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LES PRÉÉMINENCES DANS L’ÉGLISE DE SERVEL |
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Des prééminences en l’église de Servel et des anciens seigneurs de cette paroisse.
Jadis les murs, les autels, les bancs, les prééminences et les signes honorifiques que possédaient jadis les seigneurs de KERDUEL dans l’église de Servel, donnèrent longtemps de l’ombrage aux seigneurs de LANNION. Cet éclat et cette gloire de supériorité appartenant à une seigneurie rivale de la leur, les offusquaient et devinrent souvent pour eux l’objet de litiges ou l’impartialité du juge mortifia plus d’une fois leur esprit un peu jaloux et superbe.
Nous ne reproduisons par ici en détail toutes les protestations des procureurs fiscaux des seigneurs de Lannion contre ces supériorités, nous nous contenterons d’énumerer aussi exactement que possible les prérogatives et les prééminences respectives de ces deux maisons, dans l’église de Servel, tout en signalant à la fois les droits légitimes de quelques autres seigneurs qui, plus humbles et plus modestes, ne tempèrent jamais dans ces contentions honorifiques.
Il est constant que les
seigneurs du Faou, de Kerduel, de Kererchalsi, de la Salle, etc…, ont été de
temps immémorial reconnus comme hauts justiciers de la paroisse de Servel et
qu’ils y ont toujours joui des prérogatives et des honneurs decernés en tout
autre lieu, au seigneur lige souverain et principal de la localité. De là les
bancs clos, les enfeux et les autres insignes de prééminences que possédaient
jadis ces seigneurs dans le grand chœur de l’église de cette paroisse. De là
aussi le rang subalterne occupé dans le même lieu par les attributs héraldiques
des seigneurs dont la bienfaisance avait, elle aussi, enrichi ce monument
religieux. De là encore toutes les seigneuries secondaires en possession
d’insignes honorifiques dans cette église n’en jouissaient qu’à titre de vassaux
de cette seigneurie lige et souveraine et à cause des terres qu’elles
possédaient dans les enclaves du riche et important fief du Faou, Kerduel, etc..
Mais avons-nous besoin de le dire ? A tous ces privilèges les Seigneurs de
Kerduel ajoutaient un dernier titre : c’était celui de fondateur et patron de
l’église. Pour marque et garantie de cette inféodation, ceux-ci avaient de temps
immémorial fait incruster ça et là leurs armes en supériorité dans les murs de
ce monument religieux et exhibaient nombre d’aveux, qui enserraient celui-ci
dans les délimitations de la seigneurie du Faou et de Kerduel.
Mais pour faire mieux respecter les droits d’un chacun, arrivons ici aux détails et dépouillons une à une les chartes honorifiques des anciens seigneurs de Servel.
Au chevet de la grande nef dans la grande verrière, apparaissaient en supériorité les armes du Roi et un peu au-dessous, du côté de l’évangile, celles de la maison de KERDUEL, et non loin de là, au pied du grand autel, se trouvaient les bancs et les tombes de la même maison. Enfin, à l’extérieur, au-dessus de la clef de voûte du grand vitrail se voyaient deux pierres revêtues des armes des mêmes seigneurs.
La première chapelle du côté de l’épître, dédiée à Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle, portait le nom de chapelle de Keridrivin, et appartenait aux seigneurs de KERPRIGENT . Un enfeu, une fenêtre et un autel blasonnés des armes de cette maison en étaient les seuls ornements. Un pan de mur la séparait de la chapelle de KERBOURIC, dédiée alors à Saint-Joseph.
Auprès de la porte de la sacristie, au-dessus de l’autel de Saint-Jean, était une petite verrière armoriée des armes de la maison de LANNION, et indiquant par suite que cette seigneurie avait encore d’autres prééminences en ce lieu. Un peu au-dessous, étaient les enfeux et bancs de la maison de GOAZVEN, et ceux des seigneurs de KERIVOALEN.
A l’intérieur du cancel, du côté de l’évangile, apparaissaient en supériorité les bancs et les tombes de la maison de KERGOMAR , et ceux des TROGOFF de KERLEAU. Sur le pilier qui soutenait la première arcade du sanctuaire (côté de l’évangile) étaient gravées les armes des anciens seigneurs de KERVEGANT, c’est-à-dire des DU TERTRE en alliance avec les BOISGELIN.
