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LES GRANDS OFFICIERS DU DUCHÉ DE BRETAGNE |
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CHANCELIERS DE BRETAGNE.
La charge de chancelier était une des plus considérables du duché et fut exercée par des évêques, des grands seigneurs, des chevaliers et des magistrats. Le chancelier était le chef de la justice et assistait aux parlements généraux en habit royal. Il siégeait à la droite du duc.
1037. MOYSE, archidiacre DE RENNES, scella comme chancelier en 1037, des lettres du duc Alain, qui y prend le titre de gouverneur de la monarchie des Bretons. Ces lettres, relatives à la fondation du prieuré de Saint-Cyr, nous font voir qu'Alain prenait aussi le titre de duc de Bretagne, car parmi les témoins figure Eudes, frater Ducis Britonum (Dom Morice).
1050. SILVESTRE DE LA GUERCHE, sr. DE POUANCÉ, fut, suivant du Paz, chancelier du duc Conan II, qui lui donna cette charge pour le récompenser d'avoir remis sans opposition entre ses mains son château de Pouancé. Ayant embrassé l'état ecclésiastique, il devint évêque de Rennes en 1075. D. Taillandier, dans son catalogue des évêques et abbés de Bretagne, dit que Silvestre de la Guerche, sr. de Pouancé, fut chancelier de Bretagne, puis évêque de Rennes en 1076. Il était fils de Menguen, sr. de la Guerche en 998. La terre de Pouancé était située en Anjou. Le sceau de Geoffroi de la Guerche, sr. de Pouancé en 1220, représente un cavalier armé de toutes pièces, l'épée à la main, tenant de la gauche un bouclier sur lequel est représenté un léopard. Sur le contre-scel on voit deux léopards.
1158. HAMELIN figure avec le titre de chancelier dans une donation faite par le duc Conan III en 1158 à l'abbaye de Saint-Georges. Dans une charte de 1163 de Raoul de Fougères pour l'abbaye de Rillé, Hamelin est appelé Hamelin Caram, chancelier. Quelquefois les seigneurs, afin de donner plus d'autorité aux chartes qu'ils souscrivaient, les faisaient sceller par le chancelier du duc. C'est ainsi qu'en 1218, Pierre de Fougères, évêque de Rennes et chancelier du duc Arthur, scella, à la requête de Geoffroi de Châteaubriant, des lettres de ce seigneur pour le prieuré de Béré.
1160. ROBERT est qualifié chancelier du duc Conan IV, dans une charte de l'an 1160, de ce prince, pour les Templiers. Le titre de chancelier lui est encore donné dans des actes des années 1158 et 1170, relatifs à des donations faites par ce prince aux abbayes de Beaulieu et de Saint-Sulpice. Au XIIème siècle, beaucoup de familles n'avaient pas encore de noms patronymiques.
1185. MAURICE est qualifié chancelier dans des lettres du duc Geoffroi, de l'an 1185, pour l'abbaye de Savigné.
1200. PIERRE DE DINAN, évêque de Rennes, prend le titre de chancelier du duc Arthur et de sa mère, dans un acte de l'an 1200, concernant un accord passé entre le prieur de Saint-Sauveur-des-Landes et Guillaume d'Aubigné. Pierre de Dinan fut aussi chanoine et archidiacre de l'église d'York, en Angleterre. Il ratifia, en 1207, la fondation de l'église collégiale de la Guerche. Il mourut en 1210. Il était fils de Roland de Dinan, sr. de Montafilant.
1218. PIERRE DE FOUGÈRES, qui succéda à Pierre de Dinan dans l'office de chancelier, scella en 1218 , à la requête de Geoffroi de Châteaubriant, un acte de donation de ce seigneur au prieuré de Béré. Cet acte, rapporté par Dom Morice, était, selon lui, scellé de deux sceaux en lacs de soie ; dans le second, l'évêque est représenté debout, sur le contre-scel est gravée une fleur de lys ; légende : Secretum meum. Ailleurs, il est représenté assis, et dans la légende du contre-scel, qui est une clef, il prend la qualité de chancelier du duc. Il confirma, en 1200, la fondation d'un chapitre de chanoines en l'église de la Madeleine de Vitré. Il mourut en 1222. La baronnie de Fougères était une des baronnies d'États de Bretagne. La maison de Fougères descendait de Meen, fils de Berenger, comte de Rennes, mort en 1029. Raoul, sénéchal de Bretagne en 1185, fit la guerre au roi d'Angleterre Henri II, et se croisa en 1190.
