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LES SEIGNEURIES DE TROGOFF

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NOTICE SUR LES SEIGNEURIES DE TROGOFF DANS LES ÉVÊCHÉS DE TRÉGUIER ET DE LÉON 

A la dernière séance, M. Flagelle notre collègue, vous a donné communication de la pancarte gravée sur cuivre qui énonce le tarif des droits de foires et marchés de Plouescat, pancarte qui date de l’année 1758. 

Cette pancarte porte, en tête deux écussons accolés représentant les armes du Seigneur de Trogoff et de sa femme. 

Ces armes, dessinées par M. Flagelle, sont pour l’écusson du mari : D’argent au Lion de sable

Et pour celui de la femme : D’argent au pin de sinople soutenu de deux cerfs affrontés et rampants de sable s’appuyant contre le tronc du pin

Il nous a paru curieux de rechercher quelles familles portaient ces armoiries. M. de Blois, d’après des notes manuscrites qui lui appartiennent avançait avec raison que le bourg de Plouescat était le siége de la justice de la seigneurie de Trogoff et que cette seigneurie appartenait alors à M. Eon de la Villebague qui avait en effet pour armes celles qui sont en tête de la pancarte. 

D’un autre côté des documents incontestables m’indiquaient que M. des Nos des Fossés était en 1758, seigneur de Trogoff, châtellenie de haute moyenne et basse justice et je trouvais que les armes de des Nos étaient les mêmes que celles décrites plus haut, si ce n’est que le lion est couronné de gueules. 

Je crus d’abord que M. de Blois, tout expert qu’il est en ces matières, aurait pu se tromper. Des documents que je trouvais m’entretinrent dans mon erreur pendant quelque temps. J’en parlai à M. le Men qui voulut bien faire avec moi des recherches. Elles nous ont conduit à examiner un point qui, sans offrir grand intérêt au début, nous a amenés à penser que la question valait la peine de vous présenter une notice. 

En effet nous avons reconnu, après avoir dépouillé les nombreuses pièces qui composent plus de 30 cartons des archives, que les noms des seigneuries de Trogoff et de Kérouzéré avaient donné lieu chez la plupart des auteurs, qui ont écrit sur l’histoire de Bretagne et sur un grand nombre de familles bretonnes, à des confusions et à des contradictions rendant toute recherche impossible. 

Ces contradictions, ces contusions, ces inexactitudes s’expliqueront facilement quand je vous aurai dit : 

1° Qu’il  y a deux seigneuries ou deux châtellenies de Trogoff ; 

2° Qu’il y a, touchant chacune d’elles, deux terres appelées Kérouzéré (ou Kérouséré) ; 

3° Qu’il y avait entre les familles à qui appartenaient l’un où l’autre Trogoff, des alliances, des liens de parenté ; 

4° Que les seigneurs de l’un des Trogoff eurent à certaines époques des terres ou des droits seigneuriaux dans l’autre Trogoff, droits qui ont nécessité des actes contribuant à la confusion ; 

5° Que l’un des Trogoff a été possédé par la famille Eon, et par la famille Bois-Eon qui avait des droits et des terres dans l’autre Trogoff ; 

6° Que la famille des comtes de Léon a eu des alliances directes et indirectes avec les seigneurs qui ont possédé les deux Trogoff et avec les seigneurs de Kérouséré (ou Kérouzéré), et que, de côté et d’autre, les seigneurs de Trogoff ont écartelé leurs amies de celles de Léon avec une cotice pour brisure. 

7° Qu’il y a une identité presque complète entre les armes des Eon de Villebague qui possédaient, en 1758, l’une des châtellenies de Trogoff et celles des des Nos des Fossés qui possédaient à la même époque l’autre châtellenie du même nom ; 

8° Enfin, que les deux châtellenies de Trogoff avaient droit de haute moyenne et basse justice, et que, pour les appels, elles relevaient toutes deux de la juridiction de la cour de Morlaix. 

En voilà, certes, plus qu’il n’en faut pour expliquer les erreurs et les confusions que nous avons signalées. 

 

Les deux seigneuries de Trogoff étaient fort importantes ; les châteaux qui les dominaient étaient des places fortes qui ont joué un rôle dans l’histoire de Bretagne ; les familles qui les ont possédées étaient toutes marquantes et on retrouve leurs noms à beaucoup de pages de notre histoire avec ceux des familles qui leur sont alliées ; c’est ce qui nous a décidé à donner, sur les deux châtellenies de Trogoff, des renseignements qui, bien que très-incomplets, permettront d’assigner avec certitude à chaque seigneurie et à chaque famille les documents qui les concernent. 

La première seigneurie et châtellenie de Trogoff est située au Sud-ouest de Tréguier dans la paroisse de Plouégat-Moysan, évêché de Tréguier, elle possédait un château très fort. En 1356, Pierre, de Trogoff, se déclara pour Charles de Blois. Jean de Montfort prit son château et l’engagea au roi d'Angleterre qui y mit garnison et en confia la défense au capitaine Thomelin ou Tromelin qui ravageait le pays jusqu’à Morlaix, de 1356 à 1364. 

Les habitants de cette ville implorèrent le secours de du Guesclin qui mit le siége devant Trogoff, le prit d’assaut, démantela le château et le rendit à Pierre de Trogoff. 

Les sires de Trogoff portaient bannière. 

Les possesseurs de la seigneurie de Trogoff avaient haute moyenne et basse justice, les appels de leur juridiction étaient jugés à Morlaix. 

Ils avaient leurs armes et leurs bancs seigneuriaux dans l’église paroissiale de Plouégat-Moysan et dans les chapelles de Saint-Laurent-Kerbabu, Saint-Men, Saint-Trémeur. Leurs tombes se trouvaient dans l’église paroissiale de Plouégat-Moysan et leurs armes dans les vitraux, les clefs de voûtes et les sculptures des différentes églises dont nous venons de parler. 

De cette première seigneurie de Trogoff, dépendait la terre de Kérouséré, sise aux issues du bourg de Plouégat-Moysan, terre qui figure parmi les biens nobles dans différents actes et partages, mais qui ne semble pas avoir été une seigneurie distincte et qui en tous cas est de peu d’importance en regard du Kérouséré voisin de la châtellenie de Trogoff en Plouescat, évêché de Saint-Pol. 

En 1549, Claude de Villeblanche donnait en bail la Châtellenie de Trogoff, en Plouégat-Moysan, au sieur de Lesmoalc'h Maurice Meur ou le Meur, moyennant 425 livres tournois par an avec les droits et les charges qui sont : une rente de 120 livres tournois aux religieux du couvent de Guilledo, diocèse de Saint-Malo ; 30 livres par an au chapelain de Saint-Jean-du-Doigt, le paiement des gages de tous les officiers de la seigneurie et juridiction de Trogoff et autres charges anciennes. 

En 1599, le 19 septembre, Françoise du Périer, dame douairière de Trogoff, curatrice du seigneur de Trogoff, son fils, demeurant ou manoir de Trogoff, paroisse de Plouégat-Moysan, fournit aveu « des terres et héritages que la dite dame, au dit nom, tient à debvoir de foy et hommaige, rachapts, ventes, lods et aultres droicts et debvoirs seigneuriaulx sous hault et puissant Pierre de Bois-Eon, seigneur de Coetinisan, Bois-Eon, Kerbrat, Trogoff, Mainfaulte en Plouescat, Baron de Marcé, vicomte de Kérouséré en Sibiril, seigneur de Dinan, de la Bellière, chevalier de l’ordre du Roy, gentilhomme ordinaire de sa chambre, capitaine des ban et arrière-ban de l’évêché de Léon, commandeur pour S M. des ville et château de Morlaix, à cause de sa terre et seigneurie de Bois-Eon, les dits héritaiges escheus en partaige au dict présend, sieur de Trogoff, de la succession de feu noble homme Jean de Pensornou, seigneur de Trogoff, son père »

Les biens avoués sont tous situés dans la paroisse de Lanmeur, près de Trogoff en Plouégat-Moysan, évêché de Tréguier ; le seigneur dominant possédait Kérouséré (ou Kérouzéré) en Sibiril et Trogoff en Plouescat, évêché de Léon. 

