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LES ORIGINES PAROISSIALES DE BLÉRUAIS

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Bléruais n'était avant la Révolution qu'une trêve de la paroisse d'Iffendic.

Le manoir de Bléruais, en Iffendic, appartenait au XVème siècle à la famille Guischart de Bléruais. En 1654, Claude de France, sgr dudit lieu, et des Vergers, acheta la seigneurie de Bléruais et vint y habiter. Une quinzaine d'années plus tard, voyant que la chapelle de son manoir était pleine de peuple, les dimanches et fêtes, à cause de l'éloignement de l'église paroissiale d'Iffendic, il se fit l'interprète des habitants de ce quartier près de Mgr du Guémadeuc, alors évêque de Saint-Malo et prieur commendataire d'Iffendic, et offrit même de construire à ses frais une église et de fournir un presbytère si ce prélat voulait bien ériger Bléruais en église tréviale ou subcursale. Sébastien du Guémadeuc écouta favorablement cette demande et envoya son official Jean Gaultier, diriger à Iffendic une enquête à ce sujet ; celui-ci s'en acquitta au mois d'août 1672 et fit à l'évêque un rapport favorable. Seul Julien Bilbouc, recteur d'Iffendic, et François d'Andigné sgr de la Châsse firent opposition au projet, mais Mgr du Guémadeuc n'en tint point compte. Le 11 octobre 1673, ce prélat, considérant les besoins des habitants de Bléruais éloignés de deux lieues de l'église d'Iffendic, et, ayant égard à la bonne volonté du seigneur de Bléruais érigea « l'église et chapelle de Bléruais dépendant de la terre et seigneurie de Bléruais en trêve et église subcursale, » voulant et ordonnant « que les habitants des villages circonvoisins de ladite chapelle de Bléruais qui avaient accoustumé de recevoir le Saint Sacrement et entendre le service divin dans l'église parochiale d'Iffendicq, aillent désormais en ladite église subcursale de Bléruais, indépendamment de la direction et subjection du recteur ou curé d'Iffendicq ; qu'ils aient en leur chapelle des fonts baptismaux tout ainsi qu'une paroisse, et que tous les sacrements de l'Eglise y soient administrés par des prêtres approuvés de l'Ordinaire et principalement par leur propre subcuré ou vicaire ; que la procession y soit faite à la Grand'Messe ; que les Vespres y soient célébrées aux jours de dimanches et festes ; qu'ils puissent inhumer dans le cimetière ou dans les enfeux de ladite chapelle les corps des défunts habitants ; enfin qu'on puisse généralement y faire toutes les fonctions curiales ainsi que dans les autres paroisses, sans toutefois nuire ni préjudicier aux droits du recteur d'Iffendicq ni de l'église paroissiale et maîtresse ».

Bien plus, pour reconnaître cette supériorité de l'église St-Pierre d'Iffendic, l'évêque ordonna que : « les prêtres et ecclésiastiques desservant ladite chapelle succursale de Bléruais seraient tenus et obligés d'aller tous les ans, deux fois, à Iffendic, avec leur procession et avec les habitants dudit canton de Bléruais, le Jeudi Absolu (c'est-à-dire le Jeudi-Saint) pour y entendre le service, et le jour de la feste Saint-Pierre, patron de ladite église d'Iffendicq » (Archives dép. d'Ille-et-Vilaine, fonds St-Malo).

Cette ordonnance épiscopale fut promulguée quelques jours après par l'official de Saint-Malo de Beignon.

Quant à l'église succursale, Claude de France promit d'en bâtir une incessamment et mit, en attendant, la chapelle domestique de son manoir à la disposition du public. Le sgr de Bléruais s'occupa du reste, sans retard, de cette œuvre, et au bout de deux ans la nouvelle église de Saint-Armel de Bléruais fut achevée. Il la garnit d'ornements et de toutes choses nécessaires au culte divin et s'engagea à l'entretenir toujours en bon état ; de plus il affranchit et mit en fief amorty l'emplacement de cette église et de son presbytère.

Le 13 janvier 1676 Mgr du Guémadeuc autorisa Nicolas Aubert, curé de Bléruais, à bénir l'église et le cimetière dudit lieu, en attendant qu'il pût aller lui-même consacrer ce nouveau temple.

Claude de France termina son œuvre en faisant construire le presbytère de Bléruais ; il le bâtit en 1677, il y joignit un jardin et assura 75 liv. de rente au curé.

En conséquence de tous ces bienfaits , le Sgr de Bléruais fut déclaré officiellement « seigneur patron et fondateur de l'église et du presbytère de Bléruais, et présentateur du curé desservant la trêve ». Ce dernier reçut de l'évêque son institution canonique, en qualité de « subcuré perpétuel, en titre de bénéfice, indépendant du recteur d'Iffendic ».

Toutefois « par arrêt du 8 août 1736, il fut jugé que cette indépendance du subcuré de Bléruais ne lui attribuait pas le droit de prendre la qualité de recteur, ni de percevoir dans l'étendue de sa succursale les dîmes novales qui appartiennent toujours au recteur de la paroisse » (Potier de la Germondaye : Du gouvernement des paroisses, 33).

Au milieu du XVIIIème siècle, nous apprenons par le Pouillé ms.de Saint-Malo (1739-1767) que le « curé inamovible de Bléruais » avait alors 200 liv. de revenu net ; que sa fabrique ne possédait, il est vrai, que 20 liv. de rente, mais que le Seigneur de Bléruais, alors le comte de Landal continuait d'entretenir l'église.

Cet état de choses dura jusqu'au moment de la Révolution ; à cette triste époque la fondation des sgrs de Bléruais fut anéantie.

En 1826 seulement une ordonnance royale, datée du 16 avril, érigea de nouveau Bléruais en succursale. Le premier recteur, nommé en 1828, fut M. Auguste Martin, mort depuis missionnaire et évêque de Natchitoches.

(abbé Guillotin de Corson).

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