1344. HENRI, évêque de Dol, fut, suivant du Paz, chancelier de Bretagne depuis 1344 jusqu'à 1348. Dom Morice, qui l'appelle Henri du Bois, dit qu'il fut élu en 1340 évêque de Dol, mais il ne lui donne pas le titre de chancelier.
1364. BOUVET figure avec la qualité de chancelier, dans le traité passé le 12 avril 1364 à Guérande, et qui mit fin à la guerre de la succession pour le duché de Bretagne.
1366. HUGUES DE MONTRELAIS, évêque de Saint-Brieuc, assista en 1366, en qualité de chancelier du duc Jean IV, à l'hommage de ce prince au roi Charles V. Il est qualifié évêque de Saint-Brieuc et chancelier du duc, dans une procuration qui lui fut donnée ainsi qu'à Olivier de Clisson, par ce prince, pour assurer le roi de sa fidélité. Lorsque le duc Jean abandonna le parti de la France pour s'allier aux Anglais, il fut abandonné par une partie de la noblesse bretonne. Hugues de Montrelais imita cet exemple et se retira à Avignon, auprès du pape Grégoire XI, qui l'éleva à la dignité de cardinal en 1375, et le nomma à l'évêché de Sabine. Il prit le titre de cardinal de Bretagne et mourut en 1390. Les Planches de Dom Morice contiennent les sceaux de divers seigneurs de Montrelais. Celui de Renaud, qui vivait en 1213, est d'or, à quatre jumelles d'azur en bande ; celui de Macé en 1241, représente un chevronné d'or et d'azur, à la bande de même brochant sur le tout. Dans d'autres sceaux, les jumelles sont placées en barre (Dom Morice).
Cette maison est connue depuis Guillaume de Montrelais, témoin dans une donation faite en 1120 à Marmoutiers par Guillaume, sr. de Varade. Renaud de Montrelais, croisé, cruce signatus, fit une donation à l'abbaye de Pontron en 1218, pendant qu'il naviguait vers la terre sainte. Cette maison a produit un grand nombre de chevaliers, qui sont mentionnés dans cet ouvrage ; elle s'est éteinte dans le courant du XVIème siècle.
1371. Maître AUFROY LE VOYER et GUILLAUME PARIS sont cités dans l'enquête qui eut lieu en 1371 pour la canonisation de Charles de Blois, comme ayant été successivement secrétaires et chanceliers de ce prince. Il existe en Bretagne plusieurs familles appelées Le Voyer ; celle à laquelle appartenait le chancelier portait losangé d'or et de gueules, suivant le nobiliaire de M. de Courcy.
1371. GUILLAUME PARIS fut, ainsi que nous l'avons dit précédemment, chancelier de Charles de Blois après Aufroy le Voyer. Il ratifia le traité de Guérande, le 2 juin 1381. On trouve postérieurement Jean au nombre des gens d'armes qui accompagnèrent le duc à Rouen en 1418 ; Guillaume, qui servait avec dix-neuf écuyers et quatre archers, d'après une montre de l'an 1422. Deux membres de cette famille, suivant M. de Courcy, ont obtenu les honneurs de la cour en 1755 et 1756 ; elle s'est éteinte en 1800.
1379. JEAN, vicomte DE ROHAN, était chancelier de Bretagne en 1379, ainsi que l'apprennent des lettres données à Vannes le dernier jour de septembre de la même année, par lesquelles le duc Jean IV révoque toutes les grâces qu'il avait accordées au vicomte de Rohan. Il paraît que les sceaux lui furent ensuite rendus, car, par des lettres du 5 mai 1380, le duc déchargea de l'office de chancelier, sur sa demande, son amé cousin et féal messire, le vicomte de Rohan (Dom Morice).
