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ARCHIDIACONE DE PLOUGASTEL ou POUCASTEL

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Archidiaconé de Plougastel en l'ancien évêché de Tréguier

Dans l’un des diocèses bretons dont le titre seul a été conservé depuis la Révolution, existait une circonscription territoriale ecclésiastique au sujet de laquelle les auteurs les plus autorisés ont commis de graves erreurs.

En 1854, M. J. Desnoyers, en publiant le résumé de ses études sur la topographie religieuse de la France, parle de l'archidiaconé de Plou-gastel ou Plusquellec (note : cette seconde dénomination, qui n'a jamais existé véritablement, est déjà employée par D. Taillandier - Histoire de Bretagne, t. II) dont le chef-lieu aurait été Guingamp : il s’étendait, suivant lui, dans la partie méridionale du diocèse de Tréguier.

Plus tard, M. B. Hauréau plaçait l’archidiacre de Plusquellec au nombre des dignitaires du chapitre de Tréguier (Gallia Christiana, t. XIV, p. 1119 et 1120).

Dans les longs prolégomènes du Cartulaire de l’abbaye de Redon, M. Aurélien de Courson .donne des détails plus exacts sur l’archidiaconé de Plougastel (Cartulaire de Redon, prolég. p. 191) : il paraît avoir ignoré que longtemps auparavant, j’avais déjà fourni ces indications, mais un peu plus complètes (Mélanges hist. et arch. sur la Bretagne, 1853). Il insiste sur ce que le nom de Plou­gastel est une dénomination fautive à laquelle il faudrait, suivant lui, substituer celle de Poucastel : je reviendrai sur ce point.

Il ne me semble pas inopportun de résumer ici tout ce que l’on peut savoir de cet anciens pagus, de son origine, de sa constitution au point de vue religieux : dès à présent je puis affirmer qu'il s'est toujours appelé Pagus Castelli en latin, Plougastel en français ; de plus, que sa circonscription, très facile à déterminer, située à l’ouest du diocèse, ne comprenait ni Guingamp ni Châtelaudren, qui relevaient de l’archidiaconé de Tréguier.

Les anciennes archivés épiscopales de Tréguier ont subi de si regrettables pertes, principalement pendant les guerres du XIVème siècle et celles de la Ligue, que l’on ne peut plus trouver de titres primitifs. Cet état de choses est d’autant plus déplorable, au point de vue scientifique, que le chartrier de l’évêché de Tréguier devait contenir les actes les plus importants pour l’histoire de Bretagne. Il reste cependant quelques rares documents qui me permettront, j’espère, de jeter une certaine clarté dans le sujet que je vais essayer de traiter.

Nous avons encore le Raoulin, et c’est ce manuscrit qui me fournira les renseignements les plus exacts. Le Raoulin est un recueil fait en 1484 par Raoul Rolland, évêque de Tréguier, pour remédier au désordre qui existait déjà dans les archives épiscopales, et suppléer aux titres égarés : il mentionne les biens du chapitre, ceux de la fabrique de la cathédrale, les dignités et les bénéfices. Lorsque le chapitre eut émis le voeu de voir rédiger ce registre, l’évêque ordonna qu’il y fût procédé à la suite d’enquêtes annoncées par des affiches apposées aux portes de la cathédrale : on entendit les témoignages de nombreux habitants du diocèse ; le chanoine Hervé Simon fut délégué pour aller contrôler dans chaque paroisse les assertions énoncées par les témoins.

Or, le Raoulin consacre plusieurs pages à l’énumération des droits et revenus de l'archidiacre de Plougastel : je vais les résumer ici.

