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LES INSCRIPTIONS DE ROME CONCERNANT LA BRETAGNE

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Pendant un séjour à Rome (Italie), j'ai recherché les tombes des Bretons qui, à diverses époques, y moururent. Un recueil de leurs inscriptions me paraissait devoir être utile à nos historiens et à nos érudits, en fournissant sur des personnages connus — ou inconnus — des renseignements jusqu'ici ignorés. Ce n'est pas la première fois que ce travail est tenté. En 1881, dans le Congrès archéologique de France tenu à Vannes, Barbier de Montault communiquait, puis publiait plusieurs inscriptions romaines sous le titre : Souvenirs du Diocèse de Vannes à Rome

En 1888, J. de Laurière éditait à Caen un opuscule intitulé : L'Eglise Saint-Yves-des-Bretons à Rome, ses dalles funéraires et ses inscriptions. C'était la réunion de deux articles parus, l'un dans le Bulletin monumental en 1879, l'autre dans le Congrès archéologique de France, session de 1886, à Nantes. 

En 1890, T.-M. Lecoqu publiait, dans le Congrès archéologique de l'Association bretonne, Congrès de 1890 à Dinan, une étude sur Saint-Yves-des-Bretons, dans laquelle il faisait état de plusieurs inscriptions. 

En 1891, Oscar de Poli consacre quelques pages de l'Annuaire héraldique de France aux Epitaphes de Saint-Yves-des-Bretons à Rome (Tome IV, p. 104-109).

Enfin, plus récemment, M. Pocquet du Haut-Jussé signalait de nouveau plusieurs de ces inscriptions dans son travail sur la Compagnie de Saint-Yves-des-Bretons à Rome, paru dans les Mélanges d'Archéologie et d'Histoire (Tome XXXVIII, p. 201).

Mais tous ces travaux sont incomplets. Il manquait un recueil de toutes les inscriptions romaines relatives à la Bretagne ou aux Bretons. 

Le premier endroit où je dus chercher ces inscriptions, fut d'abord le cloître de Saint-Louis-des-Français. C'est là qu'on a réuni les débris provenant de l'ancienne église Saint-Yves-des-Bretons, démolie après 1870. Et le visiteur qui passe de nos jours sous ces arcades n'est pas peu surpris d'y voir les effigies. de chanoines de Quimper, de Vannes, de Rennes et de Tréguier. 

Mon second moyen d'information fut de feuilleter le volumineux recueil de Forcella, qui a réuni vers 1880 toutes les inscriptions des églises et autres édifices de Rome (Forcella, Iscrizioni delle Chiese ed altri edifci di Roma ... Roma, 1869-1884). Véritable exploration, que des tables incomplètes ou mal faites ne rendaient guère aisée. Là encore, je finis par découvrir, perdues au milieu de milliers d'autres inscriptions, un certain nombre d'épitaphes de Bretons. 

La cueillette a été, au total, de trente-cinq inscriptions : soit vingt-neuf funéraires et six monumentales Parmi les premières, la plus ancienne est de 1458. J'en compte treize du XVème siècle, six du XVIème et deux sans date, mais qu'on peut avec certitude attribuer au XV-XVIème siècle. Viennent ensuite deux inscriptions du XVIIème siècle (1656 et 1689, une du XVIIIème (1714), et cinq du XIXème siècle. 

Les inscriptions du XVème et du XVIème siècle forment un groupe remarquable. Voici les dates qui frappent déjà par leur continuité : 1458, 1462, 1462, 1463, 1463, 1463, 1468, 1471, 1474, 1493, 1498, 1498, 1498, 1499, 1500, 1508, 1510, 1529. Ici, un écart de presque cinquante ans : nous atteignons 1576, puis 1592. 

Cette série d'inscriptions commence brusquement au milieu du XVème siècle. En voici la raison. A cette époque, les bretons établis à Rome se sentirent assez puissants et assez nombreux pour s'unir et s'organiser en Nation bretonne. Le Cardinal Alain de Coëtivy, dont nous reparlerons, obtint pour eux l'Eglise très ancienne de Saint-André-de-Montarariis. dépendant de Saint-Laurent-in-Lucina, qui devint Saint-Yves-des-Bretons. Auprès fut créé un hôpital pour les pèlerins bretons de passage à Rome (1455). 

Car les bretons étaient nombreux à Rome à cette époque, comme nos inscriptions elles-mêmes en témoignent. Suivant l'exemple de Saint-Yves, l'avocat des pauvres, ils s'étaient passionnés pour l'étude du droit. Ils sont gravés ou sculptés sur leurs pierres tombales revêtus de leurs habits de docteurs, particulièrement du fameux bonnet. On leur décerne les titres de famosissimus utriusque iuris doctor, ou de licentiatus in decretis, ou d'artium magister et sacrarum litterarum formato baccallario, ou encore iure civili et pontificio, bonarumque artium perito

Ils ont fini par envahir tous les rouages de la curie romaine, et occupent les postes de procurateurs des causes, de scribes du sacré palais apostolique, de notaires du siège apostolique, de scripteurs des brefs, d'enregistreurs des brefs, et d'abréviateurs du parc majeur. 

0n leur donne sur leurs tombes les noms de patrons et pieux défenseur des pauvres, d'amiables compositeurs de procès et de discordes, ou de complaisants entre tous et plus qu'on ne peut dire

Tous ces juristes et docteurs étaient clercs et la plupart appartenaient à de nobles familles bretonnes. Le personnage le plus considérable d'entre eux est certainement Alain de Coëtivy. Né en 1407 à Plounéventer, dans le Léon, il fut Cardinal, en 1474. Il n'est pas douteux que son prestige à la Cour pontificale n'ait attiré plusieurs de ses compatriotes bretons dans la Ville Eternelle. Il mourut le 22 juillet 1774, et fut enseveli dans l'Eglise de Sainte Praxède. Son monument funéraire existe encore dans la chapelle de la Sainte-Colonne. C'est l'un des beaux tombeaux romains du XVème siècle. Alain de Coëtivy y est représenté gisant, revêtu de ces habits pontificaux. L'inscription est gravée sur la base du monument.

