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ABBAYE NOTRE-DAME DE PONTRON

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Abbaye Notre-Dame de PONTRON

Le sceau qui fait l'objet de ce petit mémoire a été trouvé chez un fondeur en cuivre de la rue Molac. 

Il allait subir le sort de bien d'autres objets transformés par cet honorable industriel en fiches ou entrées de serrures de meubles. Il porte en légende qu'il a appartenu au frère Jean, abbé de la bienheureuse Marie de Pontron : Sigillum Fratris Johannis Abbatis Beate Marie Pontis Otranni : S : F : IOHIS • ABBIS •• BE • MARIE • POTIS : OTRENNI. 

Sous un dais gothique à deux étages, richement orné d'une ogive et de pinacles, la Sainte Vierge, à mi-corps, tenant sur son bras l'enfant Jésus ; au-dessous, l'abbé Jean à genoux, priant, tenant transversalement sa crosse sur sa poitrine ; au-dessous, un écu contenant un grand M gothique, armes de l'abbaye à cette époque et figurant l'initiale du nom de la Sainte Vierge ; de chaque côté du dais, une niche vide à pinacles. Dans son Dictionnaire Historique de Maine-et-Loire, Célestin Port dit : L'Abbaye prit plus tard pour armoiries, (sans dire à quelle époque), un fretté d'argent et de gueules ; sans doute les armoiries de l'un des abbés. 

L'Abbaye était située sur les confins de la Bretagne et de l'Anjou, mais en Anjou, à quelques kilomètres de la frontière de ces deux pays, entre les communes de la Cornuaille et de Villemoisan, canton du Louroux-Béconnais et à neuf kilomètres au nord d'Ingrandes. 

Elle tire la première partie de son nom, d'un pont jeté sur la Romme, aujourd'hui la chaussée. Hue, cours d'eau qui traverse ce pays et se jette dans la Loire à Champtocé ; elle tire la deuxième partie de son nom d'un certain Octrannus, — les uns disent soldat, les autres disent brigand, — qui avait établi son repaire dans la vaste forêt de ce pays désert. La forêt avait déjà reçu le nom de ce brigand. 

Dans les premières années du XIIème siècle, un ermite du nom de Clément se réfugia dans ce pays ; quelques compagnons se joignirent à lui, que les seigneurs d'alentour protégèrent. Sur un vaste emplacement que leur donnèrent Herbert Le Roux et Renaud de la Pinelière et avec l'assentiment des seigneurs suzerains de Bécon et du Louroux, ils construisirent une chapelle et un petit monastère, que Clément alla offrir, avec le domaine, à l'abbaye cistercienne du Louroux en Vernantes. L'abbé Martin, autorisé par l'évêque d'Angers, Ulger, et du consentement des bienfaiteurs, y vint installer une première colonie de ses religieux, à la tête desquels fut installé, en 1130, Foulques qui fut consacré le 22 Mai 1134. Une bulle du pape Innocent II, confirme dès 1139 cette fondation, bientôt enrichie par les dons abondants des seigneurs de la Tour-Landry, de Montjean, de Candé, d'Ancenis, d'Oudon et de Laval. 

Deux ans après la fondation de l'abbaye de Pontron (1132), l'abbé Foulques envoya deux moines pour jeter les premiers fondements d'une abbaye cistercienne dans le diocèse de Nantes, ceux-ci furent conduits par un prêtre d'Auverné, nommé Rivallon ; ils choisirent, pour fixer leur demeure, un lieu dont l'abbaye porta depuis le nom de Mêlerai, aujourd'hui Meilleraye (ou Melleray), et qui leur fut donné par Alain, seigneur en partie de Maidon, aujourd'hui Moisdon-la-Rivière, fils de Clérambaud et père de Clérambaud et d'Olivier, et par Halmon-le-Bigot, aussi seigneur en partie de Maidon et du consentement des membres de leurs familles, Dusa, femme de Haimon-le-Bigot ; Païen, son fils, la femme de Païen, et Anne leur fille, femme d'Yves de Rougé, Hervé-le-Moine des Barres, Superbe, femme d'Alain de Maidon, et de Clérembaud son fils ; Et furent témoins Geoffroy de Romillé, Téard de Grennaie, Vivien de Marz avec Février son frère. 

