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LES CHEVALIERS DU DUCHÉ DE BRETAGNE

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CHEVALIERS BANNERETS AU XIIIème siècle

 

CHEVALIERS BANNERETS DE BRETAGNE, MILITES BRITANNIE, BANNERIAS FERENTES, CONVOQUÉS A L’OST DE PHILIPPE-AUGUSTE, EN 1214, ET QUI PRIRENT PART A LA BATAILLE DE BOUVINES.

[Note : Cette liste est tirée de l’ouvrage de La Roque, intitulé le Ban et l'Arrière-Ban ; nous y avons ajouté une notice sur chaque Chevalier].

 

COMES GUIDO DE TOARCIO. — Guy, comte de Thouars, était le père de la duchesse Alix, héritière du duché de Bretagne, qui épousa Pierre de Dreux, auquel elle apporta en dot le duché de Bretagne.

ALANUS, filius  Comitis. — Alain, comte de Penthièvre, de Tréguier et de Goëllo, fils du comte de Bretagne.

GUIHOMAR DE LEONIBUS. — Il assista aux États de Vannes, en 1203, et se rendit à la convocation que fit Philippe-Auguste, en 1205, de tous les ducs, comtes, chevaliers et seigneurs sujets à son ost. Il suivit ensuite ce prince aux sièges de Loches et de Chinon, dont la prise rendit la liberté à Conan de Léon, homme d’une force prodigieuse, qui d’un coup de poing cassait la tête d’un homme et assommait un cheval. Guyomarc’h de Léon descendait de Morvan, comte de Léon, élu roi des Bretons après la mort de Jarnithin, qui fut tué en 818 par un officier de Louis le Débonnaire. Parmi les autres seigneurs de Léon, nous citerons Guyomarc'h, II du nom, qui, en 1096, fit avec son fils Hervé le voyage de la Terre sainte, où il fut fait prisonnier ; Adam, frère de Guyornarc'h V, qui prit part à la bataille de Bouvines, et mourut au siège d’Acre, en 1191 ; Guyomarc'h, VI du nom, se croisa en 1238 ; Hervé, II du nom, sr. de Châteauneuf, fit naufrage en revenant de Palestine, en 1218. Dans un sceau équestre de l’an 1276, Hervé de Léon, sr. de Châteauneuf, est représenté l'épée à la main, tenant de la main gauche un bouclier, portant pour armoiries un lion. La housse du cheval est armoriée aux armes de Léon. Maison éteinte. La vicomté de Léon était une baronnie d’États.

HERVEUS DE LEONIBUS. — Hervé de Léon était fils de Guyomarc'h IV, comte de Léon, et frère de Guyomarc'h V, qui a donné lieu à l’article précédent.

PAGANUS DE MALOSTRICTO. — Payen de Malestroit assista ans Etats de Vannes, en 1203, se rendit, en 1205, à l’armée de Philippe-Auguste, et prit part, en 1238, au tournoi qui eut lieu à Compiègne, à l’occasion de l’hommage rendu par Thomas de Savoie, comte de Flandre, à Louis IX, roi de France. La maison de Malestroit, depuis longtemps éteinte, remonte à Juhaël de Malestroit, qui assista, en 1119, avec les autres barons de Bretagne, aux funérailles d'Alain Fergent, duc de Bretagne, qui fut enseveli dans l’abbaye de Redon. La branche aînée s’est fondue, vers l’an 1352, dans la maison de Châteaugiron, dont une des branches a pris le nom de Malestroit.

De gueules à neuf besants d’or 3. 3. 3 ; chargé en abyme d’un léopard d’or. (Sceau 1303). D’autres sceaux représentent cinq besants en sautoir. Devise : Quœ numerat nummos, non malestricta domus.

EUDO, filius Comitis. — Eudon de Porhoët, fils du comte de Bretagne, se rendit en 1205 à l’armée de Philippe-Auguste et assista aux sièges de Loches et de Chinon. Les seigneurs de Porhoët étaient des puînés des comtes de Bretagne.

JOSCELINUS DE ROHAN. — Joscelin de Rohan assista avec ses frères aux États de Vannes en 1203.

RADULPHUS DE MONTEFORTI. — Raoul de Monfort assista en 1203 aux États de Vannes et prit part, en 1205, aux sièges de Loches et de Chinon.

GUILLELMUS DE MONTEFORTI. — Il suivit Philippe-Auguste aux sièges de Loches et de Chinon. — Il est qualifié chevalier dans une enquête faite en 1221, par le sénéchal du Poitou.