Parmi les bretons attirés à Rome par Alain de Coëtivy, nous pouvons citer avec certitude son cousin Gabriel du Chastel, évêque d'Uzès. Sa tombe se trouvait également à Sainte Praxède, simple dalle funéraire, aujourd'hui illisible. 

Un autre personnage qui mérite spéciale attention est Jacques de Penhoadic, dont la pierre tombale se trouve maintenant dans le cloître de Saint-Louis-des-Français. D'une science juridique consommée, il conclut en 1452, le traité de mariage du duc François II avec Isabeau d'Ecosse. Son inscription nous apprend qu'il mourut en 1452, évêque élu de Saint-Brieuc. 

A côté de ces noms illustres gravés sur nos pierres tombales, il en est d'autres que l'on peut encore rattacher à des familles importantes et bien connues. 

C'est un Guillermi de alto nemore, Guillaume du Hautbois, dont la famille était originaire de Mellac, il prit possession de Saint-Yves des Bretons en 1455, et en fut le premier recteur. 

Trois noms sur une pierre tombale, Olivier, Pierre et Christophe Montfort, rappellent la famille de Montfort la Canne, originaire de Gaël, qui donna en 1346 un évêque à Saint Brieuc. 

Un archidiacre de Tréguier, Bertrand Le Barbu, dédie une autre dalle funéraire à son frère, Domino Antonio Barbuti. La pierre porte les armes de la famille Le Barbu ou Le Barvet, originaire de Cornouaille. 

Une famille de Plogonnec, les Le Guiriheuc, est reptésentée par un Dominus Herus Guirihec, archidiacre de Quimper et doyen de la Guerche (Evêché de Rennes). 

Deux épitaphes ont été dédiées par le breton Michel Leboux, l'une à un archidiacre d'Uzès, l'autre à une espagnol, dans l'église des XII Apôtres. Ce personnage était peut être de la famille Boux, originaire du Poitou, établie au diocèse de Nantes au XVème siècle. 

Un Jean Lebigot, chanoine de Nantes et de Dol, enseveli à Saint-Grégoire-le-Grand, était, lui aussi d'une noble famille de Nantes. 

Dans la même église, se trouvait la sépulture de Jean de Plumaugat, official de Saint-Malo, dont la tombe avait été élevée par Denis Briçonnet, évêque de Saint-Malo. 

Et pour clore la série des nobles personnages cités dans nos inscriptions, ajoutons que le Cardinal Robert Guibé, dit Callac, évêque de Tréguier, puis de Rennes, de Nantes, abbé de Saint Melaine de Rennes, de Saint-Victor de Marseille, et Cardinal du Titre de Sainte-Anastasie, mourut à Rome en 1513. Il fut inhumé à Saint-Yves-des- Bretons, mais n'eut jamais de monument, pas même d'inscription. 

Parmi les bretons de Rome, au XVème siècle, on comptait des personnages de familles moins illustres que ceux que nous venons de citer, et pourvus de bénéfices moine reluisants. 

La plus ancienne de nos épitaphes est celle de Dom Etienne Bronsaud, recteur de Bourg-des-Moutiers, paroisse du Diocèse de Nantes, située au bord de la mer, en face de l'île de Noirmoutiers. 

Une autre pierre évoque le souvenir d'un certain Magistro Conano de Rieto, Maître Conan de Rieux. Il est impossible, me semble t-il, d'y voir un membre de la famille de Rieux. Il faut lire Maître Conan, de la paroisse de Rieux (diocèse de Vannes). 

Une épitaphe est dédiée à Jean Kardelec, archidiacre de Tréguier, par ses neveux, Alain et Jean. Malgré la mention : ex nobilibus britonibus, je n'ai pu le rattacher à aucune famille noble. 

Citons encore Jean Channes, du diocèse de Rennes, Pierre Amecti, chanoine de Rennes ; Jacques Evain, recteur de Saint-Congar de Vannes ; Pierre Mahé, recteur de Vannes, et recteur de Saint-Yves-des-Bretons ; Julien Ferrin de Nantes ; Nicolas Brégeon, ex honesto loco in Britannia nato ; et enfin Pierre Vitard, chanoine de Sainte-Marie-in-Via lata, qui est dit simplement natione britoni

C'est donc tout un groupe de juristes bretons que ces inscriptions nous révèlent ; groupe nombreux et puissant, s'abritant sous le patronage de cardinaux et d'évêques également bretons. Au reste, l'histoire de Saint-Yves-des-Bretons est là, pour nous renseigner plus amplement sur l'activité des bretons dans la ville éternelle. De toutes ces gloires passées, il reste quelques vieilles pierres, et la petite chapelle qui a remplacé l'antique église Saint-Yves. Le reliquaire de saint Yves s'y trouve toujours sur le Maître-Autel, et la France y entretient toujours un recteur. 

Cet aperçu sur les épitaphes des bretons de Rome ne serait pas complet, si nous ne disions quelques mots au moins de leur style. Il est remarquable par son retour progressif au latin classique. 

Les premières, celles du milieu du XVème siècle sont datées par le quantième du mois : Die octavo octobris, die vicesimo quintomensis augusti, etc. Mais à partir de 1498, on trouve toujours, sauf une exception, les ides les nones et les calendes du mois : Obiit sexto idus augusti, tertio calendes februarii, etc. L'inscription qui offre la saveur la plus antique, est ainsi conçue : obiit anno jobilei M. D., quinto nonas quintiles. L'année chez les. anciens commençant en mars, il s'agit du 3 juillet 1500. 

Les premières inscriptions portent encore les abréviations du Moyen-Age. Mais on revient bientôt aux sigles antiques : B. M. P. qui équivaut à Bene merenti posuit ; F. C. fieri curavit ; Vixit ann. septuaginta PLM ve, plus minusve, etc. 

Certains titres décernés à nos docteurs en droit ne laissent pas que de nous édifier... ou de nous amuser un peu. Nous apprenons que la vie du Cardinal Alain de Coëtivy fut un exemple de vertu ; que Jean Kardelec était un oncle excellent ; que Jean Lebigot vécut comme devant mourir : . Plusieurs sont loués pour la gravité ou l'intégrité de leurs moeurs. Jacques. Evain mourut au moment où, content de son sort, chose rare entre les mortels, il s'apprêtait à regagner sa patrie. Et Jules Ferrin, clerc marié, vécut plus de quinze ans avec sa femme dans un amour et dans une concorde incroyables. 