L’archidiacre, dans les limites de son ressort, avait tous les droits appartenant à l’évêque au point de vue de la justice ecclésiastique. Il pouvait instruire les procès, incarcérer, déposer : il avait même le droit de dispense. nette pleine juridiction, contestée par l’évêque Jean de Bruc, prédécesseur de Raoul Rolland, et par ce dernier, avait été reconnue par Rome (Et primo habet juridictionem ordinariam in omni loco archidiaconatus de Pago Castelli, pariter eciam inquirere et punire, incarcerari, instalare et deponere, et de omnibus criminibus et causis ad formam ecclesiasticam de jure vel consuetudine spectantibus plenarie cognoscere, decidere el determinare ; eciam dispensare in omnibus in quibus reverendus in Christo pater et dominus Trecorensis episcopus de jure et consuetudine potest et consuevit dispensare) : la justice de l’archidiacre nécessitait tout un personnel d’agents, tels que official, sénéchal, chancelier, huissiers, comptables et greffiers. En outre, ce dignitaire recevait des recteurs et vicaires des paroisses et trèves de son archidiaconé, à la Pentecôte, une redevance en argent on lui devait une procuration pour la visite qu’il était tenu de faire ; il nommait les fabriciens, et révisait leurs comptes ; les fabriciens élus par lui devaient également une rente annuelle de 19 sols 4 deniers (Item rectores et priores et vicarii tenentur eidem archidiacono ad procurationem racione visitacionis... Item habet idem archidiaconus jus instituendi procuratores fabricarum et audiendi computa eorum, recipiendique annuatim à procuratoribus fabricarum hujusmodi quos instituit XIX s., IV d.). Ce simple exposé établit clairement la position exceptionnelle de l'archidiacre de Plougastel : c’était par le fait une sorte de chorévêque.

L’archidiacre de Plougastel n’avait pas seulement dans sa circonscription un pouvoir spirituel exceptionnel, à cause de sa dignité, il avait aussi un pouvoir temporel : il possédait des fiefs dans les paroisses de Ploumilliau, de Trédrez, de Plestin, de Plouagat-Gallou, de Garlan, de Plouigneau, de Ploujan et Saint-Melaine de Morlaix.

A Trédrez, il avait un village, où il exerçait la haute justice : ce village était un lieu d’asile comme le minihy de Saint-Tugdual à Tréguier (Item est villagium circumquaque ecclesia de Trediez limitatum et distinctum per magnos lapides circum adjacentes, quod sibi subjicitur in temporalibus ita quod si violencia, clamor, delictum vel crimen ibi fiat vel perpetratur, ad eumdem archidiaconum solum et non aliter, cognicio, decisio, punicio et correctio spectant et pertinent : nullusque preter ipsum et suos officiales vel senescallum de hiis quovismodo cognoscere pot est. Eciam omnes habitantes in hujusmodi villagio domicilium foventes, quilibet videlicet eorum tenetur annuatim eodem archidiacono in quatuor denariis ac una gallina et una mensura avene. Et in hujusmodi villagio est immunitas generalis ut in minihio beati Tugduali) ; en Plestin et en Garlan, le fief de l’archidiacre consistait en terres dépendant de chapelles ; en Ploujan, l’archidiacre avait une foire à la Saint-Michel et un pilori : un village de cette paroisse était habité par des coquins ou cordiers, qui se trouvaient dans une condition analogue au servage. — Dans les autres paroisses de l’archidiaconé dont les noms sont mentionnés plus haut, les droits seigneuriaux ne présentent aucun caractère qui permette de s’y arrêter (Item apud parrochias Plebis Johannis et Sancti Melanii, habet villagium quod vulgariter nuncupatur Caput collis in quo habet troncum seu tipum pro pedibus et manibus incarceratorum. Et in quo videlicet villagio sunt habitatores illi qui dicuntur de lege et vocantur vulgariter Cacoust, qui proprie sunt quasi servi et ipsius archediaconi et ad ipsum omnis juridictio hominum et non ad alium spectat, sic quod nec ratione contractus nec delicti aliter subjiciuntur, nisi solum in causa appellacionis. Nam habet archidiaconus nundinas solemnes prope dictum villagium de Capite Collis, omni anno in die festi sancti Michaelis in Monte Tuba, quarum omnes coustume et denerie in talibus ex matrimoniis solvi consuela, ac omnis juridicio temporalis spectant ad dictum archidiaconum).

