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Bretagne : Curiosités de Saint-Michel-en-Grève

. Femme au poignard (XVIIème siècle)

En se promenant près de l’église de Saint-Michel-en-Grève, on peut voir un bas-relief, sculpté sur la porte extérieure de l’église, qui est inspiré par une chanson populaire, le gwerz « le marquis de Coatredrez », telle que la rapporte François Luzel, dans un de ses recueils du XIXème siècle. Elle raconte l’histoire du marquis Pierre de Coatrédrez, violent seigneur local et surnommé « Pierre le Cruel », qui enleva une jeune femme de Ploulech alors qu’elle se rendait au pèlerinage du Yaudet. La jeune fille préféra se donner la mort en plongeant un poignard dans son sein. Elle fut vengée par son frère de lait, Louis du Parc, seigneur de Kernenan (Kerninon). Le marquis Pierre II de Coatrédrez mourut le 16 mars 1623.

. Lucarne de Touribell (1620)

Le calice sculpté sur le fronton de la fenêtre révèle que ce manoir a été la demeure d’un prêtre. D’ailleurs, toutes les maisons de cette rue de la voie romaine ont été construites entre 1600 et 1700. Les édifices numérotés 3 et 5 correspondent à l’ancien auditoire de la juridiction de Saint-Michel-en-Grève.

. Eglise et Cimetière

L'église de Saint-Michel-en-Grève, dédiée à l'archange Saint-Michel fut rebâtie aux XVIe et XVIIe siècles. Cette construction du plus pur style renaissance bretonne présente le caractéristique clocher-mur avec tourelle inventé par Philippe Beaumanoir (Note 1).

D'un charme fou, elle domine un des rares cimetières marins d'Europe.

Comme pour beaucoup d'églises bretonnes, l'entrée se fait par un porche exposé au sud en protection des vents du nord.

En août 1863, dans ses "Notes de voyages", l'écrivain François-Marie Luzel indique : "L'église n'a rien de remarquable ; je n'y ai trouvé de curieux qu'un bas relief assez bizarre , sur un panneau d'une de ses portes, représentant Orson, personnage sauvage, tout couvert de poils comme un ours, et emprunté au roman carolingien connu sous le titre de Orson et Valentin (Note 2). Ce roman dut être très populaire en Bretagne aux XVIème et XVIIème siècles ; j'en vois souvent les deux héros sculptés, soit dans la pierre, soit dans le bois, sur les manoirs et les vieux meubles qui datent de ces époques".

Note 1: Philippe Beaumanoir : Originaire de Plougonven, en Trégor, Philippe Beaumanoir, maître-picoteur en pierre, est à juste titre le plus connu d’une lignée de bâtisseurs d’églises et de chapelles. Après avoir appris son métier en travaillant notamment à l’église Saint-Melaine de Morlaix vers 1480-1490, il entreprend en 1499 la construction du prototype d’un modèle d’architecture religieuse promis à un grand succès à travers toute la Bretagne.

Note 2 : ce bas relief représentant Orson a aujourd'hui malheureusement disparu.

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