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VISSEICHE |
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La commune de Visseiche ( Gwisec'h) fait partie du canton de La Guerche-de-Bretagne. Visseiche dépend de l'arrondissement de Rennes, du département d'Ille-et-Vilaine (Bretagne). |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE de VISSEICHE
Visseiche vient semble-t-il de "Vicus ad Sipiam" (station romaine).
La paroisse de Visseiche remonte à une haute antiquité, car, « de l'avis de tous les archéologues, c'était là qu'était la station romaine de Sipia (d'où Vicus Sipia, Visseiche), indiquée par les itinéraires sur la voie qui reliait Angers à Rennes. On trouve fréquemment dans le bourg et aux environs des traces de cette antiquité, entre autres des cercueils en calcaire coquillier, des substructions cimentées à chaux et à sable, des petits fourneaux de brique disposés comme ceux des bains romains, etc. Au moyen-âge, Visseiche figure comme paroisse et seigneurie dès le XIème siècle » (Bretagne contemporaine, Ille-et-Vilaine, 107).
En 1115 Brient de Visseiche, et en 1156 Raoul de Visseiche furent témoins des donations faites par les sires de la Guerche au prieuré Saint-Nicolas de cette ville. En 1184, Simon de Visseiche, du consentement de son fils aîné Guillaume, et de son propre frère Auffroy, donna lui-même à l'abbaye de Saint-Melaine une dîme qu'il possédait en la paroisse de Noyal-sur-Vilaine ; puis ce seigneur de Visseiche prit, ainsi qu'un autre de ses fils appelé Hervé, l'habit monastique au monastère de Saint-Melaine (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 529, 625, 699, etc.). La cure de Visseiche était, de toute antiquité, un bénéfice monoculaire dont la présentation appartenait au chanoine jouissant de la première prébende de l'Eglise de Rennes. Aussi le recteur de Visseiche devait-il payer une pension au Chapitre de Rennes ; malgré cela, le Rôle diocésain ms. de 1646 attribuait à ce recteur un revenu d'environ 1 200 livres (Pouillé de Rennes).
L'ancien manoir du Désert a, sous l'Ancien Régime, un droit de haute justice. C'est le chef-lieu de la châtellenie du Désert qui appartient aux barons de Châteaubriant avant de passer à ceux de Vitré jusqu'à la Révolution. La paroisse de Visseiche dépendait autrefois de la châtellenie du Désert et de l’ancien évêché de Rennes.
On rencontre les appellations suivantes : Visechia (en 1115), Vissegia (en 1156), Visicca (en 1184), parochia de Visecha (en 1240), Vissecha (en 1516).
Note : liste non exhaustive des recteurs de la paroisse de Visseiche : Pierre Trochu (en 1544), Olivier Binesse (en 1555 et en 1565, il fonda une chapellenie en l'église de Visseiche le 5 août 1615), Olivier Binesse, neveu du précédent (résigna en 1642, avec rétention de 800 livres de pension), Olivier de Mardeaux (1642-1656), Mathurin Roger ou Le Royer (1656-1662), Rodolphe Bonnier (1666-1691), N... Chaperon (décédé en 1693), René Biezul (1693-1703), Charles-François Pinçon de Pontbriant (1703-1707), Emmanuel Ridé (1707-1730), Yves-Joseph Le Gault (1730-1762), Pierre Ribault (1762-1773), Pierre-Marie Le Tort (1773-1792), Pierre-Anne Besnard (1803-1804), Charles Menard (1804-1806), Pierre-Anne Besnard (1806-1815), Mathurin Boury (1815-1859), Jean-François Guillard (1859-1872), Pierre Brassier (1872-1873), Jean-Marie Corbière (à partir de 1873), .....
Voir " Le cahier de doléances de Visseiche en 1789 ".
