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ABBAYE DE SAINT-MEEN |
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Abbaye de Saint-Méen - Méen
Le monastère de Saint-Jean de Gaël, devenu plus tard l'Abbaye de Saint-Méen (abbatia Sancti Mevenni), est fondé au milieu du VIème siècle par saint Méen, moine de Grande-Bretagne (venu dans l'Armorique vers l'an 557 avec saint Samson) et neveu de Samson (évêque de Dol), né dans la province de Gwent (Cambrie méridionale). C'est un breton nommé Caduon qui lui fait don, en forêt de Brocéliande, d'une villa située près de Gaël pour y fonder une abbaye (l'abbaye Saint-Jean-de-Gaël, dédiée à Saint-Jean-Baptiste). C'est dans cette abbaye que meurt saint Méen en 617 ; c'est là aussi que le roi Judicaël se retire et finit ses jours à la fin du VIIème siècle. Cette abbaye est ruinée vers 799 par les troupes de Charlemagne. Elle est reconstruite vers 818 par l'ancien abbé de Saint-Méen, Hélocar, évêque d'Aleth (Saint-Malo) qui obtient de l'empereur Charlemagne la permission de rétablir le monastère de Saint-Méen. Charlemagne lui donne des lettres pour assurer les biens qui en dépendaient et ces lettres sont confirmées par Louis le Débonnaire en 816. Elle est à nouveau détruite par les Normands en 919 et réédifiée au X-XIème siècle. Cette abbaye donnait à son abbé un revenu annuel de 7 000 francs. L'abbé Cornulier entreprend la réforme de l'abbaye au début du XVIIème siècle et il y appelle en 1638 la Congrégation de Saint-Maur. Son successeur, Achille du Hallay, évêque de Saint-Malo, la transforme en séminaire de son diocèse, et y installe en 1643 les Prêtres de l'Oratoire, puis en 1645, les Lazaristes de Saint-Vincent de Paul. Il s'agit du premier Séminaire créé en Bretagne. Le Petit Séminaire du diocèse de Rennes y est installé en 1831 et y reste jusqu'en 1906. L'ancienne abbaye est très remaniée au XVIIIème siècle. La nef est détruite en 1771. Le clocher date du XIIIème siècle et le bulbe qui le surmonte date de 1658. L'église est réaménagée en 1850. L'abbaye de Saint-Méen conserve quelques éléments romans, ainsi que des éléments du XIIIème et XIVème siècles. On y trouve le tombeau de saint Méen (XIIIème siècle). L'abbaye de Saint-Méen est église paroissiale depuis 1803. La chapelle sud, dédiée à Saint Vincent, est élevée au XIIIème siècle. A noter que Hingueten, abbé de Saint-Jacut, est chargé en 1008 par la duchesse Havoise et par les princes Alain et Eudon, ses enfants, de rétablir le monastère de Saint-Méen et de Saint-Judicaël. Il ne néglige rien pour seconder les pieuses intentions des deux princes, et il fait un saint usage des présents que ces derniers offrent au nouveau monastère. Ce comportement lui vaut le titre de restaurateur de Saint-Méen qu'il va gouverner jusqu'à sa mort. Le prêtre Ingomar lui dédie la Vie de saint Judicaël. Robert, deuxième abbé de Saint-Méen, meurt au mois de janvier, selon l'obituaire de cette maison. Eudon meurt au mois de septembre, suivant le même obituaire. Judicaël est contemporain d'Airard, évêque de Nantes et de Perennès, abbé de Redon. Belbaud meurt au mois de décembre, selon l'obituaire de son abbaye. Brient assiste aux obsèques d'Emme, vicomtesse de Porhoët, faites dans l'église de Sainte-Croix de Josselin, par Morvan, évêque de Vannes en 1092. Sa mort est marquée au 9 décembre dans le nécrologe de son abbaye. Guillaume souscrit à la fondation du prieuré de Lohéac en 1101, et contribue à la réconciliation des vicomtes de Porhoët avec les religieux de Marmoutier en 1116. Joston est témoin de la donation des dîmes de Guer, faite par Donoald, évêque d'Aleth, à Garnier, abbé de Marmoutier. Le P. Le Large croit que ce Joston est le même que Judicaël de Trémorel, dont il est parlé dans l'obituaire, et qui meurt le 3 septembre. Henry (Petrus Cellensis, lib. 1, epist. 6) est déposé par ses religieux, soutenus de l'autorité de saint Jean de La Grille, leur évêque. Ils lui donnent pour successeur Robert, dont nous parlerons par la suite. L'archevêque de Tours approuve d'abord ce changement, mais il le blâme dans la suite, et n'ayant pu engager Robert à se démettre, il se déclare contre lui. L'affaire est portée à Rome, comme on l'apprend d'une lettre de Pierre de Celles au Pape Eugène III, mais on ne connaît pas le jugement que prononce le Pape sur ce sujet. Ce qui nous paraît certain, c'est que Robert continue ses fonctions d'abbé, et qu'on donne à Henry la qualité d'abbé de Saint-Judicaël. Une charte de l'abbaye de Saint-Melaine, datée de 1163, prouve ces deux titres. Robert II souscrit en 1163 l'accord fait par Josse, archevêque de Tours, entre les religieux de Saint-Melaine et les chevaliers du Temple pour le four de Montfort. Il fait confirmer, en 1184, les privilèges de son monastère par le Pape Luce III. Pierre Le Baud le met au nombre des commissaires établis par le Pape Clément III pour juger de la validité du mariage d'André de Vitré avec Mathilde de Mayenne. Rolland obtient en 1192 une bulle du Pape Célestin III qui confirme tous les privilèges et biens de son abbaye. Le même Pape ratifie la sentence rendue par Raoul, évêque d'Angers, Simon, abbé de Savigny (ou Savigni), et Herbert, archidiacre, qui déclarent le prieur de Paimpont, soumis à l'abbé de Saint-Méen. Pierre souscrit l'acte de fondation de la Collégiale de La Guerche faite en 1206 par Guillaume, seigneur de La Guerche, fils de Geoffroy de Pouencé. Robert contribue, en 1220, à un accommodement entre Payen de Malestroit et les religieux de Marmoutier. Barthélemy, abbé de Saint-Méen, meurt le 27 juillet, selon le nécrologe de Landévennec. Raoul Laese meurt au mois de décembre, selon l'obituaire de sa maison. Judicaël, natif de Trémorel, près Saint-Méen, fait une association avec les religieux du Mont-Saint-Michel en 1296, et meurt le 16 août 1297, selon le nécrologe de Landévennec. Olivier de Saint-Malon traite, en 1312, avec Olivier, seigneur de Montauban. Il est un des exécuteurs testamentaires de Raoul, sire de Montfort, en 1314. Il transige en 1319 avec Geoffroy, seigneur de Montfort, pour quelques fiefs situés dans la paroisse de Saint-Lirg, et meurt le 10 juin 1380. Jacques Payen succède à l'abbé de Saint-Malon, et meurt au mois de décembre 1343. Guillaume, prieur de Vitré, est recommandé à l'évêque de Saint-Malo par le pape Clément VI, le 29 janvier 1344. On ne voit pas la raison de cette nomination du pape à l'abbaye de Saint-Méen. Alain Le Roux accepte en 1369 une fondation faite dans son église par Guillaume Lévêque, seigneur de Molant, et Jeanne de Montfort, sa femme. Il meurt le 29 août 1374, selon le nécrologe de Montfort. Guillaume Le Roux, abbé de Saint-Méen, et du Tronchet, traite en 1385 avec le sire de Montfort pour les dégâts que ce seigneur avait faits sur un moulin de son abbaye. Il meurt le 7 mars 1400, selon le nécrologe de la maison. Guillaume