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EGLISE DU YAUDET

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Le premier prélat de cette église de " Lexobie " et dont le siège fut au Yaudet, est Drennalus, disciple de l’apôtre Philippe et de Joseph d’Arimathie. Il débarqua de Grande-Bretagne au Port-Saliocan des Romains, près du Conquet, et vint s’établir à Vetus-Civitas, centre de trafic et garnison romaine, après avoir évangélisé les Morlaisiens.

A la suite de Drennalus (connu dans le pays trégorois du Yaudet et de Tréguier sous les noms de Sant Dranold, Sant Drenald ou encore Sant Drel), Albert Le Grand, cite soixante-douze évêques de Lexobie, qui vont tenir le siège du Yaudet jusqu’au moment de la destruction de cette ville par les saxons, au IXe siècle. De ces prélats, soixante-quatre sont antérieurs à Saint Tugdual, premier évêque historique du Trécor (Trégor) et deux seul sont signalés saints : GUENNALEUS (169 – 172) et DOGMAEL. A noter que Tugdual arrive en 532, il sera le successeur d’une longue liste de prélats ayant siégé à Koz-Yeoded.

Citons quelques uns des prélats du Koz-Yeoded :

- GUIVENNINUS (218 - 225)

- VIENNENUS (324 – 338)

- CONNANUS (499 – 503)

- DOGMAEL (484 – 499)

- RIVOLONUS (515 – 518)

- JOANNES (518 – 527)

- TIRISINUS (527 - 532)

Nous avons déjà, à plusieurs reprises, signalé nombre de dégradations que des mains vandales se plaisent à commettre, sur nos monuments, sous prétexte de les restaurer. Un exemple plus frappant encore que bien d’autres des déplorables effets de cette manie de tout réformer dans les restaurations architectoniques, c’est la chapelle du Yaudet. Ce monument, qui évidemment a été construit avec les débris d’une ville romaine, qui selon toutes les apparences a servi de cathédrale aux premiers évêques de l’ancien diocèse de Tréguier et qui par suite aurait dû nous offrir un type précieux de l’architecture romane, a subi tant de mutilations, a été tellement défiguré qu’on y retrouve à peine aujourd’hui quelques rares vestiges de son antique origine. Certes, nous ne pouvons, en certaines circonstances, nous défendre de déplorer l’incurie de ces prétendus architectes qui, chargés de la conservation de nos monuments, laissent ceux-ci dans un parfait abandon ; mais à coup sûr, il y a loin de ce défaut d’entretien qui laisse tomber de vétusté nos édifices historiques, à cette coupable manie de les restaurer à tort et à travers par des réformes et des destructions qui recouvrent d’un voile impénétrable tout le passé historique de ces monuments. Les débris et les ruines d’un bâtiment offrent d’ordinaire des indications sûres pour en étudier l’histoire, tandis que les restaurations qui en détruisent les formes et le caractère primitifs ne laissent à l’historien rien à glaner après elles. Mais de peur que notre critique ne devienne trop sévère, arrivons au sujet spécial de cet article.

Dans ses détails, la chapelle du Yaudet offre aux regards des types de tous les styles d’architecture qui depuis 1400 ans se sont succédé dans la construction ou dans la restauration de nos monuments religieux. L’on y voit côte à côte du roman, de la lancette, du flamboyant et enfin nombre de types de la renaissance. Ce dernier style est celui qui surtout dépare cette église, en ce que souvent il y revêt les plus misérables formes et y introduit les plus pauvres innovations, voire même celle d’un vitrail monté en bois. Le plan général de l’église primitive affectait la forme d’une nef unique et rectangulaire. Aujourd’hui, diverses additions, faites en guise de chapelles latérales, ont rendu cette nef double. L’architecture de ces additions est pour moitié de la renaissance et de la période gothique flamboyante. Longtemps auparavant, c’est-à-dire dans le XIIIe siècle, on avait déjà ajouté à la nef primitive un abside qu’éclaire une fenêtre à lancettes, facile à reconnaître au trèfle de sa rose et aux moulures de ses jambages. Quelques tuiles qui sont entrées dans l’appareil de la maçonnerie de cet abside proviennent évidemment des ruines de l’ancienne ville romaine. Leur dimension et leur forme ne laissent subsister à ce sujet aucun doute. Continuant enfin à suivre, dans notre description, une sorte de classification chronologique, nous arrivons à la période romane, c’est-à-dire à celle qui, en ce qu’elle nous rapproche davantage des origines de l’ancien évêché de Tréguier, est aussi pour nous une période infiniment plus intéressante que toutes les autres. A vrai dire, en effet, à part un grotesque et quelques autres débris d’architecture romane que l’on remarque encore dans un pan de mur du monument, la chapelle du Yaudet est la plus misérable des chapelles au point de vue architectonique.