Du côté de l’épître, étaient des prééminences appartenant à la maison de LANNION. Comme on le voit, ici encore, cette seigneurie avait ses prééminences dans un lieu un peu subalterne pour offusquer celles des seigneurs de Kerduel et Faou.
Enfin, à la grille qui fermait le cancel, dans la grande nef, était jadis adossé un ancien autel primitivement dédié à Notre-Dame-de-la-Clarté ou « Clairison » ; puis connu (XVII° siècle) sous le Vocable du Rosaire. Là étaient les prééminences de la maison de LAUNAY. (Sources : Le Lannionnais du 24 février 1855).
(pour la
seigneurie de Keridrivain)
DU FRESNE
« de sinople au chef endenté d'or chargé de 3 tourteaux de
gueules. »
[1626] Aveu de noble et puissant Mre Claude HINGANT et Dame Anne de LISCHILDRY [lire LEZILDRY], son espouse, seigneur et dame de Kerduel, Crechaley, Pleumeur-Bodou, Le Fou, Kerysac, La Salle-au-Chevallier, Keroscoët, etc…, lesquels ont cogneu et advoué ce qu’ils fait par ceste, tenir prochement ……
« Item la seigneurye, fieff et jurisdiction proche et lige sur les terres
cy apprès que tient dudit seigneur de Kerduel, à foy, homage, rachapt, vante,
lodz, droit de chambelenage et tous autres debvoirs seigneuriaux Jan DU FRESNE,
escuier, sieur de la Vallée. Scavoir sur le lieu et manoir de Kerisdrivin ……
comme aussy appartient audit DU FRESNE, à cause de sadicte terre de Kerisdrivin,
une chapelle en l’église parosschialle dudit Selvel, la plus haulte du costé de
l’épistre, appellée la chapelle de Kerisdrivin, à prendre depuis l’image de
Saint Sebastien jusques au pignon meridional de ladicte chapelle avec les deux
longères faisantes les deux costés d’icelle, dans laquelle y a un autel, deux
viltres l’un au-dessuz dudit autel et l’autre au-dessus de l’arcade et voulte
estante audit pignon. Audit manoir de Kerduel le vingt uniesme jour de novembre
mil six centz vingt et six avant midy ». (Sources : A.D. 44, B 1645 (aveu de
Kerduel, f° 251 à 256)).
[1641] Declaration, adveu, tenu et denombrement
des herittages, terres, rantes, cheffrantes, fieffs, préminances d’église,
droicys honnorifiques et prerogatives que Jan DU FRESNE, sieur de la Vallée,
Keridrivin, etc.., tient et possède prochement et noblement au fieff du Roy,
nostre sire ……
« Ledit aveu mentionne : …… une chapelle dans l’église
paroissiale de Servel, la plus haute du coté de l’épitre, avec banc et
escabeau ; droit de presentation d’un chapelain pour la celebration d’un
anniversaire fondé en 1412, par Yvon de MORIZUR.
Toutes lesquelles choses
appartiennet audit sieur de la Vallée, pour les avoir acquises de dame Claude de
LESMAES, dame de Morizur en l’an mil six cent dix neuff » (Sources : A.D. 22,
E 2056).
[1682] Declaration et denombrement des terres, maisons et herittages que dame Louise de KEROURGUY, dame douairière de Kermazé, en privé et comme curatrice de ses enfants estants au nombre de trois, scavoir escuyer Jacques de KERANNOU, Janne et Marguerite de KERANNOU ses sœurs puisnées demeurant en sa maison en cette ville de Lannion, possède noblement du roy nostre sire ……
« Scavoir, le lieu et manoir noble de Keridrivin, scittué en la parroisse de
Servel, frairie du Kerillis avecq touttes ses terres, bois, issues, franchises,
fiefs, prééminances d’eglise, droicts, prerogatives, coulombier, moulin,
estangs, pescherye et autres droicts prohibitifs dont la description ensuit :
La chapelle despendante dudit manoir de Keridrivin estante sittuée en forme
d’aille du costé de l’epistre la plus haulte en l’esglise parroichialle dudit
lieu à prendre depuis l’emplacement de l’image de Monsieur Saint Sebastien
jusques au pignon meridional de laditte chapelle avecq ses deux longères, en
laquelle chapelle y a un aultel, où est posé l’image de nostre dame de Bonnes
Nouvelles, deux vitres l’une au dessus dudit autel, et l’autre au pignon au
dessus de l’arcade et voute y estant lesdittes vitres armoyées de sinople au
chef d’or endenché, chargé de trois tourteaux de gueulle, quy sont les armes
entiennes de laditte maison de Keridrivin, encore d’azur à trois cheffrons [lire
chevrons] d’argent [Note : MORISUR, ancien seigneur de Keridrivin : « d’azur, à 3 chevrons
d’argent »], et autres armes en alliance, y ayant un bancq et escabeau
clos, et touttes les tumbes de laditte chapelle appartenantes à laditte
seigneurie de Keridrivin, où il y a droict de chapellenie et de representation
d’un chapellain, suivant les fondations cy devant faittes dont la dixme dudit
Keridrivin quy a cours sur quelques terres au seigneur de Barach a esté donnée
pour retribution et sallaire des messes ordonnées par laditte fondation aussy
bien que sur quatre convenants y devant appartenants au sieur de Kerfoz
Kernechriou, et le convenant Bigorn, avec trois autres pièces de la terre
dépendant dudit manoir de Keridrivin ……
…… ce jour dix septiesme decembre mil
six centz quatre vingt deux ». (Sources : A.N., P 1634, f° 245 à 251).
