Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

L'abbaye du Relec au XVIIIème siècle

  Retour page d'accueil        Retour page "Abbaye du Relec"  

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

En 1713, 1714, 1715 et 1722 (23 novembre), le sous-prieur du monastère était Sébastien Henry [Note : Archives du Finistère, 4 H 20 et 67. D'après une note de M. le chanoine Peyron, dom Henry aurait été prieur en 1719]. Ce moine, originaire de Pontivy, avait fait profession au Relec le 31 mai 1681. Sa vie passée n'était pas sans taches. Procureur et cellerier dès 1691, il avait refusé de rendre ses comptes à la fin de 1692, et dû, en conséquence, résigner ses fonctions. Autorisé le 27 août 1693 à se rendre à Morlaix et à Roscoff, pour embarquer son frère sur un navire malouin, à condition de retourner le lendemain, il s'était attardé en route. Un religieux, François Rufflet, envoyé à sa recherche le 6 septembre, l'avait trouvé à Roscoff s'y livrant à « de grandes dépenses », et donnant « de magnifiques repas à des officiers corsaires malouins ». Tous deux s'étant rendus à Morlaix. y avaient pris ensemble leur repas du soir au Pélican-neuf, mais dom Henry avait quitté vers dix heures de la nuit frère Rufflet, qui avait dû rentrer seul au Relec le lendemain (Archives du Finistère, 4 H 15 et 67). Plus tard nous le retrouvons sous-prieur du Relec.

En 1719, à la mort de David Nicolas de Bertier, la crosse abbatiale du Relec échut à François-Elie de Voyer de Paulmy d'Argenson, archevêque de Bordeaux. Le nouvel abbé portait d'azur à deux lions léopardés d'or passant l'un sur l'autre, couronnés de même. Fils de René, marquis d'Argenson, il était né à Paris le 22 septembre 1665. Il porta d'abord les titres de prieur de Saint-Nicolas de Poitiers et de doyen de Saint-Germain-l'Auxerrois. Nommé évêque de Dol le 15 avril 1702, et sacré le 18 mars 1703, il se montra l'adversaire des jansénistes durant tout le cours de sa carrière épiscopale, Il siégea aux Etats de Bretagne en 1705, et fut député vers Louis XIV, mission dont il s'acquitta à la satisfaction générale. L'année suivante il était nommé abbé commendataire de Preuilly. De Dol il fut transféré à Embrun en 1714, puis à Bordeaux en 1719. Pourvu de l'abbaye du Relec en 1719, il mourut le 25 octobre 1728 (Sous son abbatiat, Louis Bourgouin fut prieur du Relec en 1724).

Au Relec, il fut remplacé par Antoine Charpin de Génetines. Sacré évêque de Limoges le 23 janvier 1707, ce prélat devint abbé du Relec en 1729, année où il se démit de son évêché. Né à Saint-Romain en Forez, d'une ancienne famille, Antoine de Génetines prit ses degrés en théologie, fut nommé chanoine comte de Lyon et exerça à Saint-Flour, les fonctions de vicaire général de Joachim d'Estaing. Pendant plus de vingt ans il gouverna avec sagesse le diocèse de Limoges, et se fit aider, sur la fin de son épiscopal, par un suffragant, Charles de La Roche-Aymon. Devenu abbé du Relec après sa démission, il continua de jouir des revenus des abbayes de Saint-Flour et de la Creste, diocèse de Langres. Il mourut à Paris le 21 juin 1739.

Déjà prieur du Relec en 1716 et 1718, Jean-Bernard Bouhier, docteur en Sorbonne, le fut encore sous l'abbatial de Génetines, en 1729, 1733 et 1739 [Note : C'est lui sans doute qui, vers la mi-octobre 1739, fut incarcéré à Lesneven avec le sous-prieur et le procureur de l'abbaye, pour avoir enterré clandestinement un moine (Archives de Lesquiffion)].