PATRIMOINE de VISSEICHE
l'église Saint-Pierre (XI-XII-XVI-XIXème siècle). Dédiée à saint Pierre, apôtre, l'église de Visseiche conserve encore dans sa nef quelques parties de sa construction primitive au XIème ou XIIème siècle ; mais le chevet droit du chanceau, ajouré d'une grande baie de style flamboyant, semble du XVIème siècle. L'unique collatéral de la nef fut ajouté au Nord en 1655 et terminé par la chapelle de la Sainte-Vierge et du Rosaire ; enfin, au XIXème siècle la nef a été prolongée, et le clocher, placé primitivement en côté, a été reconstruit au milieu de la façade occidentale. Voici, en effet, ce qu'on lit au-dessus de la grande porte : M. Boury, prêtre, a pour la gloire de Dieu, avec ses paroissiens, restauré ce lieu saint en 1828 et 29. A l'intérieur on remarque les débris d'une verrière représentant jadis la Passion de Notre-Seigneur et occupant la maîtresse vitre du chevet, masquée aujourd'hui par un grand retable du XVIIème siècle ; — une tribune ou chantrerie ouvrant au-dessus de la sacristie sur le choeur, comme à Rannée ; — et enfin l'enfeu des seigneurs de la Montagne, placé proche de l'autel de la Sainte-Vierge, mais n'ayant rien de monumental. En 1682, le duc de la Trémoille, baron de Vitré, réclamait à Visseiche, à cause de sa châtellenie du Désert, tous les droits de seigneur fondateur, supérieur et prééminencier (Déclaration du Désert). Mais il semble bien que ces prérogatives appartinssent plutôt au seigneur de la Montagne, non pas à cause de cette terre qui relevait elle-même du Désert, mais comme successeur des anciens seigneurs de Visseiche. Nous voyons, en effet, en 1550 Jacques de Champagné, seigneur de la Montagne, déclarer être en possession de « la maison de Vissaiche, jardin et herbrégement, avec la motte dudit lieu de Vissaiche ». Toujours est-il qu'aux derniers siècles le seigneur de la Montagne jouissait en l'église de Visseiche des prééminences, d'un enfeu prohibitif, d'un banc armorié, d'une litre dont on retrouve encore extérieurement la trace et des droits de seigneur fondateur. C'est dans cet enfeu, situé à l'origine dans le chanceau même, que furent inhumés Pierre de Champagné et Jamette de Saint-M'hervé, seigneur et dame de la Montagne au XIVème siècle ; François de Champagné, décédé au siècle suivant sous l'habit des Cordeliers ; Françoise Huart, veuve de Paul Hay, seigneur de Bonteville et de la Montagne, décédé en 1740 ; et Joachim Hay, seigneur de la Montagne et de Montbouan, décédé en 1765. La confrérie du Rosaire était érigée à Visseiche en 1658, car à cette époque Pierre Bénardais, prêtre et subcuré de la paroisse, demeurant au village de la Cornuaille, fonda en cette église une messe de la Passion tous les vendredis, et choisit sa sépulture « au hault des chapelles nouvellement basties en ladite église, proche l'autel du Rosaire, sans préjudicier toutefois au charnier de la seigneurie de la Montagne ». — Quant à la confrérie du Saint-Sacrement, elle fut fondée le 22 mai 1729 par Jean Bigot, prêtre, sieur de Tréaudin (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 9 G, 84, et Pouillé de Rennes). Le chœur et le collatéral nord sont ajoutés vers 1537. On trouve des vestiges romans dans la nef qui a été prolongée en 1828-1829. La verrière "Passion du Christ", œuvre de l'atelier rennais Michel Bayonne, date du XVIème siècle (vers 1540). Dans le choeur, côté Evangile, se trouve une ancienne tribune seigneuriale à balustrade de bois, du XVIIème siècle. Le retable du maître-autel date du XVII-XVIII-XIXème siècle : il est édifié en 1638 par Jean Martinet, et comprend un tableau de la Transfiguration, les statues de saint François de Sales et de saint Nicolas et une exposition en bois doré formant dais au-dessus du tabernacle. La chaire, oeuvre du sculpteur Hervé, date de 1670. Le retable (XVIIème siècle) de la chapelle de la Montagne comporte une toile (donation vers 1646 de l'épouse de Claude de Marboeuf) intitulée "Donation du Rosaire", oeuvre du peintre Claude Paerson et datée du XVIIème siècle. La statue de la Vierge à l'autel du Rosaire, est du XVème siècle ;
