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ABBAYE DE SAINT-JACUT-DE-LA-MER |
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Abbaye de SAINT-JACUT-DE-LA-MER - Saint-Jacut-de-la-Mer
Au VIème siècle, le moine Doac édifie un ermitage sur lequel la légende veut que les jumeaux Jacut et Guézénec, frères aînés de saint Guénolé, établissent l'abbaye de Landoac (ou abbaye de Landouar ou Landouart). Saint-Jacut-de-la-Mer tire son origine de l'abbaye de Saint-Jacut (abbatia Sancti Jacuti), fondée au Vème siècle, dès la première immigration bretonne. Saint Jacut et saint Guethenoc, frères de saint Guénolé, professent d'abord, et pendant plusieurs années, la vie monastique sous la conduite d'un saint personnage nommé Budoc. Ils souhaitent vivre en ermite, et se retirent alors dans un lieu très incommode, d'où ils passent ensuite dans la presqu'île de Landouar, où, ayant rassemblé quelques disciples, ils jetteront alors les fondements de l'abbaye dont saint Jacut aura le gouvernement, son frère s'étant choisi une autre solitude. On ne connaît pas l'époque précise de la mort de ce saint abbé. Au IXème siècle, l'abbaye de Saint-Jacut-de-la-Mer subit le pillage des Normands. La fondation de l'abbaye est pour douze religieux et le revenu de son abbé se monte à six mille francs. Une église paroissiale Notre-Dame-de-Landoac (ou Notre-Dame-de-Landouar) est édifiée par les moines.
Hinguerten est le premier successeur de saint Jacut qui se trouve dans les anciennes chartes. Il vit sous le règne des ducs Geoffroy Ier et Alain III, son fils aîné. Ce dernier le charge de rétablir le monastère de Saint-Meen de Gaël qui avait été ruiné par les Normands. Il vit aussi sous le règne de Robert, roi de France, décédé en 1032. L'abbé Hinguethen restaure le monastère, en 1024. Guyomar ou Wihomar assiste aux obsèques d'Emme, vicomtesse de Porhoët, morte en 1092 et enterrée dans l'église de Sainte-Croix de Josselin. Marchen accompagne Rivallon, évêque d'Aleth en 1118, lorsque ce prélat se rend auprès de Geoffroy, vicomte de Porhoët, pour lui administrer les derniers sacrements. Guillaume est contemporain de Daniel, évêque de Saint-Malo de Baignon, et de Guillaume, abbé de Marmoutier, avec lequel il fait une transaction. Ce dernier meurt en 1124. Mainon assiste au Concile tenu à Reims, en 1131, par le pape Innocent II, et y fait juger le différend qu'il a avec les religieux de Marmoutier pour la coutume (droit) du poisson qui se vend à Dinan. Henri est bénit par Hugues, archevêque de Dol, vers l'an 1159. Il fait confirmer en 1163 par le pape Alexandre III, toutes les donations faites à son monastère. Le même pape lui donne, en 1180, commission pour juger le différend que les religieux de la Vieuxville avaient avec G. Gaiplig. La duchesse Constance lui accorde en 1199, le minihy de Ker-Maria, près de Lannion. D.. accorde en 1201 à Hervé, abbé de Redon, l'usage de la mission de la Trinité en Porhoët pendant sa vie. Nicolas est désigné comme abbé de Saint-Jacut-de-l'Ile, dans un acte daté de l'an 1210. Blain scelle en 1230 un accord passé entre Juhel de Montfort, seigneur de Plancoët, et les religieux de Saint-Aubin-des-Bois. Mathieu transige en 1251 avec Pierre de Chemillé, seigneur de Mortagne, et Aliénor de Porhoët, son épouse, pour une cohue (halle) qu'ils souhaitent faire sur les terres du prieuré de la Trinité. Simon est nommé en 1266 arbitre du différend que l'évêque de Dol avait avec son chapitre pour le vicariat de Ros. Il ratifie en 1274 un accord entre l'abbé de Saint-Melaine et Guillaume le Noir, chevalier. Geoffroy fait unir en 1303 à la "chambrerie" de son