Servot meurt le 18 mars 1431, selon le nécrologe de son abbaye. Olivier Servot, neveu ou parent de Guillaume, meurt le 7 mars 1441, selon le même nécrologe. Robert de Coëtlogon, fils d'Olivier, seigneur de La Gaudinaie (ou Gaudinaye), est élu en 1443 et gouverne l'abbaye pendant cinquante ans. Jean l'Espervier, évêque de Saint-Malo, l'accuse en 1485 auprès du duc de plusieurs crimes dignes de punition. Le duc donne commission à Guillaume Loaisel, seigneur de Brie, d'arrêter frère Robert de Coëtlogon. Il n'est point fait mention dans cette commission des crimes de l'accusé, mais il semble que son plus grand crime est d'avoir amassé vingt mille écus, dont le trésorier Landais voulait s'emparer, et dont il s'empara réellement. Ce dernier avoue le vol devant ses juges, et déclare qu'il ne l'a fait que pour empêcher Robert de Coëtlogon de sortir de Bretagne, et pour conserver une somme considérable à la province. A la mort du trésorier, l'abbé continue à gouverner sa maison comme il l'a fait avant l'accusation intentée contre lui. Il meurt le 30 avril 1492, après avoir enrichi d'ornements son église. Pierre de Laval, archevêque de Reims, évêque de Saint-Malo, abbé de Saint-Aubin et de Saint-Nicolas d'Angers, obtient encore l'abbaye de Saint-Méen en 1492, mais il la possède peu de mois, étant mort le 14 août 1493. Robert Guibé, évêque de Nantes et cardinal du titre de Saint-Anastase, obtient l'abbaye en 1493, et la possède jusqu'à sa mort arrivée en 1513 à Rome, où il est inhumé dans l'église de Saint-Yves des Bretons. François Hamon, neveu du cardinal Guibé, lui succède dans l'évêché de Nantes et dans l'abbaye de Saint-Méen. Il nomme pour vicaire général André Hamon, son frère, et meurt le 7 janvier 1532. René du Bellay est nommé à l'abbaye de Saint-Méen en 1532, et à l'évêché du Mans en 1536. Il meurt à Paris en 1546, et il est inhumé dans l'église cathédrale de Notre-Dame, dont le cardinal Du Bellay, son frère, était évêque. Jean Juvénal des Ursins est, en 1539, pourvu de cette abbaye sur la démission de l'évêque du Mans, et obtient mainlevée du temporel le 6 novembre 1540. Ponthus de Brie obtient l'abbaye en 1543 sur la démission du précédent, et la possède jusqu'en 1557. Jacques Heluis, dit de La Roche-sur-Yon, est le fils d'un laboureur du diocèse de Beauvais. Le cardinal de Bourbon, prince de La Roche-sur-Yon, le prend en affection, et l'élève aux premières dignités de l'Eglise en le faisant, non seulement abbé de Saint-Méen, mais encore évêque de Langres, duc et pair de France. Il meurt le 26 mars 1565. Charles de Bourbon, archevêque de Rouen et cardinal de la sainte Eglise romaine, fait serment de fidélité au roi en 1574 pour l'abbaye de Saint-Méen, dont il est pourvu après la mort de son élève. Pierre de Ragan ou Ragean rend foi et hommage au roi en 1579 pour l'abbaye de Saint-Méen. Il est indiqué dans cet acte comme évêque de Rouanne. Jean Heluis, neveu ou parent de Jacques dont on vient de parler, succède à l'évêque de Rouanne en 1585 et il semble que les princes de La Roche-sur-Yon lui procurent cette dignité. Jean Picaut soutient les droits utiles et honorifiques de son abbaye avec beaucoup de fermeté, et meurt en 1592 selon les Mémoires du P. Le Large, qui nous fournit ces trois abbés. Jean d'Espinay (ou Espinai), frère de Charles, évêque de Dol, succède au précédent, et meurt vers l'an 1604. Pierre Cornulier assiste aux Etats tenus à Rennes en 1604 en qualité d'abbé de Saint-Méen. Il y assiste par la suite comme évêque de Tréguier et de Rennes. C'est à ce prélat qu'on est redevable du bel hôpital qui sert à loger à cette époque les pauvres et les pèlerins qui ont recours à l'intercession de Saint-Méen dans plusieurs maladies. Il meurt le 22 juillet 1639 et il est inhumé dans son église de Saint-Pierre de Rennes. Achille de Harlay-Sanci (ou Hallay-Sancy ou Harlay-Sancy ), évêque de Saint-Malo, est nommé au mois d'août 1639, et obtient, le 20 octobre 1643, la permission d'ériger un séminaire ecclésiastique dans son abbaye. Cette permission est confirmée par lettres patentes du mois de mars 1646, portant union de la mense conventuelle, des offices claustraux et des bâtiments de l'abbaye au séminaire qui avait été donné à la congrégation de la mission dite de Saint-Lazare. M. de Harlay meurt le 20 novembre 1646. Ferdinand de Neufville succède à son oncle dans l'évêché de Saint-Malo et dans l'abbaye de Saint-Méen. Il meurt évêque de Chartres le 2 janvier 1690, à l'âge de quatre-vingt-deux ans. Charles-Ferdinand de Champlais de Courcelles, neveu de M. de Villeroi (ou Villeroy), est, en 1675, pourvu de l'abbaye vacante par la démission de son oncle, et meurt à Paris le 8 juillet 1698. Antoine Fagon, fils du fameux Fagon, premier médecin de Louis XIV, obtient l'abbaye au mois d'août 1698. Il devient successivement évêque de Lombez et de Vannes, et termine sa carrière à l'âge de soixante-dix-sept ans, le 16 février 1744. Gilbert-Blaise de Chabannes, vicaire général de Nevers et de Langres, député à l'assemblée du clergé de 1745, est nommé à Saint-Méen en 1743, et se démet en 1745 pour obtenir l'abbaye de Bon-Port au diocèse d'Evreux, dont il jouit jusqu'en 1779. N. de Guersans, vicaire général de Rennes, remplace le précédent en qualité d'abbé commendataire de Saint-Méen, au mois de juin 1745, et possède cette abbaye jusqu'en 1764. Il est en même temps premier archidiacre et chanoine de Rennes. N. de Mostuéjouls, sous-précepteur des enfants de France, succède dans l'abbaye à M. de Guersans en 1764, mais il s'en démet l'année suivante, et il est nommé à celle de Saint-Vincent de Senlis qu'il possède encore en 1790. Il est, à cette dernière époque, premier aumônier de la comtesse de Provence, épouse de Louis XVIII. N. Vendomois de Saint-Aubin, chanoine scolastique de Rennes, est abbé de Saint-Méen de 1765 jusqu'en 1771. N. Des Cognets (ou Descognets), grand archidiacre, chanoine et vicaire général de Quimper, nommé en 1771, est le dernier abbé de Saint-Méen, et en 1790 la Révolution le dépouille de ce bénéfice.
Voici ce que dit le Pouillé de Rennes :
Né
dans la Grande-Bretagne et parent des bienheureux évêques
Samson et Magloire, saint Méen suivit le premier d'entre eux lorsqu'il vint en
Armorique fonder le monastère de Dol, vers le milieu du VIème siècle. Envoyé
par saint Samson vers
Guérech, comte de Vannes, pour implorer sa charité en faveur de Dol, Méen fit la rencontre, sur la lisière de la forêt
de
Brocéliande, et non loin des rives du Meu, d'un homme riche
et pieux, nommé Caduon, qui essaya de le garder près de lui et offrit
de lui construire un monastère. Saint Méen voulut d'abord
accomplir sa mission près de Guérech ; mais, à son retour du
Browerech, voyant que Caduon persévérait dans ses bonnes
intentions, et ayant reçu le consentement de son maître saint Samson, il accepta l'offre généreuse qu'on lui
faisait.
