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BREST ET LE FINISTÈRE sous LA TERREUR

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Épuration de la Société populaire de Brest et réorganisation des Autorités constituées. — Police, Fonds secrets et Agents intimes, — Nouvelle de la mort de la Reine. — Marine et Déserteurs. — Création du Cabinet d'Histoire Naturelle de Brest.

Il faut être juste même envers ses adversaires, et l'on ne saurait nier, à part les excès et le principe du nouveau régime qui allait tenter la fondation du Gouvernement révolutionnaire, suspensif de tous les pouvoirs légalement constitués, que la situation ne fût au moins très délicate et très difficile ; car trente administrateurs du Finistère, hommes influents et des plus justement considérés, s'étaient ouvertement prononcés contre les mesures draconiennes et sanguinaires des zélateurs de la Montagne. De nombreux Députés, illégalement décrétés d'accusation par leurs collègues, avaient un instant trouvé un refuge dans le Finistère, et partout, comme le disaient les Représentants arrivés en mission à Brest, les campagnes peu sympathiques à tant d'excès, regrettaient leurs prêtres et l'ancien culte, craignaient justement pour leur travail et leur propre fortune si fatalement atteints par la Loi du maximum. A Brest et sur la flotte rien ne paraissait plus rassurant, quand l'arrivée inopinée, vers le 15 Octobre, de deux vaisseaux, le Patriote et l'Entreprenant, qu'on savait avoir fait partie de la flotte de Toulon tombée au pouvoir des Anglais, causa dans la population et sur l'esprit des Représentants un étonnement dont il n'était pas facile de se rendre compte. Désarmés de leurs canons, ces deux vaisseaux portaient, outre leurs équipages, un grand nombre de passagers et de marins précédemment attachés au port de Toulon et aux vaisseaux armés dans cet arsenal. Les clubs, les Représentants eux-mêmes, comme l'indique leur correspondance, crurent à une nouvelle trahison, à un coup monté par les Anglais, à des intelligences avec les équipages de la flotte, et à une nouvelle entreprise sur Brest et son arsenal…. Mais rien de cela n'était, et tout s'expliqua quand on sut que ces deux vaisseaux avaient été désemparés de leurs canons par les Anglais eux-mêmes, et ainsi convertis en gabares de transport pour conduire dans un port de France les équipages Toulonnais qui, suivant les clauses de la reddition de cette place, devaient être transportés dans leurs foyers. C'était tout simplement parce que l'amiral anglais n'avait pas trouvé de navires marchands à noliser pour ce transport.

La preuve de ces faits fut promptement acquise aux Représentants eux-mêmes…. Mais leur action ne pouvait s'arrêter là. Dès l'arrivée de ces deux vaisseaux dans la rade, ils commencèrent par séparer les équipages de leurs officiers, mirent ceux-ci en arrestation à terre, firent apposer les scellés sur les effets de tout le monde, saisirent les papiers qu'ils trouvèrent, et, munis de ces éléments d'accusation, ils écrivirent à Rochefort et à Lorient pour qu'on usât des mêmes précautions et des mêmes rigueurs à l'égard de tous les bâtiments qui, par suite du désastre de Toulon, avaient eu le malheur d'être en communication avec l'ennemi. — Parmi les officiers ainsi saisis et aussitôt détenus, se trouvèrent le lieutenant De Rougemont et les deux jeunes enseignes du vaisseau la Ferme, nommés Keréon et Montécler, etc.... — Quelques pièces qui se rencontrèrent dans les papiers saisis déterminèrent aussi les Représentants à transmettre l'ordre immédiat aux districts de Morlaix et de Lesneven de mettre sans délai le séquestre sur toutes les propriétés mobilières et immobilières de l'amiral Trogoff, qui s'était trouvé avoir un commandement à Toulon au moment de la reddition de cette place.

