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Bienvenue chez les Tréflaouénanais

TREFLAOUENAN

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La commune de Tréflaouénan (pucenoire.gif (870 octets) Trelaouenan) fait partie du canton de Plouzévédé. Tréflaouénan dépend de l'arrondissement de Morlaix, du département du Finistère (Bretagne).

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de TREFLAOUENAN

Tréflaouénan vient du breton "treb" (village) et de saint Laouénan ou Loëvan, Louénan ou Lavan (disciple de Saint-Paul-Aurélien).

Tréflaouénan et ses trèves de Quéran (ou Kéran) et de Trézilidé sont un démembrement de l'ancienne paroisse primitive de Plouzévédé, vers 1330. C'est à Quéran (noté Kaeran au XIIIème siècle et Queren au XVème siècle) que saint Hervé est élevé. La paroisse de Tréflaouénan dépend de l'évêché de Léon. Quéran est rattaché à Tréflaouénan en 1835.

La seigneurie la plus influente de Tréflaouénan au XV-XVIème siècle est celle des Tournemine. Alain de Tournemine, homme d'armes à la montre de 1503, est seigneur de Coëtmeur (en Plougourvest) et de Kermilin (en Tréflaouénan). Il est l'époux de Marguerite du Chastel.

On trouve les appellations suivantes : Trefflouenan (en 1446 et en 1467), Treffloenan (en 1516) et Trefflaouenan (en 1534).

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PATRIMOINE de TREFLAOUENAN

l'église Saint-Léonor (XVIème siècle). L'édifice comprend un clocher-mur, une nef avec bas-côtés de cinq travées au nord et de quatre travées au sud, plus le porche et la chapelle des fonts baptismaux. L'intérieur, qui est lambrissé, est divisé en trois nefs par deux rangées de piliers. Sur le lambris, sont présentées quinze scènes de la Vie de Notres-Seigneur avec l'inscription "Paint Lan 1663 et lors recteur Mre Sebastien Pezron Jan Tonart et Fiacre Chequin Fabrique". A l'angle du pignon de la sacristie, se trouve l'inscription "Lors estant recteur en cette paroisse messire sebastien Pezron Y. Mesm" (XVIIème siècle). On voit la statue de saint Herbot et un groupe de Notre-Dame de Pitié, ainsi que de vieilles peintures datées de 1663. Le groupe de la Déploration du Christ, en bois polychrome, date du XVIème siècle. Les armoiries des Tournemine timbrent la façade nord, et sont alliées à celles des Rieux au dessus des portes du presbytère. On y trouve le gisant de Jacques de Tournemine (XVIème siècle). La dalle tumulaire d'Alain de Tournemine, seigneur de Coetmeur, et époux de Marguerite du Chastel, provenant de l'église de Tréflaouénan, est aujourd'hui encastrée dans le mur de la mairie de la paroisse. Trois écussons armoriés encastrés dans le mur de la mairie offrent les armes des Tournemine mi-parti de Kerimel et du Chastel, et celles des Kerimel mi-parti du Penhoat. L'église abrite les statues de saint Léonor, sainte Marguerite, saint Sébastien, saint Herbot, une Descente de Croix et trois Vierges-Mères ;

Eglise de Tréflaouénan (Bretagne).

l'ancienne chapelle de Saint-Jean-Keran ou Quéran, aujourd'hui disparue. C'était l'une des plus anciennes chapelles de Bretagne. Une note (B. N. f. fr. 11551) prétend qu'il s'agissait, semble-t-il, de la chapelle de Keran, ancienne paroisse dédiée à saint Hoarné ("duquel elle a le tombeau et la maison en laquelle il fut nourry joignant la chapelle, le tout au sieur de Kergournadech"). Avant la Révolution, on y conservait le berceau de saint Hervé (né à Lanrioul en Plouzévédé) au portail de la chapelle et le mausolée d'un Rosmadec. Deux actes établissent les droits et les prééminences des seigneurs de Kermenguy dans l'église tréviale de Quéran : l'un accordant le droit de sépulture, l'autre intimant l'ordre de respecter les prééminences de Tanguy de Kermenguy ;

l'ancienne chapelle Saint-Herbot, située jadis à Coëtnempren (ou Coetnenpren) et aujourd'hui disparue ;

la croix de Coz-Castel (moyen âge) ;

d'autres croix ou vestiges de croix : Coat-Nempren (1895), Kerbalanec (XIXème siècle), Lanveur (XVIème siècle), Odéven (1892), Quéran (Moyen Age), la croix du cimetière de Tréflaouénan (1910). A signaler aussi la croix de Chupica aujourd'hui disparue ;

le manoir de Creac'h-Ingar (XVIème siècle), propriété de la famille Coëtnempren. On y voyait jadis une tour ronde aujourd'hui démolie. La manoir est pillé sous la Ligue. Il appartenait alors à Yves de Coëtnempren, époux d'Ambroise de Kerliviry. Leur fils aîné, Pierre de Coëtnempren est gouverneur de Saint-Pol en 1621 ;

