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L'ABBAYE DE SAINT-JACUT-DE-LA-MER (année 1165 à 1274)

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SUBSECTION III - CE QUI S'EST PASSÉ DEPUIS 1165 JUSQU’A 1190

Donations de Geoffroy de Dinan et de Godefroy, évêque de Tréguier - Bulle de Clément III.

Non seulement les Papes, les Rois et Ducs de Bretagne ont honoré le Monastère de Saint Jagu, mais aussi les seigneurs de alentour luy ont donné plusieurs biens et possessions, entre autres les vicomtes de Dinan desquels l’on a perdu les actes ; toutesfois, l’on en trouve un donné à Plancoït [Note : Cet acte est, reproduit par D. Le Gallois. Il s’agit ici de Geoffroy de Dinan, fils de Geoffroy II, seigneur de Dinan et de Muliel, vicomtesse de Poudouvre. Voir les Dinan et les Juveigneurs, page 37, et Anciens Evêchés, tome IV, page 280] par G. l’an MCLXXIX, par laquelle ce vicomte confirme tout ce que ses prédécesseurs avoient donné à ce monastère. Que si les seigneurs proches ce monastère le gratifioient, ceux qui en estoient esloignez ne le foisoit, pas moins, et comme c’estoit la coustume en ce temps-là de faire ratifier par Sa Saincteté les dons et les libéralités des fidèles, c’est pourquoy l’abbé Henry envoya derechef à Rome, pour avoir la confirmation des biens donnez au prieuré de Lannion, comme l’on peut voir par la charte suivante « Clemens, episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis Henrico abbati et conventui Sancti Jacuti, salutem et apostolicam benedictionem. Quotiens a nobis petitur quod religioni et honestati convenire dignoscitur animo nos decet libenti concedere et petentium desideriis congruum suffragium impertiri ; ea propter, dilecti in Domino filii, vestris justis postulationibus clementer annuimus et ecclesiam S. Mariae de Lannion cum omnibus pertinentiis suis, quo juste et pacifice possidet devotioni vestrae et pro vestra ecclesia S. Jacuti, auctoritate apostolica confirmamus et presentis scripti patrocinio communimus ..... duximus exprimenda vocabulis ecclesiam..... cum omnibus pertinentiis suis..... Ecclesiam S. Mariae de Castello, Ecclesiam Sancti ... elay cum omnibus pertinentiis suis et cum omnibus capellis in eadem parrochia constitutis, cum omni jure et caeteris pertinentiis suis, sicut juste et pacifice possidetis et in scripto authentico certo quondam Trecorensis Episcopi diocesani vestri et ejusdem Ecclesiae capituli continetur ; Ecclesiam S. Geranni et ecclesiam S. Mariae de Lanmeur cum pertinentiis suis. Compositionem etiam inter vos et venerabilem fratrem nostrum G. Trecorensem episcopum, super Ecclesiam S. Petri de Peneguam et capellis in eadem parrochia constitutis et ecclesiam de Gallan factam et a partibus approbatam et susceptam eisdem ..... sigillo roboratam sicut ab utraque parte servatur ..... patrocinio communimus. Nulli ergo omnino hominum liceat hanc paginam nostrae confirmationis infringere, vel ei ausit temerario contraire. Si quis autem hoc attemptare praesumpserit, indignationem omnipotentis Dei et Beatorum Petri et Pauli apostolorum se noverit incursurum. Datum Lateranensi, XIII Kal. Martii, Pontificatus nostri, anno I° » [Note : les blancs dans cette charte sont autant de mots demeurés illisibles pour D. Noël Mars].

Ce Pape Clément estoit le troisième du nom, lequel selon quelques auteurs gouverna l’église depuis 1188 jusqu’à 1191. Tellement que selon cela, ce bref auroit été expédié l’an 1188, qui estoit le premier de son pontificat. Pour ce qui est de la composition de l'Abbé et Religieux avec Godefroy évesque de Tréguier, environ l’an 1180, elle est telle : L'Evêque déclare par charte que l’église de St Pierre de Penguen avec ses offrandes, prémices, décimes, sépultures et chapelles appartenaient à l’abbé de Saint Jagu, comme il est dit dans une charte que l’on garde dans le trésor de l'Abbaye.