Tout cela cependant n'était que de la compression, un commencement de terreur et, jusqu'à un certain point, la désorganisation des équipages de la flotte qu'on ne laissait pas que de blesser très vivement dans leurs affections et leur sincère estime pour des officiers dont l'expérience et les services leur étaient connus. Pour couper court à ce fâcheux état de choses, les Représentants, après s'être enquis du caractère, de la capacité et encore beaucoup plus des principes des officiers subalternes de la flotte, se décidèrent à une organisation qui donna le commandement supérieur à l'amiral Villaret-Joyeuse avec quatre contre-amiraux sous ses ordres : — Martin, — Bouvet, — Cornic — et Vanstabel. — Pour les vaisseaux, tous les anciens commandants furent à peu près démontés, et les lieutenants Lucadou, — Le Franc, - Monnier, — Larréguy, cadet, — Bazire, — Lhermite, — Morel, — Le Ray, — Baudvachères, — Le Mancq, — Coudé, - L'Héritier, — Vignot, — Pilet et Huguet, du commerce, comme enseignes non-entretenus, furent élevés au grade de capitaines de vaisseau avec des commandements immédiats.

Cependant les Représentants, ainsi qu'ils l'avaient écrit au Comité de Salut public, étaient fort embarrassés et ne savaient comment faire face à tant de difficultés. Après avoir épuré le corps des officiers, ils épurèrent aussi l'administration civile de la marine, en commençant par la mise en arrestation de l'ordonnateur-général Redon, et ils s'occupèrent en même temps de la régénération de la Société populaire ; car, ainsi que le porte leur dépêche du 4 Brumaire, où nous puisons ces détails, tout était gangrené à Brest et tout avait besoin du scalpel du patriotisme.

Un nouveau noyau se forma donc dans le sein de la Société populaire et il fut chargé de la régénération projetée. — Un mémoire présenté plus tard aux Représentants Brue , Faure et Tréhouart , qui vinrent après le 9 Thermidor calmer une partie des déchirements dont Brest avait été si tristement affligé, porte que le petit nombre de ces adeptes élus de Bréard et de Jean Bon Saint-André furent : Boniface, capitaine au 1er régiment de marine ; — Le Nôtre, adjudant-major au même régiment ; — Le Clerc, ci-devant officier dans l'infanterie de marine, nommé (de création expresse) capitaine d'artillerie au port de Lorient ; — Colin, sous-comité du bagne ; — Roxlo (prussien), adjudantsous-officier ; - et Philippe, sergent au 2ème régiment de Marine [Note : Une lettre du 6 Brumaire adressée aux Représentants eux-mêmes par un certain Damour, s'intitulant médecin des Antilles et ex-membre du Comité révolutionnaire de la section du Panthéon de Paris, s'exprimait ainsi à l'occasion de cette régénération : « Citoyens Représentants, nous vous bénissons de l'arrêt de mort que vous avez prononcé contre les Feuillants de cette ville. Une société vraiment républicaine va dont enfin pouvoir être la boussole des Sans-Culottes. Il est urgent d'agir. Ainsi, en exécution de votre arrêté d'hier, voici les noms de douze montagnards intrépides qui pourraient former le noyau révolutionnaire que vous désirez : — Gauthier, officier ; — Le Clerc, officier ; — Boniface, officier ; — Béranger, commis ; — Julien Jullien, commis ; —  Philippe, sergent ; — Palis, chirurgien ; — Taupin, lieutenant de port ; — Pradier ; — Decombe ; — Villars — et Roxlo, adjudant.

Une observation sage et constante des maximes que dicte la raison, que commande l'égalité, un choix scrupuleux des sociétaires, une surveillance active : voilà en quatre mots l'évangile que suivront ces apôtres zélés de la démocratie. Ils subjugueront les plus opiniâtres par la force de leurs principes et la vigueur de leur résolutions. Guerre au fanatisme et à l'aristocratie ; — mort aux fédéralistes, aux muscadins, aux intrigants.

Citoyens Représentants, comme vous êtes des rochers de la Montagne sainte dont les explosions font trembler les tyrans et pâlir les conspirateurs, vous nous aiderez à bâtir l'édifice jacobin que nous avons dessein d'entreprendre et vous en formerez la pierre angulaire.
Au nom d'un grand nombre de Sans-Culottes.
Signé : DAMOUR ».