Les formules de piété sont, certes, plus rares dans nos inscriptions. J'en relève pourtant deux : Priez Dieu pour les défunts,. et Dieu lui fasse grâce, Amen. Ces détails ne sont-ils pas des reflets fidèles de la société où vécurent nos personnages, et où ils, jouèrent quelque rôle ? 

Les inscriptions des siècles suivants méritent un rapide coup d'oeil. Des deux épitaphes du XVIIème siècle, l'une est celle de Pierre Viau, prêtre du diocèse de Nantes et chapelain de Saint-Louis-des-Français. Elle loue sa probité et sa piété, et porte les armes très effacées de sa famille, qui étaient d'argent au pin de sinople, chargé de trois pommes d'or ; au chef d'azur chargé de deux croissants d'argent

L'autre est l'épitaphe de Charles Erard, né à Nantes au début du XVIIIème siècle. Il fut le premier directeur de l'Académie de France fondée à Rome par Louis XIV ; de 1666 à 1672 ; et le redevint de 1675 à 1684. Il fut l'un des douze fondateurs de l'Académie royale de peinture, et devint, en 1672, prince de l'Académie de Saint- Luc, à Rome. Il mourut le 25 mai 1689. 

Je n'ai trouvé qu'une seule inscription du XVIIIème siècle, celle de Pierre Ragot, du diocèse de Nantes, bienfaiteur de Saint-Yves-des- Bretons. 

Les épitaphes du XIXème siècle que j'ai pu recueillir sont celles d'Auguste-Marie de la Ferronays, ambassadeur de France à Rome sous la Restauration ; celle d'un lieutenant de dragons, René Bazile, mort en 1853, qui dut faire partie du corps expéditionnaire envoyé à Rome pour protéger le Pape Pie IX contre les troubles révolutionnaires. C'est enfin celle de Pauline de Feron, originaire de Saint-Solain, et celle de la Comtesse Renée de Geslin, morte en 1853. 

Telles sont les inscriptions que j'ai pu recueillir à Rome, intra muros. Il se peut que des bretons aient été ensevelis extra muros, particulièrement dans le grand cimetière du Campo Verano. Mais le fait n'a guère pu se produire avant le milieu du XIXème siècle. Leurs inscriptions auraient donc pour nous peu d'intérêt. 

Il est inutile de s'attarder sur les six inscriptions monumentales qu'on trouvera à la suite des épitaphes. Cinq d'entre elles se rapportent à l'église ou à l'hôpital de Saint-Yves-des- Bretons, dont l'histoire est déjà bien connue. L'autre, qui est la plus ancienne, a été trouvée sous un petit palais de Rome appelé la Farnesina, lors de sa restauration vers 1900. Elle est datée de 1523, et nous apprend que ce palais a été construit par Thomas Regis, ou Le Roy, de Messac, diocèse de Rennes, personnage de la Curie romaine dont on connaît la vie (G. Mollat - Thomas Le Roy, dit Régis, et le Palazzetto de la Farnesine, dans : Annales de Saint-Louis-des-Français, 1901, p. 171).

Je souhaite que ces notes soient utiles aux érudits bretons. Il n'est pas sans intérêt de rappeler la place que la Bretagne a tenue jadis dans la capitale du monde, et les souvenirs historiques qu'elle y a laissés. Par tout ce qu'elles nous révèlent, nos inscriptions appartiennent vraiment à l'histoire de Bretagne.  

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Les inscriptions

I Pierre tombale, actuellement dans le cloître de Saint-Louis-des-Français, à Rome, provenant de l'Eglise Saint-Yves-des-Bretons (Forcella, op. cit. II, n°454 - Laurière p. 11).

Date : 1458.

HIC REQVIESCIT MAGISTER ST
EPHANVS BRONSAVDI IN CUR
IA ROMANA CAR PCVR PRB E
T ECL'IE DE BVRGO MONASTERIOR
DIOC NANNETEN CARNIS RESV
RECTIONEM ET EXTREMI IVD
ICII : DIEM EXPECTAS OBIIT A
NO DNI M CCCCLVIII DIE V
III OCTOBRIS

Epitaphe de Maître Etienne Bronsaud, procureur des causes en cour de Rome, et prêtre de l'Eglise du Bourg-des-Moûtiers, au diocèse de Nantes.

Bronsaudi me parait être une italianisation du nom français Bronsaud. L'Eglise de Bourg-des-Moûtiers est la paroisse actuelle des Moûtiers. Je n'ai pu recueillir aucun renseignement intéressant sur ce Maître Etienne Bronsaud.

 

II Pierre tombale, actuellement dans le cloître de Saint-Louis-des-Français, et provenant de Saint-Yves-des-Bretons (Forcella, II, n° 456). 

Datée de 1462.

Le défunt est sculpté au milieu en habit de Docteur. L'inscription court en bordure sur les quatre côtés.

I          HIC REQVIESCIT FAMOSISIMVS
II — VTRIVSQVE IVRIS DOCTOR R P DNVS IA COBVS DE PEN COETDIC ELECTVS
III         BRIOCEN ET SACRI PA AP
IIII CAR AVDITOR QVI OBIIT DIE XXV MESIS AVGVSTI A D MCCCC LXII

Epitaphe de Maître Jacques de Pencoetdic, évêque élu de Saint-Brieuc, et auditeur des causes du Sacré-Palais Apostolique.

On remarquera les titres pompeux de cet Evêque élu de Saint-Brieuc. Il appartenait à la famille de Penhoadic, originaire de la paroisse de Guiclan. Il avait été conseiller du Duc de Bretagne, et fut envoyé en Ecosse pour conclure en 1452, le traité de mariage d'Isabeau d'Ecosse avec le Duc François I. Il mourut Auditeur de Rote (Potier de Courcy, Nobiliaire et Armorial de Bretagne, II, p. 365).

 

III Plaque de marbre, actuellement dans le cloître de Saint-Louis-des-Français ; provenant de Saint-Yves-des-Bretons. Quelques lettres sont effacées (Forcella, II, n° 457). 