monastère deux prieurés du diocèse de Tréguier, dont les revenus n'étaient pas suffisants pour l'entretien de quatre religieux. Guillaume occupe le siége abbatial de Saint-Jacut-de-l'Ile en 1315. Eudon est abbé en 1339 et 1349. Guillaume de Rayes tient le siége abbatial en 1352, et vit encore le 23 juin 1390. Olivier Payen (ou Péan) succède à Guillaume de Rayes en 1387 ou 1390, car il y a de la contradiction entre les actes de son temps, qui paraissent mal datés ou mal copiés. En 1390, l'abbé Péan Ponphily (ou Payen) fait construire des pêcheries. Il vit encore en 1404. Jean Mensiau est élu en 1405 et meurt en 1417. Guillaume est abbé de Saint-Jacut le mardi après la fête de tous les saints en 1417. Il s'oblige, par acte passé le 17 février 1424, à faire tous les ans un service solennel pour le duc Jean V qui avait déchargé les vassaux de l'abbaye de quelques subsides injustement établis. Alain IX, vicomte de Rohan, lui donne, le 17 février 1438, cent écus d'or pour la célébration d'un anniversaire dans son église. Il obtient du pape Nicolas V la permission d'officier avec la mitre, l'anneau et les autres ornements pontificaux, et vit encore en 1450. Il en est parlé dans l'accord fait entre l'archevêque de Tours et l'évêque de Dol en 1452. Bertrand de Brons est élu en 1461, et présente, suivant son droit, un sujet à l'évêque pour la cure de Saint-Jacut, le 6 octobre 1464. Il meurt en 1471, et il est inhumé dans son église. Le duc fait ensuite défense aux religieux de recevoir aucun abbé sans son agrément. Etienne Millon, protonotaire apostolique, paraît avoir été pourvu en commende par le duc François II. Il assiste aux Etats tenus à Redon le 23 avril 1476 pour la ratification du traité de Senlis, et il porte la parole au nom des trois Etats. Il meurt en 1498, et il est inhumé dans la chapelle de Saint-Vincent, qu'il avait fait construire. Jean, archevêque de Tharse et abbé commendataire de Saint-Jacut, rend aveu en 1498 pour le temporel de son abbaye. Antoine, cardinal du titre de Sainte-Praxède, est indiqué comme commendataire et administrateur perpétuel de Saint-Jacut, dans un acte de l'an 1507. Bernard, cardinal du titre de Sainte-Marie in porticu, est pourvu sur la résignation du précédent, et se démet en 1516. Frère Jean Des Cognets, religieux du monastère, est d'abord vicaire et procureur du cardinal de Sainte-Praxède. Ce dernier étant mort, il est élu à sa place le 12 mai 1511. Le pape lui suscite un concurrent dans la personne du cardinal de Sainte-Marie, à qui il confère l'abbaye vacante. Jean se défend de son mieux, mais il est débouté à Rome de ses demandes et condamné aux dépens. Son concurrent se démet en 1516 entre les mains du pape Léon X. Ce pontife, en considération de la reine Claude, qui protégeait frère Jean Des Cognets, lui confère l'abbaye par ses bulles du 5 décembre 1516. Frère Jean meurt le 24 juin 1520, et il est enterré dans la chapelle de la Vierge. Frère Georges de Guemadeuc, prieur de Henansal et d'Escoublac, est élu le 20 août 1520, et obtient ses bulles en 1522, à la recommandation de la reine Claude. Il entre dans les ordres sacrés en 1540, et il est bénit par Jean de Mauni (ou Maulny), évêque de Saint-Brieuc, en 1546. Soit par infirmité, soit par des motifs de conscience, il se démet en 1559 en faveur de frère Louis de Saint-Meloir, et meurt en 1568. Frère Louis de Saint-Meloir, pourvu en 1559 sur la résignation du précédent, est bénit le 4 décembre 1569 par Bertrand de Marillac, évêque de Rennes. Il se démet en 1584 en faveur de Robert Harens, et meurt le 9 novembre 1592. Frère Robert Harens, fis de Bertrand Harens