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FAMILLE THEPAULT DE TREFFALEGUEN OU TREFALGUEN OU TREFALEGAN

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La famille Thépault était, semble-t-il, originaire des paroisses voisines de Morlaix. Elle ne jouissait pas d'une grande notoriété quoique alliée à plusieurs anciennes familles de la région : Jehan Thépault avait épousé Olive du Quellenec de Kerbizian, Chrétien, son fils, seigneur de Leinquelvez, s'allia à Marguerite Ploézoch et prit part à la résistance des Bretons contre les tentatives d'invasion anglaise ; une emquête faite entre le 9 mars et le 12 avril 1548 nous apprend qu'il servit dans l'arrière-ban sur les côtes de Léon, qu'il tint garnison à Lannion, Lanmeur, Saint-Michel-en-Grève, Pontménou sous les ordres des sieurs de Boiséon et de Coétredez [Note : E. 369. Tous Les documents cités appartiennent aux archives du département du Finistère, fonds Thépault. E 368-374]. Son arrière-petit-fils, Maurice Thépault, seigneur de Leinquelvez (Lenquelvez), fut bailli de Lanmeur et dans cette charge lucrative augmenta sa fortune. Sa vieillesse fut d'ailleurs attristée par de scandaleux démêlés avec une de ses sœurs, Jeanne, douairière de Kérastan, remariée (?) à Raoul Hamon sieur de Barach-Philippe et, avec ses fils cadets Pierre de Goazouillac et François de Mesaudren qui venaient jusque dans sa propre maison le couvrir de « sales injures » et le maltraiter [Note : Maurice Thépault, seigneur de Leinquelvez (en Garlan), mort en 1667, avait épousé, Jeanne de Kergroas morte en mai 1661. Il avait un frère Michel Thépault de Rumelin et au moins deux sœurs Anne, femme de Jean Le Clerc sieur de Coetjézégou, morte à Tréguier chez son frère le chanoine en 1658 et Jeanne femme de N. Autret sieur de Kerastan. En 1648, cette dernière présentait à l'official de Tréguier de bizarres requéles dans lesquelles tantôt elle avouait, tantôt elle niait un mariage tardif avec Raoul Hamon, sieur de Barach-Philippe. Le sieur de Leinquelvez laissa cinq enfants, Jean de Treffaléguen (Treffalleguen ou Trefalguen ou Trefaleguon ou Tréfalegan), époux de Catherine Le Chaussec, Pierre de Goazouillac, mort en 1670, qui de Françoise Palut ne laissa qu'une fille Mauricette Jaouhenne, morte sans alliance le 24 novembre 1672, François de Mezaudren, mort chanoine du Mur en 1687, Marie, douairière de Mezgouez, Fiacrine, femme de Pierre de Keroignant, sieur de Trézel, N. femme de Toussaint de Kerohan, sieur de Morizur].

