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LES CHEVALIERS DU DUCHÉ DE BRETAGNE |
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CHEVALIERS BANNERETS AU XIVème siècle
1315. ROLLAND DE DINAN. On lit dans un extrait des comptes relatifs à la guerre de Flandre : « Item pour Monsor Rolland de Dinan, banneret du sire d'Avaugour, por celuy véage, aller et retour, pour XII jours chacun, LX s. valant XXXVI liv. ». On voit par le même compte que le sire d'Avaugour avait, en outre, sous ses ordres quatre chevaliers bacheliers ou simples chevaliers.
1351. BONABES DE ROUGÉ. Bonabes de Rougé, sire de Derval, chevalier banneret, servait avec deux chevaliers bacheliers, quatorze écuyers et seize archers, ainsi que nous l'apprend une quittance de ses gages du 3 juillet 1351. Une autre quittance du 30 août de la même année nous fait voir que sa compagnie de gens d'armes était composée de cinq chevaliers, de vingt-cinq écuyers et de trente archers. Il fut envoyé en 1348 en Angleterre pour traiter de la rançon de Charles de Blois ; prit part, en 1352, au combat de Mauron, et fut fait prisonnier à la bataille de Poitiers en 1356. Il reçut du roi, en récompense de ses services, la vicomté de la Guerche en Touraine et mourut en 1377. Suivant d'Argentré, Bonabes de Rougé, sire de Derval, fut pris à la bataille de Poitiers, et un autre seigneur de cette maison, nommé aussi Bonabes de Rougé, y perdit la vie.
La maison de Rougé descend, suivant du Paz, d'Hervé de Rougé, mentionné comme témoin, dans l'acte de fondation du prieuré de Beré, en l'an 1050. Bonabes de Rougé, un de ses descendants, assista aux États de Vannes en 1203 ; Olivier, fils de Bonabes, épousa Agnès de Derval, qui lui apporta en dot la seigneurie de Derval, une des bannières de Bretagne ; il se croisa en 1248 ; Jean embrassa le parti de Charles de Blois et fut tué au combat de la Roche-Derrien en 1347 ; Olivier suivit Olivier du Guesclin dans son expédition en Aragon en 1285. Les seigneurs de Rougé étaient les premiers vassaux de la baronnie de Châteaubriand. Cette maison, très-illustre, qui a produit des chevaliers de l'ordre du roi, des officiers généraux, etc., existe encore.
Le sceau d'Olivier de Rougé, lequel vivait en 1276, représente une croix pattée.
THIBAUD, sire DE ROCHEFORT, prend la qualité de chevalier banneret, dans une quittance de ses gages du 1er juillet 1351, qui nous apprend qu'il était au service du roi de France, avec quatre chevaliers, seize écuyers et douze archers. Le sire de Rochefort, rapporte Froissart, fut un des chevaliers bannerets du parti de Charles de Blois qui furent faits prisonniers à la bataille d'Auray en 1364. Thibaud de Rochefort servit ensuite, en 1370, en Normandie, sous le connétable du Guesclin, et prit part, en 1372, à la bataille de Chisey [Note : D'Argentré cite parmi les capitaines bretons qui prirent part à la bataille de Chisey, Henri de Plédran, Alain de Beaumont, messire Pierre Bouel, le sire de Rostrenen (Pierre, sire de Rostrenen), le sire de la Hunaudaye (Pierre Tournemine), Geoffroi de Kérimel, le sr. de Montfort (Raoul, sr. de Montfort), le sire de Rochefort, Macé et Tristan du Parc frères, Alain du Parc, le sr. du Bois de la Motte, Tristan Régnaut, Geoffroi du Bourg de Créhen, Jean de Beaumanoir, Tristan d'Angoulevent, Geoffroi Ricon, Yvon de Lescouët, Arnaud du Solier, dit le Limousin, Charles de Maillechat, les deux Couvran, Jean du Hallay, un nommé de l'Espinay, qui fit prisonnier Jean d'Evreux, et Guillaume Fondrigay. Froissart nomme parmi les capitaines bretons qui se distinguèrent dans cette bataille, Thibaut du Pont, Silvestre Budes et Aliot de Callac, nom qu'il écrit de Calais].
Cette maison, à laquelle appartient Guy de Rochefort, chevalier, un des champions du combat des Trente, est une des plus considérables de Bretagne. Outre la seigneurie de Rochefort, qui, d'après une reconnaissance de l'an 1294, devait trois chevaliers d'ost au duc, elle posséda encore, dès l'an 1240, la vicomté de Donges, qui devait en fournir cinq. Les seigneurs de Rochefort, comme les hauts barons, usaient de sceaux équestres. Le sceau de Guillaume de Rochefort, vicomte de Donges, chevalier en 1276, le représente à cheval, armé de toutes pièces, tenant de la main droite une épée, et de l'autre un écu vairé d'or et d'azur ; la housse du cheval est également armoriée aux armes de Rochefort. Contre-scel : Un écu vairé d'or et d'azur. Légende : Secretum Guil. de Rochef. militis. La branche aînée s'est fondue en 1374 dans la maison de Rieux, et la branche cadette dans la maison de Rohan du Gué de l'Isle.
