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Napoléon III et son voyage à Saint-Cloud (en 1858).

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RENTRÉE DE LEURS MAJESTÉS A SAINT-CLOUD.

On lit dans le Moniteur du 22 août :

Saint-Cloud, 21 août, huit heures du soir.

L'Empereur et l'Impératrice sont arrivés à Saint-Cloud aujourd'hui, à sept heures trois quarts du soir.

Dans cette dernière journée de Leur voyage, Leurs Majestés ont rencontré sur Leur passage l'accueil enthousiaste qu'Elles avaient trouvé en traversant la Normandie et la Bretagne.

A Laval, au Mans, à Chartres, les gares avaient été décorées avec une grande élégance. Leurs Majestés Se sont arrêtées environ une demi-heure dans chacune de ces localités, et la réception des autorités religieuses, civiles et militaires a eu lieu dans le salon de la gare. Des députations de jeunes filles ont présenté des fleurs à l'Impératrice. Au Mans la Société d'horticulture Lui a fait hommage d'une magnifique corbeille de fruits.

Partout Leurs Majestés ont été complimentées, et ont reçu de nombreuses adresses. A Laval, M. Boudet, président du Conseil général, a dit à l'Empereur :

« SIRE,
Permettez au président du conseil général de Vous exprimer en quelques mots les sentiments du département de la Mayenne.

Nous sommes malheureusement des derniers à offrir à Votre Majesté, et seulement à Son passage, l'hommage de notre respect et l'assurance de notre dévouement.

Mais que l'Empereur et l'Impératrice daignent croire que Leur présence au sein de nos populations eût été saluée par un accueil aussi empressé, par un élan aussi sincère, par une admiration aussi vive que dans les départements voisins.

Dans ce département, éprouvé naguère par les luttes politiques, aujourd'hui calme et prospère ; où l'agriculture est en honneur et devient de plus en plus la source d'une richesse toujours croissante ; où l'industrie se perfectionne et grandit, la politique libérale de Votre Majesté, Sa domination impartiale au-dessus de tous les partis, Son ascendant sur l'Europe entière, et, à côté de Vous, Sire, la douce influence, l'indpuisable bonté, le courage aussi modeste qu'inébranlable de Votre Auguste Compagne, ont conquis l'amour du peuple, le respect et la reconnaissance de tous.

Nous aurions voulu, Sire, Vous le prouver par l'attitude et l'enthousiasme de nos concitoyens.

Veuillez du moins en agréer le témoignage qu'au nom du conseil général je suis fier et heureux de déposer aux pieds de Votre Majesté, en confondant dans les mêmes voeux et dans les mêmes hommages l'Empereur, l'Impératrice et le Prince Impérial ».

Mgr l'évêque de Laval a prononcé le discours suivant :

« SIRE,
Organes du sentiment général comme de leur pensée personnelle, l'évêque et le clergé de cette ville et de ce diocèse viennent offrir à Vos Majestés respect, reconnaissance et dévouement.

Tranquilles, Sire, sous la protection de Dieu et de Votre sagesse, les bonnes et religieuses populations de ces contrées bénissent chaque jour le Ciel et son Élu, de l'ordre, de la prospérité, de la grandeur, rendus à la France par le serein et calme développement de Votre règne et de Vos vues. A tous les titres qui couronnent Votre front, Sire, à ces titres de pacificateur, de modérateur ou d'arbitre, après Dieu, des plus grands intérêts et des plus grands événements, nos populations ajoutent dans leurs coeurs, et elles y entourent d'une auréole singulièrement chère et vénérée, celui de fondateur de l'évêché de Laval. Seules entre tous les Français de la mère-patrie, elles ont ce spécial devoir et ce bonheur ; et rien, Sire, ne manquera à leur joie, le jour où il leur sera donné d'en faire éclater les transports aux yeux de Votre Majesté à travers les rues de la cité et sous les voûtes du vieux temple devenu cathédrale, dont les échos porteront nos actions de grâces jusqu'aux cieux ».

« MADAME,
Après tant d'hommages, après tant de fleurs offertes à Votre gracieuse Majesté, ma voix paraîtrait bien faible et ma parole sans parfums. Permettez que Dieu seul entende les voeux intimes et ardents que nous unissons à tous ceux que forme Votre coeur de Souveraine, d'Épouse et de Mère »
.

Le maire de Laval, en présentant le conseil municipal s'est exprimé en ces termes :

« SIRE,
Nous sommes heureux aujourd'hui, dans les instants trop courts que Vous daignez passer au milieu de nous, de pouvoir exprimer à Votre Majesté notre profonde reconnaissance du grand bienfait que la puissante initiative de l'Empereur a accordé, il y a quelques années à peine, au département de la Mayenne et à la ville que nous avons l'honneur de représenter.

La création de l'évêché de Laval a comblé de joie tous les coeurs chrétiens de nos contrées. Nos populations, si voisines de cette Bretagne que vous venez de parcourir au milieu de tant d'acclamations, ont su, aussi bien que les habitants de cette noble et antique province, conserver intacts et pleins de vie les sentiments d'honneur, de loyauté et surtout d'attachement inébranlable à la foi catholique. Le bienfait auquel Votre nom glorieux est attaché restera donc parmi nous comme une date heureuse de Votre régne : il est pour notre pays le témoignage éclatant de la foi qui Vous anime et de Votre haute intelligence des besoins religieux des populations.

