Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

EGLISE ABBATIALE DE SOLESMES

  Retour page d'accueil       Retour "Abbaye de Solesmes"  

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Brève description de l'église abbatiale et de ses sculptures

Le visiteur saisit d'un coup d'oeil, dès l'entrée, l'ensemble de l'église abbatiale. Les murs, jusqu'à la naissance des fenêtres, sont ce qui reste de l'édifice primitif du XIème siècle. Les voûtes ont été refaites au XVème siècle, après l'incendie du monastère par les Anglais. Le choeur, au fond, est moderne et a été ajouté par Dom Guéranger.

Solesmes : abbaye de Solesmes

A droite, statue de saint Pierre, XVème siècle, oeuvre des mêmes artistes à qui l'on doit le tombeau de Notre-Seigneur (V. transept). Sur le fermoir de la chape, armes du prieur Guillaume Cheminart. L'inscription du socle reproduit le texte qui se lisait autrefois sous la célèbre statue de bronze de la basilique de Saint-Pierre, à Rome.

Chapelle du Sacré-Coeur (troisième à droite). — La petite inscription grecque de l'entrée se compose de deux mots empruntés à la très ancienne inscription de Pectorius d'Autun découverte par Dom Pitra ; ils signifient : Au coeur auguste.

Chapelle de Sainte-Scolastique (en face, à gauche). — La belle statue en terre cuite de la sainte (XVIIème siècle) provient de la collégiale de Saint-Pierre-de-la-Cour, au Mans, où reposaient, avant la Révolution, les reliques de la soeur de saint Benoît.

Tombeau de Dom Guéranger. — Les deux inscriptions sur marbre, en haut de la nef, signalent la présence, dans la crypte sous-jacente, du corps de Dom Guéranger, restaurateur et premier abbé de Solesmes. Celle de droite reproduit les éloges extraordinaires accordés par Pie IX à la mémoire de l'illustre abbé.

Chapelle de Notre-Dame de Pitié (transept, côté à droite de l'entrée). — Pietà de la fin du XVème siècle. Le bas-relief au-dessous (XVIème siècle) représente le massacre des saints Innocents et la fuite en Egypte, d'après un type que l'on retrouve dans l'art byzantin et chez Raphaël. A droite et à gauche de l'autel, inscriptions funéraires du prieur Philibert de la Croix (t 1479) et de Pierre Poucin, seigneur de Juigné (XIVème siècle).

   

Tombeau de Notre-Seigneur. — C'est la principale des oeuvres d'art de l'église abbatiale. Les artistes n'ont pas été jusqu'ici identifiés avec certitude. On a prononcé, entre autres, le nom de Michel Colombe et de son école. Quoi qu'il en soit, l'ensemble est un des chefs-d'oeuvres de la sculpture française au XVème siècle. Le pilastre droit de la partie inférieure porte la date extrême de 1496 et celui de gauche le nom du roi Charles VIII. Le Christ mort, dont la figure majestueuse répond au type traditionnel, est déposé dans le sépulcre par deux hommes dont celui qui tient le linceul du côté des pieds est évidemment quelque grand personnage contemporain des artistes. Tout indique là un portrait. On a mis en avant le nom de Jean d'Armagnac, duc de Nemours, mais cette identification a peu de chances d'être juste. A la tête de Notre-Seigneur, Joseph d'Arimathie et, auprès de celui-ci, Nicodème portant un vase de parfums ; puis le beau groupe de saint Jean l'évangéliste soutenant la très sainte Vierge prête à défaillir, et enfin deux saintes femmes. En avant du tombeau, assise et priant, en proie à la douleur, sainte Marie-Madeleine, l'une des plus célèbres statues de l'église. On notera les angelots porteurs des instruments de la Passion sculptés à mi-corps dans la muraille du fond et, au centre, le joli pendentif avec l'inscription : Factus in pace locus eius. Il est destiné à recevoir le reliquaire de la sainte Epine qu'on y expose à certains jours. En dehors et en avant du tombeau, deux soldats d'une facture un peu plus récente que les autres personnages et très endommagés. On raconte que les pieux pèlerins d'autrefois considéraient ces gardiens comme les ennemis du Sauveur et les frappaient de leurs bâtons. L'écusson qui figure au-dessus du tombeau est celui du prieur Guillaume Cheminart à qui est due l'érection du monument. Il avait été gratté à l'époque de la Révolution de même que ceux de la famille royale de Charles VIII qui se voient sur la frise supérieure. Au-dessus de cette frise, le roi David, le prophète Isaïe portant des banderoles, et une représentation du Calvaire. La croix de Notre-Seigneur, vide, est supportée par un ange ; à droite et à gauche le bon et le mauvais larron ; enfin, anges porteurs des instruments de la Passion.