Date : 1462.

MAGISTRO CONANO DE RIETO
VENETEN DIOC LICENTIATO
IN DECRETIS CAR PCVRATORI
IO CONANO DICTE DIOCESIS
CONSANGVINEO BENEMERFTI
FECIT OBIIT ANNO DNI
M CCCCLXII DIE XV
SEPTEMBRIS ORATE DEVM
PRO DEFVNCTIS

Epitaphe de Maître Conan de Rieux, du diocèse de Vannes, licencié en décrets, procureur des causes. Tombeau élevé par son cousin Jean Conan.

On remarquera la tournure classique de cette inscription sauf la formule finale qui rappelle le Moyen-Age.

Je ne crois pas qu'il s'agisse, dans ce Conan de Rieux, de quelque personnage de la famille de Rieux, car son cousin est appelé Conan tout court. Ni d'un membre de la famille de Conan alliée aux de Rieux ; car ces deux familles ne se sont alliées qu'au XVIème siècle. Il s'agit donc d'un Conan, originaire de la paroisse de Rieux.

 

IV — Pierre tombale, actuellement dans le cloître de Saint-Louis-des-Français, mais provenant de Saint-Yves-des- Bretons. 

Datée de 1463.

Au milieu, le défunt, avec ses armes répétées à droite et à gauche de la tête. L'inscription court en bordure ; elle est assez effacée, la pierre ayant servi de pavement.

I — HIC IACET CORPVS NOBILIS DNI
II  —       GVILLERMI DE ALTO NEMORF CANTORIS ET CANONICI ECC...
III — BENEFACTORIS HOSPI
IIII — TALIS BRITANIE HUI LOCI CVI AIA REQESCAT I PAC OBIIT AD M CCCCLXIII DIE XX OC


Pierre tombale de noble Seigneur Guillaume du Hautbois, chantre et chanoine le nom (le nom de l'Eglise est effacé), « bienfaiteur de l'Hôpital de Bretagne de ce lieu ».

Ce personnage était de la famille du Hautbois, originaire de la paroisse de Mellac. Procureur en cour de Rome, en 1457, il avait pris possession de Saint-Yves-des-Bretons en 1455, au nom de la Nation bretonne c'est à dire du groupe des bretons de Rome. Il en fut donc le premier recteur.

Potier de Courcy donne comme blason aux du Hautbois : d'or à trois tourteaux de gueules ; alias, à trois têtes de léopard (Potier de Courcy, II, p. 12). Les armes gravées sur notre pierre tombale, portent quatre têtes de léopard.

 

V — Inscription vue et copiée par Gualdi, Cod. Vat. 8253, p. I, f. 35, dans l'Eglise Saint Augustin, entre les pilastres de la nef droite. Je ne l'ai pas retrouvée (Forcella, V, n° 20).

Datée de 1463.

OLIVIERO MONFORTI LEONEN lT TRECOREN
CANONICO AC PETRO PINACIE SCRPTORS
ORIGINE BRITONIBVS CHRISTOFORVS
MONCFORT LEONEN DIOC ORIVNDVS
TRECOREN CANONICVS FRATIBVS
OPTIMIS AC SIBI OBIIT MCCCCLVI
XXIII P VERO MCCCCLXIII ANNIS
XX IVLII DIEBVS HANC BREVFM
EXCESSERE VITAM

Tombeau de Olivier Montfort, chanoine de Léon et de Tréguier, et de son frère Pierre, érigé par un troisième frère, Christophe Montfort.

Je n'ai trouvé sur eux aucun renseignement. Ils étaient peut-être de la famille des Montfort La Canne, originaire de Gaël.

 

VI — Pierre tombale de l'église Sainte-Praxède, dans le pavement de la nef gauche, entre la troisième et la quatrième colonne. Elle est aujourd'hui complètement effacée. Le texte a été conservé par un manuscrit de la Bibliothèque Chigi : Cod. Chig. f. 135 ; et par Davanzati, dans le manuscrit de Florence intitulé : Nota inscriptionum..., 1703, p. 23 (Forcella, II, n° 1508).

Datée de 1463.   

I) — GABRIELI DE CASTRO EPO
II)      — VTICEN ORIGINE BRITONI CONSOBRINO CARISSIMO ALANVS SACRE EDIS
III)    — CARDINALIS AVINIONEN IN MERENTI
IV)     — FECIT OBIIT ANO XPI MCCCCLXIII MENSE SEPTEMBRI ETATIS SVE XXXIIII

Tombeau de Gabriel du Chastel, Evêque d'Uzès.

Ce personnage était de la famille du Chastel, originaire de Plouarzel, évêché de Léon. Il avait été, sans doute, attiré à Rome par son cousin, Alain de Coëtivy, que mentionne l'inscription, et à qui il devait probablement l'épiscopat.

 

VII — Pierre tombale, actuellement dans le cloître de Saint-Louis-des-Français ; provenant de Saint-Yves-des-Bretons.

Datée de 1468 (Laurière, p. 26).               

Epitaphe de Maître Antoine Le Barbu, Maître-ès-arts et bâchelier formé ès lettres sacrées, originaire de Quimper. La tombe a été érigée par son frère Bertrand Le Barbu, Archidiacre de Tréguier.

Ce sont des membres de la famille Le Barbu ou Le Barvet, de Cornouaille et Léon. On remarquera la forme itanialisée Barbuti, et les titres pompeux dont le nom est accompagné.

GENEROSO ET CLARO VIRO
D ANTONIO BARBUTI ARTI
VM MAGRO ET SACRARV
LITERARV FORMATO BA
CALLARIO NATIONE BRITO
NI PATRIA CORISOPITEN BER
TRANDVS BARBVTI ARCIII
DIACONVS TRECOREN
FRATRI OPTIMO FECIT
0BIIT XXVII NOVEMBRIS
M CCCC LXVIII

Selon Potier de Courcy, les armes des Le Barbu étaient d'or au trescheur ou essonier alias : au sautoir fleuronné (Potier de Courcy, I, 40). Les deux blasons qui ornent notre pierre tombale portent le sautoir fleuronné.

