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THOUARE-SUR-LOIRE

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La commune de Thouaré-sur-Loire (bzh.gif (80 octets) Tarvieg) fait partie du canton de Carquefou. Thouaré-sur-Loire dépend de l'arrondissement de Nantes, du département de Loire-Atlantique.

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de THOUARE-SUR-LOIRE

Thouaré-sur-Loire vient de Taurus ou Tauriacus, ancien légionnaire romain.

Le bourg de Thouaré-sur-Loire est construit à l'emplacement d'une villa romaine. Une église y existait, dit-on, en 1123. La chapelle d'Aureix, avec son cimetière est, semble-t-il, le premier centre religieux de Thouaré-sur-Loire, mais c'est autour de Notre-Dame des Noues que le bourg de Thouaré-sur-Loire se développe. L'église primitive était située près du château de Thouaré.

Ville de Thouaré-sur-Loire (Bretagne).

Les premiers seigneurs du château de Thouaré, les Thouaré (présents jusqu'au XIIIème siècle) donnent leur nom au territoire. Cette famille est ensuite remplacée par d'autres familles : les familles Ucé ou Ussé (avant 1378), Elbiest (en 1393), Saint-Amadour (en 1548), Bretagne (en 1600), Anne Descartes (en 1657), Mosnier (en 1704) et Vienne (en 1882).

En 1565, Thouaré-sur-Loire reçoit la visite du roi Charles IX. Durant la Révolution, la ville de Thouaré est chef-lieu de canton.

Ville de Thouaré-sur-Loire (Bretagne).

Note 1 : liste non exhaustive des recteurs de Thouaré-sur-Loire : Louis Drugeon, d'Andigné, Lobelle, René Mirbaud, Pierre Giron, Leclerc, Joly, Perrin, Joseph Charron, Mainguy, Blanchet, Jarnoux, Ploquin, Baconnet, .... L'abbé constitutionnel Pierre Giron est élu juge de paix du canton.

Ville de Thouaré-sur-Loire (Bretagne).

Note 2 : liste non exhaustive des maires de la commune de Thouaré-sur-Loire : Lebreton de Villandry, Corneille de Bruyn, Espivent du Perran. Sous la Restauration : Audebert, Thomson. Sous Louis-Philippe : Badeau, Audrain, Thomson. Puis, en 1848, Pierre Delozes, et sous le Second Empire, Godard, Hupé, Thomson (en 1885), Jaunet (en 1892), Senot de La Londe (en 1925), Auguste Jaunet, Marius Caillau, ...

Ville de Thouaré-sur-Loire (Bretagne).

Note 3 : EXTRAIT DU REGISTRE DES DÉLIBÉRATIONS ORDINAIRES DE LA MUNICIPALITÉ DE THOUARÉ, DU 4 JANVIER 1793. Le procureur de la Commune a dénoncé au procureur syndic du district que dans la chapelle rurale d'Auray en cette paroisse, tous les dimanches et fêtes, il s'y fait (sic) des attroupemens qu'on présume séditieux. La veuve Allain, ci-devant femme de chambre de la veuve Becdelièvre, s'y rend, fait des lectures qu'on dit opposées à la Constitution, y lit des libelles incendiaires et le galimathias des réfractaires qu'on appelle catéchisme. On sait qu'il s'y passe des scènes opposées au bon ordre et aux mœurs, qui vont même jusqu'au sacrilège et à l'impiété. Les bons chrétiens, les bons patriotes gémissent ; plusieurs aristocrates ont fui d'horreur et d'indignation. Tous ont porté plainte. Le procureur de la Commune n'aïant pu réussir à remédier à ces désordres, en avertit l'administration et la presse d'aviser aux moiens de détruire ces abus. (Giron, curé de Thouaré). — Document sur la Prise d'Armes de Mars 1793 : " Thouaré, ce 21 mars. MESSIEURS ET FRÈRES, Si les habitants de Thouaré ont prie les armes ne cest que par force le lundi 11 de ce mois que latroupement a commencé de se faire ; les habitants n'étois poin en dessin de se révolter, parcequ'il sont trop tranquil pour une affaire semblable ; ne cetez qu'une assemblée que les garsson voulloit faire pour tomber dacorps de ne fournir point dhommes à la Nation, entandue qu'ils ne sen trouvé point de bonne volonté ; ils étaient tous assanblé au Chemin nantais, quan la nouvelle est venû qu'il venet une garde nationale de Nante : croyant que cetez pour les prendre de force presque tous n'étoit poin armé ; chacun san nest retourné sur le chans, et ont prie des arme où ille en ont trouvé, et se sont rassamblé où malheureusement il sa répandue du sang (combat de Mauves, le 11 mars). Mais depuis ce temps là, la paroisse a été assez tranquil et cest tinse dans la plus grande honnaiteté ; il se trouve des jansse de sciance parmi eusse leur défendant de ne point faire de malle, et ils sont écoutés avec la plus grande attantion ; et il na poin été fait aucun pillaige par les jansse de la paroisse ; il a peut aître été fait quelleque menasse, mais ce netez que pour faire peur et pour ranger le monde à eusse ..... Les habitants ne demande pas mieux que de mettre bas les arme ; pourvu qu'on lesse chaque particulier tranquil chee lui ; et qu'on ne prenne du monde dans la paroisse que ceux qui se trouvairai de bonne volonté ........ Tous le peuple demende que les prêtres non ansermenté soient remis, et le peuple saufre à leur payer pansion. Cette demande est faite par les citoyen et allistocrate, pour se réunir ensemble, et on sera tous d'un bon acords et d'une parfette union, Et si savé été fait plus vite il ni auré point eu de révolte et des volonterre assez. Siné : les habitants de la paroisse de Thouaré ". (Collection Dugast-Matifeux, à la Bibliothèque de Nantes. Cette curieuse lettre est adressée aux membres du district de Nantes).

