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LES PARDONS DE TREBEURDEN |
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La paroisse de Trébeurden possède deux chapelles dont les pardons sont fort suivis : Notre-Dame de Kergonnau et Notre-Dame de Penvern.
La première dédiée à Notre-Dame de Bonne-Nouvelle est un édifice du XVIème siècle ; attenant au sanctuaire se trouve une fontaine monumentale datée de 1696.
D'après ce qui se trouve rapporté dans un cantique breton Gwerz an Itrôn Varia a Quelou Mad, l'église primitive de Bonne-Nouvelle aurait été bâtie par ordre de Jean IV, après .1a bataille d'Auray et en mémoire de la nouvelle qu'on lui aurait tôt apportée qu'il était reconnu duc de Basse-Bretagne. Le cantique ajoute qu'il vint poser la première pierre, accompagné de Jeanne de Navarre, son épouse, et en présence de sept évêques. Il dit que plus tard Anne de Bretagne envoya de Rennes à Notre-Dame de Bonne-Nouvelle trois ornements d'or et d'argent, son manteau royal et sa couronne de duchesse. Il raconte ensuite les miracles opérés par la Vierge : elle fit notamment cesser subitement dans la paroisse de Trébeurden les effets de cette peste affreuse qui en 1632 désola la Basse-Bretagne.
« Le cantique qui a trente-deux strophes et que pour ce motif nous ne transcrivons pas ici, finit par souhaiter aux fidèles le paradis et par l'avertissement que le pardon de Bonne-Nouvelle a lieu au mois d'août, le dimanche après l'Assomption et qu'il peut être pour eux une source de grâces et d'indulgences » [Note : Habasque, Annuaire des Côtes du Nord, 1843, p. 200].
La seconde chapelle de Trébeurden, Notre-Dame de Penvern présente dans sa construction quelques parties remontant au XIVème siècle.
« L'histoire de cette chapelle se trouve aussi dans un cantique en quarante-quatre couplets, qui a pour titre Gwers an Itrôn Varia a Penvern. Voici comme elle y est rapportée, nous traduisons en abrégeant :
Une bergère de la paroisse de Trébeurden ; dont tous les membres étaient contournés, aperçut non loin d'une source sur les limites de la paroisse de Pleumeur-Bodou, une image de la Vierge devant laquelle elle s'inclina humblement, demandant pas l'intercession de la mère de notre Divin Sauveur la guérison de ses infirmités ; sa prière fut agréable au Seigneur et ses membres redressés reprirent à l'instant leur force et leur souplesse.
Frappés de ce prodige, les habitants de Trébeurden élevèrent un oratoire à la sainte Vierge et y placèrent la bienheureuse image.
D'autres miracles s'opérèrent en ce lieu : des malades y recouvrèrent la santé, des sourds entendirent, des boiteux marchèrent droit, et des aveugles virent la lumière. Des pèlerins y affluèrent de toutes parts et trois ans après, on construisit une chapelle du produit des offrandes. Le cantique fait remonter l'érection de la chapelle à l'an 1300, et il fait honneur de sa construction aux habitants de Pleumeur et à ceux de Trébeurden.
Le pardon de la chapelle, toujours d'après le cantique, a lieu le dimanche le plus rapproché de l'Ascension. Mais, ajoute le gwers, ce ne sont pas seulement les hommes qui éprouvent les bienfaits de la Vierge de Penvern ; les bêtes même sont l'objet de sa protection, souvent elle a rendu à la santé des animaux malades, ou fait ramener à leurs propriétaires des bêtes égarées ou tombées dans des précipices.
La Vierge de Penvern est encore la protectrice des matelots, et nombre de navires en péril lui ont dû leur salut. Le gwers finit en rapportant l'histoire de deux jeunes gens de la paroisse, qui pendant l'un des combats livrés sous la République, voyant les Français tomber par milliers, adressèrent une fervente prière à Notre-Dame de Penvern et durent la vie à son intercession » [Note : Habasque, Annuaire des Côtes–du-Nord, 1843, p. 101].
(Abbé Guillotin de Corson, 1902).
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