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Historique sommaire.

Jadis sous le vocable de saint Laurent, l'église actuelle date de 1500 ainsi que l'indique l'inscription « AN BLOAS MIL PEMP GANT TI MA A RENOVELAT » ; elle paraît, sans aucun doute, due à l'atelier de Philippe Beaumanoir. Les sablières primitives, conservées en majeure partie, portent le nom et l'emblème du charpentier Jean Jouhaff. Elles sont décorées des armes d'Yvon de Coatredrez et de sa femme Marie Le Moine, seigneur et dame de Coatredrez en 1500 et de celles d'Yvon de Coatredrez et de sa femme Jeanne de Poulmic père et mère du précédent.

L'une des sablières du porche porte l'inscription FRANÇOIS LE PARC FABRIQUE 1666, indiquant une réfection.

L'aile sud du transept fut reconstruite en 1699, et le bas-côté sud, qui paraît n'avoir pas existé primitivement, édifié en 1865 par un maçon de Tredrez, nommé Le Bellec, avec voûtes en staff bombées du type angevin.

La flèche de l'église fut détruite par un ouragan dans la nuit du 10 au 11 février 1881. Deux cloches furent brisées et une partie de la toiture enlevée.

Rappelons que le mobilier, dont nous ne nous occupons pas ici, est d'un grand intérêt.

Plan.

Nef avec bas-côté de cinq travées et au sud de trois travées à l'est du porche et d'une vaste chapelle à l'ouest de celui-ci, transept et choeur pentagonal à noues multiples.

Juridiction et prééminences.

Tredrez dépendait du domaine royal de Lannion. Les seigneurs, de Coatredrez (sous Runfao) étaient patrons et fondateurs de l'église et y possédaient toutes les prééminences, tant en raison de leur seigneurie de Coatredrez que de celle du Rest en leur possession depuis 1508. Cette dernière jadis aux Le Chevoir, puis aux Kerimerc'h, avait été vendue en 1497, par Charles de Kerimerc'h, à Alain Rolland sr. de Kerbarn, dont les Coatredrez l'acquirent à leur tour.

Constats des commissaires du 10 novembre 1679.

Le recteur ayant indiqué aux commissaires que l'église était du ressort de la cour royale de Lannion, ceux-ci ne rédigèrent aucun procès-verbal des prééminences.

Les divers aveux de la seigneurie de Coatredrez à Runfao, notamment ceux de 1638, 1714 et 1748, permettent d'y remédier très complètement.

Le choeur était éclairé par trois verrières. La maîtresse vitre portait trois écus : au sommet écartelé de gueules à la fasce d'argent et de gueules au lion d'argent, armes pleines de Coatredrez ; du côté évangile écu aux armes mi-parti Coatredrez et Rosmadec [Note : Rolland de Coatredrez, fils de Jean et d'Ysabeau de Launay, avait épousé Margelie de Rosmadec, fille de Jean et d'Alix de Tyvarlen, et non Margelie de Tyvarlen comme indiquée par erreur dans diverses généalogies. Cette alliance est confirmée par le contrat de mariage de leur fille Ysabeau de Coatredrez avec Gilles de La Lande ] et du côté épître écu mi-part Coatredrez et Le Moine [Note : Yvon, fils d'autre Yvon et de Jeanne de Poulmic, avait épousé Marie Le Moine (d'argent à trois coquilles de gueules)].

La verrière du choeur, côté évangile, portait les armes de Coatredrez pleines et mi-parti en alliance avec Keranrais [Note : Cet écu, comme celui mi-parti Rosmadec, rappelait l'alliance flatteuse de Hervé de Coatredrez, fils de Jean et de Jeannette de Lestanguern, et de Jeanne de Keranrais, dont la branche aînée qui a continué la filiation des Coatredrez. Il épousa en secondes noces Margelle de Boiséon, héritière de sa Maison et des seigneurs de Lanmeur, dont le fils aîné, autre Hervé de Coatredrez, prit le nom de Boiséon.].

La verrière du choeur, côté épître, portait deux écus : l'un mi-parti au I : Coatredrez, au II : Poulmic, l'autre mi-parti au I : Coatredrez, au II : Le Moine. Après la réfection de l'aile sud en 1699, la verrière l'éclairant fut ornée de deux écus : l'un des armes pleines des du Parc-Locmaria, l'autre mi-parti au I : du Parc, au II d'argent à la croix de sable chargée de six macles d'argent (Larlan) [Note : Armes de Louis-François du Parc (1647-1709), fils de Vincent et de Claude de Névet et petit-fils de Françoise de Coatredrez, et de sa femme Marie-Rose-Angélique de Larlan] (R. Couffon).

(publié avec l'aimable autorisation de la famille de R. Couffon).