D’un aveu du 20 mai 1610, rendu directement au seigneur de Bodister par Françoise du Périer, veuve de Jean de Pensornou, seigneur de Trogoff, comme tutrice de Jean son fils, devenu l’aîné par la mort de Guy ou Guyon de Pensornou, nous avons extrait ce qui suit : « A raison de la quelle châtellenie de Trogoff, il appartient au seigneur Trogoff, sur ses hommes et sujets, tous fermes, droits de court, jurisdiction, cohercion, privilége de mesme cousche à sa personne et médéans en l’endroict de son obéissance en la dicte court de Morlaix, avec jouissance de tous esmolumens de fié, scavoir : féaulté, hommaiges, rachapts, ventes, taux, amendes et confiscations des hoirans, succession des bastards, espaves, géolles, sceaux, justice patibullaire, cep, collier, prisons, et tous aultres droicts seigneuriaulx, de quoi luy et ses prédécesseurs ont jouy de tout temps immémorial à la charge de payer au seigneur de Bodister ; la somme de six vingt dix livres au terme de la Sainte-Catherine ». 

D’après un autre aveu rendu par la même Françoise du Perrier, veuve de Jean de Pensornou, la seigneurie de Trogoff, en Plouégat-Moysan, avait droit de justice patibulaire à quatre peaulx, ce qui la distingue de celle de Trogoff en Plouescat qui n’avait droit de justice patibulaire qu'à trois peaulx

Un aveu du 20 mars 1602 rendu toujours par la même Françoise du Périer donne exactement le même détail que celui du 20 mai 1610, seulement au lieu de mesme couche, on lit : mesner congé (Note : Il nous paraît évident que c’est ce dernier texte qui doit être accepté). 

En 1620 survient une sentence des juges de Morlaix, en faveur du seigneur de Trogoff, portant permission de faire bâtir prison et auditoire au bourg de Saint-Men en Plouégat-Moysan, pour y exercer sa juridiction ainsi qu’il est accoutumé. 

En 1681, d’après une vente judicielle du 23 mai, nous voyons que les seigneurs de Trogoff étaient prééminenciers de l’église paroissiale de Plouégat-Moysan, de la chapelle de Saint-Laurent-Kerbabu, de la chapelle de Saint-Men et de la chapelle de Saint-Trémeur. 

Cette même année 1681, le 9 juillet, Jacques Alain de la Mare, acquéreur de Trogoff, prend possession de cette terre. Du procès-verbal, il résulte qu’il a droit de prééminence dans la chapelle de Saint-Men, en la trêve de Lannéven, que les armes de la seigneurie de Trogoff s’y voient dans toutes les vitres ; qu’au dehors on voit sculptées en bosse les armes des familles de l'Epinay et de Goulaine précédents propriétaires ; que dans l’issue de cette chapelle est placé un poteau avec son carcan de fer et au haut du poteau les armes de la seigneurie de Trogoff ; que le même droit de prééminence existe pour la chapelle de Saint Yves Kerbabu, trève de Kerbabu, où l’on voit dans toutes les vitres les armes de la seigneurie de Trogoff ; qu’il en est de même pour la chapelle de Saint-Trémeur, trêve de Treff du Jou, que les armes de Trogoff y sont en supériorité dans la maîtresse vitre et au-dessous les armes du fief de Keroual possédé alors par René de Toulboudou sieur de Guiffos ; qu’en l'Eglise paroissiale de Plouégat-Moysan, dans la rose de la maîtresse vitre se trouvent 5 écussons armoriés d’une barre (Note : Cette barre n’est autre chose qu’une fasce, les hommes de Lois d’alors ne connaissaient pas mieux le blason que ceux d’aujourd’hui) surmontée d’une merlette et d’autres écussons au-dessous et aux deux côtés armoriés des armes en alliance du seigneur et de la dame de Trogoff sans aucun autre écusson, non plus que dans les deux vitres aux côtés de l'Epître et de l'Evangile, que dans la chapelle de l’aile du côté de l'épître, à l’une des vitres on voit les armes des seigneurs de Goulaine et de l'Epinay ; que dans le choeur du coté de l'Evangile et aussi du coté de l'Epître, existent quatre bancs avec accoudoirs aux armes de la seigneurie de Trogoff, sans qu’il y ait aucun autre banc dans le choeur ; que sur la grande cloche se voient les armes du sieur de Pensornou, précédent seigneur de Trogoff ; qu'à l’extérieur de l’église on voit un écusson en relief et en pierre de taille sur un des meneaux de la maîtresse vitre, portant les mêmes armes et aucun autre. 

Suit une longue nomenclature des privilèges et charges de la seigneurie de Trogoff, ainsi que de toutes les terres et rentes qui en dépendent. 

La fin de ce procès-verbal de prise de possession est assez curieuse pour être citée textuellement : « Finallement nous aurions entré partout comme dict est pris possession dans tous les autres appartenances et dépendances de la ditte terre et seigneurie de Trogoff, issues, franchises, sans nulle réservation de tout ce qui dépend de la ditte terre, ses circonstances et dépendances, pour avoir le dit sieur de la Mare et son dit procureur fait faire feu et fumée dans la maison et manoir du dit château de Trogoff, entré dans toutes les dépendances d’icelles et dans la chapelle du dit chateau estante dans le jardin en dépendant, marché, ouvert et fermé portes et fenêtres, arraché herbes, sonné la cloche de la ditte chapelle, plié partie des branches d’arbres, ambullé et désambullé, beu et mangié et faict tous aultres actes dénottans bonne et vallable possession, prendre en héritaiges le tout en présence tant du dit seigneur de Kermadec que plusieurs auttres assistans, sans que personne se soit présenté pour former aucune opposition à la présente prise de possession quoiqu’ayant resté au dit chateau et manoir de Trogoff toute la journée entière »

Un procès-verbal de 1725 constate que les armes de Trogoff avec un lambel d’azur étaient placées en haut de la maîtresse vitre de l’église paroissiale de Plouégat-Moysan, au parement de bois au-dessus de l’autel, au pignon oriental du choeur, aux fenêtres du côté de l’épître et de l’évangile. 

En relevant avec soin tous les documents qui existent sur le Trogoff de Plouégat-Moysan, on peut suivre cette terre depuis l’époque où elle appartenait à la famille de Trogoff jusqu’à la révolution. 