Mais ces derniers et précieux vestiges d’une architecture contemporaine, sinon de Saint Tugdual, au moins des premiers pontifes de l’ancien diocèse de Tréguier, à notre avis, donnent au monument une importance et un intérêt que nous ne saurions trop nous garder de mépriser. En effet, s’il est une pierre monumentale dans nos contrées qui puisse aujourd’hui encore révéler quelque vérité sur le problème historique que nous discutons ici, cette pierre est à coup sûr dans le pan de mur que nous explorons. Nous allons donc étudier minutieusement ces vénérables débris et voir s’il est permis d’en tirer quelques déductions, pour confirmer la tradition et les chroniques, qui placent au Yaudet le premier siége de l’évêché de Tréguier. Ces derniers restes d’architecture romane que nous avons à étudier et qu’un heureux hasard a sauvés de la destruction dans l’église du Yaudet se trouvent dans la façade nord, à l’endroit de la nef primitive. Ce sont une fenêtre romane fermée et visible à l’extérieur seulement, un chapiteau grotesque qui jadis couronnait sans doute une colonnette, autrefois placée là pour déguiser la nudité du mur à l’intérieur de l’église. On reconnaît aussi dans cet ornement une réminiscence ou une imitation de l’architecture romaine, dont les temples reposaient d’ordinaire sur des colonnes. Que si l’on nous dit que ces vestiges sont insuffisants pour mettre le lecteur sur la trace d’une ancienne église épiscopale et surtout pour révéler les origines d’un évêché, nous répondrons qu’en toute circonstance une fenêtre romane, lors même qu’elle se trouve dans l’isolement de celle du Yaudet est toujours une fenêtre romane, aussi bien qu’une effigie grotesque et romane à elle seule accuse toujours dans un monument une antiquité qui se rapporte à la période architecturale de ce nom.

Mais s’il est vrai que l’église du Yaudet soit d’origine romane, à quelle époque maintenant de cette période architecturale, faut-il en rapporter la fondation ?

Ici, nous l’avouerons, nous n’osons mettre trop de précision dans nos affirmations de peur qu’à défaut d’indication sûre, il nous arrive de nous égarer. A dater en effet de la fondation de la foi dans nos contrées jusqu’au XIe siècle, les églises ayant souvent affecté à peu près les mêmes formes et s’étant revêtu des mêmes caractères architectoniques, il est d’ordinaire assez difficile de classer d’une manière chronologique les monuments religieux de cette époque.

Toutefois, nous devons ici le dire, la richesse ou la pauvreté des monuments romans, le fini et la correction de l’ouvrage étant autant d’indices pour en apprécier les dates relatives, nous devons ici en tenir compte pour préciser au moins approximativement l’époque de l’origine de l’église du Yaudet. Prenant donc ces principes pour guides et les rapprochant du chapiteau grotesque, si grossièrement œuvré et de la fenêtre, qui n’offre aucune trace d’ornement, prenant enfin la primitive église dans son ensemble et dans ses détails et n’y trouvant nulle part aucun vestige de tout, de porches ou d’autres additions qui ont illustré nos églises romanes plus récentes, nous ne saurions rapporter l’origine de l’église du Yaudet à une époque postérieure au VIIIe siècle. Or, l’origine de ce monument appartenant à une antiquité si reculée, force à nous d’y reconnaître les vestiges ou d’un monastère ou d’une église épiscopale. En effet, pour placer dès ces temps une église paroissiale au Yaudet, il faudrait commencer par prouver que le clergé séculier existait dès lors dans nos contrées, ce qui, à notre avis, est impossible.

Et pour discuter au Yaudet à cette époque le siège épiscopal de l’ancien diocèse de Tréguier, qu’on se garde bien de nous opposer ici la tour romane de la cathédrale de Tréguier, car, à coup sûr, les fenêtres, les colonnettes, les chapiteaux, et enfin nombre d’autres ornements de cette tour, accusant évidemment une origine plus récente que celle de l’église du Yaudet. Dans le premier de ces monuments l’art est riche et a déjà atteint un haut degré de perfection, dans le second au contraire l’art est nu, pauvre et grotesque comme il l’était lorsque le christianisme était encore au berceau dans nos contrées.

Pour confirmer notre démonstration tirée des débris d’un monument roman, nous pourrions ici nous aider de la tradition et recourir à nombre d’auteurs qui, en remaniant les origines de notre histoire ont tous placé au Yaudet le premier siège de l’évêché de Tréguier. Mais tant de recherches et tant de citations devant nous entraîner au-delà des limites d’un article de journal, nous nous bornerons à insérer ici un témoignage plus grave et plus imposant encore que tous les autres, c’est celui de la légende de saint Tugdual dans l’ancien bréviaire de Tréguier (NDLR : on voit aussi dans les grèves du Yaudet les ruines d’un mur en granit qui jadis fermait un parc qu’on nomme encore aujourd’hui Parc de l’Evêque). Tudualdus sivit se in episcopum consecrari urbis Lexobii, cujus jam olim ad ostium Ligueri sita haud procul Landuno.

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