Caduon lui « fit donation de tous les meilleurs fonds qu'il possédait
des deux côtés de la rivière de Meu, qui tous ensemble formaient une
seigneurie qu'on nommait Tréfoss, Transfossam »
(D. Lobineau, Vie des Saints de Bretagne, 139)
L'abbé de Saint-Méen était
seigneur de la ville de ce nom. Son
abbaye se composait : de l'église abbatiale et du monastère,
c'est-à-dire des cloîtres, dortoirs, réfectoires, cour, colombier,
etc., le tout dans un tenant entouré de murailles et situé dans
la petite ville de Saint-Méen, au diocèse de Saint-Malo ; —
d'une vingtaine de journaux de terre en jardins et prés touchant
le monastère ; — du manoir abbatial, réservé aux abbés commendataires ; — de l'église paroissiale de Saint-Jean
; — de l'hôpital de Saint-Méen, « dont l'abbé est le maître
absolu, y commettant chapelain, prévôt, gardien et administrateur, qui lui
rendent compte de leur gestion » ; d'un four à ban, etc. (Déclaration de
l'abbaye faite au roi en 1685 – Archives départementales de la Loire-Inférieure).
L'abbé de Saint-Méen possédait, en outre,
dans la paroisse de Saint-Jean de Saint-Méen : la métairie du
Pont-Esnault, contenant 30 journaux de terre, trois étangs, et les prés de Querquienne
et des Fieux ; — en la paroisse de Saint-Onen, le
moulin de Paluel et les terres en dépendant ; — en celle du Crouais, la terre du Lizon ; — des terres et seigneuries
en
les paroisses de Saint-Léry et de Concoret, avec « un droit de
foire en la ville de Saint-Léry » ; — la mouvance du village de Grétay, en
Mauron ; — les droits de passage sur la Loire
appelés les deniers de Saint-Méen (nota : ces droits avaient été donnés à l'abbé de Saint-Méen en 1259 par le
duc Jean Ier, pour reconnaître la
cession que l'abbé avait faite à ce prince du prieuré de Sarzeau. voir
Blancs-Manteaux) ; — en la
paroisse du Loscouët, quatre moulins, dont
un à fouler draps, et plusieurs pièces de
terre ; — enfin trois bois de haute futaie, contenant
ensemble 160 journaux (nota : en 1685,
la plupart de ces biens étaient aliénés, sauf la métairie du Pont-Esnault,
trois moulins au Loscouët, les bois de haute futaie et les étangs). L'abbé avait encore
« la mouvance
et seigneurie de toutes les choses que possèdent ses
vassaux nobles et roturiers dans les paroisses
de Saint-Jean de Saint-Méen, Saint-Onen, Trémorel
et Le Loscouët ; de la terre de la Régneraye, au Crouais ; de
quelques villages et hameaux sis en Gaël, appelés les Fiefs. Enclavés,
et aussi du fief de Trabeneucq, qui s'étend en Plouasne »
(Déclaration de l'abbé de Saint-Méen en 1685 – Archives départementales de
la Loire-Inférieure).
Un
mot, en finissant, sur l'état de l'ancienne abbaye de Saint-Méen à la fin du
XIXème siècle. En
1712, les bâtiments claustraux tombaient en ruine, ainsi
qu'une partie de l'église abbatiale ; les Lazaristes y firent
alors divers changements et reconstructions ; c'est de cette
époque que date la maison qui servit jusqu'à la Révolution
de Grand-Séminaire au diocèse de Saint-Malo, et qui sert encore à la
fin du XIXème siècle de Petit-Séminaire à l'archidiocèse de Rennes.
L'ancienne église paroissiale de Saint-Jean ayant été rasée,
l'église abbatiale est devenue de nos jours l'église paroissiale de
Saint-Méen, mais elle est réduite à l'ancien choeur avec
ses deux transepts, car la nef, menaçant ruine, a été démolie en
1771. Telle
qu'elle est, cette église est « très-intéressante
à visiter et à étudier, — dit M.
de la Bigne Villeneuve, — malgré les modifications maladroites dont elle a été
récemment victime. On a eu la
malheureuse inspiration, tristement exécutée,
de transférer le maître-autel de l'Est à l'Ouest, au mépris des traditions liturgiques et de la disposition primitive du
monument,
en même temps qu'on transformait en nef le choeur et son collatéral, en
perçant le chevet pour y ouvrir la principale
entrée du choeur mutilé. Le choeur, avec ses élégants faisceaux de colonnes
aux gracieux chapiteaux, les légères nervures de ses arcades, la forme et les
détails de ses fenêtres, est un pur
et délicieux spécimen du XIVème siècle. La sacristie, qui paraît être l'ancienne salle capitulaire, ou une
chapelle accollée au choeur, fait le pendant du collatéral opposé
; elle est voûtée en pierre, et les nervures qui se croisent à
la voûte en la soutenant, retombent sur de charmantes colonnettes
qui se détachent dans les angles et le long des murs de cette salle. Les transepts offrent dans leurs arcades, leurs crédences
et
toute leur ornementation, les caractères du XIIIème siècle ; le carré
central a quelque chose de plus sévère et de plus archaïque,
surtout dans la forme de ses piliers carrés, cantonnés de colonnes
presque romanes. Le transept Sud est éclairé d'une
large fenêtre ogivale très-curieuse par l'agencement de ses meneaux et les
riches débris d'une verrière du XIIIème siècle où,
parmi des sujets empruntés à la légende de saint Méen et à
la grande scène du jugement dernier, on reconnaît l'écusson de
Dreux avec le canton d'hermines, armes des
ducs bretons depuis Pierre Mauclerc
jusqu'à Jean III ». Enfin,
« la tour placée, avant la destruction de la nef, au centre
de l'église, entre la nef et le choeur, est la partie la plus
ancienne de l'édifice. Sa forme carrée, ses trois étages séparés par des cordons, ses fenêtres à baies géminées où alternent
l'ogive et le plein cintre, ses contreforts peu saillants, la tourelle carrée
aussi qui contient l'escalier, les colonnes
à chapiteaux romans que renferme la voûte intérieure, sa
corniche appuyée sur des modillons et composée d'une série
d'arcs cintrés subdivisés par des ogivettes, tout cet ensemble
d'architecture de transition assigne à cette tour, pour date de
construction, la fin du XIIème siècle »
(Bretagne contemporaine, Ille-et-Vilaine, p. 72). L'église
abbatiale de Saint-Méen renfermait jadis de nombreux monuments funéraires ; outre le sépulcre de saint Judicaël
et les tombeaux des abbés, on y voyait ceux des comtes de
Montfort (entre autres celui de Raoul VII, sire de Montfort, décédé en 1314),
des barons de Gaël et des seigneurs de la Rubaudière, en Montauban,
tous bienfaiteurs du monastère. Aujourd'hui,
sauf quelques tombes d'abbés oubliées dans le choeur, toutes ces pierres sépulcrales,
décorées de figures et d'armoiries, gisent
à la porte de l'église, jetées pêle-mêle dans un état
de mutilation déplorable. Nous ne parlons pas des prétendus tombeaux de
Saint-Méen : l'un est un cercueil de granit
qu'on respecte si peu qu'il sert de réservoir aux eaux pluviales ; l'autre est une tombe-arcade du XIIIème ou XIVème siècle, ornée de jolies
arcatures et d'élégantes colonnettes, mais ne présentant qu'une crosse
sans aucune inscription. Quant au sépulcre de
saint Judicaël, il existait encore en 1640 : c'était « un tombeau élevé en
pierre et soutenu de deux piliers,
placé au bas de l'église, du côté de l'évangile, un peu au-dessus de
la porte qui donne entrée dans les cloîtres ». Mgr de Harlay le fit ouvrir à cette époque et y trouva un
coffre renfermant de nombreux ossements. (Voir Archives départementales
d'Ille-et-Vilaine, fonds de Saint-Malo). L'abbaye
de Saint-Méen possédait aussi un grand nombre de
reliques, comme nous avons déjà eu occasion de le dire ; en
1640, Mgr de Harlay fit déposer celles de saint Méen et de saint
Judicaël dans de riches châsses d'argent qui n'existent plus
: mais l'on conserve encore, à la fin du XIXème siècle, des fragments considérables
du corps de
saint Méen, bien malencontreusement renfermés dans une figure de
cire. Ce qui vaut mieux, c'est d'anciens
reliquaires, dont deux surtout, en cuivre doré et d'assez grande
dimension, annoncent par leur forme, leur décoration
et les caractères gothiques des inscriptions, la fin du XVème siècle. Signalons
enfin un mur d'appareil gallo-romain qui, selon M. l'abbé Brune, a dû faire partie de l'ancienne nef de l'église,
et qui sert à la fin du XIXème siècle de clôture à la cour intérieure du Séminaire ; et une croix de pierre,
de forme très-gracieuse, connue sous le nom de croix de l'Abbaye, qui
semble désigner l'entrée de l'ancien monastère.