(pour les seigneuries de Kerduel et du
Faou)
HINGANT
« de sable à 3 épées hautes d’argent, garnies d’or. »
[1626] Presants en droict et personnellemnt establys ont esté devant nous notaires …… noble et puissant Mre Claude HINGANT et Dame Anne de LISCHILDRY [lire LEZILDRY], son espouse, seigneur et dame de Kerduel, Crechalsy, Pleumeur-Bodou, Le Fou, Kerysac, La Salle-au-Chevallier, Kerascoët, etc…, lesquels ont cogneu et advoué ce qu’ils fait par ceste, tenir prochement ……
« Cognoist aussy ledict seigneur de Kerduel tenir prochement et noblement du Roy soubz ladicte chastellenye de Lannion, à cause de sadicte terre et seigneurye du Fou touttes et chacune les préminences et droicts honnorifficques qui luy appartennent par droit privatiff et prohibitiff à tous autres en l’église parroshialle de Selvel. Scavoir les marques plus éminentes et plus honnorables en icelle apprès Sa Majesté, comme possédant le plus grand et ample fieff de ladicte parrouesse, estant les trois quartz d’icelle ou plus tenuz en proche et arrière fieff et domaine dudict seigneur de Kerduel.
Item un bancq, accoudouer et enffeu soubz iccelluy dans le cœur de ladicte églize parroichialle de Selvel, joignant le premier et plus haut pillier quy separe ledict cœur de l’aisle du mesme costé et d’aultre costé joignant au coign du marchepied du grand autel de ladicte églize et à autre enffeu et pierre tumballe apartenante à noble home Guillaume de CRECHRIOU, sieur de Kerfos et du Goazguen, et du boult subzain abboutist à autre enffeu qui est au pied du sacraire entre ledit marchepied et la tumbe enlevée du sieur de KERVEGAN. Plus autre enffeu et pierre tumballe appartenante audit Seigneur de Kerduel qui est au milieu du cœur, joignante d’un costé à ladicte tumbe dudit Crechriou, Sr de Kerfos, d’autre costé à autre enffeu et pierre tumballe à un nommé LOPPES et aboutist au milieu dudit marchepied, laquelle tumbe dudit seigneur de Kerduel est armoyé d’un escusson sur lequel est gravé et insculpé un lion avec le nom de Jan LE DIGARCHAR jadys seigneur de Kerpilchoat. …… audit manoir de Kerduel le vingt uniesme jour de novembre mil six centz vingt et six avant midy ».
[1626] Titres présentés par Claude HINGANT et Anne de LESZILDRY pour justiffier
de leur seigneurie du Fou, en Servel.
« - Adveu et inféodation présentée au
Roy par noble et puissant Claude DU PARC de VALLIER, seigneur de Locamaria, du
manoir, terre et seigneurie du Fou, en la parroesse de Selvel avecq tous droitz,
herittages, privillèges, préminences, prerogatives, juridiction, haulte, moienne
et basse justice, patibullaires à quatre pilliers et autres choses en
dependentes, declarez au dict aveu pages 180 et 181, dattée du dix neuff de
juing 1573 ; signé Claude du Parc, J. Toulcoët et P. Kersulgen, et scellé.
