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LES GENTILSHOMMES DU DUCHÉ DE BRETAGNE

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CHEVALIERS DU CAMAIL OU DU PORC-EPIC.

L’ordre du Camail ou du Porc-Epic fut institué, en 1394, par Louis de France, duc d’Orléans, second fils de Charles V, à l’occasion des fêtes données pour le baptême de son fils Charles. On a prétendu, dit le P. Héliot, que le duc d'Orléans prit le porc-épic pour emblème de son ordre, afin de montrer à Jean, duc de Bourgogne, son ancien ennemi, qu’il ne manquait pas de courage, ni d’armes pour se défendre, le porc-épic étant un animal si bien armé, que de près il pique avec ses pointes, et de loin, les lance contre les chiens qui le poursuivent.

Le nom d’ordre du Camail, qui a aussi été donné à l’ordre du Porc-Epic, venait, dit-on, de ce que le duc d'Orléans donnait à chaque nouveau chevalier une bague d’or garnie d’un camaieu ou pierre d’agate, sur laquelle était gravé un porc-épic. L’ordre était composé de vingt-quatre chevaliers, qui devaient être nobles de quatre races. L'habit de cérémonie consistait en un manteau de velours violet, le chaperon et le mantel d’hermines avec une chaîne d’or à l’extrémité de laquelle pendait un porc-épic aussi d’or, tombant sur la poitrine, et ayant pour devise : Cominus et eminus, de près et de loin.

Le duc d’Orléans, en 1448, décora de l’ordre du Camail plusieurs gentilshommes bretons. Voici quelles sont, d’après Dom Morice, les lettres que leur délivra ce prince à cette occasion :

« Charles, duc d'Orléans, comte de Blois et de Beaumont, seigneur de Coucy, à tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut. Savoir faisons qu’en faveur de notre très-cher et très-amé cousin Pierre de Bretagne, nous avons aujourd’hui donné et donnons congé et licence de porter notre ordre du Camail, en la forme et manière que nous l’avons mis sus de piéça à tous les gentilshommes ci-après nommés ; c’est à savoir : Silvestre de Carné, Guillaume de Quengo, Olivier de Quélen, Lorens de Lignières, Yvon de Lezongar, Mathieu Lannelle (de la Landelle), Yvon de Lannion, Olivier de Lannion, Olivier de Penhoët, Mahé de Rolleheuc, et chacun d’eux, pourvu qu’ils fassent le serment en tel cas accoutumé entre les mains de notre féal Henri de Villeblanche, écuyer. XVII novembre 1448 ».

M. d'Orlac, dans la livraison du mois d’août de la Revue historique et nobiliaire a élevé des doutes sur l’authenticité de ces lettres, parce que le lieu où elles ont été données n’est pas indiqué, que la date relatée par Dom Morice est 1448, tandis que celle indiquée par Dom Lobineau est 1440, et que, dans tous les cas, ces deux dates ne concordent pas avec l’époque à laquelle régnait le duc Pierre II, qui ne ceignit la couronne ducale qu’en 1450.

Nous avouons que les objections de M. d'Orlac ont leur valeur, mais nous ferons observer que Dom Morice en donnant le texte des lettres du duc d'Orléans a eu soin d’ajouter :

« Sur une copie délivrée à Messire Grégoire de Quélen, sr. du Broutais, lieutenant pour le roi au bailliage et gouvernement de Rennes. Tiré des mémoires généalogiques de la maison de Carné ». Il est probable, d’après cette explication de Dom Morice, qu’il n’a eu en sa possession qu’une copie plus ou moins exacte de l’original, et peut-être même qu’un simple extrait, dans lequel la mention du lieu où les lettres ont été données a été oubliée [Note : D’après l'Armorial de M. de la Grasserie, ce lien serait Saint-Omer] et que là où Dom Lobineau a lu 1440, Dom Morice a lu 1448, tandis que la date réelle était peut-être 1450, et alors elle coïnciderait avec l’époque du règne de Pierre II. La source d’où Dom Morice a tiré la copie des lettres du duc d'Orléans précédemment relatées est une présomption en faveur de leur authenticité, la maison de Carné, pas plus que celles dont les noms y sont mentionnés, n’ayant besoin d’une décoration de l’ordre du Camail pour relever leur noblesse.

 

SILVESTRE DE CARNÉ. Dans la généalogie produite devant les commissaires de la réformation de la noblesse de Bretagne, en 1669, par la maison de Carné, figure Cristophe de Carné, chevalier du Porc-Epic. C’est sans doute une erreur, à moins qu’il n’y ait eu deux personnages du nom de Carné chevaliers du Porc-Epic, ce qu’aucun document ne confirme. Silvestre de Carné fut aussi chevalier de l'Hermine, en 1454, chambellan du duc et son premier écuyer d’écurie.

