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LES GRANDS OFFICIERS DU DUCHÉ DE BRETAGNE |
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GRANDS MAITRES DE L'ARTILLERIE DE BRETAGNE.
La charge de maître ou de grand maître de l'artillerie de Bretagne ne date que du XVème siècle. En France, il y a eu des maîtres de l'artillerie depuis le XIVème siècle ; mais ce n'est qu'à partir du commencement du XVIIème que les maîtres de l'artillerie ont pris le titre de grand maître. Le grand maître de l'artillerie avait la surintendance sur tous les officiers de l'artillerie, faisait exécuter les travaux aux siéges des villes et places, avait, en en mot, sous sa juridiction tout ce qui concernait l'artillerie.
1431. ROLLAND DE SAINT-POU, chevalier, chambellan du duc, était maître de l'artillerie de Bretagne en 1431, d'après un compte d'Auffroy Guynot, trésorier. Il prit part la même année, avec dix hommes d'armes et quatorze archers, au siége de Pouencé (ou Pouancé). D'autres comptes du trésorier du duc nous apprennent qu'il fut en 1409 maître de la fauconnerie, et en 1421 un des cent hommes d'armes de la garde. Cette maison remonte à Raoul de Saint-Pou, mentionné au nombre des écuyers de la compagnie de Bertrand du Guesclin, dans une montre du 1er mai 1371 ; Olivier figure parmi les écuyers de la compagnie d'Olivier du Besso en 1378 ; Jacques fut créé chevalier de l'Hermine en 1455 ; Jean, sire de Saint-Pou, fut un des seigneurs bretons qui ratifièrent le traité de Senlis en 1475. Ce nom est aussi orthographié Saint-Poul et Saint-Pol. Alain de Saint-Pol est cité par Froissart au nombre des chevaliers bretons qui prirent part à la bataille de Cocherel en 1364, à celle de Montiel en Espagne en 1367, et à celle de Chisey en 1372 ; messire Jean de Saint-Pol fut, suivant d'Argentré, un des capitaines bretons qui, en 1376, assiégèrent Mortagne, défendu par les Anglais ; Robert de Saint-Pol était maître de la fauconnerie du duc en 1417 (Maison éteinte).
1456. JEAN UGUET est qualifié chevalier, conseiller, chambellan et grand maître de l'artillerie dans un règlement du duc Pierre II pour l'artillerie, rappelé dans les ordonnances de l'an 1471 du duc François II, pour les montres générales. Le duc Pierre II étant mort en 1459, c'est donc avant cette époque que Jean Uguet était grand maître de l'artillerie. Il existe en Bretagne plusieurs familles appelées Uguet ou Huguet ; celle-ci, qui a été maintenue en 1669, portait, d'après le Nobiliaire de Bretagne : d'azur à trois têtes de léopard arrachées et lampassées d'or.
1459. Messire JEAN L'ABBÉ, chevalier, autrefois maître de l'artillerie, est ainsi qualifié dans un compte de l'an 1461 d'Olivier Le Baud, trésorier des guerres. Cette date nous montre que Jean l'Abbé remplaça Jean Uguet dans la charge de maître de l'artillerie. Dans le même compte, Olivier de Quélen, qui était grand maître de l'artillerie depuis l'an 1460, n'est cependant qualifié que maître de l'artillerie, ce qui ferait croire que ces deux dénominations sont synonymes. Jean l'Abbé était, en 1454, chambellan du duc et chevalier de l'Hermine. Il existe en Bretagne plusieurs familles du nom de l'Abbé ; nous ignorons à laquelle appartenait le maître de l'artillerie.
1460. OLIVIER DE QUÉLEN, chevalier, chambellan du duc François II, fut institué par ce prince, par lettres données à Nantes le 7 janvier 1460, grand maître de son artillerie, ainsi que capitaine-général et gouverneur des francs-archers, arbalétriers et élus des évêchés de Bretagne. Il avait été créé en 1448, par le duc d'Orléans, chevalier du Porc-Épic ou du Camail, et en 1454, par le duc de Bretagne, chevalier de l'Hermine. Il fut aussi conseiller et ministre d'État des ducs Pierre II, Arthur III et François II, ambassadeur en Navarre, gouverneur de Ploërmel, de Dol et de Saint-Malo, et commissaire pour tenir les montres de Bretagne. Il rendit d'importants services au roi Charles VII contre les Anglais, se trouva en 1436 et années suivantes aux siéges de Creil, Beauvais, Châteaudun, Bray-sur-Seine, Bois-Malherbe, et fut au nombre des seigneurs que le roi Charles VII donna au dauphin, qui régna sous le nom de Louis XI.