PETRUS DE LOHEIAC. — Pierre de Lohéac est qualifié chevalier dans une charte de l’abbaye de Blanche-Couronne, de l’an 1210.

ROALDUS VICECOMES. — Vicecomes ou le vicomte n’est pas un nom patronymique, mais indique une dignité. C’est ainsi qu'Eudon et Joscelin, son fils, vicomtes de Porhoët, sont désignés, dans des chartes des années 1092 et 1105, par les noms d'Eudo Vicecomes et de Joscelinus Vicecomes. Nous pourrions faire les mêmes observations au sujet des vicomtes de Poher et de plusieurs autres. Dans une charte de l’abbaye de Beauport de l’an 1202, Suhart est dit fils d'Eudon le vicomte, filius Eudonis vicecomitis. Cet Eudon ou Eudes était un juveigneur de Goëllo. Nous pensons que Roaldus Vicecomes est Rouaud, vicomte de Donges, appelé Roaldus Vicecomes de Dongiis dans une charte de Pierre de Bretagne, de l’an 1219, relative à un accord entre ce Rouaud et ses sujets. Le vicomte de Donges descendait de Roald ou Rouaud, vicomte de Donges, en 1020. On trouve ensuite Fréoul de Donges en 1070, Geoffroi de Donges en 1099, Savary de Donges en 1125, Roald de Donges en 1164, et en 1219, Rouaud de Donges, après là mort duquel la vicomté de Donges passa à Hervé de Blain.

La vicomté de Donges, d’après une reconnaissance de l’an 1294, devait au duc V chevaliers d’ost, ou cavaliers armés de toutes pièces, comme les chevaliers [Note : Les fiefs qui devaient ce genre de service étaient désignés dans les anciens titres, antérieurs à la chevalerie, par ces mots : feoda militum, fiefs de haubert, que des traducteurs, ignorant l’ancienne signification de l'expression miles et pensant qu’elle avait toujours désigné un chevalier, ont traduit par les termes de fiefs de chevaliers ou de chevalerie].

GUILLELMUS DE GUIRCHIA. — La seigneurie de la Guerche, qu’il ne faut pas confondre avec la vicomté de la Guerche en Touraine, et avec d’autres terres du même nom situées dans le comté nantais, faisait partie du comté de Rennes. Du Paz a donné, dans son histoire des maisons illustres de Bretagne, des détails forts curieux sur l’origine des seigneurs de la Guerche, qui furent aussi seigneurs de Pouancé en Anjou. Guillaume de la Guerche se trouva, en 1199, à la bataille de Carhaix, où l’armée de Richard, roi d'Angleterre, fut défaite par les seigneurs bretons. Il assista aussi, en 1203, aux États de Vannes. Cette maison s’est éteinte à la fin du XIIIème siècle.

Un sceau de l’an 1220 de Geoffroi de Pouancé, sr. de la Guerche, le représente à cheval, tenant dans la main droite une épée, et dans la main gauche un bouclier, ramené sur la poitrine et armorié d’un léopard. Contre-scel : deux léopards. Légende : Sigillum Gaufredi de Poence.

BERNARD DE BAIN. — La châtellenie de Bain était située dans l’évêché de Rennes. Parmi les seigneurs de Bain, nous citerons Sénébrin de Bain en 1127 ; Pierre de Bain, chevalier, en 1218 ; Sénébrin de Bain, chevalier en 1281. Cette maison s’est fondue dans celle de Châteaugiron par le mariage de Valence de Bain, dame de Poligné, avec Patry de Châteaugiron, maréchal de Bretagne et grand chambellan du duc en 1407.

Un sceau de l’an 1199, de Pierre de Bain, représente un écu losangé d’argent et de gueules.

ANDREAS DE VITRIACO. — André de Vitré suivit Philippe-Auguste en Palestine en 1191, assista, en 1203, aux États de Vannes, se trouva en 1205 aux sièges de Loches et de Chinon, et prit part, en 1210, à la croisade contre les Albigeois. La maison de Vitré était une branche de celle des comtes de Rennes. Un seigneur de Vitré accompagna, en 1066, Guillaume le Bâtard à la conquête de l'Angleterre ; André, seigneur de Vitré, se croisa, en 1248, et fut tué à la bataille de la Massoure avec un grand nombre de Bretons. Philippette, sa fille, dame de Vitré, épousa Guy de Laval, auquel elle apporta la baronnie de Vitré.