JEAN DE CHATEAUGIRON, sr. DE MALESTROIT, figure, avec la qualité de banneret, dans un sauf-conduit donné en 1348 par le roi d'Angleterre à quelques chevaliers bretons, chargés de traiter de la rançon de Charles de Blois. Du Paz rapporte que messire Jean de Châteaugiron, fils d'Hervé de Châteaugiron et de la fille de Péan de Malestroit, fut seigneur d'Oudon, du chef de son père, et seigneur de Malestroit et de Largouët, de celui de sa mère, et qu'il suivit le parti de Charles de Blois, avec lequel il se trouva à la bataille d'Auray en 1364. Voyant son maître mort, il se retira dans la ville de Vannes, dont il était capitaine ; mais, Jean de Montfort étant allé avec son armée victorieuse assiéger cette ville, il se soumit à lui et le reconnut pour son souverain. Il ratifia, en 1364, le traité de Guérande, qui mit fin à la guerre de la succession pour le duché de Bretagne, par l'accord qui eut lieu entre Jean de Montfort et Jeanne de Penthièvre, veuve de Charles de Blois. Dans ce traité, Jean de Châteaugiron est désigné par la seule qualité de sire de Malestroit, car depuis son mariage il avait pris ce nom et abandonné celui de Châteaugiron. Ses descendants gardèrent aussi celui de Malestroit, mais une autre branche des Châteaugiron conserva le sien. Cette dernière branche a produit des grands chambellans et deux maréchaux de Bretagne.
JEAN, sire DE RIEUX, prend la qualité de chevalier banneret dans une quittance de ses gages du 30 août 1351, scellée de ses armes, par laquelle il reconnaît que sa compagnie d'hommes d'armes comprend trois chevaliers, quinze écuyers et dix-neuf archers. Le sceau représente dix besants avec une tête d'aigle pour cimier. Le sire de Rieux figure dans d'autres montres avec la qualité de chevalier banneret, ainsi que dans un mandement adressé par le roi, en 1350, aux barons et aux bannerets de son royaume, pour les sommer de venir à son ost. Jean de Rieux rendit dans les guerres de Guyenne de grands services au roi, qui le fit capitaine de Redon ; depuis, il servit dans les guerres de Bretagne, sous le maréchal de Nesle. Il mourut à Paris en 1357, et son corps fut apporté à Rieux, pour être enseveli dans couvent de la Trinité. La maison de Rieux, issue des anciens souverains bretons, a produit deux maréchaux de France et un maréchal de Bretagne.
JEAN, vicomte DE ROHAN, chevalier banneret, figure avec six chevaliers, quatorze écuyers et vingt et un archers, dans une montre du 27 juin 1351. Son sceau apposé à la quittance de ses gages représente sept macles. Cimier : un coq. Il commanda un corps de troupes bretonnes à la bataille de Cocherel en 1364 [Note : Les capitaines bretons qui prirent part à cette bataille, suivant d'Argentré, furent Guillaume Bouëstel, le sire de Matignon, Olivier de Mauny, Thibaud de la Rivière, Yvon Charrue!, Nicole Paynel, Henri de Plédran, Geoffroi de Kerimel, Jean et Geoffroi Péan, Jean du Hallay, Jean de la Chesnaye, Olivier de la Chapelle, Eustache de la Houssaye et Bremor de Laval], se rendit ensuite auprès de Charles de Blois, et fut fait prisonnier la même année à la bataille d'Auray. Il servit en Poitou en 1372 sous les ordres de du Guesclin et contribua à la prise de Saint-Sever, de la Roche-sur-Yon et de quelques autres places. En 1373, du Guesclin, ayant entrepris le siége de Brest, y fut rejoint par le vicomte de Rohan à la tête d'une compagnie composée de quatorze chevaliers et de cent quatre-vingt-cinq écuyers. Le roi institua, par lettres données à Paris le 25 janvier 1373, son amé et féal chevalier, le vicomte de Rohan, lieutenant ès parties de Bretagne bretonnante, avec le commandement de trois cents hommes d'armes. En 1382, il prit part à la guerre de Flandre, et combattit avec un corps de troupes bretonnes à la bataille de Rosebecque, où les Flamands, révoltés contre leur comte, furent défaits.
1369. JEAN, sire DE BUMANOIR, chevalier banneret, servait sous les ordres du maréchal de Blainville avec six chevaliers, soixante écuyers et vingt-sept archers, ainsi que nous le voyons par une quittance de ses gages du 24 février 1369. Son sceau, apposé à une autre quittance de l'an 1379, représente 10 billettes, 4. 3. 2. 1. Timbre : Un casque ailé. Support : Deux léopards. Par lettres du 22 mai 1372, le roi Charles V fit don à son amé et féal chevalier, le sire de Beaumanoir, d'une somme de deux cents francs, pour le dédommager de la perte qu'il avait faite d'un grand nombre de chevaux pendant les guerres de Guyenne. Le roi Charles VI le nomma aussi, en 1379, capitaine de cent lances. Il suivit Bertrand du Guesclin en Espagne, combattit en 1369 à la bataille de Montiel, où fut défait Pierre le Cruel, revint en France et prit part en 1372 à la bataille de Chisey, perdue par les Anglais. En 1379, le roi ayant fait rendre par le Parlement de Paris un arrêt par lequel la Bretagne était réunie à la France, Jean de Beaumanoir, ainsi que la plupart des seigneurs bretons qui étaient au service du roi, l'abandonnèrent et rappelèrent Jean de Montfort, qui avait été obligé de se réfugier en Angleterre ; mais la paix se fit, quelque temps après, entre les deux souverains. En 1382, le sire de Beaumanoir prit part à la guerre de Flandre, et contribua, à la tête d'un corps de troupes bretonnes, au gain de la bataille de Rosebecque, livrée aux Flamands révoltés. Il est qualifié par le duc d'amé cousin, dans des lettres du 1er mars 1379, par lesquelles il le nomme son ambassadeur en Angleterre. Il fut assassiné en 1385 par les ordres de Pierre Tournemine, sr. de la Hunaudaye, meurtre qui donna lieu à un combat judiciaire entre Robert de Beaumanoir, frère du défunt, et Pierre Tournemine, qui fut vaincu, et qui ne dut la vie qu'aux prières de Beaumanoir et de ses amis. La maison de Beaumanoir a produit un maréchal de France et deux maréchaux de Bretagne.