C’est cette terre qui a donné son nom à la famille de Trogoff qui la posséda pendant plus de deux siècles. Alain, fils puîné du baron de Lauvaux (Note : De Lanvaux. — Barons de Lanvaux, puînés des comtes de Vannes, aînés des Trogoff, Armes : D’argent à trois fasces de gueules), Geoffroy et de Thiphaine de Rohan (Note : De Rohan. — Puînés des comtes de Porhoët, cadets des comtes de Rennes, — vicomtes de Rohan, — ducs de Rohan, — vicomtes de Léon, — princes de Léon, — marquis de Blain, — barons de Clisson, — comtes de Porhoët, — princes de Guéméné, — barons de la Roche-Moysan, — princes de Montauban, — ducs de Montbazon, — princes de Rochefort, — comtes de Seizploué, — barons de Frontenay, — princes de Soubise, — vicomtes de Fronsac. Armes : De gueules à neuf mâches d’or, 8, 3 et 3. Les cadets de Porhoët prirent le nom de Rohan de leur château en 1105), prit le nom de sa châtellenie de Trogoff (Note : De Trogoff. - Famille d’ancienne chevalerie, a comparu dans les réformations de 1427, — 1463. — 1513, — 1543, — 1669. Portait le titre de comte avant 1789. — Seigneurs bannerets de Trogoff en Plouégat-Moysan. — Seigneurs dans les paroisses de Plouégat-Moysan, Plougasnou, Ploujean, Pommerit-Jaudy, Trémel, Goello, évêchés de Tréguier, de Saint-Pol, de Cornouailles. Les Trogoff sont cadets des barons de Lanvaux, cadets eux-mêmes des comtes de Vannes, ramage des anciens rois de Bretagne. Ils ont eu des alliances avec les plus puissantes familles de Bretagne, notamment avec les comtes de Léon et les ducs de Rohan. Armes : D’argent à trois fasces de gueules. — Quelques cadets brisèrent d’un lambel d’azur. Devise : Tout du Tout. Plusieurs auteurs indiquent pour armes d’azur à trois fasces de gueules, c’est évidemment une erreur, on a lu d’azur au lieu de lire d’argent). Il fournit 1/2 chevalier à l’ost du duc en 1294. 

Pierre de Trogoff tînt pour Charles de Blois, en 1356 sa châtellenie fut confisquée par Jean de Montfort (Note : De Montfort. — Comtes de Montfort. Armes : De gueules au Lion à la queue fourchée d’argent) qui l’engagea au roi d'Angleterre Edouard III (Note : D’Angleterre. — Rois d’Angleterre. Armes. — D’argent à trois léopards de gueules l’un sur l’autre)

Ce roi y mit pour capitaine le chevalier Olivier de Thomelin (Note : De Thomelin. — Seigneur dans les paroisses de Plertuit, — de Marové, — de Plufur ; évechés de Saint-Malo, de Saint-Brieuc et de Tréguier. Ancienne chevalerie. — Réformation et montres de 1440 à 1543. Cette famille a produit un lieutenant du château de Trogoff pour Jean de Montfort qui rendit cette place à Duguesclin et signa le traité de Guérande en 1381. Armes : Ecartelé d’azur à cinq billettes d’argent en sautoir et de gueules pleinement. Devise : A droit aller nul ne trébuche) qui fut assiégé et pris par du Guesclin en 1364. — Trogoff fut alors rendu démantelé à Pierre de Trogoff. 

En 1399, Yves de Trogoff épousait Marguerite de Léon (Note : De Léon, — Maison princière issue des anciens rois de Bretagne. Comtes et vicomtes de Léon, seigneurs de Landerneau, — Daoulas, — la Roche-Morice, — la Joyeuse-Garde, — Coatmeal, — Le Rozier, — Chateauneuf-en-Timeraie. — Noyon-sur-Andele, — Hacqueville. Famille alliée aux Coëtmen, Rohan, Trogoff, Kérouzéré, Kerret, etc. Armes : D’or au Lion morné de sable. La branche cadette ajoutait anciennement une bordure chargée de onze annelets en or, sans qu’on puisse dire quels en étaient les émaux. La plupart des familles alliées aux Léon écartelaient leurs propres armes de celles de Léon chargées d’une cotice de gueules)

Alain et Pierre leurs fils épousèrent Marguerite de Rochemélen (Note : De Roc'hmélen. — Seigneurs en la paroisse de Pommerit-Jaudy, évêché de Tréguier, fondu dans Trogoff. Ancienne chevalerie. Armes : D’azur au cygne d’argent becqué et membré de sable) et Alix de Quinquizou (Note : De Quenquizou. — Seigneurs dans les paroisses de Plougasnou, Plouézoc'h et Lanmeur, évêchés de Tréguier et de Dol. Ancienne extraction. Réformations de 1427 à 1543. Cette famille a produit un conseiller aux grands jours en 1495. Fondue dans Cazin, Tibara, Trogoff, Kermabon et Mol. Armes : De sable retté d’or), Alain épousa en secondes noces Aliette de Kerjean (Note : 1° De Kerjean. — Seigneurs de Kerjean en Plestin, évêché de Tréguier. Famille éteinte au quinzième siècle dans la famille Richard. Armes : De sable fretté d’or de 6 pièces, au franc canton de gueules chargé d’une croix d’argent. 2° De Kerjean, — seigneur de Kerjean, — Kervennec, — Kerlaouenan, — Prat ar Scao. Famille d’ancienne chevalerie a comparu aux réformations de 1443, — 1669, — dans les montres de 1481, — 1503, — 1534. — Paroisse de Plouarzel, évêché de Léon. La branche aînée s’est éteinte dans la famille de Mol. Armes : D’argent à la tour couverte de sable. Nous ignorons à laquelle de ces deux familles appartenait Aliette de Kerjean, femme d’Alain de Trogoff)

En 1430 environ la branche aînée des Trogoff tomba en quenouille et Jeanne de Trogoff épousa Olivier de Ploësquellec (Note : De Ploësquellec ou Plusquellec. — Cadets des comtes de Poher, issus eux-mêmes des comtes de Cornouailles. — Evêchés de Cornouailles et de Tréguier. Ancienne chevalerie. La branche aînée fondue dans Pont-l’Abbé, du Chastelier et de Villeblanche. Armes : — Chevronné d’argent et de gueules de six pièces. — Les cadets brisaient d’un lambe! d’azur en chef. Devise : Aultre ne veuil). 

Les Ploësquellec portèrent la châtellenie de Trogoff aux sires barons du Pont-l’Abbé (Note : Du Pont-l’Abbé. — Barons du Pont-l’abbé, — vicomtes du Gouarlot. — bannerets de Trogoff, — barons de Rostrenen. Charles épousa Jeanne de Ploësquellec. Armes : D’or au Lion de gueules, armé et lampassé d’azur. Devise : Heb chench sans varier)

En 1470, Maurice de Kerasquer (Note : De Kerasquer. — Seigneur de Quilimadec, paroisse de Ploudaniel, — évêché de Léon, — seigneur de Trogoff en Plouégat-Moysan, évêché de Tréguier. Cette famille a comparu à la réformation de 1443 et aux montres de 1503 et 1534 en équipage d’homme d’armes. Elle s’est éteinte en 1595 dans ses familles de Penancoët et Barbier. Armes : D’argent à deux haches d’armes de gueules posées en pal), seigneur châtelain de Trogoff en Plouégat-Moysan, reçoit aveu de Guéguen Le Moal ou Moallic (Note : Le Moal ou Moallic. — Seigneur de Kerloaz,  paroisse de Ploulec'h et de la Villeneuve. Paroisse de Coatréven, — évêché de Tréguier. Fondu dans Trogoff. Cette famille comparut à la réformation de 1427. Armes : D’azur à deux cygnes affrontés d’argent becqués et membrés de sable), pour fief relevant de Trogoff. 