et de Thomine Gautier, fait profession de la règle de saint Benoît dans l'abbaye de Saint-Jacut le 5 mars 1582, et il est pourvu de la même abbaye par le pape Grégoire XIII, en conséquence de la démission de frère Louis de Saint-Meloir et de la nomination du roi Henri III. Ses provisions sont datées du 5 décembre 1584. Il meurt au château de Quebriac en 1600. Pierre de Brehant, fils d'Antoine, seigneur de La Roche, est en 1600 nommé à l'abbaye de Saint-Jacut par le roi Henri IV. Le pape Clément VIII lui accorde des bulles le 1er mars 1603, à condition "que le tiers des revenus de l'abbaye soit employé aux réparations, qu'il ne prenne les ordres sacrés aussitôt qu'il soit en âge de les recevoir, et que l'abbaye ne soit donnée dorénavant qu'à des religieux". Il meurt en 1614. Pierre de Francheville, recteur de Combourg, obtient les bulles de l'abbaye de Saint-Jacut le 29 septembre 1616. Il veut introduire les Bénédictins anglais dans son abbaye, mais le parlement refuse d'enregistrer les lettres patentes que ces religieux avaient obtenues du roi, et leur défend, par arrêt du 7 juillet 1643, de prendre aucune abbaye dans la Bretagne. Les démarches que l'abbé va faire pour se relever de cet arrêt oblige le parlement à en rendre en 1646 un autre qui ordonne que les Bénédictins de la Congrégation de Saint-Maure (ou Saint-Maur) vont être admis dans le monastère de Saint-Jacut. Ce dernier arrêt est exécuté selon sa forme et teneur le 29 mars 1647 par Dom Germain Morel, prieur de Saint-Melaine. Pierre de Francheville décède en 1651.
Louis Hercule de Francheville obtient l'abbaye en commende en 1651, prend possession en 1652, rend aveu au roi le 29 décembre 1661, et se démet de son abbaye en 1687 pour se marier. René Fouquet, aumônier ordinaire du roi, est nommé et prend possession en 1687. Il meurt le 15 janvier 1706. Jean Rousseau de L'Aubanie, prieur et chef de l'église collégiale de Brive-la-Gaillarde, est nommé à l'abbaye de Saint-Jacut, le 3 avril 1706. Ses bulles sont expédiées le 14 juin 1707, et fulminées à Dol le 11 septembre de la même année. Il conserve longtemps ce bénéfice, car sa mort n'arrive qu'en 1760. Yves Alexandre de Marbeuf, né dans le diocèse de Rennes en 1734, est nommé à l'abbaye de Saint-Jacut en 1761, étant déjà chanoine-comte de Lyon et vicaire général de Rouen. Ayant été sacré évêque d'Autun le 12 juillet 1767, il se démet de cette abbaye. Ce prélat devient archevêque de Lyon en 1788 et meurt à Lubeck, le 15 avril 1798, à l'âge de 65 ans. N. de Rays, vicaire général de Tréguier, possède l'abbaye en commende depuis 1767 jusqu'en 1772. Antoine Joseph des Laurents, évêque de Saint-Malo, est abbé commendataire de Saint-Jacut après M. de Rays, et la garde jusqu'à sa mort arrivée le 15 octobre 1785. L'abbaye est alors laissée une année aux économats (caisse établie à Paris pour percevoir les revenus des biens ecclésiastiques lorsque les bénéfices n'ont pas de titulaires). Barthélemy-Philibert d'Andrezel, né à Salins en Franche-Comté, en 1757, devient vicaire général de Bordeaux, député à l'assemblée du clergé en 1785, et nommé abbé commendataire de Saint-Jacut en 1786. Après avoir été attaché à M. de Cicé pendant que ce prélat était garde des sceaux, il passe en Angleterre en 1792, rentre en France en 1803, et devient en 1809 inspecteur général de l'Université. Il se retire à Versailles après avoir eu sa retraite en 1824, et y meurt au début de l'année 1826. L'un des religieux les plus connus est dom Guy-Alexis Lobineau (auteur de l'Histoire de Bretagne, publiée en 1707) qui vient finir ses jours à Saint-Jacut où il meurt en 1727.
