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SAINT SAMSON, un des 7 saints fondateurs de la Bretagne.

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Samson naquit dans la Cambrie, vers l'an 480, d'une race noble et antique ; son père, nommé Ammon, exerçait des fonctions importantes à la cour des rois de Démétie. Sa mère très pieuse, qui s'appelait Anne, le voyant en état de profiter d'une école encore meilleure que la sienne, le conduisit, dès qu'il eut atteint l'âge de cinq ans, au célèbre monastère gouverné par saint Iltut, qui n'était éloigné de sa demeure que de deux journées de marche. Le vieillard, ayant regardé l'enfant qu'on lui présentait, l'embrassa avec effusion et, rempli de l'esprit de Dieu, s'écria, dit-on, en présence de plusieurs assistants : « Que nous devons remercier la Providence d'avoir fait naître dans notre pays ce soleil qui doit éclairer tant de peuples en deçà et au delà de la mer, et qui procurera le salut d'un nombre infini de prédestinés ! Il sera le docteur de plusieurs nations, le père spirituel d'un grand nombre de saints, l'évêque de plusieurs diocèses, l'honneur des Bretons et la gloire de l'Eglise ».

Le jeune disciple fit dans ce pieux asile de si grands progrès dans les lettres, et plus encore dans la piété, qu'il n'y avait personne qui le surpassât en doctrine, en austérités, en obéissance et en ferveur. Son maître était souvent obligé d'arrêter par des défenses expresses l'impétuosité de son zèle. Dès son enfance, Dieu lui accorda même le don des miracles. Comme les moines de l'abbaye étaient allés un jour travailler aux champs, l'un d'eux fut mordu par une vipère très venimeuse, et perdit connaissance. On crut qu'il allait mourir, et on courut prévenir saint Iltut : « Maître, dit Samson qui se trouvait là, permettez-moi d'aller trouver ce malheureux ; je connais un moyen de guérir de pareilles morsures ». « Va, mon enfant », lui répondit le saint. Le jeune moine court alors auprès du blessé qui était sur le point de rendre le dernier soupir ; il s'agenouille près de lui, récite pendant trois heures de ferventes prières, fait le signe de la croix sur la plaie, et le frère, qu'on croyait à l'agonie, recouvre peu à peu ses sens et se relève complètement guéri (Roumain DE LA RALLAYE. — Vies des Saints de Bretagne, p. 38).

Et voici une délicieuse légende que l'on raconte encore là-bas, toute empreinte de poésie religieuse. Une année, au temps de la moisson, des moineaux vinrent s'abattre sur les blés d'Iltut. Voyant cette longue bande de pillards, Samson qui veillait aux champs frappa dans ses mains. Les voleurs se contentèrent de tourner la tête de son côté. Indigné, il leur dit avec véhémence : « Venez au monastère demander pardon à mon maître de cette invasion barbare ». Iltut les reçut dans le cloître et doucement leur parla : « Soyez bénies, créatures de Dieu ! Mais ne faites pas de mal aux blés, aux blés gracieux qui ondulent au souffle des vents, aux blés généreux qui donnent le pain aux hommes. Soyez bénies, créatures de Dieu ! ». Depuis ce jour les moineaux reçurent leur nourriture au couvent et se comportèrent dans le pays avec politesse (Abbé DUNE. — Saint Samson, p. 7).

Samson ayant passé la plus grande partie de son existence dans la Grande-Bretagne, nous croyons utile de la résumer brièvement. A trente ans il reçut la prêtrise des mains de Dubric, principal évêque de la Cambrie méridionale, et l'on prétend que, dès le commencement de l'ordination, on vit une colombe blanche se poser sur son épaule droite et y demeurer immobile pendant toute la cérémonie. L'abbaye de saint Iltut, très importante et très fréquentée, lui paraissant trop mondaine, et en outre la passion de la solitude commençant à percer en lui, il émigra dans une île appelée Inis-Pir, aujourd'hui Caldy-Island. Quelque temps après, les moines le choisirent pour Abbé, mais comme ils trouvaient son gouvernement un peu trop sévère, Samson le comprit et les quitta. Il passa alors en Irlande, où il prit part à la restauration religieuse de ce pays, et où il resta longtemps, faisant de nombreux miracles et convertissant beaucoup d'âmes.