Ville de Thouaré-sur-Loire (Bretagne).

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PATRIMOINE de THOUARE-SUR-LOIRE

l'église Saint-Vincent (1863), édifiée par l'architecte E. Ogee. La fresque murale, œuvre de Paul Lemasson (de Saint-Mars-du-Désert), date de 1946 et évoque l'arrivée du cortège de Notre-Dame de Boulogne à Mauves sur la Loire ;

Eglise de Thouaré-sur-Loire.

Nota : INVENTAIRE DES OBJETS SACRÉS ET DU MOBILIER DE L'ÉGLISE DE THOUARÉ (Dressé le 17 germinal an II (7 avril 1794). Registre des délibérations de la Municipalité de Thouaré. L'an deuxième de la République française une et indivisible, le dix-sept germinal, la Municipalité et le Comité de surveillance de la commune de Thouaré, district de Nantes, assemblés ce dit jour à l'effet de procéder à l'inventaire de tous les effets en métaux et ornements appartenant à la ci-devant Eglise, lieu du fanatisme, et que nous destinons aujourd'hui pour temple de la Raison ; ayant déjà fait disparaître devant nos yeux tous ces status du fanatisme (sic) dont nous reconnaissons l'erreur, et pour remplir le vœu de tout notre commune, nous allons envoyer incessamment à notre district toutes ces dépouilles, ainsi que les métaux pour dons à la patrie et pour le soutien de la République. — Premièrement deux callices, un siboire, un custode et un soleil, le tout d'argent doré, pesant ensemble cinq livres quinze onces et demi, cy .... 5 l. 15 onces 1/2. — Cinquante quatre livres et demie de cuivre, tant chandelliers qu'encensoirs, croix et lampe, pesant ensemble cinquante quatre livres et demie, cy .... 54 l. 1/2. — Six livres trois onces de gallon d'or et d'argent, tirées des ornements, à l'intention de faciliter l'ouvrage qn'on doit mettre à cette opération ; mais cette ouvrage a été trop difficile pour la completter, dont la majeure partie reste à dégalonner, cy .... 6 l. 3 onces. — Douze chasubles galonnées tant en or qu'en argent, cy .... 12 l. — Trois chasubles unies, cy.... 8 l. — Sept chapes brodées et galonnées, cy .... 7 l. — Cinquante deux Etolles, la majeure partie brodées et galonnées en or et en argent, cy .... 52 l. — Trois chasubles, une chape et un drap mortuaire, cy .... 5 l. — Deux bannières brodées en or, cy .... 2 l. Sept rideaux et couvertures d'indienne, cy .... 7 l. — Quatre rideaux de taftas, cy .... 4 l. — Un tour de dais uni, cy .... 1 l. — Une houpe de tabernacle, cy .... 1 l. — Deux petites écharpes brodées en or et en argent, cy .... 2 l. — Vingt deux voilles de callice brodés et galonnés en or et en argent, cy .... 22 l. — Douze couvertures de callice galonnées et brodées, cy .... 12 l. — Un grand rideau de coton blanc, cy .... 1 l. — Huit étendards de soie galonnés, cy .... 8 l. — Un grand tapis de marchepied d'autel, cy .... 1 l. — Deux bonnets carrés et une calotte, cy .... 3 l. — Fait et arrêté les dits jour mois et an. (Sans signature).