En 1490, Trogoff appartient au seigneur de Tournemine (Note : De Tournemine. — Barons de la Hunaudaye (ou Hunandaye), — barons de Retz, — barons de Camsillon, etc. Evêchés de Saint-Brieuc, de Tréguier et de Léon. Ancienne chevalerie. — Réformations et montres de 1427 à 1534. Armes : Ecartelé d’or et d’azur. — Une branche cadette brisait d’une bordure cousue de gueules)

En 1520, au seigneur du Chastellier (Note : Du Chastellier. — Seigneurs dans les paroisses d'Eréac, de Lanrelas et de Pleslin, évêché de Saint-Malo. Anciennes extractions. Réformations de 1427 à 1513. A produit un chevalier croisé en 1248. Fondu dans Villeblanche. Catherine du Chastellier, femme de Claude de Villeblanche, nièce de Jeanne de Ploësquellec, veuve sans enfants de Charles du Pont-l’abbé, recueillit dans sa succession la châtellenie de Trogoff qui lui était revenue par la mort de Maurice de Kerasquer à qui elle en avait fait don. Armes : D’or au chef de sable, chargé d’un lambel d’argent)

En 1532, à Messie Claude de Villeblanche (Note : De Villeblanche. — Seigneurs dans les paroisses de Plouégat-Moysan et de Broons, évêchés de Rennes, de Tréguier et de Saint-Malo. Fondu dans Espinay. Cette famille a comparu aux réformations de 1513 et 1543. Elle a fourni un abbé de Quimperlé, mort en 1483, un abbé de Landévennec, mort en 1490, un grand pannetier de la Reine Claude de France en 1522, un capitaine de Rennes, un grand maître de Bretagne. Armes : De gueules à la fasce d’argent, accompagnée de trois têtes de saumon de même placées 2 et 1. La châtellenie de Trogoff passa dans cette famille par Catherine du Chastellier, épouse de Claude de Villeblanche) et à Antoine, son frère. 

En 1549, cette châtellenie est louée par Claude de Villeblanche seul seigneur à Maurice Le Meur, seigneur de Lesmoal (Note : Le Meur. — Seigneurs de Lesmoal, — de Kerharant en Guerlesquin. Famille d’ancienne extraction qui a fourni un gouverneur de Lannion, un docteur en Sorbonne, aumônier du roi, fondateur des missions étrangères. Armes : D’argent à la fasce d’azur accompagnée en chef d’un croissant de gueules)

En 1550 et 1552, Trogoff appartient à Louise de Goulaine (Note : De Goulaine — Marquis dudit lieu, — barons du Faouët, — vicomtes de Coëtquénan, — vicomtes de Saint-Nazaire, — seigneurs dans la paroisse de haute Goulaine, évêché de Nantes. Famille d’ancienne chevalerie qui a produit un gouverneur de Nantes en 1180. Il négocia la paix entre Philippe-Auguste et Henri II d'Angleterre, et reçut de ces deux princes les armes d'Angleterre et de France mi-parties. Geoffroy à la croisade de 1248. — Beaudoin, abbé de Saint-Gildas en 1548. — Gabriel de Goulaine, chevalier et l’ordre, capitaine de cinquante lances et Jean de Goulaine, baron du Faouët, son frère, commandaient les ligueurs qui prirent, en 1590, le château de Trogoff en Plouescat et le château de Kerouzéré en Sibiril. Réformations de 1430, — 1441, — 1669. Armes : Parti de gueules à trois demi-léopards d’or l’un sur l’autre qui est moitié des armes d'Angleterre et d’azur à une fleur de lys et demi d’or qui est moitié des armes de France. Devise : A cettuy-cy à cettuy-là j’accorde les couronnes), veuve de Guy, sire d'Espinay et à Jean d'Espinay, son fils (Note : D'Espinay — Marquis dudit lieu en 1573, — vicomtes de Blaison, — barons de Mathefelon, — marquis de Vaucouleurs, — seigneurs dans la paroisse de Champeaux, évêché de Rennes. Famille d’ancienne chevalerie qui a produit quatre chevaliers de Guillaume-le-Conquérant en 1066 ; un chevalier croisé en 1248 ; plusieurs cardinaux, archevêques, évêques et abbés ; deux grands maîtres, un grand chambellan, plusieurs chambellans ordinaires des ducs de Bretagne et des rois de France. Eteints en 1764. Réformations de 1438, — 1448, — 1669. Armes : D’argent au Lion coupé de gueules et de sinople, onglé d’or. — Les cadets brisaient d’une bande d’azur semées de fleurs de lys d’or. Alias : Le Lion est armé lampassé et couronné d’or. Devise : Rapellam umbras. Les Schomberg d'Espinay n’ont jamais possédé Trogoff comme le dit M. de Courcy, car la branche d'Espinay qui s’est fondue dans Schomberg n’a contracté cette alliance qu’en 1598. A cette époque Trogoff appartenait aux Pensornou depuis 1559, date à laquelle les Schomberg étaient encore allemands ; ils ne furent naturalisés qu’en 1570)

En 1555 Pierre Le Dymoine ou le Divanac’h (Note : Le Dymoyne, Dimoine, Divanac’h ou Dimanac’h. — Famille d’ancienne extraction qui posséda des fiefs dans les paroisses de Trébabu et de Plougonvelin, évêché de Léon. Réformation de 1448. — Montre de 1503. Armes : D’or à la croix engreslée de gueules) et Amice Le Roux [Note : Le Roux. — Il y a eu un grand nombre de familles Le Roux, nous donnons en cas de besoin les armes de celles qui habitaient les évêchés de Léon et de Tréguier, à l’une desquelles devait appartenir Amice, femme de Pierre le Dymoine. 1-. Le Roux, évêché de Tréguier et de Léon, paroisse de Cavan, Ploulec'h et Plourin : Ecartelé d’argent et de gueules.  Devise : Pé brézel Pé carantez (ou la guerre ou l’amour). 2-. Le Roux, marquis du Bois de la Motte, évêché de Tréguier, paroisse de Plouagat-Chatel-Audren (ou Plouagat-Chatelaudren) : De gueules à deux molettes d’or en chef, a un croissant de même en pointe. 3-. Le Roux, évêché de Léon, paroisses de Guipavas, Plouzané et Plouarzel : D’azur fretté d’argent de six pièces au chef d’or chargé d’une quintefeuille d’azur. 4-. Le Roux, évêché de Tréguier, paroisse de Merzer : Parti d’argent et de gueules à un croissant surmonté de deux étoiles de l’un en l’autre. 5-. Le Roux, évêché de Tréguier, paroisse de Pommerit le Vicomte : vairé d’argent et de gueules. 6-, 7- et 8-. Le Roux dans les mêmes évêchés, sans indication de paroisses portaient : D’argent à une branche de houx ornée de trois feuilles de sinople : D’argent à trois coquilles de sable D’argent à la channe ou marmite de sable surmontée d’un lambel de gueules (alias d’azur). Alias : Trois channes surmontées d’un lambel (sceau de 1275)], sa femme achètent aux précédents la châtellenie de Trogoff. 