Un jour qu'il s'était rendu dans sa famille, son père, Ammon, manifesta une joie extraordinaire. Il allait être délivré d'un poids immense qui depuis longtemps pesait sur sa conscience souillée. Une faute mortelle, que sans oser jamais la révéler au prêtre il avait autrefois commise, lui causait d'insupportables remords. La présence de Samson opéra en lui un changement complet. Devant sa femme il confessa à son fils son crime avec larmes, et se sentit soulagé. Profitant des bonnes dispositions de son mari, Anne, sa femme, qui brûlait du désir de se consacrer à Dieu, lui dit : « Vouons-nous l'un et l'autre au Seigneur, il mérite cet hommage. Vouons-lui aussi nos enfants et tout ce que nous possédons ». Ammon répondit : « Qu'il soit fait comme tu le souhaites ». Et leur pieux désir se réalisa. Ammon reçut la tonsure, sa femme entra dans l'ordre des veuves, quatre frères de Samson revêtirent l'habit monastique, et leurs grands biens devinrent le patrimoine des pauvres. Touchés de cet exemple. Umbrafoel, frère d'Ammon, et sa femme Asfrelle, suivis de leurs trois fils, embrassèrent aussi la vie religieuse (Roumain DE LA RALLAYE. — Vies des Saints de Bretagne, p. 47).

Samson, son père et quelques moines s'enfoncèrent un jour dans un immense désert où ils découvrirent une petite enceinte fortifiée ; avec quelques branchages coupés dans la forêt, ils firent des huttes, et s'y établirent. Mais Samson voulait mieux, il lui fallait une caverne sous un rocher. Il en trouva une et s'y enferma seul, venant toutefois chaque dimanche visiter ses compagnons et leur dire la messe. Il s'était si bien caché dans cette solitude qu'on avait perdu sa trace, et on le crut mort. Ses compatriotes s'étant assemblés résolurent de rechercher le fugitif, et finirent par découvrir sa cachette. Alors on lui envoya une lettre très pressante, très affectueuse, pour le supplier de revenir. Samson n'osa résister, et vint à contre-cœur. Craignant de le voir s'éclipser une seconde fois, un synode lui imposa le gouvernement d'un grand monastère dont l'Abbé venait de mourir et, peu de temps après, les évêques de la Cambrie le nommèrent évêque.

La consécration épiscopale changea brusquement la direction de son existence. Jusque-là, passionné de solitude, il avait répudié l'action, maintenant il accepte vaillamment la vie active. Bientôt il se sent appelé à un plus vaste apostolat. A une fête de Pâques, après avoir chanté dans son monastère la messe de la nuit, alors qu'il était resté seul devant l'autel pour prier, une radieuse figure surgit devant lui et lui dit : « Ecoute-moi sans crainte. Le Seigneur m'envoie vers toi. Ne reste pas plus longtemps dans ce pays-ci. Il faut t'en aller outre-mer ». Pour obéir à cet ordre d'En-Haut, Samson chargea sur un chariot ses livres et son bagage, se mit lui-même sur un autre char traîné par deux chevaux qu'il avait amenés d'Irlande, car il était avancé en âge, ayant au moins soixante-dix ans, et, suivi d'un grand nombre de moines et de laïques, s'embarqua dans le port appelé aujourd'hui Fowey.

Ils abordèrent en Armorique, vers 548, à l'endroit qui sépare le Couësnon de la Rance, à l'embouchure de la petite rivière du Guioul. En descendant sur le rivage, le vieil évêque ne voit qu'une chaumière, et devant elle un homme qui pleurait. Dans la chaumière sa femme et sa fille se tordaient dans d'affreuses souffrances et, seul habitant de ce pays, il ne pouvait leur procurer aucun secours. A la vue de la troupe qui arrivait, une lueur d'espoir brille dans ses yeux, et son espoir ne fut pas trompé, car Samson guérit les deux malades. Alors, pénétré de reconnaissance, cet homme lui dit : « Tout ce que tu vois devant toi est mon patrimoine. Va donc, parcours, examine, choisis pour t'y établir le lieu qui te paraîtra le meilleur, je te le donne d'avance ». Ce patrimoine était si étendu et si désert que les moines le parcoururent pendant toute une première journée sans trouver aucune trace d'être humain, ni rien à manger. Le lendemain ils recommencèrent leurs pérégrinations, et finirent par rencontrer, au milieu d'un sol aride peuplé de sauterelles, les restes d'un puits antique comblé de terre et tapissé de broussailles. Ce fut là que les émigrants fondèrent leur lann, destiné à devenir plus tard si célèbre sous le nom de monastère et évêché de Dol (DE LA BORDERIE. — Loc. cit. I, p. 260).