L’archidiacre avait en outre, à Tréguier même, dans la rue de Kerscao, une résidence, ou ostel, qui portait la nomination de maison de Ploegastel. A cette maison se rattache un épisode assez intéressant pour l’histoire de l’instruction publique dans cette partie de la Bretagne, au seizième siècle. Mes lecteurs me permettront, j’espère, une courte digression.

Dès le XVIème siècle, l’archidiacre n’habitait plus sa maison, qui était dans un état de « caducitté et ruyne éminante » : il l’avait louée en 1573 à la ville pour y tenir les écoles publiques. L’immeuble, était en 1579, tellement dégradé que des réparations considérables et urgentes devaient être faites pour prévenir des malheurs : la communauté des bourgeois, manants et habitants de la cité de Lantreguer recula devant la dépense et s’adressa à l’évêque et au chapitre pour obtenir la permission de transférer les écoles dans la chapelle Saint-Fiacre, où précédemment elles avaient déjà été établies. Dans sa requête, René Pavyc, sieur de Kernechangor, procureur des bourgeois, s’adressait pompeusement aux « vraiz fondateurs et recteurs de ceste tant excellante pépinière dont est yssus et yssit de jour en aultre le fruict de toutes bonnes lettres en ceste citté, laquelle ne vous doibt moins de méritte que ceulx qui ont estés gouvernez soubz l’autoritté de ceste tant ancienne et excellante république des Athéniens et Lacédémoniens, fontaine de toutes lettres, doibvent à leurs ancêtres ». — Le 30 octobre 1579, l’évêque et le chapitre refusent la chapelle de Saint-Fiacre, engagent la communauté, assez riche, disent-ils, pour entretenir ses écoles, à s’arranger avec l’archidiacre de Plougastel : au pis-aller, ils leur permettent de s’établir dans la chapelle Saint-Michel, située hors de la ville et qui serait plus commode aux « pauvres escholiers des champs ».

La communauté répliqua, et cette fois très-aigrement ; elle représenta que la maison de Plougastel étant une résidence de dignité, le titulaire pouvait à son caprice renvoyer les écoliers, le jour où il voudrait y rentrer. Les bourgeois ajoutaient que la chapelle Saint-Michel, située sur « ung lieu hault, estoit exposée aux vents, oraiges, fouldres et tonnaires, en dangier d'acabler soubz quelques ruynes de pierres tombantes par quelques oraiges impetueulx, comme souvent on voit advenir, les pauvres petitz enfantz ». Les chemins étaient mauvais lorsqu’il pleuvait, et pour y parvenir il fallait traverser la rue des Bouchiers, remplie de chiens « constumiers a offancer les passans au moien de morceures desquelz plusieurs ont été blessés jusqu’à mourir de raige ». — Cette fois, le procureur syndic ne ménagea guère les expressions à ces vrais fondateurs, qui lui rappelaient quelques semaines auparavant, les excellentes républiques d’Athènes et de Sparte : « Les habitans sont hébahis comme mesdiz sieurs l’évesque et chapitre, qui sont théologiens, pères et pasteurs de la bergerye de Jésus-Christ, ont donné tant froide response à une requeste tant favorable ... Jésus-Christ a dit : Nourris mes brebis, nourris mes agneaulx ; or les petits enfants sont les petits agneaulx de Jésus-Christ ».

