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LES GRANDS OFFICIERS DU DUCHÉ DE BRETAGNE |
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GRANDS ÉCUYERS DE BRETAGNE.
La dignité de grand écuyer de Bretagne était attachée à la possession de la terre de Bressé. Les relations des Parlements généraux tenus à Vannes en 1451, 1455 et 1462, nous apprennent que messire Thomas de Québriac, sr. de Blossac, y remplit l'office de grand écuyer, par droit héréditaire, à cause de sa terre et seigneurie de Bressé. En 1532, lors du couronnement à Rennes du dauphin François III, comme duc de Bretagne, messire Thomas de Québriac, petit-fils de celui dont nous venons de parler, y figura en qualité de grand écuyer, comme possesseur de la terre de Bressé. Monté sur un coursier noir, l'épée fleurdelysée ceinte en écharpe, il précédait le duc. Malgré les privilèges attachés à la possession de la terre de Bressé, les ducs, néanmoins, accordèrent à d'autres seigneurs qu'à ceux de cette terre, le titre de grand écuyer. Ce titre, en France comme en Bretagne, ne date que du XVème siècle. Antérieurement, en France, ce grand officier était appelé premier écuyer du corps et maître de l'écurie du roi.
1073. CADORET, écuyer du comte de Bretagne, armiger comitis Britanniœ, est compris dans une charte de 1073, au nombre des témoins de la duchesse Berthe, veuve du duc Alain. Cadoret est un surnom ; à cette époque, beaucoup de familles n'avaient pas encore de noms patronymiques.
1380. SIMON DE MONTBOURCHER, sr. DU BORDAGE, est qualifié de grand écuyer de Bretagne dans la généalogie produite devant les commissaires du roi, à l'époque de la réformation de la noblesse de Bretagne en 1671, par la maison de Montbourcher. Toutefois, un état de la maison du duc Jean V, de l'an 1404, ne lui donne que la qualité d'écuyer d'écurie. On y voit que Simon de Montbourcher et Alain Lescauf ou Le Chauff, écuyers d'écurie, auront bouche à cour et chacun deux chevaux de livrée, ainsi que VI l. 10 s. par mois. Nous regrettons de n'avoir pas trouvé d'autres titres établissant plus authentiquement la qualité de grand écuyer, attribuée dans la généalogie précitée à Simon de Montbourcher. Il fut commis avec Alain de Montbourcher, son fils, chevalier, à la garde du château de Saint6Brieuc, en 1388.
Cette maison que l'on croit issue des sires de Vitré, ramage des comtes de Rennes, descend de Simon de Montbourcher, témoin avec Guillaume, son fils, dans un accord passé entre le duc et Raoul de Fougères en 1170 ; Guillaume de Montbourcher, chevalier, vivait en 1235 ; Geoffroi se croisa en 1248 ; Jean fut capitaine de Rennes et sénéchal du. Limousin en 1300 ; le sire de Montbourcher accompagna Bertrand du Guesclin en Espagne en 1365 ; René fut fait prisonnier par les Français à la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier, en 1488 ; Renaud, sr. du Bordage, chevalier, capitaine de Rennes et lieutenant du comte de Laval, gouverneur de Bretagne, assista au couronnement du dernier duc de Bretagne François III, dauphin de France, qui eut lieu à Rennes en 1532 ; René était chevalier de l'ordre du roi, en 1600. Un sceau de l'an 1352, de Jean de Montbourcher, chevalier, nous apprend que cette maison portait d'or à trois ehannes ou marmites de gueules, accompagnées d'une orle, chargée de besants.
1400. BERTRAND DE MONTBOURCHER fut, suivant la généalogie produite en 1671 devant les commissaires du roi, grand écuyer de Bretagne. Les preuves de l'histoire de Bretagne de Dom Morice, nous apprennent qu'il fut, en 1421, gentilhomme de la garde, en 1424, chambellan du duc, et en 1435, capitaine du château de Saint-Aubin-du-Cormier. Il fut fait prisonnier en 1427 dans un combat livré aux Anglais, près des grèves du mont Saint-Michel.
