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LES NEUFS BARONNIES ANCIENNES

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A quelles seigneuries accordait-on le titre d'ancienne baronnie. Le principal document sur lequel était fondé le privilège attaché à ce titre les énumère en ces termes :

« Les neuf barons (proceres ou barones) se plaçaient, dit-il, à la gauche du duc dans l'ordre suivant : en premier lieu, le seigneur d'Avaugour ou de Goëllo ; deuxièmement, le vicomte de Léon ; troisièmement, le seigneur de Fougères ; ensuite le sire de Vitré, le sire de Rohan, puis les seigneurs de Châteaubriant, de Retz, de la Roche-Bernard, et du Pont, quoique, au dire de plusieurs, le neuvième baron ne dût pas être sire du Pont, mais celui d'Ancenis... et pour éviter le débat entre ces deux seigneurs, il fut réglé que celui du Pont serait admis comme baron à une session du Parlement ducal (c’est-à-dire des Etats), celui d'Ancenis à la suivante, et ainsi de suite alternativement » (Voir le texte latin dans dom Morice, Preuves de l'histoire de Bretagne, t. II, p. XXV).

Le document en question est une charte apocryphe, datée de 1077 ou de 1088, fabriquée on ne sait par qui au commencement du XVème siècle et insérée en 1415 dans cette première et rudimentaire histoire de Bretagne qu’on appelle la Chronique de Saint-Brieuc. Ce n’est pas là une autorité de premier ordre, au contraire ; puis, cette charte a l'inconvénient d'annoncer neuf barons et d'en donner dix, même onze. Car il y avait en Bretagne deux importantes seigneuries du Pont, le Pont-Château (Pontis Castrum) au pays nantais, et le Pont-l'Abbé (Pons Abbatis) en Cornouaille ; l'une et l'autre prétendirent être le Pont mentionné dans la liste ci-dessus et jouir de l'alternative avec Ancenis : si bien que les neuf baronnies, ainsi comprises, en auraient fait onze, à savoir :

1. Avaugour-Goëllo.

2. Léon.

3. Fougères.

4. Vitré.

5. Rohan.

6. Châteaubriant.

7. Retz.

8. La Roche-Bernard.

9. Ancenis.

10. Pontchâteau.

11. Pont-l'Abbé.

Un vieux dicton en latin rimé, composé dans le même temps, donne une liste un peu différente. Il place au premier rang, et sur le même rang, Avaugour et Léon ; au second rang, et aussi sur la même ligne, Vitré et Fougères ; puis les unes après les autres successivement les cinq autres baronnies, savoir : Châteaubriant, Retz, la Roche-Bernard, Ancenis, et enfin Landebalum « qui est, dit ce dicton, le doyen de tous » [Note : Voir le texte latin dans dom Morice, Histoire de Bretagne, t. II, p. CLXX].

On traduit ordinairement le dernier nom, Landebalum, par Lanvaux, quoique l'on ne trouve Lanvaux ainsi nommé dans aucune pièce authentique, et que Landebalum se puisse traduire beaucoup plus naturellement par Lamballe : dans ce cas il représenterait Penthièvre, dont Lamballe est le chef-lieu, et l'on s’expliquerait alors le titre de doyen des barons donné au seigneur de Landebalum, tandis que, appliquée à Lanvaux, la plus petite et la plus récente des neuf seigneuries ici énumérées, cette qualification demeure incompréhensible, pour ne pas dire absurde. Quoi qu’il en soit, et en nous conformant à la traduction admise jusqu’ici, voici la liste des neuf barons fournie par ce dicton :

1°. Avaugour,

2°. Léon,

3°. Vitré,

4°. Fougères,

5°. Châteaubriant,

6°. Retz,

7°. La Roche-Bernard,

8°. Ancenis,

9°. Lanvaux.

Ici il n’est plus question ni de l'un ni de l'autre Pont, pas davantage de Rohan.

Les baronnies d'Avaugour, de Fougères et de Lanvaux s’étant trouvées réunies au domaine ducal et par conséquent sans titulaires, le duc de Bretagne Pierre II, pour maintenir à neuf le nombre des barons, conféra ce titre en 1451 aux seigneurs de Derval, de Malestroit et de Quintin.