l'ancien château de Kermilin ou Quermelin (XVème siècle), édifié par la famille Tournemine et flanqué jadis de deux grosses tours rondes à mâchicoulis. Il existait encore en 1835. Ce château a été depuis détruit. Kermilin avait été pris et pillé pendant la Ligue en 1590. Il appartenait alors au marquis de Neufbourg, lieutenant général en Bretagne pour Henri IV. En effet " ... les Tournemine ont eu des liens de parenté ou d'amitié fort étroits avec les réformés. La femme de Jacques de Tournemine est une Rohan, de cette famille qui, plus que toute autre de la noblesse bretonne, seconda la réforme et lui fournit des champions distingués et ardents. La vicomtesse de Rohan est Françoise de Tournemine, soeur ou cousine du chatelain de Quermelin et connue pour avoir été ouvertement protestante. ... Les quatre seigneurs auxquels Jacques de Tournemine confie la tutelle de ses filles à son décès, François de Monmorency, Toussaint de Beaumanoir, François de Quermabon, Marc de Rosmadec serviront tous le roi contre la Ligue, et ce dernier, au moins, est déjà suspect de penchant vers la réforme. Par ceux que hante Jacques de Tournemine et à qui il tient, ne savons-nous pas ce qu'il est ? Le château de Quermelin sera en 1590, assiégé et pris par les ligueurs. A cette date, les occupants et défenseurs pour le compte des Tournemine seront donc des adversaires de la Ligue.... " (A. J-Lambert). Il semble que ce château ait été démantelé sur l'ordre de Napoléon Ier parce qu'il appartenait à Fernando de Los Rios, ambassadeur d'Espagne en France, par suite de l'alliance de celui-ci avec une de Rohan. Il est définitivement rasé en 1841. « Leur château se composait d'un corps de logis flanqué de deux grosses tours. Un chemin de ronde à créneaux et sur machicoulis régnait autour de l'édifice. Le sous-sol était occupé par des galeries et une salle à voûte d'arête. Les sculptures des fenêtres, du portail, la cheminée à vaste manteau orné d'un cerf grandeur nature et d'attributs de chasse et d'amour, tout indiquait que le château datait de la Renaissance et avait dû être construit au commencement du XVIème siècle par Alain de Tournemine. Assiégé et pris par les ligueurs en 1590, il fut rasé vers 1841 et ses matériaux servirent à des constructions rurales. Il semble que Paul Féval a pris pour cadre de son roman " Château pauvre " Kermilin et Coatmeur, les deux domaines de Jacques de Tournemine » ;

Note 1 : Les tombeaux de cette famille Tournemine n'ont pas été épargnés plus que leur demeure par le temps et par les hommes. Alain de Tournemine, aïeul de Jacques, avait été inhumé dans l'église de Tréflaouénan près du château de Quermelin qu'il avait élevé ou du moins restauré. Vers le milieu du XIXème siècle son tombeau a été expulsé de l'église enrichie jadis par lui et par les siens ; les pierres du soubassement ont presque toutes disparu ; la statue tumulaire qui le représente avec cuirasse et écu, ainsi qu'un bas-relief à ses armes sont actuellement encastrés dans les murs de la maison d'école. La chapelle de Landivisiau fondée par son fils, François de Tournemine, et où celui-ci reposait à côté de sa femme Renée de Saint-Amadour a été détruite en 1864 lors de la reconstruction de l'église. A cette occasion, la statue tumulaire du fondateur de la chapelle représenté armé de toutes pièces, sauf la tête nue, a été transportée dans le petit îlot de Sainte-Anne près Saint-Pol de Léon et incorporée à un mur de soutènement. Les pierres du soubassement du tombeau, où des statuettes sont sculptées en relief dans des niches de la Renaissance, ont été employées et se voient encore dans le mur d'un lavoir public de Landivisiau. Grâce à une intervention éclairée on a replacé au chevet de l'église un écusson des Tournemine (écartelé d'or et d'azur) timbré d'un heaume ayant pour cimier un paon qui fait la roue. La devise Aultre n'auray se lit au-dessous de l'écusson. Les lettres gothiques de cette même devise inscrite sur une banderolle déployée au côté de la statue tumulaire suffiraient à prouver qu'elle se rapporte à François et non à Jacques de Tournemine, son fils. Au temps de ce dernier les caractères gothiques n'étaient plus en usage, et s'il a été inhumé dans la chapelle de Landivisiau, ainsi que son testament en exprimait le désir, on verra à raison de quelles circonstances aucun monument très apparent n'a dû lui être élevé. Ce qui subsiste et se rapporte le plus directement à Jacques de Tournemine et à Lucrèce de Rohan est une pierre formant linteau de porte, dans le village de Treflaouénan et sur laquelle se lit l'inscription suivante : ... d'un coeur de glorieux. A Sainte Marguerite, - Lucresse de Rohan en mourant me voua - Son Jacques Tournemine en après m'avoua. A en juger par la retaille de la pierre qui enserre ces lignes de très près et de toutes parts, ce n'est que le fragment d'une inscription plus longue. Il s'agit évidemment de la chapelle délibérée être faite en l'honneur de Dieu et de Mme Saincte-Marguerite au château de Quermelin et qui aurait été construite après la mort des deux époux, selon les dispositions testamentaires de la femme confirmées par celles du mari. Lorsque l'on connaît la fin dramatique de Jacques de Tournemine, on est porté à croire que les premiers mots se rattachent à cet événement, peut-être à sa sépulture, et tendaient à honorer et à justifier sa mémoire. Après avoir établi son testament le 15 avril 1548, Jacques de Tournemine décède le 16 avril 1548. Il ne meurt pas à Quermelin, car le testament est redigé à Rennes, par des « notaires et tabellions receus et jures en la seneschaussee » de cette ville. Il meurt en prison, puisque la chambre criminelle de la cour de Rennes dont il relève à titre d'accusé enregistre son testament ; il ne succombe ni aux années, car il laisse des filles encore jeunes, ni à la maladie, car « du rapport fait par les barbiers et chirurgiens qui avaient visité son corps et déposé de la cause de sa mort » il résulte « qu'elle estait advenue par le coup de poignard qu'il avait receu » [Note : Factum pour dame Renée de Tournemine, femme du sieur marquis du Neufbourg, fille aînée et principale héritière de deffunct sieur marquis de Coatmeur, défenderesse contre Charles de Maillé, sieur de Querman, demandeur en requeste]. Mais pour qu'il soit ainsi traité en accusé, dans quelles circonstances Jacques de Tournemine a-t-il donc été atteint de cette blessure ? Si l'on en croit le mémoire en défense de ses héritières « les procès-verbaux faits par ces messieurs les commissaires deputez par la cour de Renne apres le combat advenu et la mort du sieur de Coetmeur établissaient que le coup aurait été porté par l'aîné des sieurs de Querman à l'instant duquel le dit sieur de Coetmeur se sentant blessé aurait tiré son épée et dicelle donné un seul coup au sieur de Querman, dont il est décédé et donné subject à son jeune frère qui le suivait de près de mettre la main à l'espée et ceux de leur suite qui étaient en grand nombre tant contre le dit sieur de Coetmeur que ceux qui seraient sortis de la maison où il estait arrivé l'un desquels serait tombé mort par terre d'un coup quil aurait reçu avant que d'avoir eu le loisir de mettre la main à l'éspée ». (A. J-Lambert).