Son frère Michel Thépault, sieur de Rumelin, eut une existence plus paisible et en même temps plus utile. Contemporain du Père Maunoir, de M. de Trémaria, de Balthazar Grangié, évêque de Tréguier, il fut comme eux un des bons ouvriers de la réforme religieuse qui renouvela l’église de Bretagne au XVIIème siècle. Après avoir administré la paroisse de Plœumeur-Bodou pendant trente-six ans et celle de Plougasnou pendant cinq ans, il alla jouir à Tréguier d'un repos bien gagné [Note : L'étude la plus complète que nous connaissions sur ce très curieux personnage est l'intéressant Discours prononcé dans la chapelle du petit séminaire de Tréguier le 26 octobre 1897 pour la translation des restes de messire Thépault de Rumelin, fondateur du Séminaire de Tréguier, par M. l'abbé Daniel, curé-archiprêtre de Saint-Sauveur de Dinan. Saint-Brieuc (Prud'homme), 1897, brochure in-12. Les archives du Finistère possèdent un certain nombre de documents qui pourraient être utiles aux biographes futurs de Michel Thépault. Nous signalerons les suivants : Prise de possession de la cure de Plœumeur-Bodou par M. Thépault, alors simple clerc tonsuré (1614). — Pièces relatives à la chapellenie de Portz-an-Billon, en l'église de Lanhouarneau (1638-1639). — Exécution par Michel Thépault du testament de Jean Hingant de Kerisac (1650). — M Thépault résigne la cure de Plœumeur Bodou en faveur de Nicolas Talec (1650) en se réservant 200 liv. de pension ; N. Talec, entré au séminaire des Prêtres de la Mission, cède la même cure à J Geoffroy moyennant une nouvelle pension de 500 livres (1653), Procédures relatives au paiement de ces pensions que J. Geoffroy ne peut acquitter (1653-1674). — Pièces relatives à l'échange de leurs bénéfices entre M. Thépault, recteur de Plougasnou, et Le Ségaler, chapelain de Sainte-Catherine de Landerneau (1655). — Exécution du testament de Anne Thépault, douairière de Coetjézégou (1658). — Inventaire du mobilier et exécution du testament de Michel Thépault (1677)]. Déjà ses bienfaits l'avaient fait connaître et lui avaient valu une prébende de chanoine. En 1674 il fonda le séminaire de Tréguier, et c'est son plus beau titre de gloire, car par cette fondation il assurait l’avenir de la réforme entreprise par Balthazar Grangié dans le diocèse de Tréguier ; la même année il était désigné pur aller chercher à Quimper les religieuses Augustines qui devaient diriger l'hôpital [Note : Les Augustines desservirent l'hôpital de Tréguier jusqu'à la Révolution ; elles furent rappelées en 1795, grâce aux courageuses réclamations du docteur Dieuleveult. Cf. Discours prononcé par M. l'abbé Coadic à l'occusion du centenaire de la réintégration des religieuses Augustines de l’Hôtel-Dieu de Tréguier. Tréguier 1895 in-8°]. Il avait fondé dès 1637 la confrérie du Rosaire dans l'église cathédrale ; en 1677, dans l'acte de constitution d'une nouvelle rente, il constatait que les fêtes de la confrérie étaient celébrées « avecq une dévotion extraordinaire du peuple tant de la ville que de la campaigne, en sorte que l'église et le cloître étaient si remplis de monde, qu'à tel jour, le nombre des confesseurs qui estaient lors en cette église, n’estaient suffisants pour entendre les confessions des pénitents même aux jours et saisons plus rudes de l'année et rigueurs du temps ». Il avait recueilli une de ses sœurs, Anne veuve de Jean Le Clerc, sieur de Coetjézégou, que les exigences de la famille de son mari avaient reduite à la misère, et lorsqu'elle mourut en 1658, il acquitta scrupuleusement les charges de son testament. En 1677, parvenu à sa quatre-vingt-cinquiême année, il prévit, que la mort viendrait bientôt le frapper à son tour, il dicta un curieux testament dans lequel il dispensa de nouveaux bienfaits, aux œuvres qu'il avait aimées et protégées : l'église et les pauvres de Plœumeur-Bodou, les séminaires de Bretagne confiés aux Lazaristes : Tréguier, Saint-Méén et Saint:-Brieuc, les Récollets, les Hospitalières, les sœurs de la Croix, les pauvres honteux, les Ursulines, l'église N.-.D. de Coatcolvézou, les chapelles Saint-Yves, Saint-Sul, Saint-Fiacre et St-Michel de Tréguier, les Ursulines de Vannes, Saint-Pol et Morlaix [Note : Le couvent des Ursulines de Morlaix avait été fondé par la famille Thépault (Cf. Daumesnil : Histoire de Morlaix)].