Cette croix est ornée de quatre
figurines où l'on croit reconnaître saint Méen, saint
Judicaël, sainte Onène, sa soeur, et saint Josse, son frère. Voilà
tout ce qui reste de l'antique abbaye de Saint-Méen. Les bâtiments
claustraux en sont occupés, à la fin du XIXème siècle, par les PP. Missionnaires
de l'Immaculée-Conception, qui y dirigent le Petit-Séminaire diocésain de
Rennes, et le clergé séculier de la paroisse
jouit de l'église jadis abbatiale. Comme on l'a dit avec
raison, si le temps et les révolutions n'ont pas épargné ce monastère, «
ses bâtiments conservent au moins une destination
sainte, et les murs de la vieille église sont encore témoins des solennités chrétiennes et tressaillent aux accents
de
la prière catholique »
(M. l'abbé Brune, Archéologie religieuse, P. 307).
Un
mot maintenant de l'état à la fin du XIXème siècle de l'ancienne abbaye de
Redon, et tout d'abord de la basilique de Saint-Sauveur, jadis église
abbatiale, aujourd'hui paroissiale. Le plan de cette église est celui des
anciennes cathédrales du moyen-âge : « Une croix latine composée d'une
nef avec collatéraux, de deux transepts et d'un choeur, avec déambulatoire et
chapelles rayonnantes, dont l'ensemble forme une abside à pans coupés. La nef,
reconstruite à la fin du XVIIIème siècle, a un aspect mesquin ; après
l'incendie dont elle subit les ravages, les réparations faites à l'antique
vaisseau le raccourcirent de plusieurs mètres, en isolant la tour du clocher,
reliée auparavant à la façade occidentale. Cette tour, avec sa flèche en
pierre, est un curieux échantillon de l'architecture rayonnante du XIVème siècle
(nota : cet élégant clocher a environ 57 mètres d'élévation). Les
anciens supports romans de la nef, recevant les arceaux de la même époque, ont
été remaniés, empâtés, badigeonnés et replâtrés suivant le style
néo-grec du XVIIIème siècle. Mais, à l'intertransept, on retrouve tous les
caractères non altérés du style roman du XIIème siècle. Les arcades en
plein cintre, à double archivolte, retombent sur des colonnes engagées à
chapiteaux d'une ornementation simple, mais parfaitement caractérisée ; ce
sont des filets, des têtes humaines, des imitations de volutes antiques. Les
massifs prismatiques, auxquels s'adossent ces colonnes, portent la voûte
hémisphérique sur pendentifs qui soutient la tour centrale ; celle-ci est
carrée et à trois étages, sa hauteur totale est de 28 mètres. Le premier
étage est orné d'arcades pleines et cintrées, et les deux autres de plus
petites arcatures à doubles et triples archivoltes soutenues par des
colonnettes courtes, trapues, dont les chapiteaux sont couverts d'assez riches
dessins figurant des dents de scie, des losanges, des billettes. Les angles du
second étage, en retraite sur le premier, sont arrondis en forme de tourelles.
Le troisième étage, qui se rétrécit encore, est à pans coupés et ouverts,
comme les côtés, par une arcade à jour. Le toit affecte la forme pyramidale
surbaissée. Tout cet ensemble est grave, sévère, harmonieux. C'est la partie
la plus ancienne de l'édifice et tout ce qui reste de la construction du XIIème
siècle, due aux largesses du duc Alain Fergent » (M. Paul de la Bigne
Villeneuve, Bretagne contemporaine, Ille-et-Vilaine, p. 78. - M. l'abbé Brune,
Archéologie religieuse, 310). « Le choeur, entouré de ses chapelles
rayonnantes, est de la fin du XIIIème siècle (nota : Le pape Innocent IV
envoya eu 1243 une lettre à plusieurs abbés de France, les exhortant à
contribuer à la réédification du monastère de Redon, et en 1248 il accorda
des indulgences à ceux qui viendraient honorer les reliques déposées en l'église
de cette abbaye). Ses voûtes aériennes, ses arcades lancéolées, les
galeries du triforium avec ses ouvertures trilobées, les larges baies ogivales
du clérestory, les sveltes colonnettes qui séparent chaque travée, dans leur
simplicité élégante, en portent le cachet irrécusable et produisent un effet
imposant. Il n'y manque qu'une chose : ce sont les précieuses verrières des
fenêtres, pages d'histoire perdues à jamais ! [nota : « Sur les
anciennes vitres de l'église de Redon, on remarque les portraits de plusieurs
ducs et duchesses de Bretagne, et de quelques seigneurs des maisons de Rohan, de
Rieux, de Rochefort, de Châteaubriant et de Malestroit » (Ogée, Dictionnaire
de Bretagne, voir Redon.) — « Dans les deux principales vitres du choeur
sont du costé de l'évangile les armes de France, et du costé de l'épistre
les armes de Bretagne, aux lieux les plus éminents » (Bulletin de
l'Association Bretonne, V, 108)]. Les onze travées composant l'abside
diminuent de largeur dans la courbure du fond ; un déambulatoire règne tout
autour et donne accès aux chapelles correspondant aux travées. Les fenêtres
de ces chapelles, plus étroites que celles du clérestory, sont généralement
plus ornées. Cependant, plusieurs ne présentent qu'une lancette géminée.
Toutes les voûtes sont d'une admirable légèreté ; partagées en sections
carrées que des nervures rondes et saillantes subdivisent en triangles, elles
sont agencées avec beaucoup d'art dans les chapelles et l'hémicycle du
pourtour » (Bretagne contemporaine, 78). Dans la chapelle absidale, appelée
jadis Notre-Dame-de-Pitié ou Notre-Dame-de-la-Cerche, se trouve le riche
tombeau de l'abbé Raoul de Pontbriand. — Un autre tombeau-arcade de même
style apparaît dans une chapelle au Sud : là fut inhumé, en 1450, François
Ier, duc de Bretagne ; ce monument, fort mutilé, a malheureusement perdu la
statue du prince, en marbre blanc, qui l'ornait autrefois ; on n'y retrouve plus
aucune inscription. — Dans une autre chapelle, à droite de la chapelle
absidale, sont deux pierres tombales : l'une est la dalle funéraire de l'abbé
Jean de Guipry, mort en 1307, dont nous avons relaté l'épitaphe ; l'autre est
celle de Guillaume de Tréal, « chevalier bon, prouz et léal », mort
en 1341, frère de Jean de Tréal, abbé de Redon. — Alain Fergent, duc de
Bretagne, avait été inhumé dans le sanctuaire, ainsi que la duchesse
Ermengarde, sa veuve. Leur tombe se trouvait au milieu du choeur, devant le maître-autel.