Dix ans après (1142), l'abbé de Pontron envoya des moines et un abbé à Mélerai ; Mais l'église ne fut consacrée qu'en 1183, le dimanche 7 août, par Robert, évêque de Nantes, et Guihénoc, évêque de Vannes, en présence de Bonabes de Rougé, de Geoffroy, abbé de Mélerai, de Hervé de Ruffine, de Vivien de Marz, Mehren de Mex, de son frère Hugues et deux fils de Bonabes, Geoffroy et Olivier (Dom Lobineau, Histoire de Bretagne, p. 133). 

Le duc de Bretagne Arthur Ier, alors âgé de 13 ans (il était né le jour de Pâques 1186), venu en Anjou pour faire reconnaître ses droits et prendre possession de ce Comté, vint visiter l'abbaye de Pontron ; il y fut reçu par l'abbé Jean Ier le jour du Vendredi-Saint de l'année 1199 ; à cette occasion, il accorda à l'abbaye une rente de XII livres de monnaies d'Anjou, par une charte faite deux jours après dans la chapelle des Bons hommes près la ville d'Angers, en présence de sa mère, la duchesse Constance, Geoffroy de Nantes, Geoffroy de Chateaubriant, Geoffroy, abbé de Redon, André de Vitré, Geoffroy d'Ancenis, Guillaume Richard et divers autres seigneurs Bretons et Angevins ; elle est datée du 14 des Calendes de Mai 1199, c'est-à-dire le jour de Pasques, qui tombait cette année le 18 Avril. 

A cette charte est appendu le sceau en cire blanche pendant sur cordelettes de soie verte, du duc de Bretagne, Arthur Ier.  

Le Duc à cheval, tête nue, l'épée à la main, vêtu d'une cote d'armes traînante, sans armure défensive apparente. + S. ARTURI : DUCIS : BRITANN : COMITIS : ANDEG : Z : DIVITIS-MONTIS. (Sigillum Arturi Ducis Britannie, Comitis Andegavie et Divitis-Montis) (Collection de Sceaux, par Douët d'Arcq, Tome I, n° 532) (Richement.)  

Le Gallia Christiana donne une liste de 27 abbés : Foulques (1130-1142), Haimard (1160), Geoffroy (1192), Olivier, Jean Ier (1196-1199), Robert (1280-1315), Jean II (1323), Guillaume (1360), Aubin (1379), Jean III (1419), Aubin (1441), Pierre (1444-1474), Jean IV (1503-1515), René Boursault (1515-1538), Jean V (Cutis) (1538-1552), Odet de Coligny (1552-1564), Jean VI (Vignola), chanoine de Paris, Pierre Marriau (1567-1569), Charles de Bourbon, cardinal (1573), Philippe du Bec, évêque de Nantes (1575), Jean VII du Bec, évêque de Nantes (1586), Claude de la Barre (1603-1623), Jacques Gautier (1653-1670), Charles de Godde de Varennes (1670-1705), François de Valbelle de Tourves (1705-1729), Jean-Baptiste de Lescure (1729-1752), Jacques-Guillaume Blondel (1753-1790).

Le Dictionnaire Historique, Géographique et Biographique de Maine-et-Loire par M. Célestin Port, dans lequel je fais beaucoup d'emprunts, ajoute trois autres abbés, qui sont : Jean qui aurait été abbé de 1208 à 1210, Guillaume de 1315 et Jean Lecomte, abbé commendataire de 1516 à 1523. D'après ces deux listes, neuf abbés du nom de Jean ont été appelés à gouverner l'abbaye de Pontron ; les deux premiers comprennent la période de 1196 à 1210 ; le 3° celle de 1323 à 1360 ; le 4° de 1410 à 1441 ; le 5° de 1503 à 1507. La période de 1196 à 1210 ne peut être appliquée à notre sceau, la forme de l'F fermé indique le commencement du XIVème siècle, la période de 1323 à 1360 est toute indiquée pour son attribution à l'abbé Jean II du nom, suivant la liste du Gallia Christiana, ou Jean III suivant la liste de M. Célestin Port ; il est inutile de chercher à l'identifier au 4° ou au 5° du nom de Jean de 1417 à 1507, puisque la lettre minuscule, dite gothique, était seule employée à cette époque et que pour la gravure de la légende de notre sceau, la majuscule, dite gothique, a été employée ; à plus forte raison on ne peut l'identifier à leurs successeurs car, à cette époque, pour la gravure des sceaux, la capitale romaine est seule employée. Nous pouvons donc donner à notre sceau la date de 1323, année de l'avènement de l'abbé Jean au gouvernement de l'abbaye de Pontron.  