Enfin ; il n’oublia pas sa famille et distribua à tous ses parents ceux de ses livres qu'il jugeait les plus intéressants et qu'il avait fait à l'avance « proprement relier » — il leur laissait en outre une certaine fortune, car après avoir acquitté les fondations du défunt, ses neveux et nièces, Jean Thépault de Treffaléguen, héritier principal, François Thépault de Mézaudren, prêtre, chanoine de Mur, Fiacrine, femme de Pierre de Keroignant, sieur de Trézel [Note : Madame de Trézel fut enterrée près de son oncle dans la chapelle du séminaire de Tréguier. La tradition en fait à tort une sœur du chanoine, elle était certainenient, sa nièce (Cf. testament). M. Thépault avait une sœur qui habitait avec lui à Tréguier la douairière de Coatjézégou, mais elle était si pauvre que dans son testament elle dut prier son frère de payer les frais de son enterrement et donner aux Cordeliers 20 livres pour qu'ils fissent quelques prières à son intention. La vente de ses meubles produisit 63 livres (E. 370)], et N., femme de Toussaint de Kerohant, sieur de Morizur, tous héritiers, se partagèrent 7200 livres, en louis d'or et argent blanc trouvés au domicile du défunt dans la maison des Prêtres de la Mission [Note : L'inventaire mentionne deux montres dont une en or et sonnante, — trois ornements de damas, rouge, bleu et vert, — un autre de satin à fleurs noires, — huit tableaux, etc.].

Il semble que le souvenir de messire de Rumelin fut pieusement conservé dans sa, famille comme il l'est encore dans le séminaire et dans la ville de Tréguier. Son petit-neveu Henri-Nicolas Thépault du Breignou, fut comme lui un fervent ami des Lazaristes, et ses frères conservèrent les livres que leur aïeul avait hérités du vénérable chanoine ; enfin et surtout ils se montrèrent, comme lui, chrétiens fervents, fidèles à la belle devise de leur famille : Dieu sur tout [Note : Thépault porte : de gueules à la croix alézée d'or adextrée d'une macle de même. La devise Dieu sur tout est inscrite en tête de plusieurs livres de comptes conservés aux Archives].

Les enfants de Maurice Thépault de Treffaléguen [Note : Un compte des recettes et dépenses porte le revenu de Maurice Thépault à 13,610 livres, les dépenses à 15,810 livres. Le déficit est en partie causé par les dépenses nécessitées par les successions de Mauricette Thépault de Goazouillac, du père et de l'aïeul de Thépault de Treffaléguen. Les appointements de Nicolas Raoul, avocat, chargé de la recette des biens, s'élèvent à 1,200 livres (E. 371)] et de Péronelle de la Bourdonnaye ne nous sont guère connus que par les lettres dont nous publions quelques extraits. Cette famille nombreuse comprenait à l'époque qui nous occupe (1707-1722) sept enfants.

Jean-François, chevalier de Treffaléguen, était entré très jeune dans la marine. En 1745 il fut nommé capitaine de vaisseau et comptait alors 49 ans de service, 13 compagnes, 6 combats, 24 blessures ; l'une, très sérieuse à la cuisse, avait été reçue sur le Sérieux au combat de Malaga, une autre datait de 1707 et de l'abordage entre le vaisseau du Roi, le Blacwonald, et un navire anglais de 74 canons qui fut pris ; la même année, dans le combat entre son navire et le Devonshire, de 96 canons, qui se brûla, il reçut deux coups de fusil, l'un dans le bras, l'autre dans l'omoplate [Note : L'impôt du sang, manuscrit de d'Hozier, publié par L. Paris, Paris 1872, in-8°]. Le chevalier de Treffaléguen ne se maria pas et mourut à Brest, en 1753, assez riche sans doute car sa vaisselle d'argent, seule partie de son mobilier dont, l’inventaire ait été conservé, est estimé 633 livres.