1370. GIRARD CHABOT, sire DE RAIS, chevalier banneret, servait sous les ordres du connétable du Guesclin, avec dix chevaliers et soixante-seize écuyers, ainsi que nous l'apprend une montre du 28 janvier 1370. Il est qualifié chevalier banneret dans diverses autres montres. Froissart, qui l'appelle un chevalier hardy durement, rapporte qu'il avait embrassé le parti de Charles de Blois, et qu'il avait été fait prisonnier en 1364 à la bataille d'Auray, par Jean Chandos. Celui-ci, pour prix de sa rançon, lui imposa l'obligation de servir pendant un certain temps, avec trente lances, et l'emmena en 1367 en Espagne, au secours de Pierre le Cruel. De retour en France, il servit en Normandie et en Auvergne, sous le connétable du Guesclin, et prit part, en 1382, à la guerre de Flandre.
La terre de Rais, une des neuf baronnies d'États de Bretagne, était entrée, en 1250, dans la maison de Chabot, originaire du Poitou, par le mariage d'Eustachie de Rais avec Girard Chabot. Cette maison, qui remonte à Guillaume Chabot, lequel vivait en 1040, a produit un amiral de France, qui fut aussi amiral de Bretagne, un grand écuyer de France, un vice-amiral de Guyenne, des capitaines d'hommes d'armes, des chevaliers des ordres, un chevalier de la Jarretière, des lieutenants-généraux des armées du roi, etc., etc. Une de ses branches est en possession des titres de duc de Rohan-Chabot et de prince de Léon.
Un sceau de 1276, de Girard Chabot, sire de Rais, le représente à cheval, armé de toutes pièces, l'épée à la main, tenant de la main gauche un écu sur lequel ou voit trois chabots, surmontés d'un lambel à trois pendants ; la housse du cheval est aussi armoriée aux armes des Chabot. Contre-scel Trois chabots, surmontés d'un lambel.
BERTRAND DU GUESCLIN, comte DE LONGUEVILLE, duc DE MOLINA, connétable de France et de Castille, prend la qualité de chevalier banneret dans un grand nombre de montres. Une d'elles, du 4 janvier 1370, nous fait voir que sa compagnie d'hommes d'armes comprenait quatre chevaliers bannerets, cinquante et un chevaliers bacheliers et mille quatre-vingts écuyers. Son sceau, apposé à la quittance de ses gages, représente une aigle éployée de sable, à la votive du même brochant. Comme celui de toutes les familles anciennes, le blason des du Guesclin a subi des variations. Nous voyons en effet, dans les Planches de l'histoire de Bretagne de Dom Morice, que les armes de Pierre du Guesclin, chevalier en 1225, représentent un écu palé d'argent et de gueules de six pièces, à trois fasces fuselées de gueules et d'argent, l'un dans l'autre.
1371. OLIVIER DE MAUNY, sr. DE LESNEN, prend la qualité de chevalier banneret dans une quittance de ses gages du 13 mai 1371, scellée de ses armes, qui représentent un croissant, surmonté d'un lambel à trois pendants ; il avait sous ses ordres deux chevaliers et trente-six écuyers. Il est mentionné dans plusieurs autres montres parmi les chevaliers bannerets de la compagnie de Bertrand du Guesclin. Olivier, Hervé, Henri, Eustache et Alain de Mauny étaient fils d'Hervé de Mauny et d'une fille de Guillaume du Guesclin, oncle du connétable. C'étaient, rapporte du Paz, de vaillants hommes de guerre, qui accompagnèrent Bertrand du Guesclin, leur cousin, dans toutes ses expéditions en France et en Espagne. En 1352, dans une rencontre avec les Anglais, près du Guildo, Olivier de Mauny fit prisonnier Jeannequin Toigne, qui avait été un des champions, du côté des Anglais, du combat des Trente. Il vainquit aussi en 1356, sous les murs de Rennes, dans un combat singulier, un chevalier anglais, nommé Jean de Bolleton, qui l'avait défié.