En 1559 Jean d'Espinay et Louise de Goulaine sa mère, ne pouvant se faire payer, font saisir Trogoff sur Pierre Le Dymoine et sa femme et le mettent en vente ; Jean de Pensornou (Note : De Pensornou. — Bannerets de Trogoff en Plouégat-Moysan et seigneurs de fiefs en Taulé, évêchés de Tréguier et de Léon. Famille d’ancienne extraction fondue dans Huon de Kermadec. Réformations de 1443 et 1670. — Montres de 1481, 1503 et 1534. Armes : D’argent à la fasce de sable accompagnée en chef d’une merlette de même. Des procès-verbaux disent une barre au lieu d’une fasce, c’est évidemment une erreur. Les Pensornou, après leur alliance avec les Kerret, écartelèrent leurs armes de celles de Léon. ce qui ne leur fut pas contesté. Cela nous semble irrégulier, car cela ne se faisait que pour les alliances directes et si les Kerret ont pu le faire en suivant les usages établis, il n’en résultait pas le même droit pour les Pensornou. Les armes qui leur furent attribuées à la réformation de 1670 n’ont plus l’écartelé de Léon ; mais il ont porté cet écartelé pendant tout le temps qu’ils ont possédé Trogoff et nous le voyons encore sur un sceau de Jean de Pensornou en 1671, un an après la réformation précitée), fils de Jacques et de Marguerite Calloët (Note : Calloët. — Seigneurs en Plessidi, Plouigneau et autres paroisses, évêché de Tréguier. Famille d'ancienne extraction. — Réformations de 1427-1447-1543-1669. — Montre de 1479. A produit : Un conseiller du Duc Jean V, puis secrétaire du roi Charles VII en 1450. — Un évêque de Tréguier mort en 1504. — Un président de la noblesse de Tréguier qui défit les Anglais à Camaret en 1694. Famille éteinte. Armes : D’or à la fasce d’azur surmontée d’une merlette de même. — C’est le même sceau que celui des Pensornou, mais les émaux sont différents. Devise : Advise-toi), s’en rend acquéreur et la famille de Pensornou conserve cette châtellenie pendant 112 ans, et laisse de nombreuses traces de cette possession par ses arrêts de haute moyenne et basse justice, par les aveux qu’on lui rend, par ses armoiries qui sont sculptées ou peintes dans toutes les églises et chapelles, ou elle a prééminence. 

Ainsi Trogoff est possédé en 1559 par Jean de Pensornou. En 1570 par Jean de Pensornou ; sceau de 1580 écartelé de Pensornou, aux 1 et 4, aux 2 et 3, de 3 fasces vivrées ou ondées au chef chargé de 3 étoiles. Il n’y a que la famille Porzal de l’évêché de Tréguier qui porte des armoiries semblables. 

Il y a donc à supposer que Jean Pensornou, père de Jean et beau-père de Marguerite de Kerret, avait épousé une fille de la maison de Porzal (Note : De Porzal. — Seigneurs dans les paroisses de Ploudalmézeau et de Plougasnou. Evêché de Tréguier. Ancienne extraction. Réformation de 1543. Armes : D’argent aux trois fasces ondées d’azur au chef du même chargé de trois étoiles d’or)

En 1582 par Jean de Pensornou, fils de Jean qui avait été époux de Marguerite de Kerret [Note : De Kerret. — Seigneurs dans la paroisse de Saint-Martin de Morlaix, évêché de Léon. Famille d’ancienne chevalerie qui s’est alliée vers 1290 à la branche des Léon, seigneurs de Pensez. Elle a produit un gouverneur du château du Taureau en 1604, — un page du roi, — un brigadier de cavalerie. Réformations de 1426, — 1443, — 1513, et 1669. — Montres de 1481, — 1503, — 1534 en équipage d’hommes d’armes. Armes : Ecartelé aux 1 et 4 d’or au Lion morné de sable qui est de Léon, à la cotice de gueules brochant comme brisure, aux 2 et 3 d’argent à deux pigeons d’azur affrontés, becqués et membrés de gueules, qui est du Val de Kerret. Alias pour 2 et 3 les 2 pigeons becquetant un coeur de gueules. Devise : Tevel hag ober (se taire et agir)], décédée, ce qui donne lieu à l’introduction des armes de Léon dans le sceau des Pensornou et dans celui de la court de Trogoff. 

En 1586 par Jean de Pensornou de Kerampont.

En 1588 par Jean de Pensornou sieur de la Boissière.

En 1599, Françoise du Perrier [Note : Du Perrier ou du Poirier. — Comtes de Quintin en 1424, par alliance avec l’héritière de Quintin. Seigneurs dans les paroisses de Berhet, — Plufur, — Tréméven, — Plourac'h et autres, évêchés de Tréguier, de Saint-Brieuc et de Cornouailles. Famille d’ancienne chevalerie. — Réformations de 1427, — 1513, — 1536, — 1543, — 1671. — Montres de 1481 en équipage d’homme d’armes. A produit un chevalier de l’ost du duc en 1294, — un évêque de Tréguier qui entreprit la réédification de la cathédrale, — deux chevaliers de Malte, — un avocat général aux comptes. L’une des branches s’est fondue dans Laval, l’autre dans Villeblanche. Armes : D’azur à 10 billettes d’or, 4, 3, 2 et 1 (sceau, 1387). Devise : Ni vanité ni faiblesse. Alias : Un poirier (sceau de 1348)], veuve du sieur de Pensornou, dame douairière de Trogoff en Plouégat-Moysan, comme tutrice de Guy ou Guyon de Pensornou, aîné, et de Jean de Pensornou, cadet, fils de feu Jean de Pensornou, rend hommage pour des fiefs dépendants dudit Trogoff et situés en Plouégat-Moysan, au seigneur comte de Bois Eon, seigneur de Trogoff en Plouescat, évêché de Léon. En 1600 et 1602, mêmes aveux. En 1608 et 1610, mêmes aveux de Françoise du Perrier, tutrice de Jean de Pensornou son fils, seigneur de Trogoff, devenu l’aîné par la mort de Guy de Pensornou. 

En 1618, 1619, 1620, aveux de Trogoff par Jean de Pensornou, seigneur de la Villeneuve. 

En 1649 nous trouvons comme seigneur de Trogoff, Jean de Pensornou, seigneur de la Villeneuve, qui était époux de Jeanne Rogon (Note : Rogon. — Seigneurs dans les paroisses de Plurien, Erquy, la Bouillie et Morieux, évêché de Saint-Brieuc. — Famille d’ancienne chevalerie. Réformations de 1423, — 1441, — 1480, — 1513 et 1669. Jugement de l’intendance de 1702. Montres de 1483. A produit un homme d’armes dans la compagnie de Broons qui passa la Montre à Bourges en 1418, — un page du roi en 1727, — un maréchal de camp. Armes : D’azur à trois roquets d’or)

En 1650 et 1652 aveux par Jean de Pensornou de la Châtellenie de Trogoff, en Plouégat-Moysan, et de la seigneurie de Kérouséré en dépendant, aux issus du bourg de Plouégat-Moysan. 

En 1662, aveux par Jean de Pensornou seigneur de Kérampont. 

En 1665 par Jean de Pensornou, seigneur de Penaménez. On ignore le nom de sa femme, mais il ne laissa qu’une fille unique Anne de Pensornou, épouse d'Alain Huon de Kermadec [Note : Huon de Kermadec. — Seigneurs en Ploudiry, évêché de Léon. Famille d’ancienne chevalerie — Réformations de 1426, — 1448, — 1669. Montres de 1378, — 1503, — 1534. A produit un chevalier de Saint-Michel mort en 1676, — un chevalier du comte de Léon en 1270 et un autre en 1307, — un écuyer du corps et de la chambre du duc de Bretagne à Azincourt en 1415, — un chef d’escadre mort en 1787, — un capitaine de vaisseau en 1791. Armes : D’or à 3 annelets d’azur 2 et 1 et à 3 croisettes recroisettées de même 1 et 2. Devise : Enda bado birviquen (tant qu’elle existera, jamais), ou Atao da virviquen (toujours à jamais)] qui devint ainsi seigneur de Trogoff. 