Des sceaux d'André de Vitré et de Robert, qui vivaient en 1172, les représentent à cheval, tenant de la main droite une lance ornée d’un pennon à trois pointes, et de l’autre, un bouclier sur lequel on voit des rais ou rayons. Sur un sceau équestre de l’an 1239, le bouclier est orné d’un lion contourné et couronné. — La baronnie de Vitré était une baronnie d'États.

GAUFRIDUS DE FILGERIIS. — Geoffroi de Fougères suivit, en 1205, Philippe-Auguste aux sièges de Loches et de Chinon. Les barons de Fougères descendent de Meen, fils de Bérenger, comte de Rennes. Raoul de Fougères fut sénéchal de Bretagne en 1154, fit la guerre à Henri II, roi d'Angleterre, se croisa en 1191 et mourut dans cette expédition. Jeanne, dame de Fougères, épousa, vers l’an 1222, Hugues de Lusignan, comte de la Marche et d'Angoulême.

Un sceau de Raoul de Fougères, sénéchal de Bretagne, en 1154, le représente à cheval, armé de toutes pièces, l’épée à la main. Sur un autre sceau, celui de Guillaume de Fougères, qui vivait en 1199, on voit une plante de fougère, et sur le contre-scel, un lion léopardé. La baronnie de Fougères était une baronnie d'États.

GUILLELMUS DE FILGERIIS. — Il est qualifié chevalier dans un titre de l’an 1199, où il figure parmi les témoins d’une donation faite au Mont-Saint-Michel par Geoffroi de l'Espine, chevalier. Guillaume de Fougères assista aux États de Vannes en 1203, et se rendit, en 1205, à l’armée de Philippe-Auguste.

GAUFRIDUS GIRON. — Ce chevalier appartenait à la maison de Châteaugiron. Giron, fils d'Anquetil, seigneur de Châteaugiron, vivait en l’an 1040 ; autre Giron était seigneur de Châteaugiron en 1148.

ALANUS DE CASTROGIRONDI. — Alain de Châteaugiron assista, en 1203, aux États de Vannes, se rendit, en 1205, à l’armée de Philippe-Auguste et prit part à là bataille de Carhaix, où fut défait Richard, roi d'Angleterre. Dans le traité de paix qui eut lieu à cette occasion, il fut stipulé que le roi rendrait à Alain de Châteaugiron les terres qu’il possédait en Angleterre et qui avaient été données à un de ses ancêtres, Giron, seigneur de Châteaugiron, qui avait accompagné Guillaume le Bâtard, duc de Normandie, à la conquête de l'Angleterre.

GUILLELMUS DE ALBIGNEIO. — Guillaume d'Aubigné est qualifié Dominus, titre attribué aux seuls chevaliers, dans un accord qu’il passa, en 1199, avec le prieur de Saint-Sauveur des Landes. Parmi les autres seigneurs d'Aubigné, nous citerons : Raoul, qui fit une donation à l’abbaye du Mont-Saint-Michel en 1095 ; Aleman et Robert, chevaliers en 1190 ; Raoul, croisé en 1191, qui épousa Mahaut de Montsorel, dame de Landal, dont il prit les armes ; Guillaume, qualifié chivaler, dans un mandement du roi d'Angleterre, de l’an 1338 ; François, écuyer, qui servait en 1380 avec six autres écuyers dans les guerres de Guyenne. Cette maison, qui tire son nom de la terre d'Aubigné, située dans l’évêché de Rennes, et qu’il ne faut pas confondre avec une autre maison du même nom, originaire d'Anjou, s’est éteinte vers la fin du XIVème siècle.

Armes primitives de la maison d'Aubigné : D’azur à trois mondes d’or, surmontées chacun d’une croix de même (sceau 1195).

Armes des Montsorel, prises vers l’an 1200 par les d'Aubigné : de gueules à trois fusées posées en fasce. Dans quelques sceaux, les fusées sont accompagnées de six besants. Le sceau de François d'Aubigné, qui vivait en 1380, représente trois fusées, chargées d’une bande.

JUHELLUS DE MEDUANA. Juhel de Mayenne suivit, en 1191, Philippe-Auguste en Palestine, l’accompagna, en 1205, aux sièges de Loches et de Chinon, assista en 1203 aux États de Vannes, et se croisa, en 1210, contre les Albigeois. Il devint seigneur de Dinan, par suite de son mariage avec Gervaise de Dinan, fille unique et héritière d'Alain, vicomte de Dinan. Suivant d'Argentré, il fut sénéchal de Bretagne.

OLIVERIUS DE DINAN. — Il assista en 1203 aux États de Vannes, et se rendit en 1205 à l’armée de Philippe-Auguste.