Au point de vue topographique, l'archidiaconé de Plougastel formait un quadrilatère compris entre la mer, la rivière de Morlaix, le Leguer et les montagnes d'Arez, qui séparaient le diocèse de Tréguier du diocèse de Cornouaille. Il comprenait les prieurés du Ponthou, de Saint-Melaine et de Saint-Mathieu de Morlaix ; les paroisses de Plourin et le Cloître sa trêve ; Plougonven et Saint-Eutrope sa trêve ; Garlan, Ploujan, Plouezoch, Plougaznou et Saint-Jean-du-Doigt sa trêve ; Guimaëc, Plouegat-Guerrand, Plestin et Tremel sa trêve ; Plouzelambre, Treduder, Saint-Michel-en-Grève, Trédrez et Locquemau sa trêve ; Ploulech, Ploumilliau et Kéraudy sa trêve ; Ploubezre, Plouaret, Vieux-Marché, Plounevez-Moëdec, Belle-Ile, Plougonver et Chapelle-Nevez sa trêve ; Plougrass avec ses trêves, Loquivy-Plougras et Lohuec ; Plounerin, Guerlisquin, Plouegat Moysan, Botsorhel, Plufur, Plouigneau et Lanéanou sa trêve. Les paroisses de Lanmeur et de Lanvellec, comprises dans l'archidiaconé de Plougastel, étaient des enclaves qui relevaient dé l’évêché de Dol.

La plus ancienne mention que j’aie trouvée de l'archidiaconé de Plougastel, date du milieu du XIème siècle ; c’est dans lé récit d’un incendie éteint miraculeusemént en Plouigneau, grâce aux reliques de saint Tugdual, par Martin, évêque de Tréguier : Non multo post, magne auctoritatis episcopus, Martinus nomine, diocesim ex more visitans ad Pagum Castelli devenit ; in parrochia vero que Ynnau dicitur a quodam nobili Blinliguet nomine hospitaturus recipitur, etc.. (Bibliothèque Nationale Lat. 5279 - Blancs Manteaux, t. XXXVIII, f° 779 et seq.).

Au siècle suivant, une charte de Hervé, comte de Léon, faisait connaître que son père Guiomar avait donné à saint Melaine de Rennes, entre autres biens, la moitié de sa dîme de miel en Léon et Plougastel, de pago leonensi et de pago castelli (Note : Cartulaire de Saint-Melaine, f° 186, D. Morice, 1, col. 621. Les domaines des vicomtes de Léon s’étendaient alors depuis le cap Saint-Mahé jusques à Lannion, et comprenaient par conséquent la plus grande partie, sinon la totalité, du pays de Plougastel).

Le pagus castelli est appelé en français Plougastell dans les lettres de Charles IX de 1565, dont je parlerai dans la liste chronologique des archidiacres, et Ploegastel en 1579, dans fa requête des habitants de Tréguier, relative à leurs écoles, ainsi que dans la décision capitulaire. Je ferai remarquer que M. Jules Desnoyers, en renvoyant à la colonne 708 de D. Morice, a commis une grave confusion. Il s’agit dans ce passage, qui remonte à l’an 1239, d’une paroisse de Ploecastell, Plebs castelii, qui n’est autre que Plougastel-Daoulas (Finistère) ; c’est une paroisse, plebs, et non une circonscription, pagus.

Ceci nous ramène naturellement à une observation très-judicieuse, faite par M. A. de Courson (Cartulaire de Redon, prolég. P. 191). M. de Courson fait observer qu’en ce qui concerne le pagus trécorois, la forme Plougastel est parfaitement irrégulière. On aurait dû traduire en français Pagus Castelli par Poucastel, de même que Pagus Aletensis a fait Pou-Alet, Pagus Kaer, Poucaer. Sans nier l’irrégularité de cette transformation au point de vue philologique, je crois qu’il suffit de la mentionner sans modifier la forme consacrée par un usage séculaire. Il y a dans le Finistère deux paroisses qui se nomment correctement Plougastel, mais nous devons, je crois, continuer à appeler le pays de Poucastel Plougastel, puisque nous ne rencontrons la première forme dans aucun acte officiel. C’est entre mille exemples, comme la rue des Saints-Pères, à Paris, que l’on désignera toujours sous ce nom, bien qu’il soit certain qu’elle devrait s’appeler rue de Saint-Père, à cause de la chapelle dédiée à Saint-Pierre, qui y existait jadis.