Olivier de Mauny prit part, en 1364, à la bataille de Cocherel, pendant laquelle il releva, avec plusieurs autres gentilshommes bretons, la bannière de Bertrand du Guesclin, qui avait été abattue. Il alla ensuite avec ses frères rejoindre l'armée de Charles de Blois, combattit avec eux à la bataille d'Auray et y fut fait prisonnier. En 1366, à la tête de douze cents lances, il suivit Bertrand du Guesclin en Espagne, se distingua aux siéges de Maguelonne et de Birviesca, ainsi qu'à la bataille de Navarette, que perdit Henri de Transtamare, qui l'avait livrée malgré le conseil de du Guesclin. Il retourna avec lui en 1369, en Espagne, fit des prodiges de valeur à la bataille de Tolède, et contribua au gain de celle de Montiel, qui rendit Henri de Transtamare maître du royaume de Castille [Note : D'Argentré cite parmi les capitaines bretons qui suivirent Bertrand du Guesclin en Espagne, - Olivier et Guillaume du Guesclin, frères de Bertrand, Olivier, Hervé, Eustache, Henri et Alain de Mauny, Geoffroi et Silvestre Budes, Saint-Riom, le seigneur de Pargas, Jean du Hallay, Tirecoq, Alain de Litré ou de Listré, Jean Davy, Jean de Keranlouët appelé vulgairement Carlonet, Guillaume Boistel, le seigneur de Parigné, Thibaud de Lanvallay, Alain et Jean de Beaumont, Eon de Montfort, Geoffroi Ricon, Pons de Lescouët ou du Liscouët, Yvon de Lescouët, vulgairement appelé Yvon de Lakonet, Arnaud du Solier, dit le Limousin, parce qu'il avait longtemps commandé dans ce pays, Aliot de Callac, Geoffroi de Dinan, Eustache de la Houssaye, Jean, sire de Beaumanoir, Jean Ruffier, trois frères appelés les Ferrières, Raoul de Coëtquen, le sire de Montbourcher, Jean Raguenel, vicomte de la Bellière, Bertrand Goyon, sr. de Matignon, messire Jean d'Ust, Henri de Mareil, le sire de Montauban, le sire de Quintin, Nicole Paynel, Jean d'Orenge, Amaury de Fontenay, Thébaud de la Rivière, Alain de Lescouet, Saint-Tré, Alain de Saint-Pol, Guillaume de Launay, Ferron et Saint-Léger. Dans l'armée de D. Pedro se trouvaient quatre seigneurs bretons, les sires de Clisson, de Rieux, de Rais, et messire Garsis du Chastel. Froissart cite parmi les capitaines bretons qui accompagnèrent du Guesclin en Espagne, Guillaume de Bruel ; c'est Guillaume Gruel qu'il faut lire]. Ce prince, pour récompenser Olivier de Mauny de ses services, lui fit don de la terre d'Agreda, qui valait quatre mille livres de rente. Peu soucieux de posséder des terres en Espagne, Mauny échangea celle dont le roi l'avait gratifié contre plusieurs seigneurs de marque que ce prince détenait prisonniers. Leur rançon l'enrichit et lui permit d'épouser Marie de Roye, fille unique et héritière de Mathieu, sire de Roye et de Germigny, riche seigneur de Picardie, qui était détenu depuis plusieurs années en Angleterre, et dont Mauny racheta la liberté à condition d'épouser sa fille. Du Guesclin, qui avait voulu faire la même spéculation que Mauny, fut moins heureux. Il avait proposé au roi D. Henri de reprendre le comté de Soria qu'il lui avait donné, et de lui céder en échange le comte de Pembroke, riche seigneur anglais, alors prisonnier en Espagne. Le roi y consentit, et du Guesclin taxa son prisonnier à cent vingt mille francs de rançon ; mais il mourut avant de l'avoir payée, de sorte que du Guesclin perdit à la fois rançon et seigneurie.
De retour en France, Olivier de Mauny accompagna du Guesclin dans la plupart de ses expéditions en Normandie, en Limousin et en Poitou, et prit part aux siéges de Saint-Séver, de Saint-Jean d'Angély et de plusieurs autres places. Une ordonnance du roi Charles V du 2 avril 1380, adressée à Jean le Flament, trésorier des guerres, nous apprend qu'Olivier de Mauny était chambellan du roi, et qu'il avait sous ses ordres cinquante lances pour la garde de la ville de Dol, dont il était capitaine. Il assista, comme témoin du roi de France, à l'hommage que lui rendit le duc Jean V en 1404. A la cérémonie des obsèques du connétable du Guesclin, qui eurent lieu à Saint-Denis en 1380, les quatre écus de ce grand capitaine (deux pour la guerre et deux pour les tournois), étaient portés par Olivier de Mauny, le sire de Beaumanoir, Alain de Beaumont et le Bègue de Villaines.
La maison de Mauny, qui remonte à Jernigon de Mauny, sénéchal de Dinan en 1197, s'est éteinte dans le courant du XVIème siècle ; elle a produit des chevaliers bannerets, des capitaines d'hommes d'armes, des chambellans des ducs, un archevêque de Bordeaux, etc.
Il a existé en Hainaut une maison du même nom, à laquelle appartenait le célèbre Gautier de Mauny, que le roi d'Angleterre envoya en 1342 en Bretagne avec trois mille archers au secours de Jean de Montfort, et dont la fille épousa Jean Hasting, comte de Pembroke, le même contre lequel du Guesclin échangea son comté de Soria. (Dom Morice, d'Argentré, du Paz, Froissart).
HERVÉ DE MAUNY, sr. DE THORIGNY, est compris dans une montre du 1er mai 1371 et dans plusieurs autres montres de la même année, parmi les chevaliers bannerets de la compagnie de Bertrand du Guesclin. Il prend aussi la qualité de chevalier banneret et de seigneur de Thorigny dans des montres des années 1378 et 1383. Il prit part, en 1364, à la bataille de Cocherel, et ensuite à celle d'Auray, à laquelle se trouvèrent aussi ses frères, qui, ainsi que lui, avaient embrassé le parti de Charles de Blois. En 1366, il accompagna Bertrand du Guesclin en Espagne et se distingua à la bataille de Navarette. Lorsque du Guesclin, qui avait été fait prisonnier à cette bataille, eut recouvré la liberté, il aida le duc d'Anjou à conquérir le comté de Provence. Il fut secondé dans cette expédition par ses cousins, Olivier et Hervé de Mauny. Pour récompenser ce dernier des services qu'il lui avait rendus, il lui abandonna la rançon de plusieurs prisonniers, avec laquelle il acheta la baronnie de Thorigny, en Normandie. Hervé de Mauny servit en 1370, en Poitou, prit part au siége de Saint-Séver, et eu 1373 à celui de Conq en Bretagne. Une quittance de ses gages, du 10 décembre 1382, datée de Coutray et dans laquelle il prend la qualité de seigneur de Thorigny et de chevalier banneret, nous apprend qu'il avait pris part, avec deux chevaliers et onze écuyers, à la guerre de Flandre. Son sceau, apposé à cette quittance, représente un croissant, surmonté d'un lambel. Froissart rapporte qu'il se trouva à l'attaque du pont de Commines. D'Argentré cite deux capitaines bretons de la maison de Mauny, Jean et Maurice, comme ayant fait partie de cette expédition.
