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PRIEURÉS et DROITS de L'ABBAYE DE SAINT-JACUT-DE-LA-MER |
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SUBSECTION I - DESCRIPTION DU MONASTÈRE DE SAINT JAGU DE L'ISLE
Devant dire quelque chose des prieurez, offices, paroisses et droits du monastère de Saint Jagu, il faut scavoir où il est scitué. Pour quoy comprendre, il faut remarquer :
- 1° que ce monastère était autrefois dans l’évesché de Guidaleth (que l’on nomme maintenant de Saint Malo) et que à présent, il est de l'Evêché de Dol, en Bretagne et ce à raison que les Evêques de Bretaigne [Note : Inutile d'insister sur ce que l'assertion de D. Noël Mars contient ici de fantaisiste], environ l’an 555, du temps de Saint Sanson, désirant avoir un archevesque, s’offrirent d’unir à l'Evêché de Dol quelques paroisses de leurs diocèse pour l'accroistre. Et en effet, il n’y a guère d’évêché, en Bretaigne dans lequel il n’y ait quelques paroisses de l’évêché de Dol. Ce fut de ce temps que le monastère de Saint Jagu fut mis.
- 2° Que ce monastère estoit autrefois situé dans une Isle, et qu’à présent (pour dire la vérité), ce n’est qu’une péninsule, car plusieurs marets ayant esté contregardés par des digues, c’est la cause pourquoy à présent, la mer ne cerne toute l’isle.
- 3° Il faut scavoir que l'isle de Saint Jagu est comme une langue de terre qui advance dans la mer occéanne, non pas si avant qu’elle ne la quitte deux fois en vingt et quatre heures, et que cette isle a du costé levant la rivière de Landcieu, du côté du couchant, celle d’Arguenon, lesquelles on passe à gué quand la mer est basse.
- 4° Que le monastère de Saint Jagu n’est bâti sur le Chef de ceste Isle, mais un peu éloigné et en un assez bon endroit, car il est entre deux petits tertres de terre, entre lesquels il y a plus d’espace qu’il ne faut pour la closture du monastère, lequel à présent est tout en ruine et mal basty et n’y a que l'Eglise qui soit pour demeurer. Elle a 100 pieds de long et 23 de large, haute sous clef de voûte de 36 pieds, elle est toute voûtée et en forme de croix. Pour le choeur, elle est à deux voûtes, pour la nef autant, pour le dessous du clocher une, et pour la croisée deux, une de chaque costé [Note : Voici quelques notes de D. Le Gallois, concernant les sépultures de l’abbaye. Elles sont extraites du tome 41 des Blancs Manteaux « Dans le cloître, du côté de l’église, est un tombeau dans l’arcade du mur sur lequel il y a une épée gravée et un écu lozangé avec un franc quartier ». D. Noël Mars dit avoir lu sur une ancienne tombe du cloistre ces mots : « Hic jacet Petrus de Ploer et Hamo, pater, et Oliva, uxor ejus et Oliverius, filius Johannis ». Du côté de la chapelle Saint-Etienne est une tombe de pierre abbatiale et au bas un aigle à 2 têtes]. L’abbaye est tellement bien située qu’elle voit à l’entour de soy la plus grande partie de son bien. Du costé du soleil levant, l’on voit Landcieu, où il y a baillage, météries et dixmes. De l’autre côté, Saint Cast, Sainte Brigitte, Saint Jagu et Saint Postan, où, il y a pareillement dixmes, baillages et rentes. Devant elle, elle a Créhen, où il y a encore dixmes, baillages et rentes. Proche l'isle de Saint Jagu est la paroisse de Trégon, dans laquelle il y a semblables rentes, et toute la paroisse de Saint Jagu que l’on voit de dessus l'Isle.
L’air de l'Abbaye est tempéré et sain, car quoiqu’il soit proche de la mer, toutefois comme à l’entour de l'Abbaye, il y a plusieurs sables, cela faict que l’air ne soit maritime, mais fort doux, à raison qu’il est meslé de celuy de la mer et de celuy de la terre, qui est de trois costez de nostre Isle. Ce en quoy l'Abbaye est plus incommodée, c’est des sables que les vents portent et enlèvent par dessus l'Abbaye, quand il fait de grandes tempestes ; car ce sable estant menu et sec, le vent le faict voiler où il veut. Le jardin de l'Abbaye est très bon, proche lequel on a dessein de construire un grand corps de logis de 250 pieds de long, lequel ira joindre le logis des Sablons d’à présent qui servira d’infirmerie. La vue duquel sera sur le jardin. Pour le cloistre, qui est assez passable, on sera contrainct de le laisser au bas de l'Eglise, où il est à présent.