1384. SILVESTRE DE LA FEILLÉE, chevalier, paraît avec le titre de chancelier de Bretagne dans un acte du 4 octobre 1384, par lequel le duc ordonne la saisie des biens du comte de Penthièvre. Silvestre de la Feillée embrassa le parti de Charles de Blois, et fut fait prisonnier à la bataille d'Auray en 1364, ainsi que nous l'apprend la déposition de son neveu Geoffroi Budes, dans l'enquête qui eut lieu en 1371, pour la canonisation de Charles de Blois. Silvestre de la Feillée fut présent à l'hommage du duc Jean IV au roi en 1366, se trouva au siège de Bécherel en 1371, ratifia en 1380 le traité de Guérande, et assista en 1386 aux États de Rennes, où il prit rang parmi les bannerets et les bacheliers. Cette maison qui a produit nombre de capitaines et de chevaliers distingués, remonte à Silvestre de la Feillée, chevalier, mentionné dans un accord passé, en 1255, entre le vicomte de Rohan et son sénéchal. Le sceau de Thibaut de la Feillée, chevalier en 1312, représente une croix engreslée. Olivier, chevalier, sr. de la Rubeaudière et de la Grande-Boëssière, fut fait prisonnier à la bataille d'Azincourt en 1415. Son beau-frère, Guillaume de Bourgneuf, y fut tué (Dom Morice, du Paz). Famille éteinte.
1390. MACÉ LE BART fut autrefois chancelier du duc Jean IV, suivant une enquête de l'an 1392, relative aux droits des ducs de Bretagne. Il succéda, sans doute, à Silvestre de la Feillée, qui était encore chancelier en 1386. Geoffroi le Bart, vivant en 1241, et dont le sceau représente un léopard, est le plus ancien personnage de cette famille qui nous soit connu. Guillaume le Bart, chevalier, est mentionné dans l'enquête qui eut lieu pour la canonisation de Charles de Blois en 1371 ; Thomas fut chevalier de l'Hermine en 1448 ; Jean était maître d'hôtel du duc en 1430, et Pierre, écuyer du duc en 1453 ; Michel figure au nombre des hommes d'armes de la garde du duc en 1480. Famille éteinte.
1391. HENRI LE BARBU, évêque de Vannes, est mentionné avec le titre de chancelier de Bretagne, dans un acte daté de Tours, du 15 juin 1391, par lequel le duc fait une protestation au sujet de son hommage au roi de France. Henri le Barbu mourut en 1419. Jean le Barbu, chevalier, peut-être le frère du chancelier, était chambellan du duc en 1393 ; autre Jean était écuyer du duc en 1452. Famille éteinte.
1398. ROBERT DE MARTIGNÉ assista, comme chancelier de Bretagne, aux États généraux tenus à Rennes en 1398. Cette maison, depuis longtemps éteinte, est une des plus anciennes de Bretagne. Les Preuves de l'Histoire de Dom Morice font mention de diverses donations faites vers l'an 1063 à Marmoutiers, par les seigneurs de Martigné.
1399. ROBERT BROCHEREUL, chancelier de Bretagne, figure dans un acte du 20 juillet 1399, par lequel la dame de Rais fut remise en possession de ses villes et châteaux de Bretagne. Il fut seigneur de la Sicaudais, sénéchal de Nantes, puis de Rennes, et conseiller du duc.
Alain Brochereul fut, en 1382, capitaine pour le duc du château de Suridorf, près Saint-Malo ; Olivier, jusarmier en brigandine, était employé à la garde de Clisson en 1464. Famille éteinte.
1401. ÉTIENNE CŒURET, conseiller du duc, fut chancelier de Bretagne avant l'an 1402, car on lit ce qui suit, dans un compte d'Hervé Guihomarou, trésorier du duc, de l'an 1402: « Messire Étienne Coeuret, conseiller, pour le reste qui lui fut deub, du temps qu'il étoit chancelier ». Il fut évêque de Saint-Brieuc, puis de Dol. D'Argentré dit que c'était un grand jurisconsulte, natif de Fougères, auquel le duc Jean V donna l'office de chancelier. Il fut un des commissaires délégués par le duc au concile de Constance en 1415 ; il mourut en 1429.