Dès qu'il eut mis le pied en Armorique, Samson proclama hautement la mission qu'il avait reçue du ciel. A toute question sur ce point il répondait : « Envoyé par Jésus-Christ, je suis venu en ce pays pour prêcher l'Evangile, pour apprendre aux peuples et aux nations qu'il n'y a pas d'autre dieu que mon Dieu ». Sur la manière dont s'accomplit cette mission, nous savons peu de choses, car, après quelques brèves indications, ses biographes ajoutent : « S'il fallait tout raconter en détail, cela ne finirait pas ». Ils se bornent à dire qu'il pratiquait de rigoureuses mortifications, qu'il ne se servait jamais de lit, et ne dormait qu'assis par terre, ou appuyé contre quelque muraille lorsque le sommeil l'abattait malgré lui. Sa vie était un continuel martyre de pénitence, d'autant plus agréable à Dieu qu'une charité sans aucune vaine complaisance en était le principe. Ils nous apprennent qu'il sema autour de lui des œuvres admirables, et qu'il fonda dans presque toute la province de nombreux monastères, où il mettait dans chacun d'eux ses disciples. Son action s'établit non seulement entre la limite orientale de la Bretagne et l'Arguenon, ce qui fut son théâtre principal, mais encore s'étendit, sans toutefois beaucoup sortir de la Domnonée, notablement plus loin, dans différentes directions (Dom LOBINEAU. — Loc. cit. I, p. 209).

Au cours de ses pérégrinations Samson s'enquit de la situation civile et politique du pays. Il trouva tous les habitants inquiets et troublés ; honni et détesté de tous, le roi Conomor leur faisait sentir de plus en plus le poids de son joug. On lui imputait, sans doute avec raison, le meurtre de sa femme Trifine et celui du prince naturel héréditaire, Iona. Quant à l'héritier du trône de la Domnonée, Judual, il était, disait-on, retenu en exil à Paris, et l'on suppliait, on conjurait l'évêque de s'interposer pour obtenir le retour du jeune prince, ce qui entraînerait la chute du tyran. Avant de prendre un parti définitif et d'entrer dans l'action, Samson s'assura d'abord de la réalité des faits et, pour la lutte que l'on voulait engager, de la possibilité de trouver en Bretagne des alliés sérieux. Puis il envoya faire une enquête sur l'histoire et la mort de Trifine un de ses disciples préférés, en lequel il avait grande confiance, appelé Méen. Quand celui-ci revint et l'eut renseigné, il partit pour Paris.

Son voyage n'ayant qu'un seul but, dès son arrivée dans la Capitale il se rendit à la Cour. Il allait avoir à surmonter de terribles obstacles. Conomor, informé de sa démarche, avait, pour la faire échouer, semé l'or à pleines mains, et gagné à sa cause la reine Ultrogothe elle-même, Le roi des Franks, tout d'abord hésitant, était maintenant décidé à faire échouer l'entreprise. Aussi, quand l'évêque lui exposa sa requête, il répondit brutalement que jamais il ne verrait Judual. Avec son obstination bretonne Samson sur un ton très doux reprit ses arguments, en donna de nouveaux, et insista sur la justice de sa cause. Comme on lui répondait par un nouveau refus, plus sec, plus amer, plus violent, le sentiment de la justice méconnue et méprisée fit bouillir son sang de moine breton, il se leva en courroux pour sortir, maudissant tous ceux qui lui refusaient la liberté de l'innocent, et partit dans une sainte colère.