Lorsqu'en 1793 on profana cette sépulture, on y trouva « un cercueil de
forme antique contenant quelques cendres, une paire de sandales et un fragment
de manteau de pourpre » (Bulletin de l'Association Bretonne, v, 170). Jadis
on voyait des deux côtés du maître-autel « deux grands et anciens
tableaux » représentant l'un le duc Alain Fergent et l'autre la duchesse
Ermengarde (nota : D. Lobineau a heureusement fait graver pour son Histoire de
Bretagne ces tableaux, qui n'existent plus). Enfin « devant le
maître-autel, du costé de l'évangile », il y avait, « en lieu
éminent, deux figures de bosse à genoux et priant », que la tradition
prétendait être celles du roi de France Louis XI et du duc de Bretagne
François II (Bulletin de l'Association Bretonne, V, 108). Il ne reste plus de
traces de ces monuments, non plus que des tombeaux des abbés Yves Le
Sénéchal, inhumé dans la chapelle de Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle (1467), —
Odet de la Rivière, dans celle de Notre-Dame-du-Puits (1492), — et Hector
Scotti, dans celle de Saint-Roch (1596). Cette chapelle de
Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle, appelée aussi chapelle des Ducs, sert à la fin
du XIXème siècle de sacristie ; elle fut construite vers 1440 par l'abbé Le
Sénéchal. « Accolée au transept Nord, elle est voûtée en pierres à
nervures saillantes ; trois fenêtres à meneaux flamboyants l'éclairent, et
l'archivolte d'une de ces fenêtres offre un détail remarquable : c'est un
pampre de vigne délicieusement ciselé qui tapisse la moulure creuse, à
l'intrados du formeret. A l'extérieur, la crête du mur est garnie de
machicoulis, et les ogives des fenêtres sont elles-mêmes encadrées dans une
arcature de même forme, destinée également à servir de défense contre les
assaillants ». On voyait jadis dans cette chapelle l'écusson plusieurs
fois répété de la famille Le Sénéchal : d'azur à neuf (alias à
sept) macles d'or. Sur la vitre principale était représenté le
fondateur, agenouillé aux pieds du Pape et portant une chappe armoriée. Dom
Germain nous a conservé dans le Monasticon Gallicanum le plan
topographique de l'abbaye de Redon (M. de Courson a reproduit ce plan dans sa
publication du Cartulaire de Redon). On y voit que la tour du clocher était
alors accolée au Nord de la façade de l'église ; de l'autre côté de cette
façade se trouvait l'entrée du monastère, conduisant à une première cour
qui n'existe plus et qu'occupe aujourd'hui la rue du Collège ; c'est dans cette
cour que se trouvaient l'hôtellerie et les cellules du portier, du cellérier
et du dépositaire. Le cloître était tel qu'il est encore à la fin du XIXème
siècle ; au-delà s'étendait, vers le Midi, une longue suite de bâtiments
renfermant la cuisine, le réfectoire, et au-dessus la bibliothèque, puis
l'infirmerie d'un côté, et de l'autre les dortoirs et la salle du Chapitre. Au
Midi et à l'Est étaient les jardins, la basse-cour et les étables, auprès
desquelles se trouvait, sur le port, l'ancienne entrée du monastère, antiqua
porta monasterii. Le tout était clos de murailles, et partie de celles-ci
formait l'enceinte fortifiée de la ville. L'abbaye de Redon est occupée à la
fin du XIXème siècle par la congrégation des PP. Eudistes, qui y dirige un
beau et florissant collège. C'est au cardinal de Richelieu ; abbé
commendataire de Redon (1622-1642), qu'est due la reconstruction des cloîtres
et d'une grande partie des lieux réguliers restés encore debout. Il y
introduisit, avons-nous dit, les Bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur
; aussi les armoiries adoptées par cette illustre société sont-elles souvent
reproduites sur les clefs de voûte et au tympan des portes : c'est le mot PAX,
accompagné en chef d'une fleur de lys et en pointe des trois clous de la
Passion ; et quelquefois le même mot PAX placé au centre d'une couronne
d'épines. Après l'église et les cloîtres, la partie la plus intéressante du
vieux monastère est une ancienne salle servant aujourd'hui de chapelle : la
voûte repose tout entière sur une colonne centrale monocylindrique en marbre,
et elle est divisée en quatre caissons avec autant de clefs sculptées : la
première clef est décorée des armes de France : d'azur à trois fleurs de
lys d'or ; la seconde de l'écusson de Bretagne : d'hermines plein ;
la troisième des armoiries de la Congrégation de Saint-Maur ; et sur la
quatrième on lit la vieille devise bretonne : Potius mori quam fœdari.
Abbés
de Saint-Méen :
01 — SAINT MEEN naquit dans la province de Gwent, en Grande-Bretagne, d'un homme riche et pieux nommé Gérascend par les uns, et Orchée par les autres. Il fonda, vers 550, l'abbaye de Saint-Jean de Gaël dans les circonstances que nous avons décrites, construisit un autre couvent sur les bords de la Loire, reçut à Gaël, en qualité de religieux, le roi saint Judicaël, et y mourut peu de temps après, le 21 juin 617, suivant D. Lobineau. Son corps, transféré à Saint-Florent pendant l'invasion normande, fut rapporté à Saint-Méen vers l'an 1074 ; il y reçoit depuis lors, dans l'église abbatiale (aujourd'hui paroissiale), le culte que lui ont mérité les vertus et les miracles du saint abbé. On ignore complètement quels furent les successeurs immédiats de saint Méen sur le siège abbatial de Gaël.
02 — HELOCAR était évêque d'Aleth et abbé de Saint-Méen en 799, époque vers laquelle il obtint de Charlemagne, devenu maître de la Bretagne, un diplôme pour le rétablissement de l'église abbatiale de Gaël qu'avaient pillée et brûlée les soldats de cet empereur. Cette charte fut confirmée en faveur du même Hélocar, en 816, par Louis-le-Débonnaire (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 225). Les ténèbres de l'histoire se répandent de nouveau sur l'abbaye de Saint-Jean de Gaël, et l'on ne connaît point le nom des abbés de ce monastère jusqu'à sa destruction complète, vers 919.
03 — HINGUETEN, abbé de Saint-Jacut, eut la gloire de relever de ses ruines l'abbaye de Gaël, qu'il transféra à Saint-Méen vers l'an 1024. Il gouverna ce nouveau monastère jusqu'à sa mort, arrivée au mois d'avril, selon le Nécrologe de Saint-Méen (Nécrologe Sancti Mavenni – Bibliothèque nationale), mais nous ne savons en quelle année. Le prêtre Ingomar lui a dédié la Vie de saint Judicaël.
04 — ROBERT Ier, deuxième abbé de Saint-Méen (depuis la restauration de ce monastère), mourut au mois de janvier, d'après le Nécrologe de cette maison.
05 — EUDON mourut au mois de Septembre, suivant le même Nécrologe.