Il existe en Bretagne deux maisons de Quélen, qui portent des armes différentes, mais qui ont peut-être la même origine. Les armes de celle à qui appartient Olivier de Quélen sont d'argent à trois feuilles de houx de sinople. Elle descend d'Eudes, témoin à une transaction du vicomte de Rohan en 1282. Les ducs de la Vauguyon, princes de Carency, pairs de France, appartiennent à cette maison. L'autre maison de Quélen porte burelé d'argent et de gueules de dix pièces. Elle a produit Éon, François, Cristophe et Jean, qui se croisèrent en 1248 ; les trois derniers furent tués à la bataille de la Massoure. Éon, marié à Catherine de Quintin, se croisa une seconde fois avec ses quatre fils, Conan, Marc, Tristan et Yvon, dont les trois derniers moururent à Tunis en 1270 ; François fut tué à la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier en 1488. Ces deux familles ont été admises au siècle dernier aux honneurs de la cour (Dom Morice, D. Gallois, Moréri. Noblesse de France aux croisades, par Roger).
1470. PÉAN ou PAYEN-GAUDIN, sr. DE MARTIGNÉ, fut grand maître de l'artillerie de Bretagne, comme nous l'apprend l'extrait des informations faites en 1470 sur la retraite du vicomte de Rohan en France. On y voit que Péan Gaudin, sr. de Martigné, grand maître de l'artillerie de Bretagne, y est accusé d'avoir été trouver le roi à Amboise et d'avoir accepté la charge de grand maître de l'artillerie de France. Tous les offices qu'il possédait lui furent en conséquence enlevés, entre autres, celui de capitaine de Jugon, qui fut donné, par lettres du 4 juin 1470, à Charles du Parc. Péan Gaudin est mentionné dans divers comptes de l'an 1454, au nombre des chambellans et écuyers du duc. Il assista comme témoin, en 1458, à l'hommage que le duc Arthur III rendit au roi de France, et fut nommé en 1460 garde de l'artillerie, dont Olivier de Quélen était alors grand maître (Voir le chapitre " Grands maîtres de l'artillerie de France").
1480. JEAN MAUHUGEON, écuyer, conseiller et chambellan du duc, et grand maître de son artillerie, est ainsi qualifié dans des lettres de ce prince données à Nantes le 7 juin... (l'année n'est pas indiquée), et que Dom Morice, dans le tome III de ses Preuves, a placées à la date de 1487. Mais ces lettres sont antérieures à cette époque, et peut-être de 1477 ; car nous voyons dans un extrait du compte d'Yvon Millon, trésorier, comprenant les années 1481 et 1482, que Bertrand du Parc, nommé maître de l'artillerie après la mort de Jean Mauhugeon, exerçait en 1482 cette charge. En 1475, Jean Mauhugeon était maître de l'artillerie, capitaine de Vannes et capitaine-général des francs-archers des évêchés de Rennes, Saint-Malo et Dol. Pierre, son frère, fut aussi capitaine des francs-archers de l'évêché de Rennes. On trouve antérieurement : Jean, archer dans une montre de 1356 ; autre Jean , en 1419 au nombre des gens de la retenue de Bertrand de Dinan, maréchal de Bretagne ; Geoffroi, chevalier de l'Hermine en 1454 (Famille éteinte).
1481. BERTRAND DU PARC fut nommé maître de l'artillerie en 1481, après la mort de Jean Mauhugeon, ainsi que nous l'avons dit à l'article précédent. Le duc l'appelle son bien amé et féal chambellan, son capitaine de Fougères et maître de son artillerie, dans une commission du 17 mai 1482, dans laquelle il lui donne l'ordre de visiter quelques places fortes du duché. Il fut un des commissaires désignés en 1476 pour tenir les montres de l'évêché de Vannes. On voit en 1473 Bertrand du Parc, écuyer, capitaine de gens d'armes, servir de pleige et caution à Henri du Parc, institué capitaine d'Hennebont. Le Nobiliaire de Bretagne mentionne quatre familles du Parc., auxquelles il attribue des armes et des origines différentes ; suivant lui, Bertrand du Parc, maître de l'artillerie de Bretagne, appartiendrait à celle qui est connue aujourd'hui sous le nom de du Parc de Locmaria et qui porte d'argent à trois jumelles de gueules, armes d'Alain du Parc, un des écuyers de la compagnie d'Olivier de Clisson, en 1375.