La plupart des seigneurs franks présents à cette scène engagèrent alors vivement le roi à ne pas irriter davantage le serviteur de Dieu. Childebert, pour l'apaiser, l'envoie chercher et lui offre, en signe d'amitié, de s'asseoir à sa table. Samson ne pouvant faire autrement accepte, et, quand on lui présente une coupe, il fait dessus le signe de la croix, le verre se brise, et l'on découvre que la boisson était empoisonnée. Cet attentat, imputé à la reine, indigna tous les assistants, y compris le roi. Malgré cette embûche l'évêque ne lâcha pas prise, il revint à la charge, et Childebert consentit enfin, non à lui rendre Judual, mais à lui permettre de le voir. C'était un premier succès qui irrita la reine et ses fidèles ; ils redoublèrent leur opposition et ourdirent contre Samson toute une série de complots, dont avec l'aide de Dieu il se tira à son avantage. Il resta longtemps à Paris, renversant tous les obstacles qu'on lui opposait avec une telle obstination qu'à la fin, gagné par sa sainteté et la force de sa volonté, le roi lui donna un vaste et beau domaine à l'embouchure de la Seine, y faisant même construire pour lui à ses frais un monastère. Et ce qui importait encore plus à l'évêque, il remit entre ses mains le jeune Judual et l'autorisa à le ramener en Bretagne (DE LA BORDERIE. — Loc. cit. I, p. 423 à 427).

Samson ne considéra pas comme terminée sa mission politique et civilisatrice. Avec Judual il se rendit dans les îles de Jersey et de Guernesey, où ils étaient bien placés pour organiser leur parti. Quand on sut en Domnonée que Judual était si près, l'opinion soulevée contre Conomor éclata, et de toutes parts on cria à Judual : « Viens venger ton père, nous te soutiendrons ». Le jeune prince forma dans les îles un corps de troupes peu nombreux, mais très solide, et débarqua sur le continent, probablement dans le pays de Dol, où était si puissante l'influence de son protecteur Samson. A peine débarqué, ses partisans accoururent de partout autour de lui et, en très peu de temps, il fut à la tête d'une importante armée. Conomor prévoyant qu'elle s'augmenterait encore, voyant d'autre part la Domnonée entière ameutée contre lui, marcha contre son rival, et l'attaqua. Successivement vaincu en deux combats et mis en fuite, une troisième bataille qui fut une troisième défaite mit fin à la lutte, et Judual tua le tyran d'un coup de javelot.

Après une si éclatante victoire, le prince témoigna au vieil évêque, son guide et son ami, une reconnaissance et une vénération qu'il ne cessa de lui manifester jusqu'à sa mort, et se soumit humblement à tous ses désirs, à tous ses conseils. Il fit plus : adoptant Samson pour père, en son nom et au nom de toute sa postérité, il lui donna à lui et à ses successeurs l'autorité pontificale sur toute la Domnonée. Et cet acte est, à proprement parler, la création de l'évêché de Dol. Dans cette lutte contre Conomor Samson se révéla comme un des grands hommes du premier âge historique de la Bretagne. Pour le vaincre il lui fallut une prudence, une énergie peu communes, car malgré ses crimes, malgré son impopularité, l'usurpateur était si habile, sa domination était si fortement établie depuis quatorze ans sur la moitié de la province, qu'en apparence les meilleures chances étaient pour lui. L'évêque pourtant triompha du comte, le moine du chef de guerre.

Il eut la gloire de le chasser du trône de la Domnonée, où bientôt allait s'asseoir un saint couronné, la roi Judicaël (DE LA BORDERIE. — Loc. cit. I, p. 432).

Childebert ayant exprimé le désir de revoir Samson, celui-ci se rendit à la cour et, comblé d'honneurs et de privilèges, séjourna longtemps dans son monastère de la Seine. Il y était encore en 557, car on trouve sa signature au bas des Canons du troisième concile de Paris. Il revint ensuite à Dol, et sentant approcher l'heure de sa mort, s'y disposa par de ferventes prières. Réunissant ses religieux, il leur dit : « Mes frères bien-aimés, mes chers enfants, je vais mourir, je quitte volontiers cette vallée de misères pour aller jouir de Dieu dans le ciel ». Puis, s'adressant en particulier à un de ses disciples, Magloire, qui était son parent : « Après moi tu prendras en main la direction de cette église. Rappelle-toi qu'il ne faut pas cacher la lumière sous le boisseau. Accepte donc avec courage le fardeau qui te sera imposé ». Il donna alors sa bénédiction à tous les assistants, reçut avec dévotion le corps de Notre-Seigneur et, pendant que sur son ordre et malgré leurs larmes, ses moines chantaient des psaumes, il expira en paix, vers 565, âgé de 85 ans (Roumain DE LA RALLAYE. — Vies des Saints de Bretagne, p. 70).