la croix Bertrand (1705-1944), érigée par Dominique Bertrand en 1705. Cette croix est restaurée en 1944 ;

l'ancienne chapelle d'Aurais (ou d'Auray), reconstruite au XVIème siècle et dédiée à la Sainte Vierge sous le vocable de Notre-Dame d'Aurais. Elle dépendait jadis de la seigneurie de La Seilleraye et dès 1733, la chapelle était en mauvais état et le marquis de Becdelièvre demandait que les offices soient transférés en sa chapelle. Cette chapelle était entourées jadis de nombreux tombeaux datant de l'époque mérovingienne ;

le château de Thouaré (XIVème siècle), édifié semble-t-il à l'emplacement d'une villa gallo-romaine. Il garde belle allure avec ses tours, ses douves, sa fuie et ses murailles de différentes époques. L'édifice primitif semble remonter au Xème siècle. Les douves sont du Xème siècle. Le pigeonnier date du XVème siècle : il possède 1189 niches destinées à abriter les pigeons. Cette motte féodale avait eu pour titulaires les d'Ussé et d'Elbiest. Des rivalités surgirent entre ces seigneurs et les évêques : les ducs de Bretagne intervinrent en faveur des Avaugour suzerains de Saffré et de Vieillevigne. Propriété de la famille Thouaré jusqu'au XIIIème siècle, puis propriété d'Anne Descartes, demi-sœur du philosophe Descartes au XVIIème siècle. Il passe ensuite entre les mains de la famille Mosnier (de 1657 jusqu'en 1866), puis de la famille Vienne ou Mathieu de Vienne (à partir de 1882). En 1657, Anne Descartes, veuve de Louis d'Avaugour, vend la seigneurie aux Mosnier de Thouaré, membres de la Chambre des Comptes. Cette famille s'allie aux Bougrenet de La Tocnaye. Elle garde le domaine jusqu'en 1864, et elle le passe aux Cézard. En juillet 1792, le château est pillé. En 1704 a lieu la curieuse transmission des prééminences des Avaugour aux Mosnier : "Etant partis du château de Thouaré nous nous sommes rendus à l'église toute proche et nous y sommes rentrés par la chapelle privative du château. En l'église le seigneur Mosnier a déclaré qu'il prenait possession de tous les droits honorifiques ; il a pris place dans le banc clos qu'il fera armorié" ;

Château de Thouaré à Thouaré-sur-Loire (Bretagne).

 

Château de Thouaré à Thouaré-sur-Loire (Bretagne).

le château de la Hulonnière (XVII-XVIIIème siècle), situé au Nord du bourg de Thouaré-sur-Loire. Propriété de François Danguy, conseiller du roi et maître ordinaire de la Chambre des Comptes, en 1742 et 1745. Ce château passe ensuite entre les mains des familles Espivent (suite au mariage d'Antoine Guillaume Espivent avec Marie Magdeleine Danguy), du Perran et Thomson (au XIXème siècle) qui avait un enfeu dans la chapelle. Les Thomson vendent le domaine à mademoiselle Bertrand qui le cède à M. Vié. Ce dernier morcèle le domaine et en garde une partie. M. Senot de La Londe se rend acquéreur des bâtiments les plus anciens. Le manoir est aujourd'hui la propriété de madame de Saint-Paul, née Senot de La Londe. Le château possédait jadis une chapelle privée ;

Château de la Hulonnière à Thouaré-sur-Loire (Bretagne).

le château de la Picauderie (1773), édifié par l'architecte Ceineray pour la famille Barbier, anciens directeurs de forges de fer de Sion et négociants nantais. Anne Marie Barbier épouse Olivier de Monti de Friguel. Le château passe ensuite entre les mains successives des familles de Monti, de Senot de la Londe (par alliance), de Tinguy et Mitard ;

Château de la Picauderie en Thouaré-sur-Loire (Bretagne).