Tournemine de Tréflaouénan (Bretagne).

Note 2 : Les parents de Jacques de Tournemine sont François de Tournemine (fils d'Alain II de Tournemine et de Marguerite du Chastel) et Renée de Saint-Amadour (fille de Jean de Saint Amadour et de Marguerite d'Elbiest). Jacques de Tournemine avait épousé en 1574 Lucrèce de Rohan. Cette dernière, née en 1560, est la fille de Louis VI de Rohan-Guémené, seigneur de Guémené, comte de Montbazon (1540-1611) et d'Eléonore de Rohan-Gié, comtesse de Rochefort Dame de Gié et du Verger (1539-1583). Jacques et Lucrèce auront deux filles : Jeanne de Tournemine et Renée de Tournemine, dame de Coetmeur, décédée en 1621 et mariée en 1593 avec Alexandre de Vieux Pont, baron de Neufbourg. Lors d'un duel en 1584 à Rennes, avec Louis de Plusquellec (fils de Maurice de Plusquellec 1541-1573, et de Jeanne Goulaine), chevalier de l'Ordre du Roi, Louis de Plusquellec est tué, dit-on, par Jacques de Tournemine, marquis de Coëtmur, devant Christophe de Carman (frère de Louis de Plusquellec) qui décédera lui aussi lors du duel.

Tournemine de Tréflaouénan (Bretagne).

Note 3 : L'affaire Tournemine : Si l'on en croit le mémoire en défense des héritières de Jacques de Tournemine « les procès-verbaux faits par ces messieurs les commissaires deputez par la cour de Renne apres le combat advenu (dans un faubourg de Rennes) et la mort du sieur de Coetmeur établissaient que le coup aurait été porté par l'aîné des sieurs de Querman à l'instant duquel le dit sieur de Coetmeur se sentant blessé aurait tiré son épée et dicelle donné un seul coup au sieur de Querman, dont il est décédé et donné subject à son jeune frère qui le suivait de près de mettre la main à l'espée et ceux de leur suite qui étaient en grand nombre tant contre le dit sieur de Coetmeur que ceux qui seraient sortis de la maison où il estait arrivé l'un desquels serait tombé mort par terre d'un coup quil aurait reçu avant que d'avoir eu le loisir de mettre la main à l'espée ». D'un côté, le sieur de Querman est tué, de l'autre, un tenant du sieur de Coatmeur et lui-même qui meurt peu après. Deux de ses gentilshommes, Guillaume Guchenneux sieur du Vannert, Jacques Guchenneux sieur de Lenfosse et un « laquays » sont en prison. Il laisse pour eux des legs généreux et la recommandation à ses parents de poursuivre à ses « despans » et « comme pour lui leur mise en liberté » ; il ordonne « Chantelou son vallet de chambre estre satisfaict de ce qu'il dira avoir perdu lors de la prinse et emprisonnement du lui dict testateur et en estre Chantelou cru sur parolle ». Les préjudices de l'affaire sont pour le moins égaux. A qui imputer les intentions mauvaises ? L'accusation de guet-apens est soutenue par les officiers royaux, à la requête de la famille de Querman ; elle n'est pas rétorquée par les héritiers de Tournemine. Le « factum » emploie l'épithète loyale et correcte de « combat » (Dispute, selon M. de Carné. Chevaliers bretons de Saint-Michel, p. 308). A cette époque où dans un duel les témoins se battaient aussi bien que les principaux adversaires, la rencontre devait, en effet, dégénérer en un petit combat. Le guet-apens n'est guère plus rare et l'exemple en est donné par les plus grands ; il n'y a pas longtemps que Louis de Condé, François de Guise et Coligny, en ont été victimes ; peu d'années après, Henri de Guise le Balafré, le cardinal de Guise, Henri III tomberont à leur tour sous des coups partis de haut. Nous ne pourrions faire que des conjectures sur les motifs de ce duel, combat ou guet-apens. Alors même que la querelle ne serait excusée ou du moins atténuée par aucune considération politique ou religieuse ; alors même que Jacques de Tournemine aurait cédé à sa haine, ni lui ni ses tenants n'étaient des bandits de grand chemin. Eussent-ils été poursuivis avec la dernière rigueur pour un acte alors si fréquent ? se fût-on montré implacable si Jacques de Tournemine et ses affidés avaient été bien vus du gouverneur de Bretagne, le duc de Mercoeur, chef de la ligue en cette province ? Le renvoi de l'affaire devant le parlement de Paris eut-il été demandé en 1588 et obtenu, si la famille de Querman n'avait eu à craindre l'influence et le bon renom de l'accusé dans son pays, ses amitiés ou relations parmi les magistrats de Rennes, s'il n'y avait eu à espérer des juges parisiens, opprimés par les ligueurs, un arrêt plus sévère ? Nos documents affirment que, plus tard, après 1606, le parlement de Paris s'est prononcé sans connaître l'enquête de la cour de Rennes, sans entendre la défense et sur des témoignages exclusivement fournis par les héritiers de Querman. Non content de condamner la famille de Tournemine à une réparation de 50.000 livres, l'arrêt s'acharne contre la mémoire de l'accusé, et, pour la rendre infâme à tout jamais et prendre à témoin la postérité, il ordonne que « la cause de la condamnation sera mise en public et gravée en une table de cuivre et exposée à la veue d'un chacun en une chapelle qui serait construite à l'un des fauxbourgs de la ville de Rennes ». Les deux frères Guchenneux sieurs du Vannert et de Lenfosse furent condamnés chacun à mille écus de réparation et au bannissement. Cet arrêt resté en suspens, puisqu'appel en fut fait devant le grand conseil du roi, sans nul doute ne reçut jamais sa pleine exécution. La procédure et la sentence ne font-elles pas entrevoir quelque défaillance de la justice ? Il est vrai que les filles de Jacques de Tournemine, tout en disant n'avoir pas « été adverties du procès ni avoir donné charge à aucun Procureur d'y occuper et ont plutôt veu leur bien saisi qu'elles n'ont sceu la condamnation », avouent « que le sieur de Neufbourg n'y a point voulu estre compris ni en prendre cognoissance ». La réserve de ce dernier pouvait venir aussi bien de sa crainte d'avoir affaire à des juges prévenus que de sa mauvaise opinion de la cause. L'attitude de l'accusé dictant son testament ne trahit aucun trouble d'esprit ni de conscience. Il se repent de ses fautes, mais il n'en est pas qui semble lui peser d'un poids plus lourd. Comme tout bon esprit doit le faire, il interdit pour son inhumation les « sumptuosités inutiles » et préfère augmenter les aumônes. Il veut être enterré suivant les mêmes usages et au même lieu que ses pères, en homme qui ne redoute pas de leur faire affront et dont la mémoire n'a rien à craindre. Mentir à la mort suppose bien de l'audace ou un puissant intérêt que d'ordinaire le mourant ne ressent plus (A. J-Lambert).