06 — JUDICAEL vivait vers 1050, contemporain d'Airard, évêque de Nantes, et de Pérennès, abbé de Redon. Le Baud mentionne cet abbé de Saint-Méen en 1065. Le Nécrologe dit qu'il mourut au mois de septembre.
07 — GELBAUD vel BELBAUD mourut au mois de décembre, mais il n'est pas certain qu'il ait succédé immédiatement à Judicaël.
08 — HERVE doit peut-être occuper cette place, selon M. Hauréau ; le Nécrologe dit qu'il mourut au mois de janvier.
09 — BRIENT assista en 1092 aux obsèques d'Emme, vicomtesse de Porhoët, faites en l'église Sainte-Croix de Josselin. Sa mort est marquée au 9 décembre dans le Nécrologe de Saint-Méen.
10 — GUILLAUME Ier souscrivit à la fondation du prieuré de Lohéac en 1101, et à la donation de Saint-Pierre de Dinan à l'abbaye Saint-Nicolas d'Angers en 1111 ; enfin il contribua à la réconciliation des vicomtes de Porhoët avec les moines de Marmoutiers en 1116.
11 — JOSTON fut témoin de la donation des dîmes de Guer faites par Donoald, évêque d'Aleth, à Garnier, abbé de Marmoutiers, vers 1140. Sous le gouvernement de cet abbé ou dans les dernières années de son prédécesseur, Raoul, seigneur de Monfort, ravagea les dépendances de l'abbaye de Saint-Méen, usurpa les droits féodaux de l'abbé et réduisit en quelque sorte les moines en servitude. L'abbé de Saint-Méen porta plainte au Concile provincial, tenu à Redon sous la présidence de l'archevêque de Tours ; il produisit devant cette assemblée les titres de son monastère, l'archevêque y mit son sceau, les fit signer par les autres évêques présents et excommunia solennellement Raoul de Montfort et les autres usurpateurs des biens de l'abbaye de Saint-Méen. Ceci se passait en 1133. Raoul de Montfort mourut en 1142 (Dom Lobineau, Histoire de Bretagne).
12 — HENRI, élu abbé, fut ensuite déposé par ses religieux, soutenus par leur évêque saint Jean-de-la-Grille ; nous ignorons pourquoi. Ils lui donnèrent pour successeur Robert qui suit. L'archevêque de Tours approuva d'abord ce changement, puis le blâma dans la suite, et n'ayant pu obtenir de Robert qu'il se démît, il se déclara contre lui. L'affaire fut portée à Rome devant le pape Eugène III, mais on ne sait pas quel fut le jugement du Souverain-Pontife. L'on voit toutefois que Robert continua ses fonctions abbatiales, prenant le titre d'abbé de Saint-Méen, et qu'Henri se fit lui-même appeler abbé de Saint-Judicaël. Ils figurent du moins avec ces dénominations dans une charte de l'abbaye de Saint-Melaine en 1163. Il est probable qu'Henri conserva ce titre d'abbé jusqu'à sa mort.
13 — ROBERT II, déjà abbé en 1163, comme nous venons de le dire, fut avec Etienne, évêque de Rennes, témoin d'un accord entre les moines du Mont Saint-Michel et un prêtre nommé Bernard, vers 1169. De son temps, un chanoine régulier du monastère de Bomines, en Angleterre, apporta furtivement à Saint-Méen le corps de saint Pétreuc, ancien religieux de ce monastère. Henri, roi d'Angleterre, à qui on en fit des plaintes, en demanda la restitution au couvent de Bomines, ce qu'accorda l'abbé Robert en 1177 (Bibliothèque Nationale, Blancs-Manteaux, 22358). Le pape Luce III, à la prière du même abbé Robert, confirma en 1184 tous les privilèges du monastère de Saint-Méen. Enfin, Pierre Le Baud met Robert au nombre des commissaires établis par le pape Clément III (1187-1191) pour juger de la validité du mariage d'André de Vitré avec Mathilde de Mayenne.
14 — ROLLAND obtint en 1192 du pape Célestin III une bulle par laquelle, à l'exemple de Luce et Clément, ses prédécesseurs, il confirmait à l'abbaye de Saint-Méen ses privilèges et biens, savoir, entre autres choses, les églises de Gaël, Trémorel, Saint-Jean, La Chapelle, Le Crouais, Quédillac, Saint-Eloi de Montauban et Paimpont. Le même pape confirma aussi la sentence des commissaires apostoliques déclarant le prieur de Paimpont soumis à l'abbé de Saint-Men (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 723). Rolland mourut au mois de janvier, d'après le Nécrologe de son abbaye.
15 — PIERRE Ier souscrivit en 1206 à l'acte de fondation de la collégiale de la Guerche.
16 — ROBERT III contribua en 1220 à un accommodement entre Payen de Malestroit et les moines de Marmoutiers.
17 — BARTHELEMY mourut abbé de Saint-Méen le 27 juillet, suivant le Nécrologe de Landévénec.
18 — RAOUL LAESE mourut au mois de décembre, d'après le Nécrologe de Saint-Méen.
19 — JUDICAEL DE TREMOREL, né à Trémorel, près Saint-Méen, fit une association avec les religieux du Mont Saint-Michel, en 1296, et mourut le 16 août 1297, selon le Nécrologe de Landévénec.
20 — OLIVIER DE SAINT-MALON passa en 1312 une transaction avec le seigneur de Montauban au sujet des dîmes de Saint-Eloi de Montauban ; il fut, en 1314, un des exécuteurs testamentaires de Raoul, seigneur de Montfort, et transigea en 1319 avec Geffroy, également sire de Montfort, pour quelques fiefs situés en la paroisse de Saint-Léry. Cet abbé mourut le 10 juin 1330 ; on croit qu'il appartenait à la noble famille de Saint-Malon, qui portait : d'argent à trois écureuils rampants de gueules.
21 — JACQUES PAYEN succéda au précédent et mourut au mois de décembre 1343.
22 — GUILLAUME II, prieur de Notre-Dame de Vitré, fut recommandé à l'évêque de Saint-Malo par le pape Clément VI, le 29 janvier 1344. On ne sait pourquoi le Souverain-Pontife s'était réservé la nomination de cet abbé.
23 — RAOUL est placé là par M. Hauréau (Gallia christiana, XIV, p. 1022) ; le Nécrologe de Montfort dit qu'il mourut le 27 octobre.
24 — ALAIN LE ROUX accepta, en 1369, une fondation faite dans son église par Guillaume Levesque, seigneur du Molant, et Jeanne de Montfort, sa femme. Il mourut le 29 août 1374, selon le Nécrologe de Montfort.
25 — PIERRE, confesseur du pape Urbain VI et évêque de Sinigaglia, dans les Etats-Romains, succéda au précédent en qualité d'abbé de Saint-Méen. Nommé évêque de Dol en 1382, il mourut le jour de Noël de la même année (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, II, 420). Le Nécrologe de Saint-Méen semble dire qu'il avait abdiqué sa dignité abbatiale lorsqu'il fut appelé à l'évêché de Dol ("Petrus abbas hujus loci et post episcopus Dolensis").
26 — GUILLAUME GLE ratifia le traité de Guérande le 24 avril 1381. Il traita avec le seigneur de Montfort, en 1385, pour les dégâts que ce seigneur avait faits sur un moulin de son abbaye. En 1391, il fut transféré sur le siège abbatial de Saint-Melaine, où il mourut le 13 mai 1398 (M. Hauréau, Gallia christiana, XIV, 1022). La famille Glé, originaire du manoir de la Besneraye, en Pleumeleuc, portait : d'or à trois glés ou souris de gueules, 2, 1. Le sceau de Guillaume, appendu à la ratification de 1381, est ogival et représente un abbé dans une niche gothique ; au-dessous est l'écusson de la famille Glé : d'or à trois glés de gueules posées 2, 1. Légende : + S. FRIS .. ABBATIS SANCTI….. (Sigillum fratris Guillermi abbatis Sancti Mevenni – M. Douët d'Arcq, Inventaire des Sceaux, n° 9060).