le château de la Hillière (vers 1784-1786), édifié par l'architecte Ceineray pour François Marie du Guiny (famille alliée aux Cocault de Blain et titulaire d'un vaste fief s'étendant sur Mauves et le Cellier). Les anciens détenteurs furent les familles Fleuriot de Couffé et d'Oudon. Ensuite nous remarquons les Huteau des Burons, propriétaires de Vieillecour et de La Hillière. Françoise Huteau épouse à Nantes en 1752, Louis du Guiny, membre du Parlement de Bretagne. Un des fils, François Marie, épouse à Blain, en 1781, Marie Anne Cocaud (ou Cocault), fille du célèbre avocat Cocaud de La Villauduc. De cette union naissent Pauline et Marie-Louise qui plus tard donneront asile à la duchesse de Berry en 1832. C'est en 1787, dans le château nouvellement construit, que naît Alexandre du Guiny. Le château est vendu comme bien national pour 100 000 livres à Jean Michel Caton. Par la suite, La Hillière appartient à James Anderson, Daniel Lowel et Charles Legoux qui vend la propriété à la famille Métois, en 1820. Après Xistine Métois, titulaire de La Hillière, les propriétaires sont successivement les Reliquet du Bochet, les Forgue (de 1901 à 1908), les Jochaud du Plessis, les Amieux (de 1912 à 1932) puis les Yrigoyen. Une partie appartient aujourd'hui aux Yrigoyen, et l'autre qui date du XVIIIème siècle est un foyer universitaire des frères Saint-Gabriel. On y trouve une chapelle privée édifiée vers 1786 et dédiée à la Vierge. Cette chapelle est restaurée par les frères de Saint-Gabriel qui occupent le château depuis 1952 ;

Château de la Hilière en Thouaré-sur-Loire (Bretagne).

le château de Bellanton. Il avait pour propriétaires, les Fortin de Bellanton dont la soeur Marie épousa en 1746 Julien Pépin de Bellisle (capitaine de frégate). Le mariage fut célébré à La Haie en Sainte-Luce-sur-Loire. Les Fortin étaient propriétaires à Saint-Domingue et parents des Tascher de La Pagerie et des Beauharnais. Ils vendirent le domaine à la famille Perran (ou Parran) ;

le château de Beau-Soleil (XXème siècle). Il s'agit de la résidence des de La Blanche, des Bailly-Peltier et des Charbonneau de Courty. L'édifice remplace un ancien manoir du XVIIIème siècle. Propriété actuelle de la famille Gerbaud ;

Château de Beau-Soleil en Thouaré-sur-Loire (Bretagne).

la maison de "La Grille" (XVII-XIXème siècle). A l'origine la propriété dépend du château de Thouaré. Propriété de la famille Lesourd en 1727. Des parties de la demeure ont été reconstruites par les familles Libault, Portier de Lantimo et les ancêtres des demoiselles de Beauval. De 1946 à 1964, la propriété, ayant été acheté aux demoiselles de Beauval, appartient au docteur Moussion et à son épouse Geneviève Haie. C'est aujourd'hui la demeure de la famille Mattmann-Gergaud. On y remarquait jadis de belles peintures (aujourd'hui vendues) reproduites par Desportes sous Louis XV et qui représentaient des scènes de chasse dues à son oncle François Desportes (1666-1742) ;

Thouaré-sur-Loire : la maison de la Grille (en 1955).

la maison "Vieille Cartière" (XVIIème siècle). Propriété successive des familles Bertrand (au début du XVIIIème siècle), Moulineau (en 1775) Bailly et Joubaye. Marie Adelaïde Bailly avait porté cette terre par mariage aux Joubaye, hommes de loi. Puis des Joubaye l'héritage passe aux Raingeard et Pelletier qui cédent en 1838 le logis avec ses dépendances et les terres de la Croix à une famille alliée par les Marie, les Burguerie et Ballais. Cette demeure abrita aussi les familles Noyer, Biscarat, Peltier (amis du capitaine négrier Jean François Trébuchet, père de Sophie, laquelle devint madame la générale Sigisbert Hugo). Un violent combat entre les Chouans et la Légion Nantaise commandée par Robineau de Bougon, eut lieu à La Cartière. En 1838, La Cartière est vendu à Ollivier Mairy (docteur en médecine, demeurant à La Barre-André en Thouaré) ;

la maison "Nouvelle Cartière" (1868). On y trouve les familles Joubaye, Pageau, Théau, Ouairy et Gousse ;

la maison la Bougaudière (vers 1865), édifiée par Frédéric Eugène Laube. Propriété de la famille Blanchard en 1877 et de la famille Raingeard ;

la maison "La Chaîne". Propriété des hommes de lois, Bruneau du Souchais, alliés aux Joubaye membres du Présidial de Nantes, et aux Raingeard de Bourgneuf. C'est actuellement la propriété des Litou et Mitard ;

la Chapellenie. Propriété des familles Debruyn, Delozes et Mauny ;

le pont romain (Moyen Age), situé dans la Vallée de la Seilleraye. Il permettait jadis de franchir le ruisseau de Gobert, détourné à partir du XVIIIème siècle ;