1404. ANSELME CHANTEMERLE, évêque de Rennes, fut présent comme chancelier de Bretagne, à l'hommage rendu au roi par le duc Jean V en 1404. Il était encore chancelier en 1406. Famille originaire de Picardie, suivant le nobiliaire de M. de Courcy.
1406. HUGUES LESTOQUER, évêque de Tréguier, puis de Vannes, est qualifié chancelier de Bretagne et confesseur du duc, dans un extrait des registres de la chancellerie, commençant le 10 mars 1406 (Dom Morice, Histoire de Bretagne, T. II. Catalogue des évêques et abbés de Bretagne).
1410. JEAN DE CHATEAUGIRON, évêque de Saint-Brieuc, connu sous le nom de Jean de Malestroit, parce que cette dernière famille s'était fondue au siècle précédent dans celle de Châteaugiron, qui en avait pris le nom, est qualifié évêque de Saint-Brieuc, conseiller et chancelier du duc Jean V, dans des lettres de grâce accordées par ce prince en 1410 à Henri le Parisy. Les mêmes qualités lui sont données dans le traité de Paris, passé le 14 juillet de la même année, entre le duc de Bretagne et le comte de Penthièvre. Il fut aussi président à la chambre des comptes et employé en diverses négociations importantes par le duc et par les États. Le connétable de Clisson, dont il fut l'exécuteur testamentaire et l'ami, lui légua trois mille livres après la bataille d'Azincourt. Le chancelier de Malestroit parvint à arrêter la marche du duc de Bourgogne sur Paris. Il figure dans le traité de Troyes en 1427, avec les titres d'évêque de Nantes et de chancelier de Bretagne ; il possédait encore cette dignité en 1435. Il fut créé cardinal de Saint-Onuphre en 1440. En 1431, le duc de Bretagne déclara la guerre au duc d'Alençon, qui avait fait arrêter son chancelier Jean de Malestroit, et alla assiéger Pouancé ; mais ce différend se termina par un traité et par la mise en liberté du chancelier (Dom Morice. Anciens évêchés de Bretagne).
1439. JEAN L'ÉPERVIER, évêque de Saint-Brieuc, fut chancelier de Bretagne vers l'an 1439, suivant les auteurs des anciens évêchés de Bretagne. D'après eux, il figura, comme chancelier, dans les différends qui eurent lieu entre le duc François Ier et son frère Gilles, mais sans prendre part toutefois. au jugement pris contre ce dernier. Les Preuves de l'Histoire de Bretagne de Dom Morice ne nous fournissent aucun document constatant que Jean l'Épervier ait été chancelier. Elles nous apprennent seulement qu'il fut, en 1474, président à la chambre des comptes. Dans tous les cas, il n'aurait pas pu prendre part, comme chancelier, au procès du malheureux Gilles de Bretagne, qui eut lieu en 1450, car Louis de Rohan, qui était chancelier depuis 1445, occupait encore cette charge en 1450, et ce fut lui, rapporte D. Taillandier [Note : D. Taillandier a achevé le second volume de l'Histoire de Bretagne de Dom Morice] qui scella l'arrêt de mort du malheureux Gilles, sur le refus d'Éon Baudouin, garde des sceaux, homme plein d'honneur et de probité, qui ne voulut pas tremper dans une action aussi noire.
D'Argentré prétend que c'était Jean Prégent, évêque de Léon, qui était chancelier à l'époque du procès de Gilles de Bretagne, c'est-à-dire vers l'an 1450, et qu'il refusa de donner son avis dans une cause qui était criminelle. Jean Prégent, ainsi que nous venons de le voir, n'était pas chancelier en 1450, et ne le devint pas après, car à Louis de Rohan succéda Jean de la Rivière, qui remplit l'office de chancelier, depuis 1450 jusqu'à 1457. D. Taillandier, dans son catalogue des évêques et abbés de Bretagne, ne dit point que Jean l'Épervier ait été chancelier, il rapporte seulement. qu'il fut président à la chambre des comptes en 1474.