Tournemine de Tréflaouénan (Bretagne).

Note 4 : 15 avril 1584. Testament de Messire Jacques de Tournemine, Marquis de Coatmeur.
In nomine domini Amen. Presant a este en sa personne par davant nous notaires et tabellions royaulx soubzsignans jures et receus en la court seneschausee de Rennes noble et puissant Missire Jacques Tournemine marquis de Couetmeur Chevalier de lordre du Roy gentilhomme de sa Chambre etc sain dentendement paroit quil soit a presant gisant au lict detenu de maladie acertaine qua toute humaine creature fault finir et terminer par mort et ne scachant l'heure dicelle et pour a celle fin quil ne meure intestat et non pourveu de testament et ordonnance de derniere volunte A faict et par les presantes faict son testament et ordonnance de derniere volunte en bonne memoire et entendement en la maniere qui ensuilt. Premierement il recommande a dieu le createur son ame le priant quil la plaise la mettre en sa garde et au rang des saincts et sainctes de Paradis Apres il se confesse a dieu le createur a la glorieuse vierge Marie a Monsr. sainct Michel a monsieur sainct Pierre sainct Jan sainct Estienne et generallement a tous les saincts et sainctes de Paradis de tous les peches et meffaicts en quoy durant sa vie il est escheu suppliant dieu devotement que pardonnes luy soient et rendant desplaisant par vraye confession et contrition de lavoir offence et veust et ordonne que sil est sceu que de lautruy ayt eu quil soit rendu sur et de ses biens et si a aucun a meffaict il les prie de luy pardonner comme aussy pardonne a tous ceux qui luy ont meffaict et que il veust que dieu luy pardonne le priant quil soit avec luy jusques a la fin de ses jours Item veust et ordonne son deces arrive estre son corps ensevely et porte honorablement a la discretion de ses executeurs en sa chappelle de Landiviziau evesche de Leon aux enfeuz de ses maieurs et predecesseurs et pour les pompes funebres et ceremonies observees aux enterremens et funebres de ceux de bonne maison sen remet à Messieurs ses parans d'en ordonner comme il voiront bon lestre Desire toutesfois les sumptuosites superflues estre delaissees et estre accompaigne de bonne compaignie de pauvres auxquels seront faict ausmonnes selon leurs nécessites Ordonne son grand service estre faict en leglise de sainct Paul de Leon de la forme et maniere quil en fut faict pour feu Monsieur de Couetmur son pue que dieu absolve avecques les mesmes ceremonies et facons quelles sont contenues et declarees par lacte que les sieurs du Chapitre de lad eglise dudict sainct Paoul de Leon accorderent audict feu sieur de Couetmur trouvable au pepistre du presant testateur estant en son erriere chambre au Chasteau de Quermelin Item ordonne led testateur ledict grand service faict et passe que mesure nombre de messes et services seront continues un an durant ainsy quil a este faict en lendroict de feue Madame sa Compaigne observant le mesme nombre de pauvres et leurs salaire et torches allumees tant en leglise de Treslaonneau quen celle de Landiviziau aud les mesmes ausmonnes aux quatre mandians dudict evesche de Leon Item ordonne le testament de ladicte feue femme et compaigne dil testateur estre entretenu et execute de point en aultre tant pour la construction de la chappelle deliberee estre faicte en 'honneur de Dieu et a Madame Saincte Marguerite en sondict Chasteau de Quermelin comme pour la distribution desd jouiaulx de la dicte feue Dame entre les Damoiselles leurs filles et bailler dix escus pour ayder a lachapt dune banniere à ladicte eglise de Treslaonneau lors quelle sera achaptee Au regard des deniers comptans dudict testateur il ordonne quils ne soient aucunement bailles a interests pour le peche qui se commet ce faisant Mais quils soient songneusement recherches et receus de ceulx qui les doibvent pour estre emploies loccasion se presentant en achapt dheritaige au profict de ses dictes filles a la discretion de lexecuteur du presant testament et avec ladvis des sieurs ses parans et de ses filles Item ordonne et veust le dict testateur les ausmonnes ordinaires et accoustumees estre faictes en son Chasteau de Quermelin estre continuées durant lan apres son deces Item veust et ordonne le dict testateur que sesd deux filles soient et demeurent pour estre nourries et entretenues avecques la dame du Hallot sa cousine Ordonne aussi le dict testateur que apres son deces soit baille a Noble home Jan Le Rouge sieur de Penenrest la somme de cinq cens escus pour partie de rescompance des bons et aggreables services quil a faicts audict testateur Pour pareille raison ordonne led testateur estre baille apres sondict deces a Noble home Jan Geffroy sieur de la Villeneuffve la somme de quatre cens escus et lui delaisse comme luy a en davant promis la jouissance des garaine de Querlouet et pre pros Landiviziau et chambre aud Landiviziau comme et ainsi quil sieur de la Villenefve en a jouy an passe sa vie durante seullement Aussi et pour pareille raison le dict testateur ordonne estre baille apres sondict deces a escuier Pierre de Querzulquen sieur de Querdute son maistre dhostel la somme de deux cens escus A pareille cause a escuier 0llivier Le Rouge sieur du Manquero gentilhomme de la maison dudict testateur deux cens escus A escuier Guillaume Guchenneric sieur du Vannert gentilhomme aussi de lad maison du dict testateur trois cens escus et outre quaux despans dil testateur la delivrance du dict sieur du Vannert apresant prinsonnier au dict Rennes soit poursuivie et faicte suppliant Messieurs ses parans sy emploier comme pour il testateur Item ordonne led testateur estre paye apres sondict deces a escuier Jacques Guchenneric sieur de Lenfosse la somme de cent escus dont ledict testateur luy en faict don et quil soit aux fraiz dudict testateur faict la poursuite requise pour la delivrance dudict sieur de Lenfosse estant a present detenu prinsonnicr aux prinsons du dict Rennes Item veut et ordonne ledict testateur estre baille quil donne a ses deux paiges a chacun un habillemement et a chacun deux un Courtault avecques cent escus aussi a chacun deulx Aussi donne ledict testateur au sieur de Beaunoys lun de ses gentilzhommes cent escus et luy estre payes apres le deces dudict testateur Item veult et ordonne ledict testateur estre paye apres son dict deces a une Damoyselle appelee Villoree se tenant comme servante avec lesdictes filles dudict testateur la somme de cent escus outre le payement de ses gaiges ordinaires Aussi ordonne estre paye a une Damoyselle appellee Crameur dicte Greletgner servante ordinaire en la maison dudict testateur la somme de cinquante escus outre ses gaiges ordinaires dont il entend quelle et ladicte Villeoree soient satisfaictes Item donne ledict testateur et veust quil soit paye a la nourrice de sa seconde fille vingt escus outre son salaire et gaiges ordinaires Item ordonne ledict testateur estre paye a un brodeur de sa maison nomme Corme cent escus en oultre ses gaiges ordinaires Aussi estre paye a Nicollas compaignon dudict brodeur vingt escus en oultre ses gaiges Item donne led testateur a Guillaume Messiere son sommelier soixante et six escus deux tiers outre ses gaiges ordinaires Aux trois servantes qui sont en la maison dudict testateur leur ordonne et veust estre paye a chacun dix escus oultre leurs gaiges ordinaires Item donne ledict testateur a Maistre Jan Aperne aussi vingt escus Au jardinier ordinaire dudict testateur dix escus outre ses gaiges ordinaires A Jan Derien vallet a bras et chartier ordinaire de la maison dudict testateur six escus Au cuisinier dudict testateur nomme Jan vingt escus oultre ses gaiges Au palfrenier dudict testateur appellé Pierre... huict escus A Francois... lun de ses laquays quatre escus et ordonne que sa delivrance des prinsons ou a present est detenu aud Rennes soit faicte et