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TREGASTEL ET LA REVOLUTION |
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LA FRANCE REGENEREE.
Le 15 janvier 1790, l'Assemblée Nationale Constituante sur proposition de l'abbé SIEYES qui avait été chanoine de la cathédrale de TREGUIER et avait suivi Monseigneur de LUBERSAC à CHARTRES, votait la division de la FRANCE en 83 départements. Le 27 janvier, les députés bretons proposaient la division de leurs cinq départements en districts [Note : Comparables à nos actuels arrondissements]. Le département de SAINT-BRIEUC, qui n'avait pas encore reçu son nom, fut divisé en 9 districts (SAINT BRIEUC, DINAN, LAMBALLE, GUINGAMP, LANNION, LOUDEAC, BROONS, PONTRIEUX et ROSTRENEN). "Le chiffre neuf devint ainsi un chiffre quasi tabou. On allait le plus souvent diviser les départements en neuf districts et les districts en neuf cantons en s'efforçant de maintenir entre eux une égalité relative" [Note : Léon DUBREUIL. "Le district de LANNION" dans "Le LANNION Républicain" 1958].
L'ordonnance royale du 30 avril 1790 sur la division administrative du département des Côtes du Nord déclare que le district de LANNION comprendra neuf cantons, à savoir : "PERROS-GUIREC, LANNION, SAINT-MICHEL-EN-GREVE, PLESTIN, PENVENAN, PRAT, TREGUIER, LE VIEUX-MARCHE et LOGUIVY-PLOUGRAS". Le canton de PERROS GUIREC, curieusement cité dans l'ordonnance avant celui de LANNION, fut divisé en sept communes : "PERROS GUIREC, TREGASTEL, SAINT QUAY, LOUANNEC, KERMARIA SULARD, PLEUMEUR BODOU, TREBEURDEN", Le choix de PERROS comme chef-lieu de canton peut surprendre quand on sait que l'antique paroisse de PLEUMEUR-BODOU était alors la plus importante des communes qui allaient constituer le canton.
Le choix de PERROS se justifiait d'abord par l'importance indéniable de son port, ensuite par sa position centrale dans la nouvelle division administrative.
Les communes furent d'ailleurs créées un peu plus tôt que les départements, districts et cantons, par la loi du 14 décembre 1789 et c'est au début de l'année suivante que les municipalités élues sont mises en place, prenant tout naturellement le relais des généraux de paroisse. Pour être électeur [Note : Il n'y a pas d'électrices, évidemment. Les Françaises devront patienter jusqu'en 1945] il faut être âgé d'au moins 25 ans et être imposé d'au moins trois journées de travail.
Ainsi, à LANNION, sur 3000 habitants, on comptera 133 électeurs. On est encore bien loin du suffrage universel ! Ces électeurs prendront le titre de "citoyens actifs", les autres ne seront que "citoyens passif". Le maire, le procureur, les officiers municipaux [Note : Ce sont nos actuels conseillers municipaux], les notables sont élus directement et pour deux ans avec mandat une fois reconductible. L'ensemble détient des pouvoirs très étendus avec une réelle autonomie vis à vis des autorités du district et du département. Il a même le pouvoir de décréter la loi martiale [Note : Ceci témoigne d'une réelle volonté de décentralisation]. Le procureur a pour mission de veiller à l'exécution des lois et arrêtés, de défendre les intérêts de la commune, de suivre les dossiers. Il peut mettre lui-même des questions à l'ordre du jour de l'assemblée municipale. Les officiers municipaux sont renouvelables par moitié tous les ans. Quant aux notables, ils sont élus au scrutin de liste.
Le 24 février 1790 est constituée la première municipalité de TREGASTEL. Hervé LE DRET préside la délibération d'installation, le secrétaire de séance est Yves OLLIURO. Pour la charge de maire, c'est Yves LE TENSORER qui l'emporte. Rappelons que ce prêtre de TREGASTEL avait été député de sa paroisse avec F. LE CALVEZ à l'assemblée de LANNION en avril 89 (voir plus haut). Au cours de la même séance Yves ROPERS est élu procureur de la commune.
(Emmanuel Mazé).
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