SUBSECTION II - DES PRÉÉMINENCES DE L’ABBAYE DE SAINT JAGU.
Je trouve que l’abbaye de Saint Jagu pour sa petitesse et peu de revenus, a autant de privilèges et prééminences que d’autres de la Bretaigne, car premièrement, elle a haute, basse et moyenne justice, juridiction et exercice de juridiction, seigneurie, obéissance, devoirs de ventes, lods et hommages, sceaux d’actes et contrats. Elle a sénéchal, alloué, procureur fiscal, notaires et sergents.
Le lieu de la justice patibulaire qui est à quatre poteaux, est près de l’endroit où il y avoit autrefois un moulin à eau appellé le moulin de la Manchette. Sur un tertre nommé Carignan et tout proche, il y a une pièce de terre dont celuy qui en jouit, est obligé d’aller quérir l’eschelle qui doit servir au gibet, là où l’on le fera, ou bien le bois pour la faire. Non seulement ceux de Saint Jagu sont obligés de vuider leurs différents devant la justice dudit lieu, mais aussi toutes les paroisses qui en dépendent, dans lesquelles, il y a des bailliages et sergents baillagiers qui sont exempts de toustes coustumes durant l’année de leur service. Tellement que la plus part de Saint-Cast, tous ceux de Sainte Brigitte, Saint Jaguel, plusieurs de Saint-Postan, ceux de Saint-Germain, en Penthèvre, de Montbran, Pléboul, Trégon, Créhen, Corseul, Pleurtuit, Langrolay, Landcieu et plusieurs autres sont sujets à la justice de Saint Jagu.
Comme l’abbaye est proche la mer et que les religieuz ne mangeoient le temps passé que du poisson, aussy ilz obligèrent les pescheurs de leur apporter la dixme au douzième des poissons qu’ils prendroient en mer, sans parler des poissons royaux, qu’ils doivent à l'Abbé et Religieux, avec les débris de navires qu’ils rencontrent en mer, et les apporter au port de Saint Jacut sans les pouvoir vendre, que premièrement l’abbé et les religieux n’ayent pris leur provision. Ceux qui ont des pescheries en la rivière d'Arguenon et de Landecieu les tiennent de l'Abbaye de St Jagu (comme estans entre ses fiefs), comme aussi tous ceux qui mettent des trésures sur la grève pour prendre poisson, ou d’autres filets. Après avoir pris du poisson, le doivent apporter à certaine pierre vers le Chef de l'Isle et la crier trois fois « si l’on a affaire de poissons au monastère ». De plus, tous les pescheurs de Saint Jagu sont tenus et obligez d’aller le 4 juillet, en mer, avec tous leurs filets, afin de pêcher toute la nuit, puis apporter tout le poisson qu’ils auront pris à l’abbaye, le 5 juillet, jour de la translation de Saint Jagu, avec purgation et à faute de ce, estre mis à l’amende. Depuis cent ans, l’on ne reçoit la dixme des poissons, mais seullement sept livres monnoyes, lesquelles on paye à la Saint Michel, quoique le temps passé, elles se payassent à deux termes, savoir, la Pentecoste et Saint Michel.
SUBSECTION III - CATALOGUE DES PRIEUREZ, OFFICES ET CURÉ DE SAINT JAGU.