- Contract contenant la vendition faicte par ledict seigneur de LOCMARIA audict Louis HINGANT en son vivant de Kerduel, de ladicte seigneurie du Fou et de ses appartenances et droicts en dependants sans aucune reservation ; par exprès les droicts de fondation et intersigne de noblesse dependants de ladicte seigneurie en ladicte parroesse de Selvel et ailleurs, datté du saiziesme de septembre 1583, signé P. Bobony et H. Bobony.
- Quittance de cinq cent livres tournois paiez pour lots et vantes dudict contract au fermier du domaine du roy audict Lannion du dix neuff d’octobre 1585, signé G. Falleguan.
- Deux autres quittances de la somme de six vingt treize [133] escus par ledict sieur de Kerduel payés au seigneur de Piennes ayant le droict du Roy par engagement pour l’excédent de vantes dudict contract, autre et par dessus ladicte somme de cinq cens livres paiés audict Falleguan, icelles deux quittances dattés du vingt huict d’aoust 1584, signés Piennes, P. Menguy et Kerivoal.
- Acte de prise de possession au pied dudict contract des choses transportées par icelluy datté du cinquiesme d’octobre 1583, et la rellation des bannies dudict contract estante aussy au pied d’icelluy, dattée des neuf, seize et vingt troisiesme dudict mois, signé J. de Coullebeuff, sergent.
- Un papier de greffe de ladicte cour et juridiction du Fou, scavoir en l’audictoire de Lannion datté au premier feillet du quinziesme de juillet 1527 et au 37° feillet du traiziesme de juing 1564.
- Autre papier de greffe desdictes seigneuries, cour et juridiction de Kerduel, Crechalsy et du Fou, datté au premier feillet du deux aoust 1610 et au trente sixiesme feillet du vingt huictiesme de juillet 1617, signé au trente septiesme feillet verso Philippes du Cameru seneschal, Guillaume Taillart procureur d’office, Yvon Lescouarz et L. Bigot.
- Arrest de ladicte Chambre du cinquiesme de decembre mil six cens vingt et six, signé P. Monnier et scellé, par lequel ladicte Chambre a declaré acte audict Claude HINGANT, seigneur à present de Kerduel et du Fou, de la representation par luy faicte dudict aveu et qu’il est conforme à l’original estant en ladicte Chambre et ce pour luy valloir ainsiy qu’il appartendra ».
Au rapport des conclusions du Procureur du Roi sur l’aveu des sieur et dame de Kerduel, etc.. , lesdictes conclusions dattées du 15 septembre 1627. (Sources : A.D. 44, B 1645 (aveu de Kerduel, f° 1, 193, 194, 332, 342 et 343)).
[1626] Aveu et dénombrement donnés au Roi le 21e de novembre 1626 par noble et puissant Mre Claude HINGANT et par Dame Anne de LESHILDRI, sa femme, seigneur et dame de Kerduel, de Crechalsi, de Pleumeur-Bodou, du Fou, de Kerissac, de La Sale-au-Chevallier, et de Kerascoët, etc…, desdites terres, Seigneuries et Manoirs nobles de Kerduel, de Crechalsi, de Plemeur-Bodou, du Fou et de la Sale-au-Chevalier, qu’il tenoit de Sa Majesté prochement, noblement et en foi lige, sous la juridiction et chatellenie Roiale de Lannion, à devoir d’homage, chambelenage, lots, ventes, rachats, sous rachats, et autres droits seigneuriax, que vassal noble doit au Roi, son Souverain Seigneur, selon la nature du fief, et la coutume du péis.
