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FONDATION DE L'ABBAYE DE SOLESMES

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Le XIème siècle, qui vit monter sur la chaire de saint Pierre des moines tels que saint Victor III et saint Grégoire VII, fut pour l'ordre monastique une période glorieuse entre toutes. Dès le début du siècle, Cluny, sous le gouvernement de saint Odilon, avait pris rang parmi les plus puissantes institutions de la chrétienté et partout on voyait sortir de terre abbayes et prieurés. C'est de cette époque que date la fondation de Solesmes. Sur la fin de sa vie, un seigneur de Sablé, Geoffroy le Vieux, désireux d'assurer à lui-même et aux siens une part dans les prières des moines, faisait don, à l'abbaye de la Couture, d'une église et d'un monastère qu'il avait fait bâtir à Solesmes, sur le bord de la Sarthe. Le texte de l'acte de donation, qui est aussi celui de la consécration de l'église, existe encore ; il n'est pas daté, mais on l'assigne généralement à l'année 1010 qui paraît être celle de la mort de Geoffroy. Le prieuré avec son église était dédié à saint Pierre ; il était apparemment doté pour une douzaine de religieux. Son histoire durant les premiers siècles est modeste, d'autant plus modeste que ses archives furent détruites au XVème siècle dans un incendie qui consuma une grande partie du monastère. 

Solesmes : abbaye de Solesmes

Les actes des évêques du Mans nous ont cependant conservé le souvenir d'un épisode honorable de cette histoire. L'évêque Hoël, chassé de sa ville épiscopale, en 1081, par des discordes intestines vint chercher un refuge à Solesmes. Les moines s'honorèrent en l'accueillant avec ses compagnons et il célébra cette année là toutes les cérémonies de la Semaine sainte, y compris la consécration des saintes huiles, dans l'église du Prieuré ; puis, aux fêtes de la Pentecôte, il y tint le synode diocésain. La consécration de l'huile sainte est une fonction propre aux églises cathédrales : on conçoit que le chroniqueur des Actes des évêques du Mans ait signalé la singularité du fait que, cette année 1081, la cérémonie s'était accomplie à Solesmes. Or, l'histoire a de curieux recommencements : neufs siècles plus tard, et durant plusieurs années consécutives, dans l'église de leur résidence anglaise d'Appuldurcombe, les moines assistèrent l'évêque de Portsmouth pour la consécration des saintes huiles : c'est eux qui étaient alors les fugitifs, mais ils étaient nombreux et le bon évêque, Mgr. Cahill, qui n'avait dans sa cathédrale qu'un petit nombre de chanoines et de prêtres, aimait à venir s'entourer chez eux de toute la pompe du Pontifical romain, pour cette fonction qu'il célébrait avec une extraordinaire dévotion.

En 1096, le 14 février, le pape Urbain II, venu en France pour prêcher la croisade, passa par Solesmes, allant de Sablé au Mans. La route était alors un peu différente de celle qui existe aujourd'hui ; elle était néanmoins voisine du monastère. Les historiens modernes de l'abbaye pensent que le pape ne put guère passer si près d'un prieuré bénédictin sans s'y arrêter au moins quelques instants. Ce geste n'a rien en effet que de très vraisemblable de la part de l'ancien prieur de Cluny qu'était Urbain II, mais il n'a laissé aucune trace dans les documents de l'époque : il est vrai que ceux-ci sont rares.

Des XIIème et XIIIème siècles nous ne connaissons que quelques procès et quelques donations. L'une de ces dernières fut particulièrement précieuse : c'est une épine de la sainte Couronne qui fut rapportée par quelque seigneur de Sablé au retour de l'une des premières croisades. Elle s'est conservée jusqu'à nos jours dans le trésor de l'abbaye : le pendentif en forme de niche que l'on voit en dessus et en avant du tombeau de Notre-Seigneur, dans l'église abbatiale, est destiné à la recevoir lors de l'ostension solennelle qui continue à s'en faire chaque année le lundi de Pâques.

Au XIVème siècle une date est à retenir. En 1370, le prieur Guillaume Patry fait exécuter un barrage dans la Sarthe, immédiatement au-dessous du monastère. Cet important travail d'art existe encore aujourd'hui.

Il ne semble pas que les premières périodes de la guerre de Cent ans aient éprouvé Solesmes plus particulièrement que le reste de la province, mais la prise du Mans par les Anglais en 1425 marqua pour le prieuré une date fatale. Sablé attaqué par une armée anglaise résistait grâce aux solides murailles de son château : les moines de Solesmes, à tort ou à raison, furent accusés de connivence avec les assiégés ; le monastère qui n'avait aucune défense fut pillé, incendié, détruit. C'est dans ce désastre que les archives disparurent. Le prieur était alors Henri des Vignes. Quelque dix ans plus tard, en 1434, son successeur Jean du Tremblay exposait au Saint-Siège les difficultés où il se trouvait. Le prieuré de Solesmes, dit-il dans sa supplique, dépend du monastère de Saint-Pierre de la Couture, près du Mans ; il a toujours été conventualis, sollemnis, notabilis, et il a été largement doté, dès sa fondation, pour douze religieux. Mais, dans les dernières années, par suite des guerres et des désastres dont la province a été et continue à être le théâtre, le nombre des moines est descendu à cinq et le service divin en est diminué d'autant. Pour comble de malheur, le prieuré et l'abbaye dont il dépend appartiennent maintenant à des pouvoirs différents et à des obédiences dont les intérêts sont opposés. Jean de Tremblay demande donc à pouvoir, sans avoir besoin d'en demander licence à l'abbé de la Couture, recevoir des novices jusqu'à concurrence du nombre de douze moines. Eugène IV accorda, mais pour une fois seulement, la faveur demandée.

 

Solesmes : abbaye de Solesmes

Solesmes : abbaye de Solesmes

En 1497, le fils aîné de Jacques d'Armagnac, Jean de Nemours, seigneur de Sablé, fondait une rente de vingt livres tournois pour assurer la célébration quotidienne d'une messe pour l'âme du roi Louis II d'Anjou et remplaçait ainsi une taille que les moines levaient précédemment sur les habitants de Solesmes. Il écrivait dans les considérants de son acte que, « à l'occasion des guerres et hostilités qui ont esté en ce royaulme, le bourg dudit Solesmes qui en paravant icelles guerres estoit grandement populé de riches gens et bons marchans, et édiffié en grant nombre de maisons, est de présent désolé et en grande ruyne, habité de petit nombre de pauvre gens, presque tous mendians, petitement et pauvrement logez, par quoy n'est possible auxdits religieux de lever ne exiger sur iceulx ne aucuns subjets dudit prieuré que petite partie de laditte somme de vingt livres tournois ». On voit par là que le bourg de Solesmes n'avait pas moins souffert que le prieuré des ravages de la guerre ; il devait rester longtemps dans cet état misérable, le monastère au contraire avait dès ce moment commencé à se relever de ses ruines (H. Quentin).

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