4 moulins dont le moulin d'Auray (XXème siècle), des Chalonges, de Bellevue et des Landes. Le moulin d'Auray dépendait jadis de la seigneurie de La Seilleraye. Le moulin des Chalonges (XIV-XXème siècle) relevait jadis des seigneurs de Thouaré. Il est transformé en minoterie au début du XXème siècle ;

Ville de Thouaré-sur-Loire (Bretagne).

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ANCIENNE NOBLESSE de THOUARE-SUR-LOIRE

La châtellenie de Thouaré : Il existait au XIIIème siècle dans la paroisse de Thouaré une famille noble portant ce nom. Comme cette paroisse faisait partie des régaires de l'évêque de Nantes, Guillaume de Thouaré, chevalier, eut une difficulté avec le prélat Galerand au sujet d'un voleur saisi dans ses fiefs ; cette contestation se termina à l'amiable par un accord signé en 1254. A la famille de ce même chevalier devaient appartenir Pierre de Thouaré, chanoine de Nantes en 1274, et Olive de Thouaré, femme vers 1293 de David de Sesmaisons. Thouaré appartenait dans le siècle suivant aux seigneurs d'Ussé en Touraine, et Jeanne d'Ussé apporta cette châtellenie, vers 1378, à son mari Briant de Montejean, sire dudit lieu. Celui-ci vendit Thouaré en 1393 à Gilles d'Elbiest, gentilhomme flamand que le duc Jean IV avait fait capitaine du château de Nantes. Gilles d'Elbiest était, dès 1388 époux de Béatrice de la Lande. Il mourut le 2 janvier 1423 et fut inhumé dans l'église collégiale de Notre-Dame de Nantes. Jean Ier d'Elbiest, son fils, lui succéda dans la seigneurie de Thouaré, dont il fit hommage au duc de Bretagne le 18 avril 1453 (Archives de Loire Inférieure, E610) ; ce seigneur épousa Jeanne du Chastellier et décéda le 29 septembre 1465, C'est à Jean Ier d'Elbiest que suscita encore querelle l'évêque de Nantes au sujet des fiefs de Thouaré ; cette fois le seigneur de Thouaré fut saisi, retenu prisonnier et excommunié ; heureusement pour lui l'affaire fut portée à la connaissance du pape et Jean d'Elbiest fut délivré et indemnisé. François d'Elbiest, seigneur de Thouaré, fils des précédents, s'était uni à une fille du vicomte de Pommerit ; il ne survécut qu'un an à son père, étant mort le 27 septembre 1466. Il eut pour successeur à Thouaré son fils François II d'Elbiest, qui rendit aveu en 1478 à l'évêque de Nantes pour ce qu'il tenait de lui et en 1495 au roi pour sa châtellenie (Archives de Loire Inférieure, G24 et E610). On ignore l'alliance contractée par ce seigneur de Thouaré décédé le 28 mars 1502. Jean II d'Elbiest, seigneur de Thouaré, succéda à son père qui précède ; mais il mourut le 12 juin 1507 et l'année suivante Jean III d'Elbiest, également sire de Thouaré, fournit au roi le minu de cette châtellenie. Ce seigneur décéda lui-même sans postérité, le 8 septembre 1509. Sa succession fut recueillie par sa soeur Marguerite d'Elbiest, femme de Jean de Saint-Amadour, seigneur dudit lieu et vicomte de Guignen. Les deux époux rendirent aveu pour Thouaré au roi de France en 1511 et à l'évêque de Nantes en 1515. Jean de Saint-Amadour mourut le 6 juillet 1538, après avoir vaillamment combattu sous cinq rois, il fut inhumé sous un beau mausolée dans l'église de Guignen et nous avons précédemment relaté sa longue et louangeuse épitaphe. Marguerite d'Elbiest, sa veuve, ne lui survécut que deux ans (Archives de Loire Inférieure, B1008). Claude de Saint-Amadour, leur fils, devenu seigneur de Thouaré fit hommage de cette terre au roi en 1548. Il épousa Claudine de la Touche-Limousinière, dont il eut Philippette de Saint-Amadour ; celle-ci fut mariée : -1° à Jean de Rieux, sire d'Assérac, décédé en 1577 ; -2° à Charles de Bretagne, comte de Vertus et baron d'Avaugour ; ses deux maris firent successivement, en son nom, hommage au roi pour la châtellenie de Thouaré, le premier en 1574 et le second en 1600 (Archives de Loire Inférieure, B1008 et B1009). Philippette de Saint-Amadour affectionnait son château de Thouaré où naquirent plusieurs de ses enfants en 1581 et années suivantes. L'évêque de Nantes y vint même tenir sur les fonts baptismaux l'un d'eux en 1584. Antoinette de Bretagne, sa fille, eut en partage la seigneurie de Thouaré et épousa successivement : -1° Pierre de Rohan, prince de Guémené ; -2° en 1624 René du Bellay, prince d'Yvetot, mort en 1627 ; -3° Pierre d'Escoubleau, marquis de Sourdis. Elle mourut en 1645, laissant la châtellenie de Thouaré à sa fille Anne d'Escoubleau, femme de François de Simiane, marquis de Gordes. Ce furent ces deux derniers seigneur et dame qui vendirent la seigneurie de Thouaré en 1657 à Anne des Cartes (Descartes), veuve de Louis d'Avaugour, seigneur du Bois de Kergrois ; cette dame, soeur du grand philosophe René Descartes, fit hommage au roi pour Thouaré le 13 janvier 1673 (Archives de la Loire-Inferieure, B1009). Par contrat du 12 avril 1704, Anne-Erard d'Avaugour vendit la châtellenie de Thouaré à Joseph Mosnier, sieur de la Valtière, maitre à la Chambre des comptes de Bretagne, et à Marie Langlois, sa femme. Ils en firent hommage au roi en 1713 (Archives de Loire Inférieure, B439). Le fils de ces acquéreurs, Jacques Mosnier, seigneur de Thouaré, reçu en 1728 maître à la Chambre des comptes de Bretagne, épousa : -1° Anne-Rose Moisan ; -2° en 1736 Françoise Le Grand. De cette seconde union sortit Louis Mosnier, seigneur de Thouaré, qui s'unit à Nantes en 1767 à Jeanne de Bougrenet, fille du seigneur de la Tocnaye (Archives communales de Nantes, G, G91 et 145). Ceux-ci rendirent, le 14 mars 1774, l'hommage accoutumé pour leur châtellenie de Thouaré (Archives de Loire Inférieure, B1053). Au moment de la Révolution Louis Mosnier se trouvait mort, ses trois fils émigrèrent et ses trois filles demeurèrent en France avec leur mère.

