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SIRENES

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Bretagne : les sirènes de Ville d'Is

On raconte que la ville légendaire d'IS, serait située aux abords de Saint-Michel-en-Grève. Elle fut submergée sous les flots à cause de la débauche de ses habitants.

Le roi Gradlon avait fait construire cette belle cité au « péril de la mer » pour sa fille unique appelée Dahut. Cette ville était protégée de l’Océan, par une digue percée d’écluses dont les clefs étaient conservées par le roi.

Dahut reçut un jour la visite d’un étranger (on prétend que c’était le diable), qui la séduisit. Pour lui prouver son amour, elle déroba les clefs des écluses de la digue et les lui confia. Sans perdre un instant, l’étranger ouvrit toutes les écluses de la ville, laissant la mer tout submerger sur son passage. Dahut fut alors engloutie dans l’abîme marin et transformée en sirène.

Les anciens affirment que toutes les sirènes que l’on peut rencontrer aujourd’hui sur nos côtes trégoroises sont nées de Dahut, fille du roi Gradlon. Mi-femmes, mi-poissons, elles ont des cheveux longs et fins comme la soie, et elles se peignent avec des peignes d’or ou d’ivoire. De la tête à la ceinture, elles ressemblent à de très belles jeunes filles. Le reste du corps est pareil au ventre et à la queue des poissons. Le meilleur moment de la journée pour les rencontrer est le crépuscule, lorsque la lieue de grève est déserte et silencieuse.

Leur chant, fascinant et fatal, reste la principale arme de séduction de ces femmes de mer. Elles connaissent, dit-on, des chants si beaux, qu’ils feraient oublier père, mère, femme et enfants si on s’attardait à les écouter. Elles enchantent les jeunes gars du pays, « les étouffent sous leurs suaves caresses, les empoissonnent de leurs baisers et les noient sous le torrent de leurs larmes ». Elles sont de plus extrêmement jalouses et possessives, voire cruelles, et sont dotées d’une sensualité insatiable envers les jeunes michelois dont elles aimeraient tant être aimées. On prétend d’ailleurs que si l’eau est si salée dans la baie de Saint-Michel, c’est à cause des larmes que versent en abondance ces sirènes en mal d’amour.

Bretagne : sirène de Ville d'Is

On raconte dans nos chaumières, qu’une de ces femmes de mer, amoureuse d’un pêcheur de Saint-Michel, l’attira un soir d’été sur un rocher aux alentours de Beg-ar-Forn. Merveilleusement belle, dotée d’une grâce infinie, elle le cajola, lui murmura des mots doux et lui présenta une coupe remplie d’un breuvage magique qui, s’il l’avait bu, l’aurait contraint à l’aimer et à la suivre sous les eaux. Mais au moment même où le jeune homme allait y tremper ses lèvres, il perçut la voix de son épouse qui était venue à sa rencontre et jeta la coupe dans la mer. Le breuvage magique, en s’y répandant rendit la mer amère, comme elle l’est encore aujourd’hui à St-Michel. 

Un autre jour, un michelois nommé J.B., passionné par la pêche, s’était rendu vers deux heures du matin, à marée descendante, pour relever ses lignes de fond non loin du Yar et du Roscoat. Il entendait à cent pas de la rivière des rires de jeunes filles. Il s’approcha doucement pour bien les voir. 

Bretagne : les sirènes de Ville d'Is

Exhibant leurs corps nus, elles se peignaient avec des peignes d’or, elles nageaient et folâtraient au clair de lune. J.B. ne connaissait aucune de ces jeunes filles et ne comprenait rien de ce qu’elles disaient. Le crépuscule n’était pas loin, lorsqu’une des filles l’aperçut et se mit à crier : « Un homme ! ». Aussitôt, tous les regards se tournèrent vers l’indiscret. « J.B., mon ami, viens nager avec nous ». Les jeunes filles commencèrent une chanson si belle que J.B. était forcé de se rapprocher de l’eau. Il ne put résister à la vue de ces belles créatures, amies du péché, et comme envoûté, s’apprêtait à les suivre au large, en s’enfonçant petit à petit dans l’eau, attiré par une force irrésistible, quand les cloches de l’église de Saint-Michel-en-Grève se mirent à sonner l’Angélus. Aussitôt les jeunes filles finirent de chanter et disparurent sous l’eau.

Une autre sirène, restée un jour à sec sur la lieue de grève, fut ramenée par un jeune garçon du pays, un peu chétif et nommé Rannou. Pour le remercier, la sirène donna à la mère du garçon une coupe pleine d’un philtre magique, en lui commandant de lui en faire boire tous les jours, afin qu’il devienne le plus fort et le plus puissant des hommes.

A neuf ans, il cassait avec ses mains, sept fers à cheval réunis. C’était un bon chrétien. On le voyait souvent dans les pardons de la région où il prenait fièrement place en tête du cortège, brandissant sa croix de granit parmi les bannières de velours et de soie et dominant la foule de sa colossale stature. On disait, et on dit encore aux environs de Plestin : « Fort comme Rannou ! ».

Géant Rannou de Bretagne

Peut-être, en cherchant bien dans le pays de Plestin et de Saint-Michel, pourrait-on encore glaner quelques épisodes légendaires relatifs à Rannou, comme celui mentionné :

Géant Rannou de Bretagne

« Par une belle matinée, Rannou se promenait sur la grève, non loin du Douron. Soudain sa quiétude fut désagréablement troublée par les vociférations et les injures d’une bande de vauriens qui, de la rive opposée, où ils pensaient n’avoir rien à craindre de Rannou, trouvaient amusant, de provoquer, narguer et railler impunément Rannou. La patience n’était pas la vertu dominante de celui-ci ; mais comment faire pour châtier ces voyous ? Le temps de courir au gué de l’Ile Blanche, et déjà, les garnements se seraient enfuis. Ils étaient d’ailleurs convaincus qu’ils étaient absolument hors d’atteinte ; cependant avec un terrible homme comme Rannou, il y avait toujours lieu de se méfier et ils l’apprirent à leurs dépens. Fou de colère, Rannou avisa un énorme bloc de rocher émergeant à demi du sable. L’arracher, l’étreindre si rageusement que ses bras y creusèrent leur empreinte, le lancer sur ses provocateurs fut l’affaire d’une seconde. Projetée avec la vitesse grand « V », la pierre vola par-dessus le bras de mer à la grande frayeur des voyous, arriva droit au plus acharné d’entre eux, l’aplatit net et demeura posée sur ses os broyés comme une dalle funéraire. De cette façon, on n’eut même pas besoin de l’enterrer ».

On montre encore près de la chapelle Saint-Haran en Plestin, le rocher fatal, et sur sa surface moussue, les traces des bras formidables de Rannou. A Plestin, une pierre isolée ayant la forme d’un siège s’appelle Cador (chaise) ar Rannou.

Certains anciens pêcheurs affirment que l’apparition d’une sirène annonce toujours du gros temps, car ces créatures qui vivent dans les profondeurs, remontent à la surface pour assister au spectacle des tempêtes. On prétend aussi que si un pêcheur a le malheur de voir une sirène nue, ou s’il la touche même involontairement, un ouragan s’élève aussitôt, à moins qu’il se précipite irrésistiblement à la mer pour s’y noyer.

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