JOHANNES DE DOLO. — Jean de Dol était fils d'Harsculphe de Soligné, seigneur de Dol, et prit le nom de Dol, qui était celui de sa mère. Il assista aux États de Vannes en 1203, se rendit en 1205 à l’armée de Philippe-Auguste, et fut, en 1221, un des seigneurs placés par le duc de Bretagne à la tête des communes du diocèse de Rennes, pour contenir les seigneurs révoltés. Une enquête de l’année 1226, des chevaliers d’ost dus au duc par l’évêque de Dol, nous apprend que monseigneur, Dominus, Harsculphe de Soligné, père de monseigneur Jean de Dol, était chargé de porter la bannière de l’évêque. Le sceau de Jean de Dol, donné dans les Preuves de l’histoire de Dom Morice, représente un écartelé d’argent et de gueules, avec cinq merlettes placées autour de l’écu. La maison de Soligné, originaire de Normandie, ainsi que l’indiquent plusieurs chartes des abbayes du Mont-Saint-Michel et de la Luzerne, s’est éteinte dans le courant du XIVème siècle.

GAUFRIDUS DE SPINA. — La Roque s’est trompé en traduisant ce nom par celui de Geoffroi d'Espinay, dont la traduction latine est de Spineto. Geoffroi de l'Espine, qui est qualifié chevalier dans deux chartes des années 1190 et 1199, figure parmi les plus grands seigneurs de Bretagne, qui assistèrent en 1203 aux États de Vannes, et qui furent convoqués en 1205 à l’ost de Philippe-Auguste. Un sceau de l’an 1199, de Guillaume de l'Espine, peut-être frère de Geoffroi, représente trois écussons, 3, 2, 1, avec quatre merlettes, dont deux placées de chaque côté de l’écu. Un sceau d’un autre Guillaume de l'Espine, qui vivait en 1292, diffère du précédent en ce que les merlettes sont au nombre de huit et placées dans l’intérieur de l’écu. Cette maison est connue depuis Eudes de l'Espine, mentionné, comme témoin, dans une charte de l’an 1080, relative au prieuré de Combourg. Hamon de l'Espine fut fait prisonnier au siège de Dol en 1173. Cette maison s’est éteinte dans le courant du XIIIème siècle.

OLIVERIUS DE TINTENIAC. — Il fut un des seigneurs convoqués en 1205 à l’ost de Philippe-Auguste. Une charte de l’abbaye de Blanche-Couronne, de l’an 1210, lui donne la qualité de chevalier. Il descendait de Donoal, feudataire de l’abbaye de Saint-Georges de Rennes, à qui Adèle de Bretagne, sœur du duc Alain III et première abbesse de cette abbaye, permit, vers l’an 1030, de bâtir un château à Tinténiac, sibi castrum agere in Tinteniaco, à condition qu’il se reconnût l'homme-lige de l’abbaye et qu’il ne pût jamais transférer son hommage, dans aucun cas, à nul souverain On voit par les faits suivants qu’Adèle de Bretagne ne fit point don à Donoal, comme l’ont avancé quelques auteurs, du territoire de Tinténiac, territoire fort étendu, qui avait été donné par le duc Alain à l’abbaye ; mais il est présumable que Donoal en possédait une partie, et que ses successeurs finirent par en acquérir la totalité ; car ce n’est qu’à partir du siècle suivant, c’est-à-dire du XIIème, qu’ils s’intitulèrent seigneurs de Tinténiac. Le château de Tinténiac fut rasé par Henri II, roi, d'Angleterre, en 1168.

Parmi les seigneurs de Tinténiac, nous citerons Olivier, chevalier, qui, d’après une enquête de 1294, devait deux chevaliers d’ost pour sa terre de la Roche-Moysan ; Guillaume, chevalier en 1280 ; Olivier, chevalier, marié en 1343 à Amice de Léon ; Jean, chevalier, et Alain, écuyer, qui se signalèrent en 1350 au combat des Trente ; Guillaume, un des écuyers de la compagnie de Jean du Hallay en 1385 ; Simon, écuyer tranchant du roi de Sicile, capitaine en Provence en 1480 ; Jean, homme d’armes de la compagnie du sire de Rieux, maréchal de Bretagne en 1505. Cette maison, qui subsiste encore, a obtenu, en 1788, les honneurs de la cour.

Armes antiques : d’or à deux jumelles d’azur, au bâton de gueules brochant en bande sur le tout.

Armes modernes : d'hermines en croissant de gueules, depuis l’an 1520, par suite d’une alliance avec la maison de Quimerc'h.

