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CHARTES DE L'ABBAYE NOTRE-DAME DE LANTENAC |
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I. Fondation de l’abbaye.
1149 : Notum
sit omnibus tam presentibus quam futuris quod ego Eudo comes dedi et
concessi in elemosinam pro amore Dei et honore sancte et gloriose semperque
virginis Marie et omnium Sanctorum, in manus abbatis haberi, pro anima mea et
animabus patris et matris mee et antecessorum meorum, ad abbaciam faciendam,
totam terram meam de Donico [Note : On pourrait lire aussi Ouvox et Donio.
Ce mot a été laissé en blanc par D. Morice] tam in plano quam in bosco. Dedi eciam totam
decimam meam de Lodeac : in foresta dedi monachis in abbatia manentibus quantum
necesse fuerit de viridi et sicco (ligno), et de herba quantum libuerit ad fenum
faciendum et ad animalia pascenda pascuaque porcorum [Note : Ce mot a été laissé
en blanc par les Bénédictins] ; dedi eciam et prandium
meum de Lodeac [Note : Dans ce droit de past, qui fut bientôt après
restreint aux supérieurs ecclésiastiques en tournée, on doit voir, pensons-nous,
l’origine des rentes mengières], insuper molendinum et pratum meum de Tremusson, et villam
Longi Judicaelis in Lampignec et Lescluso, et terram Gorchen, et insulam [Note :
La plupart des nombreuses prairies de cette contrée portent encore le nom d’îles
; elles sont souvent enveloppées et même inondées par la rivière du Lié] in
Treve ; et in decima de Meneac ; centum quarterios siliginis et quartam partem
unius ville, et medietatem unius ville in Kergu. Dedi eciam postea sedem
abbacie, in Lanthenac dimidium ville. Istius donacionis testis sit ipse Deus.
Testes eciam sint Gaufridus episcopus Briocensis, Johannes Macloviensis, Josthos
et Alanus, fratres comitis, Alanus vicecomes de Monteforti, Judicael de
Malestrecto, et Alanus capellanus, et alii quamplures. (Arch. des C.-du-N. —
Copie de 1350. — D. Mor., I, 604. — Bl.-Mant., XXXVI, 325).
II.
1271 : Mars.
Samedi avant les cendres. — Acte passé à Lantenac, par lequel l’abbé Jean
et le couvent cèdent à Alain, vicomte de Rohan, le moulin à eau de Trémuson,
paroisse de Loudéac : en échange, ils sont déchargés d’un quartier de seigle
qu’ils devaient le jour de St-Jean-Baptiste, « pro gleba capienda in terra dicti
nobilis (Alani) ad calceiam stanni dicti molendini reparandam ». De plus, ils
acquièrent une rente de trois quartiers de froment, mesure de Rohan, sur les dimes que le vicomte possède
à Henles, en la paroisse de Trevé. (D. Mor., I, 1025).
III.
Aveu rendu par l’abbé de Lantenac.
1386 : Sachent tous que nous, frere Pierre, humble abbe de
labbaye de Lantenac, ou diocese de St-Brieuc, et nous le couvent doudit lieu, o
lauctorite de nous ledit abbe, chapitre faisans, cognessons et confessons que
comme nous aissions veu et dilligemment visite le coronicques et anciennes
eseriptures de noustre moustier, nous estre informez et acertenez tant par les
coroniques et escriptures susditz que par autres vroys et loyaux enseignemens
que tout nostre temporel et toutes nos terres, rentes, revenues, richesces,
hommes, juridicions, seignories, noblesses et obeissances situez en la
chastelenye de Porhouet sont et devent estre tenus comme chouses amorties en
proche seignorie de ligence de tres noble et tres puissant seignour monseignour
de Pourhouet, fors et excepté ce que nous avons en la chastelenye de La Cheze
que nous tenons de tres noble et tres puissant seignour monseignour le vicomte
de Rohan, à cause de sa seignorie doudit lieu de La Cheze ; ....... et generalement
tout quant que nous avons de temporel, terres, rentes, diesmes et autrement a
Lodeac la Vicomte et Lodeac Porhouet et ailleurs hors de ladicte chastelenye de
Porhouet, cognessons tenir et tenons de tres noble et puissant seignour
monseignour de Rohan et, par le moyen de mesdiz seignours de Porhouet et de
Rohan, de tres redoute seignour monseignour le duc de Bretaigne. Et ce
certifiions par ces presentes lettres seellees du seel de nous ledict abbe pour
nous, et a la requeste de nous ledict couvent en labsence de nostre seel, a este
mis ensemble o les passemens des freres Alain Chauczon et de Ollivier Courthois,
relligioux doudict moustier, a la requeste de nous ledict couvent, le
vendredy ampres la Penthecoste, lan mil trois cens quatre vingts et six. (Arch.