A Charpin de Génetines succéda Pierre-Hippolyte Du Vivier de Lansac, du diocèse d'Achez, licencié en théologie, ancíen agent du clergé de France, chanoine et comte de Lyon et conseiller du roi. Nommé abbé du Relec en septembre 1740, il mourut en 1784.

Pierre Ruffin fut commissaire de l'abbaye en 1741. Claude-Joseph Baudigné exerça les mêmes fonctions en 1762.

Nous savons d'autre part que la dignité de prieur appartint à Jérôme du Paguet-Delorme en 1743, 1745, 1746, 1749 ; à François Taupenot, bachelier de Sorbonne, en 1762, 1765, 1767 et 1772 ; à Claude Baudigné (1776) (Archives du Finistère, 4 H 11) ; à Pierre Guillemin le 16 juin 1780 (Archives du Finistère, 4 H 30).

Le 27 septembre 1741, Du Vivier de Lansac fait un bail à vie avec les religieux du Relec, représentés par dom Pierre Ruffin, supérieur commissaire de l'abbaye. En vertu de ce contrat, il versera annuellement aux moines la somme de 12.300 livres, payable par quartier à partir du 1er janvier 1742. Il prend à son compte les décimes ordinaires et extraordinaires, capitations, subventions, dons gratuits et autres taxes ecclésiastiques, tant qu'elles n'excéderont pas 1800 livres par an.

(1) C'est lui sans doute qui, vers la mi-octobre 1739, fut incarcéré à Lesneven avec le sous-prieur et le procureur de l'abbaye, pour avoir enterré clandestinement un moine (Archives de Lesquiffiou).

Les moines, de leur côté, se chargent de l'entretien du monastère, des menues comme des grosses réparations, à la réserve des cas où le dommage aura été occasionné par le feu du ciel, les gens de guerre ou l'incendie. Si le seigneur abbé vient les visiter, ils devront le loger et le nourrir, lui, ses domestiques et ses chevaux, quatre jours de l'année. Dans les coupes de bois extraordinaires, deux parts sont attribuées à l'abbé, une seule aux religieux.

Le contrat fut confirmé le 8 novembre 1741 par Andoche Pernot, abbé de Cîteaux (Archives du Finistère, 4 H 16).

L'abbaye fut l'objet, en 1774, de travaux importants dirigés par un certain Jacques Piou, ingénieur des Ponts et Chaussées, le même qui deux ans plus tôt avait surveillé la reconstruction de l'abbaye de Vieuville, diocèse de Saint-Malo, et devait, en 1782, restaurer l'abbaye de Coatmalaouen [Note : D'après les notes de M. Jean des Bouillons sur l'excursion de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine du 11 juin 1912 (Tiré à part des Mémoires, p. 15)]. Il s'agit probablement, pour le Relec, de la reconstruction des grands bâtiments qui bordaient la cour d'honneur du monastère.

En 1784, à la mort de l'abbé de Lansac, l'abbaye fut affectée aux économats. Deux ans plus tard, en décembre 1786, ses héritiers réclament ce qui leur revient d'un bail qu'il a conclu avec les religieux le 30 avril 1777. Le 27 septembre 1790, la requête est transmise au district de Morlaix. Considérant : 1°) que par ce bail, les moines s'étaient chargés des réparations incombant à l'abbé ; 2°) que la Nation est seule chargée des réparations au monastère du Relec, le Directoire du district ordonne 1°) que l'économe qui avait mis sous séquestre la somme prévue dans ladite succession pour réparations, la mette aux mains des héritiers ; 2°) qu'une copie de cet arrêté soit remise aux héritiers, et une autre à Dubois, aîné, directeur des économats à Landerneau (Archives du Finistère, Délibérations du Directoire du Département, n° 16, 15 janvier 1791, fol. 121).

(H. Pérennès).

 © Copyright - Tous droits réservés.