La maison de l'Épervier est connue depuis Jean l'Épervier, un des écuyers de la compagnie de Thomas de Quélen en 1380 ; Pierre ratifia le traité de Guérande en 1381 ; Charles fut grand maître des monnaies de Bretagne en 1430 ; Robert et Georges furent créés chevaliers de l'Hermine, le premier en 1454, et le second en 1457; Arthur, sr. de la Bouvardière, grand veneur de Bretagne, épousa la fille du fameux ministre Landays. Le sceau de Robert l'Épervier, en 1435, représente un écu d'azur au sautoir engreslé d'or, accompagné de quatre besants de même. Cimier : un lion ailé. Famille éteinte.
1445. LOUIS DE ROHAN, sr. DE GUÉMÉNÉ-GUINGAMP, fut chancelier de Bretagne depuis 1445 jusqu'à 1450, ainsi qu'on le voit dans divers comptes de Guyon de Carné et de Michel de la Noë, trésoriers. Il prit une part active au procès de Gilles de Bretagne, dont il scella lui-même l'arrêt de mort. Le chancelier de Guéméné avait épousé Marie de Montauban, fille de l'amiral et nièce d'Arthur de Montauban, ennemi mortel de l'infortuné Gilles.
1450. Monsieur JEAN DE LA RIVIÈRE, dominus Johannes de la Rivière, assista en 1450, comme chancelier de Bretagne, à l'hommage que rendit le duc Pierre II au roi Charles VII. Il prit part aussi, en qualité de chancelier, aux États généraux tenus à Vannes en 1451 et en 1455. Le procès-verbal de ces assemblées lui donne les titres de chevalier et de chancelier. Le 27 septembre 1457, Jean du Cellier fut institué chancelier à sa place, et il délivra, la même année, en cette qualité, des lettres de retenue de chambellan et de conseiller du duc, pour messire Jean de la Rivière, autrefois chancelier. Jean de la Rivière fut aussi, en 1457, capitaine de Saint-Aubin-du-Cormier. Il descendait, suivant du Paz, de Gilles Menguy, écuyer, qui ayant épousé, vers l'an 1400, Isabeau, dame de la Rivière, en prit le nom et les armes. Jean de la Rivière, et Jeanne Brillet, sa femme soeur de Guillaume Brillet, évêque de Rennes, furent ensevelis dans la chapelle que leur fit bâtir ce prélat. Une lame de cuivre placée sur leur tombeau contient l'inscription suivante : Cy gisent nobles personnes, monsieur Jean de la Rivière, chevalier, et dame Jeanne Brillet, sa femme, jadis seigneur de la Chauvelière, de Lancé, du Haut-Bois, chancelier de Bretagne, qui trépassa le dernier jour de febvrier, l'an de grâce mil quatre cent soixante et un : et ladite dame Jeanne, le vingt et huitième jour du mois d'avril, l'an mil quatre cent cinquante-neuf. Cette maison est connue depuis Perrot Menguy, écuyer, mentionné avec dix-sept écuyers de sa compagnie dans une montre rendue à Pontorson en 1380. Son sceau représente un lion. Nous pensons que Gilles de la Rivière, qui fut chancelier de Bretagne en 1488, appartenait à la même famille.
1457. Maître JEAN DU CELLIER, sénéchal de Nantes, fut institué chancelier le 19 septembre 1457, à la place de messire Jean de la Rivière. Il fut présent en 1458, comme chancelier, à l'hommage du duc Arthur III au roi Charles VII. Guillaume Chauvin ayant été la même année nommé chancelier, Jean du Cellier fut promu à la charge de président à la chambre des comptes.