Que doit-on penser de l’origine de cette circonscription appelée Pagus Castelli ? — Tout d’abord, j’avoue que je ne puis, quant à présent, fournir une explication tout à fait satisfaisante du vocable lui-même : le mot Plougastel me parait être une énigme analogue au mot Poucaër, qui, à la rigueur, se traduirait en latin par Pagus Villœ.

Je ne pense pas que l’on puisse songer à voir le souvenir d’un ancien pagus gaulois ou gallo-romain ; cette conjecture ne serait appuyée sur aucune preuve. Le Plougastel était situé sur les frontières des Curiosolitœ, chez les Ossismi.

Jusqu’à plus ample informé, je crois que nous avons ici un souvenir de l’établissement de saint Tugdual en Armorique. Cette opinion que j’ai déjà proposée dès 1853, a été soutenue ensuite par MM. de la Borderie et de Courson. Un seul fait me rendait alors indécis, c’est que dans une des paroisses de l’archidiaconé, à Ploulec'h, l’archidiacre était primé par l’évêque. Toute réflexion faite, et après avoir relu les recherches de M. de la Borderie, il me semble que tout s’explique très-logiquement.

La partie de l’évêché de Tréguier qui forma, lorsque ses limites furent déterminées, l’archidiaconé de Plougastel, avait pour centre Coz-Guéodet ou le Yaudet. Or, je cite M. de la Borderie, le Yaudet était, sous les Romains, et, j’ajouterai surtout à l’époque mérovingienne, un centre important, auquel aboutissaient plusieurs voies antiques, et sur l’emplacement duquel on trouve des vestiges incontestables de l’époque gallo-romaine. De plus, il paraît certain que , aux VIème et VIIème siècles et concurremment avec le monastère de Tréguier, le Yaudet fut la résidence des évêques régionnaires du pays trécorois.

Lorsque Nominoë, au IXème siècle, fonda le diocèse de Tréguier, le Yaudet avait cessé d’être un centre important ; le siège épiscopal fut établi dans l’ancien monastère de Lantreguer. Seulement, le Yaudet conserva les souvenirs de son ancien rang de chef-lieu religieux, ou cité ; l’évêque, jusque dans les temps modernes, y eut un domaine propre, et l’archidiacre préposé à l’administration de cette partie du diocèse eut des droits et des privilèges particuliers attachés à cette circonscription, qui avait été en quelque sorte le diocèse primitif.

Des textes établissent clairement l’existence du fief épiscopal et du nom de vieille cité conservés à Ploulec'h. C’est d’abord un acte de 1267 par lequel Alain, évêque de Tréguier, et le duc de Bretagne fixent l’étendue des regaires de Tréguier : Videlicet extra civitatem de Lantreguer, villam de Ruradenant (La Fougeraye rouge), Villam Albam, VETEREM CIVITATEM (Dom Morice, 1 col. 1 005 et 1006). La Réformation de 1427 est encore plus explicite, à l’article de la paroisse de Ploulec'h : le métayer à évesque de Tréguer, en son manoir ou port et vieil chastel de la vieille cité où fust jadis l'hostel épiscopal de Tréguer (Ms de la Bibliothèque de Saint-Brieuc). Citons encore un rentier de Coetfrec du XVème siècle qui mentionne les moulins de Saint-Loha en la vieille cité, et des chefrentes appelées viandes aux chiens, deues à Monseigneur en la vieille cité. Enfin, l’aveu rendu au roi en 1682 par l’évêque Ignace Baglion de Saillant : L’évesque à la vieille cité, métairie noble en Ploulec’h, contenant quatre arpents et tiers, limitée par la mer, la rivière de Lannion, la terre du seigneur de Kerninon, avec droit de pêcherie auprès de la Roche de la vieille cité et les offrandes du pardons.

A la rigueur, la Réformation de 1427, en nous rappelant le vieil chastel de la vieille cité, nous fournit une explication étymologique du nom même du Pagus Castelli (Archives des Côtes-d'Armor).