HERVEUS DE BELLOMORTARIO. — Hervé de Beaumanoir assista aux États de Vannes en 1203, et se rendit en 1205 à l’armée de Philippe-Auguste. Cette maison a produit deux maréchaux de Bretagne, et un maréchal de France en 1595.

GAUFRIDUS DE CASTRO-BRIENCONIO — Geoffroi de Châteaubriand [Note : Ce nom s’est écrit plus ordinairement Châteaubrient. Ce n’est que depuis prés de trois siècles qu’on l’a écrit Châteaubriant et Châteaubriand, et cette dernière orthographe semble avoir prévalu] assista en 1203 aux États de Vannes, et se rendit en 1205 à l’armée de Philippe-Auguste. Sur un sceau de l’an 1199, Geoffroi de Châteaubriand est représenté à cheval, le pot en tête, tenant de la main droite une épée, et de la gauche un bouclier, ramené sur la poitrine. La cotte d’armes et le bouclier du cavalier ne portent aucun insigne, et le cheval n’est pas caparaçonné. Le contre-scel est semé de plumes de paon. Sur un sceau de l’an 1217, du même chevalier, sa cotte d’armes, son bouclier et le caparaçon du cheval sont semés de plumes de paon ; le même ornement se voit aussi sur le contre-scel, et ces plumes de paon sont si bien indiquées, qu’on ne conçoit pas comment quelques auteurs ont pu les prendre pour des pommes de pin, ou pour un papelonné d’hermines, afin de pouvoir sans doute, par ce dernier insigne, rattacher les sires de Chateaubriand aux ducs de Bretagne, dont on les disait issus. Geoffroi IV, sire de Châteaubriand, ayant, en 1248, sauvé la vie de saint Louis à la bataille de la Massoure, obtint de lui, pour rappeler ce service, la permission de changer le papelonné de ses armes en fleurs de lys. Depuis cette époque, la maison de Châteaubriand porte : de gueules semé de fleurs de lys d’or, et pour devise : Mon sang teint les bannières de France. Les armes des Châteaubriand ont dû varier, au reste, comme celles de toutes les familles anciennes, par suite d’alliances ou en raison de toute autre circonstance. Nous voyons, en effet, mentionné au nombre des tenants du tournoi, qui eut lieu à Compiègne en 1238, un Geoffroi de Châteaubriand, dont les armes étaient de gueules à la bande d’argent.

Plusieurs auteurs, entre autres M. Lainé (Origines véridiques des maisons nobles et anoblies de France), ont avancé que la maison de Châteaubriand avait pour auteur Brient ou Briant, quatrième fils d'Eudon ou Eudes, second fils de Geoffroi, comte de Rennes et duc de Bretagne, et d'Havoise de Normandie. Cet Eudon, tige des comtes de Penthièvre, épousa Innoguent de Cornouailles, dont le fils Brient, seigneur de Châteaubriand, fonda, vers l’an 1050, le prieuré de Beré. Ce même. Brient, Alain le Noir et Alain le Roux, ses frères, accompagnèrent en 1066 Guillaume le Bâtard à la conquête de l'Angleterre, et reçurent, en récompense de leurs services, plusieurs terres situées dans ce pays, ainsi que le comté de Richemont.

Quelque illustre que puisse être l’origine de la maison de Châteaubriand, il est difficile, néanmoins, d’admettre celle qui lui est donnée par M. Lainé. Le plus ancien document connu, concernant les Châteaubriand, est une charte d’environ l’an 1050, par laquelle un nommé Brient, Briencius seculari militiœ mancipatus, fait don aux religieux de l’abbaye de Marmoutiers, avec le consentement de sa mère Innoguent, de sa femme Adelende et de ses fils Geoffroi, Teher et Guy, de la terre de Beré, située près de son château de Châteaubriand, afin d’y établir un prieuré. Dans une autre charte de Marmoutiers, postérieure de peu d’années à la précédente, Innoguent figure parmi les témoins avec son fils Brient, qui y est ainsi désigné : Briencio, filio Tiherni. Il n’était donc pas fils d'Eudon, comte de Penthièvre, car alors il n’aurait pas pris la qualité de fils de Tihern, mais, suivant l’usage adopté par les fils des comtes bretons, il se serait qualifié filius Eudonis comitis, ou simplement filius comitis.

Mais, si les seigneurs de Châteaubriand ne descendent pas des comtes bretons, on ne peut douter que leur origine ne soit très-illustre, si on en juge d’après les épitaphes que composèrent pour Brient et Goscho, petits-fils de leur bienfaiteur, les moines de Beré.