Comme nous venons de le dire, la seigneurie de Thouaré, châtellenie d'ancienneté, se trouvait enclavée dans les régaires de l'évêque, de Nantes comprenant la paroisse de Thouaré. Néanmoins ce qu'on appelait la Motte de Thouaré, château primordial de la seigneurie, relevait directement du duc de Bretagne et plus tard du roi de France. Il en était de même du fief de Thouaré en la paroisse de Saint-Julien de Concelles. Le reste de la châtellenie, c'est-à-dire « tous les domaines, fiefs, rentes et devoirs appartenant au seigneur de Thouaré, tant en ladite paroisse de Thouaré qu'en celles de Doulon et de Sainte Luce » était tenu prochement de l'évêque de Nantes « à debvoir de foy, hommage et rachapt » (Archives de Loire Inférieure, B, Nantes, 6e vol. 95).

Le seigneur de Thouaré avait droit de haute justice, mais ayant vers 1464 fait élever ses fourches patibulaires à Thouaré même et par suite dans le fief des régaires , l'évêque de Nantes les fit renverser (Archives de Loire Inférieure, B, Nantes, 6e vol. 96). Au même sire de Thouaré appartenaient un droit de pêcherie et un emplacement de moulin au bord de la Loire à Thouaré — un droit de coutumes sur tous les marchands passant en Loire devant l'Ile de Redefail en Saint-Julien de Concelles — et un droit de quintaine à Thouaré (Archives de Loire Inférieure, E610, G24).

