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L'abbaye Notre-Dame du Relec et ses abbés au XVIIème siècle

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Pendant un demi-siècle (1600-1651), René de Rieux gouverna le monastère du Relec.

Il naquit à Brest, en 1588, de l'union de René de Rieux, seigneur de Sourdéac, gouverneur de Brest, maréchal des Camps et armées de Sa Majesté, et de dame Suzanne de Saint-Melaine de Boulesque.

A l'âge de douze ans, demeurant à Paris, il est nommé par le Roi, abbé du Relec, et il prend possession de l'abbaye par procureur le 22 janvier 1600. Vers le même temps, lui est confiée la crosse abbatiale de Notre-Dame de Daoulas. Nommé en 1613, évêque de Léon, il ne reçut ses Bulles qu'en 1619, et comme il réside en son abbaye du Rélec, il ne fera son entrée solennelle en sa cathédrale de Saint-Pol qu'en septembre 1623.

Au cours des premières années de son épiscopat, les rapports furent fort tendus entre Mgr de Rieux et son chapitre. Entre autres griefs, les chanoines lui reprochent de ne point résider en son palais épiscopal et d'avoir choisi comme grand vicaire un religieux du Relec. Depuis 1595, le diocèse de Léon n'avait qu'un seul grand vicaire et official, l'abbé Yves Le Gac, chanoine, et recteur de Plouvorn. Comme ce bon chanoine était, en 1625, fort âgé et atteint de surdité, et, aussi sans doute, pour avoir près de lui un auxiliaire, en son abbaye du Relec, l'évêque de Léon avait nommé grand vicaire le prieur de ce monastère, Julien Bienassis.

Celui-ci s'empresse de faire part à son collègue de sa nomination, mais Le Gac ne voulut rien savoir et il continua à se regarder comme seul vicaire général de Léon. Après un échange de correspondance avec le prieur du Relec, il en arrive à cette conclusion. Bienassis ne saurait être grand vicaire qu'aux conditions suivantes : 1° il faut que le Seigneur Evêque informe qu'il n'y a dans l'Evêché ni dans le voisinage aucun prêtre séculier, capable de cette charge ; 2° une dispense du Pape est nécessaire ; 3° Bienassis n'est point gradué comme il le faudrait ; 4° il ne réside point dans la ville cathédrale.

En toute cette affaire Yves Le Gac fut soutenu par tous les membres du chapitre. Le 7 juin 1626, Julien Bienassis, en qualité de vicaire général, donnait son visa à l'acte de collation d'une prébende et canonicat à messire Hamon du Kerguz. Le 11 juin le chapitre s'opposa à cette expédition. Il faisait défense, le 24 septembre, à Alain Kervella, prêtre, et à tous autres prêtres de publier les moratoires envoyés par le « Frère Julien Bienassis, moine, se qualifiant de grand vicaire du Seigneur Evêque du Léon en l'église de céans ». Le 25 mai 1627 il proteste contre le projet qu'a le prieur du Relec de tenir synode le lendemain en l'église cathédrale.

L'évêque dût capituler, et remplaça en 1627-1628 Bienassis comme vicaire général par le sieur François Chouin (Peyron, L'évêché de Léon de 1613 à 1651, Quimper, de Kerangal, 1916, p. 1-47).

Accusé d'avoir favorisé la sortie de Marie de Médicis hors du royaume, et d'avoir séjourné dans les Pays-Bas sans permission du roi, Mgr de Rieux fut privé de l'administration de son diocèse le 31 mai 1635. Il se retira alors dans son abbaye du Relec (Peyron, op. cit., p. 84).

Nous l'y retrouvons au début de 1642 (Peyron, op. cit., p. 76-77). A ce moment il commence à rentrer en grâce prés du Roi, et quelques années plus tard, le 6 septembre 1646, son évêché lui sera rendu. Il ne put en prendre possession que le 24 décembre 1648, car car Mgr Cupif, qui l'avait remplacé comme évêque du Léon ne donna sa démission que lorsqu'on lui eut assigné un autre siège.

En septembre 1650, Mgr de Rieux se rendit à Rennes pour y assister aux Etats-Généraux. Retourné dans son diocèse à la fin de février 1631, il se rendit aussitôt en son abbaye du Relec. C'est là qu'il mourut brusquement le 8 mars 1651. Dix jours plus tard son corps fut transporté solennellement dans l'église du monastère, où l'évêque de Tréguier, Balthasar Grangier, présida les obsèques. Le 6 mai la dépouille mortelle du prélat défunt fut inhumée à Saint-Pol-de-Léon.

Dans le chœur de la cathédrale, du côté de l'évangile, se dresse son mausolée en kersanton. Sur le bord de la table, on aperçoit, confortablement assis, un moine cistercien qui n'est autre sans doute que Julien Bienassis, prieur du Relec.

Mgr de Rieux portait d'azur à neuf bezants d'or, 3, 3, 3. Au Relec, encore aujourd'hui, un fragment d'écusson, gisant sur le sol au fronton ouest de l'église monastique, rappelle son souvenir. Cet écusson, timbré d'une crosse, d'une mître et d'une couronne de marquis, présente les neuf bezants de Rieux, mi-parti des hermines de Bretagne, avec un écu en abîme brisé.