1420. OLIVIER LE MOINE, sr. DE TRÉVIGNY, fut chambellan, grand écuyer du duc, et s'arma en 1420 pour le recouvrement de la personne de ce prince, prisonnier des Penthièvre, suivant la généalogie produite en 1671 devant les commissaires du roi. Il fut aussi capitaine de Lesneven. Dom Morice donne dans les planches de son histoire, avec la date de 1382, le sceau d'Olivier Le Moine ; il représente un croissant accompagné de trois coquilles, 2 et 1, et d'une macle en coeur entre les deux premières coquilles. Cimier : une femme ayant les mains croisées sur la poitrine. Supports : deux personnages portant des bonnets ornés de couronnes. Légende : S. Olivier Le Moene. La généalogie produite en 1671 fait mention d'un autre Olivier Le Moine, petit-fils du précédent, qui aurait aussi été grand écuyer, mais elle passe sous silence Jean et Jacques le Moine, qui possédèrent cette charge en 1486 et 1488.11 existe en Bretagne plusieurs familles appelées le Moine.
1431. GUY D'ESPINAY, sr. DU BOIS-DU-LIERS, fut, suivant du Paz et Moréri, qui n'apportent aucune preuve à l'appui de cette assertion, grand écuyer du duc Jean V, en 1431. Les Preuves de Dom Morice et la généalogie de la maison d'Espinay produite en 1669, ne nous fournissent aucun renseignement à ce sujet, et comme du Paz et Moréri sont quelquefois inexacts, nous ne mentionnons Guy d'Espinay parmi les grands écuyers de Bretagne, que sous toutes réserves.
1451. THOMAS DE QUÉBRIAC, sr. DE BLOSSAC, grand et premier écuyer d'écurie, par droit héréditaire, à cause de sa terre de Bressé, porta, en cette qualité, aux Parlements généraux de 1451, 1455 et 1462, le chapeau d'armes du duc et son épée garnie de pierreries. Cette maison a produit un maréchal de Bretagne en 1235.
1478. ARTHUR D'ELBIEST est qualifié grand écuyer du duc François II, dans un acte de l'an 1478, relatif à la restitution d'un droit de rachat en sa faveur, par suite du décès de Jeanne du Chastelier, sa mère (Archives de la Loire-Inférieure. Liasse 173).
1480. PIERRE D'URFÉ, gentilhomme de la cour de Bourgogne, s'attacha au service du duc François II, à l'époque où ce prince fit alliance avec le comte de Charolais. Le duc créa, en 1475, Pierre d'Urfé chevalier de l'Hermine, et lui donna ensuite la charge de grand écuyer de Bretagne, ainsi qu'on le voit par des lettres de Pas, qui lui furent délivrées en 1480 pour aller combattre les Turcs, et dans lesquelles le duc l'appelle nobilem virum Petrum d'Urfe, dominum dicti loci, magnum scutiferum, cubicularium et consiliarium nostrum. Il fut aussi, en 1484, grand écuyer de France, chevalier de l'ordre du roi et bailli du Forez (Dom Morice).
1486. JEAN LE MOINE était, d'après les registres de la chancellerie de Bretagne, grand écuyer de France en 1486 (Dom Morice).
1488. JACQUES LE MOINE, grand écuyer de Bretagne, reçut en 1488 l'ordre de rassembler les nobles, les francs-archers et élus de l'évêché de Vannes. Il est aussi qualifié grand écuyer dans un Compte de l'an 1489, de Guillaume Juzel, trésorier du duc. Il fut, en 1472, capitaine de Ploërmel, en 1487, capitaine de Vannes, et en 1481, lieutenant de la compagnie du maréchal de Bretagne, composée de soixante lances et de quatre-vingt-dix archers.