 

VIII — Pierre tombale actuellement dans le cloître de Saint-Louis-des-Français ; provenant de Saint-Yves-des-Bretons ; en partie effacée (Forcella, II, n° 460).

Datée de 1471.

Au milieu est sculpté le défunt en habit de docteur, et son blason à droite et à gauche de la tête. L'inscription court en bordure.

     I       HIC IACET FAMOSVS VIR
II — DNS HERVS GVIRIHEC QVODAM ARCHIDIACONVS ET CANONO ECCLIE
III CORISOPITEN AC DECAN
IIII)       VS GVERCHIE REDONEN DIOC' OBIIT ANNO
MCCCCLXXI... DIE XXV IVLII

Epitaphe d'Hervé Guirihec, archidiacre et chanoine de Quimper, et doyen de La Guerche, au diocèse de Rennes. Ce personnage était de la famille des Le Guirieuc, originaire de Plogonnec. Son blason, effacé sur notre pierre tombale, était d'azur à la fasce d'or, accompagné de trois étoiles d'argent (Potier de Courcy, I, n° 512).

 

IX — Monument funéraire de grand style, à Sainte-Praxède, dans la chapelle de la sainte Colonne (Forcella, II, n° 1510).

Date : 1474.

Le défunt est représenté gisant, en habit épiscopal. L'inscription se trouve sur la base du monument, et sur les côtés des pilastres.

D. O. M.
SEDENTE XYSTO IIII
ALANVS EPS SABINENSIS EC RO CARDINALIS
NOBILISS IN BRITONIBS COETTIVORV GENTE NATVS
ILLVSTRI LEGATIONE AD GALLOS PRO FIDE FVNCTVS
CVIVS VITA EXEMPLVM VIRTVTIS
ACTIONES AVTEM PRIVATIM ET PVBLICE SALVTARES FVERE
HOC MONVMENTO CONDITVS EST
VIX AN LXVI MEN VIII DIES XV
MCCCCLXXIIII

Epitaphe du Cardinal Alain de Coetivy.

Il était fils d'Alain III de Coetivy, qui mourut en 1425. Né en 1407 au château de Coet-Lestremeur, en Plounéventer, il fut abbé de Redon, évêque de Dol, de Quimper, archevêque d'Avignon, cardinal en 1449, légat en France et en Bretagne. Il procura la canonisation de Saint-Vincent Ferrier ; et obtint de Nicolas V l'église Saint-André de Montarariis, dépendante de Saint Laurent in Lucina, pour y installer la Nation bretonne à Rome (Lecoqu, op, cit, p. 131 ; P. Anselme Histoire généalogique des grands officiers de la Couronne, VII, p. 845). Cette église devait devenir Saint-Yves-des-Bretons.

 

X — Pierre tombale à Sainte-Marie du Peuple ; d'après le manuscrit : Cod. Vat. Reg. car. 35. Je ne l'ai pas retrouvée (Forcella, XIII, n° 1273).

Date : 1493.

IOANNI KARDELEC EX NOBILIBVS BRITONIBVS
ARCHIDIACONO TRECOREN PATRVO OPTIMO
ALANVS ET IOES B. M. P. VIXIT ANN.
XXIX OBIIT MEN. IAN. ANNO. SALVTIS
M. CCCC XCIII

Epitaphe de Jean Kardelec, noble breton, archidiacre de Tréguier, dédiée par ses neveux Alain et Jean.

Je n'ai trouvé aucune indication sur ce jeune archidiacre de Tréguier, ni sur ses deux neveux.

 

XI — Pierre tombale dans la basilique des XII Apôtres ; d'après le manuscrit vatican : Cod. Chig. I, V, 167, f. 241 (Forcella II).

Date : 1498.

STEPHANO DE VILLALVA ARCHIDIAC VTICEN
AC MAIOR ET S AGRICOLAE AVINIONEN ET CAVALEN
ECCLESIAR CANO IVL CAR S P AD VINCVLA
CAMERARIVS FIDELISS MICHAEL LEBOUX BRI
TANVS AMICO DE SE OPTIME MERITO F C QVI
OB VI ID AVG AN M CCCC XLVIII

Tombe d'Etienne de Villalva, archidiacre d'Uzès, élevée par son fidèle ami Michel Leboux, breton, camérier du Cardinal de Saint-Pierre ès Liens.

Nous trouvons également ce Michel Leboux dans l'inscription suivante. D'où était il originaire ? Quel rôle jouait-il à Rome ? Où mourut il ? Nous ne savons de lui qu'une chose, c'est qu'en 1498 il était camérier du Cardinal de Saint-Pierre-ès-Lien.

 

XII — Pierre tombale dans le pavement de la Basilique des XII Apôtres à Rome ; d'après Malvasia Compendio historico della Ven. Basilica di Ss. dodeci Apostoli di Roma ... Roma 1665, et le manuscrit vatican : Cod. Chig. I, , 167, f. 238 (Forcella, II, n° 675).

Date : 1498.

D 0 M

ALVERO NONIO LVSITANO IVRIS PERITISS
AB ALVMNO QVEM FILII DILIGEBAT LOCO
HEV FACINVS ! INTFREMPTO
QVI VINIT AN - XXX - PLVS MINVS
FRANCISCVS DE SAA DE MIRANDA
EX EQVESTRI ORDINE MILITIAE CHRISTI
IN LVSITANIA DEVOTO
AMICO CARISS CONTESTRANEOCQVE - P C .
MICHAEL LEBOUX BRITTANVS
AMICO CARISS CONTESTRANEOQVE P C
Q - OBIIT ID AVGSTI AN MCCCC XCVIII

Tombe d'un professeur de droit, espagnol, tué par un de ses élèves. Elle a été élevée par un de ses compatriotes et par le breton Michel Leboux, que nous avons déjà trouvé dans l'inscription précédente.

 

XIII — Pierre tombale à Saint-Grégoire-le-Grand, au Coelius, d'après le manuscrit vatican Cod. Chig. I, V , 167, f. 97 (Forcella, II, n° 262). Je n'ai pas retrouvé cette inscription.

Date : 1499.

Epitaphe de Jean Lebigot, chanoine de Nantes et de Dol, avocat de la curie romaine.  