l'ancienne chapelle Notre-Dame. Cette chapelle fut bâtie dans le cimetière par M. Boury, recteur de Visseiche, et bénite le 20 mai 1838 par Mgr de Lesquen. On y creusa un caveau pour le fondateur et pour ses successeurs. A la fin du XIXème siècle, elle sert de station aux processions des Rogations et du Sacre et l'on y honore particulièrement saint Aignan. Dans ce même cimetière est un joli calvaire moderne sculpté en granit (Pouillé de Rennes) ;
le château de la Montagne (XIXème siècle). Le manoir de la Montagne est mentionné dès le XIIIème siècle. Propriété de la famille Champagné (en 1246), puis de la famille Hay, seigneurs des Nétumières (vers 1583). Il est reconstruit au XIXème siècle par le comte Elie Hay des Nétumières. Il possédait au XVIIIème siècle une chapelle, un colombier, un droit de quintaine et de haute justice La chapelle Saint-Michel de la Montagne dépendait du manoir de ce nom. On y célébra en 1610 le mariage de Bertrand de Valleaux et de Jeanne Hay. Plus tard, Françoise Pinczon, dame de la Montagne, veuve de Claude de Marboeuf, « ayant toujours ouï dire que ses prédécesseurs faisaient dire la messe à la chapelle du manoir de la Montagne, mais ne connaissant pas de fondation faite par eux », fonda elle-même, le 18 janvier 1670, une messe en cette chapelle pour tous les dimanches et fêtes. Elle dota le chapelain d'une rente de 30 boisseaux de blé ou de 75 livres d'argent, et obtint l'approbation de l'ordinaire pour sa fondation le 28 du même mois. Cette chapellenie fut augmentée, le 29 novembre 1706, par Paul Hay, seigneur de la Montagne et de Bonteville, qui porta à 125 livres de rente le traitement de son chapelain (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 9 G, 84). Jean Jégu (1670), — Emmanuel Ridé (1704), — Nicolas Gefflin (1731), — N... Menacé — et Michel Audiger (1766) desservirent la chapelle de la Montagne, aujourd'hui ruinée (Pouillé de Rennes) ;
le pont du vieux presbytère (XVIIIème siècle), édifié à l'emplacement d'un pont gallo-romain en bois ;
les moulins à eau de Visseiche, de la Grande-Rivière, et les moulins à vent de la Grande-Rivière, de la Grande-Motte ;
A signaler aussi :
des vestiges de l'antique voie romaine Rennes-Angers ;
la découverte d'une nécropole (Haut Moyen Age) ;
un calvaire (XVIème siècle) se dressait autrefois sur la place de l'église ;
l'ancienne Chapelle Saint-Michel de la Cornouaille, disparue au XVIIIème siècle ;
l'ancien manoir du Béziel. Propriété de la famille Hallay en 1513 ;
l'ancien manoir de la Rivière du Désert. Il possédait autrefois des douves et un droit de haute justice. Il semble avoir été jusqu’au XVIIème siècle, le chef-lieu de la Châtellenie du Désert qui s’étendait sur le territoire des communes d'Availles, Bais, Brielles, Chancé, Domalain, Gennes, Moulins, Moutiers, Le Pertre, Saint-Germain-du-Pinel, Vergéal et Visseiche. La Châtellenie du Désert appartenait au XIIIème et au XVIème siècles aux barons de Châteaubriant. Les comtes de Laval, barons de Vitré, en acquirent une grande partie en 1542, et elle resta entre les mains des barons de Vitré jusqu’à la Révolution. Le manoir était à la famille de Laval en 1513 et à la famille de Marigné en 1553 ;
l'ancien manoir de la Saillerie ou de la Juillerie. Propriété de la famille Cornillé, seigneurs du Fougeray en 1513 ;
l'ancien manoir des Fossettes. Propriété de la famille Richard en 1513 ;
l'ancien manoir de l'Onglée. Il possédait autrefois un droit de haute justice. Propriété successive des familles la Motte de Vauclerc (en 1513), Renouard, seigneurs de Villayer (en 1545), Hay, seigneurs des Nétumières (en 1636) ;
l'ancien manoir de la Motte de Visseiche. Propriété de la famille Champagné, seigneurs de la Montagne en 1513 ;
l'ancien manoir de la Noë. Propriété de la famille Champagné, seigneurs de la Montagne en 1513 ;
ANCIENNE NOBLESSE de VISSEICHE