« Lesquelles seigneuries et leurs appartenances en fonds domaines convenans, consistoient en fiefs, juridictions, bailliages et droits de Prevôté et privilèges de menée, rentes par deniers froment, seilles ou seigles, orges, moutures, avoines, chapons, poules et poulets, corvées, rachats, sous rachats, dîmes, qu’autres devoirs quelconques, ensemble les bois anciens de haute futaie, tant en bocages qu’en allées et rabines, et autres bois taillis et de reveau, garennes, moulins, étangs, aqueducs et reservoirs d’eaux, isles au rivage de la mer, avec les droits honorifiques, prérogatives et prééminences d’église, chapelles particulières et chapelainies et enfeux et droits de sépulture, bancs, escabeaux et acoudoirs, fenêtres, vitres, écussons, armes et armoiries, tant en relief qu’en peinture, droits prohibitifs, même le droit et possession de haute, basse et moienne justice, et de fourches patibulaires à quatre piliers, foires et droits de halles, de guet, et coutume, cep et colier, tous fermes, droits, épaves, landes, frots communs, galois et autres droits et prérogatives de noblesse. Le tout échu audit Claude HINGANT par la mort arrivée l’an 1591 de noble et puissant Mre Louis HINGANT, son père, vivant Sgr desdits lieux, excepté seulement ce qui étoit assis dans les paroisses de Pinguenant et de la Cannelée, et qui étoit échu à ladite dame de Kerduel, par la succession de dame Isabeau LE LAGADEC, sa mère, morte dès l’an 1607. Cet acte signé Claude Hingant, et Anne de Leshildri, et passé devant François Carluer et François Kerrivoal, notaires au siège de Lannion, juridiction de Tréguier, fut reçu en la Chambre des Comptes à Nantes le 1er de décembre 1627 » (Sources : Preuves de noblesse de Jean-Charles Hingant de Kerissac présenté pour être reçu Page du Roi dans sa grande écurie en juin 1709 - Archives personnelles de Jean-Jacques LARTIGUE).
(pour la seigneurie de
Kerprigent)
de KERPRIGENT
« d'azur au léopard d'or, accompagné de 3
quintefeuilles du même. »
[1678] Déclaration que
fournist au Roy nostre souverain seigneur Messire Gilles de QUERPRIGENT,
seigneur dudit lieu, des maisons, terres et herittages quy luy appartiennent en
la paroisse de Servel, mouvantes prochement de sa juridiction royalle de Lannion
…….
« Premier : le manoir et mettairie noble de Querprigent, consistant en …
…… dessus lesquelles terres l’on paye annuellement à la fabrice de Servel la
somme de cinq sols de rente à cause des preeminances et anfeux que de tout temps
immemorialle les seigneurs de Querprigent ont dans laditte parroisse,
consistantes en un arc dans la muraille du costé de l’epitre armoié des armes de
laditte maison aveq un banc, et que l’on rentre par une petite porte qu’est au
dessous. Plus autre banc dans la nef de laditte église à vis de l’autel de
Saincte Margueritte, et pour veriffier que lesdictz herittages appartiennent
audit declarant de la manière cy dessus refferé produira à laditte fin des actes
par induction séparée de la presente ……
…… ce second de juin mil six centz
quatre vingtz deux » (Sources : A.N., P 1634, f° 232 à 238).
(pour la seigneurie de Kergomar)
de LA HAYE
« d'azur au léopard d'or, à la
cotice brochant de gueules. »
[1678] Déclaration et denombrement des maisons, terres et herittages que messire Louis-René de LA HAYE, seigneur de Kergoumar, Kerhingant, Kervern, Brehonnick, fils aismé et heritier principal et noble de deffunct autre messire Louis de LA HAYE, vivant sieur dudict lieu de Kergoumar, possédé et tout prochement et noblement du roy notre sire ………
« Le manoir, lieu et mettairie noble de Kergoumar, avec
droict de fieffe en la paroisse de Servel ……
A cause et pour raison duquel
lieu de Kergoumar, ledict sieur declarant et ses predecesseurs sont en pocession
immémorialle d’un bancq clos dans le cœur de l’église parochialle dudict Servel
du costé de l’évangille avecq les tumbes et enfeux armoyé de ses armes, pourquoy
il paist annuellement à la fabrice de Servel deux bouexeau froment de rente.
……… le dixiesme aoust mil six centz soixante et dix huict ».
[1679] Sentence du 22 mars 1679.
« … … avons maintenu le deffendeur ……, et encore maintenu pour tant et peu qu’il plaira au Roy, dans la possession du droict de bancq, tombes et enfeux luy a accordés par la fabrice de Servel en l’esglise parochialle dudict lieu, payant les rentes à la fabrice, duquel bancq il prandra lettres de vallidation chez le roy pour la conservation d’iceluy ……… Faict à Lannion ce vingt deuxiesme mars mil six centz septante neuff …… » (Sources : A.N., P 1634, f° 259 à 267).