ROBERT DE CALLAC. Il fut, en 1452, maître d’hôtel de la duchesse, et, en 1454, maître d’hôtel du duc et capitaine de Jugon. Il a existé en Bretagne deux familles de Callac ; mais nous ignorons à laquelle Robert de Callac appartient.

GUILLAUME DU QUENGO. Il figure dans un compte de Jean Mauléon, trésorier du duc, parmi les gens d’armes de ce prince qui servirent, en 1427. Il descendait de Guillaume du Quengo, un des écuyers de la compagnie d'Olivier de Clisson, en 1380 ; Eon et Jean furent écuyers du duc, en 1420 ; Rolland comparut, comme sergent féodé sous la barre de Moncontour, au Parlement général tenu à Vannes, en 1462 [Note : Cet office n’était rempli que par des gentilshommes qualifiés] ; Jeanne était demoiselle d’honneur de la duchesse, en 1486. La maison du Quengo a possédé la vicomté de Tonquédec, en Bretagne, et a produit des chevaliers de l’ordre du roi, des gentilshommes de la Chambre et des officiers généraux. Plusieurs de ses membres ont été admis, en 1782, aux honneurs de la cour.

LORENS DE LIGNIÈRES. Nous n’avons rien trouvé de relatif à Lorens de Lignières, mais nous voyons dans un état de la maison du duc, de l’an 1454, qu’un Bertrand de Lignières, probablement frère ou parent de Lorens, est mentionné parmi les chevaliers, écuyers et autres officiers de la maison du duc, avec plusieurs autres chevaliers du Camail, tels que Silvestre de Carné, Martin de la Landelle et Robert de Callac, maître d’hôtel. Le nom de Lignières est connu depuis Hervé, qui figure, comme témoin, dans l’acte de fondation du prieuré de la Trinité de Fougères, vers l’an 1060. Plusieurs personnages de cette maison sont cités dans des chartes bretonnes des XIIème et XIIIème siècles, et dans des montres d’hommes d’armes du XIVème.

YVON DE LEZONGAR. Il est mentionné avec dix écuyers de sa chambre, dans une montre de l’an 1414, de Hémon Raguier, trésorier des guerres du roi. Yvon de Lezongar aurait pu être fils d'Hervé, qui figure avec dix-neuf écuyers de sa compagnie dans une montre du 1er janvier 1392 ; Rolland était, en 1454, écuyer du duc et homme d’armes de la retenue du maréchal de Malestroit ; Hervé était homme d’armes de la même compagnie.

MARTIN DE LA LANDELLE. Dans les comptes des trésoriers de Bretagne ce nom est quelquefois, comme dans les lettres du duc d'Orléans, orthographié Lannelle. Martin de la Landelle était, en 1451, écuyer du duc, et en 1457, capitaine du Croisic. La maison de la Landelle est connue depuis Guillaume de la Landelle, chevalier de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, qui fit un accord avec les moines de Saint-Aubin-des-Bois en 1187 ; Robert se croisa en 1248. (Dom Morice. La noblesse de France aux croisades. Réformation de 1669. Anciens Évêchés de Bretagne).

YVON DE LANNION. Il est compris dans un compte du trésor, de l’an 1453, parmi les gentilshommes qui reçurent des gratifications du duc. C’est le même personnage qu'Eon de Lannion, qui figure, en 1427, au nombre des gens d’armes de la compagnie de Richard de Bretagne, comte d'Etampes. C’est sans preuves que la Chesnaye des Bois a avancé qu'Yvon et qu'Olivier de Lannion, son frère, avaient été successivement vice-amiraux de Bretagne.

OLIVIER DE LANNION. Les historiens bretons ne nous apprennent rien de relatif à Olivier de Lannion.

OLIVIER DE QUÉLEN. Il fut, en 1454, créé chevalier de l'Hermine, et devint, en 1460, grand maître de l'artillerie de Bretagne.

OLIVIER DE PENHOET. Il est mentionné parmi les écuyers du duc dans un compte de l’an 1452, d'Olivier de Launay. Il existe en Bretagne plusieurs familles appelées de Penhoët. Nous présumons qu'Olivier de Penhoët appartenait à celle qui a produit un amiral de Bretagne et qui porte d'or à la fasce de gueules.

MAHÉ DE ROLLEHEUC. Il figure parmi les écuyers du duc dans un compte de l’an 1451, de Raoul de Launay, trésorier. Mahé de Rolleheuc est le seul personnage de cette famille que nous connaissions ; elle n’est mentionnée dans aucun armorial de Bretagne.

(A. de Couffon de Kerdellech).

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