En 1671, prise de possession de Trogoff par Huon de Kermadec, à cause de Anne de Pensornou fille et unique héritière de Jean de Pensornou, seigneur de Trogoff, épouse dudit sieur de Kermadec : comparaissent au même acte comme co-seigneurs de fiefs relevant de Trogoff les sieurs de Lézormel des Tourelles (Note : De Lézormel des Tourelles. — Seigneurs dans les paroisses de Plestin, Plouégat, Plougonven, Lannedern, évêché de Tréguier. Famille éteinte dans Raison. Ancienne extraction — Réformations et montres de 1427 à 1543. — Réformation de 1669. Armes : Bandé de six pièces d’argent et d’azur. Devise : Content est riche), Grassy de Keranmoal (Note : Grassy de Keranmoal. En la paroisse de Landrévarzec, évêché de Cornouailles. A comparu à la réformation de 1671 et a été débouté. Nous n’avons trouvé aucun autre document constatant que cette famille ait pu faire preuve ensuite de sa noblesse), et Cariou de Traonvily (Note : Cariou de Traonvily. — Seigneurs des Tourelles, paroisses do Loqueffret et Ploumilliau, évêché de Tréguier. Ancienne extraction. Réformations et Montres de 1445 à 1553, Réformation de 1669. Armes : D’azur à trois molettes d’or. Devise : Urgent stimuli)

En 1673, aveux par le même, ainsi qu’en 1679. 

En 1681 vente judicielle de Trogoff, saisi pour dettes par Rolland Calloët, seigneur de Lannidy sur Alain Huon de Kermadec et Anne de Pensornou sa femme et acquisition par Alain de la Mare [Note : Alain de la Mare. — Cette famille, originaire de Bretagne, s’établit en Normandie et y fut anoblie vers 1588 (ou 1580). Elle fut reconnue dans sa noblesse en Normandie en 1671 et en Bretagne en 1729. Armes : D’azur au chevron d’argent, accompagné d’un besant d’or en pointe. Alias : D’azur au chevron d’argent, accompagné de trois besants d’or, au chef d’argent chargé de trois étoiles de sable. Alias : Mêmes armes moins le chef], avec le fief de Keroual en dépendant au sieur de Toulboudou (Note : De Toulboudou. — Seigneurs dans les paroisses de Plouégat-Moysan, Loc-Malo, Plouray-Langonnet, — Plougasnou, — Ploujean et Plouezoc'h. Evêchés de Tréguier, Vannes et Cornouailles. Ancienne extraction. Réformations et montres de 1426 à 1536. — Réformation de 1669. Armes : D’or semé de feuilles de houx de sinople)

En 1683, Jacques Alain de la Mare scelle un acte de son sceau qui est d’azur au chevron d’argent accompagné de 3 besants d’or, au chef d’argent chargé de 3 étoiles de sable. Postérieurement cependant on trouve encore des jugements de la cour de Trogoff scellés des armes de Pensornou écartelées de Léon, tandis que d’autres portent les armes de la famille Alain de la Mare. 

En 1684, Jacques Alain de la Mare vivait encore et était marié à Marie Le Coroller (Note : Le Coroller. — Seigneurs dans les paroisses de Garlan et de Saint Mélaine de Morlaix. — Evêchés de Tréguier et de Léon. Famille d’ancienne extraction. — Réformations de 1427, — 1543 et arrêt du Conseil de 1717. Arrêt du Parlement de 1773. — Montre de 1536. A produit : Un gouverneur du château du Taureau. Armes : De sable au cerf passant d’or, accompagné de trois besants de même. Alias : D’azur au coq d'or) ses actes sont scellés d’un double sceau : 1° d’azur au chevron d’argent, accompagné de 3 besans d’or (il n’y a plus de chef) ; 2° D’azur au coq d’or. 

De 1687 jusqu’à 1728, Marie Coroller scelle ses actes des mêmes armes, elle était alors dame de Trogoff, veuve d’Alain de la Mare et tutrice de Jacques de la Mare ou dame douairière de Trogoff. 

En 1728, sans qu’on sache si c’est par succession ou par vente, la châtellenie de Trogoff se trouve être la propriété par indivis de Louis Florian des Nos des Fossés (Note : Des Nos des Fossés. — Seigneurs dans les paroisses de Saint-Potan, Plouer et autres, évêchés de Saint-Brieuc, Saint-Malo, Tréguier et du Mans. Famille d’ancienne chevalerie. Réformations de 1441, 1513, 1535, 1669. — Jugement de l’intendance du Maine de 1704. A produit un chevalier croisé en 1248, — trois chevaliers de l’ordre, — deux chefs d’escadre, — deux lieutenants généraux, — un maréchal de camp, — trois chevaliers de Malte, — un abbé de Redon, évêque de Rennes, puis de Verdun. Armes D’argent au Lion de sable armé, lampassé et couronné de gurules. Devise : Lion rampant n ‘est pas soumis. Alias : Tout pour honneur et par honneur. Alias : Marche droit) et de Marie-Françoise-Louise des Nos, sa soeur, comtesse douairière de Guergorlay, veuve du comte de Kergorlay (Note : De Guergorlay ou Kergorlay. — Barons de Guergorlay, barons de Pestivien, seigneurs dans les paroisses de Haut-Corlay, de Motreff et Plougonver, évêchés de Cornouailles et de Tréguier. Famille d’ancienne chevalerie. — Réformations de 1513, 1543 1671. — Montres de 1481, 1562. Alliée aux Montfort, Laval, Penthièvre, Léon, Quintin, Beaumanoir, Tournemine, Rohan, Avaugour, etc. A produit : Trois chevaliers croisés en 1096, 1249, 1270, — un chevalier tué à la bataille d'Auray en 1364, — plusieurs maréchaux de camp, — un pair de France. Armes : Vairé d’or et de gueules. Devise : Ayde-toi, Guergorlay, Dieu t'aydera)

En 1789, la seigneurie de Trogoff appartenait aux deux fils du comte de Guergorlay et de Marie-Françoise-Louise des Nos-des-Fossés, à savoir : Gabriel Louis-Marie et Louis Florian de Guergorlay. Par suite de partage, Gabriel-Louis-Marie de Guergorlay devint propriétaire unique de Trogoff. 

En 1790, son fils, Alain-Marie de Guergorlay, hérita de lui, puis il émigra. 

L’an 3, la seigneurie et châtellenie de Trogoff fut confisquée sur l’émigré Alain-Marie Guergorlay, ci-devant noble. 

L’an 4 elle fut vendue comme bien national à la citoyenne Marie-Françoise Tréal. 

Nous avons donc pu suivre la châtellenie de Trogoff en Plouégat-Moysan, depuis les temps reculés où elle appartenait à la famille de Trogoff jusqu’à l’époque où elle cesse d’être seigneurie et les documents, les familles les armoiries citées, effaceront désormais toute confusion. 

Nous eussions désiré pouvoir présenter un travail aussi complet pour la seigneurie de Trogoff en Plouescat. Mais, malheureusement les documents ici sont beaucoup plus rares. Nous allons donner un résumé de ceux que nous avons pu nous procurer et qui permettent, malgré le manque de dates, de suivre la transmission de la châtellenie jusqu’à nos jours. 