Epitaphe de Goscho, mort en 1114.

Ingenio, specie, re, robore, moribus, ortu

Clarus, formosus, dives, fortis, generosus,

Proconsul Goscho, Proconsulis alta propago

Sumptibus hanc sedem propriis fundavit et œdem.

 

Epitaphe de Brient, tué en 1116 dans un combat.

Egregius Princeps, Gaufredi Principis heres,

Militiœ splendor, procerum decus, horror in hostes

Pertulit ob patriam letale Brientius istam

Vulnus, etc. …

M. Lainé ajoute que la seigneurie de Châteaubriand fut érigée en baronnie en 1160, en faveur de Briant de Châteaubriant, seigneur de Beaufort, époux de Thiéphaine du Guesclin, et qu’avant cette époque, les seigneurs de cette maison se qualifiaient sires, et plus anciennement, vicomtes. L’erreur ici est manifeste, car les seigneurs de Châteaubriand n’ont jamais pris, dans les chartes des XIème, XIIème et XIIIème siècles, d’autre qualité que celle de seigneur de Châteaubriand, dominus de Castro-Brientii. Quant aux Châteaubriand, seigneurs de Beaufort, ce ne fut que vers le milieu du XIIIème siècle que la seigneurie de Beaufort entra dans leur famille, par suite d’une alliance avec l'héritière de Beaufort. Au reste, l’origine des baronnies d'États de Bretagne, ainsi que celle des autres terres titrées, est inconnue et remonte à un temps immémorial.

Un auteur dont l’opinion est d’un très-grand poids, M. Aurélien de Courson, s’exprime ainsi dans les prolégomènes dont il a fait précéder la publication du cartulaire de Redon : « Dans les premières années du XIème siècle et dans le diocèse de Nantes, un autre guerrier appelé Brient, fils de Tihernus et d’Innoguent, bâtissait un castellum qui reçut le nom de Castellum Brientii. Telle fut l’origine des Châteaubriand, famille illustre entre les plus illustres des croisades, et qui de nos jours a resplendi d’un nouvel éclat ». Puis, dans une note il ajoute : « Tihernus est le même mot que Tyern, Tighern des Bretons et des Irlandais ; le nom d'Innoguent n’est pas moins breton ; aussi n’ai-je jamais pu concéder à M. de Châteaubriand, qui admirait avec raison les exploits merveilleux des Normands, que son premier auteur fût de race scandinave ».

On trouve parmi les descendants de Brient : Geoffroi V de Châteaubriand, qui s’illustra dans les croisades ; autre Geoffroi, seigneur de Châteaubriand, partisan de Charles de Blois, tué à la bataille de la Roche-Derrien, en 1347 ; Brient, sire de Beaufort, chevalier, en 1379 ; Jean, un des chevaliers de la compagnie d'Olivier de Clisson, en 1380 ; Jean, écuyer, qui servait avec neuf autres écuyers, en 1380 ; Brient, sire de Beaufort, qui avec une flotte composée de navires armés dans le port de Saint-Malo, et dont les habitants et quelques seigneurs lui avaient donné le commandement, battit, en 1423, une flotte anglaise qui bloquait le Mont-Saint-Michel ; Théaude, sr. des Roches-Baritauts, comte de Casan au royaume de Naples, mort en 1470 ; Georges, maître de la vénerie du roi, en 1485 ; Philippe, chevalier de l’ordre du roi, comte de Grassay, Poitou, gouverneur de Fontenay-le-Comte ; Gabriel, lieutenant général des armées du roi ; François-René-Auguste, vicomte de Châteaubriand, ambassadeur, pair de France, auteur des Martyrs et du Génie du Christianisme [Note : M. Roger, dans son ouvrage intitulé la Noblesse de France aux croisades, dit que Philippe de Châteaubriant, comte de Grassay, chevalier de l’ordre du roi, fut grand veneur de France. Nous avons vainement cherché dans l’histoire des grands officiers de la couronne et ailleurs la preuve de cette assertion].

Une reconnaissance de l’an 1294 des chevaliers d’ost dus au duc par les seigneurs bretons, nous apprend que le seigneur de Châteaubriand en devait quatre pour sa terre de Châteaubriand. Cette terre, qui était une des baronnies d'États de Bretagne, passa, en 1348, dans la maison de Laval, par suite du mariage de Guy de Laval avec Louise de Châteaubriand ; elle a ensuite été possédée par les maisons de Dinan et de Montfort-Laval.