IO, LEBIGOT NANETEN ET DOLEN CANONICO CAVSAR
PAVPERO PATRONO AC PIO DEFENSORI EX.POS.VIX.
ANN. LXX PL. M. VE. OBIIT ANNO SALVATORIS. MID
III. CAL. FEBR. VIXIT MORITVRVS

 

XIV — Pierre tombale actuellement dans le cloître de Saint-Louis-des-Français ; provenant de Saint-Yves-des-Bretons (Forcella, II, n° 461). 

Date : 1500.

IOANNI CHANNE. E
DIOCESI REDONEN
SACRI PALATII APLICI
SCRIBAE. FIDE. ET. INTE
GRITATE. INSIGNI
VIX. AN XXXIII MVI
D VIIII OBIT
ANNO IOBILEI. M. D
QVINTO NONAS
QVINTILES

Tombe de Jean Channe, scribe du Sacré palais apostolique, originaire du diocèse de Rennes.

 

XV — Pierre tombale à Saint-Grégoire-le-Grand au Coelius, d'après le manuscrit vatican : Cod. Chig. I, V, 167, f. 97 (Forcella, II, n° 283).

Date : 1508.

IO DE PLVMAUGAT NOBILI CANO ET OFICIALI MACLO
VIEN . IVRE CIVIL . ET PONTIF . BONARQ ARTI . PFRIT ,
MOR . GRAVIT . VITAEQ . INTEGRIT . PRAECLARO DIONYS .
EPS MACLO . REGIUS ORATOR . AMIC . B . M . P . OBIIT
IMA MOR . VI . CAL . AUGUSTI . M . D . VIII

Epitaphe de Jean de Plumaugat, chanoine et official de Saint-Malo. Sa tombe a été élevée par Denis Briçonnet, évêque de Saint-Malo.

 

XVI — Pierre actuellement dans le cloître de Saint-Louis-des-Français ; provenant de Saint-Yves-des-Bretons (Forcella, II, n° 463 - Laurière, p. 19)

Date : 1510.

Le défunt est représenté en habit de docteur, gravé au trait. L'inscription court en bordure de la pierre.

— +HIC D . PETRUS AMECTI CA
2 — NOco REDONEN SED APce NOTS BREVIVQ SCRIPTOR IVRIS UTRUSQ PERIT
3 — CV GABRIELE FRE AC IULIA
4 — NO NEPOTE SITUS EST VIX ANN LV PRIDIE KL AUGtl MD . X

Tombe de Pierre Amecti, chanoine de Rennes, notaire du Siège apostolique, et scribe des brefs, enseveli avec son frère Gabriel et son neveu Julien.

Amecti est peut-être une italianisation du nom Amect, ou Amet, qui se retrouve en Bretagne.

 

XVII — Plaque de marbre, actuellement dans le cloître de Saint-Louis-des-Français, provenant de Saint-Yves-des-Bretons (Forcella, II, n° 465). 

Date : 1529.

La pierre porte un calice surmonté de l'hostie, et ces trois mots gravés en lignes horizontales, à la hauteur du noeud du calice D. OPT MAN. L'inscription est disposée sur deux lignes en cercles autour du calice et de ces trois mots, comme une double auréole.

1  D. INCOBI . FVAIN . RECTORIS . S CONGARI . VENITEN . DIOC . LITIV . ET . DISCORDIAR . SEDATORIS . VIGILANTISS . LACRIMABILE DEPOSITUM QUI. SUA
2 SORIL. PRAETER . MORTALIUM . MORIS . CONTENTUS . PATRIOS . LARES . REPETENS . AB . HAC . MIGRAVIT . MISERIA . III . KL.AVG . M . D . XXIX .

Sépulture de Jacques Evain, recteur de Saint Congar, diocèse de Vannes, qui « content de son sort, à l'encontre des autres mortels, quitta cette triste vie alors qu'il regagnait sa patrie ».

L'inscription ne dit pas si Jacques Evain occupa un poste dans la curie romaine. C'est cependant probable.

 

XVIII — Inscription actuellement dans le cloître de Saint Louis des-Français, provenant de Saint-Yves-des-Bretons (Forcella, II).

Date : 1576.

D 0 M

HIC IACET PETRUS MAHEO
CLERICUS ET CANONICUS
VENETEN DV VIVERET CVIVS
ECCLESIE MINISTER PARCAT
ILLI DEVS. AMEN
OBIIT DIE SEPTIMA DECEBRIS
M D LXXVI

Tombe de Pierre Mahé, clerc et chanoine de Vannes, attaché à Saint Yves des Bretons. Maheo est une déformation de Mahé.  

 

XIX — Pierre tombale dans l'Eglise de la Trinité-du-Mont, dans la quatrième chapelle à droite (Forcella, III, n° 377). Je ne lai pas retrouvée. 

Date : 1592.

D 0 M

IVLIANO FERRINO NANNETENSI
IN BRITTANIA REGISTRATORI
APOSTOLICO QVO IN MVNERE
PER ANNOS XVII SEDVLITATE
AC FIDE VERSATVS EST
SINGULARI VIRO PROBO ET IN OMNES
SUPRA QVAM DICI POTEST OFFICIOSC
VIXIT ANN . LV . OBIITX . KAL.
SEPTEMBRIS MDXCII
LVCRETIA IANNITIA ROMANA VXOR
QVA. CVM ANNIS EGIT XV AMPLIVS
INCREDIBILI AMOR ATQ . CONCORDIA
ITEMQ PRO SE ET SVIS HEREDIBUS
AC POSTERIS POSVIT

Epitaphe de Julien Ferrin, de Nantes, enregistreur apostolique, clerc marié, comme il s'en trouvait alors dans la Curie romaine.

 

XX — Pierre tombale à Saint-Laurent in Damaso, dans la chapelle de l'Immaculée Conception ; d'après Terribilini : Cod. Casanat. car. 215b (Forcella, XIII, n° 621). Je ne l'ai pas retrouvée.

Elle ne porte pas de date, mais on peut l'attribuer avec certitude au XVIème siècle.

Tombe de Nicolas Brégeon, né d'une honnête famille bretonne, scribe du parc majeur. L'inscription loue son tact et sa civilité.