HENRI DE MAUNY est qualifié chevalier banneret dans des montres du 1er mai et du 1er octobre 1371, rapportées dans les histoires de Bertrand du Guesclin, écrites par Hay du Chastelet et de Fréminville, ainsi que dans les Preuves de l'histoire de Bretagne de Dom Morice. Henri de Mauny embrassa, à l'exemple de ses frères, le parti de Charles de Blois, prit part à la bataille d'Auray, en 1364, aida en 1368, le duc d'Anjou à conquérir le comté de Provence, et suivit Bertrand du Guesclin dans la plupart de ses expéditions. Nous avons précédemment parlé de deux des frères d'Hervé de Mauny, Olivier et Hervé ; les deux autres, Eustache et Alain, furent aussi des capitaines distingués, qui furent les fidèles compagnons de guerre en France et en Espagne, de leur cousin Bertrand du Guesclin.
PIERRE TOURNEMINE, sr. DE LA HUNAUDAYE, chevalier banneret, servait avec une compagnie composée de trois chevaliers et de trente-cinq écuyers, ainsi que nous le voyons par une montre du 29 janvier 1371, reçue à Blois. Il est qualifié chevalier banneret et seigneur de la Hunaudaye, dans diverses autres montres des années 1378 et 1380. Il est difficile d'expliquer pourquoi son fils Jean Tournemine prend, en même temps que lui, le titre de seigneur de la Hunaudaye dans une montre du 10 avril 1371, ainsi que dans une autre montre de 1378 ; et cela d'autant plus que, suivant du Paz, Jean Tournemine ne succéda à son père dans la seigneurie de la Hunaudaye, qu'en 1383. Quoi qu'il en soit, Pierre et Jean Tournemine sont qualifiés chevaliers bannerets dans un grand nombre de montres.
Les seigneurs de la Hunaudaye suivirent le parti de Charles de Blois. Geoffroi Tournemine, sr. de la Hunaudaye, frère de Pierre, fut capitaine de Guingamp pour ce prince, et perdit la vie au combat de la Roche-Derrien, en 1347 ; Olivier, autre frère de Pierre, fut tué à la bataille d'Auray, en 1364. Pierre Tournemine hérita par suite de cet événement de la seigneurie de la Hunaudaye. Par lettres du premier avril 1378. Jeanne de Bretagne, comtesse de Penthièvre, veuve de Charles de Blois, pour récompenser Pierre Tournemine, sr. de la Hunaudaye, des bons services qu'il lui avait rendus, ainsi qu'à son défunt mari pendant les guerres de Bretagne, et le dédommager des pertes qu'avaient éprouvées son père et son frère, par suite de la démolition de leurs châteaux de Botloy, de Leshardré et de Jasson, lui donna ainsi qu'à ses hoirs et successeurs, les hommes et tenues qu'elle possédait dans les paroisses de Ploëguen et de Ploëdilia, au terroir de Penthièvre, à foi, hommage et rachat.
Pierre Tournemine accompagna du Guesclin dans un grand nombre d'expéditions, prit part, en 1370, au combat de Pont-Valain, au Maine, où les Anglais furent défaits, ainsi qu'à la bataille de Chisey, que du Guesclin gagna sur eux, en 1372. De son mariage avec Jeanne de Craon, il eut deux fils : Jean Tournemine, dont l'article suit, et Pierre, qui fut vaincu, en 1386, sur la place du Bouffay à Nantes, dans un duel judiciaire qui eut lieu entre lui et Robert de Beaumanoir, qui l'avait accusé d'avoir fait assassiner Jean, sire de Beaumanoir, son frère. Tournemine fut vaincu et ne dut la vie qu'aux prières de ses amis. Cette maison a produit un grand veneur de Bretagne, deux chevaliers de l'Hermine, etc. [Note : Le château de la Hunaudaye, dont les ruines existent encore dans la paroisse de Plédiliac, était un des plus considérables de Bretagne. La Hunaudaye, ancienne bannière de Bretagne, fut érigée en baronnie d'États, en 1487, par le duc François II, en faveur de Jean Tournemine].
JEAN TOURNEMINE, sr. DE LA HUNAUDAYE, fils de Pierre Tournemine, dont nous venons de. parler, est qualifié seigneur de la Hunaudaye et chevalier banneret dans une montre du 10 avril 1371, ainsi que dans des montres des années 1378 et 1383. Une de ces dernières, reçue à Thérouenne, nous apprend qu'il avait pris part à la guerre de Flandre avec trois chevaliers et soixante-deux écuyers. Son sceau, gravé avec la date de 1392, dans les planches de l'histoire de Dom Morice, représente un écartelé d'or et d'azur. Supports : un ange et un lion. Cimier : un lion ailé. Légende : S. de Jehan Tournemine de la Hunaudaye. Il fut, en 1403, chambellan du duc. Son fils, nommé aussi Jean, fut tué, en 1427, au combat des Bas-Courtils, livré aux Anglais.