GAUFRIDUS DE ANCENIS. — Il assista, en 1203, aux États de Vannes, et se rendit, en 1205, à l’armée de Philippe-Auguste. Geoffroi d'Ancenis descendait de Guerech, comte de Nantes, et d'Aremburge, sa femme, qui bâtirent, en 987, le château d'Ancenis. Chotard, un de leurs descendants, se croisa, en 1096. La seigneurie d'Ancenis était une baronnie d'États, qui passa, en 1340, dans la maison de Rochefort, par le mariage de Jeanne d'Ancenis avec Thibaud de Rochefort. Maison éteinte.

Le sceau de Geoffroi d'ncenis, lequel vivait en 1276, représente trois quintefeuilles.

GUILLELMUS DE CLISSON, senex. — Il est mentionné parmi les seigneurs convoqués, en 1205, à l’ost de Philippe-Auguste.

GUILLELMUS DE CLISSON, junior. — Il était fils du précédent, et se rendit avec lui, en 1205, à l’armée de Philippe-Auguste.

GUILLELMUS DE ROCA DE VENS. — Guillaume de la Roche de Vens. Nous pensons que ce chevalier appartenait à la maison de la Roche-Bernard.

GUILLELMUS DE PLESSEICIO. — Guillaume du Plessis se rendit, en 1205, à l’armée de Philippe-Auguste, et assista, en 1225, avec les plus grands seigneurs de Bretagne, à la fondation de la ville de Saint-Aubin-du-Cormier. Il descendait de Geoffroi Balisson ou Balusson, seigneur du Plessis, ainsi nommé dans une charte de l’abbaye de Saint-Aubin-des-Bois, de l’an 1187. Une charte de Marmoutiers de 1184 nous apprend que les Balisson étaient issus des vicomtes de Poudouvre. Depuis cette époque, ils ont abandonné le nom de Balisson, pour prendre celui de du Plessis-Balisson, ou simplement de du Plessis. La terre du Plessis-Balisson est mentionnée parmi les bannières de Bretagne, dans un extrait du parlement général, tenu à Vannes, en 1462. On a quelquefois confondu cette maison avec celle du Plessis de Grenedan, qui en est totalement distincte. Il existe, au reste, beaucoup de familles appelées du Plessis en Bretagne ; celle du Plessis-Balisson s’est éteinte dans le courant du XIVème siècle.

BERNARDUS DE MACHEQUOL. — Bernard de Machecoul est mentionné parmi les seigneurs qui se rendirent, en 1205, au mandement de Philippe-Auguste. Son sceau, gravé dans les planches de l’histoire de Bretagne, de Dom Morice, représente un cavalier armé de toutes pièces, l’épée à la main.

Cette maison est connue depuis Bernard de Machecoul, qui, vers l’an 1120, fit une donation aux religieux de Saint-Martin. Il eut deux fils, Raoul et Bernard, et une fille nommée Béatrix. Garsile, sr. de Machecoul, vivait en 1138 ; Marc de Machecoul, en 1149 ; Jean de Machecoul, en 1171,
et Bernard, sr. de Machecoul, en 1200. Il fut sans doute le père de Béatrix qui, en 1216, apporta en dot cette seigneurie à son mari Aimery de Thouars. Le sceau de Béatrix et celui d'Aimery sont gravés dans les planches de l’histoire de Bretagne de Dom Morice ; le premier, de grande dimension et de forme ovale, représente une dame debout, tenant un oiseau sur le poing. Légende : S. Beatricis ..... Contre-scel : un chabot en pal ; le second contient un écu sur lequel on voit huit merlettes avec un franc canton et un écusson placé en abyme sur le premier. Légende du contre-scel, sur lequel on voit un chabot en pal : S. Aimerici de Toarceio, domino de M. La seigneurie de Machecoul passa, en 1238, à Pierre de Bretagne, et ensuite à Girard Chabot, sire de Rais [Note : M. de Cornulier, dans son Dictionnaire des terres du Comté nantais, donne pour père à Béatrix Aimery de Machecoul, mais il passe sous silence Bernard, qualifié seigneur de Machecoul, Machicoli dominus, dans l’acte de fondation de l’abbaye de la Villeneuve souscrit par la duchesse Constance, en l'an 1200. Nous avons pensé, d’après cette date, que Béatrix était la fille de Bernard].

