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L'ABBAYE DE SAINT-JACUT-DE-LA-MER (année 1274 à 1340)

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SUBSECTION V - CE QUI S'EST PASSÉ DE 1274 A 1332.

L’abbaye de Saint-Jacut s’efforce d’échapper aux tracasseries du comte de Penthièvre.

Au commencement de 1300, les justiciers du Penthèvre (Penthièvre) molestant les religieux de Saint Jagu à raison des droicts qu’ilz ont en ce comté, ils eurent recours à Guy de Bretagne, seigneur de Penthevre, lequel récrivit à son sénéchal, à ce qu’il n’eut à entreprendre sur les droits et privilèges de l’abbaye de Sainct Jagu, ny sur ses dépendances comme pouvez voir par la charte suivante (Ancien Evêchés, page 289) . « Guy de Bretagne, sire de Penthevre, a nostre sénéchal dudit lieu, salut. Nous vous mandons que vous ne justiciez l’abbé et convent de Saint Jagu, ne les autres membres de ladite Abbaye, ne leurs hommes. Donné à Vannes, le jeudy avant midy, l’an mil trois cens soixante dix ouit » [Note : Dom Le Gallois croit cette lettre apocryphe, mais voici une autre charte, celle-ci datée de 1339, qui nous montre que les souverains bretons ne se désintéressaient pas de cette question : « Défense est faite par le duc Jean III aux juges de Penthèvre de connaître les affaires de S. Jacut... Le duc se plaint aussi que Raoul Bernon, sénéchal de la Roche-Derrien, a justicié le prieur et les hommes du prieuré de Liscadreuc et de Lézardre (Lézardrieux) ...... Vannes, le 3 août 1339 » (Morice, Preuves, I, col. 1396). Voir aux pièces justificatives un arbitrage du duc de Bourgogne sur le même sujet].

Le sénéchal et justiciers de Penthèvre n’ayant pas beaucoup faict d'estat de cette lettre, les religieux furent contraincts d’avoir recours au duc Jean, dict le Bon, lequel fit espédier la charte suivante :

« Comme de la partye relligieux hommes, l'Abbé et le Convent de Sainct Jagu de l'Isle, nous ont donné à entendre que nonobstant que eux et leurs hommes sont exempts de toute juridiction séculière, fors obéir par devant notre sénéchal de Rennes ou ses lieutenans, lorsque demande leur vouldroit faire. Pour les gens de nostre chère mère dame de Penthèvre se efforcent justicier ceux religieux et leurs hommes aubeins par devant eux, en préjudice de nous et dommages d’iceulx relligieux et leurs sujets ; par quoy requeroint ceulz religieux surtout estre pourveu de remèdes ; nous mandons et commandons et si mestier est, commandons à notre sénéchal de Rennes et son lieutenant et chacun deux, faire garder et deffandre lesdits relligieux et leurs subjectz demeurants en ladite exemption et ne souffrir que sur ce soient troublez induement, et si aucune chose est faite à l’encontre, la faire renvoyer et mettre a estat d’en appeller ce que estre debvra, et justicier iceulx religieux et subjectz à plaintes de parties, selon qu’il sera à faire de raison. Donné soubs le sceau de nostre palais, à Vannes après la Sainct Martin de Hyver, l’an mil trois centz trante et quatre et scellé ».

Par laquelle charte, vous voyez comme les Ducs prenoient soubz leurs protection l’abbé et Religieux de Saint Jagu, lesquels par leurs privilèges n’ont jamais relevé que du siège de Rennes, comme l’on peut voir par les anciens adveux rendus par les abbés de ce monastère. Or la raison pour laquelle les justiciers de Penthèvre molestoient tant les religieux de Saint Jagu, c’est à raison de leurs beaux privilleges qu’ils voulloient mettre à bas, appuiez des comtes leurs maistres, lesqueiz estoient puissants dans la Bretagne (car ce comté estoit un des appanages des enfans de Bretagne) et mesme a esté nommé duché de Penthèvre.

 

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SUBSECTION VI - CE QUI S'EST PASSÉ DE 1332 JUSQU'A 1340.

Le Roi de France prend Saint-Jacut sous sa protection. Charte du duc Jean III.

Non seulement les justiciers de Penthèvre, mais aussi les seigneurs dudit lieu molestant plus que jamais les abbez et relligieux de Saint Jagu, ilz eurent recours à Philippe (Philippe VI de Valois), Roy de France, lequel estoit redouté dans la Bretagne, à raison que Jean troisiesme estoit à sa suite. Voylà donc la charte qu’il expédia pour ce sujet (Voir Anciens Evêchés, tome IV, p. 291).

« Philippe, par la grâce de Dieu, Roy de France, au baillif de Coutances et vicomte d'Avranches et à leurs lieutenants, salut. A la suplication de l'Abbé et du Convent de St Jagu, affermans eulx douter de plusieurs personnes pour certaines et justes causes ; nous vous mandons et à chacun de vous commettons que iceulx religieux avec tous leurs membres, leurs familiers et leurs biens appartenantz à leur église, mettez en nostre protection et sauvegarde à la conservation de leurs droits tant seulement et les tenez et gardez et leurs justes possessions, franchises, libertez, usages et saisines esquelles vous les trouverez estre et leurs prédécesseurs avoir esté paisiblement, et leur faictes asseurement de toutes les personnes dont ils vous requéreront selon la coustume du payz, et les deffendez et les faictes deffendre de toutes injures, tors, oppressions, molester de force d’armes, de connaissance de loys et de toutes nouvelletez indues quelles qu’elles soient, et ne souffrez contre iceulx, leur église, membres, familiers et biens faire aucunes nouvelletez indeues. Lesquelles, si vous trouvez avoir esté faites ou préjudice de nostredite sauvegarde et desdits supplians, si les remectez en esta deu et à nous et auxdicts supplians faire amande convenable, et faictes publier cette sauvegarde par tous les lieux où il sera affaire de raison, et deffendez et faictes deffendre de par nous à tous ceux de qui vous serez requis, sur la certaine peine à appliquer à nous, que ilz n’efforcent lesdits religieux en leurs personnes, familiers et leurs biens en aucune manière. Pour les choses des susdites plus diligemment executer, députez à leurs dépens un ou plusieurs de noz sergents, si vous en estes requis, lesquelz ne s’entremettent des choses qui requièrent connaissance de cause. Donné à Paris, le XXVème jour de May, l’an de grâce mil CCC trente et dous » (l'an 1332).

Cette lettre n’ayant de guère servi non plus que les autres, enfin Nostre Seigneur disposa du comte de Penthèvre. Après la mort duquel, les religieux de Saint Jagut eurent plus de confiance de s’adresser au duc Jean son frère, à ce qu’il pleut à sa bonté rémettre les privilèges qu’ils avoient en Penthèvre ; desquelz ilz ne jouissoient plus à raison de la violence du deffunct son frère. En effet, il expédia une charte en faveur des Religieux de Saint Jagu, dattée de l’an mil trois cens trente et neuf, par laquelle il défend aux justiciers de Penthèvre de prétendre aucune juridiction sur lesdicts religieux [Note : C’est cette charte que nous avons mentionnée à la subsection V) (M. Lemasson).

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