De tous les enfants de Maurice Thépault, Jacques-Louis, chevalier et plus tard comte de la Villozern, est, celui que la correspondance nous fait le mieux connaître. En février 1712 il fait ses débuts dans les gardes françaises sous les ordres du duc de Guiche et cinq mois plus tard il, assiste à la bataille de Denain. Il arrive à Paris et monte sa première garde à Versailles alors que le Roi et la Cour sont encore sous le coup de la stupeur causée par la mort du duc et de la duchesse de Bourgogne, mais La Villozern est d'un caractère peu expansif et ne laisse rien paraître des regrets ou des soupçons que la catastrophe a pu lui donner. Il ne faut pas non plus chercher dans ses lettres des indications sur les sentiments de l'armée de Villars, dernier espoir de la France, sur les souffrances des campagnes de la Flandre et du Cambrésis, tant de fois ravagées par nos armées victorieuses ou vaincues ; le chevalier a bien d'autres soucis : son petit équipage, péniblement composé dans les derniers jours qui ont précédé le départ est d’un entretien dispendieux : à Péronne, il en coûte pour vivre des « biens immenses » : 40 sols pour les chevaux, 30 sols pour les valet, 3 livres pour le maître, à Denain le pain de munition coûte 22 sols ; on ne peut guère compter sur la solde, car le régiment est comme tous les autres et paie « quelquefois bien, quelquefois mal ». Les lettres de change du père de famille demeurent la seule ressource, mais elles sont rares. Et cependant il est économe, il fait part de ses bonnes acquisitions tel ce vieux mulet d'Espagne, acheté 45 livres à Denain, et qui se révèle « le meilleur animal du monde » mais informe soigneusement sa famille de ses petits accidents : sa jument a deux cors, un suisse maladroit a piqué le cheval de selle, le valet La Pierre a reçu un coup de pied dans la figure, etc. Le souci d'assurer chaque jour sa subsistance et celle des bêtes et des gens de sa suite ne, laisse guère au jeune soldat le temps de songer aux dangers prochains. La campagne, d'ailleurs, l'ennuie et six mois à peine après avoir quitté Morlaix il a déjà le mal du pays. Quand il sera revenu à Paris il témoignera souvent un désir très vif de revoir la Bretagne et sa famille. Il reste cependant au service jusqu'en 1720 et ne quitte que lorsqu'il a reçu la croix de Saint-Louis. A Paris comme au régiment où les anciens officiers ne fraternisent guère avec les nouveaux, il a peu de relations. Cependant M. de Treffaléguen, père vigilant, veut connaître les maisons où il fréquente et La Villozern ne peut en citer qu'une : celle de M. Maboul [Note : Frère ou neveu d'un évêque, prédicateur estimé], maître des requête, qui a une femme fort laide, des filles un peu âgées ; on y joue à deux sous la fiche et quand on a fini de jouer on danse. M. de Treffaléguen fut pleinement rassuré [Note : Quelques notes de fournisseurs du chevalier de La Villozern ont été conservées. Notons en 1717-1718 l'achat d'habits de drap musc bordé d'or, de drap écarlate, de drap cancille bordé d'or (107 livres), de drap gris (150 livres). Une note de perruquier mentionne l'achat de 16 livres de poudre entre le 1er juin et le 8 juillet 1717. La Villozern fut chargé de surveiller la confection de la robe de mariage de sa fiancée : le manteau et la jupe de satin blanc, brodés en argent, coûtèrent 590 livres : le sacre du Roi avait fait hausser les salaires des ouvriers brodeurs].

En 1722, La Villozern épousa sa cousine, Mlle de la Bourdonnais, Des dispenses de parenté étaient nécessaires et la cour de Rome les faisait payer cher ; le fiancé osa demander à l'official de Rennes une attestation constatant que Mlle de la Bourdonnas était dénuée de fortune ; l'attestation fut refusée et la dispense entraîna 6.630 livres de frais au lieu de 5.000 [Note : L'official déclara que Mlle de la Bourdonnais avait 40 ducats de revenu — environ 480 livres, ce qui était certainement bien au-dessous de la vérité (E 369)]. Lorsque l’on vieillit, les défauts deviennent des vices, et La Villozern sur la fin, de sa vie était non seulement économe mais avare ; ses héritiers Jean-Louis Thépault de Treffaléguen son fils et sa petite-fille Marie-Louise-Adélaïde Hingant de Kerisac [Note : Fille de Marie-Françoise Thépault et de Marie-Joseph-François Hingant de Kerisac] représentée par sa grand-mère et tutrice Anne-Marie-Renée de Plœuc, dame de Kerisac, comptaient trouver des trésors : leurs recherches furent vaines et ils firent sans succés publier dans les églises de Morlaix des monitoires qui sommaient les fidèles de dénoncer les auteurs des vols commis au domicile du défunt ; M. de la Villozern, disaient-ils, avait reçu des sommes considérables de la succession de son père, il avait fait couper pour 17.000 livres de bois et jouissait d'un revenu qui lui permettait de mettre chaque année plus de 5.000 livres de côté « il est véritable que tout le plaisir de M. de La Villozern était de faire un trésor et qu'à chaque occasion qui se présentait il donnait de l'argent pour avoir de l'or » [Note : E. 371]. Le mobilier qui garnissait la maison de Morlaix et le château de La Villozern était considérable, mais bien bizarrement disposé, comme cette « garniture de cheminée » de la chambre des sieur et dame de Treffaléguen « une garniture de cheminée consistant dans deux images de la Vierge, deux perroquets et une figure de lion » [Note : Nous donnons aux pièces justificatives l'inventaire de la bibliothèque de la maison de Morlaix. J. L. Thépault de la Villozern, ancien sous-lieutenant aux gardes-françaises et chevalier de Saint-Louis, fut, nommé major de la capitainerie générale garde côtes de Morlaix le 20 juillet 1737. Il fut promu au grade de capitaine le 24 février 1742. (Arch. du Finistère. Fonds de l'amirauté de Morlaix. B. 4170)].