 

Bretagne

 

La deuxième seigneurie et châtellenie de Trogoff est située dans les paroisses de Plouescat et de Sibiril, évêché de Léon. Elle possédait un château fort assez important. D’après les alliance des familles qui ont possédé les deux Trogoff, les rapports qui ont toujours existé entre les terres qui les composaient, les aveux rendus à diverses époques, il semble probable que le Trogoff de Plouescat a été fondé par la famille de Trogoff qui lui a donné son nom, nom qu’elle avait pris du Trogoff de Plouégat-Moysan. Ce n’est là, du reste, qu’une simple supposition. Mais elle prend une grande consistance quand on voit qu’il y avait en la paroisse de Plouescat une famille noble du nom de Trogoff, qui portait cependant des armes différentes de celles des Trogoff de Plouégat-Moysan et qui n’est, tout porte à le croire, qu’une branche de la même famille (Note : De Trogoff. — Seigneurs de Trogoff, paroisses de Plouescat en l’évêché de Léon. Cette famille semble être une branche des Trogoff de Plouégat-Moyson. Elle a eu des alliances avec les comtes de Léon et les sires de Kérouzéré et s’est éteinte dans cette dernière famille. Armes : De gueules au lambel à trois pendants d’or)

Trogoff, était le siége d’une haute moyenne et basse-justice qui avait droit à trois peaulx seulement, tandis que le Trogoff de Plouégat-Moysan, bien que relevant pour certaines terres du Trogoff de Plouescat, avait une juridiction plus importante et avait droit à quatre peaulx

Pendant longtemps la court de Trogoff de Plouescat releva de Morlaix, comme la court de Trogoff de Plouégat-Moysan ; mais quand cette seigneurie fut réunie à la châtellenie de Kérouzéré, en Sibiril, pour ne former qu’une même baronnie, elle releva de la Justice de Lesneven. 

Près de cette deuxième seigneurie de Trogoff se trouvait la châtellenie de Kérouséré (ou Kérouzéré), qui comme la châtellenie de Trogoff, portait bannière, dont les seigneurs furent aussi châtelains de Trogoff à une époque reculée et qui fut réunie à Trogoff pour former une baronnie sous le nom de Trogoff Kérouzéré. 

Le château fort de Trogoff subit en 1590 le même sort que celui de Kérouzéré, il appartenait alors au sieur de Bois Eon et tandis que le malheureux de Kerdraon défendait Kérouséré, on prit Trogoff qui fut rasé et la chute de ce château entraîna celle de Kérouséré qui tomba au pouvoir des ligueurs et fut démantelé mais non détruit. 

Le seigneur de Kérouzéré épousa à une époque, que nous ne pouvons préciser, la dernière héritière de Trogoff et la seigneurie lui advint en héritage (Note : De Kérouzéré. — Bannerets de Kérouzéré et de Trogoff, paroisses de Sibiril et de Plouescat, évêché de Léon. Ancienne chevalerie : Réformations de 1426, 1445. — Montres de 1503, — 1534 en équipage d'hommes d’armes. Cette famille a produit un échanson du duc Jean V, présent au siége de Châteauroux en 1420, qui délivra le duc détenu par les Penthièvre, — un juge universel de Bretagne en 1423, — un conseiller et chambellan du duc François II en 1462, — un évêque de Léon mort en 1445 (ou 1440). Armes : De pourpre au Lion d’argent. Alias : D’argent au Lion de pourpre armé et couronné d’or. Devise : List, list (laissez, laissez)

La branche aînée de Kérouzéré tomba en quenouille et son héritière épousa le sieur de Kérimel de Coëtnizan (Note : De Kérimel-Coëtnisan (ou Kérimel-Coëtinisan). — Bannerets de Kérouzéré, seigneurs dans les paroisse de (Kermaria-Sular) Goudelin, Pluzunet et Guingamp, évêché de Tréguier. Ancienne chevalerie — Réformations de 1427, — 1467, — 1535, — 1543. Cette famille dont la branche aînée s’est fondue dans Barac'h et Cosquer de Rosambo a produit un maréchal de Bretagne, ami du connétable Du Guesclin et son compagnon dans toutes ses guerres, — un chevalier tué en 1396 à la bataille de Nicopolis. Armes : D’argent à trois fasces de sable) auquel elle porta Trogoff. 

En 1640, d’après le dictionnaire des fiefs, la châtellenie de Trogoff appartenait à la famille de Bois-Eon (ou Boiséon) (Note : De Bois-Eon. — Comtes de Bois-Eon, — vicomtes de la Bellière, — barons de Marcé, — barons de Trogoff-Kérouzéré, paroisses de Lanmeur, de Plouescat, de Sibiril, évêchés de Léon, de Dol et enclaves de Tréguier. Famille éteinte. Ancienne chevalerie. Réformation de 1427 et 1671. Cette famille a produit un chevalier en 1280, — un commandeur de Saint-Jean de Jérusalem mort en 1469, — un célèbre capitaine pendant la ligue qui devint gouverneur de la ville et du château de Morlaix et gentilhomme ordinaire de la chambre du roi. Armes : D’azur au chevron d’argent accompagné de trois têtes de léopard de même. Devise : Talbia) et y resta pendant un grand nombre d’années. Nous l’avons déjà vue possédée par cette même famille de 1599 à 1610 dans des aveux rendus au seigneur de Bois-Eon, sire de Trogoff en Plouescat, par Françoise du Perrier et Jean de Pensornou, son fils, sieur et dame de Trogoff en Plouégat-Moysan. 

Un sieur de Bois-Eon ayant épousé, au XVIème siècle, l'héritière de Kérimel Coëtnisan (ou Coëtinisan), hérita par elle de la châtellenie de Trogoff. C’est lui qui en était le propriétaire et qui tenait pour le roi, quand la ligue prit et rasa Trogoff. Le château détruit, Bois-Eon, ruiné par les guerres de la ligne, vendit Trogoff au sieur de Poulpry (Note : De Poulpry ou du Poulpry. — Barons de Kérouzéré-Trogoff, paroisses de Ploudaniel, Saint-Frégant et autres, évêché de Léon. — Famille éteinte en 1827. Ancienne chevalerie. — Réformation de 1443 et 1669. Montres de 1503 et 1534. Cette famille a produit un chevalier croisé en 1248, un président aux enquêtes chantre de Léon et doyen du Folgoat en 1595. Plusieurs conseillers au parlement, — un maréchal de camp, un lieutenant général. Armes : D’argent au rencontre de cerf de gueules). Puis la châtellenie et tous ses droits passèrent à la famille de Bréhant (Note : De Bréhant. — Comtes de Plélo, vicomtes de l'Isle, barons de Mauron, — bannerets de Bréhant, châtelains de Trogoff-Kérouzéré, seigneurs dans les paroisses de Bréhant, Loudéac, Iffignac, Sibiril et Plouescat, évêchés de Léon et de Saint-Brieuc. Fondue dans du Plessix-Richelieu, ducs d'Aiguillon 1740. Ancienne chevalerie. — Réformations de 1423, 1513, 1535 et 1669. Cette famille a produit un abbé de Saint-Aubin en 1163, — un chevalier croisé en 1248, — un gentilhomme de la chambre de Henri IV en 1605, — un ambassadeur en Danemark, tué au siége de Dantzig, en 1813. — un chevalier de Malte en 1660, — un maréchal de camp. Armes : De gueules au léopard d’argent. Devise : Foy de Bréhant vaut mieux qu’argent. La branche des vicomtes de l'Isle portait de gueules à 7 mâcles d’or, 3, 3 et 1), à la famille des Clos (Note : Des Clos. — Bannerets de Trogoff-Kérouzéré, évêché de Léon. La noblesse de cette famille fut reconnue par la protestation de 1788. Elle a produit un connétable de Rennes en 1701 qui devint secrétaire du roi en 1711. Armes : D’or au chevron brisé d’azur, accompagné en pointe d’une ancre de sable au chef d’azur chargé de trois étoiles d’or. Alias : De gueules au léopard d’argent, un pal losangé d’or et de sable brochant. Devise. — Salus in adversis), à la famille de Larlan (Note : De Larlan. - Seigneurs de Kercadio, de Rochefort et autres fiefs. — Paroisse de Noyal-Pontivy, évêché de Vannes. Ancienne chevalerie. — Réformations de 1448, 1536 et 1668. Famille qui a produit plusieurs conseillers au parlement dont l’un fut commissaire réformateur de la noblesse en 1668. — Trois présidents à mortier. Armes : D’argent à la croix de sable chargée de 9 mâcles du champ. Alias : d’argent à 9 mâcles de sable posées en croix), à la famille Eon du Vieux-Chatel et de Villebague (Note : Eon du Vieux-Chatel. — Seigneurs de Villebague. Evêché de Saint-Malo. Châtelains de Trogoff, évêché de Léon. Noblesse reconnue par l’intendance en 1709 et par la protestation de 1788. — Réformations de 1478 et 1513. Cette famille a produit trois secrétaires du roi. Armes : D’argent au Lion de sable. Ce sont ces armes qui sont gravées en tête de la pancarte de Plouescat)