C'est sous le contrôle et la désignation de ces hommes, d'ailleurs étrangers à Brest, et qui, tous, reçurent un avancement marqué pour prix de leurs complaisances, que les deux administrations du district et de la commune de Brest furent reconstituées, ainsi que le porte très expressément l'arrêté des Représentants Bréard et Jean-Bon Saint-André, qui brisèrent du même coup les deux administrations existantes, et nommèrent pour la Commune : Jérôme Berthomme, maire ; — Julien Jullien, sous-chef de la marine, procureur ; —  Lansquenet, horloger, substitut de la commune.

Et pour officiers municipaux : Beurier, neveu, fondeur ; — Brûlé, aîné, maître de forges ; — Paufer, horloger ; — Larue, serrurier ; — Rostant, comédien ; — Des Clefs, ferblantier ; — Bouchard, marchand de vin ; — Durand, commandant de bataillon ; — Quartier, commandant de bataillon ; — J. J. Le Guen, fils aîné, marchand ; — Quemeneur, serrurier ; — Montenot, négociant ; — Duparc, vitrier ; — Le Grand, entrepreneur.

Quant aux notables, au nombre de trente, on les trouva parmi les ouvriers du port, les sous-comites du bagne, les perruquiers, les cafetiers et les comédiens ou artistes dramatiques, comme on commençait déjà à les appeler.

Pour le district, ce furent : — Vatrin, aîné ; - Lorans, négociant ; — Bermond, pharmacien ; — Descombes, commis de l'Hôpital, et Salaun, de Lannilis.

Les deux arrêtés relatifs à ces nominations ne portaient d'autres considérants que le désir vivement exprimé de ce renouvellement et la nécessité d'y satisfaire. — Les articles 2 et 3 disaient que ces nominations étaient définitives, en attendant que les circonstances permissent de recourir à des élections dans les formes prescrites par la Loi ; et, enfin, une lettre au Comité de Salut public, en date du 5 Frimaire, an II, ajoutait que ce renouvellement des autorités de Brest s'était fait sur des listes fournies par la Société populaire régénérée.

Toutefois, ces nominations et ces régénérations avec un noyau d'agents dévoués pris dans les rangs de l'armée ne suffisant pas, les Représentants ne cessaient d'exposer que des sommes importantes et promptement mises à leur disposition pourraient seules les placer à la hauteur des circonstances…

Une lettre du 25 Brumaire porte qu'ils reçurent, à cette époque, six millions de francs ; une autre, toute spéciale et traitant de la police, ajoute que la trésorerie nationale venait de leur faire compter les 300,000 francs que le Comité de Salut public leur avait attribués par son arrêté du 18 Septembre « et qu'ils allaient faire de cette somme l'usage qui avait été convenu avec le Comité. Qu'ils ont, du reste, déjà disposé de quelques sommes sur les fonds qui leur avaient été remis à leur départ de Paris, et qu'ils y trouvent le double avantage de secourir de bons patriotes indigents et de savoir par eux tout ce qui se passe, même dans l'intérieur des familles, connaissances bien précieuses dans la position où nous nous trouvons ».

A qui et comment furent distribués ces fonds ? C'est ce que nous ne savons ; mais nous avons lieu de croire que tous les Comités locaux, à la hauteur des circonstances, en eurent leur part et furent chargés d'en faire un emploi conforme aux sages prévisions consignées dans la lettre des Représentants. Le registre du Comité révolutionnaire de Landerneau fait mention d'une somme de 3,000 francs ainsi reçue du représentant Bréard, et de laquelle un certain nombre d'impatients demandaient déjà un compte exact au 1er Nivôse an II.

Bien qu'ainsi armés, ainsi pourvus de tous les moyens d'espionnage, de compression et de terreur dont ils allaient bientôt user sans réserve, ils voulurent frapper les yeux de la multitude par une démonstration publique. La nouvelle du jugement et de la mort de la reine Marie-Antoinette, servit de prétexte à la célébration d'une fête civique dans le goût révolutionnaire.