poursuivie aux despans dudict testateur Item au grand lacquays dudict testateur dix escus et au petit lacquays cinq escus et un manteau Au vallet de chambre dudict testateur nomme Chantelou donne il testateur et veult luy estre paye cinquante escus et quil soit satisfaict de ce quil dira avoir perdu lors de la prinse et emprisonnement dudict testateur et en estre ledict Chantelou creu a sa parolle Item ledict testateur donne un sien cheval courtault appelle le Cousin audict sieur du Vannert et le petit courtault noir dudict testateur audict sieur de Querdute Item et de ce qui reste des chevaulx dudict testateur veult et ordonne en estre baille scavoir audict Corme et a Guillaume Messiere a chacun un signantement le courtault appelle le Comte et lautre le Courtault carre blanc pour se retirer Veult et ordonne ledict testateur que ses aultres chevaulx de charette et autres de harnois soient vendus et les deniers en provenans amplies et donnes en ausmosnes aux pauvres Item ledict testateur donne a Bourbet son vallet de chiens et a Mallescot son compaignon a chacun un bon habillement et outre donne audict Bourbet vingt escus et audict Mallescot dix escus et quitte le pere dudict Bourbet de tout ce quil luy peult debvoir tant pour fermes que autrement et ordonne ledict testateur lesdicts chiens estre bailles et rendus au sieur barron du Hallot Item ledict sieur testateur declare que de tout ce que le sieur de Tizé a eu et manie des deniers du testateur cedulles et obligations il en a faict aud ledict sieur de Tizé tellement quil testateur ne veult en rien ledit sieur de Tizé en estre suspecte ny recherche ains len quitte generallement Item ordonne ledict testateur linventaire de ses lettres et autres meubles estre faict par noble homme Maistre François Geffroy sieur de Querandry baillif de la court royalle de Lesneven appelles et presens a ce avec luy les sieurs de la Villeneufve et Quernesquen prohibe et deffend ledict testateur que autres en aient la cognoissance Plus veult et ordonne ledict testateur que ledict sieur de Querdute demeure pour garde de son dict Chasteau de Quermelin et des meubles y estans desquels meubles sera faict inventaire et pour estat tant quil y sera et pour son entretenement luy donne ledict testateur la jouissance de son parc et jardin de Quermelin Item ledict testateur donne a Francois Bastard de Beaubons six escus Item ledict testateur a donne a noble homme Fleury de la Selle sieur de la Rouxiere dix escus sol Item donne ledict testateur a Jan Gaultier dict le gascon quatre escus et aussi a donne ledict testateur a Pierre Dupont de Rennes la somme de douze escus et parce que au deffault a noble homme Jacques Callouet sieur de Tronfos davoir paye audict testateur la somme de deux mil neuf cens tant descus il testateur aurait faict convenir le sieur de Quermabon plege et caution pour le dict Callouet pour avoir ledict payesment et en ce sont les parties a presant en proces pendant et devollu par appel en la court de parlement de ce païs Ledict testateur pour recognoissauce des services quil a reccus du dict Callouet luy donne quitte et remet ladicte somme sus declaree sauf et reserve seze cens escus sil est ordonne par justice par lissue dudict proces et pour ce que les seigneurs de Penenrest et de la Villeneufve ont des leur jeunesse emploïe partie de leurs temps au service dudict testateur ses feuz pere et frere aisne delaissans toutes autres occupations et que ja sont vieulx le dict testateur veult et requiert ses parens amis et executeurs du presant testament de les favoriser et supporter eulx et les leurs lors quils les reclameront et au regard du tretement que a faict y davant Pierre de Bouillon chirurgien demeurant a sainct Paoul de Leon a un palfrenier dudict testateur nomme Petit Jan depuis decede Ordonne led testateur que ledict de Bouillon soit de ce satisfaict a la raison suivant ses parties Ordonne et veult ledict testateur la rescompance estre faicte a certains personnages de la parroisse de sainct Longay de leurs heritaiges qui luy ont baille a titre deschange pour enclore ce que a este au parc de Quermelin et ce par deniers ou terre a la raison Comme aussi ledict testateur ordonne pour mesure subgect le sieur de Querguy de estre rescompance de ses heritaiges par ledict testateur prins et enclos en sondict parc au desir des grecs et promesses de ce en faictes entre eulx ensemble que Damoiselle Le Borgne fille de la maison de Lesguisyon soit rescompancee de la terre qui a este enclose audict parc par vraye et juste rescompance et lhomme fermier de lad terre rescompance pour le temps de la jouissance faicte par ledict testateur au desir du pris de sa ferme Ordonne ledict testateur estre rabattu a 0llivier Queronzien lun de ses hommes de la terre de Lescoet a son premier payesment la somme de douze escus sol ou bien sur la commission de sa ferme Item ordonne ledict testateur que pour le prochain terme de sainct Michel les poullailles que luy doibvent ses hommes leurs soient quittes et remis pour une annee entiere pour le regard de ses hommes et fermiers de Coatmeur et Quermelin Item ordonne ledict testateur la somme de vingt escus autresfois bailles par Damoyselle Catherine de Chefdemail dame de Querdutte a feue Madamoyselle de Quermelin seur dudict testateur estre restituee a Damoyselle Reine de Quersulquen fille et seulle heritiere de ladicte feue dame de Querdutte Ordonne ledict testateur estre baille a Maistre Jacques Leparc son frere nourissier dix escus et a Lorans Tounet son serviteur deux escus Veult et ordonne ledict testateur que une pauvre vieille femme accoustumee destre nourrie a la maison de Quermelin qui est veufve mere du gat nomme .... y soit durant sa vie nourrie et entretenue logee et chauffee et ledict testateur cognoissant et a declare ledict sieur de Tizé avoir faict plusieurs diligenses voiages il et ses gens fraiz et mises pour ledict testateur a la suitte de ses affaires et proces de quoy ledict testateur veult et ordonne ledict sieur de Tizé en estre satisfaict et rescompance a sa simple parolle Ledict sieur testateur eslist et nomme pour tuteurs honoraires de ses deux filles hault et puissant Missire Toussainct de Beaumanoir baron du Pont et de Rostreven vicomte du Fou du Besso du Quellens etc hault et puissant Missire Marc de Rosmadec chevalier de l'ordre du Roy sieur de Pontecroix Largentaye capitaine de lerriere ban de levesche de Cornouaille et gouverneur pour le Roy en la ville de Dinan hault et puissant Missire Francois de Quermabon chevalier de lordre du Roy seigneur de Querveno Couctgourden etc eslist aussi ledict testateur les dicts sus nommes pour exécuteurs du presant testament auxquels il a donne plain pouvoir et auctorite de ce faire et accomplir au plustost quils pourront sur et des biens par ledict testateur delaisses Lesquels il leur a cedes obliges et affectes a estre prins par toutes voays de justice et execution jusques au parfaict accomplissement dudict presant testament et ainsi ce que dessus a ledict testateur voullu consenti promis et jure tenir voulant et veult quil soit ainsi faict et quil sorte son plain et entier effect neantmoins tous empeschemens a ce contraires Parquoy de son consantement et a sa requeste nous lavons condamne et condamnon par nostre dicte court de Rennes Donne de ce tesmoin le sceau estably aux contrats dicelle a laquelle ledict testateur sest submis et y proroge de juridiction dhuictaine sans exception dinduces ne aunes privileges quelconques et par le faire scavoir de tous sergens et le sein dudict testateur et autres apposes en la cedde des presantes qui gres furent en la chambre criminelle de nostre dicte court de Rennes le quinziesme jour davril lan mil cinq cens quatre vingt quatre et est ladicte cedde demeuree vers Jan Jacopin lun des notaires soubzsignans. JACOPIN.