In episcopatus Dolensi [Note : Taxe imposée en 1516, par le roi François Ier avec l’autorisation du pape Léon X, aux bénéfices des évêchés de Dol et de Saint-Brieuc, relevant de l’abbaye de Saint-Jacut : Le prieur de Saint-Jaguel était taxé, en 1516, à 12 livres. Le prieur d'Hénansal était taxé, en 1516, à 10 livres. Le prieur de Saint-Leau était taxé, en 1516, à 12 livres. Le recteur de Saint-Cast était taxé, en 1516, à 7 livres, 10 sous. Le recteur de Hénansal était taxé, en 1516, à 6 livres, 10 sous. Le recteur de Saint-Potan était taxé, en 1516, à 100 sous. Le recteur de Pluduno était taxé, en 1516, à 18 livres. Le recteur de Saint-Jacut-du-Mené était taxé, en 1516, à 50 sous. Le prieur de Kernitroun était taxé, en 1516, à 10 livres. Le doyen de Lanmeur était taxé, en 1516, à 13 livres. Le recteur de Saint-Jacut-de-l'Isle était taxé, en 1516, à 6 sous. Le sacriste de Saint-Jacut était taxé, en 1516, à 10 sous. L’abbé de Saint-Jacut était taxé, en 1516, à 59 livres, 13 sous, 4 deniers. D’après un Pouillé du Diocèse de Dol, de 1330 environ, cité par Longnon, l’abbaye de Saint-Jacut, payait alors en Cour de Rome une taxe de 4 livres. (Extraits d’un manuscrit de la Bibliothèque Nationale, fonds Saint-Germain, n° 378. Cité par les Anciens Evêchés, tome IV, p. 424 ; ainsi que de l’appendice au Cartulaire de Redon, de M. de Courson] (Prioralus Beatae Mariae de Kernitron, vulgo, Notre Dame de Lanmeur.
In episcopatu Macloviensi (Saint Malo). Prioratus Sti Salvatoris de Dinanno, vulgo, St. Sauveur de Dinan.
Stae Trinitatis de Porhouët (Sainte Trinité de Porhouët).
Prioratus Sti Cadoci, vel Cadroci, vulgo S. Cadreux (en Ploubalay).
Prioratus Sti Mauri de Plancouët, vulgo, Saint Maur du Bas-Plancouët.
Prioratus Stae Trinitatis de Bodieuc, vel Bodihuc, en Mohon.
Prioratus Sti Loviani, vel Leviani (Saint Leau, en Plumieux).
In episcopatu Briocensi (Saint Brieuc). Prioratus Sti Jaguelli (unitus mensae), vulgo S. Jaguel.
Prioratus Sti Petri de Hennensal (Saint Pierre de Hénansal).
In episcopatu Trecorensi (Tréguier). Prioratus Sti Armelli (unitus mensae) Saint Armel de Loquenvel.
Prioratus B. Mariae de Kermaria-an-dro, vulgo N. D. de Lannion.
Prioratus Stae Marie Magdalenae de Lissadray, ou Leshardrieux (La Madeleine de Lézardrieux).
In Anglia, in episcopatu Heliensi.
Prioratus de Linthonne ou Linton.
In episcopatu Roffensi.
Prioratus de Hyselan, à Iselan.
Officia Claustralia.
Prioratus Claustralis, sacrista.
Curiœ dependentes a predicto monasterio.
In episcopatu Dolensi.
Vicariatus B. Mariae de St Jagu, vulgo N. D. de Landouart.
Cura Beatae Mariae de Kernitron vel de Lanmeur.
In episcopatu Macloviensi (Saint Malo).
Cura S. Salvatoris de Dinanno (Saint Sauveur de Dinan).
Cura S. Petroci de Trégon (Saint Petrock de Trégon).
Cura S. Petri de Ploubalay (Saint Pierre de Ploubalay).
Cura Stae Trinitatis de Porhouët (La Trinité-Porhoët).
Cura Sti de Corsuel, vel Corseil (Saint Pierre de Corseul).
Cura Sti Nicolai, vel S. Petri de Créhen (Saint Pierre de Créhen).
Cura Stae Trinitatis de Bodieuc [Note : Le 2 juin 1789, Yves Courtel, fermier général des prieurés de Bodieuc, Saint-Leau et La Trinité, déclarait que le prieuré de Bodieuc lui coûtait 1.300 livres par an ; celui de Saint-Leau 600 livres, et celui de La Trinité 729 livres] (La Trinité de Bodieuc).
Cura Sti Leviani (Saint Leau, en Plumieux).
Cura Sti Jacuti Lesmene (Saint Jacut-du-Mené).
Cura Sti Seocci, S. Scieu ; vulgo Land-scieu (Lancieux).
Cura Stae Marie de Trémerreuc, alternativa inter dominum Abbatem et dominum du Bois de la Motte (Tréméreuc).
In episcopatu Briocensi [Note : La série H des Archives des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor), contient des documents intéressants concernant les prieurés de Saint-Maur, Hénansal, Kermaria de Lannion, Saint-Leau, Saint-Sauveur de Dinan, Bodieuc, La Trinité et Loquenvel] (Saint Brieuc).
