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TOMBEAU DU DUC PIERRE II.

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Pierre II, dit le Simple. Maison capétienne de Montfort. Duc de Bretagne de 1450 à 1457. Comte de Montfort et de Guingamp. Né le 7 juillet 1418. Fils de Jean V et de Jeanne de France. Marié à Françoise d'Amboise. Décédé le 22 septembre 1457 à Nantes. Enterré dans la collégiale Notre-Dame de Nantes.

TOMBEAU DU DUC PIERRE II.

En 1443, le prince Pierre de Bretagne et sa sainte épouse Françoise d'Amboise firent reconstruire le choeur de l'église Notre-Dame de Nantes et ordonnèrent l'érection de leur tombeau devant le maître-autel dans la nouvelle construction. Un acte, daté du 29 avril 1443 et conservé aux Archives de Nantes (E. B. XXIII), relate ce fait dans les termes suivants : « Mondit seigneur a choeisi et esleu, choisist son enterement et sépulture en nostre cueur de la dite église, ou melieu plus hault et honeste lieu, sans ce que jamais soit riens ensepulturé au-dessus de lui en tombe eslevée, excepté prince ou princesse de ce duché de Bretaigne, ou leur héritier présomptif ».  

L'histoire de l'église royale et collégiale de Notre-Dame do Nantes, par M. S. de la Nicollière, contient de précieuses recherches historiques et archéologiques sur la tombe de Pierre (Note : Voir Eglise royale et collégiale de Notre-Dame de Nantes, par Stéphane de la Nicollière, un beau volume in-80 avec planches. Forest et Grimaud, Nantes 1894). Nous ne pouvons mieux faire que d'emprunter à ce beau travail les passages suivants : « Le monument qui reçut les dépouilles mortelles du prince se trouvait placé au centre du choeur, en avant de l'autel ; il était élevé depuis longtemps, car, dès 1443, époque de sa première donation, Pierre en avait décidé la construction, et, dans son testament, le duc s'exprima ainsi à ce sujet : « Nous voulons et ordonnons nostre corps estre baillé à la terre benoist, mis et ensepulturé en l'église collégiale de Nostre-Dame de Nantes, en laquelle nous avons fait faire et préparer le lieu de nostre sépulture ». L'aspect de la pierre tombale est parfaitement d'accord avec ce qui précède. Sous un dais d'un style un peu lourd, que dominent quatre petits anges, les époux, jeunes encore reposent endormis dans la mort. De chaque côté des coussins qui supportent leurs têtes sont représentées leurs armoiries, savoir : l'écusson en bannière, c'est-à-dire carré, aux armes de Bretagne brisées d'un lambel à trois pendants semé de fleurs de ce lis, pour le prince ; l'écu en losange, mi-parti au premier du précédent au deuxième coupé de Thouars et d'Amboise, pour la princesse. Un simple cercle sans fleurons entoure la tête de Pierre, emprunte d'un caractère monacal, auquel ajoute encore le capuchon rabattu sur le cou, les mains jointes, le long manteau dont les larges plis enveloppent la corps, et l'escarcelle attachée au côté droit. Les pieds s'appuient sur un lion. D'une stature plus élevée que celle de son mari, Françoise d'Amboise a la tête recouverte de la coiffure du temps, ornée de nombreuses pierreries ; son cou porte un massif collier ; sa taille est vêtue d'un riche corsage d'hermines. Les mains sont également jointes, et les manches étroites de sa longue robe boutonnées jusqu'au coude. Le bras gauche soutient la queue du grand manteau de cérémonie. Chacun des pieds repose sur un chien. Autour était inscrite : en gothique allongée, l'épitaphe suivante : CY GIST TRES HAULT ET TRES PUISSANT SEIGNEUR MONSr PIERRE DE BRETAGNE, Sr DE GUINGAMP ET DE CHASTEAUBRIAND, COMTE DE BENON, FILS DE TRES HAULT PRINCE MONSr LE BON DUC JEHAN, DUC DE BRETAIGNE, QUI TREPASSA EN L'AN DE GRACE MIL CCC LE CY GIST TRES HAULTE ET PUISSANTE DAME FRANÇOISE D'AMBOISE SA COMPAIGNE, FILLE AISNEE DE LOUIS, VICOMTE DE TOUARS, QUI TREPASSA LAN MIL CCC   LE. 