Soyez donc les bienvenus dans notre ville, Vous, Sire, et aussi l'Auguste Princesse dont les vertus, les grâces, la bienfaisane jettent sur le trône un éclat si touchant ! Oui, soyez les bienvenus ! et encore puissions-nous espérer que, dans quelque autre prochaine circonstance, notre cité soit assez heureuse pour que Vos Majestés Impériales daignent s'arrêter plus longtemps dans ses murs, et qu'il nous soit donné de Vous exprimer une fois de plus, et d'une manière plus complète, notre gratitude, nos félicitations et l'hommage de notre dévouement et de notre profond respect ».

Voyage de Napoléon III et de son épouse Eugénie en Normandie et en Bretagne.

Mgr l'évêque du Mans :

« SIRE,
L'évêque et le clergé de l'église du Mans sont heureux d'associer leurs hommages à ceux qui ont accueilli Votre Majesté dans la catholique Bretagne.

Nous aussi, Sire, nous sentons tout ce que nous Vous devons de reconnaissance et de dévouement pour tout ce que Vous avez fait pour la France et pour l’Église, et c'est pour nous un devoir bien doux d'appeler toutes les bénédictions du Ciel sur l'Empereur, l'Impératrice et le Prince Impérial.

Sire, avant d'être honorés de Votre visite, nous avons été visités par le malheur ; mais ici, comme partout, la présence de Votre Majesté rappellera ce que nos livres saints nous disent du Sauveur, que tous ses pas étaient marqués par des bienfaits : Pertransiit benefaciendo ».

Le président de la Chambre de commerce du Mans :

« SIRE,
La Chambre de commerce du Mans s'empresse de déposer aux pieds de Vos Majestés l'hommage de son respect et de son dévouement.

Représentants du commerce de la Sarthe, nous en sommes l'organe en Vous exprimant toute notre joie de Vous voir au milieu de nous, et nos regrets de ne pouvoir Vous posséder plus longtemps.

Nous savons, Sire, avec quelle sollicitude Vous veillez à tous les besoins de la France ; aussi nous osons appeler Votre attention sur une voie de communication que nous aurions été si heureux de pouvoir Vous offrir ici quand Vous voliez au secours des inondés de la Loire.

Au nom de nos populations agricoles, industrielles et commerciales, nous venons Vous supplier de daigner intervenir pour lever la fâcheuse interdiction qui doit encore, pendant longtemps nous priver du chemin de fer du Mans à Angers, dont Vous avez pu Vous-même reconnaître l'importance et l'utilité.

Partout où Vous allez, Sire, Vos pas sont marqués par des bienfaits ; nous avons la confiance que Vous n'oublierez pas le pays que vous traversez à la fin d'un si heureux voyage ».

Le maire de Chartres :

« SIRE,
Vous avez daigné accueillir le vœu du conseil municipal de Chartres ; il vient vous offrir l'hommage de son profond respect.

Votre Majesté peut compter sur les bons sentiments d'une population amie de l'ordre et du travail.

MADAME,
La ville de Chartres n'a pas encore eu le bonheur de Vous recevoir dans ses murs ; mais elle sait combien Votre haut patronage fait prospérer les oeuvres qui concourent au soulagement de l'infortune. Elle Vous prie d'agréer le témoignage de son respectueux attachement.

SIRE,
A la Dynastie de Napoléon se lie l'avenir de la France. Nous unissons dans une même pensée d'amour et de dévouement l'Empereur, l'Impératrice et le Prince Impérial »
.

Mgr l'évêque de Chartres :

« SIRE,
Ne pouvant jouir de la présence de Votre Majesté que pendant quelques instants rapides, nous réclamerons pour nous l'heureuse mission de présenter Vos vœux et ceux de l'Impératrice à la sainte Vierge, la reine de la cité.

Les clochers de Chartres portent bien haut la gloire de Marie, ils attestent aussi Votre munificence impériale ; car, sous Votre règne, des travaux importants ont été entrepris, mais il y a encore beaucoup à faire, et ces tours vénérables en s'élançant dans la nue, appellent de nouveaux bienfaits.

Quand nous avons appris, Sire, que Vous et l'Impératrice, qui accompagne tous Vos pas, aviez passé quelques moments pieux et paisibles dans le sanctuaire vénéré d'Auray, nous avons conçu l'espoir que bientôt Vous viendriez invoquer ensemble Notre-Dame de Chartres dans son plus antique sanctuaire, l'église souterraine que nous essayons avec grande peine de faire sortir de ses ruines ; c'est de là, Madame, que des prières sont montées vers le Ciel, des messes ont été célébrées pour Votre Majesté il y a deux ans et demi. Nos vœux ont été alors exaucés, nous continuerons ces mêmes prières.

Sire, je ne voudrais pas affliger Votre coeur en lui parlant des récents et cruels incendies qui ont éclaté à la porte presque de Chartres, je dirai seulement à Votre Majesté que les victimes de la misère et du dénûment sont nombreuses ».

A Rambouillet, le train impérial s'est arrété quelques minutes ; Leurs Majestés ont été, complimentées par le maire, à la tête du conseil municipal. Le préfet de Seine-et-Oise, qui s'était rendu à la gare, a présenté à l'Empereur les diverses autorités de l'arrondissement.

A Saint-Cyr, Leurs Majestés ont trouvé à la gare le général comte de Monet, commandant de l'école, à la tête de son état-major, qui a complimenté l'Empereur. Les élèves, rangés en bataille le long du quai, ont salué. Leurs Majestés des plus chaleureuses acclamations, pendant que le canon du polygone annonçait au loin Leur arrivée.

Voyage de Napoléon III et de son épouse Eugénie en Normandie et en Bretagne.

Le train impérial s'est arrêté à la grille du parc de Saint-Cloud.

Leurs Majestés se sont empressées de monter en voiture pour aller embrasser leur Fils qu'Elles ont eu le bonheur de trouver en parfaite santé.

(J. M. POULAIN-CORBION).

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