Une branche cadette de la famille des sires de Champagné en Gévezé s'établit de bonne heure au manoir de la Montagne en Visseiche et y demeura plusieurs siècles. Gohier Ier de Champagné, seigneur de la Montagne en 1246, vendit dix ans plus tard certaine terre à sa parente Perronnelle de Champagné, et fit en 1257 un accord avec Hugues de Poliancé : il fut en 1262 l'un des exécuteurs testamentaires de Geoffroy, baron de Châteaubriant (Archives du château de la Magnane). Gohier II de Champagné en 1291 et Pierre Ier de Champagné en 1350 furent ensuite seigneurs de la Montagne. Le fils de ce dernier, Gohier III de Champagné, épousa Seraine de Saint-Didier et jura l'association de la noblesse bretonne en 1379. Son fils Pierre II de Champagné s'unit d'abord à Jamette de Saint-M'Hervé, puis à Isabeau de Beloczac, et prit part en 1371 au siège de Bécherel. En 1384, il choisit sa sépulture en l'église de Visseiche, près du tombeau de sa première femme, mais il vivait encore en 1389. Pierre III de Champagné épousa Marie du Gué et mourut le 20 juillet 1409. L'année suivante, sa veuve bailla au duc, au nom de leur fils Jean, le minu de certaines rentes féodales. Ce Jean Ier de Champagné, seigneur de la Montagne, épousa Jeanne de Grazay, dame de Louvigné au Maine, et fut chambellan du duc Pierre III. Lui et sa femme moururent en 1466 et furent l'un et l'autre inhumés à Louvigné. Ils eurent douze enfants, parmi lesquels Jean II et François. Ce dernier, Cordelier au couvent de Laval, revint mourir à la Montagne et fut inhumé en l'église de Visseiche. Jean II de Champagné, seigneur de la Montagne et chambellan du duc en 1451, s'unit à Jeanne du Pontrouault, fille du seigneur du Pontrouault, vécut soixante-dix-neuf ans et mourut en 1504. Son fils Jean III de Champagné, seigneur de la Montagne, fut chambellan du duc François II et l'un des cent gentilshommes de la reine Anne de Bretagne en 1491. Il épousa : 1° en 1500, Barbe Busson, fille du seigneur de Gazon ; 2° en 1524, Antoinette Papin, fille du seigneur de la Tévinière. Gohier IV de Champagné, sorti de ce premier mariage, seigneur de la Montagne, se maria en 1521 à Catherine de la Marzelière, et rendit aveu pour sa terre de la Montagne en 1533 : il était connétable de Rennes en 1541 et il mourut le 4 décembre 1549. Jacques et Jean IV de Champagné, fils du précédent, furent ensuite l'un après l'autre seigneurs de la Montagne ; le premier épousa Jeanne d'Ust, dame du Molant, mais décéda sans postérité ; le second s'unit d'abord en 1550 à Perronnelle de la Villarmois, puis en 1574 à Catherine Le Porc. Du premier lit naquit en 1567 Françoise de Champagné, qui épousa en 1583 Paul Hay, seigneur des Nétumières, et lui apporta la terre seigneuriale de la Montagne. De cette dernière union sortit Jean Hay, seigneur des Nétumières et de la Montagne, qui épousa : 1° en 1615, Mathurine Bouan, dame de Tizé, dont il eut Paul Hay, baron des Nétumières ; 2° Françoise Pinczon, qui lui donna un second fils Jean Hay, seigneur de la Montagne. Ce Jean Hay épousa en 1656 Christophlette du Hallay, dame de Bonteville en Montours. Il en eut Paul Hay, seigneur de la Montagne et de Bonteville, qui s'unit à Anne-Françoise Huart, fille du seigneur du Boschet, et mourut à la Montagne le 1er mars 1708. Sa veuve le rejoignit dans la tombe en 1740 et fut inhumée en l'église de Visseiche, proche de l'autel de Notre-Dame. Leur fils Joachim-Daniel Hay, qualifié comte de Bonteville et baron de la Montagne, reçu en 1723 conseiller au Parlement de Bretagne, épousa Marguerite de Boiséon et décéda le 10 mai 1765 au manoir de Montbouan en Moulins. Son corps fut apporté dans son enfeu de l'église de Visseiche. Il avait perdu en 1754 sa femme, inhumée le 16 décembre à Saint-Étienne de Rennes. Hercule-François Hay, fils des précédents, comte de Bonteville et baron de la Montagne, épousa en 1758 Olympe de Rosnyvinen, fille du marquis de Piré. Il rendit aveu en 1765 pour sa seigneurie de la Montagne et mourut à Erquy le 28 octobre 1783. L'année suivante, ses filles et héritières, Emilie et Olympe Hay de Bonteville, rendirent elles-mêmes aveu pour la seigneurie de la Montagne, qui demeura définitivement à la première, mariée en 1779 à Paul Hay, marquis des Nétumières. Celui-ci fut donc le dernier seigneur de la Montagne, et n'ayant point émigré il ne vit point vendre ses biens pendant la Révolution ; aussi