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Pierre ABAILARD (1079-1142) |
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Abailard était le fils aîné d'un noble breton, Bérenger, seigneur du Pallet. Merveilleusement doué, il reçut de son père les premiers éléments des sciences alors connues.
Il renonça à son droit d'aînesse et à 20 ans, il se mit à courir les écoles. Il eut vite acquis le trivium : dialectique, rhétorique et grammaire, et le quatrivium : arithmétique, géographie, astronomie et musique.
Parmi les maîtres en renom, il fréquenta Roscelin, auteur de la doctrine du nominalisme, alors en lutte avec celle de l'universalisme. Les théologiens avaient fait condamner le nominalisme comme contraire au dogme de la Trinité, par le concile de Soissons (1092). Abailard adopta les idées de Roscelin en les tempérant.
A Paris, il s'attacha au plus célèbre des maîtres, Guillaume de Champeaux, universaliste qui fut bientôt déconcerté par les objections de son brillant disciple devenu son rival.
A 22 ans, il ouvrit à Melun, puis à Corbeil, une école où les élèves affluèrent. Il y harcelait Champeaux qui abandonna la partie et accepta l'évêché de Châlons.
Abailard transporta son école à Paris, sur la montagne Sainte Geneviève ; les disciples accoururent de toutes les provinces de France, d'Angleterre, d'Allemagne, de Rome même.
A ce moment, il épousa secrètement Héloïse, son élève, la nièce d'un chanoine parisien, Fulbert, qui se vengea horriblement.
Abailard entra à l'abbaye de Saint-Denis. Il publia alors son Introduction à la théologie. Cité devant le Concile de Soissons (1121), il fut, sans pouvoir se justifier, condamné à jeter son livre au bûcher et emmené prisonnier dans un couvent. Le légat du pape le libéra et le réintégra dans l'abbaye de Saint-Denis qu'il dut quitter bientôt.
Réfugié chez le comte de Champagne, il vécut au Paraclet, entre Troyes et Nogent, où plus de 3.000 disciples vinrent se grouper autour du philosophe. Nouveaux efforts de ses ennemis, parmi lesquels saint Bernard.
Les moines de Saint-Gildas-de-Rhys (Morbihan), de vie déréglée. l'avaient élu pour leur abbé. Il voulut les réformer. Ils luttèrent contre lui, allant jusqu'à tenter de l'empoisonner. Il écrivit alors sa triste et douloureuse confession : Historia calamitatum.
La Congrégation d'Argenteuil, dont Héloïse était prieure, ayant été dispersée par l'abbé Suger, Abailard donna le Paraclet aux religieuses et leur procura des ressources abondantes.
Il revint à Paris où il retrouva succès et périls. Cité devant le concile de Sens (1140), il ne put se défendre et la parole lui fût interdite. Il en appela à Rome ; l'appel fut rejeté.
Il fut accueilli avec bonté par Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, près de qui il vieillit et mourut en paix à 63 ans.
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