(pour les seigneuries de
Kerenfaut et de Kerbouric)
de LANNION
« d'argent à 3 merlettes de sable ; au
chef de gueules chargé de 3 quintefeuilles d’argent. »
Le seigneur du Cruguil possède les seigneuries de Kerenfaut et de Kerbouric, qui en sont une dépendance par l’union qui en a été faite à la Maison de LANNION, du chef de mademoiselle [Louise] de QUELEN. En cette qualité le seigneur du Cruguil est seigneur et fondateur de l’église de Servel. Le presbitère et la maison du recteur sont dans son proche fief ; la fabrique de cette église lui doit des chef-rentes ; il a des prééminences dans ladite église, des dixmes sur le terroir de Kerenfaut, et le droit de présentation à la chapelle de Kerbouric et de Kerenfaut dans ladite église de Servel. Le Seigneur du Cruguil a aussi plusieurs convenants ou domaines congéables dans laditte paroisse ; on va rapporté en détail chaque article :
Liasse 1ère
- Le presbitère de l’église de Servel est dans le proche fief
du Seigneur de Kerenfaut qui est le fondateur de cette église.
« Une
transaction du 27 juillet 1625 passée entre Claude de LANNION, seigneur de
Kerenfaut et les paroissiens de Servel établit que ces paroissiens reconnaissent
avoir eu communication de l’acte de fondation de laditte église, et des anciens
aveux et déclarations fournis à laditte seigneurie de Kerenfaut ; portant
reconnaissance de devoir à ladite seigneurie cinq sols monnoye de chef rente
chaque année, le jour de St-Jean-Baptiste, sur le bout du grand autel de laditte
église de Servel pour la maison presbitérale et ses dépendances, sous l’amende
de 15 s. monnoye ; lesdits paroissiens firent hommage audit seigneur.
Un arrêt du Parlement de Bretagne du 31 Xbre 1706, rendu avec le chargé de la réformation du domaine du Roi, sembloit donner quelque atteinte au droit de supériorité du seigneur comte de LANNION, par omission ; Pierre de LANNION se poursuit au Parlement le 6 avril 1707, il obtint un arrêt contradictoire le 9 du même mois d’avril et de la même année, qui corrige l’erreur intervenue au 1er arrêt, et ordonne que le nom de la terre de Kerenfaut et celuis de la paroisse de Servel demeureront employés auduit arrêt. Cette transaction et cet arrêt liés ensemble sont sous le n° 1.
Une sentence du 20 9bre 1666 rendûe en la Cour royale de Tréguier en faveur de Claude de LANNION condamne le général de la paroisse de Servel, et les prêtres qui la desservent de lui payer trois boisseaux froment de rente pour les possessions qui relèvent de son fief. Il y a des aveux antérieurs et postérieurs à cette sentence qui a été signifiée le 10 9bre 1707, aux dits paroissiens, avec commandement d’y satisfaire. Ces pièces sont sous le n° 2 ».
- Prééminences du Sr de Kerenfaut en l’église de
Servel.
« M. de Kerduel, Conseiller au Parlement de Bretagne, prétendoit être
le seigneur fondateur de l’église de Servel et poursuivit un arrêt qui lui
obtint cette qualité. Claude de LANNION y forma opposition, ce qui donna lieu à
un procès qui fut terminé par une transaction du 26 janvier 1651 ; par laquelle
M. de Kerduel se désista de l’utilité de son arrêt vis-à-vis de M. de Lannion et
ses héritiers. M. de LANNION fut maintenu dans les prééminences à ladite
église ; cette transaction et les pièces du procès qui reffèrent des verbaux de
verification des armes et intersignes de la maison de Lannion dans ladite
église. Ces pièces sont sont sous le n° 3.
Autres actes de 1671, 1756 et
1758 qui assurent les prééminences à M. le comte de Lannion comme seigneur
fondateur et supérieur de l’église de Servel. Ces pièces sont sous n° 4 ».
- Le chapelain de Kerenfaut à l’église de Servel.
« Demoiselle Louise de QUELEN qui porta en dot la terre de Kerenfaut à Claude de LANNION, présenta le
Sr Gueny, prêtre pour être chapelain de Kerenfaut et de Kerbouric à l’église de
Servel. Cette pièce est sous le n° 5 ».
- Dixme de Kerenfaut.
« Le Seigneur de Kerenfaut a un droit de dixme sur le terroir dudit lieu, et prend la
18ème gerbe et le Recteur de Servel en prend autant …… ».