la terre de la Montagne appartient-elle encore à la famille Hay des Nétumières. Qualifiée de châtellenie et même de baronnie aux siècles derniers, la seigneurie de la Montagne avait acquis, en effet, une assez grande importance. En 1784 les seigneuries de l'Onglée en Visseiche, de Changé et de la Pilate en Chancé, étaient unies à celle de la Montagne. Le seigneur de la Montagne possédait, en outre, depuis 1714, la belle terre seigneuriale de Montbouan en Moulins (la seigneurie de Montbouan appartient durant le XVème siècle aux Le Vayer, puis passa par mariage en 1515 aux Langan du Boisfévrier, et par acquêt en 1714 aux Hay des Nétumières), paroisse voisine de celle de Visseiche. Il y faisait même sa demeure depuis la ruine du château de la Montagne. Son domaine proche se composait donc alors de ce qui suit : le château de la Montagne encore debout quoique abandonné, sa chapelle fondée de messes, son colombier ruiné, ses jeu de paume, mail, bois, jardins et retenue, le tout affermé 450 livres ; - les métairies de la Porte, du Héaulme, de la Noë, de la Galissonnière et les deux métairies de la Motte de Visseiche. Cette dernière terre mérite d'être signalée : en 1550, on l'appelait « la maison de Vissaiche, jardin et herbregement avec la motte dudit lieu de Vissaiche ». Ce devait être l'ancienne demeure des seigneurs de Visseiche, alors que ce bourg avait des seigneurs particuliers portant son nom ; — les moulins à eau de Visseiche, sur la rivière de Seiche, et le moulin à vent de la Montagne. Avec les rentes des fiefs de la seigneurie, la seule terre de la Montagne était alors estimée valoir 3 000 livres de rente (Archives d'Ille-et-Vilaine, fonds de Vitré). Le manoir de l'Onglée en Visseiche, avec ses métairies des Haute et Basse-Onglée et du Mellay en Marcillé. Le manoir de Changé, avec ses métairies de Changé et de la Pilate en Chancé, et ses moulins et étang de Changé. Tel était en 1784 le domaine proche de la Montagne, sans parler du domaine de Montbouan en Moulins, qui était aussi considérable et consistait en un château, plusieurs métairies, des moulins à vent et à eau, des bois, étangs, etc. La seigneurie de la Montagne avait une haute justice dont le gibet à quatre piliers s'élevait dans la châtaigneraie du Fourterré ; ses ceps et collier de fer étaient attachés à un poteau aux armes du seigneur dans le bourg de Visseiche et au coin du cimetière. Ses principaux fiefs étaient : le Grand fief de la Montagne en Visseiche et Marcillé-Robert, dont certaines rentes se payaient chaque année « sous l'épine plantée à vis la porte du château de la Montagne ». Certains vassaux de ce fief devaient deux paires de gants, et quiconque y possédait un cheval devait une fois l'an le fournir au seigneur pour aller chercher jusqu'à la rivière de Loire le vin nécessaire à la provision de son château. — Au fief des Neuf-Journaux était également due une paire de gants le jour de la Mi-Août, « sous l'épine de la Montagne ». — Des fiefs du Beziel en Domalain et Bais relevaient les seigneuries de Pouez et de Princé. — D'autres fiefs de la Montagne s'étendaient en Arbrissel et Nouvoitou. — Enfin, les fiefs du Désert en Visseiche et Marcillé-Robert avaient été vendus en 1624 par le duc de la Tremoille, baron de Vitré, à Paul Hay, seigneur de la Montagne. Or, la seigneurie de la Montagne, aussi bien que le bourg de Visseiche, relevaient de la châtellenie du Désert, alors entre les mains du baron de Vitré. Cette acquisition était donc très importante pour le possesseur de la Montagne, qui se trouva par suite seigneur de Visseiche, tout en demeurant sous la mouvance de la grande châtellenie du Désert unie à Vitré. Plusieurs droits féodaux — outre ceux ordinaires de bouteillage, coutumes, étalonnage, etc. — appartenaient au seigneur de la Montagne. Le jour de Pâques, à l'issue des vêpres, chaque habitant du bourg de Visseiche devait « un pot de terre neuf qu'il doit délivrer en espèce après la grande messe et présenter en l'auditoire au seigneur ou à son receveur, à peine de 3 livres d'amende contre chaque défaillant ». (Aveux de 1550 et 1765). Le