Tombeau du duc Pierre II et de son épouse

Souvent les fidèles agenouillés dans l'église Notre-Dame voyaient, surtout le matin, venir s'incliner sur cette pierre une noble et angélique figure, qui, longtemps prosternée, les édifiait par sa ferveur et excitait l'admiration par sa profonde et touchante piété : c'était la veuve de Pierre II, la bonne duchesse Françoise d'Amboise, fondatrice du monastère des Couëts et du prieuré de Bon-Don . 

Cette dalle funéraire, en marbre blanc, et, s'il faut en croire la Bibliothèque annuelle et portative de Nantes, gravée en figure plate à la mosaïque, détail que ne donne pas Gaignières, était posée sur une base en marbre noir élevée d'environ un mètre. Elle mesurait à peu près 2m50 de longueur sur 1m50 de largeur. L'inscription n'a jamais été terminée, sans doute parce que Françoise n'y fut pas déposée. Le tombeau subsista jusqu'à la fin du XVIIIème siècle, puisqu'il en est question en 1780, et fut détruit pendant la période révolutionnaire, probablement lorsqu'on transforma l'église en établissement industriel. Il s'y rattache une particularité qui mérite d'être examinée et étudiée avec quelque attention. L'ingénieur Pierre Fournier raconte ainsi l'ouverture du caveau de Pierre II : « J'ignore s'il lui fut érigé un monument, et même s'il fut placé une pierre tombale sur le lieu de sa sépulture. Cette église ayant été considérablement réparée et pavée à neuf au commencement du dernier siècle, il ne restait aucune trace de tombeau lors de la démolition de l'église, en 1803. Mais il est constant que 13 ans après la mort de ce prince, en 1470, on commença à travailler à un monument, et que l'on fit construire un caveau pour y déposer ses restes, qui ne furent point exhumés ou négligés, et, pour y suppléer, l'on fit un mannequin que l'on revêtit de riches habits et que l'on plaça dans un cercueil de bois de chêne, découvert, en effet, cette même année 1803. 333 ans après, des ouvriers ouvrirent le caveau ; j'y descendis, et je reconnus, sur quatre barres de fer, un cercueil en bois tombant en pourriture, dans lequel était un mannequin vêtu suivant l'usage du temps où il vivait ! Il avait un pantalon en drap rouge, des demi-bottines, une soubreveste en soie brodée, un manteau dont on n'a pu déterminer la forme. Il était ceint d'une épée en fer : sur l'un des côtés de la coquille, très bien travaillée et à jour, se voit une hermine passante, et, derrière elle, un petit drapeau placé debout. A la place de la tête, un casque commun en fer, la visière baissée, rempli d'étoupes. Aucune inscription n'accompagnait cette effigie... »

L'interprétation donnée par Fournier d'une rencontre aussi étrange n'est pas appuyée de raisons très concluantes. D'abord il avoue qu'il ne restait aucune trace de tombeau, et ignore même qu'il en avait été érigé un. Des ouvriers découvrent fortuitement un caveau dont il ne prend aucun soin de préciser la situation. Il y descend, et, sans hésitation, le reconnaît pour celui de Pierre II, mais construit 13 ans après la mort du prince, et qui dément toutes les données historiques, basées sur de bonnes preuves, qu'on vient de lire, et se trouvent par conséquent inadmissibles, de même que l'emploi attribué au simulacre dans un service solennel, circonstance purement hypothétique. 

En résumé, il nous parait beaucoup plus rationnel de croire qu'au milieu du grand nombre de tombes, d'enfeux, de caveaux de toutes sortes dont était rempli le sol de la collégiale, l'ingénieur Fournier, égaré par le souvenir de la sépulture du duc Pierre, se sera trompé d'attribution, en prenant pour la tombe de ce prince un emplacement plus ou moins rapproché, qu'il n'a point déterminé, et dans lequel il avait été fait une inhumation simulée, constatée seulement par le bas choeur, dans un but ou pour un motif inconnu (P. de Lisle du Dréneuc).

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