 

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SUBSECTION IV - CE QUI S'EST PASSÉ DEPUIS 1190 JUSQU'A 1274. 

Acquisition des dîmes de Rays. Union de prières avec le Tronchet et plusieurs autres abbayes.

Ce fut en ce siècle de 1200, que l'Abbé et Religieux de Saint Jagu firent divers achapts de dixmes, entre autres de celles de Créhen, et ce, l’an 1233, d’un certain Radulphe de Rays, duquel elles retiendrent longtemps le nom DE RAYS. L’an 1269, ils en achetèrent encor d’autres de Guillaume de Rays, frère dudit Radulphe [Note : Ces dîmes de Rays furent l’occasion de nombreux débats entre les moines et les seigneurs de Rays. Dom Le Gallois, dans le tome 41 des Blancs Manteaux, nous a conservé plusieurs chartes fort intéressantes, publiées par les Anciens Evêehés de Bretagne, tome TV, page 285. Nous mêmes devons à l’obligeance de M. Lesort, de pouvoir publier dans nos Pièces justificatives une nouvelle charte sur cette affaire, qui semble avoir été durant longtemps pour l’abbaye un nid à chicanes, ainsi qu’en témoigne cette note des Blancs Manteaux, consignée par Dom Le Gallois : « Jean, duc de Bretagne à notre sergent de Rennes, sur ce que vous eussions mandé en droit d’un débat meu entre les religieux de S. Jagu et Jehan de Rais sur certaines dixmes en Querhen appellées les dimes de Rays, lesquelles Eon Hingant saisit et mit en nostre main, etc., ce 17 juignet 1332 »]. Sur quoy il faut savoir que la dixme de Créhen se partage, présentement en trois ; laquelle ainsi partagée, on la met dans des billets que l’on met dans un chapeau, puis l’on fait tirer à l’aventure pour scavoir laquelle des parties doit arriver à un chacun. Les premiers qui tirent à présent sont les Religieux de S. Jagu avec le recteur de Créhen, lequel a un tiers du tiers des Religieux. Le second, c’est le sieur de la Roche-Jagu, à cause de sa terre de la Touche à la Vache. Le troisième, c’est Monsieur l’Abbé de Saint Jagu. 0r ce dernier tiers se divise en deux parts, l’une pour Monsieur l'Abbé (depuis notre concordat, car auparavant, c’estoient les religieux qui en jouissoient) et l’autre, pour certains gentilshommes, desquels elle a retenu le nom des quatre gentilshommes.

L’an 1274, les Religieux de Saint Jagu s’unirent de prières arec ceux de l’abbaye du Tronchet, comme l’on peut voir dans l’acte suivant tiré de son original.

