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L'EGLISE ET LE MANOIR DE L'ABBAYE SAINT-MELAINE

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L’église Saint-Melaine, l’ancienne abbaye et le manoir abbatial au début du XXème siècle.

L’église fut reconstruite au XIème siècle vers 1032 par l'abbé Even, refaite au XVème siècle vers 1432 par l'abbé Bertrand, la tour écroulée en partie en 1672, reconstruite par l’abbé d'Estrade vers la fin du XVIIème siècle ne fut achevée qu’au XIXème siècle.

Rennes : église Saint-Melaine, année 1928

Il subsiste encore dans la partie inférieure de la tour et dans la nef joignant la tour et à la croisée du transept des parties très intéressantes du XIème siècle.

La porte intérieure donnant accès à l’église avec son arc en plein cintre et ses deux colonnes accolées est de l’époque romane, les chapiteaux de ces colonnes, aujourd’hui masqués, représentaient comme les imagiers de l’époque avaient coutume de le faire, les vices et les vertus ; celui de gauche devait symboliser l’un des sept péchés capitaux, la luxure, tandis que l’autre figurait deux oiseaux becquetant une tête humaine.

La porte est surmontée d’une niche Louis XIV du XVIIème siècle, elle abrite une statue dorée de N.-D. du Bon Secours.

Rennes : église Saint-Melaine, année 1928

La tour en elle-même reconstruite en 1672 sur les fondements de la tour primitive présente sur sa face ouest un ensemble de caractère Louis XIV formé de deux étages de colonnes supportant un grand fronton triangulaire avec frise et corniche, le tout richement orné de sculptures ; le millésime 1676 est gravé sous l’intrados de la première fenêtre. Dans la voussure de la grande fenêtre sont deux statues en haut-relief d'abbés, la crosse en main, que l’on croit figurer saint Benoît et saint Maur.

Les faces sud et nord sont plus anciennes et furent refaites en 1432.

Avant la construction du beffroi et du dôme, le corps principal était surmonté d’une petite tour octogonale qui fut démolie vers 1855, lors de l’achèvement de la tour. Le beffroi, oeuvre de M. Mellet, architecte, est octogonal, orné de colonnes corinthiennes, couronné d’une balustrade. Au-dessus s’élève un dôme en cuivre avec lanterne surmontée d’une très haute statue en plomb doré de la Vierge à l'Enfant

De chaque côté de la tour sont accolées deux ravissantes portes XVIIème siècle donnant accès, l’une ancienne, à l'abbaye et l’autre, moderne, au collatéral de l'église.

Rennes : église Saint-Melaine, année 1928

Toute la partie de la nef joignant la tour remonte au XIème siècle, les deux fenêtres hautes, autrefois en plein cintre, furent modifiées lors de la reconstruction au XVème siècle et portent l’arc ogival naissant.

Les trois premières arcades du mur de la nef près de la tour reposant sur un pilier roman rectangulaire très simple, sans ornementation, sont du XIème siècle, elles étaient autrefois voûtées en plein cintre et c’est lors de la reconstruction au XVème siècle qu’on leur substitua, très mal d’ailleurs, l’arc ogival. Les arcades à la suite, jusqu’au transept furent entièrement refaites au XVème siècle, elles sont voûtées en arc ogival reposant sur piliers carrés cantonnés en quatre colonnes engagées.

Le choeur qui fut considérablement agrandi au XVème siècle devait autrefois, croit-on, se terminer en hémicycle et être entouré d’un déambulatoire, les arcades sont de la même époque que celles de la nef ; la grande fenêtre du pignon est moderne. Les pignons est et sud furent refaits en 1761.

Toutes les fenêtres des bas-côtés ont été refaites au cours du XIXème siècle.

L'intertransept est la partie la plus intéressante de l’église et la plus ancienne, elle remonte au XIème siècle, à l’origine il se composait de quatre grandes arcades en plein cintre surhaussé rappelant vaguement l’arc outrepassé ou arc moresque reposant sur de massifs piliers soutenant le clocher qui devait exister autrefois à la croisée de la nef et du transept. Un jubé en pierres avec colonnes de marbre séparait le choeur de la nef.

Lors de la reconstruction de l'église au XVème siècle, l’arc côté du choeur disparut et l’on tenta de voûter en ogive l'intérieur de l'intertransept, quatre colonnes devaient recevoir le départ des voûtes, un seul des arcs fut exécuté sur le mur ouest.

Tout le mobilier de l'église ainsi que les autels, est moderne, il fut exécuté au cours du XIXème siècle.

Rennes : église Saint-Melaine, année 1928

Sous la tour, en 1885 il fut érigé un tombeau au vénérable abbé Meslé, curé de la paroisse pendant 58 années de 1825 à 1883.

Les bâtiments claustraux, après avoir été occupés par un hospice pour les vieillards servent vers 1928 d’école de rééducation pour les mutilés.

La jolie porte d’entrée joignant la tour de l'église est du XVIIème siècle.

Dans le vestibule, sur le palier d’un escalier avec forte balustrade en granit, une jolie porte à plate-bande brisée, flanquée de deux colonnes corinthiennes donne accès au cloître qui autrefois entourait sur quatre côtés la cour des bâtiments claustraux ; la partie qui subsiste, classée comme monument historique se compose de huit arcades voûtées en anse de panier, plus les deux arcades d’encoignures reposant sur des piliers en granit, avec contreforts.

Les contreforts d’angle sont surmontés d’anges en pied en haut-relief, ceux intermédiaires reçoivent une cariatide, un buste d’ange terminé en feuille d’acanthe ; les écoinçons sont garnis de branches de chêne et de laurier, une tête d’angle forme clé de voûte.

Ce cloître est voûté par des arcs-doubleaux en plein cintre séparant des voûtes d’arêtes. Dans les angles du cloître, deux bas-reliefs ornent la voûte, l’un d’eux, celui sud, figure l'Ascension, le Christ s’élève au milieu des nuages, dans les encoignures, quatre chiffres par leur réunion constituent la date 1683, celui nord représente un abbé qui doit être saint Benoît, fondateur de l’ordre des Bénédictins.

Rennes : chapiteaux de l'ancien cloître de Saint-Melaine, année 1928

Le bâtiment à l’ouest de la cour intérieure renfermait autrefois l’infirmerie et l’hôtellerie.

Celui au nord comprenait l’ancienne salle de réception, la cuisine au rez-de-chaussée et les dortoirs à l’étage.

Dans le long bâtiment à l'est se trouvait au rez-de-chaussée le réfectoire des moines et au-dessus, la bibliothèque.

Les armoiries de l'abbaye : PAX soutenu par trois clous de la Passion, entouré d’une couronne d'épines se retrouvent à la porte de l'église, sur diverses portes des bâtiments claustraux, sur un des contreforts du bâtiment est, et les lettres PAX servent d’ancres aux tirants de fer des bâtiments.

Le manoir abbatial fut construit en 1670 ; il se composait d’un grand corps de logis avec deux pavillons peu saillants en aile ; autrefois la porte d’entrée se trouvait au milieu et était précédée par un perron à balustres (G. Nitsch).

Rennes : palais abbatial de Saint-Melaine, année 1928

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