On trouve antérieurement : André du Cellier, compris dans le fulminatoire de l'évêque de Saint-Malo contre le duc et ses officiers, en 1382; Pierre fut écuyer du duc et capitaine de Cesson, en 1457 ; Jean était employé avec un jusarmier, à la garde de la Guerche, en 1464. Famille éteinte.
1458. GUILLAUME CHAUVIN, sr. DU BOIS ET DU PONTHUS, chancelier de Bretagne, assista à l'hommage rendu par le roi François II au roi Charles VII en 1458. Il était en 1451, président à la chambre des comptes, et fut créé, en 1466, chambellan du duc et chevalier de l'Hermine. Il est qualifié chevalier et chancelier de Bretagne, dans la relation de la conférence qui eut lieu le 15 avril 1467, entre les ambassadeurs de France et ceux de Bretagne. Victime de la haine et de la méchanceté du fameux ministre Landays, qui, de simple tailleur du duc, s'était élevé par ses intrigues au poste de trésorier général et de premier ministre, le chancelier Chauvin fut jeté en prison et y termina ses jours. Ses biens furent confisqués, et sa femme et ses enfants moururent dans la misère [Note : Landays avait essayé plusieurs fois de faire périr le chancelier Chauvin, mais n'avait trouvé personne pour exécuter ses ordres barbares]. Landays fut, comme on le sait, arrêté par l'ordre des seigneurs, jugé, puis ensuite pendu sur la place du Bouffay, à Nantes. Pour donner une idée de l'abus que ce favori faisait de son pouvoir, le Laboureur rapporte, dans son Histoire de la maison des Budes, qu'une enquête du mois d'août 1485 constate que Landays avait fait détruire, au château de Sévigné, une salle de cent pieds de longueur, abattre treize journaux de bois, et qu'il avait commis des dégâts pour une somme de treize mille livres, somme énorme pour le temps.
Jean Chauvin, fils du chancelier, chambellan du roi Louis XI, épousa l'héritière de la Musse ; Bonaventure, leur fils, prit le nom et les armes de sa mère. Cette maison a produit deux autres chevaliers de l'Hermine. Elle est connue depuis Olivier Chauvin, mentionné au nombre des écuyers de la compagnie de Jean de Beaumanoir, dans une montre du 25 juin 1351. Famille éteinte.
1470. VINCENT DE KERLEAU, de la Maison de l'Isle, en Goëllo, abbé de Bégar (Bégard) en 1444, puis évêque de Léon, fut, suivant D. Taillandier, continuateur de l'Histoire de Dom Morice, président à la chambre des comptes, et chancelier pendant la première disgrâce du chancelier Chauvin. Dans le catalogue des abbés de Bégar (Bégard), on lit ce qui suit : Vincentius de Kerleau, electus abbas de Begar, 1443, legatus in Armoricam à Calisto Papa ad pecunias pro bello in Turcas colligendas anno 1458. Postea consiliarius et cancellarius Francisci Britonum Ducis, et Episcopus Leonensis, obiit anno 1458. La date de 1458 est inexacte, sans doute par suite d'une faute d'impression, car D. Taillandier dit que Vincent de Kerleau fut envoyé, en 1468 et en 1472, en Angleterre, pour les affaires de l'État, et qu'il mourut en 1476. On trouve dans les Preuves de Dom Morice, Olivier de Kerleau au nombre des nobles du Goëllo qui prêtèrent serment de fidélité au duc en 1437 ; Hamon était, en 1480, un des archers de la seconde garde du corps ; Guillaume fut employé à la garde de Bréhat en 1489 ; Philippe était chevalier de Malte, commandeur de la Guerche en 1523, et grand prieur de France en 1540. Cette maison a passé à la réformation de 1669. D'azur au cerf d'or (sceau 1452), (d'après le Nobiliaire de Courcy).