des C.-du-N. — Copie de 1673, d’après l’original conservé aux archives de
Blain).
IV.
1420 : Le dernier jour de septembre, Jean, duc de Bretagne,
comte de Montfort et de Richemont, donne à son receveur de Ploërmel l’ordre de
payer à l’abbaye de Lantenac la rente de cinq quartiers de blé par moitié
froment et seigle, mesure de la vicomté de Rohan, sur la terre du Griffet,
tombée en rachat par la mort de la dame de Derval. Les motifs qui déterminent le
duc à accorder cette faveur sont que cette rente est nécessaire pour assurer le
service divin à Lantenac, que ledit moustier n’a pas de très-grands revenus, et
qu’il y a grand nombre de religieux à soutenir. (Arch. des Côtes-du-Nord. —
Copie de 1677).
V.
1420 : Le même jour, le Duc,
considérant que les vicomtes de Rohan avaient donné pour dotation ou
augmentation du service divin, 50 livres de rente, à prendre sur les levées et
revenus de la forêt de Loudéac, « parquoy toutte laquelle seigneurye nous en
appartient, dit-il ; desquelles cinquante livres de rente lesdicts religieux ne
l’avoient ou aumoins ne pouvoint monstrer ne apparoir amortissement et par
consequent nous en appartiendroict le droict de rachat et aultres debvoirs
en tels cas pertinent comme de chosse non amortye ; nous, en l’honneur et
reverence de Dieu et en contemplation et preieres desdits religieux dudict
moustier, lequel nest pas de grand revenu, et a ce que le service et office
divin soict maintenu pour occasion de ce ne soict retarde ou diminue en aucune
maniere, avons amorty et amortissons ausdits religieux et leurs subcesseurs
neussent proschenement et sans moyen comme revenu deglise amortie ». La
condition de cette faveur était celle-ci : « Doivent sont tenuz et nous ont
promis et oblige pour eux et leurs subcesseurs religieux dudit moustier dire et
celebrer pour nous audit moustier durant notre vye par chacun an au jour de la
feste de l’Anonciation NostreDame, au mois de mars, une messe de l’office du
jour, et au debceix de chaincun abbe dudict moustier qui decederoict durant
nostre vye, dire et celebrer audict moustier pour nous douze messes de Nostre
Dame de l’office dudict jour de l’Anonciation en lan du debces de chaincun
desdicts abbes ; cest a scavoir, trente messes au premier jour de chaincun mois
oudict an et appres notre debces en lan du debces de chaincunz abbe dudict
moustier cesser lesdictes messes de Nostre Dame et dire et celebrer douze messes
de Requiem, scavoir, une messe de Requiem au premier jour de chacun mois audit
an, et pourront changer et cesser ladite messe de Nostre Dame dudit jour de
l’Anonciation et pour le temps futur appres nostre dict debces la dire et
celebrer de Requiem audict jour de Nostre Dame de mars. — Done en nostre ville
de Vennes, le derain jour de septembre, lan mille quatre centz et vingt ». (Sur
le repli desdites lettres est écrit : « Par le Duc, de son commandement, en son
conseil son general Parlement tenant, auquel estoient les evesques de Dol, de
Sainct-Mallo, de Sainct Brieuc, le vicomte de Rohan, les sires de Chateaubrient,
de Rieux, de la Suze, de Guemene-Guinganpe, de Perrier l’admiral, le seneschal
de Nantes, et autres. Signé : Juste. — Arch. des Côtes-du-Nord).