Un arrêté de Bréard et de Jean-Bon Saint-André venait, d'ailleurs, de rappeler aux habitants de Brest :

« Que les Français en prenant la cocarde nationale avaient juré de ne la quitter qu'après que les tyrans auraient été exterminés ;

Que, néanmoins, les fauteurs secrets de l'ancien despotisme s'efforçaient d'affaiblir chaque jour le respect dû aux couleurs nationales, et que, dans ce but, ils changeaient, dénaturaient, modifiaient la cocarde nationale, afin de la faire regarder comme une distinction indifférente ;

Qu'ils allaient même jusqu'à faire d'une apparence de cocarde nationale défigurée par eux, un signe de reconnaissance ;

Qu'un tel abus ne pouvait être toléré, et que désormais tout citoyen de l'un et de l'autre sexe devrait être décoré de cocardes en laine aux trois couleurs nationales, toute autre de soie ou de rubans, dont les couleurs s'effacent bientôt, restant prohibée et interdite ».

Un autre arrêté venait de porter que « le vaisseau la Côte-d'Or, sur lequel l'amiral Villaret devait arborer son pavillon, s'appellerait désormais la Montagne, et qu'un modèle de ce vaisseau serait offert à la Convention au nom des habile tants de Brest » [Note : C'est à ce même moment que les villes de Pont-Labbé et de Pont-Croix prirent le nom de Pont-Marat ; que Quimper s'appela Montagne-Odet, et que Lesneven, la ville si souvent suspectée des Maratistes, trouva le moyen de se recommander en changeant le nom de la rue de Jérusalem en celui de rue Marat].

C'est dans ces circonstances et quand le club et les autorités déjà régénérés commençaient à se mettre en mouvement, que les Représentants firent parvenir inopinément à la Société populaire l'avis, trop tardif, suivant eux, de l'exécution de cette femme qui avait causé tous les maux de la France.

« Emportés par un mouvement spontané, » dit la dépêche où nous trouvons ces détails , « tous les membres du club se levèrent en criant : Vive la Montagne ! et se dirigèrent vers la Salle de spectacle pour y porter l'heureuse nouvelle, qui fut accueillie par les acclamations les plus unanimes et la résolution subite de se rendre au pied de l'arbre de la liberté, où les cris de : Vive la République ne cessèrent de se faire entendre toute la soirée malgré la saison avancée où l'on se trouvait.

Une illumination promptement improvisée fut l'heureux accompagnement de cette belle soirée, disent toujours les Représentants, et comme rien ne pouvait satisfaire ou contenir la joie populaire, il arriva que les officiers municipaux organisèrent pour le lendemain un bal public auquel fut conviée toute la ville de Brest, en même temps que les vaisseaux de la flotte reçurent l'ordre de saluer de 23 coups de canon la mort de celle que l'on présentait ainsi comme l'ennemie jurée de la France !!! ». [Note : Aujourd'hui encore, nos lecteurs ne seront pas fâchés de savoir comment ce même événementfut considéré à l'étranger, et comment la République des Etats-Unis en particulier le jugea elle-même. — Pour cela nous n'avons qu'à produire la lettre suivante que l'un des Représentants en mission à Brest adressait, à quelques jours de là, au Comité de Salut public : « Ce que j'ai recueilli du capitaine d'Oge, s'accorde assez avec ce que j'entends tous les jours. Les Français républicains qui arrivent de l'Amérique, sont unanimement d'accord que le peuple américain, surtout celui des campagnes, est très attaché à la révolution française ; mais ce qu'il ne m'a pas dit, et qui est cependant constant, c'est que le gouvernement, ne partage pas les mêmes sentiments. Les émigrés trouvent auprès de lui une protection marquée. Malouet et une foule d'autres scélérats semblables à lui, tous les contre-révolutionnaires venus des îles ont trouvé un asile sûr en Amérique, et le royaliste Teslon et le traître Noailles sont reçus tous les jours chez Washington. Sans la vigueur des Sans-Culottes français qui se sont trouvés à New-York, le sol de l'Amérique était souillé par un catafalque élevé au tyran Capet ; son oraison funèbre, l'apologie de ses crimes, l'éloge stupide du royalisme ont été imprimés et rendus publics. Je vous envoie un exemplaire de cette infâme lâcheté ; vous frémirez comme moi en la lisant. Mais ce qui m'a été encore assuré, c'est que Washington a dans sa chambre les portraits de Capet et d'Antoinette ; qu'il en a porté le deuil, etc., etc…. »].