Note 5 : 29 aoust 1582. Donation et extraits du testament de Lucrèce de Rohan, Marquise de Coatmeur.
Par la courtt de Lesneven haulte et puyssantte damme Lucresse de Rohan damme marcquisse de Couetmeur de Kmellin Landyviziau Lescouett et cettera demeurantte au chatteau de Kmellin parroyesse de Treslaneuau au conttenu en cestes et ce que ensuyt et hautt et puixantt mesirre Jacques Tournemine chevallier de l'ordre du roy marcquys signeur des dictz lyeux auctorisse en quonssideratyon et pour reconpansce en partye des soins et agreablles servisces quelle a resceux de damoysselle Renne de Cadillac dame de Kdutte pressentte et acceptantte et que elle se ettandt a ladvenyr de elle pour soy et medamoyselles ses filles a baille et lyvre par cestes alla dicte Cadillac acceptante la some et nonbrc de treze escus et tyers de rantte et levee chacqun an quicte de charge a jouyr discelle rantte sa vye durantte en natturre de dusufruict et bien faict a jouyr des apressent au paiyement en la dicte auctoritte a oblige et par cestes oblige tous et chacquns ses biens inmeublles et par expres le lyeu et manoyer et terre noble apelle Couetrovez sittue alla paroyesse de Plouarctt eveche de Treguer au fief de la jurdictyon du Vieux marche a estre la dicte dame de Kdutte payee par les mains du fermyer et tenneur du dict lyeu a tourjours sa vye durrantte de la dicte somme chacqun dict an et pour regner cestes par la dicte courtt du Vieux marche et les insinuer en iscelle et en la courtt royalle de Guinganp dont sontt les dicts heritaiges tenus en superyoritte la dicte damme alla dicte auctoritte a nome et institue par cestes a ses procqureurs toutt povoyers a ce recquys maistre.... Et chacqun gre et quonssentty par la dicte courtt de Lesneven en la chanbre de la dicte dame au boutt soubzain de la salle basse au dict chatteau le vint et neufieme jour de oust lan mil cinq centz quattre vintz deux a troys heurres apres medy sontz les ceignes des dictz signeur et damme et des soubzsignantz Jan Gefroy et Martin Troussoun nottairres royaux de la dicte courtt de Lesneven Jacques Tournemyne Lucresse de Rohan aussy signent.