L'abbaye de Saint-Jacut-de-la-Mer est démantelée en 1793. Les bâtiments initiaux de l'abbaye sont surélevés de deux étages, vers 1820, dans l'espoir d'accueillir une caserne, mais finalement le tout est cédé aux soeurs de l'Immaculée Conception de Saint-Méen. L'abbaye de Saint-Jacut-de-la-Mer est devenue une pension de famille en 1875, puis une maison de retraite à partir de 1951.
l'abbaye de Saint-Jacut et son église au XXème siècle
Voir " Histoire de l'abbaye de Saint-Jacut-de-la-Mer ".
Voir " Les abbés de l'abbaye de Saint-Jacut-de-la-Mer ".
Voir " Les Chartes de l'abbaye de Saint-Jacut-de-la-Mer ".
Note : Le travail qui suit porte la marque de son temps. Il est de Dom Noël Mars. M. Lemasson s'est chargé de le publier en y apportant des notes afin d'éclairer le texte.
Dom Noël Mars a été l'un des précurseurs de ces grands ouvriers de l'Histoire de Bretagne qui, groupés autour de Dom Lobineau, nous ont laissé un impérissable monument. Il était le neveu de Dom Noël Mars, le célèbre Prieur de Léhon, qui introduisit dans l'ordre de Saint-Benoît, au début du XVIIème siècle, la réforme préconisée par les religieux qui avaient pris le nom de " Société de Bretagne ". Dom Noël Mars fit profession à Redon, en 1630, il mourut en 1702, à 90 ans. Un peu plus tard, Dom Lobineau faisait profession à Rennes, en 1683 ; il mourut à l'abbaye de Saint-Jacut où il s'était retiré, vieilli et fatigué, le 3 juin 1727. Dom Noël Mars était un vrai Bénédictin, c'est-à-dire qu'il avait l'amour des parchemins et des chartes et qu'il se plaisait à les transcrire. Pendant quarante-cinq ans, il fut procureur dans divers monastères et partout il recueillait et classait les vieux titres. Il a ainsi composé plusieurs ouvrages qui ont un réel intérêt, sinon pour le grand public, au moins pour les érudits. Mais, ce qui nous touche plus directement, Dom Noël Mars a écrit l'Histoire de l'Abbaye de Saint-Jacut, et c'est cette histoire que M. l'abbé Lemasson a entrepris de publier.
Voir aussi " L'enfance de saint Jacut ou Jagut "
Voir aussi " Saint Jacut ou Jagut à l'île Lavré "
Voir aussi " Les débuts de l'apostolat de saint Jacut "
Voir aussi " Saint Jacut ou Jagut à Landoac "
Voir aussi " Les dernières années de saint Jacut ou Jagut "
Voir aussi " Le culte de saint Jacut ou Jagut en Bretagne "
Voir aussi " Saint Jacut et la légende "
Voir aussi " Vie de saint Jacut par Dom Noël Mars "
Voir aussi "
La Vie de saint Jacut et fondation de l'abbaye de Landouart "Voir aussi " L'abbaye Saint-Jacut-de-la-Mer de l'année 818 à 1165 "
Voir aussi " L'abbaye Saint-Jacut-de-la-Mer de l'année 1165 à 1274 "
Voir aussi " L'abbaye Saint-Jacut-de-la-Mer de l'année 1274 à 1340 "
Voir aussi " L'abbaye Saint-Jacut-de-la-Mer de l'année 1340 à 1394 "
Voir aussi " L'abbaye Saint-Jacut-de-la-Mer de l'année 1394 à 1449 "
Voir aussi " L'abbaye Saint-Jacut-de-la-Mer en l'an 1500 "
Voir aussi " L'abbaye Saint-Jacut-de-la-Mer en l'an 1600 "
Voir aussi " L'abbaye Saint-Jacut-de-la-Mer durant la Révolution "
Voir aussi " Les prieurés et droits de l'abbaye Saint-Jacut-de-la-Mer "
Voir aussi " Les abbés réguliers et commendataires de l'abbaye Saint-Jacut-de-la-Mer "
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