1487. JEAN LE BOUTEILLER, sr. DE MAUPERTUIS, chevalier de l'Hermine, figure comme témoin avec la qualité de maître de l'artillerie dans des lettres du duc, du 6 septembre 1487, portant érection en baronnie d'États, de la terre de la Hunaudaye. Jean le Bouteiller fut en outre chambellan du duc, capitaine de 20 archers de la seconde garde du corps, capitaine de Dol, et en 1496, conseiller du roi.
Cette maison tirait son nom de la charge héréditaire de bouteiller des évêques de Dol, qu'elle exerçait dès le XIème siècle ; ses armes, d'après un sceau de l'an 1261, étaient une amphore, symbole de son office. Mais ces armes ont varié, comme celles de toutes les familles anciennes ; celles déclarées par les le Bouteiller de Maupertuis à la réformation de 1669, furent d'argent à la bande fuselée de sable. Il existe d'antres familles du même nom en Bretagne.
1487. LOUIS DE LA HAYE était maître de l'artillerie de Bretagne, au mois d'octobre 1487, d'après un extrait des registres de la chancellerie, comprenant les années 1487 et 1488. Il fut aussi, d'après les mêmes registres, gouverneur du comté de Montfort et chambellan du duc. Ce prince l'envoya en 1487 avec plusieurs autres seigneurs auprès du roi, pour négocier la paix avec lui. La reine Anne, duchesse de Bretagne, lui donna en 1501 la charge de maître d'hôtel, pour le dédommager de son gouvernement de Montfort. Il existe en Bretagne beaucoup de familles de ce nom ; nous ignorons à laquelle appartenait Louis de la Haye.
1488. JEAN DU LISCOET ou DE LESCOET, sr. DE VILLEPIE, car ce nom est orthographié de ces deux manières dans les registres de la Chancellerie, fut institué en 1488 maître de l'artillerie de Bretagne et capitaine des francs-archers du duché. On le trouve en 1482 au nombre des cinquante hommes d'armes de la garde du duc. Il s'empara en 1489, avec Gilles de Tréziguidy, Olivier de Chef-du-Bois et Pierre de Rosserf, sr. du Bois de la Roche, d'Olivier, sire de Pluscallec, qui tenait le parti des Français, et qui fut obligé de leur payer rançon. Les registres de la chancellerie nous apprennent encore que Jean de Lescoët fut aussi, en 1487, maître des Eaux et Forêts de Saint-Aubin-du-Cormier, connétable de Rennes , et, en 1498, homme d'armes de la garde de la duchesse Anne, reine de France.
Le Nobiliaire de Bretagne attribue Jean de Lescoët, maître de l'artillerie, à la famille de Lescoët, qui porte de sable à l'épervier d'argent, armé, longé et grilleté d'or, accompagné de trois coquilles d'argent.
1508. THOMAS D'ESTUER, chevalier, maître de l'artillerie de Bretagne, est compris pour une pension de 400 livres dans un compte de l'an 1508, de Jean de l'Espinay, trésorier. Il fut aussi en 1491 un des cinquante gentilshommes de la garde de la reine Anne, et en 1506 échanson de cette princesse. Thomas d'Estuer descendait de Jean Cadoret, qui épousa en 1451 la fille unique et héritière de Jean d'Estuer, chambellan du duc, à condition d'en prendre le nom. La famille de Cadoret a été maintenue en 1670 sous le nom d'Estuer. Elle est connue depuis Olivier Cadoret, écuyer, témoin dans un acte de l'an 1282, relatif à un retrait lignager fait par Jean Savour, bourgeois de Loudéac ; autre Olivier figure parmi les écuyers de la compagnie de Geoffroi Budes, dans une montre de 1371 ; Louis est mentionné parmi les écuyers de la compagnie de Jean de la Rocherousse dans une montre de 1415 ; Guillaume servait avec seize écuyers et quatre archers de sa chambre sous Tanguy du Chastel prévôt de Paris et maréchal des guerres, du Dauphin, en 1421. Une autre famille du même nom a été maintenue en 1669 par les privilèges de la mairie de Nantes.
Thomas d'Estuer fut le dernier grand maître de l'artillerie de Bretagne. Une branche de la maison d'Estuer se fixa, en 1400, en Saintonge, où elle acquit la seigneurie de Saint-Mégrin ; c'est à elle qu'appartenait le favori d'Henri III, tué en 1578 par le duc de Guise (Dom Morice. Nobiliaire de Courcy) (A. de Couffon de Kerdellech).
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