M. Le Guennec signale, d'autre part, les mêmes armoiries sur la façade de la petite chapelle de Saint-Barnabé, située non loin du Relec, dans la montagne d'Arrée, qui porte la date 1610. Il fut question au temps de Mgr de Rieux, de la restauration de l’église de Plonéour-Ménez, dont les abbés de Relec- s’estimaient les fondateurs. Le 8 février 1642, Denis Rousselet, recteur de Plounéour, adressa au prélat une supplique en vue d'agrandir et d'embellir son église (Archives du Finistère, 4 H 3).

Les désirs du pasteur furent exaucés, car nous voyons quelques années plus tard, en 1649 et 1650, les habitants de Plounéour, ayant à leur tête Guillaume du Coëtlosquet, décider reconstruction de leur église, après approbation de l'évêque comte de Léon et abbé du Relec (Archives de MM. du Coëtlosquet).

Mgr de Rieux, qui d'ordinaire résidait au Relec, suivit de près l'administration du temporel de son abbaye. Il fut grandement aidé dans cette tâche par l'un de ses prieurs, François Le Clerc, que nous trouvons en fonction le 15 avril 1636 (Archives du Finistère, 4 H 66), le 21 août 1641 (Archives du Finistère, 4 H 22), en 1643, le 15 janvier 1646 (Archives du Finistère, 4 H 67). C'est ce qui ressort de trois lettres adressées du Relec par le prieur à son abbé, les 19 juin, 7 et 21 août 1643 [Note : Bibliothèque de Nantes, manuscrit 1697. — Le Clerc est encore prieur à la date du 15 mai 1654 (Archives du Finistère, 4 H 67)]. Le sujet principal de ses lettres est un procès se plaidant à Châteaulin avec les gens de Forchan, en Loqueffret, à propos de la seigneurie de Lanven. Elles nous montrent par leurs divers détails que le frère Le Clerc se comporte en quelque sorte, comme un intendant chargé des intérêts de son abbé. Alors que le prélat éprouve des difficultés à reprendre possession de son diocèse, dom Le Clerc lui prête un concours très dévoué. Il va à Ouessant et à Daoulas percevoir des sommes dues à son abbé, il écrit aux procureurs chargés des intérêts de l’abbaye à Saint-Renan et à Rennes, il s’intéresse activement au procès de Châteaulin.

En 1653, Pierre Le Couturier, aumônier du Roi, est établi par Sa Majesté pour le régime du gouverment du revenu du Relec (Note de Peyron d’après les Archives du Finistère (H. 31)).

L’année suivante l’abbé du Relec est Francois du Pas de Feuquières, conseiller du roi, grand doyen de Vedun. Il était églement abbé de Saint-Pierre au diocèse de Châlons, et de Beaulieu, dans l’Argonne. Il régissait l’abbaye du Relec en 1656 et en 1659. Entre le 5 et le 15 avril 1660 il est parrain à Saint-Martin de Morlaix, de Francois, fils de Francois Cordier, seigneur du Restigou (Note de M. Le Guennec). Il était encore abbé le 12 mars 1666, d’après un accord passé entre lui et les religieux (Titres de M.M. du Coëtlosquet). En septiembre 1685, Toujours abbé du Relec, il fait un séjour à Daoulas (Archives du Finistère, 4 H. 59).

Il mourut en 1691. Ses armes étaient de gueules au lion d’argent.

Entre temps nous trouvons le 4 août 1676 en qualité de commissaire de notre monastère, Fiacre Cahisy, abbé de Surio en Irlande.

Novice à la Meilleraie, Cahisy fit profession au Relec en 1656. Sous-prieur en février de la même année, il recut en 1663 au Relec même, la bénédiction abbatiale des mains de Mgr Renné du Louët, évêque de Cornouaille. Ce moine fut muni, par ses confrères, de tout le nécessaire, quand il s’embarqua en 1663 pour  l'Irlande, son pays natal. Après avoir régi pendant dix ans l'abbaye de Surio, il rentra en Bretagne. C’est à Saint-Melaine de Morlaix qu’il mourut. Ses restes furent portés au Relec, et inhumés le 26 octobre 1683 devant l’autel de Notre-Dame.

Hardoin Rouxel de Medavi de Grancey fut pourvu du Relec par lettres royales du 22 avril 1691. Il était abbé de Saint-Perre de Preuilly et de Saint-Benoît-sur- Loire. Il mourut le 8 septembre 1706, au siege de Turin, où il avait accompagné le duc d’Orléans. Comme armoiries il portait d’argent à 3 coqs de gueules becqués et crètés d’or.

Il eut comme successeur David de Berthier, premier évêque de Blois.

Prêtre du diocèse de Vabres, (province d’Albi), le nouvel abbé appartenait à une famille de Toulouse, que donna plusieurs membres au Parlement. Pieux et instruit, il avait accompagné Fénelon dans les missions de Saintonge. Désigné dès le 22 mars 1639 pour le future siège de Blois, il fut sacré à Saint-Cyr, le 15 septembre 1697. Il fit son entrée solennelle à Blois le 26 juin 1698. Il portait d’azur à un bœuf effraye d’or. Ce fut un prélat orthodoxe et régulier. Pourvu du Relec le 26 décembre 1706 (Archives du Finistère, 4 H 15), il mourut le 20 août 1719.

(H. Pérennès).

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