1498. LOUIS DE LORNAY est qualifié grand écuyer de la reine Anne, duchesse de Bretagne, dans des lettres adressées par elle aux habitants de Saint-Malo, ainsi que dans le Béguin du roi Charles VIII. D'Argentré, qui lui donne le titre d'échanson de la duchesse Anne, le cite au nombre des Bretons qui se distinguèrent en 1495 à la bataille de Fornoue, où il commandait quelques régiments suisses. Dans un extrait du compte de Guillaume de l'Espinay, trésorier, pour l'année 1488, Louis de Lornay est mentionné comme capitaine général des Allemands au service de la reine. Cette famille, dont il n'est fait mention dans aucun armorial de Bretagne, était, dès le XVème siècle, au service des ducs de Bretagne, car on lit dans le registre intitulé Réformations des ordonnances de l'hôtel du duc, que messire Robert de Lornay fut nommé chambellan du duc le 10 décembre 1419.
1506. LOUIS DE HANGEST, sr. DE MONTMORT, appartenant à une famille de Picardie, est compris comme conseiller et grand écuyer, dans un état de la maison de la duchesse Anne, reine de France en 1506. Il assista, en qualité de grand écuyer, aux funérailles de cette princesse en 1513 (Dom Morice, Histoire de Bretagne et Preuves).
1508. GENLY, grand écuyer, est ainsi qualifié dans un compte de l'an 1508, de Jean de l'Espinay, trésorier de Bretagne. Nous ignorons quel était ce seigneur.
1513. JACQUES GUIBÉ, sr. DE CHESNAY, chevalier, fils d'une soeur du fameux Landays et d'Adenet Guibé, homme de bas état, devint suivant d'Argentré, capitaine de Fougères, capitaine des archers du duc, et des cent gentilshommes de sa maison, après la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier, et enfin grand écuyer de la duchesse Anne. Dom Morice rapporte aussi dans son histoire de Bretagne, peut-être d'après d'Argentré, que Jacques Guibé fut grand écuyer de cette princesse. Les frères de Jacques Guibé parvinrent aussi à une haute fortune ; Jean devint capitaine de Rennes et vice-amiral de Bretagne ; Michel fut évêque de Nantes, et Robert devint évêque de Rennes et cardinal. Il est à remarquer que, parmi les chevaliers mentionnés dans cet ouvrage, Jacques Guibé et Jean, son frère, sont les seuls qui ne soient pas extraits de noblesse de race, fait qui donne une idée de la puissance de la noblesse de Bretagne, et qui montre combien les traditions chevaleresques s'étaient conservées dans ce pays. D'après les Preuves de Dom Morice, Jacques Guibé, chevalier, était, en 1491, lieutenant des cent gentilshommes de la maison de la reine Anne, commandés par le prince d'Orange. On trouve en 1502 et en 1508, Jacques Guibé, capitaine des cinquante gentilshommes de la garde de la reine. Cette famille, dont les commencements avaient été si considérables, s'éteignit bientôt après.
1518. THOMAS DE QUÉBRIAC était mineur, lorsque François de Saint-Amadour, son tuteur, obtint, en 1518, un mandement du roi de France, duc de Bretagne, portant que l'entrée qu'a faite le roi et duc dans la ville de Rennes ne préjudiciera audit Saint-Amadour, audit nom, ni à ses demandes pétitoires et possessoires de service, en l'office de grand écuyer, de porter l'épée et le chapeau ducal des rois, ducs et princes de Bretagne, et que le cheval que lesdits princes chevauchent lorsqu'ils font leur entrée dans la ville de Rennes, lui appartiendra. Thomas de Québriac, sr. de Blossac, étant devenu majeur, remplit à Rennes en 1532, comme seigneur de Bressé, l'office de grand écuyer à la cérémonie du couronnement du dauphin de France, François III, comme duc de Bretagne. Après la mort de ce prince, qui arriva la même année, la Bretagne fut réunie à la France
PREMIERS ÉCUYERS D'ÉCURIE.
Note : La Chesnaye des Bois rapporte dans son ouvrage, article Quélen, que Jean de Quélen, sr. du Broutay, fut premier écuyer d'honneur du duc de Bretagne, et que Jean de Rohan, et François de Malestroit ne sont nommés dans la même charge d'écuyer d'honneur, qu'après le sr. du Broutay. Il est difficile de comprendre le dernier membre de cette phrase, qui semble indiquer que Jean de Quélen aurait eu une position plus élevée que celles de Jean de Rohan et de François de Malestroit, parce que, dans une liste d'écuyer du duc, le nom de Jean de Quélen aurait été inscrit le premier. La vérité est que Jean de Quélen, Jean de Rohan et François de Malestroit figurent avec la simple qualité d'écuyer du duc, dans une liste des écuyers de ce prince, insérée dans un compte de l'an 1451, de Jean de Launay, trésorier.