Nous trouvons parmi les seigneurs appartenant à la maison de Machecoul Olivier, chevalier, en 1276, dont le sceau représente trois chevrons ; Jean, frère du précédent, chevalier ; Gérard, chevalier, sr. de la Bénaste, en 1346, et Jean, son fils, aussi chevalier, partisan de Charles de Blois, tué à la bataille de la Roche-Derrien, en 1347 ; Brient, chevalier, conseiller du roi et maître des requêtes de son hôtel ; Miles, tué, en 1390, au siège de Carthage ; Jean de Machecoul, sr. de Vieillevigne, chevalier, écuyer du duc, en 1427 ; Louis de Machecoul, sr. de Vieillevigne, dont la fille Marguerite était veuve, en 1451, de messire Jean de la Lande, qui prit le nom de Machecoul. (Dom Morice. Dictionnaire des terres du Comté nantais).

JACULFUS DE RADIIS. — Harsculphe de Rais, appelé aussi Arscoit de Rais, assista aux États de Vannes, en 1203, et se rendit, en 1205, à l’armée de Philippe-Auguste. Il est qualifié chevalier dans une donation faite, en 1199, par Pierre Palastre à l’abbaye de Buzay. Le sceau d'Harsculphe de Rais, gravé dans les planches de l’histoire de Bretagne, de Dom Morice, représente un arbre arraché soutenu par deux renards affrontés. Légende : S. Archoid de Radesii.

Cette maison remonte à Arscoit de Sainte-Croix, sire de Rais, fils de Gestin, qui vivait en l’an 1008 ; elle s’est fondue, vers le milieu du XIIIème siècle, dans la maison de Chabot. La terre de Sainte-Croix est située près de Machecoul, et faisait partie de la baronnie de Rais, qui était une des neuf baronnies d'États de Bretagne [Note : Ce nom s'écrit aujourd'hui Retz].

OLIVERIUS DE ROCA. — Les seigneurs de la Roche-Bernard sont ordinairement désignés, dans les anciennes chartes, par les noms de seigneur de la Roche. La Roche-Bernard était une des neuf baronnies d'États de Bretagne. Olivier de la Roche-Bernard est mentionné parmi les seigneurs bretons convoqués, en 1205, à l’ost de Philippe-Auguste. Le premier auteur connu de la maison de la Roche-Bernard est un seigneur nommé Bernard, qui, vers l’an 1000, bâtit le château de la Roche, qui fut appelé la Roche-Bernard, nom que ses descendants ont conservé. Un d’eux, Josselin, se croisa, en 1239, d’après une charte de l’abbaye de Blanche-Couronne. En 1290, Eudon de la Roche-Bernard épousa Hermine de Lohéac, dont il prit le nom ; sa fille, nommée Isabeau, épousa Raoul VII de Montfort, sire de Gaël. (Dom Morice. Dictionnaire des terres du Comté nantais).

La maison de la Roche-Bernard porte : d’or à l’aigle éployée de sable. Le contre-scel du sceau d'Eudon de la Roche-Bernard, qui vivait en 1298, représente une aigle éployée à deux têtes.

EUDO DE PONTE. — Les seigneurs de Pontchâteau sont ordinairement désignés, dans les anciennes chartes, par les noms de seigneurs du Pont. Eudes de Pontchâteau assista aux États de Vannes, en 1203 ; se rendit, en 1205, au mandement de Philippe-Auguste, et se croisa, en 1219, contre les Albigeois. Son sceau, donné avec la date de 1200 dans les planches de Dom Morice, représente trois croissants, surmontés d’un chef, avec une croix fleurdelysée brochant sur le tout.

La maison de Pontchâteau remonte à Daniel, dont le fils Jarnogon fit, vers l’an 1040, une donation au monastère de Saint-Cyr de Nantes. La seigneurie de Pontchâteau, qui était une des neuf baronnies d'États de Bretagne, passa, par alliance, à la maison de Clisson. La maison de Pont-château s’est éteinte dans le courant du XIIIème siècle.

ROLLANDUS DE REUX. — Rolland de Rieux assista aux États de Vannes, en 1203, et se rendit, en 1205, à l’armée de Philippe-Auguste. La maison de Rieux a produit deux maréchaux de France, et un maréchal de Bretagne.

GAUFRIDUS DE HIHERIC. — Il figure parmi les seigneurs qui se rendirent, en 1205, au mandement de Philippe-Auguste.

ALEMANNUS DE ALBIGNEIO. — Alemand d'Aubigné fit partie, en 1205, des seigneurs convoqués à l’ost de Philippe-Auguste ; il est qualifié chevalier, en 1190, dans l’acte de fondation de l’abbaye de la Vieuville. (A. de Couffon de Kerdellech).

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