Le corps de saint Samson fut porté, en 878, au monastère de Saint-Symphorien d'Orléans qui prit son nom, et avait été donné par Hugues le Grand à Agan, évêque de Dol. Il resta en grande partie dans cette abbaye, mais plusieurs de ses ossements, après, avoir été transférés à Paris au Xème siècle et à Rouen au XIIème siècle, revinrent à Dol. En 1411, ils consistaient en un bras, deux des gros os des jambes, et de nombreux os du cou, des mains et des pieds. La châsse d'argent qui les contenait et qui datait probablement de 1223, année où les reliques revinrent de Rouen, était placée derrière le maître-autel ; elle fut ouverte en 1411 par l'évêque Etienne Cœuret. En dehors de ce reliquaire monumental, la cathédrale possédait encore un doigt de son saint patron et son anneau épiscopal. En 1579 l'évêque Charles d'Espinay offrit une nouvelle châsse dorée, dans laquelle on plaça l'ancienne. En 1744 l'évêque de Bouschet de Sourdes déposa les reliques de saint Samson et celles de saint Magloire dans deux reliquaires en bois doré, qui furent mis aux extrémités du nouveau maître-autel. Ils ont échappé au vandalisme révolutionnaire, et ont été placés dans la chapelle absidale (Guillotin DE CORSON. — Pouillé historique de Rennes, I, p. 534).

La cathédrale Saint-Samson de Dol, très remarquable par ses dimensions — 100 mètres de longueur — l'est aussi par son architecture. Commencée dans le premier quart du XIIIème siècle et terminée en 1260, elle aurait été un modèle d'unité de style si quelques-unes de ses parties, notamment les tours et les porches, n'avaient été remaniées ou ajoutées plus tard. A l'extérieur le monument fournit de belles fenêtres et un splendide ensemble de contreforts, d'arcs-boutants et de pinacles. Le côté Nord est celui qui présente le plus d'unité et le plus d'ensemble ; il a un aspect grave, sévère et antique, qui s'harmonise bien avec le paysage de vastes marais qui s'étendent devant lui, et les restes des fortifications qui s'y relient. L'intérieur offre un ensemble, une régularité et des proportions heureuses, qui excitent avec raison l'étonnement et l'admiration. On remarque particulièrement au chevet qui se termine en ligne droite une immense fenêtre qui a conservé sa riche verrière du XIIIème siècle, et les piliers cylindriques, cantonnés de colonnettes, dont quelques-unes sont absolument détachées du noyau central, et semblent avoir été placées après coup. Avec ses porches, ses sculptures, ses tombeaux, cette cahédrale mérite l'éloge qu'en a fait un écrivain bien connu : « C'est un grand et noble édifice qui ferait honneur à une ville beaucoup plus importante. Outre le mérite très réel de son architecture, elle se distingue encore par cette circonstance fort rare que presque tout le monument semble avoir été exécuté sur le même plan, et l'on serait même tenté de dire par les mêmes ouvriers » (MÉRIMÉE. — Notes d'un voyage dans l'Ouest. Archéologie religieuse, p. 266).

On trouve des lieux qui portent le nom de saint Samson, paroisses, chapelles, fontaines, etc... en Ille-et-Vilaine, dans les Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor), le Morbihan, la Mayenne, Le Loiret, l'Oise, la Seine-Inférieure, l'Eure, le Calvados, l'Orne, la Manche ; en Angleterre, en Ecosse et en Irlande. En Ille-et-Vilaine, il est patron de la cathédrale de Dol, de la Fontenelle, co-patron à Bonnemain, Cuguen et Saint-Thual. Dans les Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor), il est patron d'Illifaut, de Trévou-Tréguinec, de Lanvollon, de l'île Bréhat ; co-patron à Kerity et à Lanvellec. Dans le Morbihan, il est patron de Croixanvec.

(A. Millon).

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