1421. GUYON DE KERGUIRIS est mentionné avec la qualité de premier écuyer d'écurie du duc, dans un état de la maison de ce prince, de l'an 1421. Il figure parmi les seigneurs qui se liguèrent en 1420 contre les Penthièvre et parmi ceux qui ratifièrent en 1423 le traité conclu entre les états de Bretagne et le duc de Bourgogne. Alain de Kerguiris, frère de Guyon, fut aussi écuyer du duc (Maison éteinte).
1425. JEAN DE MALESTROIT est qualifié premier écuyer d'écurie, dans un compte de l'an 1425, de Jean Dronyou, trésorier.
1427. CHARLES DE LA VILLEAUDREN était premier écuyer d'écurie du duc en 1427, d'après un compte de Jean d'Ust, trésorier. Il prit part, en 1420, à la ligue des seigneurs contre les Penthièvre. Le plus ancien du nom de la Villeaudren, dont nous ayons connaissance, est Thomas de la Villeaudren, compris au nombre des écuyers de la compagnie de Jean de Rohan, dans une montre de 1389 ; Jean servait avec neuf écuyers sous le comte de Richement en 1413 ; son sceau représente sept rustres avec une brisure (Famille éteinte).
1450. CHARLES DE KERGUEZENGOR est mentionné comme premier écuyer d'écurie dans un état de la maison du duc pour l'année 1450 ; il fut aussi, en 1455, chambellan du duc. Il aurait pu être le père de Tristan de Kerguezengor, dont le duc confisqua les biens en 1487 parce qu'il avait suivi le parti des Français (Famille éteint).
1454. SILVESTRE DE CARNÉ figure avec la qualité de premier écuyer d'écurie du duc, dans un état de la maison de ce prince pour l'année 1454. Silvestre de Carné fut créé en 1448 par le duc d'Orléans, chevalier du Porc-Épic ou du Camail, et par le duc de Bretagne en 1454, chevalier de l'Hermine et capitaine de Chantocé. Il commanda, en 1453, à la bataille de Castillon une compagnie d'hommes d'armes.
1460. CHARLES L'ENFANT est, compris comme premier écuyer d'écurie du duc, dans un compte du trésorier Landays, de l'an 1460. Il prit part, en 1453, à l'expédition de Guyenne, et devint, en 1454, chevalier de l'Hermine, chambellan du duc et capitaine de Pirmil, château qui commandait un des ponts de Nantes. Cette maison remonte à Guillaume l'Enfant, chevalier en 1218 ; Olivier faisait partie, en 1356, des écuyers de la compagnie de Jean de Beaumanoir, chevalier ; Jean l'Enfant, chevalier, était en 1442, chambellan du duc ; Guyon servait en qualité d'homme d'armes dans la compagnie de Jean de Malestroit, en 1461 ; Rolland est compris, en 1491, au nombre des cent gentilshommes de la garde de la reine Anne, duchesse de Bretagne. Les armes de cette famille, depuis longtemps éteinte, étaient, d'après un sceau de l'an 1381, d'argent à quatre fusées de sable en pal.
1489. FRANÇOIS GUYERLAY était conseiller et premier écuyer d'écurie du duc en 1489, d'après un compte de Guillaume Juzel, trésorier.
PREMIERS ÉCUYERS TRANCHANTS.
1498. JEAN DE DICASTILLO, gentilhomme espagnol (État de la maison de la reine Anne, duchesse de Bretagne).
1505. ODET DE LOYON était premier écuyer tranchant de la reine Arme, duchesse de Bretagne, d'après un État de la maison de cette princesse de l'an 1505. Il fut capitaine de Vannes en 1513. Jean de Loyon était écuyer du duc en 1442 ; c'est le plus ancien de ce nom, dont nous ayons eu connaissance (Famille éteinte). (A. de Couffon de Kerdellech).
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