« Universis. Christi fidelibus presentes litteras inspecturis, frater Symon, humilis Abbas Sancti Jacuti de Insula, totusque ejusdem loci conventus, salutem in omnium. Salvatore. Noverit universitas vestra mutuae caritatis fervore, de voluntate et assensu capituli nostri Sancti Jacuti de Insula et Beatae Mariae  de Troncheto, talem intervenisse fraternitatis conventionem de caetero in perpetuum observandam inter monasterium nostrum S. Jacuti de Insula ex una parte et monasterium Beatae Mariae de Troncheto, ex altera, prout dicta conventio fraternitatis mutuae inferius denotatur. Abbas autem Beatae Mariae de Troncheto quotienscumque ad monasterium nostrum venerit, sicut abbas proprius nostri monasterii honorifice et cum reverentia debita recipietur, vices etiam abbatis nostri in monasterio nostro, abbate praesente vel absente, in omnibus et per omnia exequetur. Audito vero obitu ejusdem abbatis Beatae Mariae de Troncheto, pro ejus anima tam in missis quam in vigiliis, beneficiis et orationibus, singulis annis, sicut pro abbate nostro proprio a fratribus nostri Monasterii totum officium celeberrime persolvetur ; praeterea quotienscumque frater Beatae Mariae de Troncheto ad nostrum monasterium pervenerit qualicumque causa, in choro, et in omnibus locis nostri Monasterii, in suo ordine recipietur et ei bona nostri monasterii tam in victu quam vestitu, quandui ibi morari voluerit in nostris fratribus liberaliter largietur. Audito vero obitu cujuslibet, fratris Beatae Mariae de Troncheto ab ipsis nobis nunciata, in nostro Capitulo singulis annis recitabitur, classicum vice prima sonabitur in nostro monasterio vigiliae defunctorum et missa pro ipso annis singulis in nostro monasterio celeberrime. celebrabuntur in conventus. Sacerdotes vero nostri monasterii tam presentes in nostro monasterio quam in prioratibus nostris existentes, tam missas quam psalteria, quam alias orationes deffunctorum pro anima fratris mortui B. Mariae de Troncheto, secundum consuetudinem nostri monasterii celebrabunt, et coeteri nostri fratres secundum suum ordinem, juxta monasterii nostri, consuetudinem, dictum officium pro ipso mortuo persolvent ; similiter in monasterio B. Mariae de Troncheto tam pro abbate nostro, quam pro nostris fratribus vivis ac deffunctis, tam in capite quam in membris, prenotatum officium fratres B. Mariae de Troncheto celebrabunt. Si vero aliqua discordia mota fuerit inter abbatem B. Mariae de Troncheto et aliquem de suis monachis, qui discordiam habuerit cum dicto abbate, ad nostrum Monasterium venire poterit et tamdiu nobiscum commorari donec cum dicto abbate suo, per abbatem nostrum, pax integra secundum regulam S. Benedicti reformetur. Similiter ipsi monachi B. Mariae de Troncheto omnia supradicta nostris fratribus vivis ac deffunctis in omnibus et per omnia facere tenebuntur. In necessitate vero utriusque monasterii, alteri alterum subveniet et pro eo stabit in curiis si opus fuerit cum expensis illius proquo stabit. Ut igitur hujusmodi fraternitas inviolabiliter observetur, presentem paginam sigillorum nostrorum impressionibus duximus apponendum. Actum anno Domini MCC septuagesimo quarto ».

C’estoit autrefois la coustume dans tous les monastères de s’unir ainsi de prières les uns avec les autres, comme j’ay dict en mes histoires des abbaïes de S. Lomer de Blois, et de Sainct Guennolé de Landévennec. Or cette union était telle, à savoir que quand l'Abbé du Monastère (avec lequel on avoit fait cette union) venoit à l’autre monastère, il y était reçu avec les honneurs et respects, comme si c’eut ésté le propre abbé, il faisait toutes les fonctions abbatiales comme s’il eust esté en sa propre abbaye. S’il venoit à décéder, l’on prioit pour lui comme pour le propre abbé. Si un religieux particulier mourait, l’on prioit comme pour un du monastère. Si un abbé avait quelque chose contre ses religieux, ils estoient reçus charitablement dans le Monastère auquel ils estoint unys et là, ont les entretenoit de toutes choses, jusques à ce que l'Abbé où ils estoint eust moyenné leur paix et reconciliation avec leur Abbé. Si un monastère avait besoin d’amis et d’argent, il estoit assisté par un autre comme vous venez de voir par l’acte susdit. Je ne rapporte pas icy l’acte de fraternité des religieux de l'Abbaye du Tronchet qu’en expédia l’abbé Pierre Maze (Pierre Mahé ?) et dont nous avons l’original, et ce à raison qu’il est du mesme temps et qu’il ne dit autre chose que ce qui est dans le nostre. Outre cette association avec l'Abbaye du Tronchet, je trouve encor que l'Abbaye de Saint Jagu avait association avec ceux de Landévennec comme l’on peut voir dans le nécrologe de ladite abbaye, avec celle de Sainct Gildas de Rhuys, avec l'Evesché et Chapitre de Dol en Bretagne, avec les vicomtes de Dinan, les seigneurs de Rohan et tous les ducs de Bretagne pour lesquels ils prioient (après leur décez) comme pour un de leurs religieux (M. Lemasson).

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