Le chevalier Thomas-Joseph-Yves du Breignou se rendit à Paris à la même époque que son frère aîné qui lui servait de mentor. Peut-être reçut-il aux pages l'excellente éducation que pronait Mme de Keruzoret ; mais les malins pages qui s'amusaient à déchirer les vêtements des nouveaux continuèrent longtemps sans doute à son égard ces détestables plaisanteries car ses lettres, assez nombreuses, ne sont que de longues doléances sur l'état de sa garde-robe. Retiré du service il habita le Breignou et laissa postérité.

Deux Thépault étaient, d'église ; l'un L. F. de Treffaléguen devint chanoine de Léon ; ses dernières lettres nous le montre plongé dans la « mélancholie » et condamné à des remèdes bizarres : décoction de limas, hydromel, capillaire du Canada. Il en mourut sans doute. Son frère Hervé Nicolas du Breignou fournit au contraire une carrière longue et glorieuse. Après avoir étudié à Nantes et à Paris il vint habiter Quimper et n'était pas alors ennemi d'une douce gaîté ; il échangeait avec ses frères des poënes satiriques : Les épithètes des dames, l'art d'entretenir les chanoines dans l'embonpoint, Nommé évêque de Saint-Brieuc, il se montra pasteur zélé, pieux et charitable, mais plus sévère que dans sa jeunesse, il poursuivit et condamna dans son diocèse les représentations de ces vieilles tragédies bretonnes — que l'abbé Tresvaux traite de « farces indécentes » [Note : Hervé-Nicolas Thépault, né à Morlaix en 1703, chanoine et vicaire général de Quimper, fut nommé évêque de Saint-Brieuc le 3 septembre 1744 et consacré le 13 mars 1747. Il mourut à Saint-Brieuc le 26 janvier 1766].

Le cadet de la famille, Maurice-Marie-Joseph, est encore au collège alors que ses frères servent depuis longtemps dans les armées du Roi ; ses parents l'ont placé chez les Pères de l'Oratoire de Nantes qui aiment beaucoup les vers latins, mais le jeune Maurice ne les aime guère et n'y réussit pas. Les professeurs lui inspirent peu de sympathie et il fait part avec empressement du bruit qui court à Nantes de l’exil de quatre Pères de l'Oratoire ; la nouvelle avait dû mettre le collège en liesse. Maurice-Marie-Joseph put enfin s'engager, devint capitaine d'infanterie et chevalier de Saint-Louis ; mais il ne trouva dans le métier des armes ni la gloire ni la fortune. A sa mort (1753) il ne laissa qu'un mobilier misérable [Note : Il habitait une chambre au second étage de la maison de Hervé Querné dans la rue du Bardeau ou Fardel à Morlaix] et beaucoup de dettes.

Enfin, une fille Anonyme de Treffaléguen [Note : Voyez sur cette bizarre dénomination d' « anonyme » seul nom que pussent porter les personnes auxquelles on avait négligé de suppléer les cérémonies du baptême la Biobibliographie bretonne de Kerviler. Tome II page 461, V. Bourdonnaye] craignit d'entrer dans le monde et se fit religieuse, sans doute chez les Ursulines de Morlaix, dans le couvent fondé par ses ancêtres.

(Bourde de la Rogerie).

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