CHRISTO DOMINO
NICOLAO BREGEONI EX HONESTO LOCO IN BRITANNIA
NATO IVRIS PONTIF DOCT . BREVIAT . MAIORVM
DECVRIONI SCRIBAE APOST . QVI QVOD HIS
MVNERIBVS SVMMA DILIGENTIA TRACTANDIS
PRIMAS FERRET CVM VNIVERSIS ROMANAE
CVRIAE ORDINIBVS VENERABILIS TVM SENSIBVS
QVIBVS CIVILITATE AC CONIVGIO DEVINCTUS ERAT DECESSERIT
FRANCISCVS BRIXIANVS DE IPTROEBVS APOST
SCRIBA B REGIONIS PATER B . MERENTI POSVIT
VIVIT ANN . LXXXX . M . I . D . VI

 

XXI — Epitaphe à Sainte-Marie in via lata, d'après Terribilini, Cod. Casan XV, XI, 8, tom. VIII, car. 282 vo. (Forcella, XIII, n° 1088). Je ne l'ai pas retrouvée.

Non datée, mais peut être attribuée arec certitude au XVIème siècle.

PETRO VITARDO NATIONE BRITONI
LITERIS SATIS ERVDITO VITA ET MORI
BVS SED INPRIMIS FIDE PROBATO
CANONICO DIVAE MARIAE IN VIA LATA
CAROLVS VEROND . ARCHICENSIS PONT . MAX .
CVBICVLARIVS ALVMNO SVO DILECTISS . POSVIT
ANNO SALVTIS

Epitaphe du breton Pierre Vitard, chanoine de Sainte-Marie in Via lata, faite par son ami et maître, Charles Vérond, camérier du Pape.

 

XXII — Epitaphe de Saint-Louis-des-Français, dans le pavement de la nef droite, avant le troisième pilier qui sépare la troisième et la quatrième chapelle (Forcella, III, n° 116).

Datée de 1656.

D O M
PETRO VIAV PRESBITERO
NANNETENSIS DIOCESIS
THEOLOGO HVIVSCE ECCLESIE
CVRATO CVM OMNI INGENITAE
PROBITATIS EXCVLTVS SCIENTIAE
ET PIETATIS EXEMPLARIS LAVDE
PER PLVRES ANNOS DIGNISSIME
PER FVNCTO ET IN EO DEFVNCTO
IACOBVS LAMBINVS EISVSDEM
ECCLESIAE THESAURARIVS
EXECVTOR TESTAMENTARIVS
AMICO DVLCISSIMO MOERENS
POSVIT OBIIT DIE XXVIII MARTII
MDCLVI

L'inscription est aujourd'hui très effacée. Au-dessous se trouve un blason, qui portait les armes de la famille Viau : d'argent au pin de sinople, chargé de trois pommes d'or ; au chef d'azur, chargé de deux croissants d'argent (Potier de Courcy, III, p. 218).

 

XXIII — Tombeau dans l'église de Saint-Louis-des-Français (Forcella, III, n° 127).

Date : 1689. 

Médaillon avec portrait en bas-relief. 

Epitaphe de Charles Erard, premier directeur de l'Académie de France à Rome, de 1666 à 1672, et de 1675 à 1684. Il fut l'un des douze fondateurs de l'Académie royale de peinture, et devint en 1672, prince de l'Académie de Saint-Luc à Rome (Lapauze, Histoire de l'Académie de France à Rome, T. I).

D 0 M
CAROLVS ERARD
AREMORICVS
ET ARCHITECTORVM ACADEMIA
IN PARISIENSI PICTORVM SCVLPTORVM
RECTOR
IN ROMANA DIVI LVCAE
PRINCEPS
REGIAE VTRO QVAM LVDOVICVS MAGNVS
IN VRBE FUNDAVIT
PRAEFECTVS
ECCLESIAE IIVIVSCE DOMVS ET XENODOCHII
ADMINISTRATOR
INSIGNI PERITIA HONESTATE RELIGIONIS
COMMENDATISSIMVS
OBIIT
DIE XXV MAII ANNO DOMINI MDCLXXXIX
AETATIS SVAE LXXXVIII

 

XXIV — Plaque de marbre, actuellement dans le cloître de Saint-Louis-des Français, provenant de Saint-Yves-des-Bretons (Forcella, II, n° 483). 

Datée de 1714.

D. O. M.
TANDEM
POST VITAM HANC IRREQUIETAM
REQVIESCIT SVB HOC LAPIDE
PETRUS RAGOT
SACERDOS DIEC . NANNETEN .
IIVIVS ECCLESIAE BENEFACTOR
DIEM DNI TRANQVILLE EXPECTANS
OBIIT POSTRIDIE IDVS AVGVSTAS
MDCCXIV . AET . AN . SEXAG . NONO
ANTONIUS BERNARD AMICO
POSVIT .

Epitaphe de Pierre Ragot, prêtre du diocèse de Nantes, bienfaiteur de Saint-Yves-des-Bretons. On remarquera le style de cette inscription, le tandem qui la commence, et l'hanc irrequietam, qui s'oppose au diem domini tranquille expectans.

 

XXV — Epitaphe à Saint-André delle frate dans le pavement de la troisième chapelle à gauche, dédiée à la Sainte-Vierge, à gauche de l'autel (Forcella, VIII, n° 67).

Date : 1842.

* HEIC EST POSITVS *
PETRVS M AVGVSTVS DE LA FERRONAYS COMES
NATVS MACLOVIOPOLI ARMORICORVM
PRID . NON . DECEMB . MDCCXXVI
ROMAE VITA EST DEFVNCTVS
XIII . K . FEBR . AN . CHR . MDCCXXXXII
QVARTO POST DIE INLATVS HVC EST
QVA DIE HEIC IBIDEM
ALPHONSVS RATISBONNE
SECTAE IVDAICE ERRORIBVS COGNITIS
IESVM CHRISTVM EST PROFESSVS
ET TE MORTALEM ESSE MEMORARE

Tombeau d'Auguste de la Ferronays, qui fut ambassadeur à Rome sous la Restauration.