propriétaire de certaine maison du même bourg était tenu chaque année de fournir au seigneur de la Montagne « une sonnette de cuivre, une demi-aulne de liseret en soie verte, quatre ballottes de laine fine et un battoir à longue paulme ». C'était le lundi de la Pentecôte que les nouveaux mariés devaient à Visseiche courir la quintaine. Tous ceux du tiers-état de la paroisse de Visseiche, sauf les vassaux du Grand fief de la Montagne, « couchant dans ladite paroisse la première nuit après avoir épousé, doivent au seigneur un truau d'avoine, mesure du Dezert, et sont tenus de se rendre en l'auditoire au bourg de Visseiche, garnis chacun d'un bois bouclé pour frapper la quintaine contre l'escu armoyé des armes du seigneur eslevé dans le bourg pour cet effet près le cep ; et ceux gui rompent le bois dans les trois premiers coups ne doivent que ledit truau d'avoine ; mais ceux qui ne comparoissent point ou sont en defaut de rompre le bois doivent une mine d'avoine ; et en oultre lesdits mariés doivent un pot de vin et un sol de pain à celui qui rend le rocquet d'un chacun d'eux aux mains du seigneur ou de son procureur » (Aveu de 1765 et 1784). Le seigneur de la Montagne devait présenter un maître d'école pour la paroisse de Visseiche et l'envoyer au "chefcier" de la collégiale de la Guerche, qui l'examinait afin de savoir s'il était capable d'instruire la jeunesse. Ce seigneur nommait également le sacristain de l'église de Visseiche et un sergent pour le Grand fief de la Montagne ; mais sacristain et sergent étaient tenus chaque année de sauter, certain jour de fête, dans la rivière de Seiche pour l'amusement du peuple (Aveu de 1550). Au seigneur de la Montagne appartenait le droit de fondation de l'église de Visseiche, dont le baron de Vitré demeurait toutefois seigneur Supérieur. Le seigneur de la Montagne avait en cette église un banc à queue et un enfeu avec ses armoiries devant l'autel de la Sainte-Vierge. Les seigneuries de l'Onglée et de Changé étaient également dotées chacune d'une haute justice. Les fourches patibulaires de l'Onglée, « à deux pots » seulement, se dressaient sur la lande de Truelle en Retiers, et leurs ceps et collier étaient attachés proche la maison de la Basse-Onglée. — Le gibet de Changé, également à deux poteaux, s'élevait « en la champagne de Prévillé » en Chancé, et ses ceps et collier se trouvaient au coin de la maison de l'Ecole au bourg de Chancé. Enfin la seigneurie de la Pilate jouissait aussi d'une haute juridiction. Le seigneur de la Montagne était fondateur et seul prééminencier de l'église de Chancé. Il avait dans ce bourg des droits de « levage et bouteillage » aux jours de Saint-Marc et de Saint-Etienne. De plus, « toute nouvelle mariée épousant en ladite église de Chancé » devait, « incontinent ses épousailles, dire et chanter une chanson proche la principale passée du cimetière, à peine de 60 sols d'amende » (Aveux de 1765 et 1784). La seigneurie de Montbouan, haute justice relevant de la baronnie de Vitré, jouissait aussi d'un droit féodal analogue aux précédents, mais appelé « Treiche ». « Les nouveaux mariés et mariées ayant épousé en l'église de Moulins et couché en cette paroisse la première nuit de leurs noces », étaient tenus de « se présenter le jour de la Pentecoste, à l'issue des vêpres, au bourg de Moulins », et là devait « chacun marié frapper d'un baston ou quillard, par trois fois, trois ballottes » qui lui étaient « jetées consécutivement par le seigneur de Montbouan ou ses officiers ». Quant aux nouvelles mariées, « après avoir été présentées par leurs maris », elles devaient « chacune dire une chanson et danser en danse ronde ». Faute de rendre ces devoirs à leur seigneur, mariés et mariées étaient « tenus lui payer chacun deux pots de vin blanc et une amende de soixante sols » (Aveu de 1470 et 1751).Terminons en disant que le vieux manoir de la Montagne, abandonné au XVIIIème siècle par ses possesseurs, qui lui préférèrent Montbouan, vient d'être remplacé de nos jours (XIXème siècle) par un joli château moderne. C'est l'oeuvre du comte et de la comtesse Elie Hay des Nétumières.