L'église et le bourg de Thouaré ont été déplacés ; ils se trouvent actuellement à un kilomètre du château. A l'origine se trouvait au bord de la Loire une petite agglomération formée par l'église, le château et le presbytère ; c'était là le vieux Thouaré ; il n'y subsiste plus que le château. A côté de celui-ci se dresse encore l'antique assiette de la primitive demeure des seigneurs du lieu, la Motte de Thouaré avec ses douves creusées dans le roc vif et que remplissaient jadis les eaux de la Loire. Dès 1478 la tour, surmontant cette motte et dont les ruines apparaissent encore, n'avait plus d'importance : elle était alors occupée par un cellier surmonté d'une chambre. Quant au château lui-même, construction remarquable des XVème et XVIème siècles, c'est une belle habitation, où Charles de Bretagne reçut, le 11 octobre 1565, le roi Charles IX se rendant à Nantes.

Le domaine proche de la seigneurie de Thouaré comprenait par ailleurs : la cour du château avec ses « colombier, jardins, douves et pont-levis », — des bois, des vignes, et quarante journaux de prairies, — l'auditoire seigneurial — les étangs des Landes, de la Herrière, de Lavau ou du Bourg, du Jouneau et du Terrier, avec leurs moulins, — la métairie de Thouaré, — enfin une portion des anciennes dîmes de la paroisse (Archives de Loire Inférieure, B et Q).

Il est convenable, croyons-nous, de dire, en terminant cette notice, quelques mots d'une autre seigneurie qui fut pendant plusieurs siècles unie de fait, sinon féodalement, à la châtellenie de Thouaré : nous voulons parler de la Tour de Thouaré. Nous pensons que c'est cette dernière seigneurie — et non pas la Motte de Thouaré — dont le duc Jean IV fit cadeau, d'après du Paz, à son capitaine de Nantes, Gilles d'Elbiest. Les successeurs de ce seigneur, Jean Ier d'Elbiest, son fils, en 1429, François d'Elbiest en 1495 et Marguerite d'Elbiest en 1511 possédèrent la seigneurie de la Tour de Thouaré, dont ils rendirent aveu aux ducs de Bretagne, puis aux rois de France. Mais la dame de Saint-Amadour, tout en laissant à son fils Claude la Motte de Thouaré, en sépara la Tour de Thouaré qu'elle donna en dot à sa fille Gillette. Dès 1530, en effet, nous trouvons celle-ci, Gillette de Saint-Amadour, femme de Louis d'Orsonvilliers, en possession de la Tour de Thouaré ; François d'Orsonvilliers, leur fils, en fit hommage au roi en 1556. Cette seigneurie passa successivement ensuite aux mains de Jean Gazet et Jeanne Morin, seigneur et dame de la Briandière en 1567 — Jean Gazet, conseiller au Parlement de Bretagne, en 1638 — Jeanne Gazet, femme de Michel d'Epinoze, seigneur de Porteric, en 1640 — Michel d'Espinoze, leur fils, baron de Porteric en 1681 — enfin Charles marquis d'Espinoze, qui vendit en 1786 la terre et les fiefs de la Tour de Thouaré à Félix Locquet de Grandville, fils du dernier marquis de Fougeray (Archives de Loire Inférieure, B1044 et E610). La seigneurie de la Tour de Thouaré avait son chef-lieu en Port-Saint-Père et s'étendait en cette paroisse et en celles de Saint-Léger et de Bouaye ; elle relevait du domaine ducal de Nantes. Elle jouissait d'une haute justice exercée au bourg de Port-Saint-Père — d'un droit de four banal au même bourg — des coutumes du passage de Port-Saint-Père et d'un droit de pêche dans le lac de Grandlieu. Son domaine se composait du manoir de la Tour avec ses deux cours closes de murs, son colombier et ses vignes, ses bois et ses marais — d'un moulin à vent — des métairies de Lozanne, la Noë-Raoul ou la Maugendrie, la Durantière en Port-Saint-Père et le Châtellier en Saint-Léger (Déclarations de la Tour de Thouaré en 1511 et 1681). Au XVIIème siècle la seigneurie de la Tour de Thouaré devint plus importante parce qu'on y adjoignit la terre et la haute justice de Bouvet ainsi que la terre et la moyenne justice de Beaulieu, le tout en Port-Saint-Père (abbé Guillotin de Corson).

(à compléter)

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