CHARLES DE DINAN, sr. DE MONTAFILANT, est, d'après le P. Anselme, qualifié chevalier banneret dans une montre reçue à Caen le 1er octobre 1371, dans laquelle il figure avec neuf chevaliers, quatre-vingt-sept écuyers et dix-neuf archers. Son sceau représente un château. Un autre sceau de Charles de Dinan, gravé dans les planches de l'histoire de Bretagne de Dom Morice, représente un écartelé au 1 et 4, quatre fusées d'hermines en fasce ; au 2 et 3, quatre fleurs de lys, posées en bande. Rolland de Dinan, père de Charles, embrassa le parti de Charles de Blois et fut tué à la bataille d'Auray, en 1364. Charles de Dinan se trouva aussi à cette bataille, dans laquelle, suivant M. de Fréminville, il fendit la tête à Richard de Cantorbéry. Charles de Dinan est mentionné dans beaucoup de titres importants avec les qualités de chevalier et de seigneur de Montafilant et de Châteaubriand. Il tenait cette seigneurie de sa tante Louise de Châteaubriand, dame dudit lieu, qui mourut sans lignée, en 1385. Le duc traite Charles de Dinan et Jean de Malestroit de féaux et amés cousins, dans des lettres du dernier jour de juillet 1391, par lesquelles il les nomme ses ambassadeurs en Angleterre. Suivant du Paz, Charles de Dinan mourut en 1418, après avoir possédé la terre de Montafilant, cinquante-quatre ans, et celle de Châteaubriand, trente-cinq ans.
OLIVIER, sire DE MONTAUBAN, chevalier banneret, servait avec un chevalier et dix-huit écuyers, d'après une montre du 1er mai 1371. Il est aussi qualifié chevalier banneret dans un compte de l'an 1378, de Jean le Flament, trésorier du roi. Olivier de Montauban suivit Bertrand du Guesclin en Espagne et se trouva, en 1369, à la bataille de Montiel. De retour en France, il prit part, en 1371, au siége d'Usson, et, en 1373, à celui de Brest. Il signa, en 1379, l'acte d'association de la noblesse de Bretagne, pour repousser l'invasion des Français, et fut envoyé la même année par le duc en ambassade en Angleterre. La maison de Montauban était une branche de celle de Rohan. Jean, sire de. Montauban et de Landal, était amiral de France, en 1461.
1373. PIERRE, sire DE ROSTRENEN, chevalier banneret, prit part au siége de Brest en 1373, ainsi que nous l'apprend une quittance de ses gages datée du 21 juillet de la même année. Elle est scellée d'un signet qui représente les lettres P. R., sommées d'un casque orné d'un mantelet et d'une couronne fleurdelysée. Supports : deux sauvages. Cimier : une tête de cygne. Le sire de Rostrenen figure parmi les chevaliers bannerets de la compagnie d'Olivier de Clisson, dans plusieurs montres des années 1378 et 1379. Il prit part, en 1372, à la bataille de Chisey, dans laquelle, suivant d'Argentré, Geoffroi du Bourg de Crehen portait sa bannière. Il assista parmi les bannerets aux États de Vannes en 1386. On le trouve en 1387 au nombre des amis d'Olivier de Clisson, qui l'aidèrent à reprendre plusieurs places dont le duc s'était emparé. Le fils de Pierre de Rostrenen, nommé aussi Pierre, fut chevalier banneret, conseiller et chambellan du roi Charles VII, et lieutenant du connétable de France.
Nous avons réfuté une fable de d'Argentré, relative à un prétendu Rivalon de Rostrenen, qui, en l'an 683, aurait été chambellan d'Alain, roi de Bretagne. Quelque illustre que soit cette maison, il n'en est fait mention dans les histoires de Bretagne, que depuis Geoffroi de Rostrenen, chevalier, qui prit part en 1270 à la croisade de Tunis, et reçut du duc de Bretagne, pour cette expédition, quatre cents livres. Pierre de Rostrenen, chevalier, est mentionné parmi les seigneurs bretons convoqués par le roi en 1304 pour la guerre de Flandre. Un sceau de l'an 1325 le représente à cheval, armé de toutes pièces, l'épée à la main, tenant de l'autre un bouclier aux armes de Rostrenen, qui sont d'hermines à trois fasces de gueules. Une enquête de l'an 1294 nous fait connaître que les sires de Rostrenen devaient deux chevaliers à l'ost du duc. La branche aînée de cette maison s'est fondue vers le milieu du XVème siècle dans celle de Pont-l'Abbé ; les autres étaient éteintes avant la réformation de 1668.
1378. OLIVIER DE CLISSON, sire dudit lieu et DE BELLEVILLE, est qualifié baron et chevalier banneret dans un grand nombre de montres des années 1378 et 1379.
ALAIN DE ROHAN, sire DE LÉON, chevalier banneret, est mentionné avec ces qualités dans plusieurs montres des années 1378, 1379 et 1383. Il prit part au siégé de Brest en 1378, et à la guerre de Flandre en 1383, avec une compagnie d'hommes d'armes composée d'un chevalier et de trente écuyers. Il était sire de Léon, du chef de sa mère, et ne devint vicomte de Rohan qu'en 1396, après la mort de son père Jean, vicomte de Rohan, que Dom Morice cite au nombre des seigneurs qui conduisirent en Flandre des compagnies bretonnes. Le sceau d'Alain de Rohan, sire de Léon, apposé à une quittance de ses gages, donnée à Thérouenne le 12 octobre 1383, représente sept, macles. 3, 3, 1. Supports : deux léopards. Cimier : une tête de paon dans un vol.