Plus tard, sous le duc François II, ce chiffre étant de nouveau tombé à cinq ou six, par suite de la réunion de plusieurs baronnies dans les mêmes mains, le duc François II, pour le ramener au nombre traditionnel, rétablit (soi-disant) en 1463 la baronnie de Lanvaux, en 1480 celle d'Avaugour, et en 1487, il en créa de toutes pièces deux nouvelles, Coëtmen et la Hunaudaie.

En ajoutant les baronnies de Pierre II et de François II aux noms fournis par le dicton rimé et par la charte apocryphe d'Alain Fergent, nous arrivons au nombre de dix-sept seigneuries gratifiées, à tort ou à raison, du litre d' « ancienne baronnie de Bretagne », à savoir :

1. Avaugour (DR, AF, érection en 1480).

2. Léon (DR, AF).

3. Fougères (DR, AF).

4. Vitré (DR, AF).

5. Châteaubriant (DR, AF).

6. Retz (DR, AF).

7. La Roche-Bernard (DR, AF).

8. Ancenis (DR, AF).

9. Pont-Château (AF).

10. Pont-l'Abbé (AF).

11. Rohan (AF).

12. Lanvaux (DR, érection en 1463).

13. Derval (DR, érection en 1451).

14. Malestroit (DR, érection en 1451).

15. Quintin (DR, érection en 1451).

16. Coëtmen (érection en 1487).

17. La Hunaudaie (érection en 1487).

Note : Dans la liste ci-dessous, les lettres DR, placées à la suite d’un nom, indiquent que ce nom figure dans le Dicton rimé des baronies, et les lettres AF, qu'il figure dans la fausse charte d'Alain Fergent.

Au XVIIIème siècle, ces dix-sept se trouvèrent réduites à onze : Rohan, je l’ai déjà dit, n’ayant jamais revendiqué le titre de baronnie ; Fougères, depuis 1429, étant toujours demeurée unie au domaine ducal et ensuite royal : enfin les Etats ayant toujours contesté la qualité d'ancienne baronnie aux quatre érections faites par le duc François II : Avaugour, Lanvaux, Coëtmen, la Hunaudaie. Pourtant le baron d'Avaugour présida la noblesse
de Bretagne aux Etats de 1597 et 1598, celui de la Hunaudaie en 1605 et 1610, celui de Coëtmen en 1621. Mais l'opposition tenace des Etats contre les quatre créations de François II finit par prévaloir : en sorte qu'au XVIIIème siècle les « neuf anciennes baronies » n’étaient plus que onze, savoir :

1. Léon,

2. Vitré,

3. Châteaubriant,

4. Retz,

5. La Roche-Bernard,

6. Ancenis,

7. Pont-Château,

8. Pont-l'Abbé,

9. Derval,

10. Malestroit,

11. Quintin.

Note : L'Almanach de Bretagne, publié sous le patronage du Parlement et qui avait un caractère semi-officiel, inscrit ces neuf baronnies comme donnant droit à la présidence de la noblesse jusqu’en 1778. Mais il y eut protestation contre les deux Pont, et depuis l'année 1779, jusqu’à la Révolution, l'article de l'Almanach de Bretagne concernant les baronnies est ainsi conçu : « BARONIES : Il n'y a que neuf baronnies en Bretagne, et l'on n’en doit pas supposer un plus grand nombre. Ces baronnies sont Léon, Vitré, Châteaubriant, Raiz, la Roche-Bernard, Ancenis, Derval, Malestroit, Quintin ».

Durant les deux derniers siècles, ces baronnies jouirent, comme on l'a dit de diverses prérogatives, entre autres, du droit exclusif de présider la noblesse dans l'assemblée des Etats, et en toute occasion de la préséance sur tous les autres gentilshommes dans cette assemblée.

Quand le baron de Léon (duc de Rohan) ou celui de Vitré (duc de la Trémoille) était aux Etats, il excluait de la présidence tous les autres, et entre eux ces deux barons l'exerçaient à l’alternative, l'un à une session, l'autre à la suivante, et ainsi de suite. — Entre les possesseurs des six baronnies suivantes (de Châteaubriant à Pont-l'Abbé), le droit de présider devait se régler par l'ancienneté personnelle de chacun d'eux dans la dignité de baron. Les trois dernières créées en 1451 ne venaient jamais qu'après les autres censées de création primitive, et dans l’ordre respectif de leur érection, 19, 22 et 23 mai 1451 (A. de La Borderie).

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