(Sources :
Archives du château de Cruguil – « Inventaire titres Lannion », p. 17 à 18).
[1678] C’est la déclaration des maisons, [droits] seigneuriaux
et herittages nobles, fief et juridiction que haut et puissant Mre Claude, cheff
de nom et d’armes de LANNION, chevalier comte de Lannion, du Vieux-Chastel,
Camors, seigneur du Cruguil, Querhamon, etc.., gouverneur pour Sa Majesté des
villes et chateaux de Vennes et Auray, capitaine du banc et arrière-banc de la
noblesse et gentils hommes de l’evesché de Vennes, tient et possède prochement
au fieff du Roy nostre sire ……
« …… a esté à sa requeste condemnée par nous
dicts nottaire d’aucthorité de nos offices et submission y jurée soubs son signe
et les nostres audict Lannion ce jour troisiesme aoust mil six cens soixante dix
et huict, et adjouxtant ledit seigneur advouant declare que comme fondateur
recognue de ladicte églize parroischialle de Servel, avoir mis ses armes depuis
les trante cinq ans, depuis lequel temps le pignon de l’églize a esté rebattiz
où il y auroit cy devant un escusson en bosse de ses armes, trois pareils
escussons dans les vitres dudict pignon, comme aussy ledict seigneur advouant a
dans le cœur de ladicte églize de tout temps immémorial une tumbe eslevé avecq
un escabeau à queue armoié des armes de CLISSON dont estoit sorty la quatre
ayeule dudict seigneur, encore à ledict seigneur advouant une chapelle
prohibitive du costé de l’évangille hors le cœur, armoié partout de ses
armoiries en alliance de Kerbouric qui sont de gueulle à un sautoir d’or,
cantonné de quatre annellets de mesme, de plus hors le cœur ledict seigneur
advouant a un accoudouer avecq un ancien escusson de ses armes au hault de la
vitre gréé comme devant ».
Sentence :
« … l’avons deboutté des préminances de fondatteur de ladicte esglise de Servel, et ordonné que ses armes
seront ottés de la vitre du pignon dans laquelle il ne doibt y avoir que les
armes de Sa Majesté, suivant le procès-verbal du sieur Minihy alloué de Lannion
en datte du vingt et troiziesme avril mil six cent quarante et six, produit par
ledict de Lannion, que la rante de cinq solz monnoye sera pure censive et
foncière, et non cheffrante deub sur le lieu du presbitère seulement et non sur
l’esglize suivant l’acte du 27e juillet 1625 ……… à Lannion, ce jour vingt et
uniesme de juillet mil six cents quatre vingt et un … ».
(Sources : A.N., P
1634, f° 240 à 244 – A.D. 44, B 1670, f° 17).
(pour la seigneurie du Launay)
LE ROUX
« Ecartelé d’argent et de gueules. »
[1626] Aveu
de noble et puissant Mre Claude HINGANT et Dame Anne de LISCHILDRY [lire
LEZILDRY], son espouse, seigneur et dame de Kerduel, Crechaley, Pleumeur-Bodou,
Le Fou, Kerysac, La Salle-au-Chevallier, Keroscoët, etc…, lesquels ont cogneu et
advoué ce qu’ils fait par ceste, tenir prochement ……
« Plus pareille
seigneurye, fieff et jurisdiction proche et lige sur les terres et herittages cy
apprès que demoiselle Francoise DRONIOU, veuffve de deffunct escuier Jan LE
ROUX, vivant sieur et dame de Launay et de Trogoric, tuttrice des enffens de
leur mariage, tient dudit seigneur de Kerduel à foy, homage, rachapt, vantes,
lodz, droict de chambelenage et aultres debvoirs seigneuriaux. Scavoir sur le
lieu et mettairye noble de Launay, dict vulgairement Guern-Selvel, sittué en
ladicte parrouesse de Selvel, terres et herittages de ses appartenances et
dependances, boys de haulte fustaye, rabbines et autres decorations et
préminences d’église en ladicte parrouesse scavoir un escabeau et tombes au
dessoubz jouxte l’autel Nostre-Dame aveq une tumbe enlevée de jouxte, desquelles
appartenances sont les maisons principalles, grange, ……
…… audit manoir de
Kerduel le vingt uniesme jour de novembre mil six centz vingt et six avant midy
».
(Sources : A.D. 44, B 1645 (aveu de Kerduel, f° 263)).