OLIVIER DU GUESCLIN, sr. DE LA ROCHETESSON, frère du connétable du Guesclin, est qualifié chevalier banneret dans plusieurs montres des années 1378 et 1379. Une de ces montres, du 22 avril 1378, fait voir que sa compagnie d'hommes d'armes était composée d'un autre chevalier banneret, de treize chevaliers bacheliers et de soixante écuyers. Il accompagna son frère dans presque toutes ses expéditions, passa avec lui en Espagne et prit part aux batailles de Navarette et de Montiel. Il servit en 1370 en Poitou, et en Flandre en 1383. Froissart et d'autres historiens le citent parmi ceux qui se distinguèrent à l'attaque du pont de Commines. Il devint après la mort de son frère le connétable, comte de Longueville, et lui succéda dans la charge de connétable de Castille. En 1386, il se rendit en Espagne avec mille hommes d'armes venus de France et de Bretagne, pour secourir le roi de Castille, qui faisait la guerre aux Portugais, soutenus par les Anglais, sur lesquels les Bretons et les Espagnols recouvrèrent tout le pays qui avait été pris par le duc de Lancastre. Olivier du Guesclin est qualifié dans divers actes chevalier banneret, connétable de Castille, chambellan du roi de France, comte de Longueville, sr. de la Rochetesson, de Broon, de Sens, de la Guerche, de Pouencé, de Marsi et de Châteaulin.
RAOUL, sire DE MONTFORT, prend la qualité de chevalier banneret dans une quittance de ses gages du 2 septembre 1378, scellée de ses armes, qui représentent une croix gringolée. Il prend les titres de sire de Montfort et de Gaël, dans des lettres du 12 mars 1376, par lesquelles il donne l'ordre à ses vassaux de fortifier son château de Montfort. Le duc l'appelle son amé cousin et féal, dans des lettres adressées le 19 mai 1386 à son conseiller Pierre Hatte, pour le charger de rendre hommage, en son lieu et place, au sire de Montfort, pour le fief de Pelmorvan, qui relevait de la seigneurie de Montfort. Le sire de Montfort prit part, en 1372, à la bataille de Chisey, et en 1373 au siége de Brest. Quand le duc, en 1408, se rendit à Paris, il l'institua son lieutenant-général en Bretagne. Jean de Montfort, fils de Raoul, épousa Anne, héritière des terres de Laval et de Vitré, à condition de prendre le nom et les armes de Laval.
1379. GUILLAUME, sire DE DERVAL, est désigné par les seuls noms de sire de Derval, dans plusieurs montres des années 1379 et 1380, où il figure parmi les chevaliers bannerets de la compagnie de Bertrand du Guesclin ; mais il s'intitule de la manière suivante : Guillaume, sire de Derval, chevalier, dans une quittance du 12 octobre 1383, donnée à Thérouenne, par laquelle il reconnaît avoir reçu de Jean le Flament, trésorier des guerres du roi, la somme de six cent vingt-cinq francs d'or en prêt, sur les gages de lui, banneret, et de trente-sept écuyers de sa compagnie, pour servir dans les guerres de Flandre et de Picardie, sous le commandement du connétable de France. Il est regrettable qu'un simple signet, et non un sceau, soit apposé à cette quittance, car il nous empêche de savoir si Guillaume, sire de Derval, appartenait à la maison de Derval ou à celle de Rougé. Du Paz, en effet, nous apprend que la terre de Derval passa, en 1275, dans la maison de Rougé, et qu'elle y resta jusqu'en 1415. Guillaume, sire de Derval, appartiendrait donc à la maison de Rougé. Toutefois, du Paz n'en fait aucune mention dans la généalogie de la maison de Rougé ; nous y voyons, au contraire, que Jean de Rougé fut seigneur de Derval depuis 1377 jusqu'en 1394, époque à laquelle son frère Galhot de Rougé lui succéda dans la seigneurie de Derval. Les titres rapportés dans les Preuves de l'histoire de Bretagne de Dom Morice, postérieurement à l'an 1383, ne font mention que du sire de Derval, sans autre désignation, de sorte qu'il nous a été impossible de savoir si Guillaume, sire de Derval, appartient à la maison de ce nom ou à celle de Rougé. Nous laissons la solution de cette question à ceux de nos lecteurs qu'elle pourra intéresser.
La maison de Derval avait la prétention de descendre des anciens souverains bretons. En 1332, Jean, sire. de Derval, chevalier, obtint du duc la permission d'écarteler ses armes avec celles de Bretagne. Les armes de Derval étaient, d'après un sceau de l'an 1276, de Guillaume de Derval, de gueules à deux fasces d'argent, à la bande de même brochant sur le tout.
1380. GEOFFROI, sire DE LA TOUR, chevalier banneret, est mentionné avec cette qualité dans plusieurs montres de l'an 1380. D'après l'une d'elles, datée du premier novembre, il servait avec deux chevaliers et douze écuyers, sous le commandement de Jean de Bueil, chevalier, chambellan du roi.
Suivant du Paz, il épousa Jeanne de Rougé, dame de Cornouailles, et devint baron de la Tour-Landry, en Anjou. C'est probablement par suite de la possession de cette terre, sans doute une des bannières de l'Anjou, qu'il prenait le titre de chevalier banneret.