27 — GUILLAUME LE ROUX fut en même temps abbé de Saint-Méen et du Tronchet ; il parait que les moines de Tyron l'imposèrent à ceux du Tronchet, qui avaient, malgré eux, élu Raoul Tournevache. Guillaume Le Roux mourut le 7 mars 1400, selon le Nécrologe de Saint-Méen.
28 — GUILLAUME SERVOT mourut le 18 mars 1431, d'après le même Nécrologe.
29 — OLIVIER SERVOT succéda au précédent et mourut le 7 mars 1441, suivant le même Nécrologe.
30 — ROBERT DE COETLOGON, fils d'Olivier de Coëtlogon, seigneur de la Gaudinaye, fut élu en 1443 et gouverna l'abbaye pendant cinquante ans. D. Morel prétend qu'il ne fut d'abord qu'abbé commendataire, mais que sa piété le porta « à réduire sa commende à la régularité, en se réduisant soi-même à l'habit régulier, qu'il porta avec tant de zèle et d'attache à l'observance de sa règle, qu'il mérita la qualité de bon abbé par excellence » (Histoire de la sécularisation de l'abbaye de Saint-Méen, 8). En 1451, Robert de Coëtlogon fit le voyage de Rome, chargé d'affaires par le duc de Bretagne (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, II, 1568). Le trésorier Landais fit plus tard poursuivre ce pieux abbé, dont le seul crime était, semble-t-il, d'avoir amassé une assez forte somme pour la restauration de son monastère, somme dont Landais voulait s'emparer et dont il s'empara réellement, après avoir obtenu du duc un mandat d'arrestation contre sa victime. La mort du trésorier justifia l'abbé de Saint-Méen, qui continua à gouverner sagement sa maison. Il enrichit cette abbaye de reliquaires précieux, fit reconstruire la sacristie et bâtit à neuf un grand corps de logis. Il laissa une telle réputation de sainteté que l'usage s'établit de saluer ses successeurs en leur disant : « Puissiez-vous imiter le bon abbé Robert ». Robert de Coëtlogon mourut le 30 avril 1492 et fut inhumé dans la chapelle Saint-Michel de son église abbatiale, « sous un tombeau élevé environ d'un pied hors de terre, sur lequel il est représenté avec la mitre et la crosse, et à l'entour ces mots sont gravés : CY GIST ROBERT DE COETLOGON, ABBE DE CEANS, QUI DECEDA L'AN 1492 » (D. Morel, Histoire de la sécularisation). Ce tombeau existe encore. C'est une arcade en granit, sculptée, ornée au fond des armoiries de Robert de Coëtlogon : de gueules à trois écussons d'hermines, 2, 1, et renfermant sa statue couchée.
31 — PIERRE DE LAVAL, fils le Guy XIV, comte de Laval, et d'Isabeau de Bretagne, d'abord doyen de l'église d'Angers, puis évêque de Saint-Brieuc et de Saint-Malo, archevêque de Reims, abbé commendataire de Saint-Aubin et de Saint-Nicolas d'Angers, obtint encore l'abbaye de Saint-Méen en 1492 ; mais il ne la conserva que peu de temps, étant mort le 14 août 1493. Son corps fut inhumé dans l'église abbatiale de Saint-Aubin d'Angers. Il portait les armes anciennes de Laval : de gueules au léopard d'or.
32 — ROBERT GUIBE, né à Vitré, fils d'Adenet Guibé et d'Olive Landais, évêque de Tréguier, obtint en commende l'abbaye de Saint-Méen en 1493 et la conserva jusqu'à sa mort. Il devint successivement évêque de Rennes et de Nantes et cardinal du titre de Sainte-Anastasie. Il mourut à Rome le 9 septembre 1513 et fut inhumé dans l'église nationale de Saint-Yves-des-Bretons. Ses armes étaient : d'argent à trois jumelles de gueules accompagnées de six coquilles d'azur, 3, 2, 1, au chef d'or.
33 — FRANÇOIS HAMON, fils de Guillaume Hamon et de Guillemette Guibé, soeur du cardinal Guibé, succéda à son oncle dans l'évêché de Nantes et dans l'abbaye de Saint-Méen. Il jouissait également de l'abbaye de la Grénetière, de la prévôté de Vertou, du prieuré de Léhon, etc. Ce riche commendataire assista au Concile de Latran, mourut le 7 janvier 1532, et fut inhumé dans sa cathédrale de Nantes, en la chapelle Saint-Clair. Ses armoiries, dont les émaux sont inconnus, portent : écartelé, aux 1er et 4ème trois haches d'armes, aux 2ème et 3ème trois huchets (M. de la Nicollière, Armorial des évêques de Nantes, p. 79).
34 — RENE DU BELLAY, fils de Louis du Bellay, seigneur de Langey, et de Marguerite de la Tour-Landry, fut nominé abbé commendataire de Saint-Méen en 1532 et évêque du Mans en 1535. Il résigna son abbaye en 1539, mourut à Paris en 1546, et fut inhumé dans l'église cathédrale de cette ville, dont le cardinal du Bellay, son frère, était évêque. La famille du Bellay, originaire d'Anjou, porte : d'argent à la bande fuselée de gueules accompagnée de six fleurs de lys d'azur posées en orle.
35 — JEAN JOUVENEL DES URSINS, fils de Jean Jouvenel des Ursins, seigneur de la Chapelle-Gaultier, et de Louise de Varie, fut pourvu de l'abbaye de Saint-Méen en 1539 et obtint main-levée du temporel de ce bénéfice le 6 novembre 1540. Il était, en outre, doyen de l'église de Paris et abbé du Val-Richer ; en 1543 il résigna Saint-Méen, et devint en 1548 évêque de Tréguier. Il mourut le 28 octobre 1566 (Moreri, Grand Dictionnaire historique). La famille Jouvenel des Ursins, originaire de Champagne, portait : bandé d'argent et de gueules de six pièces, au chef d'argent soutenu d'or chargé d'une rose de gueules.
36 — PONTHUS DE BRIE obtint l'abbaye de Saint-Méen en 1543 et la conserva jusqu'en 1557 ; il était en même temps prieur commendataire de Luché et de Saint-Pierre-de-Mées, en Anjou. Cet abbé appartenait vraisemblablement à la maison de Brie-Serrant, qui portait : d'argent à trois fasces crénelées de sable, chargées d'un lion de gueules.
37 — CHARLES DE BOURBON, fils naturel de François de Bourbon, prince de Conti, fut archevêque de Rouen et cardinal. Pourvu de l'abbaye de Saint-Méen, il résigna ce bénéfice en faveur du suivant (Gallia christiana, XIV).
38 — JACQUES HELUYS, dit DE LA ROCHE-Sur-YON, fils d'un laboureur du diocèse de Beauvais, fut élevé par le cardinal de Bourbon aux premières dignités de l'Eglise ; il devint abbé de Saint-Méen, dont il prit possession le 18 juillet 1561, évêque de Langres, duc et pair de France, et mourut le 26 mars 1565. Après sa mort, le cardinal de Bourbon reprit l'abbaye de Saint-Méen et la conserva jusqu'en 1574. Il mourut lui-même le 30 juillet 1594. La maison de Bourbon-Conti portait : d'azur à trois fleurs de lys d'or, au bâton péri en bande de gueules, et à la bordure de gueules.
