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A LA DECOUVERTE DE LARCHITECTURE BEAUMANOIR |
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Au 15e et 16e siècles, de nombreuses églises et chapelles sont construites dans le Trégor. Parmi elles des édifices se distinguent par la forme de leur clocher et de leur abside : ils sont attribués à latelier Beaumanoir. |
Les Beaumanoir étaient une famille de constructeurs originaire de Plougonven. Le plus ancien, Jean, est cité comme verrier à Saint-Melaine de Morlaix vers 1465 ; vingt ans plus tard, trois membres de cette famille travaillent de nouveau sur cette église : Beaumanoir le Vieil, Etienne qui se fait remarquer aussi par la maîtrise duvre de St-Jacut en Plestin-les-Grèves, et Philippe.
Philippe Beaumanoir est dabord cité comme compagnon qualifié en 1448 à Saint-Melaine de Morlaix, puis comme Maître ouvrier en pierre en 1499 à St Nicolas de Plufur, ensuite comme Maître et principal entrepreneur de 1507 à 1523 à Plougonven. La liste des bâtiments quon lui attribue est impressionnante : les églises de Guimiliau, Guerlesquin, Plougonven, Ploumilliau, Ploulech, Trédrez, Lohuec, les chapelles St Nicolas de Plufur, St Gildas en Carnoët, St Nicodème de Lanleïa, des édifices disparus comme la chapelle de la Trinité en Plounérin dont les pierres ont servi à construire une villa étonnante à Plestin-les-Grèves.
Philippe Beaumanoir a su jouer avec les éléments architecturaux (pignons, contreforts, flèches, tourelles descalier) et avec la matière (sculpture de granit) pour créer une architecture qui lui est propre. Elle se distingue par deux innovations : le clocher-mur et labside à noues multiples.
Le clocher-mur de Philippe Beaumanoir est un clocher intermédiaire entre les clochers-mur très simples du 15e siècle qui ne sont que des pignons renforcés et coiffés damortissements, et les clochers-tours qui marquent la puissance des paroisses qui les possèdent. Appuyant son clocher sur un pignon épais, Philippe Beaumanoir fait grimper quatre contreforts du dessus de la pointe au pignon, il transforme lamortissement du haut du gâble en table de pierre sur laquelle il pose le beffroi et la flèche, il utilise également un autre élément du clocher-tour : il accole à lun des contreforts une tourelle descalier.
Le chevet que construit Philippe Beaumanoir est aussi une réponse nouvelle au traitement des absides au maître-autel où étaient recherchées la forme en cul-de-four (demi-coupole) qui symbolise le Ciel, la lumière, symbole de la présence divine quil obtient en multipliant les baies, et la grandeur obtenue par leffet architectural des trois pignons juxtaposés.
- EGLISE SAINT-MILIAU DE PLOUMILLIAU
Léglise de Ploumilliau a été construite au début du 16e siècle par latelier de Philippe Beaumanoir. Incendiée pendant les guerres de la Ligue, elle ne garde de la construction primitive que le clocher et les trois premières travées. Elle fut rebâtie de 1602 à 1608 dans le même style ogival flamboyant mais son chevet à trois pans fut remplacé par un chevet plat.
La nef principale à sept travées est flanquée de deux collatéraux. Un faux transept abrite deux chapelles au nord et au sud. Des secrétaireries surmontent chacun des porches au sud et à louest. A noter, au porche méridional, un bénitier accessible à la fois du porche et de lintérieur de léglise.
Le clocher sélève dans le pur style de Philippe Beaumanoir. Une tourelle descalier circulaire donne accès à la plate-forme sur laquelle repose la flèche.
Au sud, accolée au chur, se trouve la sacristie avec ses portes, fenêtres et cheminée. Là siégeaient jadis les Généraux de paroisse après la grandmesse pour régler les affaires de la paroisse.
- EGLISE DE SAINT-MICHEL-EN-GREVE
Au bord de la Lieue de Grève, au milieu dun petit cimetière marin, sélève léglise dédiée à Saint Michel. Rebâtie au 16e et 17e siècles elle conserve les piliers romans dun édifice plus ancien. Le clocher-mur, de 1614, orienté idéalement face à la mer, interprète dans le style de la Renaissance bretonne les caractéristiques inventées un siècle plus tôt par Philippe Beaumanoir : tour et flèche flanquée de la tourelle descalier. Lintérieur de léglise sorne dun beau mobilier baroque.
- EGLISE NOTRE-DAME DE TREDREZ
Une inscription sur le premier pilier de la nef donne la date de la construction de léglise de Trèdrez par Philippe Beaumanoir : " en bloaz mil pemp cant an ti man a renovelat ", ce qui signifie en français : " en mil cinq cent cette maison fut renouvelée ". En forme de croix latine, léglise offre les deux caractéristiques du style de Beaumanoir.
A louest sélève un clocher-mur à deux grandes baies surmontées dune autre plus petite et dun clocheton octogonal élancé. Aux angles de la balustrade flamboyante qui couronne la tour, sappuient des arcs-boutants agrémentés de pinacles. La tourelle descalier circulaire flanque la tour au sud. Sur la façade méridionale souvre le porche qui abrite les statues des Apôtres et du Sauveur. La clef de voûte du porche est frappée aux armes des seigneurs de Coatrédrez.
A gauche du porche a été élevée en 1858 la chapelle des fonts-baptismaux, et à droite le bas-côté sud en 1865. Le chevet à noues multiples, caractéristiques, est richement décoré de gargouilles, de moulures, de crochets.
Léglise de Trèdrez contient un riche mobilier dont les éléments les plus remarquables sont un Arbre de Jessé (XVIème), un Baptistère (XVIème), Christ (XIVème), bannière (XVIIème), sablières et blochets sculptés, etc Lossuaire (XVIème), le mur et plusieurs croix complètent lenclos paroissial de Trédrez.
Trédrez eut pour recteur Saint Yves de 1284 à 1292. A lentrée de lenclos paroissial, une pierre est scellée, qui fut selon la tradition, loreiller du saint patron des avocats.
(Charte
intercommunale du Trégor Rural)
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