Les articlles qui sont au testament de feue madame.
... A damoyesselle Renne de Cadillac darne de Kdutte ordonne come cy devant par conctratt de don elle luy a donne et pour remuneratyon des reconpanssce de ses agreablles servisces elle luy a donne quarantte lyvres tournaisses chacqun an sa vye durrantte iscelle somme luy estre seurement asignnee a quoy elle persisste et de noveau en tant que mesteier est renovelle la dicte donaisson. Veut davantaige et ordonne pour lenthyerre confianze que la dicte dame testatrize a aux foies et amytyes de noblle Pierres de Ksulquen et sa dicte compaigne syeur et dame de Kdutte et pour lenttierre preve que la dicte dame a de leurs loyauttes et fidellittes au long servissce quil avont faict en sa maisson et par sen que elle se attant quil ferront rescydensce en se chatteau de Kmellin pour iscelle dame de Kdutte avoyer le gouvernement et enttrenement de mcdamoysselles ses filles de quoy la dicte damme les prye afectussement et juscques a tant que monsieur leur perre sadvisserra de leur donner auttrre nouritturre et alla dicte condytyon ordonne leur estre paye et conttynue chacqun an leurz estas accoustumee au passe que sont cent lyvres tournayes pour le syeur de Kdutte et quarantte a sa dicte conpaigne et cent en oultre les surdictz quarantte lyvres que en ce ne sont comprins. Plus par le testament de feu monsieur il ordonne que tous les artticlles du testament de feue madame soyent exsecquttes de poinct en poinct sen quy est toutt faict hors myns larticlle issy. (Par suite du décès de la dame de Kerdute survenu avant le testament de Jacques de Tournemine).

Tournemine de Tréflaouénan (Bretagne).

Lavoir public de Landivisiau

la maison, ferme-musée du Léon (1650) ;

5 moulins dont les moulins à eau de Coat-Nempron, de Pont-Riou ou Pontriou (ancienne propriété de Mme Caroff, meunière puis fileuse, décédée à 86 ans en 1696), de Claec’hingac, de Kerjournal, ... ;

A signaler aussi :

une meule à grain (époque néolithique) ;

des pierres druidiques, situées près de la ferme de Bodillo ;

l'ancien manoir de Coëtnempren, aujourd'hui disparu. Berceau de la famille de même nom. Raoul de Coëtnempren se croisa en 1248. Le manoir est passé ensuite entre les mains des familles Keranrais et Coëtelez ou Coëteleg. Il possédait jadis une chapelle privée dédiée à saint Herbot ;

l'ancien manoir de Coëtnempren-Liscoët (XVIIème siècle), aujourd'hui disparu. Cette terre est en 1580 à François du Liscoët, sieur de Coëtnempren, président du Parlement de Bretagne ;

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ANCIENNE NOBLESSE de TREFLAOUENAN