J’aurais voulu pouvoir donner une liste, là moins incomplète possible, des titulaires de l’archidiaconé de Plougastel ; mais je ne suis arrivé qu’à réunir les noms suivants :

1151. Un acte de Saint-Sauveur de Guingamp mentionne parmi les témoins Conan premier et Evenus second, archidiacre de Tréguier ; Conan est encore mentionné, mais seul, dans une charte de Sainte-Croix de Guingamp, en 1171. (D. Morice, 1. col. 610 et 662). La présence du même personnage dans des textes relatifs à Guingamp, localité située hors du Pagus Castelli, permet de conclure qu'EVENUS était alors archidiacre de Plougastel.

1261. M. est délégué par le pape Alexandre IV, à l’effet de défendre à l’archevêque de Tours et à ses suffragants d’inquiéter l'abbaye de Beauport (Anciens évêchés de Bretagne, IV, p. 162).

1296. MAURICE.

XVème siècle. JEAN DE NANDILLAC. Ses armoiries se voient encore dans le mur du cloître de la cathédrale de Tréguier, au nord.

XVème siècle. PIERRE QUEMPER, mort en 1440.

1440. PIERRE BARDY, clerc d'Angers (Archives des Côtes d'Armor).

14.......... PIERRE DE PENHOET.

1483, 17 novembre. FRANÇOIS DE CREUX, installé en remplacement du précédent (Registre capitulaire).

1484, 20 mai. YVE PRIM AGET, démissionnaires (Id.).

1487, 30 février. RENAN DU PONT DE COETMEUR, il prit possession par Jean Forestier, son procureur (Id.).

14....... THOMAS LE ROY, nommé évêque de Dol en 1522 (Bulletin de la société archéologique de Nantes, IV, 18).

1555. PIERRE DE COETNEVENOY.

1565. FRANÇOIS DE LA TOUR, écuyer, seigneur de Penanstang. Cet archidiacre ayant été troublé dans la jouissance de ses droits et privilèges, se plaignit au roi. Par lettres données à Rennes le 15 septembre 1565 et adressées aux sénéchaux de Morlaix et de Léon, Charles IX reconnut les droits de Fr. de Penanstang, en rappelant le Raoulin dont un extrait est joint aux lettres royaux (Archives des Côtes d'Armor). Evêque de Tréguier en 1583.

15........ JEAN FLEURIOT.

1584, 4 avril. GUILLAUME DU HALLEGOET (Registre capitulaire).

15.... NICOLAS DE LA BOISSIERE.

1648, 7 septembre. GUILLAUME LE CHAIX, en présence de Pierre Favoys, sieur du Pouillat, scholastique, déclare qu’il n’a pas encore fait réformer le brevet royal qui l'a nommé, et au sujet duquel le chapitre avait protesté dès le 8 août 1646 : il reconnaît qu’il n’a ni droit de séance ni voix délibérative, dans les assemblées capitulaires (Archives des Côtes-d'Armor).

1770, 30 juin. L’abbé DE PERRIEN atteste que les gros fruits de son archidiaconé de Plougastel, dans la paroisse de Plouigneau, ont été affermés 2,000 livres au recteur (Archives des Côtes-d'Armor). 

Note : J'ai sous les yeux un acte de 1579 contenant les remontrances faites à « Monsieur l'official de Ploegastel » par les héritiers de Maurice de Kerret, seigneur du Rumen, pour dénoncer des malfaiteurs qui avaient brisé leurs blasons dans la chapelle Saint-Sébastien de Saint-Mathieu de Morlaix ; dans les actes du conseil de ville tenu à Morlaix pendant la Ligue, il est toujours question de « l'archidiacre de Ploegastel » ; en 1593, les ecclésiastiques de Tréguier en l'archidiaconé de Plouegastel, nommaient un député aux Etats ligueurs convoqués par le duc de Mercœur. J'insiste sur ce détail parce que, à la page CXLI, le savant éditeur tient à établir que Poucastel doit être substitué à Plougastel.

Anatole de Barthélemy

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