Deux bagues en fer avec plaque portant une croix en relief, aux branches égales.
- Fers d'ex voto : Cheval et Mulet.
- Deux anges en bois placés sur la vitrine, sculptés par Cuchet, sculpteur-menuisier à Nantes, en l'année 1715. La Chaire à prêcher a été faite par le même ouvrier le 20 juin 1714.
- Reliquaire avec ornements en papier roulé, ayant un beau cadre Louis XIII.
- Deux torchères en fer battu.
- Reproduction des plombs du Pèlerinage de Saint-Julien-de-Vouvantes, au XVème siècle.
- Reproduction d'une vieille gravure de saint Julien, qui était vendue aux pèlerins de la Collégiale de Brioude.
- Statue de saint René, évêque d'Angers, oeuvre du XVIIème siècle ; en pierre. Son piédestal est formé par les chapiteaux du rétable de l'autel paroissial. Ils furent sculptés en 1670 par Jean Simon, de Nantes, et dorés par Antoine Coulombier.
- Cadre de l'autel du Rosaire sculpté vers 1683.
- Clef de voûte avec le monogramme de saint Julien et saint Florent.
- Pierres gravées sur lesquelles on lit : P. P. Debrie. C. Le gentilhomme P.
- Pierre gravée : Chesnel P.
- Pierre commémorative de la construction de l'Autel et du rétable paroissial de 0,26 de hauteur et 0,27 de largeur : « Je suis posée par vénérable et discret messire Jean Mutel prêtre, recteur de ce lieu , le 13 mai 1670 ».
- Pierre commémorative de l'Autel de la Vierge : « Cette présente pierre a été posée par François Clément prêtre, vicaire de cette paroisse, le 18 mai 1700 ».
- Statue mutilée de saint Benoît. Du XVème siècle, en pierre.
- Masque caricatural que les protestants firent, pour placer à la partie de la figure de saint Benoît qu'ils avaient mutilée.
- Sculpture sur pierre des armes de Michel Guibé, recteur bénéficiaire de saint Julien, évêque de Léon 1477.
- Piédestal et partie inférieure de la statue de saint Julien, XVème siècle.
- Grande pierre que l'on voyait au-dessus de la grande entrée du porche, et sur laquelle sont sculptées les armes de Bretagne, de Jean de Monfort-Laval et celles du fief de Vioreau.
- Statue de sainte Anne et de la sainte Vierge, du XIVème siècle.
- Ecusson sculpté sur bois des armes de François de Vigré, seigneur de la Briays, de l'année 1694.
- Consoles bizarres qui se trouvaient aux quatre angles du choeur.
- Ecussons de France et de Bretagne qui formaient les clefs de voûte du sanctuaire.
- Sculptures de la porte que fit ouvrir Michel Guibé, recteur bénéficiaire, alors Evêque de Rennes, 1495.
Le précieux vitrail du pèlerinage
du Duc Jean V, ceux des armoiries et divers motifs, conservés précieusement
par nous, attendent qu'il soit mis à notre disposition
un emplacement sûr et à l'abri de tout danger,
pour être montés et exposés au regard du public.
Marquis de Balby de Vernon - 1894
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