La châtellenie du Désert : On appelait le Désert une moitié de l'ancien évêché de Rennes formant un archidiaconé de même nom ; ce vaste territoire renfermait les cantons actuels presqu'entiers de Rennes (Nord-Est, Nord-Ouest et Sud-Ouest), Mordelles, Hédé, Saint-Aubin-d'Aubigné, Châteaugiron, Janzé, Bain, Le Sel, La Guerche et Retiers. La châtellenie du Désert, moins étendue que l'archidiaconé, se composait néanmoins d'une foule de fiefs s'étendant en un très grand nombre de paroisses faisant à peu près toutes partie de l'archidiaconé du Désert. La seigneurie du Désert appartint à l'origine aux barons de Châteaubriant, qui la donnèrent parfois en apanage à leurs puînés. C'est ainsi qu'au commencement du XIVème siècle Amaury de Châteaubriant, second fils du baron Geoffroy VI, eut en partage la terre du Désert ; quoique ce seigneur se fût marié deux fois, d'abord avec Eustaice de la Haye, puis avec Amice de la Motte, il décéda sans postérité le 14 avril 1343 et fut inhumé en l'église de Béré près Châteaubriant, où il avait fondé une chapellenie ; le Désert revint alors au baron .Geoffroy VIII de Châteaubriant. La fille unique de ce dernier, Louise, baronne de Châteaubriant, par son testament du 26 octobre 1383, donna à son mari Guy XII, comte de Laval, « toute la terre du Désert, à la tenir sa vie durant » (Du Paz, Histoire généalogique de Bretagne, 20 et 23). Rentré dans la seigneurie de Châteaubriant à la mort de Guy XII, le Désert appartenait en 1456 à Françoise de Dinan, baronne de Châteaubriant, qui en rendit alors aveu au duc ; cette dame, femme de Guy XIV, comte de Laval, laissa là châtellenie du Désert à son fils, François de Laval, baron de Châteaubriant ; le fils de ce dernier, Jean de Laval, également baron de Châteaubriant, en hérita en 1503. Jean de Laval, ayant perdu l'unique enfant qu'il avait eu de sa femme Françoise de Foix, dispersa de tout côté son immense fortune, vendant ou donnant de son vivant la plupart de ses nombreuses seigneuries. De la châtellenie du Désert, il fit deux parts dont il vendit l'une, en 1541, à Jacques de Montgommery et Claude de la Bouexière, seigneur et dame de Bourgbarré, l'autre, en 1542, à Guy XVII et Claude de Foix, comte et comtesse de Laval. Mais chacune de ces portions du Désert fut bientôt après divisée à son tour : de l'acquisition faite par Jacques de Montgommery naquirent les seigneuries du Désert-à-Bourgbarré que conservèrent les seigneurs de Bourgbarré, — Désert-à-Janzé qu'acquit le seigneur de Brie, — du Désert-à-Laillé acheté par le seigneur de Saint-Jean de Laillé, — du Désert-à-Chantepie échu au seigneur des Loges, — et du Désert-à-Saint-Grégoire apportée par Jacqueline de la Bouexière à son mari, le seigneur du Plessix-Beaucé. La partie du Désert achetée par le comte de Laval, baron de Vitré, ne fut guère moins divisée : dès 1553, nous voyons la maison noble de la Rivière-du-Désert — seul logis seigneurial connu de la châtellenie — entre les mains de Jean de Marigné ; en 1563, Guyonne, comtesse de Laval, vend la moitié de la seigneurie du Désert à François de Coligny, seigneur d'Andelot, qui achète en 1568 l'autre moitié de la même châtellenie d'avec le seigneur de Brémanfany. Il semble toutefois qu'après cette double acquisition de François de Coligny la châtellenie du Désert demeura à peu près (nota : nous disons à peu prés, car en 1624 le duc de la Trémoille vendit encore le fief du Désert-à-Visseiche au seigneur de la Montagne) telle qu'il l'achetait entre les mains des barons de Vitré qui la conservèrent jusqu'à la Révolution. Comme cette portion des fiefs du Désert avait sa juridiction exercée à Domalain, on la nommait dans les derniers siècles le Désert-à-Domalain ou simplement le Désert, les autres fiefs de la primitive châtellenie se trouvant englobés dans des seigneuries de noms divers.