M. Douet d'Arcq, dans son Inventaire des Sceaux des Archives de l'Empire, donne au n° 8963 la description d'un sceau de l'abbaye de Pontron, appendu à une charte de l'an 1323 ; Sceau au type abbatial: S • ABBATIS • PONTIS • OTRA • le contre sceau porte la légende + 9TRAS • ABBAT • PONTISOTR • dans le champ ; un bras tenant une crosse. Ce qui prouve que la même année on faisait usage de deux sceaux dans l'abbaye, l'un au nom de l'abbé et l'autre au nom de l'abbaye. 

J'ai fait venir des Archives le moulage du sceau et du contra sceau, dont je donne la reproduction, ci-dessous

L'abbaye de Pontron fut, au cours des siècles, désignée sous les noms suivants : Pons Octranni 1134, Pons Doctrinœ 1135. Pontro tan 1200, Pons Uncti 1207, Pons Outranni 1248, Pons Doutranni 1264, l'abbaye Dou Pons de Tran 1378, Notre-Dame de Pont Octran 1408, Pont ortran 1512, Pont de Tron 1540, Ponctron 1576. 

L'abbaye de Pontron avait à Angers une maison située ente la cure de la paroisse St-Julien et celle de la cure d'Argenton, près le cimetière de St-Julien et donnant sur la rue St-Martin ; elle servait à loger les étudiants de l'ordre de St-Bernard ; il s'y trouvait un cloître et une chapelle (Péan de la Tuillerie, p. 96).

Le 25 Janvier 1788, sur le registre des baptêmes, mariages, sépultures de la paroisse de Saint-Jean-Baptiste (vulgo) Saint-Julien, est signalée la bénédiction d'une chapelle dans la maison de Pontron, de la rue Basse-Saint-Martin, occupée par Lord Southwell (Thomas-Arthur) vicomte et pair d'Irlande. 

Le 21 Janvier 1656, Messire Jacques Gauthier, abbé commendataire de Pontron, conseiller et aumônier du roi, fut dans la même église parrain de Jacques Gallard de Montgazon ; il mourut à Angers, le 10 Septembre 1671, et fut inhumé le 12 Septembre, dans l'église de Saint-Michel du Tertre, au regret et deuil public de la ville et particulièrement des pauvres. 

Non seulement à Angers, mais encore à Bécon, paroisse du canton du Louroux-Béconnais, l'abbé de Pontron, Jacques Gauthier, fut parrain, le 5 Septembre 1661, d'un fils de Pierre Bodard, qui eut pour marraine, demoiselle Jeanne de Scépeaux. 

Dans la paroisse du Lourroux-Béconnais, nous voyons le 29 Octobre 1516, Jean Lecomte, abbé commendataire du couvent et monastère de Notre-Dame de Pontortran, être parrain de Jeanne, fille de Thibault du Chastelet, écuyer, Sieur de Piart ; les marraines furent, damoiselle Gillette de Brie, femme et espouse de Noble homme Franchoys de Lancrau et damoiselle Fleury du Chastelet, espouse de Me Estienne Baugart

De simples frères de l'abbaye furent aussi parrains, dans cette paroisse ; entre autres, Jean de Bréon, religieux de Notre-Dame de Pontron, fut parrain le 28 Août 1537 ; Vénérable personne, frère Anceaulme Prioulleau, religieux de Pontron, fut parrain le 29 Août 1555 ; Vénérable personne, frère Mathieu Gauvain le 21 Octobre 1562 ; nous voyons quatre fois le nom de frère Julien Beaunès en qualité de parrain les 17 Mars 1558, 22 Août 1566, 10 Septembre 1569 et 14 Février 1579.

Nous voyons aussi sur ces registres, que, le 12 Février 1631, le coeur de Noble Homme Guillaume de Bonvoisin, sieur de la Burlière, fut inhumé dans l'église de Pontron, au dedans de la chapelle de Saint-Jean, par le frère Jean Lereste, sous-prieur. 

Que le 23 Mars 1630, fut inhumé en l'église de Notre-Dame de Pontron, le corps de Noble homme Guy du Pont, Sieur de Vernou et de Riou. Que le 29 Mai 1765, fut inhumé dans la chapelle de la Vierge de l'abbaye de Pontron, le corps de Messire René-François Simon, Chevalier, Sieur de Villegonthier et la Burelière, âgé de 69 ans, en présence du P. Joly, prieur. 