1484. FRANÇOIS CHRÉTIEN, conseiller du duc, était, d'après les registres de la chancellerie, chancelier de Bretagne en 1484 ; il succéda à Guillaume Chauvin, dont le procès commença en 1481. Nous avons dit précédemment, que pendant la première disgrâce du chancelier Chauvin, Vincent de Kerleau le remplaça dans l'office de chancelier. Quoique Chrétien fût redevable de sa charge à Landays, il ne craignit pas de s'opposer souvent à ses ordres injustes, et sur la promesse qui lui fut faite par un grand nombre de seigneurs, de ne pas l'abandonner, il rendit un décret de prise de corps contre lui, circonstance qui l'a fait accuser d'ingratitude. Le duc ayant donné, le 20 octobre 1485, avec l'assentiment de François Chrétien, l'office de chancelier à Jacques de la Villéon, créa Chrétien sénéchal de Rennes, aux appointements de huit cents livres.
Cette maison, qui existe encore, remonte à Hervé Chrétien, chevalier, croisé en 1428 ; Rolland était, en 1380, un des écuyers de la compagnie de Jean de Saint-Riou, capitaine de Lehon ; Guy, trésorier du duc, fut commis avec Renaud de Brezille, chevalier, chambellan du roi, pour prendre possession, en 1392, de la ville de Saint-Malo, qui avait été cédée au roi par le pape Clément VII ; Pierre, sr. de Pommorio, était chambellan du duc François Ier, en 1450. Cette maison possède la terre de Tréveneuc, évêché de Saint-Brieuc, dont elle porte le nom. (Dom Morice, Musée de Versailles. — Arrêt de la réformation de 1668).
1485. JACQUES DE LA VILLÉON, sénéchal de Rennes, conserva la charge de chancelier depuis le 20 octobre 1485 jusqu'à l'année 1487, ainsi que nous l'apprennent divers actes rapportés par Dom Morice. Le fils de Jacques de la Villéon, Rolland, sénéchal d'Hennebont, fut envoyé en ambassade. en Angleterre, en 1486. On trouve antérieurement : Rolland au nombre des écuyers de Bretagne qui ratifièrent. le traité de Guérande en 1381 ; Thibaut, qui servait avec dix écuyers, d'après une montre reçue à Saint-Brieuc en 1418 ; Berthelot figure, en 1461, au nombre des cinquante et une lances de l'ordonnance du duc ; il fut chargé avec Guillaume Beaulieu, homme d'armes du duc, de choisir en 1480, dans l'évêché de Saint-Brieuc, douze cents hommes des plus forts et propres à porter les armes pour la défense du pays. Famille maintenue en 1669.
1487. PHILIPPE DE MONTAUBAN, dont la famille était une branche de celle de Rohan, fut institué chancelier de Bretagne le 23 septembre 1487, d'après les registres de la chancellerie. Il figure avec les titres de chevalier, sr. de Sens, chancelier de la duchesse Anne, dans le traité passé entre cette princesse et Henri VII, roi d'Angleterre, en 1488. Jean de Rieux, maréchal de Bretagne, tuteur de la duchesse Anne, ôta les sceaux à Philippe de Montauban, le 24 janvier 1488, pour les donner à Gilles de la Rivière, mais plus tard, ils lui furent rendus. Le roi Charles VIII, ayant en 1494 aboli la chancellerie de Bretagne, institua pour gouverneur et garde du scel de Bretagne son amé et féal conseiller et chambellan Philippe de Montauban, chevalier, sr. de Sens, le 20 avril 1498. La reine Anne, pour le récompenser de ses services, lui fit don des seigneuries de Saint-Aubin-du-Cormier, Bazoges, Marcillé et Rino, pour en jouir lui et ses hoirs. Il fut aussi sr. de Grenonville. Avant d'être promu à la dignité de chancelier, Philippe de Montauban fut en 1487, chambellan du duc, son lieutenant-général en la ville et comté de Rennes, et capitaine de quarante hommes d'armes (Dom Morice).
1488. GILLES DE LA RIVIÈRE, docteur ès lois, archidiacre de Rennes, vice-chancelier de Bretagne, fut institué chancelier le 24 janvier 1488, en remplacement de Philippe de Montauban, destitué. Gilles de la Rivière appartenait à la même famille que Jean de la Rivière, chancelier, dont le nom patronymique était Menguy (Dom Morice, du Paz) (A. de Couffon de Kerdellech).
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