Solesmes : abbaye de Solesmes

Solesmes : abbaye de Solesmes

Solesmes : abbaye de Solesmes

Solesmes : abbaye de Solesmes

Le sarcophage que l'on voit contre le mur à droite porte un couvercle fortement restauré, qui représente l'un des anciens seigneurs de Sablé.

Chapelle de la Pâmoison (transept, côté à gauche de l'entrée). — C'est ici que commence le cycle des sculptures consacrées à la mort de la très sainte Vierge. Celles-ci ont été entreprises et dirigées par le prieur dom Jean Bougler ; elles datent de la première moitié du XVème siècle et étaient achevées en 1553.

La scène que l'on voit immédiatement au-dessus de l'autel représente la dernière communion de Notre-Dame, qui, d'après la légende dont s'est inspiré Dom Bougler, lui aurait été donnée par Notre-Seigneur lui-même. Marie défaillante (de là le nom de Pâmoison) est soutenue par deux apôtres, saint Pierre debout et saint Jean à genoux. Autour d'elle, d'autres apôtres et des saintes femmes et, sur la gauche, au dernier rang, un moine bénédictin qui, d'après la tradition, serait Michel Bureau, abbé de la Couture, au Mans, dont le prieuré de Solesmes dépendait lorsque ces sculptures furent exécutées. Le sens de toute la scène est donné par l'inscription inspirée de la vie de saint Denys l'Aréopagite et que tient l'apôtre agenouillé au premier plan : A la mort de la Vierge, Jésus se présenta devant elle et, lui donnant les saints mystères, il lui dit : « Reçois, ma bien-aimée, ce dont avec mon Père je te donnerai bientôt la consommation ».

Tombeau de la très sainte Vierge. — Les deux statues d'évêques placées aux deux côtés du tombeau et qui représentent, celle à droite du spectateur, saint Denys l'Aréopagite et celle à gauche, saint Timothée, portent des cartouches avec des inscriptions rappelant qu'à la mort de Notre-Dame les apôtres furent miraculeusement présents. De fait c'est eux, avec quelques saintes femmes, que nous voyons entourer le tombeau de la très sainte Vierge. La valeur artistique du tombeau de Notre-Seigneur est sans doute supérieure, mais aucune des sculptures de l'église n'atteint au degré de piété et d'émotion de celle-ci. Le visage de la Vierge doucement endormie est d'une pureté et d'un calme si grands que l'on ne se lasse pas de l'admirer. Parallèlement à ce qui a lieu pour Notre-Seigneur dans l'autre tombeau, quatre personnages déposent doucement le corps de Notre-Dame, au moyen d'un linceul, dans un sépulcre orné de fines sculptures (Judith et Esther). Ici encore une des statues située du côté des pieds de la Vierge est un portrait. Elle représente le prieur bénédictin Dom Jean Bougler (t 1556) sous le gouvernement et par les soins duquel furent exécutées ces sculptures. Le personnage isolé, au centre, est l'apôtre saint Pierre dont le type traditionnel est bien reconnaissable. En avant du tombeau et faisant pendant à la sainte Madeleine du sépulcre de Notre-Seigneur, un jeune moine bénédictin est assis, feuilletant les pages d'un livre. On notera sur les têtes de deux des personnages qui tiennent le linceul de la Vierge les traces d'un trait de scie. Cet acte de vandalisme est postérieur de quelques années à la Révolution et remonte à l'époque où les autorités du département, trouvant les Saints trop isolés à Solesmes, les firent « sonder » en vue de leur transport à la cathédrale du Mans. Les statues ne restèrent en place que grâce à un acte personnel de Napoléon Ier.