C’était le sieur Eon de Villebague, riche propriétaire habitant la terre de Villebague, près de Saint-Malo, qui en était seigneur en 1758. 

L’arrêt de 1758 qui est mentionné dans la pancarte de Plouescat, communiquée par M. Flagelle, a été rendu au profit du seigneur de Trogoff à raison de contestations élevées sur le montant des droits et redevances dues à cette seigneurie. 

Les armes qui figurent en tête de cette pancarte et qui sont d’argent au Lion de sable sont bien celles de la famille Eon ; l’écusson de son alliance indique que la femme du sieur Eon de Villebague était une fille de la famille Nouël ou Nouvel à laquelle a appartenu un ancien évêque de Quimper et de Léon (Note : Nouvel — Nouuel — Novel — Noël, — Nédellec. — Seigneurs dans les paroisses de Louannec, Merzer, Ploujean, Plourin, Plougasnou, Plouigneau, Guimaëc, Pordic, Trédarzec, Ploumogeur, évêché de Tréguier. Ancienne extraction. — Réformations et montres de 1426 à 1543. Réformation de 1669. Cette famille a fourni : Hervé, général de l'ordre de Saint-Dominique, mort en 1323. — Vincent Nouuel de Kermadéza, gouverneur du château du Taureau en 1553 et 1555. Plusieurs auteurs prétendent que le père Joseph, dit l'Eminence grise, confident et confesseur de Richelieu et qui fut maintes fois sur le point d’être nommé cardinal, était de cette famille, fils du sieur Nouvel de Kerven en Guimaëc. Nous pensons qu’il y a là une erreur, car la plupart des auteurs disent que le père Joseph se nommait Le Clerc du Tremblay. D’autres. disent qu’il fut le parrain et le directeur de Joseph Nouvel de Kerven et vint souvent visiter ce jeune homme à Morlaix. Ce fut lui qui décida sa vocation et le fit entrer sous le nom de père Joseph dans l’ordre des Capucins. C’est sans doute ce nom de Père Joseph qui a causé la confusion de quelques auteurs de biographies. Joseph Nouvel de Kerven, fils du sieur de Kerven et de Françoise Callouët, fondait un couvent de Capucins à Sedan en 1640. Il était célèbre comme prédicateur ; sa mère avait fondé les Calvairiennes de Morlaix en 1625. Mgr Don Anselme Nouvel, de l’ordre de Saint-Benoît, évêque de Quimper et de Léon à partir de 1871, est le descendant de cette famille. Armes : branche aînée : De sable au cerf passant d’or. Branche cadette : D’argent au pin de sinople, accosté de deux cerfs de sable rampants affrontés soutenant le tronc de l’arbre. Devise : Tout bien ou rien. C’est à la branche cadette qu’appartient Mgr l’évêque de Quimper, c’est à elle aussi qu’appartenait la dame Eon de la Villebague dont les armes sont gravées en tête de la pancarte de Plouescat)

L’une des filles du sieur Eon de Villebague et du Vieux-Chatel et de la dame Nouvel son épouse, fut mariée à M. de Rosnyvinen, marquis de Piré (Note : De Rosnyvinen. — Marquis de Piré. — Comtes de Maure. — Barons de Lohéac. — Châtelains de Kérouséré-Trogoff, seigneurs de fiefs dans les paroisses de Ploudiry, Plouescat, Sibiril, évêché de Léon et de Dirinon et Loperhec, évêché de Cornouailles. Ancienne chevalerie. — Réformations de 1426-1448 et 1669. — Montre de 1562. Famille qui a produit : Un chevalier en 1300. — Un 1er échanson de Charles VII. — Trois maîtres des eaux et forêts — Deux chambellans de Louis XI et de Charles VIII. Deux gouverneurs du château de la Roche-Morice. — Des chambellans de Pierre et de François II — Un capitaine tué à la bataille de Saint-Aubin du Cormier avec quatre autres Rosnyvinen. — Un capitaine de 100 lances à la conquête de l'Italie sous Charles VIII. — Un maréchal général des logis du roi. — Des capitaines de Vire, Argenton et Caen. — Un président de la noblesse par élection aux Etats de 1770. — Un lieutenant général, — Un député chevalier d’honneur de la princesse Bacchiocchi née Elisa Bonaparte. Armes : D’or à la hure de sanglier de sable, arrachée de gueules, allumée et défendue d’argent — Les cadets brisaient d’une bordure engreslée de gueules. Devise : Défends-toi ! Alias : Non ferit, nisi loesus) et reçut en partage une part de la baronnie de Trogoff-Kérouzéré. Une autre de leurs filles épousa l’aîné de la maison de Penfeuntenyo de Cheffontaines (Note : De Penfeunteniou ou de Cheffontaines. — Seigneurs dans les paroisses de Sibiril, Cléder et le Minihy, évêché de Léon. Ancienne chevalerie.— Réformations de 1426-1446-1669. — Montres de 1481-1503-1534 en équipage d’hommes d’armes. Cette famille a produit Hervé, chevalier en 1310. — Un général des cordeliers, archevêque de Cesarée, mort en 1594 — Un page du roi en 1765. — Un général de brigade. — Deux maréchaux de camp. Armes : Burellé de 10 pièces, de gueules et d’argent) et reçut aussi eu partage une moitié de la baronnie de Trogoff-Kérouzéré. 

Enfin M. du Beaudiez (Note : Du Beaudiez.. — Sieurs du Rest et de La Motte, paroisses de Landunvez et Plabennec, évêché de Léon. Ancienne extraction. — Réformations de 1443-1448-1668. — Montres de 1503-1554. Cette famille a produit 2 volontaires pontificaux dont un tué à Castelfidardo. Armes : D’or à 3 fasces ondées d’azur, un trèfle de même au canton dextre. — Alias surmontées de 2 coquilles de gueules) acquit le château et l’enclos de Trogoff qui lui furent vendus par M. de Rosnyvien de Piré. 

Il nous a été impossible pour cette deuxième châtellenie de Trogoff d’indiquer d’une manière précise les dates comme pour la première. Cependant nous croyons être arrivé à donner sans interruption les noms de ses différents propriétaires et leurs armoiries. 

Il nous paraît impossible désormais quand on trouvera quelque nouveau document concernant l’une ou l’autre des châtellenies de Trogoff, de faire une erreur ou une confusion (V. De Montifault).

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