Dans la liste des abbés commendataires de Pontron, on remarque le nom de Odet de Coligny, Cardinal de Châtillon, archevêque de Toulouse, évêque de Beauvais, abbé de Saint-Bénigne de Dijon, de Ferrières et de Vaux de Cernay, né le 10 Juillet 1515 ; la grande complaisance qu'il avait pour ses frères l'Amiral et d'Andelot le perdit, il adhéra aux doctrines de Calvin ; le pape Pie IV le priva de la pourpre, ce qui ne l'émut pas ; il épousa Elisabeth de Hauteville, dame de Loré, qu'il avait entretenue quelque temps en secret ; il mourut en Angleterre, le 14 Février 1571, empoisonné par son valet de chambre. 

On voit aussi figurer dans cette liste, le Cardinal, Charles de Bourbon, dont le nom sinon la personne joua un rôle si important pendant la Ligue, sous le nom de Charles X, roi de France, afin de faire échec au roi légitime, Henri IV. Il était archevêque de Rouen, évêque de Beauvais, qu'il administra lorsque le Cardinal de Châtillon se déclara pour les calvinistes ; il naquit à la Ferté-sous-Jouarre, le 22 Décembre 1523 et mourut prisonnier à l'abbaye de Maillezais, le 9 Mai 1590. Bien que le Cardinal fut mort à cette date, le duc de Mercœur, qui gouvernait la Bretagne au nom de la Ligue, fit frapper tous les ans, jusqu'en 1598, dans les ateliers monétaires de Nantes et de Dinan, des monnaies d'or, d'argent, de billon et de cuivre au nom de ce prétendant.

Deux autres noms figurent en bonne place sur cette liste ; ce sont ceux de Philippe et Jean du Bec, oncle et neveu qui furent évêques de Nantes ; ils descendaient de l'illustre famille du Bec-Crespin, originaire de Normandie ; divers historiens prétendent qu'elle est issue vers le Xème siècle de celle des Grimaldi, princes de Monaco ; leurs armes étaient : fuselé ou freté d'argent et de gueules. Ce sont celles dont il est parlé plus haut et données par Célestin Port, comme armoiries de l'abbaye. Ce qu'il y a de certain, c'est que cette famille a été alliée aux plus illustres familles, entre autres celle de Rohan-Chabot. Philippe, dont le père était amiral de France, fut nommé à l'évêché de Vannes en 1559 et transféré à celui de Nantes en 1566, qu'il gouverna jusqu'en 1594. Il s'attacha au parti du roi Henri IV ; il se trouva à son sacre et lui parla en véritable prélat sur les obligations d'un monarque catholique, et d'un fils aîné de l'Eglise. Ce prince approuva son zèle et le nomma, en 1594, à l'archevêché de Reims ; l'année suivante, il le fit commandeur de ses ordres. Philippe du Bec, qui était très digne de ces honneurs, mourut en 1605. 

Son neveu Jean du Bec occupa le siège épiscopal de Nantes jusqu'en 1598 ; l'année suivante, il permuta avec l'évêque de Saint-Malo, Charles de Bourgneuf. 