Ainsi s'animaient la ville et la flotte de Brest. Tous les rapports des Représentants au Comité de Salut public l'annonçaient, et l'on ne dut plus douter que la République allait bientôt avec sa marine punir la perfide Albion et la faire se repentir de tous ses méfaits.

Pour plus de sûreté cependant, les Représentants publièrent, sur l'organisation de la flotte, un Code complet de discipline militaire, où la peine de mort et celle de la cale n'étaient pas épargnées. Mais nous avons tout lieu de croire que l'effet en fut médiocrement heureux, car, le 20 Brumaire, s'adressant, par un arrêté spécial, aux marins de la rade, ils leur disaient « qu'il ne suffisait pas pour l'honneur de notre marine d'avoir des vaisseaux imposants par leurs masses, des équipages courageux et disciplinés ; qu'il ne suffisait pas d'avoir repoussé de leur sein des hommes suspects ; mais qu'il fallait surtout extirper de tous les cœurs le germe des passions qui nuisaient au bien public ; — que de nombreuses pétitions étaient incessamment adressées aux Représentants pour demander de l'avancement.

On nous parle de passe-droits, d'ancienneté ; chacun nous vante ses talents et son expérience ; chacun veut commander. — Nous nous demandons où sont ceux qui veulent obéir.

Sous l'ancien régime, Beausset, naviguant sous les ordres de La Touche, se fit un jeu de lui désobéir pendant toute la croisière, et, à son retour, il obtint le brevet de chef d'escadre. — Les Beausset du nouveau régime, s'il pouvait s'en trouver, iraient aussi à Paris, mais ce serait pour y trouver un tribunal redoutable ».

Et comme si cet avis demi-bienveillant n'eut suffi, ils ajoutaient par un autre arrêté du 5 Ventôse, placardé sur tous les murs de la ville de Brest, que « nul matelot ni soldat ne pourrait sortir de la ville ni du port de Brest.

Qu'il serait établi sur les routes du Conquet et de Landerneau des patrouilles de gendarmerie pour arrêter tous les marins et soldats fugitifs ;

Que la municipalité de Brest ferait faire des visites domiciliaires, et que ceux qui seraient trouvés cachés ainsi que ceux qui les auraient retirés seraient saisis et conduits à la Maison d'arrêt, etc., etc. ».

Alliant à ces mesures d'âpre répression, ces sentiments de sensiblerie humanitaire qu'on retrouve dans tous les actes de cette époque, on les voit arrêter en même temps (13 et 27 Brumaire, an II) :

« Qu'il serait établi à bord de tous les vaisseaux portant plus de 20 canons, un instituteur chargé de l'instruction élémentaire des jeunes marins, en commençant par la lecture des Droits de l'Homme et de l'Acte constitutionnel avec commentaires ;

Que tout gabier, qui aurait pris sous sa direction deux novices et les aurait formés à la manœuvre, jouirait de la paie de quartier-maître à 51 ».

Puis, par un autre arrêté signé de Bréard : — « Qu'un Cabinet d'histoire naturelle, destiné à l'instruction publique, serait fondé au Jardin Botanique de la Marine, à l'aide de tous les objets provenant des maisons d'émigrés et du dépôt de coquilles et de minerais qui se trouvaient dans un magasin de la maison où se tenait l'administration du district ».

(Armand du Chatellier).

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