(pour la
seigneurie du Goasven)
de TROGOFF
« d’argent à
trois fasces de gueules. »
[1670] Déclaration et
denombrement des terres, maisons et herittages que messire Baltazar-Francois,
cheff de nom et d’armes de TROGOFF, seigneur de Kerelleau, l’Ilmeur, le Goasven,
Kerbost, demeurant au manoir de Kerelleau, parroisse de Kermaria Sullar, possède
prochement du roy notre sire ……… comme herittier principal et noble de deffunct
autre messire Guillaume de TROGOFF en son vivant seigneur desdictz lieux ……
« Les préminances despandantes de laditte maison du Goasven, consistant en
trois tumbes dans le cœur de l’église parrochialle dudict Selvel, dont il y en a
deux armoyés des armes de TROGOFF, et l’autre des armes du Goasven.
Plus
ledict seigneur a une arcade dans laditte église du costé de l’evangille, avecq
escabeau et trois autres pierres tumballes joignantes laditte arcade, lesquelles
tumbes sont armoyés des armes du Goasven Servel.
…… le vingt neufiesme jour
de juillet mil six centz soixante et dix ……».
Sentence :
« …… et à l’esgard des préminances avons ordonné qu’il les justiffira plus emplement,
suivant l’esdit de Francois premier, et sera le presant jugement exécuté …… A
Lannion ce vingt et deuxiesme de septembre mil six centz quatre vingt deux …… ».
(Sources : A.N., P 1634, f° 293 à 296).
[1759] Aveu et prééminences de
Yves-Louis de TROGOFF, sieur de Kerelleau, rendus le 17 novembre 1759 au Roi.
« Pareillement a ledit seigneur avouant les préminances et droits
honorifiques ci-après declarés, dans l’église paroissiale dudit Servel,
consistant savoir : Dans les deux premiers pilliers joignant le balustre du
grand autel, où sont les armes du seigneur avouant en alliance avec celles du
seigneur de QUELEN, du coté de l’Evangille, avec une arcade du même coté,
enclavée dans le pignon, enfeux et banc y étant, et au-dessus les armes du même
seigneur avouant, comme aussi les pierres tombales au vis-à-vis, joignant le
chœur de la dite église au dehors ; et dans ledit chœur, deux autres pierres
tomballes armoyées des mesmes armes. Plus dans l’autre pignon du coté de
l’épitre, sont aussi les armes du LYMEUR de KERNECHRIOU, auteurs et
predessesseurs du seigneur avouant en alliance avec celles de Monsieur le comte
de LANNION, ainsi que dans une vitre estante dans la chapelle dédiée à St-Yves.
Dans le pillier de pierre joignant la porte de la sacristie est l’écusson des
armes du manoir de KERVEGAN, sont pareillement celles du seigneur avouant, et
alliances composées de trois fasces au premier du côté dextre dudit pillier.
Dans l’épaisseur de la muraille du côté de laditte sacristie, en descendant, il
y a un tombeau en arcade ayant de long dans le fond cinq pieds et demi sur cinq
pieds dix pouces de hauteur. Au-dessus de laquelle arcade est en relief un
écusson des armes du manoir et seigneurie du Goasven, et dans laditte arcade un
banc qui la remplit avec tombe au-dessous et trois pierres tomballes qui sont
entre la même arcade et le chœur de la ditte église ; au milieu duquel chœur,
entre les deux premiers pilliers d’icelui sont aussi deux tombes non relevées,
mais écussonnées chacune d’elle à trois fasce sans émaux. Et enfin des écussons
et des armes en alliance en plusieurs endroits de laditte église et chapelles y
estantes, tant en relief qu’en peinture sur verre, le tout denottant les droits
honorifiques, prerogatives et préminances dudit seigneur avouant dans la ditte
église parroissialle de Servel, comme il se justiffie par le procès-verbal
raporté par Messieurs les juges royaux de Lannion, lors de la réedification
d’icelle, en presence des autres seigneurs pretendants droits honorifiques dans
la même église, et sur la requisition du général de la ditte paroisse. Le dit
procès-verbal portant la date des 17, 18, 21, 22 et autres jours du mois de mai
1756 » (Sources : Urvoy de Portzamparc, Origine et généalogie de la maison de
Trogoff, p. 103, 104).
(publié avec l'aimable autorisation de M. Jean-Jacques Lartigue et l'association CHEF d'ARMOR).
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