Cura Sti. Petri de Henansal (Saint Pierre de Hénansal).
Cura Sti Petri de San Postan (Saint Pierre de S. Postan).
Cura Sancti de Pluduno (Saint Pierre de Pluduno).
Cura Sti Casti, Saint Cast ou Kaa.
In episcopatu Trecorensi (Tréguier). Vicariatus Sti Armelli de Locquenvel (Saint Armel de Locquenvel).
Cura Stae Mariae Magdalenae de Lissadray ou Leshardrieux.
Cura Stae Mariae de Kermaria an-Draou, vel Lannion [Note : En 1780, le prieuré de Kermaria valait encore 1.800 livres et plus de revenu (Archives Côtes-du-Nord, série H). D’après la même source, Locquenvel, en 1751, rapportait 600 livres brut, plus les dîmes estimées 80 livres, et Kernitron 3.400 livres].
In Anglia.
Cura Linthonne.
Cura Sanctae Margaritae de Hyselan.
SUBSECTION IV - NOTE SUR LA SUBSECTION PRÉCÉDENTE.
Notions sur le chapitre annuel tenu à l'abbaye. Les Redevances des Prieurs.
C’estoit la coustume le temps passé que tous les prieurs des prieurez de ce Monastère devoient se trouver le juillet à Saint Jagu pour y célébrer la fête de la translation de Saint Jagu et Guéthenoc son frère et pour assister au Chapitre général qui se célébroit le 5 juillet, jour de leur feste, lequel se faisoit de la sorte : La grand messe solennellement célébrée, l’on sonnoit la grosse cloche du choeur pour assembler les religieux pour faire le chapitre ; auquel devant notaires et plusieurs tesmoins, on proposoit les affaires concernant le monastère et les prieurez. Tous les prieurs y étoient appellez et actes délivrez aux présents et deffault aux absens. Si quelque prieur étoit absent, si dans ung jour il ne venoit ou n’envoyoit faire son excuse légitime, il estoit suspens. S’il ne venoit en personne au chapitre, il devoit payer au monastère de Saint Jagu autant d’argent qu’il lui eut cousté allant au Chapitre, lequel argent estoit employé aux affaires de l'Abbaye. Outre que les prieurs devoient assister au chapitre général, ils devoient encore par an quelque petite reconnoissance à l’abbé de Saint Jagu. Le prieur de la Trinité de Porhouët devoit 40 sous de reconnaissance et l’abbé de Saint Jagu pouvoit luy envoyer un compagnon, lequel il devoit entretenir d’habits et de vivres. Le prieur de Saint Sauveur de Dinan devoit le jeudi absolu, 5 sous en liards pour donner aux pauvres, après qu’on leur avoit lavé les pieds.
Le prieur de Leshardrieux (Lézardrieux) devoit par an 40 sous et on pouvoit luy envoyer un compagnon.
Celuy de Lannion devoit avoir un compagnon et donner 60 sous au monastère.
Celui de Landmur (Lanmeur) devoit 60 sous.
Celuy de Henensal (Hénansal), 60 s. et avoit un compagnon.
Celuy de Saint Leau, 60 s. le 2ème jour d’octobre, jour de Saint Leau, et en outre un compagnon.
Les prieurs de Saint Cadreuc et de Saint Maur de Plancouet ne devoient rien, sinon assister toutes les grandes festes à l’office divin qui se célébroit en ce monastère, et ce à raison qu’ils, n’en sont esloignez.
Les deux prieurez d'Angleterre, Lintonne et Islan, devoient par an au monastère de Saint Jagu dix marcs d’argent, outre qu’ils devoient recevoir des religieux de ce monastère.
Les recteurs de Landscieu (Lancieux) et celuy de Créhen devoient 30 sous de reconnaissance à l’abbé de Saint Jagu.
SUBSECTION V - DEPUIS QUEL TEMPS LES OFFICES ET BÉNÉFICES SONT EN CE MONASTÈRE.