VI.
1423 : Autres lettres du 3e de février 1423, signé Pasquier, portant ce qui suit :
« Plusieurs personnes, pour estre es prieres et oraisons et bienfaicts dudict
moustier, leur ont donne aucune dismes et aultres rentes, ont goux et vollonte
de leur en donner aussi, en ont acquis et voulente dacquerir humblement
requerent qu’il nous plaise icelles terres et rentes amortir ; scavoir faisons
que nous considerant que les biens, largiesses et munificences faictes anx
eglises sont moult a louer et commander, et parce quilz en seront au double
renumerez en suivant noz primogeniteurs, docteurs, augmenteurs et conservateurs
des esglises de notre duche, et voullant toujours le bien de la Saincte Eglise accroistre et augmenter a ce que
de temps loperation certaine de misericorde est plus grande que de temps sa
meritte et plus dignement a recepvoir, avons amorty de nostre authoritte,
droict royal et duchal, plaine puissance et grace specialle, et par ces
presantes amortissons ausdits abbes et couvent jusque a trente livres de rentes
vallantes, levantes et venantes a main, tant rentes par deniers, poullaile
quautrement, scavoir est dix livres de rentes vallantes, levantes et venantes
amain a acquerir a ladvenir, tant par eschange que aultrement, et tant en nos
fiefs proches que aultrement, pour ce que nous mesme a nostre tres chier et tres
amee sœur et dame la duchesse, nos predecesseurs et successeurs seront
participans es bienfaicts, bonnes prieres et oraisons qui seront faictz
dorenavant par les dicts religieux » (Arch. des Côtes-du-Nord).
VII.
1446 : 16 octobre. — Transaction entre Alain, vicomte de Rohan, comte de Porhoët,
et Pierre, abbé de Lanterne, sur le fait de la chapellenie de Rohan, appelée
vulgairement le Clos, située près de Rohan, par laauelle il est porté que ladite
chapelle fut fondée par Jean, aïeul dudit Alain, à la condition d’avoir, lui et
ses successeurs, le droit d’y présenter un religieux de Lantenac. (Titre de
Blain. — Bl.-M., XLVIII, B., p. 55).
VIII.
1495 : 19 août. — Autre
transaction entre le vicomte de Rohan et Geoffroi, abbé de Lantenac, pour la
chapellenie du Clos, confirmant la transaction ci-dessus [Note : Ces deux
indications de la collection des Blancs-Manteaux ont une importance réelle en ce
qu’elles établissent que le prieuré de Rohan et du Clos ne faisaient qu’un même prieuré, situé non en
Planguenoual, comme nous l’avons dit à tort d’après un renseignement inexact,
mais en St-Samson, « sous la ville de Rohan », suivant les propres
expressions de l’aveu de Lantenac de 1638]. (Ibid.).
IX.
1546 : 28 juillet. — Henri, dauphin de France et duc de Bretagne, étant à
Rennes, mande au sénéchal de Ploërmel que l’abbé et les religieux de Lantenac,
qui possèdent la maison et métairie de St-Pôtan, en la paroisse de Loudéac, ont
l’usage de bois dans ladite forêt, plus 50 livres de rente, plus 45 boisseaux de
froment sur les moulins de La Chèze : il recommande de les maintenir dans leurs
droits contre leurs « haigneurs et malveillants ». (Arch. des Côtes-du-Nord).
(J. Geslin de Bourgogne et A. de Barthélemy).
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