M. Célestin Port, dans son Dictionnaire Historique, Géographique et Biographique de Maine-et-Loire, nous donne une description de ce qu'était l'abbaye Pontson, jusqu'à la destruction totale par le Général Lamoricière et ses héritiers. « L'abbaye formait, en 1790, une vaste et haute enceinte carrée, dont l'église couvrait un côté, avec un cloître intérieur, deux petits bâtiments attribués aux servitudes, un cellier adossé à l'église ; en avant, une grande et une petite cour ; en arrière, une autre cour et l'immense enclos du jardin ; le tout précédé d'un bel étang et d'une longue avenue et entourée de prés et de taillis ; dans l'église, un bel autel à la romaine, en marbre d'Italie, un choeur boisé avec 20 stalles, 7 grands tableaux, dont un remarquable, Jésus chez Lazare, la nef fermée par une grille de fer. Dépendaient du domaine 26 fermes ou closeries, 2 moulins, 3 ou 4 étangs, de vastes bois, le tout vendu nationalement d'un seul bloc le 7 Janvier 1791 au citoyen Robineau pour la somme de 370.600 francs. La bibliothèque comptait environ 1200 volumes, sans aucun manuscrit, qui furent adjugés sur place, comme rebut, pour 101 francs, au citoyen Cartier. La vente du mobilier, en certaine partie très remarquable, dura quatre jours (mars 1791) et produisit 4919 livres 14 sous. Le Chartrier comprenait 21 volumes in-f°, un répertoire en 3 vol., un grand atlas de plans, le tout enlevé par l'archiviste du Département, Réfleau, le 6 Octobre 1790, mais remis plus tard à l'acquéreur. Ce dernier avait pris possession, après avoir acquis, par ses bons procédés, même les moines. Quatre seulement, à la Révolution, résidaient dans l'abbaye, tous patriotes et qui les premiers, dès décembre 1789, avaient envoyé en don national à la Monnaie de Nantes 8000 livres de leur argenterie. Ils prêtèrent le serment légal dès le 15 Mai 1790, le renouvelèrent le 12 Septembre 1792, et, invités par le nouveau maître à se considérer toujours comme en leur propre domaine, restèrent dans la maison et n'y furent jamais inquiétés, qu'à certains jours par les Chouans, contre lesquels ils allaient volontiers faire le coup de feu. Le camp de Scépeaux s'était établi aux alentours en l'an III et deux combats s'y livrèrent les 15 et 22 Messidor, où les patriotes furent victorieux. Deux de ces religieux moururent avant le Concordat ; un autre, Cl.-Jos. Quartier, vicaire de la paroisse, le 2 Janvier 1808, et le prieur, Dom Péquignot, dans l'abbaye même, le 27 Novembre 1818, âgé de 76 ans. Les bâtiments où subsistaient notamment une vaste et admirable cheminée, sculptée à l'écusson des seigneurs de Montjean, la chapelle, les jardins, les derniers et magnifiques vestiges Qui restaient de l'abbaye ont été détruits et rasés en partie par les ordres du général Lamoricière, neveu de M. Robineau, en partie par ses héritiers, pour reconstruire à distance des fermes neuves. Les plaques de cheminées armoriées ont été recueillies par M. Denou, entrepreneur. La forêt avait été vendue par l'Etat le 25 Juillet 1818 à MM. François-Gabriel Gastineau et J.-B. Royer pour la somme de 400.000 francs »

Voici d'autre part ce que dit M. Célestin Port dans son article biographique sur M. Robineau : « Marie-Joseph-Louis-Gérôme Robineau, fils de Joseph Robineau, seigneur de Bouguenais, mousquetaire du roi, et de Louise-Antoinette-Marie-Michelle de Lesperonnière de Vritz, né à Bouguenais, Loire-Inférieure, le 21 Avril 1778, se retira avec le grade de capitaine du génie en son abbaye de Ponteron, transformée en château., dans la commune du Louroux-Béconnais, dont il fut nommé maire dès le 10 Février 1813, quoique installé seulement le 15 Février 1814. Il ne devait être remplacé dans ces modestes fonctions qu'après 32 ans de service, le 15 Octobre 1846 pour les reprendre encore quelques mois en 1848, sur les instances du préfet Bordillon. Il fut nommé conseiller général aux élections du 6 Novembre 1836 et siégea jusqu'en 1848. Esprit ferme autant que conciliant, caractère résolu, d'une ardeur infatigable, que tempérait surtout la bienveillance et la générosité, il avait été dès les premières heures de la révolution de Juillet désigné pour la députation et s'y porta en annonçant sa foi dans le progrès constant et ses intentions de ne se prêter à aucune défaillance. Elu en 1831 et 1832 en Maine-et-Loire, il brigua et obtint en Juin 1834 les suffrages du collège de Châteaubriant, revint en Novembre 1837 et en 1839 aux électeurs de Maine-et-Loire et, après avoir rarement abordé la tribune, donna sa démission pour raison de santé le 16 Mai 1841. Il est mort à dix ans de là, le 12 Mai 1851, en sa terre de Pontron, âgé de 73 ans. Son discours prononcé le 5 février 1834 dans la discussion du projet de loi relatif à l'augmentation de l'effectif de la gendarmerie est imprimé à part (in-8° de 8 pages, Paris), ainsi qu'un Rapport sur les taureaux et vaches Durham dans les Bulletins de la Société Industrielle d'Angers de 1838 »

Tels sont les renseignements que j'ai pu trouver sur cette abbaye de Pontron, depuis sa naissance jusqu'à sa complète disparition. 

(P. Soullard)

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