Pour ce qui est des offices, c’est chose constante que de tout temps, il y a eu l’office de prieur claustral. Pour l’office de sacriste, je ne le trouve si ancien, que celui qui estoit pourvu de cet office étoit curé primitif de la paroisse de Saint Jacut (aujourd'hui Saint-Jacut-de-la-Mer) et avoir ung prestre [Note : L’acte le plus ancien que nous connaissions, concernant la Vicairie perpétuelle de Landouar, est une présentation de Bertrand de Broons, effectuée le 6 octobre 1464 (Blancs Manteaux, tome XLI, f. 651). Le même recueil mentionne encore deux autres présentations, l’une du 29 mars 1516 et l’autre de l’an 1536, ante Pascha, mais il ne nomme les sujets présentés] sous luy que l’abbé nourrissoit et entretenoit pour administrer les sacrements au peuple. Ce sacriste outre tous les droits honorères, jouissoit encore, 1° du dedans de l’église ; 2° de la dixme des agneaux et laines et du droit de neusme.
Pour les prieurez, je ne puis dire quand ilz ont esté donnez à l’abbaye. C’est pourtant une chose certaine qu’ils y sont devant 1163, puisque la bulle d'Alexandre III les spécifie tous, excepté Saint Jaguel [Note : Manuscrit de D. Le Gallois, Blancs Manteaux, tome 41 « Prioratus Sti Jaguelli, Briocensis diocesis, membrum abbatiae Sti Jaguti de Insula, Dolensis diocesis, 1380 »], Locquenvel et Leshardrieux, lesquels trois prieurez sont depuis 400 ans en ce monastère ; Saint Meluc est maintenant unique prieuré de Saint Maur de Plancouet.
Pour les
prieurez d'Angleterre [Note : Les biens de l’abbaye de Saint-Jacut, en Angleterre,
étaient
situés dans le Cambridgeshire. L’abbaye bretonne fut dépossédée
vers 1450 par Henri VI, qui en dota le Collège de Pembroke-Hall
à Cambridge. Il existe
au British Museum (Mss Donat., 6164, p. 420) un inventaire
des biens d'Isleham. Le même manuscrit, page 236, renferme
aussi un état des biens du prieuré de Linton. D’après le Monasticon Anglicanum, de Dugdale (nouvelle édition 1830, tome VI,
2ème partie, page 1045), « un ancien bâtiment maintenant converti
en ferme, sis dans le village de Iselham et à faible distance à
l'Ouest de l’église de la paroisse, était naguère, l’église du prieuré.
Cette église était construite dans le style saxon le plus
simple et semble indiquer que ce prieuré était de minime
importance. Au moment de sa suppression, il valait 10
livres, 13 sous, 4 deniers. Quant au prieuré de Linton, il était dédié,
suivant Dugdale, à Sainte-Marguerite. Des pièces authentiques
font savoir qu’il existait dès l’an 1163. Ce prieuré passa aux
mains du roi durant les guerres avec la France ; il valait
alors au moment de sa suppression 23 livres, 8 sous, 6 deniers
de revenus »], ils sont aussi spécifiés
dans nostre bulle ; ma croyance est qu’ilz furent distraiz de
ce monastère l’an 27 du règne de Henry VI, Roy d'Angleterre,
(comme plusieurs autres de la France). De savoir le
temps auquelz ils ont esté donnez, c’est ce qui est fort
difficile. Je trouve seullement qu’ilz ont esté donnez et
confirmez par deux roys d'Angleterre, comme l’on peut voir dans
une procure de l’abbé Guillaume, faite en 1429, afin de gérer
ses affaires en ce prieuré. Voyla ce qu’elle dict : «
Noveritis quod cum dudum et tanto tempore quod non est mentio de contrario, in regno Anglii, in diocesi
Helionensi fuerit, et sit subdicti nostri monasterii obedientia et filiatione, quidam prioratus fundatus, nuncupatus prioratus de Linthone, ex
donis gratuitis duorum
regnum
illorum regni firmiter et sublime doctatus, etc. »
L’an 1337, l’abbé Eudon envoya en obédience à ce prieuré frère Guillaume Bomon ; dans son obédience est spécifié le prieuré de Lintonne et la maison d'Iselhan.
L’an 1367, le prieuré de Lintonne s’excusa à l’abbé de Saint Jagu de ce qu’il ne pouvoit payer la somme qu’il devoit à ce monastère, à raison des réparations qu’il avoit faictes au prieuré d'Islehan et promit devant l'évesque de Roffence de payer à l’advenir ladite somme.
Le prieuré
de Linton estoit chose digne de recommandation,
car voylà comment en parle l’apostolat des bénédictins d'Angleterre
: « Linton, cella S. Jacuti in Britannia »
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