Coëtnempren (de), sr. dudit lieu, — de Créchengar, — de Kerdournau, — de Leslouc'h, — de Kerdélégan, — de Kernilis et de Kerneizon, en Trefnaouënan, — de Kerlaudy,en Plouénan, — du Vrénit, paroisse du Minihy, — de Keramel et de Kerénez, en Kerlouan, — de Kerléau, en Landunvez, — de Kerouc'hant et de Kerdanet, en Taulé, — de Kersaint, — du Cosquer et de Crec'hmorvan, en Cléder, — de Coëtcanton, — de Trépompé, — de Lomogan et de Kerprigent, en Saint-Martin de Morlaix, — du Rouazle, en Dirinon ; mentionné aux réformes de 1426 à 1543 avec les nobles et gentilshommes des paroisses de Trefflaouënan, Plouënan, Minihy, Saint-Martin de Morlaix, Plounévez, évêché de Léon. (Anc. réf., t. III). Déclarés nobles d'ancienne extraction par arrêt du 12 juin 1669. (Mss. de la Bibliothèque de Nantes, t. I), les Coëtnempren ont emprunté ou donné leur nom à une terre seigneuriale de la paroisse de Trefflaouënan. Alliés aux Penanec, Kerourfil, Crec'hmorvan, Kerliviry, Kerouartz, Lié, Kerjean, Kersaintgilly, Crec'hengar, Pentrez, Kerlec'h, Keramel, Kerléau, Kergoulouarn, Penfeunteniou, Kermenguy, Guernizac, Kersauson, Le Cilleur, Marzein, Kernezne, Eustache de l'Escluse, Dalesso d'Eragny, Durfort, Halna, du Tremblay, de Saint-Yvon, etc., portent : D'argent à 3 tours crénelées de gueules, comme Crec'hquérault. Devise : Et abundantia in turribus tuis. Parmi les illustrations dont s'honore la maison de Coëtnempren, on remarque : Raoul, dont le nom se lit sur une des nombreuses procurations données, en 1249, à Hervé de Nantes, pour le passage de Limisso à Damiette, titre en vertu duquel ses armes ont été admises à Versailles. — Prégent, homme d'armes avec coustilleur et page, à la montre des gens de guerre de l'ordonnance du duc, tenue à Nantes par M. de Rieux, maréchal de Bretagne, le 9 juillet 1374. (Lobineau, II, 1342). — Yvon, marié, en 1390, à Jeanne de Keramanac'h. — Jacques, un des gens de la retenue du maréchal de Rieux, en 1414 et 1421, compagnon d'armes de Richard de Bretagne (Ibid., 967-969). — Yvon et Prégent entre les nobles de Trefflaouënan, à la réforme de 1443 (Marquis du Refuge). — Jean, homme d'armes de la compagnie de Lohéac, revue à Châteaubriant, en 1464 (Lobineau, 1367). — Prégent, homme d'armes de Monsgr. du Pont, en 1464 (D. Morice, III, 125). — Guillaume, l'un des 30 archers de Jean de Launay, en 1481 (Ibid., 389), à la montre et revue faite à Dinan, le 2ème jour de septembre 1489 (Ibid., 732). — En 1594, Jacques signe la capitulation des Ligueurs de Léon, au Folgoët (Ibid., 1601). — Olivier, des 50 salades en garnison aux ville et château de Brest, en 1595. Mais c'est surtout dans la marine que les Coëtnempren ont brillé : jusqu'au XVIIIème siècle, toutes les branches y ont eu leur part de gloire, l'aînée fondue dans Liscouët, et celles de Crec'henger dans Le Floch, — de Tréponpé dans du Parc, et du Rouazle dans Keraldanet. Depuis cette époque, c'est la branche de Kersaint qui, seule, a le droit de la revendiquer. Guy-François et ses trois fils, Armand, Joseph et Guy. — Guy-François, capitaine de vaisseau en 1747, chef d'escadre en 1756, tué dans la baie de Quiberon en 1759. — Armand-Guy-Simon, comte de Kersaint, capitaine de vaisseau en 1779, chef de division en 1781, gouverneur des îles Demerary, Essequibo et Borbice, enlevées par lui aux Anglais en 1782, membre de l'Assemblée législative et de la Convention. Ne pouvant sauver le Roi, il rompit avec la Révolution par une démission motivée qui le conduisit à l'échafaud. — Joseph, vicomte de Kersaint, lieutenant de vaisseau sous le bailli de Suffren. — Guy-Pierre, successivement chevalier, baron, puis comte de Kersaint, capitaine de vaisseau en 1786, émigré en 1790, volontaire à l'armée des Princes, préfet maritime d'Anvers en 1812, contre-amiral en 1814, préfet de la Meurthe en I8I5, mis à la retraite en 1816, mort en 1822. — Armand-Guy-Charles, capitaine du génie sous le premier Empire, puis maître des requêtes, démissionne en 1830. (Alm. roy. ; Hist. de la Marine française, par le comte de Lapeyrouse Bonfils, t. III ; Fastes de la Légion d'honneur, t. V, 5 ; Mon. un., passim), marié à Laure du Tremblay de Saint-Yvon. — De ce mariage : 1° Guy-Pierre-Léon, vicomte de Kersaint, né en 1827, marié, en 1852, à Marie-Charlotte-Ghislaine de Louvencourt ; 2° Guy-Gabriel-Henri, ancien enseigne de vaisseau, chevalier de la Légion d'honneur, député du Puy-de-Dôme sous Napoléon III, décédé en 1860, laissant de son mariage avec Claire de Baguenet de Parmentier deux fils : Raoul, né en 1857, et Jacques en 1859 ; 3° Hélène-Marie, mariée à Paul-Frédéric-Marie, marquis de Robien.
Tanguy de Kersauson, sr. de Kerjaouen, du vivant de son père, prit, à la mort de ce dernier, le titre de sr. du Vieux-Chastel. Né à Plouescat, le 6 octobre 1634, il épousa, en décembre 1659, Anne de Coëtnempren, dame de Kersaint, fille de feu noble homme, Yves, sr. de Lamogin, et de Marie de Crec'hquérault. Du mariage de Tanguy de Kersauson avec Anne de Coëtnempren est issu un fils, Hamon-Nocodème, sr. de Vieux-Chastel, fils du premier mariage de Tanguy, baptisé à Plouescat, le 19 juillet 1663, et qui épousa Anne-Agnès Le Levier. Devenu veuf de sa première femme, Tanguy de Kersauson se remaria, au bout de quelques années, à Brigitte Huon, de la maison de Kermadec, et soeur cadette de Françoise, femme d'autre Tanguy de Kersauson, sr. de Pennendreff, qui l'épousait aussi, on se le rappelle, en deuxièmes noces (J. de Kersauson).

 

Lors de la Réformation de l'évêché de Léon en 1443, plusieurs familles nobles sont mentionnées à Tréflaouénan :

Coëtnempren (de), seigneur dudit lieu, paroisse de Tréflaouénan, et de Kerprigent, paroisse de Saint-Martin-des-Champs. D’argent à trois tours crénelées de gueules. Yvon se trouve mentionné entre les nobles de Tréflaouénan, et Prigent se trouve mentionné entre les nobles de Saint-Martin-des-Champs.

Fréon, seigneur de Kerlézégan, paroisse de Tréflaouénan. Jean se trouve mentionné entre les nobles de Tréflaouénan.

 

A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de l'évêché de Léon reçue à Lesneven en 1481, on comptabilise la présence de 11 nobles de Tréflaouénan et Trézilidé :

le sire de KERMELIN (200 livres de revenu) : comparaît armé d'une lance. Il s'agit d'Alain Tournemine, époux de Marguerite du Chastel ;

Pierre COËTQUELFEN (78 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

Yvon, fils de Jehan COËTNEMPREN (25 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

Guillaume FREON (35 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

le fils dudit Guillaume FREON, absent ;

Catherine KERMELLEUC (6 livres de revenu), remplacé par Yvon Drean : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

Jehan KEROURFIL, ancien (45 livres de revenu), remplacé par Jehan Boseuc : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

Bernard de LAUNAY (12 livres de revenu), remplacé par Tanguy Harnic : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

Jehan NOUEL (30 livres de revenu), malade, remplacé par son fils Henry : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Hervé NOUEL (6 livres de revenu), remplacé par Jehan Goeletreff : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

Jehan SELVESTRE (21 livres de reveu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

 

A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de l'évêché de Léon reçue à Lesneven le 25 septembre 1503, plusieurs nobles de Tréflaouénan et Trézilidé (Treflaouenan, Keran et Tresélidé) sont mentionnés :

Tanguy Coetnempren, en brigandine ;

Pierre Coetquelfen, en brigandine ;

Jehan Freon, en brigandine ;

Pierre Keranraës, pour Anne Kerourfil, tutrice d'Yvon Keranraës. Injonction de s'armer ;

Tanguy Selvestre. Injonction de salade ;

Yvon Poncin, pour le fils Alain Olivier, en brigandine ;

Henry Cozguermeur.

 

A la « montre » (réunion de tous les hommes d’armes) de l’évêché de Léon reçue à Saint-Renan le 24 août 1557, plusieurs nobles de Tréflaouénan (Treflauenan) sont mentionnés :

François Fouern (?) ;

Jehan Coetnempren ;

Jehan Coetangartz ;

Yvon Coetnempren.

(à compléter)

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