39 — PIERRE DE RAGANNE, évêque de Roanne, fut pourvu par le Pape de l'abbaye de Saint-Méen et prit possession de ce bénéfice le 17 octobre 1574. Il rendit hommage au roi en 1579, et résigna son abbaye en faveur du suivant en 1582.
40 — JEAN HELUIS, abbé de Saint-Pierre-de-la-Vallée, à Chartres, pourvu en outre de l'abbaye de Saint-Méen par la résignation de Pierre de Raganne, trouva un compétiteur dans Jean Fouille, nommé par le roi ; mais le Pape intervint en faveur de Jean Héluis, qui prit possession de Saint-Méen le 15 juillet 1582 (Registre des insinuations ecclésiastiques de l'évêché de Saint-Malo).
41 — JEAN PICAULT, abbé de Saint-Aubin-des-Bois, fut reçu abbé de Saint-Méen le 24 août 1587 ; il résigna cette dernière abbaye, le 4 juillet 1594, en faveur du suivant (Registre des insinuations ecclésiastiques de l'évêché de Saint-Malo). La famille Picault, du pays de Ploërmel, porte : d'argent fretté de gueules, au chef de même chargé de trois trèfles d'or.
42 — JEAN D'ESPINAY, fils de Louis d'Espinay, seigneur de la Marche, et d'Anne de Guitté, né en 1579, fut nommé abbé par le roi le 5 janvier 1595 (Registre des insinuations ecclésiastiques de l'évêché de Saint-Malo). Il résigna en faveur du suivant en 1601, rentra dans le monde et s'y maria. Cet abbé portait : d'argent au lion coupé de gueules et de sinople, armé d'or. L'on voit encore, à la fin du XIXème siècle, ces armoiries sculptées sur les tirants du transept méridional de l'église abbatiale de Saint-Méen.
43 — PIERRE CORNULIER, fils de Pierre Cornulier, seigneur de la Touche, en Nozay, et de Claude de Comaille, prit possession de Saint-Méen le 8 mai 1602. Il jouit aussi des abbayes de Sainte-Croix de Guingamp et de Blanche-Couronne, du prieuré de Pirmil, etc., et devint en 1617 évêque de Tréguier, et en 1619 évêque de Rennes. C'était un saint prélat, et nous avons signalé ses tentatives de réforme à Saint-Méen. Il restaura, près de cette abbaye, un hôpital qui existait encore à la fin du XIXème siècle, et mourut à Rennes le 22 juillet 1639. Son corps fut inhumé dans sa cathédrale. Mgr Cornulier portait : d'azur à la rencontre de cerf d'or surmontée d'une hermine d'argent.
44 — ACHILLE DE HARLAY, fils de Nicolas de Harlay, seigneur de Sancy, et de Marie Moreau, fut abbé de Villeloin, de Saint-Benoît-sur-Loire et des Chastelliers, évêque élu de Lavaur, supérieur de l'Oratoire et enfin évêque de Saint-Malo. Nommé abbé de Saint-Méen en 1639, il érigea dans ce monastère un séminaire diocésain qu'il confia d'abord aux Oratoriens, puis aux Lazaristes. Il mourut à Saint-Malo, le 20 novembre 1646, et fut inhumé dans sa cathédrale. Mgr de Harlay portait : d'argent à deux pals de sable.
45 — FERDINAND DE NEUFVILLE, fils de Charles de Neufville, marquis de Villeroy, et de Jacqueline de Harlay, neveu du précédent abbé, lui succéda à Saint-Malo comme à Saint-Méen. Transféré en 1657 sur le siège épiscopal de Chartres, il résigna l'abbaye en faveur du suivant en 1675, et mourut à Paris le 8 janvier 1690. Son corps fut inhumé à Chartres. Mgr de Neufville portait : écartelé, au 1er et 4ème d'azur au chevron d'or accompagné de trois croisettes ancrées de même, qui est de Neufville ; aux 2ème et 3ème d'argent à deux pals de sable, qui est de Harlay.
46 — CHARLES-FERDINAND DE CHAMPLAIS DE COURCELLES, fils de Louis de Champlais, marquis de Courcelles, et de Marie de Neufville, neveu du précédent, le remplaça en qualité d'abbé de Saint-Méen en 1675 ; il était en même temps prieur de Ticheville et de Saint-Clémentin. Il rendit aveu au roi en 1685, et mourut à Paris lé 8 juillet 1698. La famille de Champlais porte : d'argent à trois fasces de gueules surmontées de trois aigles de sable.
47 — ANTOINE FAGON, fils de Guy Fagon, premier médecin de Louis XIV, fut pourvu des abbayes de Bohéries, de Châtries et de Saint-Méen ; il eut cette dernière en 1698, devint évêque de Lombez en 1711 et fut transféré à Vannes en 1719. Il conserva l'abbaye de Saint-Méen jusqu'à sa mort, arrivée au manoir de Kango, près de Vannes, le 16 février 1742. Mgr Fagon portait : d'azur au lion rampant et contourné d'Or, regardant un mouton passant d'argent, accompagné en chef d'un soleil d'or.
48 — GILBERT-GASPARD-BLAISE DE CHABANNES, issu des comtes de Chabannes, vicaire général de Nevers et de Langres, fut nommé abbé de Saint-Méen et prit possession, le 10 novembre 1742, de l'église abbatiale, de l'église paroissiale de Saint-Jean et du manoir abbatial. Il résigna Saint-Méen, vers 1745, pour obtenir l'abbaye de Bon-Port, au diocèse d'Evreux, dont il jouit jusqu'en 1779. La famille de Chabannes, originaire de Guyenne, portait : de gueules au lion d'hermine, couronné, armé et lampassé d'or.
49 — JEAN-FRANÇOIS DE GUERSANS, prêtre du diocèse de Saint-Brieuc, chanoine, grand-archidiacre, vicaire général et official de Rennes, fut nommé abbé de Saint-Méen le 26 mai 1747. Il mourut le 13 juin 1764 et fut inhumé dans la cathédrale de Rennes. La famille de Guersans, originaire de Normandie, portait : d'argent à trois fusées de gueules en bande.
50 — CLAUDE-CHARLES DE MOSTUEJOULS, sous-précepteur des enfants de France, chanoine-comte de Lyon, succéda dans l'abbaye à M. de Guersans en 1764 ; mais il s'en démit l'année suivante et devint abbé de Saint-Vincent de Senlis, et plus tard aumônier de la comtesse de Provence, femme de Louis XVIII. La famille de Mostuéjouls, originaire du Rouergue, portait : de gueules à la croix fleurdelysée d'or, cantonnée de quatre billettes de même.
51 — CHARLES-FRANÇOIS DE VENDOMOIS DE SAINT-AUBIN, prêtre de Paris, chanoine, scholastique et vicaire général de Rennes, abbé de Saint-Aubin-des-Bois, prit possession de l'abbaye de Saint-Méen le 24 avril 1765, après avoir résigné celle de Saint-Aubin. Il se démit également de Saint-Méen en 1771, alla habiter Paris et devint abbé de Fémy. La famille de Vendomois, originaire de Guyenne, portait : coupé au 1er d'or à trois fasces de gueules ; au 2ème d'hermines plein.
52
— RENE-SEBASTIEN
DES COGNETS DE CORREC,
docteur en théologie, chanoine, grand-archidiacre et vicaire général de
Quimper, prit possession de l'abbaye de Saint-Méen le 27 juillet 1771. Il fut
le dernier abbé de cet antique monastère, dont la Révolution le dépouilla en
1790. La famille des Cognets, originaire de Basse-Bretagne, porte : de sable
à la croix potencée et contre-potencée d'argent, cantonnée de quatre
merlettes de même.
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