Solesmes : abbaye de Solesmes

Solesmes : abbaye de Solesmes

Solesmes : abbaye de Solesmes

Les quatre Docteurs. — Au-dessus du tombeau de Notre-Dame, quatre personnages à mi-corps, revêtus d'insignes ecclésiastiques et placés chacun dans une niche richement ornée, semblent se parler les uns aux autres avec une grande animation. Ce sont quatre docteurs qui célèbrent la gloire de la très sainte Vierge en expliquant chacun à sa manière les douze étoiles qui entourent la tête de Marie. Le premier vers la gauche est saint Bernard ; le second, saint Anselme ; le quatrième, saint Bonaventure. Le troisième n'a pas été identifié jusqu'ici ; on a proposé d'y voir saint Hildephonse.

L'Assomption de Notre-Dame couronne cette partie du monument. La Vierge s'élève au-dessus du tombeau appuyée sur son divin Fils. Huit apôtres et un moine bénédictin assistent à cette scène qu'ils suivent des yeux. En avant, un personnage à genoux tient une harpe. C'est le roi David à la famille duquel appartenait la très sainte Vierge.

A droite et à gauche de l'Assomption on voit deux personnages barbus dont toute l'attention paraît absorbée par la vue de la scène qui domine l'autel de la Pâmoison. En effet, les inscriptions qu'ils portent se rapportent à ce curieux ensemble qu'il nous faut maintenant expliquer.

Le Triomphe de la Vierge sur la femme de l'Apocalypse. — Il est dit au chapitre XVII de l'Apocalypse de saint Jean que l'apôtre vit une femme vêtue de pourpre, couverte d'or et de pierreries, tenant en sa main une coupe d'or remplie des abominations de Babylone. Cette femme, ivre du sang des martyrs, était assise sur le dragon aux sept têtes et aux dix cornes. Or, le dragon aux sept têtes voulait s'opposer à Celle qui avait mis au monde un fils destiné à régir et à sauver toutes les nations ; il vomit dans sa fureur un fleuve d'eau pour submerger la mère du Sauveur, mais des ailes d'aigle furent données à celle-ci pour qu'elle pût échapper aux atteintes du dragon et la terre s'entr'ouvrit pour engloutir l'eau vomie par le dragon. Tel est le texte mystérieux donné pour thème aux artistes par Dom Bougler. Il a pris soin de l'expliquer lui-même au moyen des nombreuses inscriptions placées auprès des divers personnages de cette scène et il a ajouté à l'ensemble six figures allégoriques : la Prudence, la Justice, la Force, la Tempérance, l'Humilité et la Foi, indiquant par là que si Marie a triomphé de l'enfer, c'est grâce à la pratique de ces vertus. C'est d'ailleurs ce que dit l'une des inscriptions par laquelle Notre-Dame est censée s'adresser aux vertus : 0 vertus, dit-elle, vous qui, dès le sein de ma mère, avez grandi avec moi, c'est vous qui avez brisé la tête du dragon. Félicitons-nous mutuellement de nos couronnes de gloire.

Jésus au milieu des docteurs. — Ces sculptures sont de caractère différent des autres et de date un peu plus récente. En face de l'autel de la Pâmoison, Notre-Seigneur enfant est représenté au moment où il est retrouvé dans le temple par Marie et Joseph. Les docteurs au milieu desquels il se trouve portent des livres sur lesquels on lit des passages des prophètes et de l'Evangile ; leurs physionomies très accusées y ont fait chercher des portraits des réformateurs du XVIème siècle et, en particulier, on a cru reconnaître Luther dans le dernier personnage à droite du spectateur.

Choeur, Stalles et Maître-Autel. — (Le public n'est pas admis dans le choeur) Le choeur avec ses sveltes colonnes est, comme il a été dit plus haut, moderne. Il est l'oeuvre de Dom Guéranger. On y a transporté, en les modifiant, les anciennes stalles du XVIème siècle dont les sculptures représentent la série des personnages royaux qui forment l'arbre de Jessé et qui aboutissent, dans la première stalle à gauche, siège de l'abbé du monastère, à une statue de la très sainte Vierge sortant d'une fleur et portant l'enfant Jésus entre ses bras.

On remarquera, au-dessus du maître-autel, une crosse monumentale sous la volute de laquelle pend un petit pavillon. C'est sous ce pavillon que l'on voyait jusqu'à ces dernières années la colombe d'argent renfermant le Saint-Sacrement. C'était une forme de tabernacle assez souvent usitée au moyen âge et dont celui-ci était l'un des derniers exemples conservés (H. Quentin).

 © Copyright - Tous droits réservés.