Voici d'abord brièvement en quoi consistait la châtellenie entière du Désert : comme domaine proche, le manoir de la Rivière-du-Désert en Visseiche, avec ses « logix, douves, fossez, boais et garennes », — deux moulins à blé et à drap sur la rivière de Seiche, — un moulin à vent en Janzé, — et un four banal à Saint-Grégoire ; comme seigneurie, de nombreux fiefs groupés en sept grands bailliages, appelés : Domalain, Visseiche, Janzé, Saint-Grégoire, Venèfles, Etrelles et Chantepie ; ces fiefs s'étendaient en trente paroisses : Domalain, Availles, Visseiche, Gennes, Saint-Germain-du-Pinel, Retiers, Brielles, Le Pertre, Vergeal, Moutiers, Princé, Janzé, Saint-Erblon, Chancé, Sainte-Colombe, Bourgbarré, Châteaubourg, Laillé, Brie, Bain, Bourg-des-Comptes, Nouvoitou, Bais, Saint-Grégoire, Venèfles, Etrelles, Moulins, Cornuz, Amanlis et Chantepie. Le sergent féodé de la châtellenie était le possesseur de la maison noble de Villèscoz en Visseiche. Le seigneur du Désert jouissait d'un droit de bouteillage à Janzé et d'un droit de trépas à la Franceulle ; il avait de très nombreuses mouvances nobles et les prééminences dans beaucoup d'églises (Aveux du Désert en 1456 et 1503).
Mais au XVIIème siècle la châtellenie du Désert n'avait plus de juridiction qu'en douze paroisses : Domalain, Availles, Moutiers, Bais, Visseiche, Moulins, Chancé, Saint-Germain-du-Pinel, Gennes, Brielles, Le Pertre et Vergeal. L'auditoire où s'exerçait sa haute justice, ses prisons, ceps et collier pour les malfaiteurs étaient au bourg de Domalain, et la seigneurie n'avait plus de domaine proche. Le fief du Désert renfermait tout le bourg de Domalain, y compris l'église, dont le seigneur du Désert était fondateur et supérieur, y ayant toutes les prééminences « comme enfeu prohibitif et banc au chanceau, écussons tant en bosse qu'en peinture aux lieux les plus honorifiques, etc. ». Le seigneur du Désert avait un droit de pêche dans la Seiche et le droit de quintaine exercé comme suit : « A Domalain, les hommes et sujets qui sont nouveaux mariés et couchent la première nuit de leurs noces en ladite paroisse (doivent se trouver) le dimanche de la Trinité audit bourg incontinent après la grand'messe parochiale, et, en présence du seigneur du Désert ou de ses officiers, qui doibvent fournir l'escu, les gaules, roquet et cheval, monter chacun à leur rang sur ledit cheval et courir avec la gaule à la main contre l'escu placé audit bourg ; et s'ils ne frappent l'escu et ne rompent leurs gaules ils doibvent 8 boisseaux d'avoine, mesure de Vitré, et s'ils rompent leurs gaules ne doibvent que 4 boisseaux, et s'ils refusent de courir doibvent l'amende de 3 livres, oultre les 8 boisseaux d'avoine » (Aveux du Désert en 1682 et 1712) (abbé Guillotin de Corson).
La
montre des gentilshommes de l'évêché de Rennes, de 1541, mentionne à
Vissaiche les nobles suivants :
" Gohier de
Champeigné seigneur de La Montaigne
[Note : Gohier IV de Champagné était fils de Jean III de Champagné,
chambellan du duc François II, et de Barbe Busson. Il avait épousé, en 1521,
Catherine de La Marzelière. Il mourut le 4 décembre 1549. Cf. B.M.S.A.I.V., t.
XXIV, 1895, p. 68 à 76] a faict remonstrer comme il est l'un des
connestables de ceste ville de Rennes là où il entend soy présentez par devant
le capitayne. Et supplye estre excusé. Il aura acte de son dire.
L'excuse de Mre Françoys Brullon seigneur de La [Muce?] tuteur et garde de Damoyselle Claudine [Sa...] dame de l'Onglée est en cest endroict requise par Françoys Macé seigneur de La Chesnaye. Et est appoincté qu'il aura acte de sa demande.
Et est ce faict pour les raisons au long raportées en l'endroict des manans et habitans de la ville de Rennes. " (B. de Pleguen, E. Becdelièvre, et G. Sèvegrand).
(à compléter)
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