L'inscription rappelle un événement qui fit grand bruit à cette époque : la conversion subite, à la suite d'une vision, d'Alphonse Ratisbonne, de religion juive. Cette conversion eut lieu à Saint-André-delle-frate, dans l'endroit même où se trouve le tombeau d'Auguste de la Ferronays.

 

XXVI — Epitaphe dans le pavement de Saint-Louis-des-Français. Dans la nef droite, avant la chapelle de Saint-Louis (Forcella, III, p. 221).

ICI REPOSE
BAZILE RENE JEAN MARIE
LIEUTENANT AU 11ème REGIMENT DE DRAGONS
NE A RENNES LE 12 MAI 1811
MORT A ROME LE 13 AOUT 1853

in pace

 

XXVII — Epitaphe à Saint-Louis-des-Français, dans le pavement de la nef droite, avant la quatrième chapelle (Forcella, III, n° 243).

Date : 1857.

PAVLINE MARIE LOVISE CHARLOTTE DE FERRON
NEE A SAINT SOLAIN COTES-DU-NORD
MORTE A ROME LE 10 DECEMBRE 1857
A L'AGE DE TRENTE HUIT ANS
A MA SOEUR CHERIE
SON FRERE

CHRISTO MANSVETVDINEM ET HVMILITATEM EDOCTA
IN PACE IN ID IPSVM DORMIAM
ORATE PRO EA

math. xi 29. ps IV

 

XXVIII — Inscription à San-Spirito-in-Sassia (Forcella, VI, n° 1567).

Date : 1858.

D O M
MEMORIAE
RENATAE . IOANNAF . PRVDENTIAE
COMITISSAE . DE . GESLIN
QVAE . IN . BRITANNIA . MINORI . NATA
DIE . XXXI . MAII . MDCCLXXXII
OBIIT . ROMAE . DIE . XX . SEPT . MDCCCLVIII
HOC . AMORIS . ET . DOLORIS
M0NVMENTVM
CONSORS . ET . FILIVS
PP
R I P
GRATIA . SVPER . GRATIAM
NVLIER . SANCTA . ET . PVDORATA . ECCLI . XXVI . V . XIX

 

XXIX Nous quittons les inscriptions funéraires pour les inscriptions monumentales. Celles-ci sont peu nombreuses et peu importantes

Plaque de marbre blanc, trouée à l'angle S.-O. du palais de la Farnésine, du côté du Vicolo dell Aquila.

TOMAS REGIS BRITO DE MECSAC0
REDONEN DIOC CAMERE APLICE
CLERICVS ABBRE. DE MAIORI ET
SCRIPTOR APLICE ME FIERI
FECIT MDXXIII

Cette inscription nous apprend que le palais de la Farnésine fut construit, en 1523, par Tomas Regis ou le Roy, originaire de Messac, diocèse de Rennes, abbréviatuer du parc majeur. Ce personnage était pourvu de nombreux bénéfices en Bretagne.

 

XXX Inscription qui se trouvait jadis au-dessus de la porte principale de l'église Saint-Yves-des-Bretons (Ecoqu T. I, p. 151).

DIVO IVONI TRECORENSI PAVPERVM
ET VIDVARVM ADVOCATO NATIO BRITANNIAE
AEDEM HANC IAMPRIDEM CONSECRATAM
RESTAVRAVIT ANNO MDLXVIII

Cette église de Saint-Yves-des-Bretons existait déjà sous le nom de Saint-André-de-Montarariis, quand les Bretons la restaurèrent et la dédièrent, en 1468, à leur grand patron saint Yves. C'est ce que nous apprend cette inscription.

 

XXXI — Inscription qui se voyait autrefois au-dessus de l'entrée latérale de Saint-Yves-des-Bretons, donnant sur la Via della Scrofa (Ecoqu T. I, p. 151).

SANCTI IVONIS PAVPERVM VIDVARVMQVE ADVOCATI
TEMPLUM INSTAVRATVM ANNO DOMINI MDLXVIII

C'est la même date qui nous est fournie par l'inscription de la porte principale.

 

XXXII — Inscription sur l'ancienne cloche de Saint-Yves-des-Bretons conservée dans la sacristie de Saint-Louis-des-Français (Pocquet du Haut Jussé, op. cit. p. 43).

D . 0 . M. DIVISQVE LVDOVICO FRANCIAE REGI ET IVONI
PAVPERVM ADVOCATO CONGREGATIO ET RECTORES
ECCLESIARVM EORVNDEM SS. PAVLO V SEDENTE MF
RESTAVRAVERVNT ANNO SALVTIS MDCXII

Restauration faite à la cloche de Saint-Yves-des-Bretons en 1612. Cette cloche mesure 0 m. 73 de hauteur et 1 m. 92 de circonférence à la base. Elle est décorée d'une bordure de fleurs de lis.

 

XXXIII — Inscription qui se voyait jadis au numéro 12 de la Via della Scrofa, en face Saint-Yves-des-Bretons. Au-dessus, se trouvait une pierre sculptée aux armes de Bretagne timbrées d'une couronne ducale (Pocquet du Haut-Jussé, op. cit. p. 229).

DOM EST
PER PETVE
PROPRIETATIS
SAN YVONIS

Au-dessous se trouvait cette autre inscription :

D . I . EST NATION
BRITANIE SVB EMPHYTHEOS
PERPETVE PRO ANNVA
ESPENSIONE CENSVM
SEV CANONE IX DVC. D. CAR.

En voici la transcription : Domus est perpetue proprietatis Sancti Yvonis. — Divi lvonis est nationisque Britanie sub emphyteosi perpetue pro annua respensione censum seu canope IX ducarum decm carlinorum.

Ces inscriptions datent du XVIème siècle.

 

XXXIV — Inscription sur une plaque de marbre provenant de Saint-Yves-des-Bretons, actuellement dans le cloître de Saint-Louis-des-Français.

HEC . DOMVS
EST . HOSPITAL
LIS . SANTI . YV
ONIS . NATION
IS . BRITTANIE .
AD . III . GENERATIONE
Q . NOMINATIONE

Cette inscription se rapporte à l'hospice de Saint-Yves-des-Bretons, qui était attenant à l'église.

(M. Mesnard)

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