Le Dictionnaire des terres du comté nantais nous apprend que la terre de la Tour-Gasselin, située dans la paroisse de Saint-Julien de Courcelles, appartenait en 1275 à Geoffroi de la Tour ; en 1390, à un autre Geoffroi de la Tour, et qu'elle fut confisquée en 1420 par le duc Jean V, sur Ponthus de la Tour, sr. de la Tour-Landry, l'un des complices de la prise du duc à Champtoceaux, et donnée à Jean Anger. D'Argentré cite le seigneur de la Tour parmi les gentilshommes bretons qui vinrent rejoindre Charles de Blois, et qui prirent part à la bataille d'Auray. Ce seigneur de la Tour est sans doute Geoffroi, qui faisait partie, en 1363, des chevaliers de la compagnie de Morice Mauvinet.
La maison de la Tour est connue depuis Bernier de la Tour, un des témoins de la fondation du prieuré du Pèlerin, vers l'an 1040 ; Barbotin, fils de Bernier, vivait en 1090. On trouve ensuite, parmi les seigneurs de cette maison, Étienne, sénéchal d'Angers en 1166 ; Geoffroi, mentionné dans une enquête faite à Nantes en 1220 ; Geoffroi, qui, avec d'autres seigneurs bretons, approuva en 1275 le changement de bail en rachat, et qui fut probablement le grand-père du chevalier banneret qui a donné lieu à cette notice. Une enquête de 1294 nous fait connaître que M. Geoffroi de la Tour devait un tiers de chevalier d'ost pour la terre du Loroux-Bottereaux. Maison éteinte.
1383. ROLLAND, vicomte DE COETMEN, chevalier banneret, servait en Flandre et en Picardie, sous le connétable de France, avec un chevalier et treize écuyers, ainsi que nous le montre la quittance de ses gages du 12 octobre 1383. Le sceau apposé à cette quittance, rapporte Dom Morice, était rompu, mais un autre sceau du vicomte de Coëtmen, gravé dans les Planches de l'histoire de Bretagne du même auteur, avec la date de 1406, nous apprend que ses armes étaient de gueules à neuf annelets d'argent.
Le vicomte de Coëtmen signa, en 1379, l'acte d'association de la noblesse de Bretagne, pour repousser l'invasion des Français, puis abandonna en 1387 le parti du duc pour celui du connétable de Clisson, pour le compte duquel il s'empara de diverses places. Mais en 1394, assiégé par les troupes ducales dans la forteresse de la Roche-Derrien, dont il était capitaine, il fut contraint d'aller se jeter aux pieds du duc, la tête nue et le chapeau à la main, suivi des principaux de la garnison. Le duc lui pardonna, ainsi qu'à tous les autres, excepté à cinq, qui furent conduits au château de l'Hermine. Cet acte de clémence n'empêcha pas le vicomte de Coëtmen de rejoindre le connétable, qui, avec deux mille hommes, assiégeait Saint-Brieuc. La paix qui fut faite peu de temps après entre le duc et le connétable, sauva la vie au vicomte de Coëtmen. La maison de Coëtmen était une branche de celle de Penthièvre ; elle a produit en 1506 un grand maître d'hôtel de Bretagne.
1386. RAOUL, sire DE COETQUEN, est qualifié chevalier banneret dans une montre d'Olivier de Mauny, le jeune, chevalier bachelier, du 12 octobre 1386, rapportée ainsi par Dom Morice : « La revue de messire Olivier de Mauny, le jeune, chevalier bachelier, un chevalier banneret, un autre chevalier bachelier et quatre-vingt-dix-neuf écuyers de sa chambre, reçus à l'Isle le 12 octobre 1386. Et premièrement ledit M. Olivier, M. Raoul, sire de Coëtquen, banneret, M. Guillaume Ruffier, etc. ». D'Argentré cite Raoul de Coëtquen parmi les capitaines bretons qui accompagnèrent Bertrand du Guesclin dans toutes ses conquêtes, batailles, prises de villes et de châteaux en France et en Espagne. Suivant Dom Morice, il servit en Auvergne en 1371, sous le connétable. Un sceau de la même année, apposé à une quittance de ses gages, représente trois bandes, surmontées d'un lambel à trois pendants. Il assista aux États de Rennes en 1386, et fut un des seigneurs que le duc envoya au connétable de Clisson, pour caution du traité de paix, passé entre eux en 1392. Il fut aussi capitaine de Lehon.
Nous lisons dans l'Encyclopédie de la Noblesse, par M. de Saint-Allais, que Raoul de Coëtquen prétendait au titre de baron, qui lui était contesté par Guy, baron de Laval, lequel lui soutint, ainsi qu'on l'apprend par un arrêt du 2 juin 1401, qu'il n'était pas baron, mais qu'il avait levé bannière, ce dont on se moquait, l'appelant chevalier au drapeau carré. Si ce fait est vrai, il prouverait que la terre de Coëtquen avait été érigée pour lui en bannière. Cette maison a produit en 1420 un maréchal de Bretagne.
1388. JEAN II, sire DE RIEUX et DE ROCHEFORT, qui fut créé maréchal de France en 1397, est qualifié chevalier banneret, suivant le P. Anselme, dans une montre du 1er septembre 1388, reçue à Châlons en Champagne, et dans laquelle il figure avec quatre chevaliers et trente écuyers de sa compagnie.
Note : C'est par erreur, que Dom Morice donne dans son Histoire de Bretagne, la qualité de chevaliers bannerets à Guillaume Boistel et à Robert de Guitté, car dans les nombreuses montres qu'il a insérées dans les Preuves de cet ouvrage, ces seigneurs sont simplement qualifiés chevaliers bacheliers (A. de Couffon de Kerdellech).
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